Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc
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108 CE QU'IL FAUT CONNAITRE<br />
déjà appliquées d'ailleurs dans certaines de nos prisons,<br />
celle de Tours notamment. Si le législateur français ne<br />
croit pas le moment encore venu, d'étendre le système<br />
aux condamnés aux travaux forcés, je lui suggérerai à<br />
tout le moins les améliorations suivantes :<br />
D'abord, l'isolement des condamnés, tant de jour que<br />
de nuit; car la promiscuité est le cancer <strong>du</strong> <strong>bagne</strong>.<br />
Ensuite, une alimentation capable de nourrir un<br />
homme, astreint, sous un climat très <strong>du</strong>r, à des travaux<br />
pénibles.<br />
Pour y réussir, je préconiserai ce que suggérait déjà<br />
M. l'Inspecteur Général des Colonies Henri, en 1912 :<br />
l'obligation d'aménager autour de chaque camp des cultures<br />
où l'on se bornerait à recueillir des légumes <strong>du</strong><br />
pays qui serviraient à l'amélioration de l'ordinaire des<br />
condamnés, sans coûter beaucoup à l'Etat.<br />
En troisième lieu, j'insisterai sur l'absolue nécessité<br />
d'assurer aux libérés des moyens d'existence, en combinant<br />
le système exposé par l'Inspecteur Général Henri<br />
avec celui que préconise l'Armée <strong>du</strong> Salut.<br />
<strong>Ce</strong>s améliorations ont été mentionnées dans la partie<br />
de l'ouvrage consacrée au statut des libérés. II n'y a<br />
donc pas lieu de s'y arrêter à nouveau.<br />
Au demeurant, et quelles que soient dans l'avenir les<br />
conséquences de ces différentes améliorations, je<br />
demeure convaincu que notre pays sera amené inéluctablement<br />
à supprimer, un jour, la transportation aux<br />
colonies.<br />
Aujourd'hui, seuls la France et le Portugal continuent<br />
à envoyer dans une colonie pénitentiaire lointaine leurs<br />
condamnés aux travaux forcés. Il y a là un fait symptômatique.<br />
La loi de 1854 a atteint un but, mais aucun autre :<br />
« l'expurgation », de la métropole, des éléments indésirables.<br />
Je persiste à penser que, sans éloigner ces éléments,<br />
on doit parvenir, comme en Belgique, à les rendre<br />
inoffensifs.