(EDIC) du Tchad - International Trade Centre

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09.02.2015 Views

pendant des années. Toutefois, en de telles circonstances une relation malsaine de dépendance s’instaure et se reflète dans les marges bénéficiaires réduites des exportateurs tchadiens qui ne peuvent négocier les meilleurs tarifs pour leurs exportations étant entendu qu’ils dépendent de leurs clients pour financer leurs opérations. Les représentants des banques commerciales ont précisé que très peu d’entreprises sollicitaient les crédits d’exportation, en particulier les exportateurs de la gomme arabique. Les exportateurs du secteur informel sollictent tres peu des prets des banques commerciales de la place et celles ci traitent generalement moins souvent avec ces derniers. Ils ont noté toutefois que les exportateurs de la gomme arabique n’ont jamais rapatrié les revenus de leurs exportations en monnaie forte( devise) . Par conséquent, les banques commerciales de la place refusent de leur accorder des crédits de préfinancement. En outre, les banquiers se plaignent regulierement du système judiciaire tchadien qui ne convient pas aux opérations bancaires, notamment lorsqu’il s’agit des questions de garantie. Les institutions de micro-financement (IMF) pouvaient constituer une autre solution au préfinancement des PME. La Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale chargée du secteur privé, a initié, de concert avec les autres investisseurs un projet pour encourager les institutions de micro-financement à accorder des prêts aux petits hommes d’affaires et producteurs. Ils ont mis sur pied le FINADEV, une institution de micro-financement qui accorde ces prêts. Il compte actuellement des prêts de l’ordre de 100 millions de FCFA non remboursés accordés à près de 700 clients actifs des régions de N’djamena et Moundou. Parallèlement au FINADEV, la SFI a introduit le Programme d’Appui et de Formation en Entreprenariat qui a pour mission d’assurer les services de développement commercial aux micro et petites entreprises. Ces services comprennent, la formation en matière de gestion des entreprises, la consultation pour la résolution de problèmes et la facilitation de l’accès au crédit, en les aidant à élaborer des plans d’entreprise commercialisables. Ces initiatives de la SFI sont très encourageantes et constituent un pas vers bonne direction. Toutefois, elles n’incluent pas pour le moment les PME exportatrices, même pas celles du secteur informel. Les autres institutions de micro-financement n’accordent pas du tout de prêts commerciaux en raison des expériences négatives qu’elles ont eues en prêtant de l’argent aux producteurs de coton qui n’ont jamais été payés par Cotontchad. Le système bancaire tchadien fait face à de nombreuses contraintes et son rôle est limité car les banques commerciales ne sont actives que dans le secteur informel qui représente, d’après ces banques, moins de 20% des activités qui ont cours dans le pays. Des problèmes importants se posent, relatifs à la réglementation en vigueur sur le contrôle des changes et les questions fiscales de même que l’application de l’OHADA au Tchad. En général, les banques se plaignent de ce que leur rôle en matière de développement de l’économie tchadienne restera très limité, à moins 86

que d’importantes réformes ne soient entreprises. En raison des progrès constants enregistrés dans le secteur informel, les banques considèrent les institutions de micro-finance comme des concurrents. Quant aux autres services d’appui aux échanges, les quelques entreprises exportatrices actives du secteur formel ont établi des relations avec des importateurs étrangers et vendent parfois dans les pays voisins. Les exportateurs de la gomme ont créé une association commerciale qui représente le Tchad à la réunion internationale annuelle des importateurs et exportateurs de la gomme où les cours mondiaux sont négociés. Bien que les exportateurs tchadiens semblent avoir de l’emprise sur le marché international de la gomme arabique, ils n’ont aucune formation en affaires ou gestion et leurs sources d’informations sont très limitées. Inefficacité des taxes à l’exportation. La réglementation sur les exportations au Tchad n’est pas toujours propice à leur promotion. Les procédures douanières constituent un handicap sérieux. Outre les taxes auxquelles on a fait allusion au chapitre 3, il y a l’Impôt minimum fiscal de 1,5 qui est imposable à toutes les transactions. En outre, les autorités douanières leur imposent des sommes faramineuses pour le pesage des marchandises exportées par camions à Lagos et Douala pour expédition à l’étranger. Il semble que le coût de pesage du fret est négociable et peut varier d’un exportateur à l’autre. Un exportateur de gomme arabique a déclaré qu’il ne déboursait qu’une somme fixe de 125.000 FCFA pour chaque camion de 40 tonnes de fret pendant qu’un autre précisait qu’ils ont eu à décharger le camion au poste de contrôle à la frontière du Tchad pour peser le contenu afin de fixer le prix net à payer qui pouvait s’élever à 720.000FCFA pour 40 tonnes. Le processus de déchargement, pesage et rechargement peut aller jusqu’à trois jours. Certains exportateurs ont également précisé qu’ils ont eu à payer 25.000 FCFA par camion comme une sorte de péage à la municipalité de N’djamena, mais ceci n’a pas pu être confirmé. Les intrants importés pour les produits d’exportation sont soumis aux droits de douane tel que défini par le Tarif externe commun (TEC) de la CEMAC. En conséquence, tous les produits tels que les engrais, les pesticides, le matériel de conditionnement et autres matières premières etc. importés à la demande des exportateurs, sont soumis aux droits de douane. Les exportateurs ne peuvent récupérer ces coûts, le système de remboursement n’existant pas au Tchad. En outre, la TVA de 18% que les exportateurs doivent payer pour acheter les produits sur le marché local pour l’exportation n’est jamais remboursée lorsque ces produits sont exportés. Les sociétés exportatrices ne bénéficient pas d’avantages fiscaux. Manque d’approche stratégique pour le développement de l’exportation. Il n’y a pas de stratégie à moyen terme pour le développement de l’exportation au niveau du gouvernement et aucun mécanisme de conception et de mise en œuvre d’une telle stratégie n’existe. Les priorités ne sont pas définies, les principales contraintes non identifiées et aucun plan d’action n’est 87

que d’importantes réformes ne soient entreprises. En raison des progrès constants enregistrés dans<br />

le secteur informel, les banques considèrent les institutions de micro-finance comme des<br />

concurrents.<br />

Quant aux autres services d’appui aux échanges, les quelques entreprises exportatrices actives<br />

<strong>du</strong> secteur formel ont établi des relations avec des importateurs étrangers et vendent parfois dans<br />

les pays voisins. Les exportateurs de la gomme ont créé une association commerciale qui<br />

représente le <strong>Tchad</strong> à la réunion internationale annuelle des importateurs et exportateurs de la<br />

gomme où les cours mondiaux sont négociés. Bien que les exportateurs tchadiens semblent avoir<br />

de l’emprise sur le marché international de la gomme arabique, ils n’ont aucune formation en<br />

affaires ou gestion et leurs sources d’informations sont très limitées.<br />

Inefficacité des taxes à l’exportation. La réglementation sur les exportations au <strong>Tchad</strong> n’est pas<br />

toujours propice à leur promotion. Les procé<strong>du</strong>res douanières constituent un handicap sérieux.<br />

Outre les taxes auxquelles on a fait allusion au chapitre 3, il y a l’Impôt minimum fiscal de 1,5<br />

qui est imposable à toutes les transactions. En outre, les autorités douanières leur imposent des<br />

sommes faramineuses pour le pesage des marchandises exportées par camions à Lagos et Douala<br />

pour expédition à l’étranger. Il semble que le coût de pesage <strong>du</strong> fret est négociable et peut varier<br />

d’un exportateur à l’autre. Un exportateur de gomme arabique a déclaré qu’il ne déboursait<br />

qu’une somme fixe de 125.000 FCFA pour chaque camion de 40 tonnes de fret pendant qu’un<br />

autre précisait qu’ils ont eu à décharger le camion au poste de contrôle à la frontière <strong>du</strong> <strong>Tchad</strong><br />

pour peser le contenu afin de fixer le prix net à payer qui pouvait s’élever à 720.000FCFA pour<br />

40 tonnes. Le processus de déchargement, pesage et rechargement peut aller jusqu’à trois jours.<br />

Certains exportateurs ont également précisé qu’ils ont eu à payer 25.000 FCFA par camion<br />

comme une sorte de péage à la municipalité de N’djamena, mais ceci n’a pas pu être confirmé.<br />

Les intrants importés pour les pro<strong>du</strong>its d’exportation sont soumis aux droits de douane tel que<br />

défini par le Tarif externe commun (TEC) de la CEMAC. En conséquence, tous les pro<strong>du</strong>its tels<br />

que les engrais, les pesticides, le matériel de conditionnement et autres matières premières etc.<br />

importés à la demande des exportateurs, sont soumis aux droits de douane. Les exportateurs ne<br />

peuvent récupérer ces coûts, le système de remboursement n’existant pas au <strong>Tchad</strong>. En outre, la<br />

TVA de 18% que les exportateurs doivent payer pour acheter les pro<strong>du</strong>its sur le marché local<br />

pour l’exportation n’est jamais remboursée lorsque ces pro<strong>du</strong>its sont exportés. Les sociétés<br />

exportatrices ne bénéficient pas d’avantages fiscaux.<br />

Manque d’approche stratégique pour le développement de l’exportation. Il n’y a pas de<br />

stratégie à moyen terme pour le développement de l’exportation au niveau <strong>du</strong> gouvernement et<br />

aucun mécanisme de conception et de mise en œuvre d’une telle stratégie n’existe. Les priorités<br />

ne sont pas définies, les principales contraintes non identifiées et aucun plan d’action n’est<br />

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