l'espace aquitain - Epsilon - Insee

Développement durable
n La gestion des pollutions et des risques liés à
il’activité industrielle
L’Aquitaine est parvenue en une dizaine d’années à réduire
de façon conséquente les principales pollutions engendrées
par l’activité industrielle régionale. La plupart des établissements
disposent aujourd’hui de traitement des effluents correct,
maîtrisent mieux les pollutions accidentelles (bassins
d’orage, mise en rétention des aires de déchargement et des
stockages de produits dangereux…) et les émissions atmosphériques,
bien que les progrès aient été plus lents en ce domaine.
Cette évolution est secondée en matière de risques par
la mise en application de la Directive Seveso, qui est une procédure
de maîtrise des conséquences d’un accident. Les industries
les plus concernées (la papeterie ou la chimie) ont été
les principaux acteurs des progrès réalisés, en même temps
que l’on assistait au sein des PME à une montée de la prise en
compte de l’environnement dans la gestion quotidienne. De
nombreux établissements ont été conduits à créer de véritables
fonctions sécurité-environnement et donnent ainsi progressivement
un sens concret au concept de développement
durable. La mise en place de structures de concertation sur les
pollutions et les risques industriels, telles que le secrétariat
permanent pour la prévention des pollutions industrielles de
l’estuaire de l’Adour, en est l’illustration.
Quant aux priorités des années à venir, elles toucheront des
spectres beaucoup plus larges de pollution et de nuisances.
Au moyen d’inventaires, de diagnostics et d’évaluations graduées
des risques générés par un site, l’administration a mis
en place une politique de gestion de la pollution des sols. En
matière de pollution chronique de l’eau et de l’air, des secteurs
comme la papeterie ont aujourd’hui une deuxième
phase de réduction des rejets polluants dans l’eau. Les rejets
de substances toxiques constituent en effet une préoccupation
croissante depuis le début des années 90 et le secteur des
métaux (traitement de surface, fusion des métaux) se trouve
particulièrement concerné par la réglementation. Aucune
composante environnementale ne doit être négligée, qu’il
s’agisse des composés organiques volatiles, des gaz à effet de
serre ou de l’impact des nuisances sonores.
Des outils de prospective ou de planification ont été instaurés
pour faciliter cette prise en compte et expliciter les enjeux au
niveau local : ainsi, des schémas départementaux fixent des
orientations pour la gestion des carrières, un plan régional
d’élimination des déchets industriels spéciaux vient de commencer,
l’élaboration du Plan Régional pour la Qualité de
l’Air (PRQA) entre en phase d’approbation…
Les entreprises ne peuvent plus aujourd’hui se dispenser d’efforts
en faveur de l’environnement. La connaissance et la maîtrise
des enjeux environnementaux, ainsi qu’une bonne
anticipation des efforts à réaliser en ce sens, sont désormais
indispensables pour le maintien de leur compétitivité. A
terme, un passif environnemental peut se révéler insurmontable.
n L’impact des process et des produits de l’industrie
isur les ressources et les milieux :
iun paramètre désormais fondamental
Lorsqu’en 1995, dans le cadre de l’opération Gest’environnement,
onze industriels de la région Aquitaine se sont engagés
dans une démarche de management environnemental et de réduction
de l’impact de leur activité au-delà des normes applicables,
ils apparaissaient comme les précurseurs d’un mouvement
que les autorités européennes (règlement SMEA) et internationales
(normes ISO 14000) souhaitaient enclencher.
En 5 ans, le management environnemental est devenu une activité
incontournable dans de nombreux secteurs industriels.
En témoigne la croissance du nombre d’établissements aquitains
certifiés ISO 14001. Ils étaient 27 au 1 er août 2001. Ce
type de management est devenu dans certains secteurs (automobile,
chimie…) une composante du cahier des charges du
client et a été progressivement intégré dans la réglementation.
C’est le cas en particulier de la Directive 96/62/CE du 31 décembre
1994, relative aux emballages et aux déchets d’emballages,
qui a notamment conduit certains distributeurs de
fruits et légumes à imposer à leurs fournisseurs l’utilisation de
cagettes en plastique réutilisables produites par des groupes
multinationaux de l’emballage, au détriment des produits traditionnels
en peuplier dont la fabrication était assurée jusqu’alors
par les PME, au plus près des zones de production
agricole de Dordogne et de Lot-et-Garonne. Les PME de la
plasturgie et du carton, en particulier les nombreux fournisseurs
de l’industrie pharmaceutique et cosmétique, doivent
également se préparer aux conditions du marché qui résulteront
de la nouvelle réglementation.
Au-delà du management environnemental, l’écoconception
prend désormais une importance stratégique pour les PME,
qui devront adapter leur organisation interne (bureau d’études,
organisation de la conception, veille technique commerciale
et réglementaire) en conséquence.
Le développement des filières de recyclage est le second fait
marquant des dernières années. La filière bois est particulièrement
concernée dans le domaine de la papeterie (intégration
de papier recyclé dans les usines landaise de Tartas et girondine
de Smurfit à Facture) et du panneau (utilisation de panneaux
de récupération ou de déchets de scieries dans les
Landes chez Willamette Europe Darbo à Linxe et Egger-Rol à
Rion-des-Landes). Les matières premières issues de filières de
recyclage contribuent désormais pour des parts importantes à
l’alimentation de leurs unités. Inversement, la valorisation des
déchets industriels concerne la plupart des établissements de
production, de l’article chaussant (déchets de coupe en maté-
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