Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc
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10 CE QU'IL FAUT CONNAITRE<br />
Il en fut de même, en Fiance, avec les « galères<br />
royales » et les galériens y étaient tous immatriculés<br />
au fer rouge, sur l'épaule droite.<br />
Les premiers <strong>bagne</strong>s ont été créés, au XVIII siècle<br />
e<br />
seulement, dans nos ports de guerre : Toulon, en 1748,<br />
— Brest, en 1750, — Rochefort, en 1767.<br />
Le Havre, Loricnt, Cherbourg et Nice eurent le leur<br />
par la suite; mais ils furent désaffectés dès 1789. Ils<br />
étaient d'ailleurs réservés aux marins et aux soldais qui<br />
furent transférés après au Mont Saint-Michel.<br />
Les <strong>bagne</strong>s étaient des maisons centrales d'une discipline<br />
théoriquement très rigoureuse. Les forçats étaient<br />
enchaînés et traînaient un boulet pesant. Ils travaillaient,<br />
ainsi accouplés, sur les chantiers navals.<br />
<strong>Ce</strong> forçat est celui qui a été dépeint par Victor Hugo,<br />
Alexandre Dumas et l'ancien forçat Vidocq lui-même.<br />
Aux termes d'une ordonnance royale <strong>du</strong> 20 août 1828,<br />
les condamnés à moins de 10 ans de travaux forcés<br />
étaient internés à Toulon; les autres à Brest et à Rochefort.<br />
Une ordonnance <strong>du</strong> 9 décembre l836 supprima le service<br />
des chaînes et décida que les condamnés seraient<br />
dirigés indistinctement sur l'un des ports précités, quelle<br />
que fût la <strong>du</strong>rée de leur peine.<br />
Les besognes auxquelles les forçats se trouvaient<br />
astreints étaient, naturellement, les plus pénibles et les<br />
plus dangereuses.<br />
Pour en compenser la rigueur dans une certaine mesure,<br />
une tradition s'était établie suivant laquelle ceux<br />
qui étaient affectés à une tâche susceptible de mettre<br />
leur vie en danger étaient graciés de plein droit au cas où<br />
cette tâche aurait été accomplie sans que leur auteur y<br />
eût succombé. <strong>Ce</strong>lle de ces tâches la plus redoutée consistait<br />
à enlever les dernières billes de bois qui calaient,<br />
à bâbord et à tribord, les navires, lors de leur lancement<br />
à la mer.<br />
L'opinion publique s'était émue bientôt de ce que « la nature