(EDIC) du Tchad - International Trade Centre

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annuel moyen du Chari à N’Djamena. (après la confluence avec le Logone). Suite à la sécheresse du début de la décennie 70, ce débit a fortement diminué pour attendre 21,8 m3 annuel au cours de la période 1970-1990. (Données IRD et DREM) une partie de ce débit est utilisée pour les besoins d’irrigation le long du fleuve ou sur les berges du lac Tchad. L’irrigation de l’eau du Logone est incontournable pendant la saison sèche c’est pourquoi, dans l’avenir, il faudra fixer des priorités quant à maintenir un niveau d’eau de surface approprié dans le lac ou à pratiquer l’irrigation. Actuellement, des projets opérationnels d’irrigation sont peu nombreux et n’ont pas un impact considérable sur le lac (SDEA) Le lac et les marécages attenants fournissent des ressources exploitables pour le breuvage du bétail et la production du fourrage et du poisson. Il faut noter que la zone aquatique du Tchad, grâce à ses variations saisonnières, contribue considérablement à la biodiversité locale et mondiale en ce sens qu’elle accueille des oiseaux migrateurs en provenance du nord particulièrement. Sous-exploitation d’une bonne partie de l’environnement aquatique et conservation durable des ressources naturelles et des zones aquatiques. Une grande partie de l’environnement aquatique tchadien, soit une superficie de 10000 à 20000 km2, est sous exploitée pour cause de difficulté d’accès. C’est particulièrement le cas des zones marécageuses de l’Est et du Sud du pays. Les espèces qu’on y rencontre, plus de 140, profitent de l’expansion actuelle du lac Tchad 15 . On espère que cette expansion contribuera à accroître considérablement le stock de poisson. Outre ces richesses en ressources naturelles, l’avenir du monde aquatique est incertain à cause des fluctuations de la pluviométrie au cours de l’année dans un bassin où l’eau reste à maîtriser. En général, les richesses tirées des eaux tchadiennes sont importantes à cause de l’abondance naturelle de l’eau. Mais il ne faut pas être nostalgique des années 50 où l’humidité prévalait et les villages occupaient de nombreuses zones inondables. Cependant, il n’est pas impossible que nous retournions à une telle période pluvieuse avec tout ce que cela comporte comme conséquences catastrophiques. Dans cette perspective, le régime hydraulique des plaines avec sa saison pluvieuse, est déterminant dans le cadre de la reconstitution des ressources naturelles. Etant donné que le relief de ces régions est extrêmement plat, un tel régime s’avère être très délicat pour le développement économique. La construction d’une simple route peut produire l’effet d’une digue et inonder ainsi des milliers de km2. Le régime des rivières est aussi sensible, car les plaines sont arrosées principalement par les rivières en crue. Une rivière qui voit son débit régulariser n’inonde plus les zones environnantes. Le défi ici n’est pas seulement de maîtriser le régime de l’eau, encore faut-il assurer une exploitation durable des ressources disponibles. Les 15 Suite à une période d’assèchement de trios décennies, le lac Tchad a recommencé à reconquérir son espace perdu, passant ainsi 6000 km2 à environ 10000 km2 au cours des dix dernières années. 124

fleuves et les lacs demeurent des réserves pour l’élevage des poissons. Il est donc important de ne pas intensifier la pêche en période d’étiage et au début de la période des inondations (période de reproduction) et de limiter les quantités à pêcher dans les lacs comme c’est le cas avec le lac Lere. Par le passé, des pêcheurs traditionnels se soumettaient à ces restrictions. Avec la poussée démographique et la venue des pêcheurs d’horizons divers, ces prescriptions sont de plus en plus foulées au pied. Organisation inefficace du secteur de la pêche. D’après la FAO (1998), le Tchad compte 171.000 pêcheurs, dont 17.000 professionnels et 154.000 «agro-pêcheurs».; la grande majorité desquels pratiquent l’agriculture, la pêche n’étant qu’une activité secondaire pratiquée de manière saisonnière. Bien que leurs sources de revenus soient relativement variées, la plupart des ménages vivant principalement de la pêche sont pauvres, près de la moitié étant régulièrement victimes de pénuries alimentaires. Les ménages les plus riches et leurs familles contrôlent le commerce du poisson et des produits agricoles, tandis que les pauvres démunis cherchent du travail dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche. Outre les 171.000 pêcheurs tchadiens, on rencontre plus de 20.000 intermédiaires spécialisés dans le commerce du poisson. Dans la pratique, ce commerce est ouvert bien que certains «grands commerçants» contrôlent une part importante de l’activité. Le Tchad, à l’instar des autres pays de la CBLT, ne manifeste pas un engouement particulier à gérer et à promouvoir la pêche. L’absence de volonté des pouvoirs publics à construire des infrastructures de base de transport par exemple, défavorise sérieusement les pêcheurs tchadiens face à leurs concurrents nigérians. La seule bonne nouvelle est cependant que, le manque d’intervention a épargné le secteur de la pêche de la voracité des prédateurs qui freinent le développement des initiatives privées dans d’autres secteurs. En outre, l’«absence de l’Etat» a produit un effet que l’on peut qualifier d’ambigu dans le contexte tchadien. Un secteur modeste mais éparpillé. La pêche dans le basin du lac Tchad est une industrie modeste mais éparpillé sur le plan géographique. Elle n’utilise pas une technologie sophistiquée et se contente des techniques traditionnelles. IL est vrai que le manque d’outils et techniques sophistiquées est cause de sous-productivité. Cependant, il permet une plus grande adaptabilité au contexte où se déroule l’activité (eaux ouvertes, marécages côtiers, basins inondés. Par conséquent, il est possible d’adapter les activités de pêche aux changements cycliques de la nature et en tirer grand profit. En l’absence d’une industrie du froid qui puisse permettre d’exporter le poisson frais sur de longues distances, le gros de la production est vendu fumé ou séché. Tout de même, les pertes liées aux conditions de conservation sont énormes. Comme nous l’avons montré plus haut, les activités de pêche sont menées de manière saisonnière et empiète considérablement sur les activités agricoles. Les agro-pêcheurs cultivent près de dix espèces de plantes. Dans ces ménages, la pêche est une source de revenus supplémentaire qui leur permet de subvenir aux besoins financiers pour l’achat des intrants agricoles. En outre, la pêche leur permet de mieux utiliser la main d’œuvre familiale tout au long 125

annuel moyen <strong>du</strong> Chari à N’Djamena. (après la confluence avec le Logone). Suite à la sécheresse<br />

<strong>du</strong> début de la décennie 70, ce débit a fortement diminué pour attendre 21,8 m3 annuel au cours<br />

de la période 1970-1990. (Données IRD et DREM) une partie de ce débit est utilisée pour les<br />

besoins d’irrigation le long <strong>du</strong> fleuve ou sur les berges <strong>du</strong> lac <strong>Tchad</strong>. L’irrigation de l’eau <strong>du</strong><br />

Logone est incontournable pendant la saison sèche c’est pourquoi, dans l’avenir, il faudra fixer<br />

des priorités quant à maintenir un niveau d’eau de surface approprié dans le lac ou à pratiquer<br />

l’irrigation. Actuellement, des projets opérationnels d’irrigation sont peu nombreux et n’ont pas<br />

un impact considérable sur le lac (SDEA)<br />

Le lac et les marécages attenants fournissent des ressources exploitables pour le breuvage <strong>du</strong><br />

bétail et la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> fourrage et <strong>du</strong> poisson. Il faut noter que la zone aquatique <strong>du</strong> <strong>Tchad</strong>,<br />

grâce à ses variations saisonnières, contribue considérablement à la biodiversité locale et<br />

mondiale en ce sens qu’elle accueille des oiseaux migrateurs en provenance <strong>du</strong> nord<br />

particulièrement.<br />

Sous-exploitation d’une bonne partie de l’environnement aquatique et conservation <strong>du</strong>rable des<br />

ressources naturelles et des zones aquatiques. Une grande partie de l’environnement aquatique<br />

tchadien, soit une superficie de 10000 à 20000 km2, est sous exploitée pour cause de difficulté<br />

d’accès. C’est particulièrement le cas des zones marécageuses de l’Est et <strong>du</strong> Sud <strong>du</strong> pays. Les<br />

espèces qu’on y rencontre, plus de 140, profitent de l’expansion actuelle <strong>du</strong> lac <strong>Tchad</strong> 15 . On<br />

espère que cette expansion contribuera à accroître considérablement le stock de poisson.<br />

Outre ces richesses en ressources naturelles, l’avenir <strong>du</strong> monde aquatique est incertain à cause<br />

des fluctuations de la pluviométrie au cours de l’année dans un bassin où l’eau reste à maîtriser.<br />

En général, les richesses tirées des eaux tchadiennes sont importantes à cause de l’abondance<br />

naturelle de l’eau. Mais il ne faut pas être nostalgique des années 50 où l’humidité prévalait et les<br />

villages occupaient de nombreuses zones inondables. Cependant, il n’est pas impossible que nous<br />

retournions à une telle période pluvieuse avec tout ce que cela comporte comme conséquences<br />

catastrophiques. Dans cette perspective, le régime hydraulique des plaines avec sa saison<br />

pluvieuse, est déterminant dans le cadre de la reconstitution des ressources naturelles. Etant<br />

donné que le relief de ces régions est extrêmement plat, un tel régime s’avère être très délicat<br />

pour le développement économique. La construction d’une simple route peut pro<strong>du</strong>ire l’effet<br />

d’une digue et inonder ainsi des milliers de km2. Le régime des rivières est aussi sensible, car les<br />

plaines sont arrosées principalement par les rivières en crue. Une rivière qui voit son débit<br />

régulariser n’inonde plus les zones environnantes. Le défi ici n’est pas seulement de maîtriser le<br />

régime de l’eau, encore faut-il assurer une exploitation <strong>du</strong>rable des ressources disponibles. Les<br />

15 Suite à une période d’assèchement de trios décennies, le lac <strong>Tchad</strong> a recommencé à reconquérir son espace per<strong>du</strong>,<br />

passant ainsi 6000 km2 à environ 10000 km2 au cours des dix dernières années.<br />

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