Présentation Tour Rossane - Les Amis de la Musique Française

Présentation Tour Rossane - Les Amis de la Musique Française Présentation Tour Rossane - Les Amis de la Musique Française

musiquefrancaise.asso.fr
from musiquefrancaise.asso.fr More from this publisher
04.02.2015 Views

P R O L O G U E À L A D É C O U V E R T E D ’ U N E A R T I S T E O U B L I É E Atelier-Musée Lurçat - Printemps 2013- Conseil général du Lot L A T O U R - A T E L I E R 1 D E R O S S A N E T I M O T H E E F F L U R Ç A T (Varna /Bulgarie 11 – VIII -1894 – Les Tours-Saint-Laurent 29 – XII - 1954) « Mais ! Enfin ! / Même la découverte / Cette fois-ci scientifique / Du verbe créateur de vie / Ne peut arrêter ces larmes Quelle source inépuisable ! / Elles s’échappent en rivière chaude /… Le tamtam sourd de douleur de mon cœur Les accompagne / Il est toujours là / Son battement n’oublie pas / Ma destinée / Il n’oublie pas que mon corps / Est signé D’une croix / Les mains les pieds sont libres / Le cœur seul est cloué … 5 septembre 1947 La Durantie » Rossane T. L., Poèmes manuscrits – Coll. Atelier-Musée Lurçat Cliché Georges Martin. Collection Gérard Denizeau ® Rossane Timotheeff 2 Lurçat dans sa tour-atelier à Saint-Laurent, vers 1950. Devant elle, un grand plâtre de personnage assis en équilibre, dont une fonte en bronze se trouve dans une collection privée de Saint-Céré. Un grand buste à l’antique (disparu ) est visible tout auprès, sur une tablette encore conservée aux Tours. Bulgare d’origine russe, Rossane 3 Timotheeff pu rencontrer Jean Lurçat tandis que le jeune vosgien s’installait en 1912 à Paris avec André son cadet, le futur architecte. Lurçat faisait alors un court séjour aux Beaux-Arts, déterminé à suivre la carrière d’artiste avec un plan bien établi de rencontres utiles pour ne rien dévier de cette vocation dont il était viscéralement certain, après avoir tenté, malgré lui, ladecine. Son passage en 1911 à l’atelier de Victor Prouvé, chef de l’École de Nancy, l’avait déjà initié au dessin, à l’art de la fresque et du livre. Inscrit à l’Académie Colarossi rue de la Grande Chaumière – dans ce creuset bouillonnant des avant-gardes du XXe siècle (accueillant en particulier nombre de jeunes étrangers venant de l’Est - entre autres Zadkine…) - puis dans l’atelier du graveur Bernard Naudin, Lurçat découvre Matisse, Cézanne, Renoir, et tant d’autres… Dans ce contexte de ferveur artistique et d’une jeunesse prête à relever le Monde ou tout au moins d’empêcher qu’il se défasse comme relativisera plus modestement Albert Camus, dût se faire la rencontre avec la très belle et aristocratique Rossane, slave longiligne au regard clair et captivant, à la voix envoûtante, passionnée d’art. Ayant recueilli le témoignage des derniers survivants de cette époque, le Professeur Gérard Denizeau, biographe de Lurçat, a tout lieu de penser que le bel artiste, à l’allure distinguée et conquérante (de deux ans son ainé), s’en éprit dès cette période. La Grande Guerre hélas vint rompre, dans cet amour printanier, l’enchantement. 1 Cet atelier était utilisé en belle saison. L’hiver, Rossane s’installait au 1 er étage du logis, dans l’actuelle bibliothèque. Renseignement Jean-Luc Blum avril 2013 2 Deux orthographes se rencontrent pour son nom : Timotheeff, en usage russe et tel que Rossane l’écrivait elle-même, qui est donc à retenir. Sur la tranche latérale de la dalle du caveau Lurçat réalisé après la mort de Rossane et Jean, à Saint-Les-Tours, sous la construction duquel a été transféré le cercueil de la deuxième épouse de l’Artiste, a été choisie la graphie Thimoteeff, que l’on retrouve ici ou là. 3 Née Roussana T

P R O L O G U E À L A D É C O U V E R T E D ’ U N E A R T I S T E O U B L I É E<br />

Atelier-Musée Lurçat - Printemps 2013- Conseil général du Lot<br />

L A T O U R - A T E L I E R 1 D E R O S S A N E T I M O T H E E F F L U R Ç A T<br />

(Varna /Bulgarie 11 – VIII -1894 – <strong>Les</strong> <strong>Tour</strong>s-Saint-Laurent 29 – XII - 1954)<br />

« Mais ! Enfin ! / Même <strong>la</strong> découverte / Cette fois-ci scientifique / Du verbe créateur <strong>de</strong> vie / Ne peut arrêter ces <strong>la</strong>rmes <br />

Quelle source inépuisable ! / Elles s’échappent en rivière chau<strong>de</strong> /… Le tamtam sourd <strong>de</strong> douleur <strong>de</strong> mon cœur<br />

<strong>Les</strong> accompagne / Il est toujours là / Son battement n’oublie pas / Ma <strong>de</strong>stinée / Il n’oublie pas que mon corps / Est signé<br />

D’une croix / <strong>Les</strong> mains les pieds sont libres / Le cœur seul est cloué …<br />

5 septembre 1947 La Durantie » <strong>Rossane</strong> T. L., Poèmes manuscrits – Coll. Atelier-Musée Lurçat<br />

Cliché Georges Martin. Collection Gérard Denizeau ®<br />

<strong>Rossane</strong> Timotheeff 2 Lurçat dans sa tour-atelier à Saint-Laurent, vers 1950. Devant elle,<br />

un grand plâtre <strong>de</strong> personnage assis en équilibre, dont une fonte en bronze se trouve<br />

dans une collection privée <strong>de</strong> Saint-Céré. Un grand buste à l’antique (disparu ) est<br />

visible tout auprès, sur une tablette encore conservée aux <strong>Tour</strong>s.<br />

Bulgare d’origine russe, <strong>Rossane</strong> 3 Timotheeff pu rencontrer Jean Lurçat tandis que le jeune vosgien s’instal<strong>la</strong>it en 1912 à Paris avec<br />

André son ca<strong>de</strong>t, le futur architecte. Lurçat faisait alors un court séjour aux Beaux-Arts, déterminé à suivre <strong>la</strong> carrière d’artiste avec un<br />

p<strong>la</strong>n bien établi <strong>de</strong> rencontres utiles pour ne rien dévier <strong>de</strong> cette vocation dont il était viscéralement certain, après avoir tenté, malgré<br />

lui, <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine.<br />

Son passage en 1911 à l’atelier <strong>de</strong> Victor Prouvé, chef <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong> Nancy, l’avait déjà initié au <strong>de</strong>ssin, à l’art <strong>de</strong> <strong>la</strong> fresque et du livre.<br />

Inscrit à l’Académie Co<strong>la</strong>rossi rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Chaumière – dans ce creuset bouillonnant <strong>de</strong>s avant-gar<strong>de</strong>s du XXe siècle (accueil<strong>la</strong>nt<br />

en particulier nombre <strong>de</strong> jeunes étrangers venant <strong>de</strong> l’Est - entre autres Zadkine…) - puis dans l’atelier du graveur Bernard Naudin,<br />

Lurçat découvre Matisse, Cézanne, Renoir, et tant d’autres…<br />

Dans ce contexte <strong>de</strong> ferveur artistique et d’une jeunesse prête à relever le Mon<strong>de</strong> ou tout au moins d’empêcher qu’il se défasse<br />

comme re<strong>la</strong>tivisera plus mo<strong>de</strong>stement Albert Camus, dût se faire <strong>la</strong> rencontre avec <strong>la</strong> très belle et aristocratique <strong>Rossane</strong>, s<strong>la</strong>ve<br />

longiligne au regard c<strong>la</strong>ir et captivant, à <strong>la</strong> voix envoûtante, passionnée d’art. Ayant recueilli le témoignage <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers survivants <strong>de</strong><br />

cette époque, le Professeur Gérard Denizeau, biographe <strong>de</strong> Lurçat, a tout lieu <strong>de</strong> penser que le bel artiste, à l’allure distinguée et<br />

conquérante (<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans son ainé), s’en éprit dès cette pério<strong>de</strong>.<br />

La Gran<strong>de</strong> Guerre hé<strong>la</strong>s vint rompre, dans cet amour printanier, l’enchantement.<br />

1<br />

Cet atelier était utilisé en belle saison. L’hiver, <strong>Rossane</strong> s’instal<strong>la</strong>it au 1 er étage du logis, dans l’actuelle bibliothèque. Renseignement Jean-Luc Blum avril 2013<br />

2<br />

Deux orthographes se rencontrent pour son nom : Timotheeff, en usage russe et tel que <strong>Rossane</strong> l’écrivait elle-même, qui est donc à retenir. Sur <strong>la</strong> tranche <strong>la</strong>térale <strong>de</strong> <strong>la</strong> dalle du<br />

caveau Lurçat réalisé après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> <strong>Rossane</strong> et Jean, à Saint-<strong>Les</strong>-<strong>Tour</strong>s, sous <strong>la</strong> construction duquel a été transféré le cercueil <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième épouse <strong>de</strong> l’Artiste, a été choisie <strong>la</strong><br />

graphie Thimoteeff, que l’on retrouve ici ou là.<br />

3<br />

Née Roussana T


Suisse <strong>la</strong> comb<strong>la</strong>it à cet égard - que <strong>de</strong> natation 10 : elle aimait<br />

aussi <strong>la</strong> mer à l’envie 11 .<br />

Mais <strong>la</strong> vie n’avait pas fini d’écrire l’histoire…<br />

© Musée Bour<strong>de</strong>lle/Roger-Viollet<br />

Bour<strong>de</strong>lle en son atelier à <strong>la</strong><br />

Gran<strong>de</strong> Chaumière, avec ses<br />

élèves<br />

Au centre, une sellette <strong>de</strong><br />

sculpteur, exactement du<br />

même modèle<br />

que celle <strong>de</strong> <strong>Rossane</strong><br />

retrouvée aux <strong>Tour</strong>s<br />

L’on ne sait ni quand ni comment les jeunes gens se<br />

retrouvèrent. Jean avait épousé Marthe Hennebert 4 en<br />

décembre 1924. Elle était alors <strong>la</strong> jolie et talentueuse Ga<strong>la</strong>tée <strong>de</strong><br />

Rainer Maria Rilke (1875-1926,) son ami le grand poète autrichien<br />

qu’il avait rencontré en Italie en 1919. Marthe fut <strong>de</strong> Jean <strong>la</strong><br />

première muse qui al<strong>la</strong>it tant compter dans sa révé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

puissance artistique et militante <strong>de</strong> <strong>la</strong> tenture murale. Il en<br />

divorça cependant en 1930, déjà séparé <strong>de</strong> fait dès 1927. Cette<br />

belle et courageuse jeune femme également injustement<br />

oubliée, doit être restaurée dans son art et son œuvre et<br />

constituera, dans son évocation concrète autour <strong>de</strong>s canevas<br />

notamment, une autre nouvelle richesse <strong>de</strong> l’Atelier-Musée<br />

Lurçat.<br />

De son côté, <strong>Rossane</strong> avait entre temps épousé un diplomate<br />

probablement d’origine russe mais à double nationalité russoaméricaine<br />

5 , Lord Victor Soskice, dont elle eut le 9 mai 1923, un<br />

fils, prénommé comme son père. Divorcée à son tour, et sans<br />

que l'on disposât du moindre élément sur sa vie 6 dans ces<br />

années ni sur les retrouvailles <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tourtereaux <strong>de</strong> leurs<br />

jeunes dix huit et vingt ans, toujours est-il que Jean, après<br />

quelques temps déjà <strong>de</strong> vie partagée, épouse <strong>Rossane</strong> le 12<br />

mai 1931 7 : avec le délicieux enfant Victor que Lurçat adopte<br />

paternellement, le couple s’installe à Vevey en Suisse, puis à<br />

Paris vil<strong>la</strong> Seurat. La jeune femme prit alors (ou reprit… ) <strong>de</strong>s<br />

cours chez le grand sculpteur Émile-Antoine Bour<strong>de</strong>lle (Montauban<br />

1861 – Paris 1929), son nom 8 figurant en haut d’un carnet d’élèves <strong>de</strong><br />

l’atelier, sous <strong>la</strong> désignation <strong>de</strong> Mme Lurçat 9 .<br />

Dans l’esprit du temps, <strong>Rossane</strong> était par ailleurs ivre <strong>de</strong> sport,<br />

singulièrement <strong>de</strong> montagne et tout autant <strong>de</strong> ski, avec Jean – <strong>la</strong><br />

4<br />

Née en 16 février 1893 à Paris, morte le 30 avril 1976 à Draveil (Essonne)<br />

5<br />

nationalité américaine conférée à son fils qui participera aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> française. Frank<br />

Soskice son oncle, frère <strong>de</strong> son père, était ang<strong>la</strong>is (d’après J.-L. Blum)<br />

6<br />

… sauf <strong>la</strong> mention <strong>de</strong> Gérard Denizeau in Bio… Lurçat à paraître 2013, «…artiste<br />

sensible et vigoureuse, <strong>la</strong> jeune femme d’origine russe avait fréquenté très jeune le<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Ballets russes, côtoyé Prokofiev et Stravinsky, et même participé <strong>de</strong> façon<br />

directe à <strong>la</strong> célèbre bataille du Sacre du Printemps, le 31 mai 1913. … elle avait aussi<br />

beaucoup voyagé et fréquenté les principaux milieux littéraires, frayant notamment avec<br />

le sulfureux et talentueux Henry Miller… »<br />

7<br />

Alexandre Kerensky & Etienne Bignou – peut-être l’intermédiaire <strong>de</strong>s retrouvailles -<br />

furent témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> très discrète cérémonie (selon G. Denizeau, ibid.)<br />

8<br />

Ce nom marital pose d’ailleurs question sur l’antériorité <strong>de</strong> son port par <strong>Rossane</strong>, son<br />

mariage datant d’après <strong>la</strong> mort du maitre montalbanais. Mais aussi <strong>Rossane</strong> a pu très<br />

bien suivre les cours <strong>de</strong>s ateliers perdurant après <strong>la</strong> mort du Maître. Par ex. «en 1949,<br />

s’ouvrent les Nouveaux Ateliers Bour<strong>de</strong>lle.» G. D.<br />

9<br />

Communiqué après recherches Is. Rk par le Musée Bour<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> Paris<br />

Souvent, elle organisait <strong>de</strong>s piqueniques avec son époux, ses<br />

amis, et son cher fils adopté <strong>de</strong> cœur par Lurçat 12 … Plus tard,<br />

dans les plus noires années à partir <strong>de</strong> 1940, elle sera bien sûr<br />

dans le Lot – en temps <strong>de</strong> maquis résistant avec son époux -<br />

près <strong>de</strong> Souil<strong>la</strong>c : elle en connut les drames comme <strong>de</strong> voir<br />

brûler sous leurs yeux par les Allemands, leur maisonnette,<br />

parmi d’autres, dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Dordogne, consumant le<br />

grand carton à peine terminé <strong>de</strong> Jean pour une Apocalypse <strong>de</strong>s<br />

Mal-Assis et dont le thème essentiel ne cessera <strong>de</strong> l’habiter 13 . À<br />

l’autre refuge tout proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> Durantie <strong>de</strong> Lanzac 14 , elle aimera<br />

passionnément <strong>la</strong> paix, <strong>la</strong> solitu<strong>de</strong> et <strong>la</strong> rusticité, malgré <strong>la</strong><br />

pério<strong>de</strong> tragique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guerre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> Victor, mort<br />

pour <strong>la</strong> France à vingt-<strong>de</strong>ux ans.<br />

La guerre à peine finie, c’est ensemble que le ménage acquiert<br />

les <strong>Tour</strong>s-Saint-Laurent semi ruinées, où <strong>Rossane</strong> trouvera<br />

communion entre ciel et terre pour exprimer son art, sa chaleur<br />

envers les habitants alentours, sa mé<strong>la</strong>ncolie s<strong>la</strong>ve, cruellement<br />

déchirée par sa tragédie intérieure. En totale empathie vibratoire<br />

avec <strong>la</strong> Nature et le cosmos dont elle partageait l’amour fou et<br />

plénier avec Jean, elle implorait <strong>de</strong>puis les remparts les étoiles<br />

et par<strong>la</strong>nt aux éperviers qu’elle aimait particulièrement, à <strong>la</strong><br />

recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie arrachée. Dans ses nuits intérieures, à <strong>la</strong><br />

quête <strong>de</strong> l’âme éternelle <strong>de</strong> son fils, elle transcrivait en poèmes,<br />

dans son incommensurable chagrin, ses appels désespérés<br />

vers un abandon spirituel bouleversant. Lurçat ne <strong>la</strong> quittera<br />

plus jusqu’à sa mort en ces lieux.<br />

«De <strong>la</strong> réalité <strong>de</strong>s <strong>Tour</strong>s / Surgit son esprit [<strong>de</strong> Victor, ndlr]/ Sous forme d’épervier<br />

Qui tôt le matin / Salut Dieu / Et le soir <strong>de</strong>s beaux jours / Fait sa prière<br />

Par <strong>la</strong> grâce <strong>de</strong>s cercles immenses / Qu’il entrecoupe <strong>de</strong> fantaisie<br />

10 septembre 1947 <strong>Les</strong> <strong>Tour</strong>s soir doux suave» R. T. L., Carnets intimes<br />

De spiritualité chrétienne orthodoxe, profondément croyante<br />

comme le révèlent ses élégies, passionnée <strong>de</strong> sciences, elle<br />

avait adhéré à ce qu’il y avait <strong>de</strong> généreux dans le communisme<br />

comme Lurçat, dans l’utopie <strong>de</strong>s intellectuels français en<br />

particulier : sans doute se retrouvèrent-ils également sur ces<br />

échanges d’espérance généreuse en un mon<strong>de</strong> nouveau <strong>de</strong><br />

fraternité, que <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion peu à peu <strong>de</strong>s réalités staliniennes<br />

tempérèrent ensuite chez Jean Lurçat, sans en perdre <strong>la</strong><br />

perspective. Sa femme mourut trop tôt pour savoir.<br />

<strong>Rossane</strong>, polyglotte, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> culture à l’unisson <strong>de</strong> celle <strong>de</strong><br />

Jean - elle en fut l’égérie éc<strong>la</strong>irée et précieuse - était donc ellemême<br />

une artiste, foncièrement. Iniquement oubliée, son œuvre<br />

est un trésor à redécouvrir même si nombre <strong>de</strong> ses créations ont<br />

pu disparaître. Une convergence <strong>de</strong> recherches et <strong>de</strong><br />

10<br />

<strong>Les</strong> archives <strong>de</strong> Jac Remise <strong>la</strong> montrent en maillot <strong>de</strong> bain à rayures dont l’évi<strong>de</strong>nce<br />

d’une inspiration pour les Baigneuses <strong>de</strong> Lurçat, contemporaines, enrichit l’approche <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> peinture du Maître autour <strong>de</strong> ce thème.<br />

11<br />

De nombreux souvenirs notamment <strong>de</strong> leurs vacances à Mers/mer près Deauville, et<br />

Vevey, nombres <strong>de</strong> photos, un extrait <strong>de</strong> film, <strong>de</strong>s lettres irremp<strong>la</strong>çables entre sa mère<br />

Reine Remise et <strong>Rossane</strong>, <strong>de</strong>s petites lettres <strong>de</strong> Victor, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> <strong>Rossane</strong>…<br />

figurent dans les très précieuses archives dont nous <strong>de</strong>vons le trésor inespéré à <strong>la</strong><br />

générosité <strong>de</strong> Jac Remise, ami d’enfance sans faille <strong>de</strong> Victor et <strong>de</strong>meurant actuellement<br />

en Normandie.<br />

12<br />

L’évocation <strong>de</strong> Victor est formulée par ailleurs.<br />

13<br />

Jean Marcenac, L’exemple <strong>de</strong> Lurçat, Fa<strong>la</strong>ize, 1952, pp. 31-32<br />

14<br />

Parallèlement à l’acquisition <strong>de</strong>s <strong>Tour</strong>s Saint-Laurent en 1945, les Lurçat restèrent à <strong>la</strong><br />

Durantie au moins jusqu’en 1947, comme l’attestent les dates <strong>de</strong> certains poèmes <strong>de</strong><br />

<strong>Rossane</strong>


témoignages permet cependant peu à peu <strong>de</strong> retrouver sa trace,<br />

<strong>de</strong>s photographies 15 , <strong>de</strong> rares œuvres mais superbes et<br />

puissantes, <strong>de</strong>s souvenirs <strong>de</strong> ceux qui l’ont connue et beaucoup<br />

aimée, tant elle avait <strong>de</strong> nobles qualités. Poète, <strong>de</strong>s lettres et <strong>de</strong><br />

pauvres carnets intimes couverts d’une écriture ron<strong>de</strong>, discrète<br />

et douce, le plus souvent au crayon, révèlent une âme d’une<br />

haute élévation, une femme ayant traversé avec abnégation,<br />

fermeté et noblesse, <strong>de</strong> tragiques épreuves. Dessinatrice hors<br />

pair, elle excel<strong>la</strong>it dans l’art du portrait notamment <strong>de</strong>s enfants<br />

qu’elle aimait tant, avec un talent digne <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> Clouet à <strong>la</strong><br />

Renaissance. Elle peignait aussi 16 mais aucune peinture <strong>de</strong><br />

chevalet n’est encore réapparue.<br />

En revanche donc, quelques sculptures, petites 17 et gran<strong>de</strong>s,<br />

permettent <strong>de</strong> reconnaître un puissant talent sachant traduire<br />

une parfaite maîtrise <strong>de</strong> l’anatomie vigoureuse <strong>de</strong>s êtres,<br />

quelque peu glorifiée, soit en très petits formats exécutés surtout<br />

pour vivre puisqu’elle <strong>de</strong>vait en vendre pour assurer son<br />

quotidien, soit en <strong>de</strong>s œuvres monumentales, dans <strong>la</strong> lignée <strong>de</strong><br />

son maître Bour<strong>de</strong>lle : ainsi <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux grands magnifiques<br />

kouroi que l’atelier-musée a <strong>la</strong> chance <strong>de</strong> conserver et qui vont<br />

habiter <strong>la</strong> <strong>Tour</strong>-Atelier, auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence invisible <strong>de</strong> leur<br />

créatrice. Impressionnants et magistraux, ils relèvent <strong>de</strong> cette<br />

monumentalité héroïque néo-antiquisante telle que les années<br />

30, particulièrement à l’Est, ont aimé à se nourrir : <strong>Rossane</strong><br />

participait <strong>de</strong> ces influences, <strong>de</strong> gènes et d’époque, et que <strong>la</strong><br />

fréquentation <strong>de</strong> Bour<strong>de</strong>lle ne pouvait qu’exalter. 18 L’on ne sait<br />

hé<strong>la</strong>s rien à ce jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> telles œuvres, d’une<br />

taille pouvant orner quelque monument public d’importance,<br />

français ou étranger Etaient-elles le fruit d’une comman<strong>de</strong><br />

réalisée, incarnaient-elles un projet totalement personnel La<br />

recherche en est ouverte.<br />

Artiste plénière et viscérale, <strong>la</strong> création 19 - après sa vocation et<br />

son rôle <strong>de</strong> mère, et sans oublier d’être épouse- était sa<br />

préoccupation constante, en ne cessant d’enfanter <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins,<br />

<strong>de</strong>s sculptures, <strong>de</strong>s projets, comme le révèlent ses lettres. Elle<br />

exposa plusieurs fois dans le sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Jean, par exemple du 23<br />

juin au 4 juillet 1931 chez Jeanne Bucher, présentant <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ssins et sculptures, notamment <strong>de</strong>s bustes prestigieux 20 .<br />

D’autres traces <strong>de</strong> présentation publique <strong>de</strong>vraient resurgir… En<br />

2010 passaient en vente publique à Gourdon quelques<br />

<strong>de</strong>ssins… Des familles proches <strong>de</strong> leurs amis possè<strong>de</strong>nt encore<br />

<strong>de</strong> ses œuvres 21 .<br />

<strong>Rossane</strong> et son modèle (pour les<br />

kouroï) dans un train<br />

© cliché collection Jac Remise<br />

Musicienne également, elle jouait parfois le soir à Saint-Céré<br />

pour distraire les amis du Casino 22 , en masquant sa propre<br />

tristesse et solitu<strong>de</strong> souvent – son époux courant le mon<strong>de</strong> -<br />

<strong>de</strong>vant les couples qui dansaient sur les airs <strong>de</strong> son bandonéon<br />

et dont, ascétique, elle partageait aussi le repas. L’on ne sait<br />

rien <strong>de</strong> son répertoire, sans doute exprimé en cette tonalité <strong>de</strong><br />

mé<strong>la</strong>ncolie intrinsèque à <strong>la</strong> nature s<strong>la</strong>ve… Mais elle <strong>la</strong>isse<br />

encore dans <strong>la</strong> région le sil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> son charme mystérieux, <strong>de</strong><br />

ses longues écharpes et vêtements flottant à <strong>la</strong> Loïe Fuller,<br />

accompagnant <strong>de</strong> son élégance d’un autre mon<strong>de</strong>, toujours<br />

attentive aux autres, accueil<strong>la</strong>nte, souriante et bienveil<strong>la</strong>nte, le<br />

souvenir <strong>de</strong> ses promena<strong>de</strong>s songeuses avec les <strong>de</strong>ux lévriers<br />

afghans, ses fidèles gardiens.<br />

<strong>Rossane</strong> Lurçat reprenant sa<br />

sculpture <strong>de</strong> Kouros à Saint-<br />

Laurent (dont elle réalisa quatre<br />

exemp<strong>la</strong>ires, <strong>de</strong>ux subsistant aux<br />

<strong>Tour</strong>s) – Intérieur du logis : salon<br />

rouge actuel probablement.<br />

Vers 1950 (1945-1954 terminus<br />

ante & post quem)<br />

Cliché auteur inconnu - Collection<br />

Atelier-Musée Lurçat<br />

15<br />

<strong>Rossane</strong> avait une sœur, Ludnei<strong>la</strong> ou Ludmil<strong>la</strong>, qui avait épousé un photographe d’art<br />

dont elle partageait <strong>la</strong> passion, Serge Gordanoff : certains très beaux portraits <strong>de</strong> Victor<br />

leur sont dus<br />

16<br />

Des photographies <strong>la</strong> montrent à son chevalet, celui-ci <strong>de</strong> dos. Fonds Jac Remise.<br />

17<br />

Par exemple une figure <strong>de</strong> Fleuve, avec un jeune éphèbe auprès d’une cruche, d’un<br />

Homme pensif, étu<strong>de</strong> en terre crue, un petit faune endormi, plongeant dans l’onirisme <strong>de</strong><br />

Mal<strong>la</strong>rmé chanté par Debussy et dansé par Nijinski, dans une ligne évoquant Cocteau :<br />

tous artistes proches <strong>de</strong> l’univers <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse <strong>de</strong>s Lurçat<br />

18<br />

<strong>Rossane</strong> avait en cette pério<strong>de</strong> un modèle privilégié, un jeune homme <strong>de</strong> type<br />

germano-s<strong>la</strong>ve dont on retrouve les traits et l’anatomie dans plusieurs <strong>de</strong> ses sculptures.<br />

«Deux <strong>de</strong>s neuf singes» -<br />

Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écriture <strong>de</strong><br />

<strong>Rossane</strong> au dos <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

photo <strong>de</strong>s lévriers Afhans<br />

probablement Nadir et<br />

Tamar.<br />

Cliché probable <strong>de</strong> <strong>Rossane</strong>.<br />

Coll. Atelier-Musée Lurçat<br />

<strong>Rossane</strong> Lurçat meurt à soixante ans, le 29 décembre 1954,<br />

fermant ses beaux yeux gris-bleus qu’avait aussi son fils, à<br />

Saint-Laurent, dans les bras <strong>de</strong> son mari et <strong>de</strong> Janine Blum,<br />

19<br />

<strong>Rossane</strong> repris <strong>la</strong> sculpture après l’acquisition <strong>de</strong> St-Laurent vers 1947 seulement<br />

‘après J.-L. Blum<br />

20<br />

Arp, Gi<strong>de</strong>, Grès, Jouhan<strong>de</strong>au, Nabokoff, Reverdy, Ozenfant, Supervielle, Fleg, Auric,<br />

Cingria, Marcoussis, Max Jacob, Apollinaire, Serge Lifar, Hugnet, Poulenc, Bauchant,<br />

Fraigneau, Satie, Sauguet, Cocteau, Drieu La Rochelle, etc… Exposition Galerie Jeanne<br />

Bucher 23 juin – 4 juillet 1931. Bibliographie : Beaux-Arts, 29 juin 1931, Expositions ;<br />

Cahiers d’Art, n° 5-6, 1931<br />

21<br />

Notamment à Paris chez Madame Janine Hellesen, sœur <strong>de</strong> Jac Remise<br />

22<br />

<strong>Rossane</strong> avait nouée une tendre amitié avec les Delbos en particulière intimité <strong>de</strong><br />

cœur avec Andrée


épouse <strong>de</strong> l’artiste élève bien aimé qui accompagnait<br />

particulièrement ces heures noires. Dans cet hiver g<strong>la</strong>cial, une<br />

petite chambre-cellule, austère et dépouillée, avait été<br />

aménagée dans <strong>la</strong> tour du rempart sud, à l’entrée <strong>de</strong><br />

l’enceinte 23 , plus accessible qu’à l’étage du logis au confort<br />

encore médiéval, ouverte au sud sur le vaste horizon que <strong>de</strong>vait<br />

aimer contempler encore <strong>la</strong> mourante, et sans doute pour gar<strong>de</strong>r<br />

un peu <strong>de</strong> chaleur, avec un poêle dans <strong>la</strong> cheminée ornée <strong>de</strong><br />

chats dans une forêt nocturne, peints par Paul Cosandier. 24 Un<br />

cancer l’emporta dans les douleurs <strong>de</strong> cette imp<strong>la</strong>cable ma<strong>la</strong>die,<br />

une <strong>de</strong>rnière opération tentée à Brive en septembre, précédant<br />

quatre mois d’une agonie terrible 25 .<br />

Cette personnalité féminine exceptionnelle manquait en vérité à<br />

<strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> celle du maître <strong>de</strong>s lieux et <strong>de</strong> son art.<br />

Âme vibrante au diapason <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>la</strong>ncolie s<strong>la</strong>ve native,<br />

perpétuellement angoissée d’aimer et <strong>de</strong> se savoir aimée 27 ,<br />

solitaire jusqu’aux dépouillements intimes les plus exigeants.<br />

Mais aussi, en rendant corps et <strong>de</strong>nsité à cette véritable artiste<br />

dont <strong>la</strong> mémoire se doit <strong>de</strong> rependre chair et vie, l’atelier-musée<br />

Lurçat redonne un sol à ses pas trop légers, un héritage à son<br />

œuvre sacrifiée. <strong>Rossane</strong> aura vécu jusqu’à l’abnégation<br />

consentie <strong>de</strong> son vivant et subie après sa mort, le cheminement<br />

d’une solitu<strong>de</strong> sublimée dans <strong>la</strong> conquête d’une vraie liberté <strong>de</strong><br />

l’âme. Elle rejoignit ainsi, les fulgurances d’un Teilhard <strong>de</strong><br />

Chardin 28 dont elle aimait, comme Jean, passionnément <strong>la</strong><br />

pensée, et <strong>la</strong> brûlure intérieure <strong>de</strong> leur ami Rainer Maria Rilke,<br />

en empathie avec <strong>la</strong> longue quête rêvée d’une universelle<br />

ascension <strong>de</strong> l’Humanité.<br />

«L’amour ne sera plus le commerce d’un homme et d’une femme, mais celui<br />

d’une humanité avec une autre […] Il sera cet amour que nous préparons,<br />

en luttant durement : <strong>de</strong>ux solitu<strong>de</strong>s se protégeant, se limitant, et s’inclinant<br />

l’une <strong>de</strong>vant l’autre.»<br />

R.-M. Rilke, Lettres à un jeune poète, VII, Rome 14 mai 1904<br />

La cheminée <strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre du<br />

trépas <strong>de</strong> <strong>Rossane</strong>.<br />

Cliche I. Rooryck<br />

® Isabelle Rooryck<br />

conservateur en chef départemental <strong>de</strong>s musées du Lot - mars 2013<br />

Ainsi, en ressuscitant l’atelier <strong>de</strong> <strong>Rossane</strong>, cette <strong>Tour</strong> <strong>de</strong> vigie à<br />

l’occi<strong>de</strong>nt du domaine, <strong>de</strong>vient écrin et canal <strong>de</strong> transmission<br />

mémorielle. D’assise médiévale – une petite chapelle castrale<br />

<strong>de</strong>vait <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>r 26 - elle fut transformée sans doute vers le XVe<br />

siècle, puis aux alentours <strong>de</strong>s années 1900. En ouvrant au<br />

regard discret du public cet espace recueilli, silencieux, en<br />

dunette-avant <strong>de</strong> ce navire-amiral, éc<strong>la</strong>iré par <strong>la</strong> lumière du<br />

soleil en son décours circadien – entrée à l’est, fenêtre à l’ouest<br />

–, c’est une nouvelle conquête sur l’univers réapproprié <strong>de</strong> Jean<br />

Lurçat, tout en rendant vie pleine, juste et entière à <strong>la</strong> mémoire<br />

<strong>de</strong> cette épouse aimée et tant malmenée par <strong>la</strong> vie.<br />

27<br />

Ses lettres à son amie Reine Remise le prouvent. Fonds Jac Remise – Collection<br />

Atelier-Musée Lurçat<br />

28<br />

Témoignage du Père Jean Lafon (actuellement en retraite à Couzou) alors jeune<br />

vicaire <strong>de</strong> Saint-Céré que Lurçat invitait souvent aux <strong>Tour</strong>s pour discuter <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée du<br />

savant jésuite, en tête à tête<br />

<strong>Les</strong> <strong>Tour</strong>s-Saint-Laurent vers<br />

1952<br />

in Jean Marcenac, L’exemple<br />

<strong>de</strong> Jean Lurçat, 1952<br />

23<br />

Actuelle tour-vidéo<br />

24<br />

Paul Cosandier avait participé au décor <strong>de</strong> <strong>la</strong> chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-Toutes-Grâces<br />

au p<strong>la</strong>teau d’Assy, avec Lurçat et d’autres artistes entre 1937 et 1946.<br />

25<br />

En cet automne sinistre, tandis que son épouse tentait d’adoucir les heures <strong>de</strong><br />

<strong>Rossane</strong>, Jean-Luc Blum raconte que Lurçat se réfugiait dans un surcroit d’activisme en<br />

réalisant canevas sur canevas, souvent très mauvais. Jean disait peu son chagrin, à <strong>la</strong><br />

fois d’un caractère peureux <strong>de</strong>vant le danger (ceci est rapporté par ses proches <strong>de</strong>puis<br />

<strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> 14, ce qui augmente <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> son courage, dominant son instinct <strong>de</strong><br />

fuite) et d’une énergie farouche à dominer les épreuves en créant encore davantage,<br />

témoignant toujours plus <strong>de</strong> sa foi dans l’avenir <strong>de</strong> l’Homme. Après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> <strong>Rossane</strong>,<br />

il partit quelques mois en Italie & Sicile, où Jean-Luc Blum l’accompagnait à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

pour ne point se retrouver seul avec ses noires pensées… Il poursuivit le périple par <strong>la</strong><br />

Chine…<br />

26<br />

Jean-Luc Blum, passionné du site et pratiqua lui-même quelques approches<br />

archéologiques sur le site, mentionne aux Archives nationales un p<strong>la</strong>n ancien indiquant à<br />

cet emp<strong>la</strong>cement une chapelle au p<strong>la</strong>n quasi ovoï<strong>de</strong>.<br />

Conseil général du Lot<br />

Avenue <strong>de</strong> l’Europe – Regourd<br />

BP 291 - 46005 Cahors ce<strong>de</strong>x 9<br />

Service Culture Patrimoine historique<br />

Tél. 05 65 53 43 80<br />

culture.<strong>de</strong>vl@cg46.fr<br />

www.musees.lot.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!