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l'espace aquitain - Epsilon - Insee

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d’appui mais qui doivent être confortés, tels essentiellement en 1999 : la pharmacie-parfumerie, les équipements électriques et<br />

électroniques et la chimie-caoutchouc-plastiques (0,9) ; les équipements mécaniques et l’édition-reproduction (0,8).<br />

Les recompositions spatiales<br />

On assiste à une évolution des implantations spatiales qui s’oppose au mouvement qui avait prévalu jusqu’en 1975. De 1954 à<br />

1975, en effet, ilyaeuuneforte concentration géographique dans le secteur de la métallurgie et la chimie, les activités “traditionnelles”<br />

(industries des biens de consommation) relevant plutôt d’un modèle de dispersion spatiale. En effet, les zones rurales dans<br />

lesquelles ces dernières ont été implantées bénéficient d’un effet de substitution de l’emploi industriel vis-à-vis de l’exode rural, celui-ci<br />

ne compensant pas toutefois totalement les déperditions de la population active qui s’y produisent.<br />

A partir de 1975, les disparités spatiales s’accentuent dans un contexte national de désindustrialisation. D’une part, du fait de la<br />

perte des emplois industriels dans les zones rurales à la suite de la dégringolade des industries traditionnelles. D’autre part, du fait<br />

des localisations préférentielles des implantations les plus récentes dans les agglomérations urbaines, sachant que ces dernières ont<br />

tendance à perdre des emplois industriels. Ainsi, le bassin d’emploi de Bordeaux concentre-t-il actuellement encore plus du tiers<br />

des effectifs salariés industriels de la région, le bassin d’emploi de Pau-Lacq-Orthez en comptant encore environ 20% et le bassin<br />

Bayonne-Sud des Landes environ 10%. Notons que ces évolutions régionales sont compatibles avec le constat d’une baisse de la<br />

part de l’industrie girondine dans celle de la région, et, à un échelon plus restreint, de l’agglomération bordelaise au sein de la Gironde.<br />

n Le moteur de l’industrie du 21 e siècle sera l’immatériel<br />

Pendant longtemps l’exemple <strong>aquitain</strong> a été, à juste titre, considéré comme un révélateur des limites de la régionalisation. La décentralisation<br />

a même pu être considérée comme la “ruse suprême de la centralisation”, fournissant à l’administration publique<br />

l’occasion du redéploiement local de l’appareil d’État. À l’issue de 20 ans d’expérience, l’affirmation progressive du fait régional<br />

par les institutions a finalement porté ses fruits et donne donc une pertinence économique forte à l’échelon régional dorénavant intégré<br />

dans l’espace européen. L’élargissement des espaces constituant l’environnement des activités régionales pèse donc incontestablement<br />

sur leurs destinées. Désormais immergée dans les flux d’échanges internationaux, l’Aquitaine comme ses consœurs<br />

doit faire face à la compétition croissante accompagnant l’émergence d’un nouveau paradigme économique. Ce dernier est tantôt<br />

présenté sous les traits d’une “économie planétaire” tantôt sous ceux d’une “économie fondée sur le savoir”. Ces appellations différentes<br />

mettent en exergue les enjeux dominants auxquels l’Aquitaine ne saurait se soustraire dans le futur.<br />

- Maîtriser les décisions en région<br />

Il n’est pas nouveau de constater que l’Aquitaine figure parmi les régions françaises dont les centres de décision sont situés en dehors<br />

du territoire régional. Ce phénomène dérive de la localisation prépondérante de grands établissements délocalisés de groupes<br />

nationaux ou internationaux. La proportion de sites dépendant de sièges sociaux extra-<strong>aquitain</strong>s met à la fois en évidence le<br />

manque d’autonomie décisionnelle de l’industrie <strong>aquitain</strong>e et son éloignement des centres névralgiques mondiaux. Plusieurs évolutions<br />

ont renforcé récemment cette spécificité quasi structurelle, dont on a souvent dramatisé les nuisances sans en mesurer les<br />

avantages en termes d’attractivité et de dynamisme territoriaux. Ainsi, l’accélération des fusions-acquisitions entre groupes mondiaux,<br />

la réduction des budgets d’armement et la montée des régulations européennes au détriment des logiques nationales contribuent-elles<br />

à réduire l’emprise des industries <strong>aquitain</strong>es sur leurs destinées. Cette difficulté doit sans doute encourager la mise en<br />

œuvre de deux stratégies complémentaires : le marketing territorial, dont l’objectif est de renforcer l’attractivité de l’Aquitaine<br />

vis-à-vis des investisseurs étrangers d’une part ; le renforcement des coopérations interrégionales, qui visent à la constitution d’entités<br />

industrielles plus vastes et, donc, plus influentes d’autre part. C’est dans le prolongement d’une telle argumentation que s’inscrivent<br />

les projets de coopération entre Aquitaine et Midi-Pyrénées dans le domaine aéronautique et spatial.<br />

- Organiser les réseaux d’innovation<br />

Le développement d’une “économie fondée sur la connaissance”, -c’est-à-dire affectant des ressources croissantes à l’éducation, à<br />

la formation et à la recherche et développement-, et la survenance conjointe de la révolution informationnelle représentent certes<br />

un défi mais aussi une opportunité pour le territoire <strong>aquitain</strong>. Les technologies de l’information et de la communication, en favorisant<br />

la mise en réseau des acteurs et démultipliant les opportunités de coopération à distance, peuvent également permettre de disposer<br />

d’outils permettant de mieux produire et capter les connaissances nouvelles. Dans ce contexte, l’Aquitaine doit participer<br />

aux projets nationaux et européens de constitution d’infrastructures assurant la mise en compatibilité des flux d’information et la<br />

sécurisation de leur acheminement. Enfin, il convient d’optimiser les réseaux localisés de la connaissance qui soutiennent directement<br />

la dynamique de l’innovation en région, l’utilisation des infrastructures informationnelles leur fournissant un point d’appui<br />

technologique. Il convient donc de favoriser les synergies entre entreprises ou entre entreprises et centres de recherche publique,<br />

en ayant le souci d’ancrer localement les projets tout en incitant les acteurs locaux à s’ouvrir sur d’autres territoires afin de rapatrier<br />

les connaissances allogènes.<br />

PERSPECTIVES INDUSTRIELLES 9 DRIRE - INSEE AQUITAINE

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