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Lire le livre - Bibliothèque

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- Non. Je ne veux rien savoir. Si vous par<strong>le</strong>z, je vais dans ma chambre.<br />

- Qu’est-ce qui vous prend <br />

- Vous avez mal choisi votre colocataire. Les candidates qui attendaient avec<br />

moi n’étaient venues que par curiosité pour ces femmes disparues. Moi, je cherchais<br />

seu<strong>le</strong>ment un logement.<br />

- Je vous ai donc très bien choisie.<br />

- À quel jeu pervers jouez-vous Vous instal<strong>le</strong>z chez vous des fil<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong><br />

besoin, vous <strong>le</strong>s séduisez, vous <strong>le</strong>s poussez à la faute et puis vous <strong>le</strong>s sanctionnez.<br />

- Comment osez-vous <br />

- Ne me prenez pas pour une idiote. Vous désignez vous-même la chambre<br />

noire où il ne faut entrer sous aucun prétexte, vous dites qu’el<strong>le</strong> n’est pas fermée à c<strong>le</strong>f,<br />

que c’est une question de confiance, que vous sauriez si j’y pénétrais et qu’il m’en<br />

cuirait. Si vous ne <strong>le</strong>ur aviez pas parlé de cette pièce interdite avec tant d’insistance,<br />

aucune de vos colocataires n’aurait jamais eu l’idée d’y al<strong>le</strong>r. J’imagine votre plaisir<br />

sadique à <strong>le</strong>s punir ensuite.<br />

- C’est faux.<br />

- Quel piège grossier ! Je ne sais pas qui je méprise <strong>le</strong> plus : <strong>le</strong>s malheureuses<br />

qui y sont tombées ou <strong>le</strong> misérab<strong>le</strong> qui l’a tendu.<br />

- C’est un test.<br />

- Vous vous croyez en position de faire passer des tests Pour qui vous prenezvous<br />

<br />

- Je suis don E<strong>le</strong>mirio Nibal y Milcar, grand d’Espagne.<br />

- Oh, ça va ! Ça n’impressionne que vous, ces rodomontades !<br />

- Détrompez-vous. Des hordes de femmes seraient capab<strong>le</strong>s de tout pour porter<br />

ce nom. La crise économique a exalté encore davantage <strong>le</strong> prestige de l’aristocratie.<br />

- Vous dites que ces femmes auraient été capab<strong>le</strong>s de tout pour porter votre<br />

nom, quand el<strong>le</strong>s n’ont même pas été capab<strong>le</strong>s de respecter votre interdiction stupide.<br />

- Hélas, la faib<strong>le</strong>sse d’âme est devenue la norme.<br />

- Vous ne va<strong>le</strong>z guère mieux. Vous versez des ducats à votre confesseur quand<br />

vous avez péché.<br />

- Permettez. Quand on connaît mon amour pour l’or, on mesure ma contrition au<br />

montant que je paie.<br />

- Tout <strong>le</strong> monde est idiot dans cette histoire, sauf votre confesseur.<br />

- Et vous. J’admire votre intelligence.<br />

- En l’occurrence, ce n’est que de la santé menta<strong>le</strong>. Je ne suis pas dupe de vos<br />

bêtises.<br />

- Vous méritez de m’épouser.<br />

- C’est vous qui ne me méritez pas.<br />

- J’aime que vous vous surestimiez à ce point.<br />

- Même pas. Seu<strong>le</strong>ment, je ne suis pas malade. Il y a un dessert <br />

- Il y a cette crème aux œufs que je vous ai servie hier.<br />

- Ça suffit. J’aime la variété.<br />

- Que désirez-vous <br />

- Du saint-honoré, dit-el<strong>le</strong> par bravade au moment de s’esquiver.

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