sciences et techniques - Siaap, la cité de l'eau et de l'assainissement
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À <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1980, les procédés ont été progressivement modifiés <strong>et</strong>/ou complétés pour traiter<br />
par voie biologique les composés azotés. Plus tard, d’autres avancées ont permis le traitement <strong>de</strong>s<br />
composés phosphorés. Ces <strong>de</strong>rnières années, <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s usines s’est accélérée sous<br />
l’impulsion <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation européenne, plus précisément par <strong>la</strong> Directive eaux résiduaires<br />
urbaines (DERU) qui exige <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments d’élimination <strong>de</strong>s pollutions dans certains secteurs<br />
géographiques caractérisés comme sensibles (voir encadré suivant).<br />
Traiter l’azote <strong>et</strong> le phosphore dans les zones sensibles<br />
Le traitement <strong>de</strong> l’azote <strong>et</strong> du phosphore par les stations d’épuration n’est pas obligatoire, sauf<br />
dans <strong>de</strong>s zones particulières, décrites comme sensibles par <strong>la</strong> DERU publiée en 1991 (encadré sur<br />
<strong>la</strong> DERU page 10). Trois catégories <strong>de</strong> zones sensibles sont définies 28 :<br />
• les masses d’eau (douce ou côtière) victimes ou menacées d’eutrophisation à brève échéance ;<br />
• les eaux douces <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>stinées au captage d’eau potable <strong>et</strong> qui pourraient contenir<br />
une concentration <strong>de</strong> nitrates supérieure à <strong>la</strong> norme admise ;<br />
• les zones pour lesquelles un traitement complémentaire est nécessaire.<br />
Les stations d’épuration rej<strong>et</strong>ant dans ces zones doivent donc m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s traitements<br />
adaptés en particulier pour les pollutions azotées <strong>et</strong> phosphorées dans les stations d’épuration<br />
<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 000 EH (figure 15) pour se conformer aux normes <strong>de</strong> rej<strong>et</strong> 29 .<br />
Capacité <strong>de</strong> station d’épuration (EH) Paramètre Concentration Ren<strong>de</strong>ment d’élimination<br />
entre 10 000 <strong>et</strong> 100 000<br />
supérieur à 100 000<br />
Phosphore total 2 (mg/l) 80 %<br />
Azote total 15 (mg/l) 70 %<br />
Phosphore total 1 (mg/l) 80 %<br />
Azote total 10 (mg/l) 70 %<br />
Figure 15 : Prescriptions re<strong>la</strong>tives aux rej<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s stations d’épuration en zone sensible<br />
En 2004, <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> justice <strong>de</strong>s Communautés européennes (aujourd’hui Cour <strong>de</strong> justice <strong>de</strong><br />
l’Union européenne) a engagé une procédure contre <strong>la</strong> France, jugeant que <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s zones<br />
sensibles que c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière avait établie n’était pas suffisamment complète. Fin 2005, <strong>la</strong><br />
France a donc requalifié en zones sensibles <strong>de</strong>s pans entiers <strong>de</strong> son territoire : <strong>la</strong> totalité du<br />
bassin hydrographique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine par exemple. Toutes les stations d’épuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> région<br />
parisienne, dont les usines du SIAAP, ont donc été concernées par c<strong>et</strong>te mesure. Le SIAAP<br />
a alors <strong>la</strong>ncé <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure dans ses instal<strong>la</strong>tions les plus anciennes afin<br />
d’atteindre les ren<strong>de</strong>ments épuratoires exigés (voir encadré VI. D. page 80).<br />
Les réactions biochimiques perm<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s pollutions carbonées, azotées <strong>et</strong><br />
phosphorées sont présentées ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
La pollution carbonée<br />
L’élimination <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution carbonée est réalisée par <strong>de</strong>s bactéries hétérotrophes. Ces <strong>de</strong>rnières<br />
utilisent le carbone organique à <strong>la</strong> fois comme source d’énergie <strong>et</strong> pour <strong>la</strong> synthèse cellu<strong>la</strong>ire.<br />
Elles se caractérisent par <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> reproduction courts, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> vingt minutes. Leur<br />
développement est favorisé par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux facteurs :<br />
- <strong>de</strong>s substrats carbonés biodégradables (sucres, graisses, protéines) mesurés par <strong>la</strong> DBO5 ;<br />
- <strong>de</strong> l’oxygène apporté par une aération forcée (aérobie) ou sous forme liée (anoxie, présence <strong>de</strong> nitrates).<br />
La matière organique est transformée en dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO 2<br />
), en eau (H 2<br />
O) <strong>et</strong> en nouvelles<br />
bactéries épuratrices (les boues en excès).<br />
28/ Agence <strong>de</strong> l’eau Seine-Normandie : http://www.eau-seine-normandie.fr/in<strong>de</strong>x.phpid=4444<br />
29/ Description dans l’arrêté du 22/06/2007.<br />
30/ Carte <strong>de</strong>s zones sensibles : http://assainissement.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr/recueil/02_P<strong>la</strong>n_Borloo/01_p<strong>la</strong>n_action_eru_intern<strong>et</strong>.pdf page 10.<br />
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SCIENCES ET TECHNIQUES / COLLÈGE ET LYCÉE