l'espace aquitain - Epsilon - Insee
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Textile, habillement et cuir-chaussure<br />
Depuis les années 80, la filière connaît dans son ensemble une<br />
crise structurelle qui l’a entraînée dans de nombreuses fermetures<br />
d’établissements et une forte réduction des effectifs (plus<br />
du tiers pour l’habillement et la moitié dans la chaussure).<br />
Cette industrie de main-d’œuvre a en effet subi de plein fouet<br />
la concurrence des pays à bas coût salarial (Maghreb, Asie du<br />
Sud-Est, Europe de l’Est, Inde et Chine plus récemment) et de<br />
certains pays européens, comme l’Espagne et le Portugal,<br />
conjuguée à d’importantes modifications de la distribution<br />
(grandes surfaces) et des modes de consommation.<br />
L’industrie française a fait preuve de sa capacité de réaction et de<br />
résistance en se positionnant notamment sur des “niches” de marchés<br />
à plus forte valeur ajoutée, en utilisant de nouveaux textiles<br />
dits techniques ou en se spécialisant sur des créneaux haut de<br />
gamme. C’est notamment le cas de certains établissements<br />
d’Aquitaine, traditionnellement de petite taille à capitaux familiaux,<br />
qui malgré de fortes difficultés, ont su accompagner ce<br />
mouvement de restructuration en développant réactivité, produits<br />
de marque et innovation. Ils sont aujourd’hui en pleine évolution<br />
et certains connaissent des taux de croissance à deux chiffres.<br />
n Cuir et chaussure : une filière en pleine évolution<br />
Avec 4 300 salariésrépartis dans environ 160 établissements<br />
employeurs, l’industrie régionale du cuir et de la chaussure<br />
représente 16% de l’emploi national et produit 45 millions de<br />
paires par an pour un chiffre d’affaires de 410 M€ en 2000,<br />
soit 35% de la production nationale. Composée en majorité<br />
de PMI indépendantes établies en zones rurales ou dans de<br />
petites agglomérations, la filière est confrontée, au-delà des<br />
problèmes de rentabilité, à la difficulté de trouver une<br />
main-d’œuvre qualifiée qui lui est cependant nécessaire pour<br />
réaliser des produits différenciés, plus difficiles à concurrencer.<br />
Industrie de la mode, le secteur doit en effet faire preuve<br />
de créativité et d’innovation marketing pour valoriser le savoir-faire<br />
et la qualité, atouts principaux des produits “made<br />
in France”. Son avenir dépend ainsi de sa capacitéàrépondre<br />
aux nouveaux modes de distribution en complète mutation<br />
(évolution du détail indépendant, concentration dans la<br />
grande distribution et les réseaux succursalistes intégrés<br />
comme Eram, André, Bata). Cette nouvelle donne exige en<br />
particulier une capacité d’adaptation rapide de l’organisation<br />
industrielle loin d’être évidente à mettre en œuvre dans un<br />
marché qui raisonne en termes de prix (séries courtes, réassort,<br />
multiplication des modèles, logistique…).<br />
La “spécialisation” ou stratégie de “niches” est à cet égard l’un<br />
des atouts forts dont dispose le tissu <strong>aquitain</strong> pour conquérir<br />
de nouveaux marchés notamment à l’international où il reste<br />
une marge de manœuvre de pénétration.<br />
n Cinq créneaux d’activité sont représentés :<br />
- la chaussure haut de gamme pour bébé et enfant, unsegment<br />
de marché mondial en croissance, se développe autour<br />
des mar-ques fortes et performantes du groupe Mod’8 à Blanquefort<br />
en Gironde et Aster à St-Germain-du-Salembre en<br />
Dordogne, des Ets Plume à Abzac (Gironde), Baby Love à Labrit<br />
(Landes) et La Brède (Gironde) et de Bidegain à Pau (Pyrénées-Atlantiques).<br />
- l’article chaussant (pantoufles et articles tissu) concentré au<br />
nord de la Dordogne et dans la Charente, confrontéàune très<br />
forte concurrence et à la pression des distributeurs, des grandes<br />
surfaces en particulier ; pour demeurer compétitif, créativité,<br />
informatisation (CAO 3D, petites séries et réassorts en<br />
“juste à temps” avec l’EDI et les TIC...) et politique de service<br />
sont des impératifs à développer sur ces produits grande<br />
consommation.<br />
- la chaussure de sécurité et de travail ou assimilée, représentée<br />
en Dordogne par Sécurité 24 à La Roche-Chalais, en<br />
Gironde par Humeau-Baupréau aux Églisottes-et-Chalaures<br />
et dans les Pyrénées-Atlantiques par Etche-Sécurité àMauléon<br />
ou bien Palau à Pontacq, fabricant des chaussons intérieurs<br />
d’après-skis ; sur ces segments particuliers, les<br />
industriels doivent associer le renouvellement des produits<br />
très techniques et les contraintes liées au travail du cuir ou à la<br />
transformation des plastiques (PVC et polyéthylène).<br />
- la chaussure de ville avec ses spécialités est également présente<br />
: chaussures de détente privilégiées par les “seniors”<br />
pour les Ets Hirigoyen à Benesse-Maremne dans les Landes et<br />
Luxat à Hasparren dans les Pyrénées-Atlantiques, chaussures<br />
de navigateurs type mocassins de Botalo à Libourne en Gironde,<br />
modèles très haut de gamme spécialisés (par exemple<br />
en peau d’élan) de Tonon Laburthe (Arcus) à Pontacq et<br />
chaussures paramédicales avec Spac à Puyoô dans les Pyrénées-Atlantiques<br />
; la maîtrise de la qualité et de la distribution<br />
(détaillants, franchisés, agents à l’étranger) est essentielle<br />
pour ces sociétés évoluant sur des marchés de“niches” aux<br />
perspectives de croissance forcément limitées.<br />
- l’espadrille, activité traditionnelle du Pays basque et du sud<br />
des Landes, très concurrencée par la production des pays à bas<br />
coût de main-d’œuvre, principalement le Bangladesh. Seuls<br />
les segments de marché haut de gamme et fantaisie permettent<br />
à quelques établissements de se développer alors que la plupart<br />
ont largement délocalisé leurs fabrications, ne gardant que<br />
les modèles les plus complexes et les préséries en France.<br />
Enfin, une activité de sous-traitance de proximité, centrée sur<br />
la coupe et le piquage, demeure en Dordogne, pour l’article<br />
chaussant où une quinzaine d’établissements sont rassemblés<br />
depuis 1997 au sein de l’association “Cuir et Chaussant”, et<br />
dans le Lot-et-Garonne, pour le cuir. Très handicapées par<br />
leur petite taille, le déficit de fonds propres et subissant les<br />
aléas des commandes, ces entreprises constituent néanmoins<br />
un potentiel de diversification vers des activités complémentaires<br />
comme la confection ou la maroquinerie.<br />
n Les actions en cours<br />
La filière de la chaussure <strong>aquitain</strong>e a su préserver sa place de<br />
2 e pôle français de production après le Choletais, grâce à ses<br />
atouts majeurs en termes de savoir-faire et de créativité mais<br />
PERSPECTIVES INDUSTRIELLES 71 DRIRE - INSEE AQUITAINE