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Jean-Yves DUYCK et Ikram MHENAOUI - rimhe

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Auteurs invités<br />

La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise<br />

Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

<strong>Jean</strong>-<strong>Yves</strong> <strong>DUYCK</strong> 1 <strong>et</strong> <strong>Ikram</strong> <strong>MHENAOUI</strong> 2<br />

Le concept de la spiritualité, qui fait l’obj<strong>et</strong> de travaux dans plusieurs disciplines<br />

des sciences humaines <strong>et</strong> sociales (psychologie, sociologie, <strong>et</strong>c.), commence à<br />

susciter un certain intérêt en sciences de gestion (Jurkiewicz <strong>et</strong> Giacalone, 2004).<br />

En mark<strong>et</strong>ing, le concept de spiritualité a été utilisé pour tenter d’expliquer le<br />

comportement du consommateur (Ulvoas, 2009). En GRH, il a été exploré dans<br />

plusieurs contributions en particulier de la part des chercheurs anglo-saxons, sur<br />

les questions du leadership (Conger, 1994) mais aussi de l’entreprenariat (Neal,<br />

1997). Marques (2006, p.885), considère que la spiritualité concerne aussi les<br />

organisations : « la spiritualité au travail est la conscience que l’interdépendance,<br />

le respect <strong>et</strong> la reconnaissance ne sont pas limités à nous-mêmes <strong>et</strong> à notre<br />

environnement privé, mais sont également très applicables à tous ceux avec<br />

lesquels nous travaillons sur une base régulière ou occasionnelle ». Plusieurs<br />

raisons sont avancées pour expliquer c<strong>et</strong>te attention récente :<br />

- Les impératifs de restructuration <strong>et</strong> de rendement sont susceptibles de<br />

contribuer à l’aliénation des salariés. Certains auteurs (Mitroff <strong>et</strong> Denton, 1999a,<br />

b ; Mohamed <strong>et</strong> al., 2004) soutiennent l’idée que la spiritualité peut constituer<br />

une réponse à c<strong>et</strong>te situation, dans la mesure où elle concourt à instaurer un<br />

rapport sain entre l’employé <strong>et</strong> son entreprise.<br />

- L’efficience du modèle matérialiste est remise en cause <strong>et</strong> la dimension<br />

spirituelle constitue une alternative possible pour les entreprises tournées vers le<br />

futur (Neal, 1998). On assisterait ainsi à l’avènement d’une quatrième génération<br />

d’organisations, qui contrebalancerait la vague technologique des années 80<br />

(Herman <strong>et</strong> Gioia, 1998).<br />

- La réussite des modèles orientaux dans un contexte mondialisé marqué<br />

par la compétitivité, poussent certaines entreprises (Mohamed <strong>et</strong> al., 2004),<br />

à s’intéresser aux philosophies orientales (Bouddhisme, Taoïsme, <strong>et</strong>c.). Ces<br />

dernières, m<strong>et</strong>tent en évidence l’importance de la dimension spirituelle dans leur<br />

rapport au travail à travers la loyauté, l’acceptation de soi <strong>et</strong> l’adéquation de<br />

l’être avec son environnement (Eck, 2001).<br />

- La perception chez les baby-boomers d’une fin de vie professionnelle imminente<br />

les conduit à une introspection sur le bilan de leur carrière (Conger, 1994). Selon<br />

c<strong>et</strong> auteur, ce r<strong>et</strong>our sur soi relève d’une interrogation spirituelle.<br />

- L’accroissement du phénomène de solitude dans les sociétés modernes place,<br />

selon Conger (1994), l’entreprise en tant qu’unique lieu de connexion sociale <strong>et</strong><br />

1 - Professeur Emérite, Institut de Gestion de La Rochelle - jyduyck@univ-lr.fr<br />

2 - Assistante, Institut Supérieur de Gestion de Tunis, IAE de Poitiers, CEREGE<br />

ikram_mhenaoui@yahoo.fr<br />

RIMHE, Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme<br />

n°8 - août/septembre/octobre 2013<br />

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Auteurs invités : La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise - Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

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d’appartenance communautaire. Les firmes seraient par conséquent amenées à<br />

reconsidérer, <strong>et</strong> à favoriser le bien-être spirituel de l’employé.<br />

Cependant malgré son caractère novateur en sciences de gestion, le concept de<br />

spiritualité au travail demeure, selon McDonald (1999), un suj<strong>et</strong> tabou pour les<br />

organisations limitant ainsi la portée des travaux en GRH. A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, Mitroff<br />

<strong>et</strong> Denton (1999b, p.84) s’interrogent : « si la spiritualité est fondamentale <strong>et</strong><br />

importante dans l’expérience humaine, pourquoi ne reçoit-elle pas un traitement<br />

systématique <strong>et</strong> une attention sérieuse ». En réponse, Giacalone <strong>et</strong> Jurkiewicz,<br />

(2004) invoquent l’absence d’une acception claire <strong>et</strong> consensuelle concernant<br />

la spiritualité au travail. Ce flou conceptuel autour de la spiritualité amène<br />

certains à la confondre avec la religion, ou à la considérer comme un énième<br />

outil pour pallier le manque de motivation de l’employé. D’autres l’associent<br />

aux expériences mystiques. Ce terme « trouble » <strong>et</strong> parait parfois « ridicule »<br />

(Jurkiewicz, 2002). C’est pourquoi les praticiens ne parviennent pas à discerner<br />

les eff<strong>et</strong>s positifs de la spiritualité dans le milieu professionnel <strong>et</strong> ne sont pas<br />

incités à l’intégrer au sein de leur politique organisationnelle. In fine, Jurkiewicz,<br />

(2002), constate que ce concept s’avère difficile à coupler avec les situations de<br />

travail. Ce papier vise à clarifier les liens entre spiritualité <strong>et</strong> entreprise. Il tente<br />

dans un premier temps d’expliciter, sur la base des apports théoriques, l’essence<br />

de la spiritualité dans le champ organisationnel (1) pour ensuite se centrer sur<br />

ses outils de mesure (2).<br />

1. La spiritualité au travail : principaux concepts<br />

La spiritualité au travail représente un concept difficilement définissable<br />

(1.1), constitué par de nombreuses dimensions (1.2), susceptibles d’agir sur la<br />

performance organisationnelle (1.3).<br />

1.1 Un concept difficilement saisissable<br />

La spiritualité est « un phénomène complexe, difficilement palpable <strong>et</strong><br />

multidimensionnel » (Foucault <strong>et</strong> Mongeau, 2004, p. 200) qui ne peut se<br />

définir simplement. Selon Krishnakumar <strong>et</strong> Neck, (2002), l’application de<br />

la spiritualité au travail s’avère difficilement saisissable <strong>et</strong> délimitable dans la<br />

mesure où elle ne fait pas l’obj<strong>et</strong> d’une acception consensuelle <strong>et</strong> précise. A<br />

ce propos, Benefiel (2003, p.383), constate que ce concept constitue un vaste<br />

champ pouvant renfermer toute expérience jugée positive, « si avoir du plaisir au<br />

travail, renforcer les équipes, <strong>et</strong> atteindre son plein potentiel sont tous qualifiés<br />

de spiritualité en milieu de travail, un lecteur est à se demander quelles sont<br />

les expériences positives au travail qui ne seraient pas considérées en tant que<br />

spiritualité ». Kolodinsky <strong>et</strong> ses coauteurs, (2008, p466), font un constat voisin<br />

<strong>et</strong> estiment que « le plus grand défi pour la compréhension de la spiritualité au<br />

travail est sans aucun doute conceptuel plutôt qu’ontologique ». Neal (1997, p.<br />

123), explique que le flou sémantique autour de la spiritualité est dû au fait « de<br />

tenter d’objectiver <strong>et</strong> de catégoriser une expérience <strong>et</strong> une manière d’être, qui est<br />

au fond très subjective <strong>et</strong> hors catégorie ».<br />

D’autres variables peuvent aussi troubler un consensus sur le concept :<br />

- l’acception individuelle quant à la définition de la spiritualité au travail donnant<br />

ainsi lieu à une lecture plurielle (Freshman, 1999) ;<br />

- la taille de l’entreprise <strong>et</strong> les départements concernés (Burack, 1999) ;<br />

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- l’effectif <strong>et</strong> la diversité des profils rencontrés : Krishnakumar <strong>et</strong> Neck, (2002,<br />

p. 154) considèrent ainsi que la tendance polysémique autour de ce concept est<br />

« naturelle <strong>et</strong> logique étant donnée la diversité de l’effectif »<br />

In fine « la recherche d’une description définitive de ce terme n’est pas le<br />

meilleur exercice » (Krishnakumar <strong>et</strong> Neck, 2002, p. 254) <strong>et</strong> il parait impossible,<br />

ou à tout le moins délicat de s’accorder sur une définition consensuelle des<br />

dimensions concernées. Pour c<strong>et</strong>te raison, ce travail s’intéresse uniquement à<br />

celles susceptibles d’être en lien direct avec les comportements au travail.<br />

1.2 Les dimensions concernées en situation de travail<br />

On l’a vu supra, la spiritualité au travail constitue un concept multidimensionnel.<br />

Chaque auteur tente de proposer un ensemble de dimensions qu’il attribue<br />

subjectivement à la spiritualité au travail. C<strong>et</strong>te section expose les dimensions<br />

couramment proposées, <strong>et</strong> tente de m<strong>et</strong>tre en évidence leurs convergences.<br />

La religiosité / le sacré : la religiosité se rapporte au degré d’une croyance en une<br />

religion donnée qui agit sur le comportement individuel (Greenwald <strong>et</strong> Harder,<br />

2003). On associe traditionnellement le concept de la spiritualité à celui de la<br />

religion. Or spiritualité n’est pas religion. Ainsi, certains auteurs établissent une<br />

frontière entre les deux concepts. Selon Burack, (1999, p. 283), la spiritualité<br />

transcende la religion <strong>et</strong> l’englobe. La religion peut alors être définie comme une<br />

des dimensions spirituelles faisant partie intégrante de l’individu. Dans c<strong>et</strong>te<br />

perspective, Ashmos <strong>et</strong> Duchon (2000), Bell <strong>et</strong> Taylor (2001), avancent que la<br />

spiritualité constitue l’opportunité d’exprimer au travail certains aspects de sa<br />

personne dont l’aspect religieux : « les employés ont une vie intérieure liée à leur<br />

âme <strong>et</strong> accessible à travers des pratiques telles que la méditation, l’introspection <strong>et</strong><br />

la prière » (Ashmos <strong>et</strong> Duchon, 2000, p. 2).<br />

Le sens du travail : Ashmos <strong>et</strong> Duchon (2000, p.137), définissent la spiritualité<br />

au travail comme « la reconnaissance que les employés ont une vie intérieure qui<br />

nourrit <strong>et</strong> se nourrit par le sens du travail <strong>et</strong> qui prend place dans un contexte<br />

d’unité. ». Selon Singhal <strong>et</strong> Chatterjee (2006), le travail n’est plus appréhendé à<br />

travers une perspective instrumentale, ou carriériste mais constitue une réponse<br />

à des besoins intérieurs plus profonds qui enrichissent <strong>et</strong> élèvent l’individu.<br />

Lorsque certains conçoivent leur travail comme un simple agencement de tâches<br />

stimulantes, d’autres le considèrent comme une vocation qui s’articule autour<br />

d’interrogations existentielles telles que « pourquoi je fais ce travail », « quel<br />

est le sens de ma vie ». Ainsi les valeurs <strong>et</strong> principes véhiculés par l’entreprise<br />

devraient, dans toute la mesure du possible, converger avec ceux de l’employé<br />

afin de procurer du sens à son engagement professionnel.<br />

La communauté : c<strong>et</strong>te dimension apparait comme fédératrice <strong>et</strong> nombre<br />

d’auteurs posent la communauté comme l’assise principale de ce concept. Pour<br />

Mitroff <strong>et</strong> Denton (1999ab), c<strong>et</strong> aspect constitue l’unique élément indissociable de<br />

la spiritualité au travail. En pratique, c<strong>et</strong>te dimension est désignée par différents<br />

vocables : liaison, mutualité (Jurkiewicz <strong>et</strong> Giacalone, 2004), interdépendance<br />

(Marques, 2006), connectivité (Pfeffer, 2003). Elle prend racine dans le fait que<br />

le travail constitue « la communauté la plus importante qui a remplacé des<br />

institutions telles que l’église » (Bell <strong>et</strong> Taylor, 1999, p. 2), c’est-à-dire l’un des rares<br />

lieux où l’individu se sent exister socialement. Ainsi le travail est « redécouvert<br />

comme source de développement spirituel <strong>et</strong> de connectivité avec les autres »<br />

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(Mirvis, 1997, p. 199). La dimension de communauté représente le lien entre les<br />

employés à travers le partage d’obligations <strong>et</strong> d’objectifs communs. Elle renvoie<br />

à l’interaction entre employés qui leur procure un sentiment d’appartenance à<br />

un tout en opposition avec les intérêts individuels. C<strong>et</strong>te dimension cultive ainsi<br />

des relations interprofessionnelles synergiques <strong>et</strong> coopératives. Pour certains<br />

auteurs, la communauté dépasse les formulations précédentes pour intégrer ce<br />

que Sheep (2004) appelle la troisième dimension à savoir la transcendance de soi<br />

aussi désignée par : « être plus grand que soi » (Singhal <strong>et</strong> Chatterjee, 2006). En<br />

eff<strong>et</strong>, dans la mesure où l’individu renonce à son propre ego pour interagir avec<br />

autrui, il transcende son propre Moi en vue d’une expérience de partage avec ses<br />

collègues.<br />

L’authenticité : La spiritualité, à travers, l’authenticité reconnait « que les<br />

individus viennent travailler avec plus que leurs corps <strong>et</strong> leurs cerveaux ; ils<br />

apportent avec eux leurs talents individuels <strong>et</strong> leurs esprits uniques » Leigh (1997,<br />

p. 26). C<strong>et</strong>te dimension suppose que l’individu ne soit plus contraint de renoncer<br />

à un aspect donné de sa personne au sein de son milieu professionnel (Mitroff<br />

<strong>et</strong> Denton, 1999a). Elle constitue selon Singhal <strong>et</strong> Chatterjee, (2006, p. 169)<br />

« l’idée d’être en mesure d’exprimer toutes les parties de soi-même au travail ».<br />

Ainsi, à travers un mécanisme d’ « auto-immersion », l’employé vient travailler<br />

avec son Moi in extenso. L’authenticité, favorise ainsi l’homogénéisation entre<br />

vies privées <strong>et</strong> vies professionnelles <strong>et</strong> donne la possibilité de « vivre une vie<br />

intégrée de sorte que le rôle d’un travail <strong>et</strong> les autres rôles ne soient pas en conflit<br />

de manière inhérente » (Pfeffer, 2003, p. 32). Sheep (2004, p.131) note, chez le<br />

salarié un « désir personnel [croissant] d’apporter tout son être dans le milieu de<br />

travail ». Dès lors, on peut supposer que bien-être individuel <strong>et</strong> performance au<br />

travail sont intimement liés (Roche, 2013).<br />

1.3 La spiritualité <strong>et</strong> la performance au travail<br />

Il subsiste selon Karakas (2010), deux écoles de pensée autour de la relation<br />

spiritualité/performance organisationnelle. La première pose la spiritualité <strong>et</strong> la<br />

performance comme deux concepts incompatibles. En eff<strong>et</strong>, la spiritualité dans<br />

son sens premier interpelle l’Esprit par opposition à la matière. Elle transcende<br />

les valeurs matérialistes <strong>et</strong> représente par essence, un concept anti positiviste<br />

<strong>et</strong> anti matérialiste réduisant dès lors le champ des travaux sur la relation<br />

spiritualité/performance financière de l’entreprise (Lips-Wiersma, 2000). De<br />

ce fait, Fernando, (2005), estime que la spiritualité ne peut être en aucun cas<br />

considérée comme un outil de la performance, mais comme une fin en soi pour<br />

les organisations. La seconde soutient que la spiritualité constitue un facteur clé<br />

de performance (Thompson, 2000), qui peut déterminer pour l’entreprise un<br />

avantage compétitif durable, voire décisif (Mitroff <strong>et</strong> Denton, 1999ab). Dans<br />

un esprit de synthèse, Karakas (2010, p. 11) tente de regrouper les eff<strong>et</strong>s de la<br />

spiritualité sur la performance organisationnelle selon trois perspectives.<br />

La perspective philosophique : La spiritualité au travail offre à l'employé la<br />

possibilité de donner un sens à sa vie. C<strong>et</strong>te perspective répond à des questions<br />

existentielles comme la recherche de sens profond au travail (Herman <strong>et</strong> Gioia,<br />

1998) reconnaissant l'employé dans l'ensemble de son être avec un esprit, des<br />

émotions, des croyances, <strong>et</strong>c. (Karakas, 2010). Ainsi, les individus ne sont<br />

pas considérés comme un ensemble de compétences <strong>et</strong> de connaissances<br />

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professionnelles, mais comme des êtres à part entière qui nourrissent <strong>et</strong> se<br />

nourrissent par le travail (Ashmos <strong>et</strong> Duchon, 2000). La spiritualité perm<strong>et</strong> à<br />

l’employé de sublimer son milieu professionnel, <strong>et</strong> de se dépasser (Giacalone <strong>et</strong><br />

Jurkiewicz, 2004). La détention de sens profond au travail favorise sa créativité<br />

(Freshman, 1999), son estime de soi (Milliman <strong>et</strong> al., 2003) <strong>et</strong> constitue un<br />

des déterminants de la satisfaction au travail (Mitroff <strong>et</strong> Denton, 1999a). Ces<br />

eff<strong>et</strong>s poussent l'individu à être plus productif <strong>et</strong> plus performant au sein de<br />

l'entreprise.<br />

La perspective interpersonnelle : La spiritualité au travail procure à l'employé le<br />

sens de l'interconnexion <strong>et</strong> de la communauté. La dimension spirituelle pousse<br />

alors inconsciemment l’individu à servir sa communauté <strong>et</strong> ses clients, <strong>et</strong> ipso<br />

facto, à améliorer ses performances. Marques (2006), avance à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, que<br />

l’employé est porté par un esprit communautaire <strong>et</strong> de confiance avec l’ensemble<br />

de ses collègues, développant ainsi sa loyauté, son identification (Kolodinsky <strong>et</strong><br />

al., 2008), <strong>et</strong> son attachement à son organisation : « la création <strong>et</strong> le renforcement<br />

du sens de la spiritualité dans le milieu du travail sont nécessaires à la réalisation<br />

d’une entité unifiée » Burack (1999, p. 285). L'employé affiche dès lors plus<br />

d'empathie <strong>et</strong> de compréhension vis-à-vis de son travail (Neal, 1997) promouvant<br />

ainsi les relations interprofessionnelles saines qui impliquent la performance au<br />

travail.<br />

La perspective des ressources humaines : Dans ce cadre, la spiritualité améliore<br />

le bien-être individuel <strong>et</strong> la qualité de la vie. D'une part, elle favorise le bienêtre<br />

personnel, physique <strong>et</strong> moral (Mackenzie <strong>et</strong> al., 2000) en cultivant chez<br />

l'individu des valeurs éthiques telles que l’honnêt<strong>et</strong>é, l’humilité <strong>et</strong> la serviabilité<br />

(Beazley, 1997). D’autre part, la spiritualité au travail contribue à diminuer le<br />

stress, <strong>et</strong> à réduire l’intention de départ des employés (Milliman <strong>et</strong> al., 2003),<br />

leur taux d'absentéisme <strong>et</strong> de rotation ; entrainant dès lors, des eff<strong>et</strong>s positifs<br />

sur la motivation (Giacalone <strong>et</strong> Jurkiewicz, 2004), l’implication, l’engagement<br />

social (Fry <strong>et</strong> al., 2005) <strong>et</strong> l’auto-efficacité (Trott, 1996). Ainsi, la spiritualité au<br />

travail perm<strong>et</strong>, en quelque sorte par ricoch<strong>et</strong>, d’augmenter le rendement <strong>et</strong> la<br />

productivité du personnel.<br />

Au total, Jurkiewicz <strong>et</strong> Giacalone (2004) considèrent que la spiritualité au travail<br />

exerce une double action sur le bien-être des employés <strong>et</strong> sur la performance<br />

organisationnelle. Pour sa part, Thompson (2000, p. 19), estime que les entreprises<br />

orientées spirituellement enregistrent des taux de croissance plus importants<br />

par rapport aux autres : « dans certains cas, les compagnies les plus spirituelles<br />

enregistrent des performances allant jusqu’à 400 % à 500 % supérieures aux<br />

autres en termes de bénéfices n<strong>et</strong>s, de r<strong>et</strong>ours sur investissement <strong>et</strong> de valeurs<br />

des actions ». Au demeurant, dans le contexte organisationnel, la spiritualité au<br />

travail ne peut échapper à une logique de marchandisation au risque de ne pas<br />

être « prise au sérieux » (Lips-Wiersma, 2000, p. 15). C’est pourquoi ce travail<br />

tente, à travers l’exposé des outils de mesure, de rendre ce concept saisissable <strong>et</strong><br />

concr<strong>et</strong> auprès des organisations.<br />

2. La spiritualité au travail : échelles de mesure<br />

S’agissant des outils de recueil <strong>et</strong> de traitement des données <strong>et</strong> afin d’éviter un<br />

débat de nature épistémologique peu utile à c<strong>et</strong> endroit, c<strong>et</strong> exposé utilise les<br />

termes d’approche qualitative (2.1) <strong>et</strong> quantitative (2.2)<br />

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2.1 L’approche qualitative<br />

Pour certains l’approche qualitative semble la mieux adaptée à l’étude de<br />

concepts complexes <strong>et</strong> abstraits tels que la spiritualité car c<strong>et</strong>te posture « conduit<br />

le suj<strong>et</strong> à une meilleure compréhension de la relation entre l’interprétation de sa<br />

propre spiritualité <strong>et</strong> de celle des autres, son lien avec sa propre acception du sens<br />

de sa vie <strong>et</strong> de l’objectif de sa vie, son impact sur le bien-être perçu, <strong>et</strong> l’influence<br />

des expériences passées » (Moberg, 2010, p. 107). Ainsi, selon Burrell <strong>et</strong> Morgan<br />

(1994) une approche positiviste paraît « absurde » <strong>et</strong> « extrême ». A travers<br />

sa dimension déterministe, la posture quantitative confère à « la spiritualité<br />

au travail », un caractère réducteur qui écarte les sentiments, les croyances <strong>et</strong><br />

les émotions liés à ce concept. Lund Dean <strong>et</strong> ses coauteurs (2003), s’opposent<br />

vivement à une objectivisation de concepts tels que la spiritualité <strong>et</strong> la religion,<br />

pouvant « nuire à la discipline par l’inauthenticité des mesures <strong>et</strong> des analyses<br />

de variables cruciales du SRT (spiritualité, religion, travail) » (Lund Dean <strong>et</strong> al.,<br />

2003, p. 379) <strong>et</strong> préconisent le recours aux méthodes qualitatives.<br />

Toutefois l’approche qualitative demeure difficilement exploitable par les<br />

entreprises désireuses de prendre en considération la spiritualité au travail<br />

car elle ne perm<strong>et</strong> pas de rendre compte objectivement de son eff<strong>et</strong> sur la<br />

performance organisationnelle (Krahnke <strong>et</strong> al., 2003). C’est pourquoi, d’autres<br />

chercheurs penchent pour une approche quantitative qui rendrait ce concept<br />

plus perceptible <strong>et</strong> opérationnel auprès des entreprises.<br />

2.2 L’approche quantitative<br />

Selon Krahnke <strong>et</strong> ses coauteurs (2003), l’étude de la spiritualité au travail<br />

doit recourir à la méthodologie quantitative qui semble constituer l’unique<br />

approche fondée. C<strong>et</strong>te dernière fournit aux organisations des résultats objectifs<br />

difficilement réfutables : « pour que la spiritualité au travail soit un construit<br />

viable dans l’amélioration des organisations <strong>et</strong> des individus, elle requiert un<br />

degré de confiance qui ne peut être atteint que par l’intermédiaire de mesures<br />

scientifiques » (Krahnke <strong>et</strong> al., 2003, p.397–398). Ainsi, d’autres auteurs<br />

cherchent à objectiver <strong>et</strong> à rendre plus concrètes les dimensions spirituelles à<br />

travers des échelles de mesure. Deux principaux questionnaires tentent de<br />

r<strong>et</strong>rouver les items majeurs constitutifs du concept, celui d’Ashmos <strong>et</strong> Duchon<br />

(2000) <strong>et</strong> celui de Mitroff <strong>et</strong> Denton (1999). Chaque questionnaire mesure des<br />

dimensions spirituelles spécifiques à travers son propre prisme d’analyse.<br />

Le questionnaire d’ASHMOS <strong>et</strong> DUCHON : Le questionnaire d’Ashmos <strong>et</strong><br />

Duchon (2000) (voir annexe 1), cherche à mesurer, à travers l’échelle de Likert<br />

(allant de 1 à 7 : pas du tout d’accord à totalement d’accord), principalement<br />

trois dimensions : la communauté, le sens au travail <strong>et</strong> la vie intérieure au<br />

niveau individuel, groupal <strong>et</strong> organisationnel. Ces dimensions font l’obj<strong>et</strong> de<br />

parties clairement annoncées dans le questionnaire. Par ailleurs ce dernier,<br />

tente de mesurer l’authenticité en amenant le répondant à exprimer le degré de<br />

convergence de ses valeurs personnelles avec celles du groupe, dans un premier<br />

temps <strong>et</strong> celles de l’organisation dans un deuxième temps.<br />

Le questionnaire de MITROFF <strong>et</strong> DENTON : Le questionnaire de Mitroff <strong>et</strong><br />

Denton (1999) (voir annexe 2), quant à lui, se situe au carrefour des méthodes<br />

quantitatives <strong>et</strong> qualitatives. Il est constitué de 50 questions, <strong>et</strong> utilise, une échelle<br />

de notation selon un gradient allant de 1 à 7, des questions à choix multiples<br />

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<strong>et</strong> des questions ouvertes. Le questionnaire établit une forme de diagnostic<br />

sur le niveau de spiritualité organisationnelle perçu par l’employé. Il évalue<br />

principalement trois des dimensions spirituelles citées supra : - l’authenticité en<br />

mesurant le niveau de correspondance entre les valeurs organisationnelles <strong>et</strong> les<br />

valeurs individuelles ; - le sens <strong>et</strong> l’utilité au travail en tentant de déterminer<br />

dans quelle mesure <strong>et</strong> à travers quels mécanismes l’organisation y concourt ; -<br />

la religion en appréciant son poids dans le travail, <strong>et</strong> en évaluant son degré de<br />

dissociation avec la spiritualité.<br />

En résumé, le questionnaire d’Ashmos <strong>et</strong> Duchon (2000) tente de conceptualiser<br />

la spiritualité au travail en m<strong>et</strong>tant en place un instrument de mesure, constitué<br />

d’un ensemble d’items qui perm<strong>et</strong>tent d’observer <strong>et</strong> de cerner le construit à<br />

travers ses différentes dimensions : la communauté, le sens au travail <strong>et</strong> la vie<br />

intérieure. En revanche, le questionnaire de Mitroff <strong>et</strong> Denton (1999) tente<br />

plutôt d’apprécier la présence des dimensions spirituelles dans le quotidien des<br />

employés au travail. Son objectif est de rendre compte du degré d’importance<br />

de ce concept dans la vie professionnelle ainsi que de la manière dont il se<br />

manifeste. A ce propos, on note que les dimensions de l’authenticité <strong>et</strong> du sens<br />

au travail sont testées dans les deux questionnaires mais de manière différente.<br />

Si le premier (Ashmos <strong>et</strong> Duchon, 2000), propose un cadre d’items dans le but<br />

de mieux cerner chacune de ces dimensions, le deuxième (Mitroff <strong>et</strong> Denton,<br />

1999) s’intéresse, à travers, une échelle de notation, au taux de présence de ces<br />

dimensions, <strong>et</strong> à leur portée au niveau individuel. Par ailleurs, le questionnaire<br />

de Mitroff <strong>et</strong> Denton (1999), cherche à travers des questions ouvertes à obtenir<br />

de la part des répondants, des définitions relatives à la religion <strong>et</strong> à la spiritualité.<br />

Il tente ainsi de m<strong>et</strong>tre en exergue la nuance entre ces deux concepts <strong>et</strong> d’évaluer<br />

la place dont ils disposent dans la vie de l’employé.<br />

Conclusion<br />

Ce travail tente de poser les liens entre spiritualité <strong>et</strong> travail. Il expose dans<br />

un premier temps l’état de l’art, puis présente les outils de mesure. Au total,<br />

la spiritualité <strong>et</strong> le travail entr<strong>et</strong>iennent une relation synallagmatique. D’une<br />

part, le travail concourt à travers l’expérience <strong>et</strong> l’apprentissage à l’élévation<br />

spirituelle de l’individu. D’autre part, la spiritualité pousse l’individu à dépasser<br />

son champ de compétences en m<strong>et</strong>tant au défi ses limites. Dès lors, la spiritualité<br />

constitue une dimension indispensable aussi bien pour les employés que pour<br />

les entreprises. Nombre d’auteurs estiment que la spiritualité au travail agit<br />

directement sur la performance organisationnelle. Pourtant elle demeure peu<br />

exploitée par les entreprises à cause du vide sémantique qui l’entoure. Elle<br />

comprend plusieurs dimensions (lesquelles), rendant difficile sa mise en échelle.<br />

Les travaux quantitatifs, constituent une des alternatives qui perm<strong>et</strong>traient de<br />

« démocratiser » ce concept auprès des entreprises <strong>et</strong> de le rendre exploitable.<br />

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Auteurs invités : La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise - Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

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64 RIMHE, Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme<br />

n°8 - août/septembre/octobre 2013


Auteurs invités : La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise - Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

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Annexe 1 : Questionnaire d’Ashmos <strong>et</strong> Duchon (2000) sur les dimensions de la<br />

spiritualité au travail<br />

Ce questionnaire est créé sur la base de la revue de la littérature qui a permis le développement<br />

de plusieurs dimensions relatives à la spiritualité. Les items sont regroupés en trois parties, qui<br />

correspondent à trois degrés d’analyse.<br />

La partie 1 apprécie les dimensions spirituelles au travail au niveau individuel.<br />

Facteur 1, partie 1 : Conditions de communauté<br />

Le facteur 1 regroupe les items relatifs à la communauté. Ces derniers tentent d’évaluer le degré<br />

de développement personnel de l’individu au sein d’un contexte unifié, ainsi que l’importance de<br />

l’interdépendance au sein du travail.<br />

1. Je sens que je suis une partie de la communauté dans mon lieu de travail immédiat<br />

(département, unité, <strong>et</strong>c.).<br />

2. Mon superviseur encourage mon développement personnel<br />

3. J’ai eu de nombreuses expériences dans mon travail qui ont abouti à mon développement<br />

personnel<br />

4. Lorsque j’éprouve des craintes, je suis encouragé à en discuter<br />

5. Lorsque j’ai une préoccupation, je la signale à la personne appropriée<br />

6. Au travail, nous travaillons ensemble pour résoudre les conflits d’une manière positive<br />

7. Je suis justement évalué ici<br />

8. Je suis encouragé à prendre des risques dans mon travail<br />

9. Je suis valorisé dans mon travail pour ce que je suis<br />

Facteur 2, partie 1 : le sens du travail<br />

Le facteur 2 concerne le sens au travail. Les items relatifs à c<strong>et</strong>te dimension mesurent l’importance<br />

du travail à travers le degré de joie <strong>et</strong> d’énergie.<br />

10. J’ai eu une expérience de joie dans mon travail<br />

11. Je crois que les expériences de joie des autres sont le résultat de mon travail<br />

12. Mon esprit est stimulé par mon travail<br />

13. Le travail que je fais est lié avec ce que je pense important dans la vie<br />

14. J’ai hâte d’aller travailler la plupart du temps<br />

15. Je vois un lien entre mon travail <strong>et</strong> le plus grand bien social de ma communauté<br />

16. Je comprends ce qui donne à mon travail du sens personnel<br />

Facteur 3, partie 1 : la vie intérieure<br />

Le facteur 3 reflète la vie intérieure. Les items rendent compte du degré d’implication des valeurs<br />

personnelles au travail au niveau individuel.<br />

17. Je me sens plein d’espoir pour la vie<br />

18. Mes valeurs spirituelles influencent mes choix<br />

19. Je me considère comme une personne spirituelle<br />

20. Les prières sont une partie importante de ma vie<br />

21. Je me soucie de la santé spirituelle de mes collègues<br />

RIMHE, Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme<br />

n°8 - août/septembre/octobre 2013<br />

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Auteurs invités : La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise - Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

<strong>Jean</strong>-<strong>Yves</strong> <strong>DUYCK</strong> <strong>et</strong> <strong>Ikram</strong> <strong>MHENAOUI</strong><br />

22. Facteur 4, partie 1 : les obstacles à la spiritualité<br />

Le facteur 4 peut être considéré comme l’inverse des trois premiers facteurs puisqu’il tente d’expliciter<br />

dans quelle mesure le travail écarte l’expression des dimensions spirituelles au niveau individuel.<br />

23. Mon travail ne donne pas un sens à ma vie<br />

24. Je ne suis pas prêt à utiliser mes dons <strong>et</strong> mes talents au travail<br />

25. Il n y a pas de place pour la spiritualité dans mon travail<br />

26. Les valeurs spirituelles ne sont pas considérées comme importantes dans mon travail<br />

27. Je ne suis pas conscient(e) de ce qui a réellement du sens pour moi<br />

28. Ce que je suis en tant qu’être humain n’est pas considéré dans mon travail<br />

Facteur 5, partie 1 : la responsabilité personnelle<br />

Le facteur 5, la responsabilité personnelle, survient pour enrichir le concept de communauté.<br />

29. Je me sens responsable de mon développement personnel<br />

30. Je me sens personnellement responsable de mon comportement<br />

Facteur 6, partie 1 : des relations positives avec les autres individus<br />

A l’instar du facteur 5, les items du facteur 6 peuvent être considérés comme un additif venant<br />

compléter <strong>et</strong> développer le concept de la communauté.<br />

31. Je crois que les expériences de joie des autres sont le résultat de mon travail<br />

32. Mon travail crée des expériences de travail ayant du sens pour les autres<br />

33. Je fais une différence pour les gens avec lesquels je travaille<br />

Facteur 7, partie 1 : Contemplation<br />

La contemplation est associée au concept de la vie intérieure, <strong>et</strong> vient l’étoffer<br />

34. La méditation est une partie importante de ma vie<br />

35. La réflexion personnelle est une partie importante de ma vie<br />

Dans la partie 2, les individus décrivent leurs observations relatives à leur unité de travail <strong>et</strong> tentent<br />

d’expliciter dans quelle mesure c<strong>et</strong>te dernière converge avec leurs valeurs <strong>et</strong> leur procure un sens.<br />

C<strong>et</strong>te partie paraît moins exploitable que la première, car il est plus facile de qualifier ses attitudes<br />

personnelles que celles du groupe.<br />

Facteur 1, partie2 : la communauté de l’unité de travail<br />

Les items relatifs à ce facteur tentent d’expliciter dans quelle mesure, l’unité de travail favorise<br />

l’esprit communautaire <strong>et</strong> encourage l’employé à se développer <strong>et</strong> s’exprimer.<br />

1. Mon unité de travail immédiate se soucie de savoir si mon esprit est stimulé par mon<br />

travail<br />

1. Mon unité de travail immédiate me facilite l’emploi de mes dons <strong>et</strong> de mes talents au<br />

travail<br />

2. Mon unité de travail immédiate encourage les employés à développer de nouvelles<br />

compétences <strong>et</strong> aptitudes<br />

3. Mon unité de travail immédiate encourage la création d’une communauté<br />

4. Mon unité de travail immédiate prend en considération les responsabilités que j’ai envers<br />

ma famille<br />

5. Mon unité de travail immédiate se préoccupe des pauvres dans notre communauté<br />

6. Mon unité de travail immédiate se soucie de tous ses employés<br />

7. Dans mon unité de travail immédiate, les personnes ne sont pas poussées à apprendre <strong>et</strong><br />

à se développer (inversé)<br />

Facteur 2, partie2 : les valeurs positives de l’unité de travail<br />

Le facteur 2 mesure la perception de l’individu quant aux valeurs véhiculées par son unité de travail.<br />

8. Je me sens positif quant aux valeurs de mon unité de travail immédiate<br />

9. Mon unité de travail immédiate a une conscience<br />

10. Je me sens connecté avec les objectifs de mon unité de travail immédiate<br />

11. Mon unité de travail immédiate est impliquée<br />

12. Je me sens connecté avec la mission de mon unité de travail immédiate<br />

13. Je me sens positif quant à mon avenir avec mon unité de travail immédiate<br />

Dans la partie 3, les individus décrivent leurs observations, leurs perceptions <strong>et</strong> leurs attitudes visà-vis<br />

des valeurs de leur organisation. A l’instar de la partie 2, il semble plus difficile de cerner la<br />

spiritualité au niveau organisationnel qu’au niveau individuel.<br />

66 RIMHE, Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme<br />

n°8 - août/septembre/octobre 2013


Auteurs invités : La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise - Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

<strong>Jean</strong>-<strong>Yves</strong> <strong>DUYCK</strong> <strong>et</strong> <strong>Ikram</strong> <strong>MHENAOUI</strong><br />

Facteur 1 : partie 3 : les valeurs organisationnelles<br />

Le facteur 1 tente d’expliciter la perception de l’employé quant aux valeurs de son organisation ainsi<br />

que son degré d’implication dans la vie communautaire.<br />

1. L’organisation pour laquelle je travaille se soucie de savoir si mon esprit est stimulé par<br />

mon travail<br />

2. Je me sens positif quant aux valeurs de c<strong>et</strong>te organisation<br />

3. C<strong>et</strong>te organisation se préoccupe des pauvres dans notre communauté<br />

4. C<strong>et</strong>te organisation se soucie de tous ses employés<br />

5. C<strong>et</strong>te organisation a une conscience<br />

6. Je me sens connecté avec les objectifs de c<strong>et</strong>te organisation<br />

7. C<strong>et</strong>te organisation se préoccupe de la santé de ceux qui y travaillent<br />

Facteur 2, partie 3 : l’individu <strong>et</strong> l’organisation<br />

Ce facteur évalue la relation entre le salarié <strong>et</strong> son organisation.<br />

8. L’organisation pour laquelle je travaille facilite l’emploi de mes dons <strong>et</strong> de mes talents<br />

au travail<br />

9. C<strong>et</strong>te organisation pousse les employés à développer de nouvelles compétences <strong>et</strong><br />

aptitudes<br />

10. Je n’ai pas de rôle significatif à jouer dans c<strong>et</strong>te organisation (inversé)<br />

11. C<strong>et</strong>te organisation encourage la création d’une communauté<br />

12. Je me sens positif quant à mon avenir avec c<strong>et</strong>te organisation<br />

13. Dans c<strong>et</strong>te organisation, les personnes ne sont pas encouragées à apprendre <strong>et</strong> à se<br />

développer (inversé)<br />

Annexe 2 : le questionnaire de Mitroff <strong>et</strong> Denton (1999a) sur la spiritualité au travail<br />

Le sens <strong>et</strong> la mission au travail<br />

La première série de questions porte sur des renseignements d’ordre général.<br />

1. Sexe : homme/femme<br />

2. Race<br />

3. Statut marital : célibataire, marié, divorcé, veuf<br />

4. Nombre d’enfants<br />

5. Poste actuel<br />

6. Entreprise<br />

7. Nombre d’années au sein de c<strong>et</strong>te entreprise<br />

8. Nombre d’employés supervisés<br />

9. Etudes universitaires<br />

10. Etudes<br />

11. Le dernier diplôme obtenu<br />

12. La spécialité du baccalauréat<br />

13. Branche dans laquelle vous avez reçu votre dernier diplôme<br />

14. Lieu de naissance<br />

15. Age<br />

Les questions 16 <strong>et</strong> 17 se rapportent au sens du travail<br />

16. Qu’est-ce qui vous procure l’utilité <strong>et</strong> le sens les plus importants dans votre travail (choisissez<br />

uniquement les trois premiers)<br />

a. Etre associé à une bonne organisation<br />

a. Rendre service aux autres<br />

b. Rendre service à mon pays<br />

c. Rendre service aux futures générations<br />

d. Avoir de bons collègues<br />

e. Réaliser mon plein potentiel<br />

f. Produire des bons produits <strong>et</strong> services<br />

g. Etre associé à une organisation éthique<br />

h. Rendre service à ma communauté immédiate<br />

i. Rendre service au genre humain<br />

j. Gagner de l’argent<br />

k. Travail intéressant<br />

l. Etre innovant<br />

m. Rien<br />

RIMHE, Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme<br />

n°8 - août/septembre/octobre 2013<br />

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Auteurs invités : La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise - Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

<strong>Jean</strong>-<strong>Yves</strong> <strong>DUYCK</strong> <strong>et</strong> <strong>Ikram</strong> <strong>MHENAOUI</strong><br />

17. A quel degré votre travail contribue-t-il au sens général de votre vie <br />

Pas du tout 1 2 3 4 5 6 7 contribue énormément<br />

Les questions 18 <strong>et</strong> 19 cherchent à vérifier le niveau de stabilité du poste occupé<br />

18. A quel degré avez-vous peur de perdre votre poste<br />

Pas du tout 1 2 3 4 5 6 7 extrêmement peur<br />

19. M<strong>et</strong>tez un cercle autour du pourcentage correspondant à la réduction d’effectif qu’a effectué<br />

votre organisation ces 3 à 5 dernières années<br />

0 % 25 % 50 % 75 % 100 %<br />

La question 20 tente d’expliciter les valeurs véhiculées par l’individu <strong>et</strong> leur fréquence d’application au<br />

travail<br />

20.<br />

a. Citez brièvement les valeurs de base qui guident votre vie<br />

a. A quelle fréquence vous sentez vous obligé de comprom<strong>et</strong>tre vos valeurs de base pour des<br />

décisions jugées importantes dans votre travail<br />

Jamais forcé à comprom<strong>et</strong>tre 1 2 3 4 6 7 souvent forcé à comprom<strong>et</strong>tre<br />

La question 21 tente d’évaluer la perception que possède l’employé de son organisation<br />

21. M<strong>et</strong>tez un cercle autour des dimensions ci-dessous qui qualifient le mieux votre organisation,<br />

par exemple si votre organisation est plutôt « chaleureuse » que « froide », puis m<strong>et</strong>tez un<br />

cercle autour du nombre 1, 2 ou 3 en fonction du degré de « chaleureuse » de votre organisation<br />

Chaleureuse 1 2 3 4 5 6 7 froide<br />

Rigide 1 2 3 4 5 6 7 flexible<br />

Autocratique 1 2 3 4 5 6 7 démocratique<br />

Sensible 1 2 3 4 5 6 7 insensible<br />

Spirituelle 1 2 3 4 5 6 7 terre-à-terre<br />

Heureuse 1 2 3 4 5 6 7 triste<br />

Peu rentable 1 2 3 4 5 6 7 rentable<br />

Turbulente 1 2 3 4 5 6 7 calme<br />

Le profit d’abord 1 2 3 4 5 6 7 les gens d’abord<br />

Ethique 1 2 3 4 5 6 7 immorale<br />

Corrompue 1 2 3 4 5 6 7 saine<br />

Tolérante envers les minorités 1 2 3 4 5 6 7 Intolérante envers les minorités<br />

Stressante 1 2 3 4 5 6 7 peu stressante<br />

Tolère les homosexuels 1 2 3 4 5 6 7 ne tolère pas les homosexuels<br />

Les questions allant de 22 à 27 se rapportent à la religion. Elles tentent d’évaluer l’importance accordée<br />

à ce concept <strong>et</strong> d’expliciter sa différence avec la spiritualité à travers les définitions données par les<br />

répondants.<br />

22. Prière de noter votre affiliation religieuse, celle de vos parents <strong>et</strong> de votre époux (se)<br />

Mère : Père :<br />

Vous : Votre conjoint :<br />

23. A quelle fréquence vos parents assistent-ils aux services religieux <br />

Jamais très rarement 1 à 3 fois/an 1 à 6 fois/ an une fois/ mois 1 à 3 fois/semaine tous les jours<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

24. A quelle fréquence vous <strong>et</strong> votre épouse assistez-vous aux services religieux <br />

Jamais très rarement 1 à 3 fois/an 1 à 6 fois/ an une fois/ mois 1 à 3 fois/semaine tous les jours<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

25. A quelle fréquence priez-vous ou méditez-vous <br />

Jamais très rarement 1 à 3 fois/an 1 à 6 fois/ an une fois/ mois 1 à 3 fois/semaine tous les jours<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

26. Quel sens donnez-vous au terme de religion <br />

27. Quel sens donnez-vous au terme de spirituel <br />

68 RIMHE, Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme<br />

n°8 - août/septembre/octobre 2013


Auteurs invités : La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise - Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

<strong>Jean</strong>-<strong>Yves</strong> <strong>DUYCK</strong> <strong>et</strong> <strong>Ikram</strong> <strong>MHENAOUI</strong><br />

Les questions allant de 34 à 39 tentent d’évaluer la place accordée à la discussion autour de suj<strong>et</strong><br />

relevant de la spiritualité sur le lieu du travail.<br />

34. Quel rôle accordez-vous aux valeurs philosophiques générales au sein de votre lieu de travail <br />

Sans importance 1 2 3 4 5 6 7 importantes<br />

Un suj<strong>et</strong> de discussion 1 2 3 4 5 6 7 un suj<strong>et</strong> de discussion<br />

inapproprié au travail<br />

approprié au travail<br />

Devrait être traité 1 2 3 4 5 6 7 devrait être traité<br />

en dehors du travail<br />

au travail<br />

Pourquoi <br />

35. Quels procédés, recommanderiez-vous, le cas échéant, aux organisations afin de développer<br />

des discussions fructueuses autour du rôle de la spiritualité au travail (exemple : utilisation<br />

d’un animateur formé à l’extérieur, des exercices spécifiques à la construction d’équipes, <strong>et</strong>c.)<br />

36. Croyez-vous aux pouvoirs divins ou surnaturels <br />

N’y croit pas du tout 1 2 3 4 5 6 7 y croit<br />

fortement<br />

37. Avez-vous senti la présence d’une force divine ou surnaturelle dans votre lieu de travail <br />

Jamais 1 2 3 4 5 6 7 toujours<br />

Décrivez les situations lorsque vous avez eu l’expérience d’une force divine ou surnaturelle au travail <br />

38. Avez-vous déjà débattu de questions autour de la spiritualité avec vos collègues <br />

Jamais 1 2 3 4 5 6 7 toujours<br />

Quels suj<strong>et</strong>s avez-vous abordés <br />

39. Avez-vous déjà débattu des valeurs philosophiques générales avec vos collègues <br />

Jamais 1 2 3 4 5 6 7 toujours<br />

Quels suj<strong>et</strong>s avez-vous abordés <br />

Les questions allant de 40 à 44 tentent d’évaluer la fréquence des expériences de joie <strong>et</strong> de tristesse au<br />

travail<br />

40. Combien de fois avez-vous ressenti une joie ou une béatitude au travail <br />

Jamais 1 2 3 4 5 6 7 toujours<br />

Pourquoi En rappo rt avec quoi <br />

41. Combien de fois avez-vous eu une épiphanie, ou une forte expérience spirituelle au travail <br />

Jamais 1 2 3 4 5 6 7 toujours<br />

Pourquoi En rapport avec quoi <br />

42. Combien de fois vous êtes-vous senti déprimé à cause de la nature de votre travail <strong>et</strong>/ou de<br />

votre organisation <br />

Jamais 1 2 3 4 5 6 7 toujours<br />

Pourquoi En rapport avec quoi <br />

43. Combien de fois avez-vous eu envie de pleurer au travail <br />

Jamais 1 2 3 4 5 6 7 toujours<br />

Pourquoi En rapport avec quoi <br />

44. Qu’est ce qui vous perm<strong>et</strong> de tenir dans les moments difficiles au travail <br />

Ces questions s’interrogent sur les parties du Moi qu’amènent les employés dans leur travail <strong>et</strong> à quel<br />

degré<br />

45.<br />

a. Combien de votre personne êtes-vous en mesure d’exprimer au travail <br />

Très peu de ma personne 1 2 3 4 5 6 7 toute ma personne<br />

a. Combien de votre créativité êtes-vous en mesure d’exprimer au travail <br />

Aucune 1 2 3 4 5 6 7 totalement<br />

b. Combien de vos sentiments êtes-vous en mesure d’exprimer au travail <br />

Aucun 1 2 3 4 5 6 7 totalement<br />

c. Combien de votre esprit êtes-vous en mesure d’exprimer au travail <br />

Aucun 1 2 3 4 5 6 7 totalement<br />

d. Combien de votre intelligence êtes-vous en mesure d’exprimer au travail <br />

Aucune 1 2 3 4 5 6 7 totalement<br />

e. Combien de votre humour êtes-vous en mesure d’exprimer au travail <br />

Aucun 1 2 3 4 5 6 7 totalement<br />

RIMHE, Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme<br />

n°8 - août/septembre/octobre 2013<br />

69


Auteurs invités : La spiritualité <strong>et</strong> l’entreprise - Principaux concepts <strong>et</strong> outils de mesure<br />

<strong>Jean</strong>-<strong>Yves</strong> <strong>DUYCK</strong> <strong>et</strong> <strong>Ikram</strong> <strong>MHENAOUI</strong><br />

La question 46 se rapporte à la fréquence des prières sur le lieu de travail <strong>et</strong> à ses raisons<br />

46. Combien de fois priez-vous ou méditez-vous au travail<br />

Jamais très rarement 1 à 3 fois/an 1 à 6 fois/ an une fois/ mois 1 à 3 fois/semaine tous les jours<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Pour quelle raison, le cas échéant, priez-vous (cochez les réponses possibles dans c<strong>et</strong>te liste)<br />

a. Pour m’aider à passer la journée<br />

a. Pour me renouveler<br />

b. Pour surmonter l’ennui<br />

c. Afin d’exister au sein d’une société en dysfonctionnement<br />

d. Afin de me préparer aux situations difficiles<br />

e. Pour les collègues qui vivent des moments difficiles<br />

f. Pour être guidé dans les situations difficiles<br />

g. Pour remédier au sentiment de solitude<br />

h. Pour lutter contre les attaques dirigées à l’égard de mon estime<br />

i. Pour faire face à un patron en colère<br />

j. Pour faire face à des collègues en colère<br />

k. Pour remercier quelque chose de bien qui s’est produit<br />

l. Pour faire face à une perte personnelle difficile<br />

m. Autres<br />

Les questions allant de 47 à 50 évaluent les valeurs positives véhiculées par l’organisation ainsi que son<br />

implication communautaire<br />

47. Quelles sont les actions accomplies par votre organisation <strong>et</strong> dont vous êtes le plus fier <br />

48. Quelles sont les actions accomplies par votre organisation <strong>et</strong> dont vous avez le plus honte <br />

49. Citez, le cas échéant, une organisation que vous considérez comme un modèle dans le<br />

développement des valeurs spirituelles au travail<br />

50. Combien de programmes ci-dessous, font partie de votre organisation <br />

a. Programme en douze étapes<br />

a. Bien-être des groupes<br />

b. Programmes de santé<br />

c. Programme d’élévation de la conscience<br />

d. Conseil familial<br />

e. Services communautaires aux frais de l’organisation<br />

f. Horaires flexibles<br />

g. Groupes de méditation<br />

h. Programme pour la gestion de stress<br />

i. Conseils psychologiques<br />

j. Psychothérapie<br />

k. Dépistage obligatoire des drogues<br />

l. Programme de diversification<br />

m. Groupes de prière<br />

n. autres<br />

70 RIMHE, Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme<br />

n°8 - août/septembre/octobre 2013

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