La grange ovale en Limousin la grange ovale

Philippe RIVIERE. 1991. REGION LIMOUSIN. Inventaire Général
chronique d'un
chantier
La grange ovale en Limousin
Son plan est ovalaire, sa toiture en chapiteau présente
une surélévation du bord permettant le passage
charretier. Elle est adaptée au chaume, économique et
capable d'épouser ses formes arrondies. Le terme
vernaculaire est escuro bousso.
La structure porteuse est constituée de paires de
poteaux en bois et de forts arbalétriers fichés dans le
sol. Les murs de maçonnerie, petits moellons de schiste
hourdés à la terre, ne servent que de remplissage et ont
une hauteur de 1 à 2 m. Cette technique, peut-être issue
de modèles très anciens du nord de l'Europe, n'est pas
mentionnée dans les archives avant le 17ème siècle en
Limousin.
Plus polyvalente encore que la grange «classique»
rectangulaire, la grange ovale sert d'abri à tous les
animaux (bovins et ovins, mais aussi volaille, cochon,
cheval) et à toutes les réserves (paille, foin, bois,
récoltes). Les différents compartiments sont accessibles
depuis l'extérieur et correspondent parfois à un enclos
spécifique.
(Source : Les granges , coll. Construction traditionnelle
en Corrèze, publiée par le CAUE de la Corrèze).
Photo Conservation Régionale des Monuments Historiques
la grange ovale
-ferme de la rivière -
Saint- Eloy-les-Tuileries (Corrèze)
Comptant parmi les derniers exemples conservés d'un type de bâtiments autrefois représentés en nombre
(2006 granges ovales sur les cadastres du XIXe siècle dont 5 au hameau de la rivière), la grange ovale du
hameau de la rivière est en cours de restauration. Datée du XVIe siècle grâce aux analyses
dendrochronologiques réalisées sur le bois de charpente, elle appartient à l'une des formes les plus anciennes
de la grange limousine : les granges ovales.
Etat de l'existant avant restauration
Gravement endommagée par la tempête de 1999,
la grange ovale de Saint-Eloy, protégée depuis
2004 par un parapluie, fait l'objet d'une restauration
générale, que rendait indispensable son état
sanitaire alarmant :
«La plupart des chevrons ont glissé car leur
mortaise sont cassées ; certains ont déjà été
réparés par moise. La faîtière, cassée du côté nord
est étayée par une chandelle étrésillonnée entre
chevrons, reposant sur le plancher du fenil. La
coupe sud est fendue sous l'enfourchement de la
faîtière et entamée par la pourriture dans la partie
encastrée. La ferme sud est légèrement déversée.
Les assemblages de la ferme nord sont déboîtés
car un arbalétrier a glissé ; son pied a été renforcé
par un étrier métallique. Les assemblages des
pannes aux poteaux sont attaqués par la pourriture
; il en résulte un fléchissent et une désorganisation
du cours de panne qui ceinture l'édifice malgré les
chandelles qui l'étayent ponctuellement.
Le plancher et les solives du fenil présentent de
nombreuses zones pourries, ainsi que le cadre de
porte de l'étable.
Les maçonneries, peu liées, sont éboulées à
plusieurs endroits. Elles sont très déversées au
droit de la porte charretière.» (étude préalable – S.
Manciulescu octobre 2001)
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Parti de restauration
Les maçonneries de moellons seront remontées à
l'argile. La charpente sera restaurée avec le souci
de conserver un maximum de matériaux d'origine.
La couverture sera entièrement refaite en chaume
de seigle.
Chronique d'un Chantier
Photos Conservation Régionale des Monuments Historiques
Protection : classé monument historique par arrêté du 25 janvier 1996
Propriétaire : Communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix
Maître d'ouvrage : Communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix
Assistance à maîtrise d'ouvrage : DRAC du Limousin – conservation régionale des
monuments historiques
Maîtrise d'oeuvre : S. Manciulescu, architecte en chef des monuments
historiques
F. Polo, vérificateur des monuments historiques
Coordination SPS : Norisko coordination
Entreprises :
lot maçonnerie – pierre de taille : Socoba Ets Mander
lot charpente menuiserie – ferronnerie : Godivier SAS
lot couverture chaume : en cours de désignation
lot analyse dendrochronologique : SARL C.E.D.R.E
Coût de l'opération : 373 400 € HT
Financement :
Etat 50 %
Région 30 %
Communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix 20 %
Avancement des travaux : 40 %
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