Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc
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84 CE QU'IL FAUT CONNAITRE<br />
sible d'envoyer en Guyane les vivres et les marchandises<br />
indispensables aux services pénitentiaires. Lorsqu'à la<br />
faveur de la paix, ces envois ont été recommencés, le<br />
prix de toutes choses avait tellement augmenté que les<br />
crédits ont dû l'être aussi dans une forte proportion.<br />
A ce moment-là, les condamnés manquaient un peu<br />
de tous les articles essentiels à leur habillement et à leur<br />
entretien; le matériel des divers services, notamment<br />
celui des formations sanitaires était devenu complètement<br />
insuffisant. Il a donc fallu un effort financier sérieux<br />
pour rétablir la situation.<br />
Enfin, l'application des améliorations accordées aux<br />
forçats par les décrets <strong>du</strong> t8 septembre 1925 a nécessité<br />
une augmentation importante des crédits qui a coïncidé<br />
avec la situation économique si grave de 1926.<br />
<strong>Ce</strong>s différentes considérations expliquent l'ascension<br />
constante des dotations budgétaires des services pénitentiaires<br />
en Guyane.<br />
Les crédits de la Nouvelle-Calédonie, au contraire,<br />
ont subi dans l'ensemble un fléchissement depuis la<br />
guerre. <strong>Ce</strong>la tient à ce que cette colonie pénitentiaire<br />
disparaît peu à peu par extinction et, à ce jour, l'effectif<br />
pénal est à ce point insignifiant que, à partir de 1929,<br />
tous les immeubles et tout le matériel de l'Administration<br />
Pénitentiaire ont été cédés à la colonie.<br />
L'État n'entretiendra donc plus désormais que son<br />
unique <strong>bagne</strong> de la Guyane.<br />
Il n'en est pas moins constant que ce <strong>bagne</strong> unique<br />
coûte actuellement au contribuable métropolitain plus<br />
de 3o millions de francs par an, sans que, pour cela, le<br />
forçat soit nourri suffisamment et logé décemment; sans<br />
que, pour cela aussi, la main-d'œuvre pénale pro<strong>du</strong>ise<br />
autant qu'on l'avait espéré. Non seulement, en effet,<br />
cette pro<strong>du</strong>ction ne parvient pas à ré<strong>du</strong>ire les sacrifices<br />
financiers de la métropole; mais encore, elle ne réussit<br />
même pas à servir, dans une mesure appréciable, les<br />
intérêts de la colonie de la Guyane!<br />
Par contre, le <strong>bagne</strong>, d'année en année plus coûteux,