Ce qu'il faut connaître du bagne - Manioc
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DU BAGNE. 101<br />
cas parfois : « Comment, Un tel, c'est encore vous qui<br />
revenez »... Mystérieux, et magique, et réel pouvoir de<br />
la bonté sur les âmes frustes!... »<br />
Parlant ensuite <strong>du</strong> camp des Incorrigibles, Mesclon<br />
affirme : « C'est le nec plus ultra des créations pénitentiaires.<br />
C'est comme incorrigible que j'ai connu les<br />
inconséquences, les abus extrêmes de l'autorité et les<br />
derniers ravalements des condamnés. Sontclassés comme<br />
incorrigibles les récidivistes d'évasion surtout et les<br />
<strong>faut</strong>eurs d'indiscipline, étant considérés comme tels, les<br />
réclameurs quelque peu persévérants.<br />
« Mais l'extrême rigueur qui règne sur ce camp fait<br />
qu'au lieu de s'amender, les mauvais ferments de toutes ces<br />
mentalités jugulées à l'excès s'avivent, s'exaspèrent dans<br />
la contrainte et s'exercent des plus forts sur les plus<br />
faibles, autant que le permet le peu de liberté de mouvements.<br />
»<br />
Abordant la question de la réclusion, l'auteur écrit :<br />
« C'est à l'île de Saint-Joseph qu'est installée la réclusion<br />
<strong>du</strong> <strong>bagne</strong>.<br />
« Sont condamnés à cette peine les condamnés à perpétuité<br />
qui tentent de s'évader. La' peine est, pour eux,<br />
dans ce cas, de trois à cinq ans. Elle remplace, par<br />
mesure humanitaire, l'application de la chaîne à cette<br />
même catégorie de condamnés. <strong>Ce</strong> serait une plaisanterie<br />
sinistre autant qu'ignoble que de soutenir un tel<br />
point de vue. Il y a 20 ans si un « perpète » tentait de<br />
s'évader, il était condamné à 2, 3, 5 ans de double chaîne.<br />
C'est-à-dire <strong>qu'il</strong> était contraint de conserver sur lui une<br />
chaîne double d'environ un kilo qui lui était fixée par un<br />
fort bracelet de fer rivé à la cheville, le bout de la chaîne<br />
étant relevé par le condamné lui-même à la taille et<br />
retenu par une ceinture ou une corde. C'était beaucoup<br />
plus terrible en idée, qu'en fait, d'autant plus <strong>qu'il</strong> s'en<br />
débarrassait comme il voulait.<br />
« Le condamné n'était fixé par cette chaîne à rien; il<br />
portait cela comme des écoliers le bonnet d'âne, si je<br />
puis ainsi dire.