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(EDIC) du Tchad - International Trade Centre

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CHAPITRE 6 50 - RÔLE DE L’ÉTAT DANS LE SECTEUR DE L’ÉCONOMIE:<br />

SERVICES PUBLICS, SUIVI DU SECTEUR PRIVÉ ET PROMOTION DE<br />

L’EXPORTATION<br />

6.1 Intro<strong>du</strong>ction<br />

Comme la plupart des pays pauvres, le <strong>Tchad</strong> fait face à de nombreux besoins en matière de<br />

réhabilitation des services publics. Il y a tout d’abord: (i) les sociétés d’Etat au bord de la faillite<br />

et incapables de développer ou même de maintenir les infrastructures; (ii) l’infrastructure en état<br />

de délabrement avancé qui nécessite de gros investissements dans un climat juridique parfois<br />

incertain, et (iii) les coûts élevés de réhabilitation de l’infrastructure. En outre, l’incertitude <strong>du</strong><br />

climat juridique et politique est de nature à pousser les investisseurs à logiquement demander une<br />

prime substantielle de risque, augmentant ainsi les coûts d’investissement et les contraintes de<br />

financement.<br />

Si la gestion des services publics par l’Etat s’est avérée peu satisfaisante dans nombre de PMA<br />

et en particulier au <strong>Tchad</strong>, rien ne prouve que le secteur privé puisse efficacement prendre la<br />

relève sans appui extérieur.<br />

Lorsque l’infrastructure est relativement légère, comme dans le cas de la téléphonie mobile, le<br />

secteur privé peut satisfaire simultanément les trois contraintes essentielles qui caractérisent<br />

l’investissement dans les services publics: (i) financer l’effort de réhabilitation des<br />

infrastructures, (ii) assurer un taux de rendement suffisant sur le capital investi, et (iii) fixer les<br />

prix à des taux socialement acceptables. Cependant, pour les secteurs de l’infrastructure lourde<br />

tels que l’eau et l’énergie, les trois contraintes deviennent mutuellement exclusives. Seul l’appui<br />

des donateurs pourra donner à ce secteur une nouvelle impulsion, mais celui-ci est peu probable<br />

tant que l’Etat n’aura pas mis fin aux pratiques prédatrices décrites plus loin dans ce chapitre.<br />

Quant à la promotion et à la supervision <strong>du</strong> secteur privé, les problèmes identifiés par la<br />

mission <strong>EDIC</strong> sont typiques aux PMA les plus pauvres. L’Etat peut jouer un rôle économique<br />

positif s’il dispose des fonds, l’information et les capacités nécessaires. Le secteur privé tchadien<br />

est très faible, informel, fragmenté, et coupé <strong>du</strong> commerce international. Les besoins d’assistance<br />

et de gestion sont donc énormes. Toutefois l’Etat manque de moyens et de capacités pour<br />

remédier à la situation. Les organismes d’Etat ne sont pas actuellement en mesure de mener à<br />

bien leurs missions de gestion, de suivi et de promotion des échanges commerciaux. Au contraire,<br />

ils ont tendance à recourir aux interventions sporadiques dont le seul but est d’extraire les rentes<br />

des rares activités génératrices de richesses <strong>du</strong> pays. Dans ce contexte, ils renforcent un cercle<br />

50 Le présent chapitre est basé sur les rapports élaborés par George Papazafiropoulos, Daniel Roseman, et Antoine<br />

Basil.<br />

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