l'espace aquitain - Epsilon - Insee

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Technologies de l’information L’essor rapide des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) au cours des dernières années, plus particulièrement pendant la seconde partie des années 1990, qui ont vu la diffusion de l’accès à l’Internet et le développement des usages liés à ce nouveau mode de communication, a conduit à l’émergence d’un secteur industriel spécifique qui regroupe, selon la définition du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, l’ensemble des productions de biens et services permettant la numérisation de l’économie. Cette définition exclut donc les sociétés de production de biens et services qui emploient ces technologies pour numériser tout ou partie de leur activité. L’importance économique du secteur ainsi défini est considérable à l’échelle nationale : il contribue pour 5,3% à la valeur de la production nationale et enregistre une croissance de 10% par an 1 .Au1 er janvier 2000, l’Aquitaine compte 3 950 établissements et 30 565 salariés appartenant à ce domaine. La répartition géographique de ces établissements en Aquitaine est très fortement concentrée à la proximité des centres urbains et d’enseignement supérieur, principalement dans la communauté urbaine de Bordeaux et sur le district de Bayonne-Anglet-Biarritz. Si certains d’entre eux, filiales de groupes internationaux ou “jeunes pousses”àsuccès, sont intégrés dans les échanges nationaux et internationaux et appuient leur développement sur des partenariats forts, une étude réalisée en 1999 par la chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux 2 montre que les deux tiers du chiffre d’affaires du secteur est réalisé en région. La position de l’économie aquitaine est donc contrastée:l’excellence de son enseignement supérieur et de sa recherche publique (pour les réseaux de télécommunication, le traitement de l’image ou du signal, la microélectronique et les logiciels…) met à la disposition du secteur des personnels compétents et des ressources technologiques clés dont la valorisation (cf. encadré) et la proximité avec les établissements pourraient être renforcées. La naissance en 2000 de l’Incubateur Régional d’Aquitaine (IRA) qui permet d’accompagner les projets de création d’établissements issus de la recherche, la mise à disposition de locaux d’établissements à proximité des laboratoires universitaires et la réalisation du premier appel d’offres du pôle électronique, informatique et technologies de l’information et de la communication d’Aquitaine en 2001 participent de cette dynamique. L’environnement financier des établissements, principalement constitué des banques de la place financière de Bordeaux et récemment renforcé par la société de capital risque régionale Aquitaine Création Innovation (ACI) et la société interrégionale Sud-Ouest Capital Risque Innovation (SOCRI) leur permet de réunir les fonds nécessaires à leurs premiers 1 Les notes bleues de Bercy n°191, octobre 2000 2 Observatoire économique du Multimédia : Enquête 1999 développements, le relais pouvant ensuite être pris dans de bonnes conditions par les institutions financières nationales et les marchés financiers. L’existence d’un marché régional des technologies de l’information est également un facteur de dynamisme pour les établissements du secteur. L’importance de la demande en Aquitaine se manifeste notamment par le nombre d’aides Atout à la réalisation d’un schéma directeur informatique instruites par la Drire : avec 55 dossiers par an en moyenne sur les 5 dernières années, l’Aquitaine est la seconde région française. Cependant, le nombre relativement modeste de grands donneurs d’ordres constitue un handicap indéniable. Aussi, un effort particulier pour animer la demande se justifie. L’aide au conseil en stratégie Internet, initiée par la Drire en 1999 a, par exemple, permis en 2 ans à 30 PME de s’engager dans un programme ambitieux et raisonné d’utilisations des potentialités d’Internet. De même, les efforts menés conjointement avec la Fédération régionale des industries de la métallurgie pour améliorer la lisibilité de l’offre de services devraient permettre à d’autres PME d’intégrer l’outil Internet. Technologies clés et NTIC Des “technologies logicielles pour les systèmes temps réel ou contraint” aux “infrastructures pour réseaux dorsaux haut débit”, plus de 30 technologies clés del’information et de la communication ont été identifiées en 2000 à la demande du Secrétariat d’État à l’Industrie par un groupe de 100 experts issus du monde de l’industrie et de la recherche, puis caractérisées en fonction de leur degré de développement au plan scientifique et technique, mais également industriel et commercial, en France et en Europe. Cet état des lieux technologique permet aux professionnels (entreprises, centres de recherches, sociétés de capital risque, …) concernés par l’évolution technologique de comprendre et anticiper les changements techniques de demain. Le pôle Électronique, Informatique, Technologies de l’Information et de la Communication d’Aquitaine (EITICA), mis en place en 2001 dans le cadre du contrat de plan État-Région, a pour rôle de faciliter le montage de projets associant PME et recherche publique et privée dans ce domaine. Frac Internet Au vu de la nécessité pour les PME/PMI d’intégrer l’outil Internet dans leur stratégie de développement, la Drire Aquitaine a mené, en 1999, avec dix cabinets conseil volontaires une action de sensibilisation des établissements aux aspects stratégiques des TIC. A l’issue de plusieurs journées de travail et d’échange autour de cas concrets avec un consultant, l’action a débouché sur un produit nouveau, le “Frac Internet”.En contribuant à la définition d’un diagnostic stratégique Internet, cette action a suscité l’émergence d’une offre régionale de conseil en stratégie adaptée aux nouveaux enjeux des PMI dans ce domaine. Les entreprises éligibles au Fonds régional d’aide au conseil (Frac) bénéficient d’une contribution publique au financement d’un diagnostic Internet de 80% du montant de la prestation plafonnée à 3 800 €. En 1999 et 2000, une trentaine d’établissements industriels ont ainsi pu définir un plan d’intégration des TIC adaptéàleurs objectifs stratégiques de développement. PERSPECTIVES INDUSTRIELLES 35 DRIRE - INSEE AQUITAINE

Logistique Pour l’ASLOG (Association française des logisticiens), la logistique est la fonction d’un établissement industriel qui a pour but la mise à disposition au moindre coût d’une marchandise, en quantité et en qualité requises, à l’endroit et au moment où une demande existe. Elle a pris au cours de la dernière décennie une place de plus en plus importante dans les établissements de production et de distribution. L’Aslog estime que ces dépenses représentent de 7 à 15% du chiffre d’affaires des établissements industriels suivant leur secteur ou 10 à 50% de leur valeur ajoutée. Traditionnellement réduite à la gestion du transport, la logistique intègre désormais la gestion des stocks et l’administration des commandes et des ventes, que l’Aslog estime à 40% des coûts de logistique, et celle des flux internes dont la part est d’environ 8%. L’impact de cet enjeu nouveau sur l’organisation globale de l’activité de l’établissement et de ses partenaires est considérable, en particulier en termes d’intégration des systèmes d’information et de répartition des rôles au long du processus de fabrication. La qualité des prestations de sous-traitance offertes à l’établissement et la pertinence de sa stratégie d’achats services ont un impact déterminant sur sa compétitivité. En Aquitaine, les pratiques en la matière sont très contrastées. Elles dépendent en particulier du secteur d’activité et de son organisation industrielle. C’est ainsi que les unités de production chimique gèrent principalement en interne l’approvisionnement encore souvent régi par des contrats de long terme et le stockage soumis à des contraintes de sécurité et d’environnement spécifiques. Le transport de matières sensibles ou dangereuses est partiellement sous-traité. En revanche, le secteur de l’électronique fait figure de pionnier en la matière : sur son site de Cestas en Gironde, le groupe Solectron a confié la gestion d’un magasin avancé à Geodis, ce qui lui permet d’assurer à ses donneurs d’ordres la qualité de la distribution de ses produits, tant en termes de délais que de services associés. Certaines étapes à faible valeur ajoutée del’assemblage des cartes et certaines petites séries sont également sous-traitées. Ces activités constituent un créneau de marché porteur sur lequel s’engagent des PME de la région, qui acquièrent progressivement un savoir-faire recherché. C’est le cas du jeune établissement de Dordogne, Production Logistique Service, spécialisé dans la fabrication de cartes électroniques en petite et moyenne série qui, dèssa création en 1999, a proposé àses clients de gérer en régie pour leur compte magasins et expéditions. La prestation, ponctuelle (inventaire, réorganisation…) ou permanente (gestion de fonction) a séduit de nombreuses grosses unités désireuses de se consacrer prioritairement à leur cœur de métier. Quant au secteur de l’aéronautique, il fait généralement appel à des prestataires spécialisés dans la logistique de produits de haute technologie comme Lhotellier Montrichard (groupe Daher). Il leur confie des prestations de gestion des approvisionnements, certaines tâches de contrôle qualité, le magasinage et l’expédition de pièces. L’automobile s’oriente résolument vers l’organisation en “flux poussés”, dans laquelle la commande du client final déclenche la production de l’ensemble des composants du véhicule. Cette nouvelle organisation conduit les usines Ford et Getrag-Ford de Blanquefort, en Gironde, à remettre à plat leur organisation logistique. Les professionnels internationaux du surf comme Quicksilver ou Billabong ont pour leur part installé sur la côte basque des plates-formes de conception et de gestion logistique des achats et des commandes associées à des prestations de personnalisation et de finition. L’industrie aquitaine apparaît donc concernée au premier plan par ces nouveaux modes d’organisation. La demande de prestations de ses grands donneurs d’ordres constitue un défi que son tissu de sous-traitance doit savoir relever, mais aussi une opportunité de développer un environnement propice à l’accueil d’établissements de nouvelles entreprises. A cet égard, la proximité des marchés ibériques constitue un atout remarquable. Les grands opérateurs internationaux (Hays, La Poste, UTL Norbert Dentresangle, Geodis, Lhotellier Montrichard) l’ont bien compris qui sont implantés dans la région et ont mis en place une organisation par filières, adaptée aux contraintes et aux spécificités de chaque processus industriel (agroalimentaire, grande distribution, électronique, automobile,…). Leurs prestations vont du transport au conseil en organisation de flux, en passant par l’entreposage, le conditionnement et la gestion intégrée de la distribution. Pour les PME, ces nouveaux modes d’organisation industrielle posent deux questions cruciales. La première concerne la préparation des choix stratégiques, préalables à la définition d’une politique d’achats de services. La Drire prépare en liaison avec les associations de consultants de la région la mise en place d’une aide au conseil adaptée à cette démarche. La seconde concerne l’organisation du système d’information de l’établissement, en particulier son ouverture vers des partenaires extérieurs (établissement étendu) et la gestion des hauts débits en interne, avec les prestataires téléphoniques et avec les clients. Dans ce domaine, la Drire travaille avec les fédérations professionnelles et les opérateurs à améliorer la lisibilité des standards existants et les pratiques techniques et commerciales. DRIRE - INSEE AQUITAINE 36 PERSPECTIVES INDUSTRIELLES

Logistique<br />

Pour l’ASLOG (Association française des logisticiens), la logistique<br />

est la fonction d’un établissement industriel qui a<br />

pour but la mise à disposition au moindre coût d’une marchandise,<br />

en quantité et en qualité requises, à l’endroit et au<br />

moment où une demande existe. Elle a pris au cours de la dernière<br />

décennie une place de plus en plus importante dans les<br />

établissements de production et de distribution. L’Aslog estime<br />

que ces dépenses représentent de 7 à 15% du chiffre<br />

d’affaires des établissements industriels suivant leur secteur<br />

ou 10 à 50% de leur valeur ajoutée.<br />

Traditionnellement réduite à la gestion du transport, la logistique<br />

intègre désormais la gestion des stocks et l’administration<br />

des commandes et des ventes, que l’Aslog estime à 40%<br />

des coûts de logistique, et celle des flux internes dont la part<br />

est d’environ 8%. L’impact de cet enjeu nouveau sur l’organisation<br />

globale de l’activité de l’établissement et de ses partenaires<br />

est considérable, en particulier en termes d’intégration<br />

des systèmes d’information et de répartition des rôles au long<br />

du processus de fabrication. La qualité des prestations de<br />

sous-traitance offertes à l’établissement et la pertinence de sa<br />

stratégie d’achats services ont un impact déterminant sur sa<br />

compétitivité.<br />

En Aquitaine, les pratiques en la matière sont très contrastées.<br />

Elles dépendent en particulier du secteur d’activité et de son<br />

organisation industrielle.<br />

C’est ainsi que les unités de production chimique gèrent principalement<br />

en interne l’approvisionnement encore souvent<br />

régi par des contrats de long terme et le stockage soumis à des<br />

contraintes de sécurité et d’environnement spécifiques. Le<br />

transport de matières sensibles ou dangereuses est partiellement<br />

sous-traité.<br />

En revanche, le secteur de l’électronique fait figure de pionnier<br />

en la matière : sur son site de Cestas en Gironde, le<br />

groupe Solectron a confié la gestion d’un magasin avancé à<br />

Geodis, ce qui lui permet d’assurer à ses donneurs d’ordres la<br />

qualité de la distribution de ses produits, tant en termes de délais<br />

que de services associés. Certaines étapes à faible valeur<br />

ajoutée del’assemblage des cartes et certaines petites séries<br />

sont également sous-traitées. Ces activités constituent un créneau<br />

de marché porteur sur lequel s’engagent des PME de la<br />

région, qui acquièrent progressivement un savoir-faire recherché.<br />

C’est le cas du jeune établissement de Dordogne,<br />

Production Logistique Service, spécialisé dans la fabrication<br />

de cartes électroniques en petite et moyenne série qui, dèssa<br />

création en 1999, a proposé àses clients de gérer en régie<br />

pour leur compte magasins et expéditions. La prestation,<br />

ponctuelle (inventaire, réorganisation…) ou permanente<br />

(gestion de fonction) a séduit de nombreuses grosses unités<br />

désireuses de se consacrer prioritairement à leur cœur de métier.<br />

Quant au secteur de l’aéronautique, il fait généralement appel<br />

à des prestataires spécialisés dans la logistique de produits<br />

de haute technologie comme Lhotellier Montrichard (groupe<br />

Daher). Il leur confie des prestations de gestion des approvisionnements,<br />

certaines tâches de contrôle qualité, le magasinage<br />

et l’expédition de pièces.<br />

L’automobile s’oriente résolument vers l’organisation en “flux<br />

poussés”, dans laquelle la commande du client final déclenche<br />

la production de l’ensemble des composants du véhicule.<br />

Cette nouvelle organisation conduit les usines Ford et<br />

Getrag-Ford de Blanquefort, en Gironde, à remettre à plat leur<br />

organisation logistique.<br />

Les professionnels internationaux du surf comme Quicksilver<br />

ou Billabong ont pour leur part installé sur la côte basque des<br />

plates-formes de conception et de gestion logistique des<br />

achats et des commandes associées à des prestations de personnalisation<br />

et de finition.<br />

L’industrie <strong>aquitain</strong>e apparaît donc concernée au premier<br />

plan par ces nouveaux modes d’organisation. La demande de<br />

prestations de ses grands donneurs d’ordres constitue un défi<br />

que son tissu de sous-traitance doit savoir relever, mais aussi<br />

une opportunité de développer un environnement propice à<br />

l’accueil d’établissements de nouvelles entreprises. A cet<br />

égard, la proximité des marchés ibériques constitue un atout<br />

remarquable. Les grands opérateurs internationaux (Hays, La<br />

Poste, UTL Norbert Dentresangle, Geodis, Lhotellier Montrichard)<br />

l’ont bien compris qui sont implantés dans la région et<br />

ont mis en place une organisation par filières, adaptée aux<br />

contraintes et aux spécificités de chaque processus industriel<br />

(agroalimentaire, grande distribution, électronique, automobile,…).<br />

Leurs prestations vont du transport au conseil en organisation<br />

de flux, en passant par l’entreposage, le<br />

conditionnement et la gestion intégrée de la distribution.<br />

Pour les PME, ces nouveaux modes d’organisation industrielle<br />

posent deux questions cruciales. La première concerne<br />

la préparation des choix stratégiques, préalables à la définition<br />

d’une politique d’achats de services. La Drire prépare en<br />

liaison avec les associations de consultants de la région la<br />

mise en place d’une aide au conseil adaptée à cette démarche.<br />

La seconde concerne l’organisation du système d’information<br />

de l’établissement, en particulier son ouverture<br />

vers des partenaires extérieurs (établissement étendu) et la<br />

gestion des hauts débits en interne, avec les prestataires téléphoniques<br />

et avec les clients. Dans ce domaine, la Drire travaille<br />

avec les fédérations professionnelles et les opérateurs à<br />

améliorer la lisibilité des standards existants et les pratiques<br />

techniques et commerciales.<br />

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