30.01.2015 Views

lien - OCL - Free

lien - OCL - Free

lien - OCL - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

mai:CA 2/05/11 5:17 Page 11<br />

Environnement<br />

de bruit pour trois fois rien<br />

d’une trame verte et bleue (corridor terrestre<br />

et aquatique) qui crée un maillage<br />

inédit des zones de protection de la biodiversité.<br />

On sort de la logique des sanctuaires<br />

au profit de la circulation des<br />

espèces animales et végétales. Il prévoit<br />

aussi la transposition de la directive Eurovignette,<br />

par l’instauration d’une écoredevance<br />

kilométrique pour les poids<br />

lourds (voir plus bas). Il inscrit aussi<br />

l’obligation d’établir un bilan carbone<br />

pour les entreprises de plus de 500 salariés<br />

et les collectivités locales de plus de<br />

500 000 habitants. Il interdit la publicité<br />

sur certains pesticides utilisés par les jardiniers<br />

amateurs, instaure le moratoire<br />

sur le maïs OGM MOM 810 (non produit<br />

ni vendu en France), le retrait du marché<br />

des lampes à incandescence, ainsi que<br />

les téléphones portables à l’école (établissements<br />

primaires et secondaires). Il<br />

renforce aussi le code de l’urbanisme<br />

comme outil de l’aménagement durable<br />

des territoires, les schémas de cohérence<br />

territoriale (Scot) notamment. Ainsi les<br />

Scot doivent-ils désormais prendre en<br />

compte les changements climatiques et<br />

la maîtrise de l’énergie en déclinant de<br />

manière plus précise, à l’échelle de bassins<br />

de vie, leur cohérence entre urbanisme,<br />

construction, logement, transport,<br />

utilisation de l’espace, des ressources naturelles,<br />

activités économiques, commerciales,<br />

services et équipements.<br />

TAXE POIDS LOURD REPORTÉE<br />

Il établit aussi des sujets controversés,<br />

comme la suppression de l’avis<br />

conforme de l’architecte des bâtiments<br />

de France pour les permis de construire<br />

dans les zones de protection du patrimoine<br />

architectural urbain et paysager<br />

(ZPPAUP). Ce qui revient, d’une certaine<br />

manière, à neutraliser voire annuler le<br />

principe de la ZPPAUP. L’instauration<br />

d’un cadre légal pour la capture et le<br />

stockage du carbone en est un autre,<br />

d’autant qu’elle s’inscrit dans un<br />

contexte de suppression de la taxe carbone.<br />

Le Grenelle 2 acte ainsi le droit de<br />

polluer, ne remettant, une fois encore,<br />

rien en cause sur le fond. Sans compter<br />

que les risques liés au stockage du carbone<br />

dans les couches géologiques ne<br />

sont ni connus, ni maîtrisés. S’ajoute à<br />

cela le report, à 2012, de la taxe poids<br />

lourds qui avait été votée dans le Grenelle<br />

1. Portant sur les 12 000 km du réseau<br />

routier national métropolitain non<br />

concédé et des voies des collectivités locales<br />

susceptibles de subir un report de<br />

trafic, elle devait alimenter le fonds de<br />

l’agence de financement des infrastructures<br />

de transport de France (AFITF), destiné<br />

à soutenir des transports alternatifs<br />

à la route. Malgré les difficultés techniques<br />

de sa mise en œuvre évoquées,<br />

des pays comme l’Allemagne, la Suisse,<br />

l’Autriche, la Tchéquie ont pourtant mis<br />

en place ce fonds.<br />

A l’inverse, les transporteurs bénéficient<br />

en France, depuis 2009, d’un allègement<br />

de la taxe sur l’essieu, promis en<br />

compensation de la taxe poids lourds !<br />

Un double bénéfice perçu pendant trois<br />

ans est toujours bon à prendre. Qui plus<br />

est, voir cette taxe poids lourds mise en<br />

œuvre à quelques mois des élections présidentielles<br />

semble par ailleurs peu probable.<br />

De la même manière, ont été<br />

abandonnées la taxe sur le kérosène des<br />

vols aériens domestiques, la rénovation<br />

thermique systématique des biens immobiliers<br />

lors de leur mutation. On peut<br />

aussi évoquer l’abandon du moratoire<br />

sur les autoroutes, les aéroports,… inscrit<br />

dans le Grenelle 1. La France reste ainsi<br />

le pays qui affiche la plus forte densité<br />

d’autoroutes et signe, à ce titre, un programme<br />

d’un millier de kilomètres autoroutiers<br />

supplémentaires. Le fret<br />

ferroviaire est, quant à lui, au point mort.<br />

LES PREMIERS DÉCRETS<br />

D’APPLICATION ET ARBITRAGES<br />

GOUVERNEMENTAUX<br />

Sur le volet, complexe, de l’urbanisme,<br />

le Gouvernement souhaitait limiter<br />

le mitage du territoire généré par<br />

l’octroi abusif de permis de construire<br />

aux promoteurs immobiliers. Mais les<br />

députés, souvent par ailleurs maires, ont<br />

refusé le transfert de compétence des<br />

plans locaux d’urbanisme (PLU) au niveau<br />

intercommunal.<br />

Sur le plan de l’éo<strong>lien</strong>, l’idée initiale<br />

visait à encourager l’installation de petites<br />

unités destinées à favoriser l’autonomie<br />

énergétique du plus grand<br />

nombre. Mais la production d’électricité<br />

par l’éo<strong>lien</strong> a hérité d’un régime juridique<br />

complexe qui privilégie les gros<br />

opérateurs. Les petites éo<strong>lien</strong>nes ne peuvent<br />

plus bénéficier du tarif de rachat<br />

préférentiel d’EDF que sur des zones de<br />

développement de l’éo<strong>lien</strong>, très encadrées.<br />

Le rapport annuel de responsabilité<br />

sociale et environnementale des entreprises<br />

(RSE) est une déclaration qui vise à<br />

mesurer l’amélioration des entreprises<br />

en termes de bien être des salariés, de<br />

respect de l’environnement, des droits de<br />

l’Homme. Si elle ne révolutionne rien, la<br />

RSE instaure tout de même un exercice<br />

de prise en compte par les entreprises de<br />

critères autres que financiers.<br />

Avec la complicité du Medef, le Gouvernement<br />

a tranché, en repoussant de<br />

deux ans (2013) son application pour les<br />

entreprises de 500 salariés qui réalisent<br />

un minimum de 100 millions d’euros de<br />

chiffre d’affaires. Pour 2011, seules les entreprises<br />

de plus de 5 000 salariés et un<br />

milliard de chiffre d’affaires sont concernées.<br />

En 2012, ce sera le cas pour les plus<br />

de 2 000 salariés et 400 M€ de CA. En plus<br />

du report, le seuil de chiffre d’affaires a<br />

lui aussi été relevé, excluant de ce fait de<br />

100 à 200 entreprises. En 2013, seules 2<br />

500 entreprises seront tenues de rédiger<br />

un RSE. Ce qui est bien peu face au nombre<br />

d’entreprises (près de 3,5 millions)<br />

que compte le pays.<br />

Nat.<br />

QUI SERA AUTOUR DE LA TABLE <br />

Outre ses décrets d’application, le Grenelle 2 instaure un nouveau<br />

mode de gouvernance. A toutes les échelles de décision, dans<br />

la lignée des lois de décentralisation, la société civile est invitée à<br />

prendre part au débat. En admettant qu’elle l’accepte - la négociation<br />

n’étant pas la seule manière de faire entendre son point de vue<br />

- se pose alors pour cette société civile la question de la question<br />

de la « représentativité ».<br />

Evoquée lors des tables rondes de l’automne 2007, cette gouvernance<br />

vise à instaurer, dans les différentes institutions de la République,<br />

la présence de cinq catégories de membres :<br />

représentants de l’Etat, des collectivités locales, des associations<br />

environnementales, ainsi que des syndicats salariés et patronaux.<br />

Or si la présence de grandes associations telles France nature environnement<br />

(FNE), Ligue de protection des animaux (LPA), Réseau<br />

action climat (RAC) a été d’emblée désignée par l’Etat, les critères<br />

de représentativité des associations de défense de l’environnement<br />

n’ont pas été définis. Une liste d’associations autorisées à siéger au<br />

niveau des instances consultatives qui ont vocation à examiner les<br />

politiques environnementales et de développement durable doit être<br />

établie. Bien que la plupart des institutions concernées par l’accueil<br />

de ces nouvelles associations n’aient qu’un pouvoir symbolique<br />

(cas, par exemple, des conseils économiques et sociaux<br />

régionaux, des espaces de consultation mis en place dans le cadre<br />

de l’élaboration d’éco-quartiers, d’un tracé d’autoroute, de la définition<br />

d’un périmètre de classement tel que parc naturel régional,<br />

etc.), elles offrent cependant des espaces de rencontre entre les acteurs<br />

économiques et sociaux et de délibération non négligeables.<br />

Ainsi, la question de la prise en compte de petites associations locales,<br />

qui s’opposent à une autoroute, un aéroport, qui défendent<br />

le maintien d’une zone agricole, se pose. Ephémères, elles ne disposent<br />

généralement que de très faibles moyens humains et financiers,<br />

mais constituent pourtant des acteurs essentiels de l’écologie<br />

politique. Le nombre d’adhérents, les moyens financiers d’une association<br />

ne peuvent donc être les seuls critères.<br />

courant alternatif - n°210 - mai 2011<br />

11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!