l'espace aquitain - Epsilon - Insee

Papier-carton et articles en papier-carton
n Un marché mondial
L’industrie papetière et cartonnière française occupe la huitième
position mondiale, avec 5% du marché. Elle est confrontée
à un environnement international où la concurrence
est extrêmement vive. Ses principaux concurrents sont les
États-Unis, le Canada, l’Allemagne, la Finlande, la Suède et
l’Italie. L’ouverture des marchés s’est traduite au cours des
dernières années par le resserrement de la fourchette des prix
des principaux produits en Europe et l’augmentation des
échanges de matières premières. Selon la Copacel (Confédération
française de l’industrie des papiers, cartons et celluloses),
38 millions de tonnes de pâte à papier font l’objet de
transactions marchandes dans le monde. Les prix seront donc
au centre de l’évolution du secteur pendant les prochaines
années.
Ils suivent un mouvement cyclique : alors que la demande
fluctue en fonction de la croissance économique globale mais
suit en moyenne une tendance à la progression, la production
de la pâte demande de gros investissements qui sont généralement
amortis au bout de 15 ans. C’est ainsi que le secteur a dû
faire face à une dure crise entre 1996 et 1999, et connaît depuis
une période d’embellie provoquée par la reprise de la
croissance en Europe et en Asie. Il a été confrontéàune légère
pénurie d’offre provoquant une envolée des prix - qui a
concerné tant la pâte à papier que le papier recyclé ou le papier
couché - ainsi qu’une nouvelle vague de concentrations.
En Aquitaine, la production est concentrée en Gironde, en
Dordogne et dans les Landes, c’est-à-dire à proximité des
massifs forestiers et des grands axes routiers et maritimes. L’attractivité
de la région pour ce genre d’industries décroît peu à
peu à mesure qu’augmentent l’importance de la proximité
des débouchés et celle des conditions optimales de traitement
de l’eau et des déchets pour la localisation des unités de production.
n L’industrie aquitaine sous contrôle étranger
Largement engagé depuis une dizaine d’années, le retrait des
établissements français (St Gobain à Facture (Gironde), Tartas
(Landes) et Condat (Dordogne), Sapso à Orthez (Pyrénées-Atlantiques)
et à Bernos-Beaulac (Gironde), Abzac à
Abzac et Soustre à St-Seurin en Gironde, au profit des grands
groupes étrangers (Jeferson Smurfit, Cascades Tembec, Arjo
Wiggins, Corenso, Saica, Ahlstrom, CVC Partners Lecta,
Grief,…) a concerné très largement le secteur du papier et du
carton en Aquitaine, à l’exception des unités du groupe Gascogne
à Mimizan dans les Landes, qui se distinguent également
par l’intégration verticale de leur production.
n Les projets et les perspectives d’investissement en
iAquitaine
La période actuelle est propice aux projets. Pour ces gros investissements,
l’Aquitaine est en concurrence avec le Pays
basque espagnol. On peut citer à cet égard le projet de papier
journal Transpapel au Pays basque espagnol et l’étude de
l’opportunité d’une unité de papier d’écriture destinée aux
marchés du sud-ouest français et du nord-ouest espagnol.
Les établissements français et aquitains restent relativement à
l’écart de ce mouvement, la plupart étant passés sous contrôle
étranger il y a plusieurs années - la seule acquisition récente
en Aquitaine concerne les Papeteries de Condat en Dordogne,
rachetées à Smurfit par le fonds de pension américain
CVC Partners. A ce jour 61% de la production nationale de
papier et de carton sont réalisés par des filiales de groupes
étrangers ainsi que presque toute la production de papier
journal et de papier magazine.
n Optimiser la production sous contraintes
La décennie 1990 a été marquée par l’importance des investissements
consentis en matière de protection de l’environnement
: les enjeux concernent principalement la pollution de
l’air, les rejets aqueux, les déchets de production et la
consommation en eau, l’optimisation de la consommation
énergétique. La production d’une tonne de papier nécessitait
30 m 3 d’eau à l’heure il y a dix ans contre 9 m 3 aujourd’hui.
Les établissements de la région ont largement investi dans ce
domaine ou prévoient de le faire : odeurs à Facture, cogénération
à Condat, station d’épuration biologique à Bègles ou
épandage en sous-bois d’une partie des effluents à Mimizan.
Dans le secteur des emballages, la société Smurfit fait partie
des leaders du marché et contribue au développement des
sacs blancs ou kraft. Dans le secteur des transformateurs, le
groupe espagnol Saica (ex Sapso)à Orthez (Pyrénées-Atlantiques)
et à Bernos-Beaulac (Gironde) développe son usine aragonaise
de Saragosse et étudie depuis plusieurs années des
implantations en France. En Gironde, à Facture, Smurfit prévoit
de doubler sa capacité de réutilisation de vieux papiers.
En Dordogne, à Condat, un investissement d’un montant supérieur
à 150 M€ est en cours de réalisation pour augmenter
la capacité de production de papiers couchés.
La question du recyclage devient fondamentale pour le secteur.
On ne produit en France que 40 à 50% de papier recyclé
(contre 60% en Allemagne et en Italie). L’Aquitaine pourrait
profiter de cette opportunité et organiser la création d’une filière
complète de recyclage, fondée sur une organisation performante
de la collecte et de la valorisation des déchets. Un
exemple de production d’articles en papier et en carton à partir
de papiers recyclés est donné par Hexaform-Papeteries du
Ciron à St-Michel-de-Castelnau en Gironde.
n La maintenance : la clé de la performance
L’entretien et la maintenance constituent un enjeu de première
importance dans le secteur. En effet, l’ampleur des immobilisations
transforme la moindre indisponibilité de l’outil
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