Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc
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44 CE QU'IL FAUT CONNAITRE<br />
Il est donc permis d'espérer que dans un avenir, —<br />
prochain, souhaitons-le, — la grande misère des libérés<br />
ne sera plus qu'un pénible souvenir.<br />
De la Avant d'en terminer avec le statut des<br />
réhabilitation. forçats, il convient de signaler que<br />
leur réadmission dans la société est facilitée par la possibilité<br />
de la réhabilitation.<br />
Une loi <strong>du</strong> 14 août i885, destinée à prévenir la récidive,<br />
fait de la réhabilitation un acte qui a pour effet d'effacer<br />
la condamnation elle-même.<br />
En effet, si les coupables qui ont expié ou qui se sont<br />
repentis et amendés perdaient définitivement les droits<br />
que la condamnation leur a enlevés, — sans espoir de les<br />
recouvrer jamais, — la loi s'opposerait elle-même à<br />
leur régénération morale, ce qui serait odieux.<br />
Aussi bien, cette institution rcmonte-t-elle au droit<br />
romain. Le code pénal français de 1791 admit, pour la<br />
première fois, la réhabilitation dans notre système<br />
répressif et le code d'Instruction Criminelle de 1808 la<br />
mentionne dans ses articles 6i9 à 634, mais seulement<br />
pour les condamnations alïlictives ou infamantes.<br />
C'est un décret <strong>du</strong> 18 avril 1848 qui l'étendit en correctionnelle.<br />
Aujourd'hui, donc, la réhabilitation peut être demandée<br />
par tout condamné à une peine criminelle ou correctionnelle,<br />
aux conditions suivantes : avoir expié sa <strong>faut</strong>e ou<br />
avoir bénéficié de mesures de grâce et justifier d'une<br />
con<strong>du</strong>ite irréprochable depuis sa libération, avoir résidé,<br />
dans le même arrondissement, pendant cinq ans s'il avait<br />
été condamné à une peine afïlictive ou infamante, —<br />
pendant trois ans si la peine n'était que correctionnelle.<br />
En tout cas, pendant les deux dernières années, l'intéressé<br />
doit avoir résidé dans la même commune.<br />
La réhabilitation est, aujourd'hui, prononcée par la<br />
cour. La requête en réhabilitation est adressée au Procureur<br />
de la République pour enquête administrative<br />
auprès des Préfets, des Maires et des Juges de paix <strong>du</strong>