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Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc

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DU BAGNE. 123<br />

matin, au moment <strong>du</strong> départ, M.,, se présente sans képi,<br />

sans sac, avec des espadrilles. « Où est son sac »<br />

demande l'officier. — « Il est lacéré. » — « Qu'on lui<br />

donne le sac d'un détenu malade, blessé ou bien portant.<br />

Le bonnet de coton remplacera le képi. » Le détenu fit la<br />

campagne en bonnet de coton.<br />

« Citons encore, écrit le D r Butaron, une réponse<br />

typique que fit un homme à un officier qui s'extasiait sur<br />

le bon état de ses effets : « Ne vous étonnez pas; je me<br />

fais habiller à neuf tous les six mois! » <strong>Ce</strong> détenu lacérait<br />

pour satisfaire sa coquetterie... »<br />

On rencontre des cas de lacération collective, volontaire<br />

et forcée. Ainsi, des malheureux, contraints par les<br />

meneurs, sont obligés de prêter leur concours et ceux<br />

qui résistent sont frappés sans pitié.<br />

Le plus souvent, l'incendie accompagne et complète<br />

la lacération. Il est très pratiqué par les punis qui commencent<br />

par déchirer et couper leurs effets puis y mettent<br />

le feu. Lors<strong>qu'il</strong>s se sentent en danger, ils appellent<br />

les surveillants au secours.<br />

Les paresseux, — on s'en doute, — sont légion.<br />

<strong>Ce</strong>rtains l'étaient déjà, avant de venir à Biribi. Beaucoup<br />

y sont même venus, parce <strong>qu'il</strong>s étaient irrémédiablement<br />

paresseux. Comment, dès lors, se modifier Les<br />

punitions de cellule pleuvent; il n'importe...<br />

Les malades simulateurs ne se comptent plus...<br />

Le D r Butaron raconte encore :<br />

Un détachement de détenus gagne par étapes l'Extrême-Sud.<br />

Il est engagé en plein Sahara. Il <strong>faut</strong> se mettre en route de bonne<br />

heure pour atteindre le puits sans s'exposer trop longtemps au<br />

soleil brûlant. Les détenus de deux tentes trouvent que se lever à<br />

5 heures est un réveil trop matinal pour eux. L'officier chargé<br />

<strong>du</strong> détachement est occupé par le chargement <strong>du</strong> convoi. Les<br />

sous-officiers viennent lui rendre compte que deux tentes sont<br />

encore dressées; les détenus, cramponnés aux mâts, refusent de<br />

partir.<br />

L'officier ordonne d'abattre les tentes immédiatement. Le chef<br />

de tente, les hommes refusent à nouveau, Revolver au poing,

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