Une Pastorale des Santons de Provence - Queloudilam année 2012
Une Pastorale des Santons de Provence - Queloudilam année 2012
Une Pastorale des Santons de Provence - Queloudilam année 2012
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<strong>Une</strong> <strong>Pastorale</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Santons</strong> <strong>de</strong> <strong>Provence</strong><br />
Ange Boufarou<br />
Marie santon<br />
Marie<br />
Joseph santon<br />
Joseph<br />
Berger santon<br />
Villageoise santon<br />
L'enfant<br />
Le bœuf<br />
L'âne<br />
anges enfants<br />
anges adultes<br />
Le meunier<br />
Le gendarme<br />
La boumianne<br />
La poissonnière<br />
Pistachié<br />
L'aveugle<br />
Le berger<br />
Rousti<strong>de</strong><br />
Mireille<br />
Vincent<br />
Le ravi<br />
Gaspard<br />
Melchior<br />
Balthazar<br />
Figurants<br />
Noëlle Jacquelin (LN)<br />
Célia CUENNET (CEB)<br />
Gabrièle Cubillé (CEB)<br />
Nathan Rebiscoul (CEB)<br />
Emmanuel Michalon (LN)<br />
Théo Rollin (CEB)<br />
Maria Veber (CEB)<br />
Marie Nimsgern (CEB)<br />
David Decombret (CEB)<br />
Aurore Alcoléi (CEB)<br />
Lilas Berruyer (CEB)<br />
Alix Dumolard (CEB)<br />
Camille Cucarollo (CEB)<br />
Eloi Gautheron (CEB)<br />
Lorène Larroze (CEB)<br />
Catherine Douillet (QLDL)<br />
Janique Poirier (QLDL)<br />
Clau<strong>de</strong> Terraz (QLDL)<br />
Jean-Pierre Borini (QLDL)<br />
Patricia Béatrix (QLDL)<br />
Julie Jarrand (CEB)<br />
Pascal Guéguéniat (QLDL)<br />
Mau<strong>de</strong> Desbrières (via Alain)<br />
Denis Grangeat (CEB)<br />
Gérald Aribert (via lettre init. Verc.)<br />
Albane Michalon (QLDL)<br />
Thibault Pellerin (CEB)<br />
Etienne Guillemain (via CEB)<br />
Nathalie Dulout (via CEB)<br />
Karan Guéguéniat (via Alain)<br />
Lorraine Agofroy (via lettre init. Verc.)<br />
Chantal Peysson (Via CEB)<br />
Dominique Traynard<br />
Michel Soulier (via QLDL)<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
1
Image début<br />
<strong>Une</strong> crèche « miniature » statique, 6 personnages (4 enfants + bœuf et âne adultes), est en<br />
place. Léger éclairage sur la crèche, salle dans la pénombre.<br />
<strong>Une</strong> enfant joue avec une boite en carton. Elle déballe <strong><strong>de</strong>s</strong> santons, les installe <strong>de</strong> plusieurs<br />
façons. L’image <strong>de</strong> la crèche change plusieurs fois sur un signal interne <strong>de</strong> Marie.<br />
Tous les acteurs sont stationnés sur (à Villard) ou sous (à Méaudre) la tribune, dans le couloir à<br />
St Marc (Grenoble).<br />
Entrée du public.<br />
Sur la fin <strong>de</strong> l’entrée du public l’enfant remballe ses santons puis se met à chanter.<br />
Le Noël <strong><strong>de</strong>s</strong> santons solo (Chœur en Balla<strong><strong>de</strong>s</strong>)<br />
Dans une boîte en carton sommeillent les petits santons<br />
Le berger, le rémouleur et l'enfant Jésus ré<strong>de</strong>mpteur<br />
Le Ravi qui le vit est toujours ravi.<br />
Les moutons en coton sont serrés au fond<br />
Un soir alors paraît l'étoile d'or<br />
Et tous les petits santons quittent la boîte <strong>de</strong> carton<br />
Naïvement, dévotement, ils vont à Dieu porter leurs vœux<br />
Et leur chant est touchant.<br />
Noël, joyeux Noël, Noël joyeux <strong>de</strong> la <strong>Provence</strong><br />
Pendant le chant, les villageois se placent dans la chapelle <strong>de</strong> gauche, les bergers au fond dans<br />
l’allée centrale, les anges en tribune.<br />
Noir salle, puis noir scène. Les personnages <strong>de</strong> la crèche disparaissent sauf le bœuf et l’âne.<br />
Boufarou entre. Lumière sur lui.<br />
∆ texte<br />
0:30<br />
Cumul<br />
texte<br />
0 : 30<br />
0 : 15<br />
0 : 45<br />
Boufarou – Moi, je suis l’ange Boufarou. Ils m’ont appelé comme ça à cause <strong><strong>de</strong>s</strong> grosses joues<br />
que j’ai fini par attraper à force <strong>de</strong> jouer <strong>de</strong> la trompette chaque fois que le bon Dieu est content.<br />
Et cette nuit là, jamais il n’avait été aussi content <strong>de</strong> sa vie le bon Dieu. Il allait être papa d’un<br />
moment à l’autre. Et moi, jamais je n’avais soufflé aussi fort dans mon instrument.<br />
Trompette<br />
Boufarou - Je vais vous dire comment ça c’est passé, parce que, <strong>de</strong> l’endroit où j’étais, c’est tout<br />
<strong>de</strong> même moi qui ai le mieux vu les choses. Les bergers, également. Ils étaient là les premiers,<br />
alentour. On les entendait veiller, et chanter.<br />
Tabortuznel : Chant du soir hongrois, en français (Chœur en Balla<strong><strong>de</strong>s</strong>)<br />
Comme un murmure loin sur la plaine<br />
Souffle le vent venant <strong><strong>de</strong>s</strong> montagnes<br />
Mais auprès du grand feu, rouge braise<br />
Tout repose dans le rêve, dans le calme.<br />
Lorsque le vent s’apaise vers l’aube<br />
Tinte la cloche aux toits du village<br />
Et longtemps encore sonne, bim bam, bim bam<br />
Sa chanson au cœur <strong>de</strong> l’homme, bim bam, bim bam.<br />
Vincent enlève sa cape et rejoint le groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> villageois où il commence à courtiser Mireille.<br />
La poissonnière et l’aveugle enlèvent leurs capes et rejoignent le groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> villageois.<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
2
1:05<br />
1:50<br />
Boufarou - C’était le 24 décembre, il faisait mistral et les habitants <strong>de</strong> Bethléem s’étaient mis au<br />
lit <strong>de</strong> bonne heure. Et ils avaient ramené leur couverture au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> leur tête pour ne pas<br />
entendre souffler le vent. Le mistral, qui est un ami du bon Dieu, avait chassé les nuages à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
milliers <strong>de</strong> kilomètres, pour que le ciel soit tout propre et tout brillant d’étoiles pour la naissance<br />
du petit. Ça partait d’un bon sentiment, mais ça avait baissé la température. J’avais juste mes<br />
ailes pour me mettre à l’abri, et je commençais à me faire du mauvais sang. Je me penchais <strong>de</strong><br />
tous les côtés.<br />
Enfin, je les ai aperçus, les pauvres, ils faisaient peine à voir. S t Joseph marchait <strong>de</strong>vant, la barbe<br />
secouée par le mistral comme une bannière. Il essayait <strong>de</strong> couper le vent à la S te Vierge avec ses<br />
larges épaules.<br />
Entrée par l’allée centrale <strong>de</strong> Marie soutenue par Joseph qui porte une lanterne.<br />
0:45<br />
2:35<br />
0:25<br />
3:00<br />
0:35<br />
3:35<br />
0:40<br />
4:15<br />
Joseph - Quelle misère ! Pas d’argent, pas <strong>de</strong> maison, et une femme qui va accoucher en pleine<br />
nuit…<br />
Marie - Je n’en peux plus.<br />
Joseph - Oh, allons, encore un petit effort ! Tiens, je vois un cabanon là, tout près.<br />
Marie - Personne ne veut <strong>de</strong> nous.<br />
Joseph - Eh, les riches peut-être, mais ici ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> pauvres. Ils nous feront bien une petite<br />
place.<br />
Marie - Donne moi ton bras.<br />
Joseph - Attends, là, bouge pas, nous sommes arrivés. Hé ho ! Il y a quelqu’un Oh, ils<br />
dorment, les pauvres. Ça m’ennuie <strong>de</strong> les réveiller, mais je ne peux pas faire autrement. Hé ho !<br />
Hé ho !<br />
Boufarou - Vous avez entendu S t Joseph Il n’y a pas plus brave que cet homme, il n’aime pas<br />
déranger les gens, et même, quand il s’est aperçu que le cabanon était une étable, il a eu un peu<br />
honte <strong>de</strong> déranger le bœuf et l’âne. Bien sûr, ça n’était que <strong><strong>de</strong>s</strong> bêtes, mais elles avaient travaillé<br />
dur toute la journée et elles avaient le droit <strong>de</strong> dormir comme tout le mon<strong>de</strong>.<br />
Joseph - Heu, excusez-nous <strong>de</strong> vous déranger.<br />
Boufarou - Le Bœuf et l’Ane, qu’on avait tirés du premier sommeil, ont failli se mettre en colère.<br />
Mais quand ils ont vu la jolie S te Vierge toute pâle, toute mourante, et S t Joseph avec ses grosses<br />
mains ru<strong><strong>de</strong>s</strong> et calleuses <strong>de</strong> travailleur, ils ont eu honte et sont <strong>de</strong>venus tout gentils, tout pleins<br />
d’amitié.<br />
L’Ane – Ne restez pas <strong>de</strong>hors !<br />
Le Bœuf - Venez vite au chaud.<br />
L’Ane - Vous avez <strong>de</strong> la chance, on a changé la paille, juste ce matin.<br />
Le Bœuf - Si on avait su que vous veniez, on aurait mis un peu d’ordre.<br />
Boufarou - S t Joseph avait l’âme si simple, qu’il ne s’était pas étonné que les animaux parlent<br />
avec l’accent. Et puis il avait trop <strong>de</strong> soucis en tête pour attacher <strong>de</strong> l’importance à ces détails<br />
parce que, la S te Vierge, elle, elle venait d’entrer dans les douleurs.<br />
Joseph – Oh ! Mais c’est terrible ! Oh ! Mais qu’est-ce qu’il faut faire Moi, je ne sais pas.<br />
L’Ane – Eh ! Moi non plus, je ne suis qu’un âne.<br />
Le Bœuf - On voudrait bien pouvoir vous ai<strong>de</strong>r mais... on n’est bon à rien.<br />
Joseph - Mon Dieu, donnez moi vite un coup <strong>de</strong> main ! Ah ! Avec ces <strong>de</strong>ux santons, comment<br />
voulez-vous que je m’en tire <br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
3
0:15<br />
4:30<br />
Boufarou - Il était presque minuit. Je me suis approché du fenestron. Ce que j’ai vu et ce que j’ai<br />
entendu, ça parait pas croyable, et c’est pourtant la franche vérité.<br />
Marie s’allonge <strong>de</strong>rrière une botte <strong>de</strong> paille, aidée par Joseph, pour accoucher.<br />
Douce nuit. (Que Lou Di Lam)<br />
<strong>Une</strong> fois bouche fermée puis :<br />
1. Douce nuit, sainte nuit! Dans les cieux l'astre luit.<br />
Le mystère annoncé s'accomplit.<br />
Cet enfant sur la paille endormi,<br />
C'est l'amour infini !<br />
Boufarou - Et le petit est né.<br />
Joseph le présente au public, emmailloté, Marie s’assoit.<br />
Il n’a pas poussé un cri, il est né avec le sourire. La S te Vierge, elle souriait aussi. Le Bœuf, l’Ane<br />
et S t Joseph poussaient <strong><strong>de</strong>s</strong> larmes grosses comme <strong><strong>de</strong>s</strong> olives. Alors S t Joseph a dit <strong><strong>de</strong>s</strong> mots<br />
qui lui venaient du fond du cœur et que jamais personne ne lui avait appris. Et l’Ane et le Bœuf,<br />
qui étaient encore moins savants que lui, répondaient à tour <strong>de</strong> rôle.<br />
Joseph - Je vous salue Marie, pleine <strong>de</strong> grâce.<br />
Le Bœuf - Le seigneur est avec vous.<br />
L’Ane - Vous êtes bénie entre toutes les femmes.<br />
Joseph - Et le petit Jésus, le fruit <strong>de</strong> vos entrailles, il est béni.<br />
Le Bœuf - S te Marie, bonne mère <strong>de</strong> Dieu,<br />
L’Ane - Priez pour nous pauvres pêcheurs,<br />
Joseph - Maintenant, et à l’heure <strong>de</strong> notre mort.<br />
L’Ane, le Bœuf, Joseph - Ainsi soit-il !<br />
1:05<br />
5:35<br />
Boufarou - Moi, je suis monté dans le ciel, aussi haut, aussi vite que j’ai pu, pour annoncer la<br />
bonne nouvelle au mon<strong>de</strong> ; et j’ai soufflé dans ma trompette à m’en faire péter les veines du cou.<br />
Trompette<br />
Plein feu dans la salle<br />
Les anges dans nos campagnes (refrain à 2 voix égales par les anges <strong>de</strong>puis la tribune, puis<br />
QLDL, puis acteurs, puis foule. Couplets : Que Lou Di Lam)<br />
Gloria in excelsis Deo !<br />
1. Les anges dans nos campagnes ont entonné l'hymne <strong><strong>de</strong>s</strong> cieux,<br />
Et l'écho <strong>de</strong> nos montagnes redit ce chant mélodieux :…<br />
2. Ils annoncent la naissance du Fils promis par Gabriel<br />
Et pleins <strong>de</strong> reconnaissance chantent leur joie au Dieu du Ciel ! …<br />
3. Bergers, quittez vos retraites, unissez vous à leurs concerts,<br />
Et que vos tendres musettes fassent retentir les airs ! …<br />
0:30<br />
6:05<br />
Boufarou - Alors le mistral s’est arrêté d’un coup. Je crois que j’avais réussi à le faire taire. Les<br />
gens se sont assis sur leur lit en se frottant les yeux et en disant : « Eh ! Quès aco Et qu’est ce<br />
qui nous arrive ». Alors mes collègues les anges, ceux qui ont la voix douce, leur ont chanté<br />
une petite chanson pour qu’ils ne s’effrayent pas, pour qu’ils ne s’imaginent pas que c’était la fin<br />
du mon<strong>de</strong> juste le jour où le mon<strong>de</strong> venait <strong>de</strong> naître.<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
4
Pâtres vaguant dans les montagnes. (Que Lou Di Lam)<br />
1. Pâtres vaguant dans les montagnes, et qui gar<strong>de</strong>z là vos troupeaux,<br />
ou les suivez dans les campagnes, ou les menez sur les coteaux,<br />
Accourez tous, je vous convie, pour adorer le fruit <strong>de</strong> vie (bis)<br />
2.Quel hymne frappe nos oreilles, quelle clarté rayonne aux cieux <br />
D'où viennent toutes ces merveilles Il faut sitôt quitter ces lieux;<br />
Pour avertir en diligence, tous les bergers <strong>de</strong> ses hameaux,<br />
Qu'ils viennent tous sans négligence, et laissent là tous leurs troupeaux.<br />
3.Pâtres vaguant dans les montagnes, et qui gar<strong>de</strong>z là vos troupeaux,<br />
ou les suivez dans les campagnes, ou les menez sur les coteaux,<br />
Accourez tous, je vous convie, pour adorer le fruit <strong>de</strong> vie. (bis)<br />
4.L'enfantelet qui vient <strong>de</strong> naître, est fils du dieu qui règne au ciel,<br />
Apportons lui la fleur champêtre, et quelque beau rayon <strong>de</strong> miel;<br />
puis dans l'étable, s'il sommeille, tous <strong>de</strong>vant lui courbant nos fronts,<br />
bien doucement, sans qu'il s'éveille, nos plus beaux airs nous jouerons.<br />
5.Pâtres vaguant dans les montagnes, et qui gar<strong>de</strong>z là vos troupeaux,<br />
ou les suivez dans les campagnes, ou les menez sur les coteaux,<br />
Accourez tous, je vous convie, pour adorer le fruit <strong>de</strong> vie. (bis)<br />
0;55<br />
7:00<br />
1:00<br />
8:00<br />
Boufarou - Et alors, j’ai plus su où donner <strong>de</strong> la tête, parce qu’à partir <strong>de</strong> ce moment là, les<br />
miracles se sont succédés à une allure extraordinaire.<br />
Le premier miracle, il est tombé sur le meunier. C’était le plus feignant <strong>de</strong> tout Bethléem. Sous<br />
prétexte que sa femme était partie avec un Espagnol, il refusait <strong>de</strong> moudre la farine. On était en<br />
décembre et le blé <strong>de</strong> la saison s’entassait toujours dans son grenier. Il passait ses journées à<br />
boire du pastis, et la nuit, pour que les ailes <strong>de</strong> son moulin ne le dérangent pas, il les attachait<br />
avec <strong><strong>de</strong>s</strong> cor<strong><strong>de</strong>s</strong> grosses comme <strong><strong>de</strong>s</strong> troncs d’arbres.<br />
Le Meunier - Je ne sais pas ce qui me prend, mais il me semble que j’ai envie <strong>de</strong> travailler… Où<br />
il est, ce divin petit Je vais lui porter un sac tout <strong>de</strong> suite… <strong>de</strong>ux sacs !… non, trois !<br />
Boufarou - Entre nous soit dit, pour le Bon Dieu, faire marcher un moulin, même sans mistral,<br />
c’est un jeu d’enfant… Mais faire sortir du lit ce grand feignant <strong>de</strong> meunier et lui faire parcourir la<br />
campagne avec un sac <strong>de</strong> cent kilos sur la tête et un <strong>de</strong> cinquante sous chaque bras, c’est peutêtre<br />
le plus grand miracle qu’il ait jamais fait !<br />
Le miracle <strong>de</strong> la Boumiane et du Gendarme, et bien, il n'était pas commo<strong>de</strong> à réussir... La<br />
Boumiane, son métier, c’est <strong>de</strong> voler <strong><strong>de</strong>s</strong> poules ; le Gendarme, lui, son métier, c’est d’arrêter les<br />
boumians. Ça faisait vingt ans qu’ils se couraient après !<br />
Le Gendarme – Ha ha ha ha !<br />
La Boumiane – Eh ! Oh ! Je suis sûr que vous avez envie <strong>de</strong> me remettre en liberté.<br />
Le Gendarme – Et pourquoi que j’aurais envie <strong>de</strong> ça, hé <br />
La Boumiane - Parce que moi, c’est un peu la même chose : la poule, j’ai envie <strong>de</strong> la rendre à<br />
son propriétaire !…<br />
Faisons réjouissance (Que Lou Di Lam soprani et alti à l’unisson + percussion, Alain)<br />
1. Faisons réjouissance, rions, chantons, dansons,<br />
car voici la naissance que tout le mon<strong>de</strong> attend<br />
Un prince est né sur terre qui vient finir les guerres,<br />
Et turlu turlutu, sans lui étions perdus.<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
5
Boufarou - Vous avez remarqué, mes collègues ont changé <strong>de</strong> répertoire, mais quoi qu’ils<br />
chantent ça fait toujours le même effet. Ça réveille dans le cœur <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes <strong><strong>de</strong>s</strong> choses qu’ils<br />
ne soupçonnaient pas, qu’ils avaient oubliées. Même ce poltron <strong>de</strong> Pistachié, même sa femme,<br />
la Poissonnière, ils se sont sentis soudain bizarre, comme s’ils étaient en train <strong>de</strong> changer <strong>de</strong><br />
peau.<br />
1:00<br />
9:00<br />
La Poissonnière - J’ai <strong><strong>de</strong>s</strong> cauchemars. Le poisson que je vais leur vendre <strong>de</strong>main, ça fait plus<br />
<strong>de</strong> huit jours que je l’ai.<br />
Pistachié - Qu’est-ce que ça peut te faire, puisque c’est pas toi qui le manges <br />
La Poissonnière surprise – Mais…Viens voir, vite… Regar<strong>de</strong> ces rascasses : on les dirait<br />
vivantes ! Comme elles ont l’œil clair !<br />
Pistachié - Oh ! Alors ce serait vrai que ce niston, c’est le Bon Dieu qui nous l’envoie <br />
Boufarou - Les miracles <strong>de</strong> cette nuit, je vais vous en raconter d’autres. C’est qu’il y en a eu tant!<br />
Allons ma voisine (Que Lou Di Lam)<br />
1. Allons, ma voisine, minuit est sonné !<br />
Vitement, qu'on s'achemine, le petit Jésus est né.<br />
2. J'ai peur qu'on nous vole, je crains les filous,<br />
Porter aussi mon obole me serait pourtant bien doux,<br />
3. En voulez vous être, aimable Robin <br />
Répon<strong>de</strong>z par la fenêtre, car il est encor matin,<br />
4. Je mourrais d'envie d'aller avec vous,<br />
N'eut été la maladie qui tient au lit mon fillou,<br />
5. Allons à la crèche, le jour est venu.<br />
Il est temps, qu'on se dépêche vers le tout petit Jésus.<br />
0:10<br />
9:10<br />
1:00<br />
10:10<br />
0:30<br />
10:40<br />
Boufarou - Et pendant ce temps, tous les habitants <strong>de</strong> Bethléem se sont rassemblés sur la<br />
place. Ils avaient mis leurs habits du dimanche, ils avaient <strong><strong>de</strong>s</strong> ca<strong>de</strong>aux pleins les charretons, et<br />
ils brandissaient <strong><strong>de</strong>s</strong> chan<strong>de</strong>lles.<br />
Vincent et Mireille se sauvent.<br />
Mais la bonne nouvelle et la jolie musique n’avaient aucun effet sur Rousti<strong>de</strong>. Lui, il avait mis à la<br />
porte S t Joseph et la S te Vierge. Mais sa fille, Mireille, il n’y avait pas plus gentil, ni plus joli.<br />
Jamais Rousti<strong>de</strong> ne la donnerait à marier à un pauvre. Mais c’est que Mireille, ce soir-là, était<br />
partie <strong>de</strong> chez elle pour ne jamais plus revenir.<br />
Rousti<strong>de</strong> – parcourant la campagne en criant « Mireille ! Mireille ! Mireille ! »<br />
Vincent - Je ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rais pas mieux que <strong>de</strong> te mener <strong>de</strong>vant le maire.<br />
Mireille - Mène-moi d’abord voir ce petit bébé qui vient <strong>de</strong> naître !<br />
Vincent - Je te mènerai où tu voudras, mais entre nous soit dit, les femmes, c’est un peu difficile<br />
à comprendre…<br />
Boufarou - Il n'y en avait qu’un qui dormait : c’était le Ravi. Ça n’était pas parce qu’il avait le<br />
sommeil profond, mais que ce soit le jour ou la nuit, il était jamais complètement réveillé. Le jour,<br />
il restait à sa fenêtre, les bras en l’air, en regardant les gens, le ciel, les bêtes, les fleurs.<br />
Le Ravi - Que le mon<strong>de</strong> est joli ! C'est pas possible qu'il soit aussi joli !<br />
Les bras levés, il vient se mêler à la foule et aperçoit un personnage triste sous un porche.<br />
Le Ravi - Qu'est ce que tu as, toi, à ne pas être heureux <br />
0:25<br />
11:05<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
6
0: 50<br />
11:10<br />
L'Aveugle - Moi, je suis l’Aveugle.<br />
Le Ravi – Mais, il faut que tu sois heureux quand même, un jour comme aujourd'hui ! Viens avec<br />
moi, je te raconterai tout, je te dirai comment ça se passe. Et fais-moi confiance, j'ai <strong>de</strong><br />
l'imagination. Comme je te le dirai, moi, ce sera encore plus vrai que nature.<br />
Il prend l'Aveugle par le bras. Les personnages hésitent, et se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'un à l'autre :<br />
« mais, où qu’il est, ce petit… »<br />
Trompette<br />
Boufarou : Vous n'avez qu'à me suivre !<br />
Les villageois se mettent en marche <strong>de</strong>rrière Boufarou. Ils rejoignent le fond par une allée<br />
latérale et reviennent par l’allée centrale. Les anges enfants se groupent autour <strong>de</strong> Boufarou à<br />
son passage au fond.<br />
Y’a bien <strong><strong>de</strong>s</strong> gens (Que Lou Di Lam, en marche)<br />
1. Y'a bien <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui font pèlerinage,<br />
Y'a bien <strong><strong>de</strong>s</strong> gens qui vont à Bethléem,<br />
J'y veux aller j'ai assez <strong>de</strong> courage<br />
J'y veux aller si je peux cheminer.<br />
La jambe me fait mal, boute selle, boute selle,<br />
La jambe me fait mal boute selle à mon cheval !<br />
2. Tous les bergers qui sont sur la montagne,<br />
Tous les bergers ont vu un messager,<br />
Qui a crié : mettez vous en campagne<br />
Qui a crié : le fils <strong>de</strong> Dieu est né.<br />
3. En ce temps là les fièvres sont mauvaises,<br />
En ce temps là la fièvre vous abat.<br />
J'ai enduré une fièvre quartaine<br />
J'ai enduré mais n'en suis pas fâché.<br />
4. Quand j'aurai vu le Fils <strong>de</strong> Dieu le Père,<br />
Quand j'aurai vu le Sauveur attendu,<br />
Et quand j'aurai félicité sa Mère<br />
Et quand j'aurai fait tout ce que <strong>de</strong>vais,<br />
Je n'aurai plus <strong>de</strong> mal. Boute selle, boute selle,<br />
Je n'aurai plus <strong>de</strong> mal boute selle à mon cheval !<br />
Continuer le chant bouche fermée <strong>de</strong>crescendo jusqu’à l’intervention <strong>de</strong> Marie.<br />
1:05<br />
12:15<br />
Boufarou - Si vous permettez, filons <strong>de</strong>vant pour voir ce qui se passe dans la crèche.<br />
Pendant qu’il parle, les anges enfants vont se placer dans le chœur. Les acteurs non chanteurs<br />
et QLDL se groupent dans la chapelle à droite du chœur (côté cour) en passant par l’allée <strong>de</strong><br />
traverse.<br />
Mais n'oubliez pas <strong>de</strong> prendre vos par<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, parce qu'on y gèle dans cette étable ! S t Joseph se<br />
fait un mauvais sang terrible.<br />
Marie - Ses petites mains sont toutes froi<strong><strong>de</strong>s</strong>. Il a le bout du nez gelé.<br />
Le Bœuf - Ne craignez rien ! Vous voyez, je m'allonge à côté <strong>de</strong> lui, et mon collègue aussi. Allez,<br />
dépêche-toi ! Comme ça, il est déjà un peu protégé contre le courant d'air.<br />
Joseph - Ah, mais ça ne suffira pas pour le réchauffer.<br />
Le Bœuf - Et va savoir ! Nous les bêtes, pendant l'hiver, il nous pousse du poil, et on conserve le<br />
chaud au <strong>de</strong>dans <strong>de</strong> nous. Evi<strong>de</strong>mment, il vaudrait mieux une bonne cheminée avec un grand<br />
feu <strong>de</strong> bois. Mais tout ce qu'on peut lui donner, c'est notre chaleur.<br />
Marie - Vous êtes les plus braves, mon fils ne vous oubliera pas.<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
7
Entre le bœuf et l’âne gris (Que Lou Di Lam)<br />
1. Entre le bœuf et l'âne gris, dors, dors, dors le petit fils,<br />
mille anges divins, mille séraphins volent alentour <strong>de</strong> ce grand dieu d'amour. Dors!<br />
2. Entre les roses et les lys, …<br />
3. Entre les pastoureaux jolis, …<br />
0:35<br />
12:50<br />
Boufarou - Vous me direz que le bon Dieu, il n'y avait rien <strong>de</strong> plus facile pour lui que d'envoyer le<br />
beau temps : un 24 décembre sous ce climat, ça n'aurait étonné personne. Mais il fallait d'abord<br />
accomplir les écritures. Dites-vous bien une fois pour toutes qu'il sait ce qu'il fait le bon Dieu. Son<br />
petit, c'était pas un fils <strong>de</strong> famille, il fallait qu'il soit élevé à la dure, qu'il apprenne les difficultés <strong>de</strong><br />
la vie.<br />
Laissez paître vos bêtes (Que Lou Di Lam)<br />
Les jeunes bergers arrivent en farandole sur le chant et prennent leur place autour <strong>de</strong> la crèche.<br />
1. Laissez paître vos bêtes, pastoureaux par monts et par vaux,<br />
Laissez paître vos bêtes et allons chanter Nau.<br />
J'ai ouï chanter le rossignol qui chantait un chant si nouveau,<br />
Si haut, si beau, si résonneau.<br />
Il m'y rompait la tête, tant il chantait et flageolait<br />
A donc pris ma houlette pour aller voir Naulet.<br />
2. Laissez paître vos bêtes, pastoureaux par monts et par vaux,<br />
Laissez paître vos bêtes et allons chanter Nau.<br />
Nous dîmes tous une chanson, les autres en vinrent au son,<br />
Chacun prenant son compagnon.<br />
Je prendrai Guillaumette, Margot tu prendras gros Guillot,<br />
Qui prendra Péronnelle Ce sera Talebot.<br />
3. Laissez paître vos bêtes Pastoureaux par monts et par vaux,<br />
Laissez paître vos bêtes et allons chanter Nau.<br />
Ne chantons plus, nous tardons trop. Pensons d'aller courir le trot<br />
Viens-tu Margot J'attends Guillot.<br />
J'ai rompu ma courette. Il faut remmancher mon sabot<br />
Or tiens cette aiguillette, elle y servira trop.<br />
4. Laissez paître vos bêtes Pastoureaux par monts et par vaux,<br />
Laissez paître vos bêtes Et allons chanter Nau.<br />
Le Ravi arrive dans le chœur en guidant l'Aveugle.<br />
Le Ravi – Eh ! J’en ai vu <strong><strong>de</strong>s</strong> jolis petits nistons, mais <strong><strong>de</strong>s</strong> jolis petits nistons comme ce joli petit<br />
niston là, je ne croyais pas que ça pouvait exister !<br />
0:35<br />
13:25<br />
Boufarou - Et il avait raison ce <strong>de</strong>mi-fada ! Parce que moi non plus, je n'avais pas encore vu le<br />
petit Jésus, et ça m'en a coupé les ailes. Et tous les gens qui étaient là, ils étaient tout envahis<br />
par la surprise et par la joie. Alors les femmes, avec leurs plus jolies voix, se sont mises à<br />
chanter.<br />
Tout le mon<strong>de</strong>, sauf les chanteuses (Dors ma colombe), pose son ca<strong>de</strong>au et se met en place<br />
dans le chœur à partir <strong>de</strong> «Et il avait raison…» et pendant le chant qui suit.<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
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Dors ma colombe (Quelques femmes <strong>de</strong> Que Lou Di Lam <strong>de</strong>puis la chapelle <strong>de</strong> droite/côté cour)<br />
« Dors ma colombe, dors, le soir tombe »<br />
chante la Vierge à l'enfant Dieu.<br />
Dors, moi je veille. Quand on sommeille<br />
on voit s'ouvrir le grand ciel bleu.<br />
Chantez beaux anges, bercez l'enfant<br />
qui dans ses langes rit en rêvant.<br />
Dors, il fait sombre, à travers l’ombre<br />
Souffle un grand vent qui bât le toit.<br />
Dors tout <strong>de</strong> même, Jésus que j’aime,<br />
L’âne et le bœuf sont près <strong>de</strong> toi.<br />
Chantez beaux anges, chantez en chœur<br />
Dans vos louanges l’enfant vainqueur.<br />
Les chanteuses se mettent en place, puis extinction <strong>de</strong> la salle.<br />
0:35<br />
14:00<br />
Boufarou - Après, il y eut un silence embarrassé. Tout le mon<strong>de</strong> voulait parler, mais personne<br />
ne savait plus que dire. Les gens se sont présentés à ce roi tout petit. Chacun avait offert ce qu’il<br />
avait <strong>de</strong> plus cher, et ça donnait <strong>de</strong> l’émotion, tout cet élan <strong>de</strong> générosité ! Les gens se<br />
regardaient avec bienveillance… C’était assez nouveau dans le canton !<br />
Faisons réjouissance (tous les acteurs + percussion, Alain)<br />
Mélodie par les soprani <strong>de</strong> QLDL<br />
Mélodie par tous les hommes<br />
Tutti général<br />
Portons tous à Marie <strong><strong>de</strong>s</strong> dindons, <strong><strong>de</strong>s</strong> poulets,<br />
Et <strong>de</strong> la bergerie, <strong>de</strong> beaux agneaux <strong>de</strong> lait.<br />
Choux, potenailles et raves, poix, lentilles et faves.<br />
Et turluturlutu, pour la soupe à Jésus<br />
Ecoute un peu les filles, quel complot elles font :<br />
Le sont toutes gentilles et portent pour l’enfant<br />
Des bas, <strong><strong>de</strong>s</strong> chemisettes, bonnets, et ban<strong>de</strong>lottes.<br />
Et turluturlutu, car l’est couché tout nu.<br />
Toinot, prend ta musette, Jeannot prend ton flûtiau<br />
Viens, dansons sur l’herbette, et sautent les sabots.<br />
Gauthier, prend Guillaumette, Greguille, Porenette<br />
Et turluturlutu, ce dansons tant et plus.<br />
Le Berger pose l’agneau au pied du petit Jésus.<br />
Le Berger - Petit Jésus… Mon troupeau, je te le donne ! Et mon chien, si tu me le <strong>de</strong>man<strong><strong>de</strong>s</strong>, je<br />
te le donne aussi… Mais tu me le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ras pas, hein tu me le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ras pas …<br />
Marie - Berger, mon fils plus tard sera berger comme toi. Il sera le berger <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes, et les<br />
hommes n'ont pas besoin <strong>de</strong> chien pour qu'on les gar<strong>de</strong>. Ils ont besoin d'amour.<br />
0:55<br />
14:55<br />
Boufarou - Les paroles <strong>de</strong> la Bonne Mère passaient nettement au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l'assemblée. Mais<br />
le Berger, lui, les avaient comprises.<br />
Le Ravi en levant les bras. Mon Dieu, comme c’est beau ! Comme c’est beau !<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
9
0:50<br />
15:45<br />
Pistachié – Oh ! Ecoute, le Ravi ! Tu commences à nous agacer, eh !<br />
Le Ravi – Eh ! Si je t'agace, je te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pardon.<br />
Pistachié - Et tu parles et tu parles, et tu n'as jamais rien fait <strong>de</strong> ta vie !<br />
Le Ravi - J'ai regardé les autres, et je les ai encouragés. Je leur ai dit qu'ils étaient beaux et<br />
qu'ils faisaient <strong>de</strong> belles choses.<br />
Pistachié - Et tu t'es guère fatigué !<br />
La Poissonnière - Et tu n'as même pas apporté <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>au !<br />
Marie - Ne les écoute pas, Ravi. Tu as été mis sur la terre pour t'émerveiller. Tu as rempli ta<br />
mission. Et tu auras ta récompense. Le mon<strong>de</strong> sera merveilleux tant qu'il y aura <strong><strong>de</strong>s</strong> gens comme<br />
toi, capables <strong>de</strong> s'émerveiller.<br />
Boufarou - Dehors venait d’éclater un tintamarre terrible.<br />
Noël <strong>de</strong> Lully avec percussion (Thibault) (Hommes <strong>de</strong> Que Lou Di Lam)<br />
Les mages entrent avec fracas, les regards se tournent vers le fond.<br />
1. De bon matin j'ai rencontré le train<br />
De trois grands rois qui allaient en voyage<br />
De bon matin j'ai rencontré le train<br />
De trois grands rois <strong><strong>de</strong>s</strong>sus le grand chemin<br />
Venaient d'abord <strong><strong>de</strong>s</strong> gar<strong><strong>de</strong>s</strong> du corps<br />
Des gens armés avec trente petits pages<br />
Venaient d'abord <strong><strong>de</strong>s</strong> gar<strong><strong>de</strong>s</strong> du corps<br />
Des gens armés <strong><strong>de</strong>s</strong>sus leurs justaucorps<br />
0:15<br />
16:00<br />
0:20<br />
16:20<br />
Boufarou – Sur la percussion qui ne s’est pas arrêtée :<br />
C’étaient les Rois Mages. A force <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r l’étoile qui <strong>de</strong>vait les conduire à Bethléem, ils<br />
avaient tous un peu le torticolis. Ils étaient partis <strong>de</strong>puis <strong><strong>de</strong>s</strong> mois et ils avaient juste un quart<br />
d’heure <strong>de</strong> retard à cause d’un <strong>de</strong> leurs chameaux qui traînait la jambe.<br />
Noël <strong>de</strong> Lully (Que Lou Di Lam)<br />
2. Puis sur un char doré <strong>de</strong> toutes parts<br />
On voit trois rois mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tes comme d'anges,<br />
Puis sur un char doré <strong>de</strong> toutes parts<br />
Trois rois <strong>de</strong>bout parmi les étendards<br />
L'étoile luit et les rois conduit<br />
Par longs chemins <strong>de</strong>vant une pauvre étable<br />
L'étoile luit et les rois conduit,<br />
Par longs chemins <strong>de</strong>vant l'humble réduit<br />
Sur la percussion :<br />
Le Ravi - Dans les mains, il tient une urne. Ce qu’il y a <strong>de</strong>dans, je le sais pas.<br />
L’Aveugle - Il y a <strong>de</strong> la myrrhe, c’est le parfum le plus subtil <strong>de</strong> l’Arabie.<br />
Le Ravi - Que tu es heureux, toi, l’Aveugle, tu sens les o<strong>de</strong>urs qui n’arrivent pas jusqu’à nous …<br />
Noël <strong>de</strong> Lully (Que Lou Di Lam)<br />
3. Au fils <strong>de</strong> Dieu qui naquit en ce lieu<br />
Ils viennent tous présenter leurs hommages.<br />
Au fils <strong>de</strong> Dieu qui naquit en ce lieu<br />
Ils viennent tous présenter leurs doux vœux.<br />
De beaux présents, or, myrrhe et encens<br />
Ils vont offrir au maître tant admirable<br />
De beaux présents, or, myrrhe et encens<br />
Ils vont offrir au bienheureux enfant<br />
.<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
1
Boufarou - Quelqu'un était entré pendant que tout le mon<strong>de</strong> chantait, et personne ne s'était<br />
aperçu <strong>de</strong> sa présence. C’était ce sans-cœur <strong>de</strong> Rousti<strong>de</strong>. A Bethléem, il n’y avait que lui <strong>de</strong><br />
riche. Il avait <strong><strong>de</strong>s</strong> champs d’oliviers, <strong><strong>de</strong>s</strong> champs d’amandiers, et <strong><strong>de</strong>s</strong> hectares et <strong><strong>de</strong>s</strong> hectares <strong>de</strong><br />
pommes d’amour. Et plus il gagnait <strong><strong>de</strong>s</strong> sous, plus son cœur <strong>de</strong>venait sec. Mais, dans le cortège<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> santons, il sentait petit à petit qu’il lui venait une sensation <strong>de</strong> douceur, <strong>de</strong> gentillesse, <strong>de</strong><br />
bonté.<br />
Rousti<strong>de</strong> - Mais qu'est-ce qui t'arrive, Rousti<strong>de</strong> Tu n’es pas en colère Mais tu es<br />
complètement gaga ! Allez, zou ! Mets-toi en colère !<br />
Boufareu - Mais il restait toujours impassible, et il se sentait <strong>de</strong>venir meilleur à chaque secon<strong>de</strong>.<br />
Rousti<strong>de</strong> regar<strong>de</strong> la Boumiane s'avancer vers le petit Jésus en balançant sa poule d'un air<br />
timi<strong>de</strong>, il ne bronche pas.<br />
La Boumiane - Petit Jésus, toi qui as la peau si blanche, et les cheveux si blonds. N'aie pas peur<br />
<strong>de</strong> moi qui suis si différente : je t'ai porté cette poule.<br />
Le Gendarme - Mais, tu es une sans-vergogne, cette poule, tu l'as volée !<br />
Marie – Laisse-la parler, veux-tu, Gendarme <br />
La Boumiane - D'abord, <strong><strong>de</strong>s</strong> poules, j'en volerai plus. Et celle là, je l'ai volée à Rousti<strong>de</strong>. Et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
poules, il en a à n'en savoir que faire. Tandis que vous, peuchère, vous êtes dans le besoin.<br />
Alors j'ai pensé qu'au lieu <strong>de</strong> me la gar<strong>de</strong>r, je ferai mieux <strong>de</strong> vous la porter. Si vous en voulez<br />
pas, vous pouvez toujours la vendre.<br />
Marie - Tu as très bien parlé, Boumiane. Mais cette poule, nous ne pouvons pas l'accepter. Ce<br />
que nous acceptons, c'est la gentillesse avec laquelle tu nous l'as offerte. Tu nous promets <strong>de</strong> ne<br />
plus jamais voler <strong>de</strong> poule <br />
La Boumiane – Eh ! Ni din<strong><strong>de</strong>s</strong>, ni poules, ni pinta<strong><strong>de</strong>s</strong>, ni pintadons ! Et pourtant, c'est bon le<br />
pintadon bien tendre…<br />
Marie - Boumiane !<br />
La Boumiane - Promis, j'en volerai plus.<br />
Marie - Alors, reprends ta poule et va la rendre à qui tu l'as prise.<br />
Boufarou - Et alors, il s'est passé un coup <strong>de</strong> théâtre que jamais <strong>de</strong> votre vie vous avez vu <strong>de</strong> pareil.<br />
Rousti<strong>de</strong> écarte gentiment le mon<strong>de</strong>.<br />
2:35<br />
18:55<br />
Rousti<strong>de</strong> - Tu peux la gar<strong>de</strong>r, je te la donne.<br />
Boufarou - C'était la première fois que Rousti<strong>de</strong> faisait un ca<strong>de</strong>au à quelqu'un. Les gens n'en<br />
revenaient pas… Mais ce ne fut pas tout<br />
Rousti<strong>de</strong> prend la main <strong>de</strong> Mireille, et la met dans la main <strong>de</strong> Vincent.<br />
Rousti<strong>de</strong> - Tiens, prends ma fille ! Vous vous aimez. Tu es pauvre, mais ça m’est égal, je te la<br />
donne quand même.<br />
0:45<br />
19:40<br />
Boufarou - Et il s’est immobilisé pour toujours, tenant la main <strong>de</strong> ses enfants serrée dans la<br />
sienne. Il venait <strong>de</strong> gagner le paradis sans le faire exprès. A la suite <strong>de</strong> ce miracle-là, personne<br />
ne dit plus rien. Les santons fixent leur position, compatible avec le chant (regard et posture). Et<br />
ils ne bougeront plus jusqu’à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> siècles. C’est le <strong><strong>de</strong>s</strong>tin <strong><strong>de</strong>s</strong> santons.<br />
Douce nuit (Que Lou Di Lam)<br />
Paix à tous ! Gloire au ciel ! Gloire au sein maternel<br />
Qui pour nous en ce jour <strong>de</strong> Noël enfanta le Sauveur Eternel qu’attendait Israël !<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
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0:20<br />
20:00<br />
Boufarou - Voilà. J'ai dit tout ce que j'avais à vous dire. Excusez-moi si j'ai été un peu bavard,<br />
c'est dans mon tempérament, mais je vous jure que j'ai dit la franche vérité.<br />
Allez, adieu ! Je remonte au ciel ! Soyez heureux ; et paix sur la terre aux hommes <strong>de</strong> bonne volonté !<br />
Trompette<br />
Boufarou sort<br />
Il est né le divin enfant (+trompette refrain : QLDL, puis acteurs, puis foule ; couplets : QLDL)<br />
Il est né le divin enfant, jouez hautbois, résonnez musettes.<br />
Il est né le divin enfant, chantons tous son avènement.<br />
1. Depuis plus <strong>de</strong> quatre mille ans, nous le promettaient les prophètes ;<br />
Depuis plus <strong>de</strong> quatre mille ans, nous attendions cet heureux temps.<br />
2. Ah ! Qu’il est beau ! Qu’il est charmant ! Ah ! Que ses grâces sont parfaites !<br />
Ah ! Qu’il est beau ! Qu’il est charmant ! Qu’il est doux ce divin enfant !<br />
3. <strong>Une</strong> étable est son logement, un peu <strong>de</strong> paille est sa couchette ;<br />
<strong>Une</strong> étable est son logement, pour un Dieu, quel abaissement !<br />
4. Oh Jésus ! Oh Roi tout-puissant ! Tout petit Enfant que Vous êtes ;<br />
Oh Jésus : Oh Roi tout-puissant ! Régnez sur nous entièrement !<br />
FIN<br />
20/11/2011<br />
<strong>Pastorale</strong> 2011<br />
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