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l'espace aquitain - Epsilon - Insee

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Le second facteur de rattrapage est lié à la mise en place d’un complexe aéronautique-spatial-défense. Dès l’après-guerre, les sites<br />

de Dassault à Mérignac, en Gironde, et de Turboméca aux environs de Pau confortent les installations antérieures, la localisation<br />

en Aquitaine obéissant toujours essentiellement à des motifs stratégiques. Cependant, c’est surtout au cours de la décennie<br />

soixante que sera donnée l’impulsion décisive. À l’issue de ce processus, la configuration bordelaise est structurée autour de Dassault,<br />

Aérospatiale, SNPE, SEP, Sogerma ; tandis que la configuration paloise gravite essentiellement autour de Turboméca et Messier-Dowty.<br />

Le troisième facteur impulsant est lié, enfin, à l’implantation en région de firmes multinationales (Siemens, Ford, Thomson CSF,<br />

IBM, Sanofi etc.), l’élargissement de leur espace productif étant motivé par l’optimisation des opportunités de substitution entre<br />

technologies et travail. De ce point de vue, l’Aquitaine apparaît comme un réservoir de main-d’œuvre qualifiée à coût relatif inférieur<br />

à celui d’autres espaces régionaux.<br />

Le rattrapage industriel <strong>aquitain</strong>, appréhendé en considérant l’évolution du poids relatif des effectifs salariés industriels dans la population<br />

active en Aquitaine et en France, est incontestable. Ainsi, l’écart Aquitaine - France, qui était de 16% en 1954, passe à<br />

6,9% en 1975, au terme d’un double processus d’affaiblissement national et de renforcement <strong>aquitain</strong>. Toutefois, le mouvement<br />

<strong>aquitain</strong> est loin d’être uniforme puisque la région apparaît aussi comme un espace dont les disparités interindustrielles s’accroissent.<br />

Dès lors, l’Aquitaine offre l’image d’une région contrastée dont le tissu industriel concerne une gamme très étendue d’activités<br />

diversifiées, les strates d’industries nouvelles se superposant aux strates plus anciennes sans réussir à les entraîner complètement<br />

dans leur sillage.<br />

- La baisse de l’emploi industriel<br />

La crise qui survient au milieu de la décennie soixante-dix inaugure une période de contraction généralisée de l’emploi industriel<br />

qui va s’étendre en moyenne jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix, les dernières années du siècle enregistrant plutôt un tassement<br />

du mouvement de décrue. Ce constat appelle plusieurs remarques.<br />

En premier lieu, la phase initiale de déprise industrielle ne se manifeste pas avec la même ampleur que dans le reste de la France,<br />

tout en atteignant diversement les secteurs d’activités. Toutefois, la résistance <strong>aquitain</strong>e à la dynamique d’ensemble finit par s’épuiser,<br />

le mouvement d’homogénéisation atteignant, à travers le déclin de certaines industries, des traditions ou des savoir-faire locaux.<br />

Il n’y a pas pour autant disparition pure et simple de ces savoir-faire, parce qu’ils trouvent parfois à s’hybrider, et donc à se<br />

renouveler, avec les influences perturbatrices.<br />

En second lieu, on note que la décrue a surtout atteint les établissements de grande taille, leur part dans l’emploi industriel global<br />

régressant, ce qui est semblable aux évolutions constatées en France au cours de la même période. Il faut interpréter ce phénomène<br />

dans le contexte de la tendance à la baisse de la taille de l’ensemble des établissements. Ce qui signifie que l’on ne peut déduire de<br />

l’augmentation relative de la part des “petits” établissements, de taille inférieure à 50 salariés, leur meilleure résistance à la crise,<br />

comme cela a parfois été proposé. Cette interprétation n’est pas recevable puisque la nouvelle composition entre “grands”,<br />

“moyens” et “petits établissements a résulté du jeu mécanique des effets de seuil entre types d’entreprises.<br />

Enfin, on doit également tempérer ces observations par le constat du fort mouvement d’externalisation des activités industrielles au<br />

profit d’activités de services, notamment des services aux entreprises (postes et télécommunications, conseils et assistance, services<br />

opérationnels et recherche et développement) dont les effectifs n’ont cessé d’augmenter au cours de la même période.<br />

- Des recompositions aux spécialisations stratégiques<br />

À la fin de la décennie quatre-vingt-dix, six secteurs composent le groupe des industries à forte capacité d’emploi, dont les effectifs<br />

varient de 27 000 à 11 000. Ce sont dans l’ordre : les industries agroalimentaires, celles du bois-papier, la construction navale-aéronautique-ferroviaire,<br />

l’industrie des équipements mécaniques, la métallurgie-transformation des métaux, la chimie-caoutchouc-matières<br />

plastiques. La hiérarchie implicite que dessinent ces emplois est sous-tendue par une recomposition profonde<br />

vis-à-vis de celle qui prévalait en 1975, dernière année observée avant la crise. Au mouvement généralisé de retrait, qui n’épargne<br />

que les industries agroalimentaires, la construction navale-aéronautique-ferroviaire et l’industrie des équipements mécaniques, se<br />

superposent en effet le repli plus marqué des industries du bois-papier et, surtout, l’effondrement - déjà amorcé avant 1975 - des<br />

secteurs tels que le textile-habillement et les industries de la chaussure, qui étaient les premiers secteurs d’emploi industriel de<br />

l’Aquitaine jusqu’en 1968.<br />

À partir de ces volumes d’emploi, on obtient les spécialisations industrielles régionales. Elles résultent de coefficients de localisation,<br />

mesurés par le rapport du poids relatif des emplois d’un secteur d’activité dans la région au poids relatif correspondant au niveau<br />

national. Une valeur supérieure ou égale à 1 indique une surreprésentation, donc un secteur stratégique ou porteur ; en 1999,<br />

on y trouvait : la construction navale-aéronautique-ferroviaire (coefficient de 2,5) ; les industries du bois-papier (2,3) ; les industries<br />

agroalimentaires (1,3) ; l’eau-gaz-électricité (1,3) ; les combustibles et carburants (1,1) ; les produits minéraux et la construction<br />

(1,02). Une valeur inférieure à 1 indique une sous-représentation, donc un secteur peu significatif, fragile ou émergent lorsque les<br />

valeurs sont proches de zéro. Des valeurs inférieures à 1, mais proches de 1, indiquent des secteurs qui peuvent être des points<br />

DRIRE - INSEE AQUITAINE 8 PERSPECTIVES INDUSTRIELLES

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