(EDIC) du Tchad - International Trade Centre
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que, même si l’impact des réformes de politique commerciale n’est pas trop grand, son ampleur<br />
dans les ménages (à cause de leur hétérogénéité en fonction de leurs ressources et de leur<br />
préférence en matière de consommation) est significative et devrait être prise en compte dans la<br />
définition des politiques compensatoires. En plus, la décomposition <strong>du</strong> total des effets de la<br />
libéralisation <strong>du</strong> commerce: croissance d’une part, et redistribution d’autre part, montre que la<br />
redistribution peut être plus importante que la croissance, tout au moins à court et moyen termes<br />
considérés dans le cadre de cette étude. Ce constat est important parce que la mauvaise gestion <strong>du</strong><br />
processus de transition occasionné par les effets de redistribution considérables de la<br />
libéralisation a souvent été la principale cause d’annulation des réformes.<br />
Plusieurs mises en œuvre inachevées ou annulations des réformes de politique commerciale<br />
dans les pays en développement, surtout en Afrique, tiennent à l’incapacité des gouvernements à<br />
résoudre les problèmes relatifs à la distribution (Dean, Desai, et Riedel, 1994, page 50).<br />
L’enquête utilisée dans l’évaluation de l’incidence des réformes de politique commerciale sur la<br />
pauvreté est ECOSIT I réalisée en 1995 auprès des ménages. Cette enquête n’est pas<br />
représentative de l’ensemble <strong>du</strong> pays et consiste en un échantillon de 2699 ménages repartis dans<br />
les 4 plus grandes villes (2311 ménages à N’djamena, Moundou, Sarh, et Abéché) et dans les<br />
villes des préfectures rurales (384 ménages dans le Chari-Baguirmi, le Logone occidental, le<br />
Moyen Chari et le Ouaddaï). Compte tenu <strong>du</strong> décalage temporel, de l’insuffisance de données sur<br />
la documentation et une couverture nationale imparfaite, toute analyse quantitative basée sur cette<br />
enquête souffre de sérieuses lacunes et devrait être prise avec une extrême précaution.<br />
Le tableau 3.9 présente les indices de pauvreté par habitant (H), d’écart de pauvreté (EP) et<br />
d’ampleur de pauvreté (P2) au <strong>Tchad</strong>, calculés sur la base des données sur les dépenses<br />
d’ECOSIT I. Ce tableau montre la pauvreté qui est très répan<strong>du</strong>e, avec presque la moitié de la<br />
population vivant en deçà <strong>du</strong> seuil national de pauvreté. Par ailleurs, les taux de fécondité élevés,<br />
la malnutrition, les taux de mortalité maternelle et infantile élevés et les taux de prévalence élevés<br />
des maladies contagieuses et parasitaires viennent accentuer des niveaux de pauvreté déjà élevés.<br />
Les seuils de pauvreté nationaux utilisés pour calculer les indicateurs de pauvreté sont bien audessous<br />
<strong>du</strong> seuil de pauvreté reconnu sur le plan international qui est d’un dollar par personne par<br />
jour (environ 700F CFA) 23 . L’écart de pauvreté suggère que, pour tout l’échantillon, le transfert<br />
pécuniaire parfaitement ciblé requis pour faire sortir chaque personne de la pauvreté soit de 16%<br />
par rapport au seuil de pauvreté, avec des variations négligeables entre les populations rurales et<br />
urbaines de notre échantillon. L’écart entre les pauvres, mesuré par l’indice d’ampleur ne paraît<br />
pas élevé.<br />
23 Pour une analyse récente de la situation de la pauvreté, confère le rapport <strong>du</strong> DSRP sur le <strong>Tchad</strong>.<br />
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