Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc
Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc
Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
40 CE QU'IL FAUT CONNAITRE<br />
Le statut des forçats ne serait toutefois pas complet<br />
s'il n'était pas question, en outre, <strong>du</strong> sort fait aux<br />
« libérés ».<br />
Le libéré est le condamné aux travaux forcés, le<br />
relégué ou le déporté qui, ayant achevé sa peine ou<br />
ayant été relevé de la relégation ou gracié de la déportation<br />
est, néanmoins, astreint à résider en Guyane.<br />
Le libéré est libre d'aller et venir à travers la Guyane,<br />
sauf dans les centres dont l'accès lui a été interdit par<br />
arrêté <strong>du</strong> Gouverneur, et pourvu <strong>qu'il</strong> réponde aux<br />
appels périodiques de l'Administration Pénitentiaire.<br />
Toutefois le libéré peut quitter momentanément la<br />
colonie en vertu d'une autorisation expresse <strong>du</strong> Gouverneur;<br />
mais, en aucun cas, il ne lui est loisible de<br />
rentrer en France tant <strong>qu'il</strong> n'a pas obtenu <strong>du</strong> Président<br />
de la République la remise de l'obligation de la résidence<br />
en Guyane.<br />
Les libérés sont justiciables des juridictions de droit<br />
commun, sauf le cas où ils ont » répondre <strong>du</strong> délit<br />
d'évasion. <strong>Ce</strong> délit entraîne la compétence exceptionnelle<br />
<strong>du</strong> tribunal maritime spécial.<br />
Le régime des concessions gratuites de terrains est<br />
applicable aux libérés, ce qui est censé faciliter l'obligation<br />
à eux imposée par les décrets <strong>du</strong> 29 septembre 1890<br />
et <strong>du</strong> 18 septembre 1925 de justifier de moyens d'existence<br />
suffisants.<br />
lis ont le droit de contracter des engagements particuliers<br />
chez les Européens de la colonie; mais ils n'y<br />
réussissent pas tous. Aussi bien est-il trop fréquent de<br />
rencontrer des malheureux en liberté mais sans travail<br />
et contraints de mourir de faim ou de commettre un<br />
délit, voire un crime pour se faire réintégrer, après jugement,<br />
au <strong>bagne</strong>. <strong>Ce</strong>t inconvénient a amené le Gouvernement<br />
à créer, le 18 septembre 1925, un Comité de<br />
Patronage des Libérés.<br />
<strong>Ce</strong> Comité s'efforce de subvenir aux premiers besoins<br />
des indivi<strong>du</strong>s qui ont purgé leur peine et de leur procurer<br />
<strong>du</strong> travail.