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Histoire et Patrimoine<br />
Cette association est un des pans de la mémoire de Saint-Cyr. Elle a produit un travail considérable,<br />
en matière d’archives et d’informations. Saint-Cyr a été douloureusement amputé de ses principaux<br />
monuments lors de la Libération et ce retour vers ce passé reste vital pour les générations à venir.<br />
Jean Rose, son président, nous en livre quelques secrets.<br />
Histoire du coq<br />
de Saint-Cyr-l’École<br />
L’association Histoire et Patrimoine a<br />
choisi comme logo le coq en métal qui se<br />
trouvait au sommet du clocher de la<br />
première église du village. Cette église<br />
dédiée en 1115 à Sainte Julithe, la mère de<br />
Saint Cyr, ne reçut ce coq qu’à la<br />
construction de son clocher en 1734, avec<br />
la cloche baptisée “Catherine” dont la<br />
marraine fut la reine de Pologne et le<br />
parrain le cardinal de Polignac.<br />
Après la fermeture de cette église en 1894<br />
pour cause de vétusté, ce coq a rejoint le<br />
clocher d‘une nouvelle église reconstruite<br />
face à l’École Militaire et ouverte au culte<br />
en 1897. Après les bombardements de<br />
1944 qui détruisirent la ville et son église,<br />
le coq récupéré par M. Chenu père et<br />
M. Coudrin, bedeau de la paroisse, fut<br />
hébergé par l’association Saint Michel,<br />
située au coin de la rue Gabriel Péri<br />
(ancienne rue Victor Berrurier) et de la rue<br />
Mansart (ancienne rue Lenine). Une<br />
nouvelle église existe depuis 1963 et son<br />
campanile pourrait recevoir le coq.<br />
C’est à tort que certains associent le coq<br />
au peuple gaulois. C’est au double sens<br />
que représentent les mots latins Galus<br />
“gaulois” et gallus “coq” que la France<br />
doit avoir eu le coq pour symbole. Il est à<br />
noter que le coq était un volatile vénéré<br />
par l’homme dès les temps les plus<br />
anciens.<br />
L’adoption du coq pour emblème national<br />
remonte simplement au XII e siècle où on<br />
le voit d’abord figurer sur quelques<br />
médailles. En 1665, les troupes françaises<br />
délivrent la ville de Lequesnoy assiégée<br />
par les Espagnols. À l’occasion de cet<br />
événement on frappa une médaille en<br />
cuivre sur laquelle figurait la ville avec le<br />
lion de Castille poursuivi par un coq<br />
représentant les Français. Cette médaille<br />
est le premier document sur lequel la<br />
France est représentée.<br />
À partir de 1659, il est souvent utilisé par<br />
les artistes. Colbert, ministre du roi Louis<br />
XIV, désireux de créer un motif de<br />
décoration, demanda à Le Brun d’utiliser<br />
des coqs au lieu des acanthes<br />
corinthiennes et de les mettre aux<br />
chapiteaux en bronze doré de la Galerie<br />
des Glaces au château de Versailles.<br />
À la Révolution française, le coq qui,<br />
jusqu’alors, n’avait représenté la France<br />
qu’exceptionnellement, fut adopté<br />
comme emblème national. Mais quelques<br />
années après, il fut remplacé par l’aigle<br />
impérial. Adopté à nouveau après la<br />
Révolution de 1830 où il figure sur la<br />
hampe des drapeaux de régiments, il a dû<br />
une seconde fois en 1852 céder la place à<br />
l’aigle, qui disparaît à son tour après les<br />
désastres de 1870.<br />
Sur la sculpture “La Marseillaise de Rude”,<br />
décorant l’arc de Triomphe à Paris et<br />
datant de 1816, les drapeaux sont<br />
surmontés d’un coq qu’ils n’avaient pas à<br />
l’époque.<br />
Depuis 1848, le coq figure sur le sceau de<br />
la République .Il a été gravé à partir de<br />
1899 sur les pièces d’or de vingt francs.<br />
Aujourd’hui, il est devenu l’emblème<br />
officiel des sportifs français.<br />
M. Gabriel Chenu (91 ans) tenant dans ses bras le coq.<br />
Les trous que nous apercevons sur le volatile seraient le<br />
résultat d’un tir au fusil par un soldat allemand<br />
occupant l’école militaire durant la dernière guerre.<br />
Les peuples païens en font l’un de leurs<br />
symboles solaires. Cette dévotion au<br />
soleil levant sera transformée par le<br />
patron de l’Irlande Saint Patrick en<br />
dévotion au “soleil de justice”, c’est-à-dire<br />
le Christ. Celle-ci permettra aux moines<br />
de rechristianiser la Gaule dès le VIème<br />
siècle. Progressivement, ils introduiront<br />
les coqs de clocher sur le continent dès le<br />
VIII e siècle.<br />
Association Histoire & Patrimoine<br />
22 rue Paul Flé Saint Cyr l’École<br />
www.histoirepatrimoinestcyr78210.fr<br />
Saint-Cyr Magazine - Mars <strong>2012</strong><br />
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