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Conversion<br />

Discernement<br />

Mission<br />

Susciter une culture de la<br />

vocation en Amérique du Nord<br />

Réflexion et guide d’action pratique à l’usage des<br />

évêques, supérieurs majeurs, prêtres en paroisse,<br />

diacres, religieux, jeunes adultes, éducateurs,<br />

parents, responsables des vocations, aumôniers<br />

universitaires, agents de pastorale scolaire,<br />

séminaristes, jeunes religieux, Serrans, Chevaliers de<br />

Colomb, groupes de femmes, autres mouvements<br />

laïcs, communicateurs et médias, directeurs de<br />

formation, nouveaux mouvements ecclésiaux,<br />

instituts séculiers et de quiconque est convaincu<br />

que les vocations peuvent faire la différence.


Conversion<br />

Discernement<br />

Mission<br />

Susciter une culture de la vocation en Amérique du Nord<br />

Réflexion et guide d’action pratique à l’usage des<br />

évêques, supérieurs majeurs, prêtres en paroisse,<br />

diacres, religieux, jeunes adultes, éducateurs, parents,<br />

responsables des vocations, aumôniers universitaires,<br />

agents de pastorale scolaire, séminaristes, jeunes<br />

religieux, Serrans, Chevaliers de Colomb, groupes de<br />

femmes, autres mouvements laïcs, communicateurs et<br />

médias, directeurs de formation, nouveaux<br />

mouvements ecclésiaux, instituts séculiers et de<br />

quiconque est convaincu que les vocations peuvent<br />

faire la différence.<br />

PLAN PASTORAL DU<br />

TROISIÈME CONGRÈS CONTINENTAL<br />

SUR LES VOCATIONS AU MINISTÈRE ORDONNÉ<br />

ET À LA VIE CONSACRÉE EN AMÉRIQUE DU NORD<br />

VOCACIÓN,DONDEDIEU,<br />

GIVENFORGOD’SPEOPLE


Ce Plan pastoral a été approuvé par le comité exécutif du Congrès, placé sous la supervision<br />

épiscopale de M gr Roger Schwietz, o.m.i. (Anchorage, AK), M gr Richard Grecco (Toronto, ON), et<br />

de M gr André Rivest (Montréal, QC).<br />

Le Plan a été rédigé par le coprésident du Congrès, M. l’abbé Raymond Lafontaine, qui a bénéficié<br />

de l’apport considérable des autres membres de l’exécutif : Soeur Catherine Bertrand, S.S.N.D.<br />

(Chicago, IL), Soeur Martha Fauteux, S.S.N.D. (Waterdown, ON), Madame Dorothy Foss (Little<br />

River, SC), Soeur Barbara Anne Gooding, R.S.M. (Washington, DC), Soeur Susan Kidd, c.n.d.<br />

(Toronto, ON), Monsieur William Kokesch (Ottawa, ON), M. l’abbé William Kubacki (Toledo,<br />

OH), et D r Patricia Skarda (Northampton, MA).<br />

Monsieur Albert Beaudry a préparé la traduction française de l’ouvrage Conversion,D iscernm ent,<br />

M ission :Creating a Vocation Culture in N orth Am erica et Sœur Lisette Ducharme, ssccjm a révisé la<br />

traduction.<br />

Photos :<br />

Richard J. Osicki, sauf W.P. Wittman Photography – 54 T/B, 84; SKJOLD – 76; L’Osservatore<br />

Romano - 119<br />

Art& m ontage :<br />

Service des Éditions de la CECC<br />

Publié par:<br />

Service des Éditions<br />

Conférence des évêques catholiques du Canada<br />

2500, promenade Don Reid<br />

Ottawa, Ontario K1H 2J2<br />

Tél : (613) 241-7538 ou sans frais 1-800-769-1147 (Canada et États-Unis)<br />

Téléc. : (613) 241-5090<br />

Courriel : publi@cccb.ca<br />

Im prim é au Canada par:<br />

Tri-Graphic Printing (Ottawa) Limited<br />

Réimprimé en 2004.<br />

Conversion,discernem ent,m ission :Susciter une culture de la vocation en Am érique du N ord,<br />

Copyright © Concacan Inc., 2003. Tous droits réservés.<br />

Seul le Chapitre 6 du présent plan peut être reproduit sans la permission expresse de l’une des<br />

deux conférences épiscopales ci-haut mentionnées.<br />

Si, par inadvertance, l’auteur a omis d’obtenir la permission pour l’utilisation d’une œuvre<br />

protégée, l’éditeur, sur avis du détenteur, ajoutera la mention de droit d’auteur dans le prochain<br />

tirage du livre.<br />

Disponible aussi en anglais sous le titre Conversion,D iscernm ent,M ission:Creating a Vocation<br />

Culture in N orth Am erica.<br />

D épôtlégal:<br />

Bibliothèque nationale du Canada, Ottawa<br />

ISBN 0-88997-476-4 (version française)<br />

ISBN 0-88997-477-2 (version anglaise)<br />

No. de l’ouvrage de la CECC : 184-452


Tabledesmatières<br />

LETTRE DU PRÉSIDENT DE LA CECC<br />

Jacques Berthelet, c.s.v. 4<br />

LETTRE DU PRÉSIDENT DE LA USCCB<br />

Wilton D. Gregory 5<br />

Section un – Les fondements<br />

ChAPITRE1 «Notrecœurn’était-ilpasbrûlantennous»<br />

L’histoire du Congrès nord-américain de 2002 8<br />

ChAPITRE2<br />

ChAPITRE3<br />

«Lechamp,c’estlemonde.»<br />

Les vocations dans le contexte<br />

de la société nord-américaine 20<br />

«Jésusleurexpliqua,danstoutel’Écriture,<br />

cequileconcernait.»<br />

Fondements bibliques et théologiques<br />

d’une pastorale des vocations 41<br />

Section deux – Action<br />

ChAPITRE4 «Jésuslui-mêmes’approcha,etilmarchaitaveceux.»<br />

Cinq priorités pastorales:<br />

Prier, évangéliser, expérimenter,<br />

accompagner, inviter 60<br />

ChAPITRE5<br />

ChAPITRE6<br />

«Àl’instantmême,ilsselevèrent<br />

etretournèrentàJérusalem.»<br />

Plan d’action pastorale spécifique: suggestions pratiques 90<br />

«Ilsracontaientcequis’étaitpassésurlaroute,<br />

etcommentilsl’avaientreconnuquandilavait<br />

rompulepain.»<br />

Guide d’animation 106<br />

ANNExEA Déclarationdesjeunesadultes 116<br />

ANNExE B MessagedupapeJean-PaulII 119<br />

ANNExE C MembresduComitéexécutif 123<br />

NOTES 128<br />

TABLEDESMATIÈRESDÉTAILLÉE 132


CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES CATHOLIQUES DU CANADA<br />

CANADIAN CONFERENCE OF CATHOLIC BISHOPS<br />

Le 18 novembre 2002<br />

Le troisième Congrès continental des vocations aux ministères ordonnés et à la vie consacrée, qui s’est tenu à Montréal<br />

(Québec) du 18 au 21 avril 2002, a été un véritable événement d’Église.<br />

Événement qui a réuni plus de 1100 délégués représentant l’Église en Amérique du Nord : évêques, prêtres, diacres,<br />

religieuses et religieux, jeunes et moins jeunes, et impliqués dans des services diocésains ou scolaires, mouvements et<br />

associations. Tous sont engagés à supporter l’émergence de vocations pour l’Église d’aujourd’hui.<br />

Ce congrès a suscité une heureuse collaboration entre la Conférence des évêques catholiques du Canada et de la<br />

Conférence des évêques catholiques des États-Unis. À l’invitation du Saint-Père, les deux conférences épiscopales ont<br />

uni leurs efforts et ont rassemblé un comité organisateur qui, par sa composition, illustrait l’importance pour notre<br />

Église d’adopter une culture des vocations.<br />

«CONVERSION, DISCERNEMENT, MISSION : Promouvoir une culture des vocations en Amérique du Nord». Le Plan<br />

pastoral, issu de ce troisième congrès, s’inscrit dans une démarche ecclésiale qui propose la mise en œuvre, dans chacun<br />

de nos milieux, de la pédagogie d’une pastorale des vocations tournée vers la communauté chrétienne.<br />

Pour l’Église canadienne, le troisième Congrès continental des vocations et la Journée mondiale de la jeunesse ont été<br />

deux moments extraordinaires qui nous ont permis d’entendre les aspirations des jeunes et celles de toute l’Église. Les<br />

paroles fortes du Saint-Père lors de la Journée mondiale de la jeunesse continuent de résonner : «Le monde a besoin<br />

de vous, le monde a besoin de sel, de vous comme sel de la terre et lumière du monde». ( Homélie de Jean-Paul II,<br />

28 juillet 2002, n o 3)<br />

Cet appel enthousiaste renforce la conviction soulevée lors du Congrès des vocations de l’importance d’instituer une<br />

nouvelle culture des vocations au cœur même des communautés chrétiennes. Tous les fidèles sont appelés, par leur<br />

baptême, à être à l’écoute des appels spécifiques du Seigneur pour leur vie et leur bonheur. Cette mission est non<br />

seulement une responsabilité individuelle, mais elle est celle de chacune des communautés. L’appel aux ministères<br />

ordonnés et à la vie consacrée s’entend à la fois au cœur de la personne, mais il vibre au sein de communautés<br />

chrétiennes vivantes et elles-mêmes interpellantes de la Parole de Dieu.<br />

Lors de la Journée mondiale de la jeunesse à Toronto, les jeunes du monde entier ont eu l’occasion de vivre des<br />

moments forts de rencontre avec Jésus et de découvertes des possibilités extraordinaires que la foi au Christ éveille en<br />

eux. Le Saint-Père a bien entendu cet appel des jeunes et il les a interpellés :«Et si, au plus profond de votre cœur, vous<br />

entendez résonner le même appel au sacerdoce ou à la vie consacrée, n’ayez pas peur de suivre le Christ sur la voie<br />

royale de la Croix!». (Homélie de Jean-Paul II, 28 juillet 2002, n o 5).<br />

Nous avons maintenant la responsabilité d’être au service de ces jeunes qui aspirent à réaliser leur vocation et de<br />

répondre avec générosité et entrain à l’appel du Seigneur. Ils revivent aujourd’hui ce que Marie, toute jeune, a vécu<br />

lorsque l’Ange l’a visitée. Comme Marie, ils peuvent être appelés à dire : «Qu’il me soit fait selon ta parole !» (Lc 1,<br />

38)<br />

Déjà, les responsables diocésains, de communautés religieuses, de pastorale des vocations et de pastorale jeunesse, les<br />

leaders de mouvements de jeunes et d’associations se concertent pour être davantage présents aux personnes qui<br />

s’éveillent à leur propre vocation dans l’Église. C’est sur cette lancée que se présente le plan pastoral comme<br />

contribution à la progression des services pastoraux pour les jeunes en discernement.<br />

Ce plan pastoral est le fruit d’une réflexion qui a impliqué non seulement les délégués du Congrès, mais des milliers<br />

de participants aux mini-congrès diocésains et paroissiaux organisés à travers le Canada et les Etats-Unis. Je souhaite<br />

qu’il devienne une ressource de premier plan pour encourager et susciter la mission dans nos communautés<br />

chrétiennes pour que cette nouvelle culture des vocations émerge avec vigueur dans notre Église.<br />

Prions le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson !<br />

† Jacques Berthelet, c.s.v.<br />

évêque de Saint-Jean-Longueuil<br />

Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada


UNITED STATES CONFERENCE OF CATHOLIC BISHOPS<br />

Le 18 novembre 2002<br />

Chers frères et sœurs dans le Christ,<br />

Le troisième Congrès continental sur les vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée en Amérique du<br />

Nord a été une grâce pour l’Église. Comme vous le savez, il a été convoqué par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II et<br />

s’est déroulé à Montréal du 18 au 21 avril 2002. J’ai eu moi-même le privilège d’y assister. Comme je l’ai dit dans<br />

l’homélie que j’ai prononcée devant les délégués, le vendredi 19 avril 2002, « les vocations à la prêtrise et à la vie<br />

consacrée ne manquent pas dans notre monde; par contre, le discernement, l’écoute, l’acceptation et la confiance<br />

semblent faire défaut… Chaque vocation est donnée pour le bien de la personne appelée mais aussi pour celui de<br />

l’Église et du monde où nous sommes appelés à travailler.»<br />

Depuis la tenue du troisième Congrès continental sur les vocations, plusieurs personnes ont travaillé ferme pour<br />

colliger l’information et les données fournies par les 1136 délégués ainsi que par la dizaine de milliers de<br />

participants aux rencontres préparatoires organisées sur le plan local. Toutes leurs observations de même que les<br />

idées des nombreux conférenciers du Congrès sont reprises dans le Plan pastoral que voici. Ce Plan pastoral<br />

deviendra un outil : il servira à promouvoir une culture des vocations en Amérique du Nord.<br />

En vue de favoriser une telle culture des vocations, à cette heure de l’histoire de l’Église en Amérique du Nord,<br />

l’action pastorale va se concentrer sur cinq domaines : la prière, l’évangélisation, l’expérience, l’accompagnement et<br />

l’invitation. Tous les membres de l’Église en Amérique du Nord (évêques, supérieurs majeurs, prêtres, religieuses ou<br />

religieux, éducateurs ou éducatrices, diacres, parents, jeunes, membres d’organismes laïcs, etc.) seront invités à<br />

s’associer à ce Plan pastoral. En fait, nous espérons que ce sera toute l’Église d’Amérique du Nord qui assumera<br />

cette responsabilité en encourageant les vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée.<br />

Dans son message pour la 40 e Journée mondiale de prière pour les vocations (le 11 avril 2003), le Saint Père<br />

rappelle que «si dans la culture actuelle celui qui sert est perçu comme inférieur, dans l’histoire sainte le serviteur<br />

est celui qui est appelé par Dieu pour réaliser une œuvre singulière de salut et de rédemption». Nous le savons, car<br />

nous pouvons témoigner du nombre et de l’enthousiasme des jeunes présents à la Journée mondiale de la jeunesse<br />

de Toronto, les jeunes sont inspirés par le Saint Père et ils sont prêts à répondre à l’appel à la sainteté et au service<br />

qui leur est lancé par Dieu.<br />

Le troisième Congrès continental sur les vocations et les deux Journées mondiales de la jeunesse célébrées en<br />

Amérique du Nord ont contribué à jeter les bases d’une culture des vocations sur notre continent. Le présent Plan<br />

pastoral nous aidera à susciter un environnement propice, apte à inciter les jeunes à répondre favorablement à<br />

l’appel de Dieu. Plusieurs, en effet, sont en mesure de suivre l’exemple de la Vierge Marie et de dire «oui» au<br />

dessein de Dieu sur leur vie. Il nous incombe d’appuyer leur vocation et ce rôle est une responsabilité importante<br />

partagée par toute l’Église.<br />

Reportons-nous de nouveau aux paroles du Saint Père. «Comme les autres fois, nous tournons en ce moment<br />

encore notre regard vers Marie, Mère de l’Église et Étoile de la nouvelle évangélisation. Invoquons-la avec confiance<br />

afin que l’Église ne manque pas de personnes prêtes à répondre généreusement à l’appel du Seigneur, qui invite à<br />

un service plus direct de l’Évangile.»<br />

Je prie pour qu’on utilise le Plan pastoral que voici de manière à lui faire rendre tout ce qu’il peut donner et à créer<br />

une culture où jeunes gens et jeunes filles répondront avec courage à l’appel du Seigneur et envisageront les<br />

vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée.<br />

Sincèrement dans le Christ,<br />

† Wilton D. Gregory<br />

Évêque de Belleville<br />

Président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis


SECTIONUN<br />

Lesfondements<br />

la conversion et le discernement<br />

7


ChAPITRE1<br />

«Notrecœurn’était-ilpas<br />

brûlantennous»<br />

L’histoire du congrès<br />

nord-américain de 2002<br />

«Notre cœur n’était-il<br />

pas brûlant en nous,<br />

tandis qu’il nous<br />

parlait sur la route, et<br />

qu’il nous faisait<br />

comprendre les<br />

Écritures»<br />

(Luc 24, 32)<br />

MATIÈRE DU PRÉSENT ChAPITRE<br />

Une histoire digne d’être racontée<br />

Les gens au cœur de l’histoire<br />

L’endroit et le moment<br />

Les jeunes et les jeunes adultes : «une option préférentielle»<br />

Les délégués : principales recommandations<br />

La genèse du Plan pastoral<br />

Le Congrès et l’Église universelle<br />

Unehistoiredigned’êtreracontée<br />

Le troisième Congrès continental sur les vocations au ministère ordonné et à la vie<br />

consacrée en Amérique du Nord s’est déroulé à Montréal, Québec, Canada, du 18 au<br />

21 avril 2002. Il avait trois grands objectifs:<br />

• susciter en Amérique du Nord un environnement propice à la promotion des<br />

vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée<br />

• unir et orienter l’Église en Amérique du Nord dans son engagement à cultiver<br />

les vocations<br />

• accueillir dans l’espérance les futurs ouvriers pour la moisson.<br />

Afin d’atteindre ces objectifs, l’exécutif du Congrès 1 a conçu un événement qui<br />

permettrait d’offrir:<br />

• une expérience de célébration des vocations, avec une forte composante<br />

spirituelle<br />

• une solide réflexion théologique et pastorale sur les problèmes concrets que<br />

doit affronter la pastorale des vocations en Amérique du Nord<br />

8 Chapitreun


• un plan pastoral pour l’Église en Amérique du Nord, en vue de mettre en œuvre<br />

de façon réaliste et pratique les recommandations des délégués au Congrès.<br />

Tels sont les faits. Les Actes du Congrès 2 relatent de façon détaillée la planification<br />

et la célébration de ce rassemblement de 1100 délégués des différents secteurs de<br />

l’Église en Amérique du Nord. Ce récit est du plus haut intérêt, tant pour ceux et celles<br />

qui ont participé au Congrès directement ou indirectement que pour les personnes<br />

qui contribueront à sa mise en œuvre à long terme.<br />

Nous sommes nombreux à oublier le détail des heures et des dates qui forment la<br />

matière première de l’histoire. Mais lorsqu’il s’agit de récits, notre mémoire est<br />

généralement bien meilleure. Il n’y a pas à s’en étonner. Peuple chrétien formé par<br />

l’Évangile, les catholiques savent bien ce que c’est que d’entendre raconter des récits,<br />

d’y puiser une formation, de les vivre et de les transmettre à la génération suivante.<br />

Le présent chapitre d’introduction a moins pour<br />

objet le noble travail de l’historien que l’activité plus<br />

humble du conteur, car le Congrès nord-américain sur<br />

les vocations de 2002 est une histoire qu’il est nécessaire<br />

de raconter.<br />

C’est une histoire de dialogue, histoire de<br />

l’engagement profond d’hommes et de femmes de foi<br />

travaillant généreusement dans un esprit de collégialité,<br />

histoire de planification réfléchie et méticuleuse mais aussi de joie spontanée et<br />

d’énergie juvénile. Une histoire dont l’action se déroule dans un contexte de crise et<br />

de scandale, au moment où l’image des ministres ordonnés de l’Église et la crédibilité<br />

même de l’Église catholique en Amérique du Nord subissaient un grave préjudice.<br />

La crise est devenue temps de grâce, le moment pour nous d’accepter notre besoin<br />

de conversion, de sainteté, de Dieu. La foi s’en est trouvée fortifiée, l’espérance<br />

réveillée, la charité accrue, les liens d’amitié approfondis. On a rencontré le Christ<br />

Sauveur et Semeur, Celui qui sème la semence du règne de Dieu en tout lieu, dans<br />

chaque cœur humain, sans préférence comme sans exception. Dans cette histoire,<br />

l’Église en Amérique du Nord nomme et assume la tâche privilégiée qui est la sienne<br />

de permettre à une nouvelle génération de jeunes gens et de jeunes filles de vivre leur<br />

vocation, de la discerner et d’y répondre généreusement comme à un «don de Dieu,<br />

fait au peuple de Dieu».<br />

Pour mieux saisir la portée des recommandations spécifiques de ce plan pour<br />

l’avenir de la pastorale des vocations, il vaut la peine d’entendre l’histoire d’un<br />

événement qui est devenu l’expression authentique d’une espérance en l’avenir de<br />

l’Église sur ce continent. Dans cette Église, le témoignage du ministère ordonné et de<br />

la vie consacrée continuera de jouer un rôle vital et irremplaçable.<br />

Lesgensaucœurdel’histoire<br />

« L’EspritdeDieunourrissait<br />

l’énergiejuvénilequianimaitles<br />

échangesauxtables… »<br />

Le 18 avril 2002, 1136 délégués, venus surtout du Canada et des États-Unis, se<br />

retrouvaient à l’Hôtel Reine-Élisabeth, au centre-ville de Montréal. Des représentants<br />

du Mexique, de la Caraïbe, de l’Amérique latine, de l’Europe, de l’Australie et du Saint-<br />

Siège allaient donner au Congrès une dimension internationale et donc une saveur<br />

«Notrecœurn’était-ilpasbrûlantennous»<br />

9


SECTIONUN –Lesfondements<br />

plus complètement «catholique». Les délégués<br />

incarnaient la diversité régionale, ethnique et culturelle<br />

qui caractérise aujourd’hui l’Église catholique en<br />

Amérique du Nord. Il y avait là des femmes et des<br />

hommes de foi profonde, personnellement engagés<br />

dans l’Église : des évêques, des prêtres et des diacres,<br />

des sœurs et des frères, des laïcs consacrés, des<br />

missionnaires et des contemplatifs, des novices et des<br />

séminaristes, des responsables religieux et diocésains<br />

de la pastorale des vocations, des formateurs et des<br />

éducateurs, des pasteurs et des théologiens, des<br />

responsables de pastorale jeunesse et de pastorale<br />

universitaire, des agents de pastorale scolaire, des<br />

membres d’associations laïques engagées dans la<br />

promotion des vocations et, chose importante, des parents et des jeunes adultes.<br />

«L’unitéaaussiétéforgée<br />

àpartird’unedonnée<br />

théologiquecentrale :<br />

lefaitquechaquevocation<br />

chrétienneestbien“un<br />

dondeDieu,faitaupeuple<br />

deDieu”»<br />

Cette assemblée diversifiée se réunissait autour d’un objectif commun. Celui-ci<br />

ressortait clairement du logo du Congrès, qui en illustrait le thème – Vocación: Don<br />

de Dieu, Given for God’s People – en évoquant la figure biblique du Semeur<br />

répandant généreusement le don de la vocation dans le cœur humain, appelant une<br />

récolte abondante. Le rituel d’ouverture, axé sur le cierge pascal, rappela aux<br />

participants que c’est le Christ ressuscité qui appelle à la vie, au témoignage, à la<br />

communauté des disciples, au ministère. Un chant thème enlevant, célébrant le fait<br />

que chacun et chacune d’entre nous est appelé «à une mission d’amour et à servir le<br />

Seigneur» identifiait Jésus – Enseignant, Conseiller, Berger, Sauveur – comme la<br />

source et le terme de notre appel personnel, comme Celui qui rend possible de<br />

répondre avec générosité. Quand le cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque de<br />

Montréal, transmit aux délégués les vœux du pape Jean-Paul II, il devint évident que<br />

cette assemblée de l’Église en Amérique du Nord était en communion avec l’Église<br />

locale, hôte du rassemblement, et avec l’Église universelle qui invitait à le convoquer.<br />

Pendant quatre jours, plusieurs orateurs – conférenciers principaux, animateurs<br />

d’atelier, porte-parole du Saint-Siège – allaient partager les fruits de leur recherche et de<br />

leur sagesse avec les délégués au Congrès. Leurs propos<br />

seraient marqués par une profonde connaissance et<br />

un grand amour de la tradition catholique, par l’acuité<br />

du regard théologique, par une analyse sociale<br />

pénétrante, une vaste expérience pastorale et une<br />

solide réflexion spirituelle. Ils ont jeté un regard neuf<br />

sur ce qu’on appelle la «crise des vocations», appelant<br />

les délégués à y voir non pas d’abord une menace mais<br />

plutôt une grâce, l’occasion de discerner les chemins<br />

de la conversion et du renouveau auxquels est appelée<br />

l’Église en ce temps et en ce lieu.<br />

Répondant en plein temps pascal à cet appel à la<br />

conversion et au renouveau, l’assemblée réunie a fait<br />

l’expérience de la présence vitale et authentique du<br />

Christ ressuscité. La présence de Dieu invitait les<br />

10 Chapitreun


délégués à la prière et à l’Eucharistie. On reconnut Sa présence<br />

dans le partage de la Parole et la fraction du pain. L’Esprit de<br />

Dieu nourrissait l’énergie juvénile qui animait les échanges aux<br />

tables et les plénières «à micro ouvert», suscitant l’écoute<br />

attentive, le partage respectueux et le discernement dans la<br />

prière. C’est ainsi que les délégués se sont employés à «lire les<br />

signes des temps et à les interpréter à la lumière de l’Évangile 3 ».<br />

C’est avant tout leur lecture qui inspire ce plan pastoral qui vise<br />

à susciter une authentique «culture de la vocation» dans l’Église<br />

d’Amérique du Nord.<br />

En assumant cette responsabilité, les délégués au Congrès<br />

répondaient à l’invitation que leur avait lancée Sa Sainteté le<br />

pape Jean-Paul II par l’entremise de l’Œuvre pontificale pour<br />

les vocations ecclésiastiques. Après que des congrès sur les<br />

vocations eurent été organisés pour l’Amérique latine (Sao<br />

Paulo, 1994) et pour l’Europe (Rome, 1997), les conférences<br />

épiscopales du Canada et des États-Unis furent invitées à entreprendre la préparation<br />

d’un congrès semblable pour le continent nord-américain 4 . Très tôt, il ressortit des<br />

consultations que pour que le Congrès puisse donner un fruit durable, une pluralité<br />

de voix, d’expériences et d’engagements vocationnels devraient être associés à sa<br />

conception et à sa réalisation.<br />

La composition de l’exécutif du Congrès reflétait clairement ce souci de diversité. Trois<br />

évêques – un des États-Unis et deux du Canada (secteurs français et anglais) – assuraient<br />

la supervision épiscopale. Deux prêtres diocésains – un Canadien, un Américain –<br />

faisaient office de coprésidents. Ils avaient autour d’eux 15 personnes dévouées et<br />

compétentes : sœurs, frères et laïcs consacrés, femmes et hommes laïcs, diacres et prêtres.<br />

L’équipe comprenait des représentants des supérieurs religieux et des conférences<br />

vocationnelles canadienne et américaine, mais aussi des personnes qui avaient<br />

l’expérience de la pastorale des vocations dans le contexte plus large de la vie de l’Église.<br />

À partir de cette diversité, il fallait forger l’unité. Les polarités linguistiques et<br />

régionales qui dominent le paysage de l’Église au Canada diffèrent des polarités<br />

dominantes de race et d’idéologie qu’on observe aux États-Unis. Néanmoins, on a pu<br />

nommer et relever des éléments et des défis communs, et la diversité est devenue signe<br />

d’espérance pour une future collaboration – sur le plan vocationnel et missionnaire -<br />

à travers toute l’Amérique du Nord.<br />

Pour préparer le Congrès, des «mini-congrès» diocésains ou régionaux ont été<br />

organisés localement un peu partout en Amérique du Nord. De septembre 2001 à<br />

mars 2002, ils réunirent plus de 10 000 participants, représentant au moins 136<br />

diocèses d’un bout à l’autre du continent.<br />

L’unité a aussi été forgée à partir d’une donnée théologique centrale : le fait que<br />

chaque vocation chrétienne est bien «un don de Dieu, fait au peuple de Dieu», un<br />

appel à la sainteté, au statut de disciple et au service, axé sur la construction du Corps<br />

du Christ dans le monde. En outre, ici et maintenant, Dieu continue d’inviter des<br />

hommes et des femmes à vivre un engagement public et permanent et à assumer un<br />

témoignage généreux et un service désintéressé dans le cadre des vocations<br />

particulières à la vie consacrée et au ministère ordonné.<br />

«Notrecœurn’était-ilpasbrûlantennous»<br />

11


SECTIONUN –Lesfondements<br />

Le défi pastoral fondamental consiste à susciter une «culture de la<br />

vocation» dans l’Église d’Amérique du Nord, c’est-à-dire une culture<br />

dans laquelle chaque fidèle est amené à pouvoir identifier et assumer la<br />

mission à laquelle il est appelé, en tant que membre du Corps du<br />

Christ, dans le monde et pour le monde.<br />

La promotion des vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée ne peut se<br />

comprendre qu’en lien avec la vocation baptismale universelle à la sainteté et au<br />

service. Les vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée – comme au célibat<br />

et au mariage, au ministère laïc et au témoignage chrétien dans la société séculière –<br />

s’épanouiront dans l’Église quand chaque membre pourra identifier et vivre<br />

concrètement l’appel du Père à la vie et à la sainteté, l’appel du Fils à devenir son<br />

disciple et à vivre la communion, et l’appel de l’Esprit au témoignage et à la mission.<br />

L’endroitetlemoment<br />

L’endroit et le moment où s’est tenu le Congrès n’ont pas peu contribué à en dévoiler<br />

la signification profonde. Il se déroulait dans la ville de Montréal, dont les racines sont<br />

françaises et catholiques et qui est devenue une métropole cosmopolite,<br />

multiculturelle et sécularisée. Même s’il y a beaucoup à célébrer dans la diversité<br />

linguistique, culturelle et religieuse qui caractérise aujourd’hui cette grande ville, cette<br />

diversité s’accompagne d’une perte du sens profond de l’engagement chrétien qui a<br />

inspiré ses fondateurs et qui a façonné son histoire. Dans ce contexte, la construction<br />

de l’unité sociale, du consensus moral et d’une véritable profondeur spirituelle est<br />

devenue une tâche extrêmement difficile.<br />

Le Congrès se tenait dans la province de Québec. Le Québec a une riche histoire<br />

religieuse : berceau de la foi catholique dans le Nord de l’Amérique, il a vu naître<br />

plusieurs congrégations religieuses et il a formé un très grand nombre de prêtres et de<br />

religieux et religieuses. Ces femmes et ces hommes audacieux ont joué un rôle vital<br />

dans la mise en place d’une infrastructure d’institutions catholiques (éducatives,<br />

sociales, culturelles et caritatives) dans toute l’Amérique du Nord et au-delà. En dépit<br />

de son riche héritage ecclésial, l’Église du Québec est aussi celle qui, en Amérique du<br />

Nord, a vu diminuer le plus rapidement la pratique religieuse et la relève vocationnelle.<br />

12 Chapitreun


À l’origine, le Congrès devait se ternir du 4 au 7 octobre 2001. À cette date, il serait<br />

survenu au lendemain des événements tragiques du 11 septembre : terrorisme, conflit<br />

armé et instabilité mondiale. Cependant, à l’été 2000, quand on se rendit compte que<br />

le Congrès coïnciderait avec le prochain Synode des évêques, à Rome, il fut décidé de<br />

le reporter en avril 2002.<br />

On ne pouvait évidemment pas prévoir que cette<br />

décision ferait que le Congrès surviendrait en pleine<br />

crise interne et externe de l’Église, en un temps de<br />

scandale et d’humiliation, relié à la divulgation de<br />

nombreux cas d’inconduite sexuelle chez des membres<br />

du clergé en différentes régions des États-Unis. La<br />

situation se compliquait encore du fait qu’on<br />

reprochait à des évêques et à d’autres responsables<br />

« Maisàmesurequeprogressait<br />

leCongrès,lasituations’est<br />

miseàchanger»<br />

ecclésiastiques d’avoir cherché à taire et à dissimuler ces incidents. Dans les semaines<br />

qui ont immédiatement précédé la tenue du Congrès, cette image de l’Église et de ses<br />

ministres a été présentée tous les jours au public nord-américain, dans les pages de ses<br />

journaux et magazines comme dans les émissions diffusées à la radio et à la télévision.<br />

À Montréal, les délégués se sont trouvés confrontés à des manifestants brandissant<br />

des pancartes où on lisait que les victimes de violence dans les institutions<br />

administrées par l’Église au Québec «attendaient un miracle». L’intérêt des médias<br />

pour le Congrès se concentrait sur les récentes révélations d’agression sexuelle et sur<br />

l’impact qu’elles pourraient avoir pour l’avenir des vocations sacerdotales et<br />

religieuses. À bien des égards, le moment semblait très mal choisi pour célébrer<br />

l’engagement des ministres ordonnés et des personnes consacrées dans l’Église, ou<br />

pour inviter des jeunes à envisager une vie de témoignage et de service dans l’Église.<br />

Mais à mesure que progressait le Congrès, la situation s’est mise à changer. A tour<br />

de rôle, les conférenciers principaux ont reconnu la colère, la confusion et la<br />

douleur provoquées par les récentes révélations, et la menace qu’elles représentaient<br />

pour la crédibilité morale de l’Église et de ses ministres. Mais ils ont invité les<br />

délégués, plutôt que de chercher refuge dans le déni ou dans le désespoir, à puiser<br />

au plus profond de la tradition catholique : à revendiquer la beauté radicale de<br />

l’appel évangélique à suivre le Christ et à renouveler leur engagement envers les<br />

idéaux les plus élevés du ministère ordonné et de la vie consacrée, bref à servir Dieu<br />

au coeur de son peuple.<br />

Le climat ambiant de suspicion en vint à être perçu comme un appel à la<br />

conversion, où l’Église pourrait vraiment participer au mystère pascal du Christ, luimême<br />

qualifié de pécheur, arrêté tel un criminel, humilié en public, dénudé en face<br />

de Ses accusateurs, abandonné et exécuté. En ce temps de Pâques, les délégués se sont<br />

fait rappeler que de la mort une vie nouvelle avait surgi dans le Christ ressuscité dont<br />

le corps rayonnait une vie nouvelle tout en portant la marque de Ses plaies.<br />

Un esprit de renouveau a ainsi jailli d’un recentrage sur la richesse de l’héritage<br />

biblique et théologique de l’Église. Les délégués ont exprimé leur espoir en un<br />

sacerdoce revitalisé, en un renouveau de la vie consacrée, en des formes encore à<br />

naître de collaboration et de respect mutuel entre ministres ordonnés, personnes<br />

consacrées et membres laïcs de l’Église, et en un accroissement de la transparence et<br />

de la responsabilité à tous les niveaux de l’Église. Les personnes présentes ont été<br />

«Notrecœurn’était-ilpasbrûlantennous»<br />

13


SECTIONUN –Lesfondements<br />

sommées de «devenir feu» en embrassant leur vocation à la sainteté, en intégrant un<br />

engagement passionné pour la sainteté personnelle à la promotion pour la justice,<br />

en se donnant totalement au Seigneur de manière à pouvoir dire à la prochaine<br />

génération, avec autant de crédibilité que de conviction : «Dieu te demande toute ta<br />

vie. Donne-la Lui 5 ».<br />

On a rappelé aux délégués que ce genre d’engagement exige une conversion:<br />

conversion du cœur au niveau personnel, conversion des structures sociales et<br />

ecclésiales. Afin que le travail pour les vocations soit concret et efficace, il doit<br />

s’enraciner dans une attitude contemplative, sachant que Dieu, qui ne se laisse pas<br />

dépasser en générosité, continue d’appeler de «nouveaux porteurs de la flamme que<br />

Jésus est venu allumer sur la terre». Cela revient à croire que Dieu peut susciter des<br />

vocations «là où notre joie la plus profonde rencontre la soif profonde de notre<br />

monde 6 », et qu’Il le fera.<br />

Quoique profondément personnelle, la vocation n’est jamais un projet purement<br />

individuel. Toujours situées dans le contexte plus vaste de la mission de l’Église dans le<br />

monde, les vocations ecclésiales répondent aux besoins concrets d’une époque et d’un<br />

temps particuliers. Les efforts de promotion des vocations doivent donc se rattacher à<br />

des projets missionnaires et communautaires spécifiques qui répondent à des besoins<br />

réels. C’est ainsi que l’engagement dans un projet d’Église locale offre à des jeunes<br />

adultes une occasion privilégiée de discerner leur cheminement vocationnel 7 .<br />

Lesjeunesetlesjeunesadultes :<br />

une«optionpréférentielle»<br />

Au cours du Congrès, l’Église a été mise au défi de<br />

nouer de vraies conversations avec les jeunes et les<br />

jeunes adultes en son sein. Ceci impose aux ministres<br />

ordonnés, aux femmes et aux hommes consacrés, et à<br />

quiconque est en contact avec des jeunes, de leur<br />

partager leur histoire spirituelle, leur héritage religieux,<br />

leur expérience communautaire et leur engagement<br />

pour la mission de l’Église. À cet égard, le fait que le<br />

Congrès sur les vocations ait coïncidé avec les dernières<br />

étapes préparatoires à la 17 e Journée mondiale de la<br />

Jeunesse, qui devait se tenir à Toronto du 23 au 28 juillet 2002, s’est avéré providentiel.<br />

Plus que jamais, l’attention s’est concentrée sur les jeunes catholiques : leurs besoins,<br />

leurs convictions, leurs engagements, leurs espoirs et leurs aspirations.<br />

«Laparticipationactivedejeunes<br />

catholiquesauCongrèsétaiten<br />

soiuneprisedeposition :<br />

puissantsigned’espérance …»<br />

Dans cette perspective, les orateurs comme les délégués ont recommandé à l’Église en<br />

Amérique du Nord de faire une option préférentielle pour les jeunes 8 . Sans rien enlever<br />

à l’«option préférentielle pour les pauvres» (un des éléments centraux de l’enseignement<br />

social catholique), ils ont fait valoir que pour rendre possible la future mission de l’Église,<br />

d’importantes ressources financières, humaines et spirituelles devront être investies dans<br />

une présence et un travail pastoral direct auprès des jeunes catholiques.<br />

Les délégués ont été invités à faire confiance. Soutenus par un exemple inspirant et<br />

par un accompagnement personnel, par des expériences de retraite et d’engagement<br />

social, par la richesse de la tradition spirituelle et sacramentelle catholique, et par une<br />

14 Chapitreun


Église qui sache les accueillir et faire place à leurs talents<br />

et à leur dynamisme, les jeunes catholiques se<br />

montreront ouverts à une invitation à envisager la vie<br />

consacrée et le ministère ordonné comme des façons<br />

viables de témoigner du Christ dans le monde.<br />

La présence et l’énergie communicative d’un<br />

important contingent de jeunes adultes parmi les<br />

délégués au Congrès a été une grâce extraordinaire.<br />

Même dispersés aux tables des délégués, ils ont fait entendre leur voix, et ils ont<br />

rapidement noué des liens de communauté les uns avec les autres. Appuyés par les<br />

organisateurs du Congrès mais de leur propre initiative, ils ont convoqué leur propre<br />

groupe de travail : 127 jeunes adultes se sont retrouvés pour dîner et ont travaillé toute<br />

la nuit pour traduire leurs délibérations en une déclaration en sept points sur les<br />

vocations 9 .<br />

Dans ce texte, les jeunes adultes réaffirment leur alliance avec l’Église et leur désir<br />

d’être les saints du nouveau millénaire. Ils reconnaissent que pour répondre à leur<br />

vocation unique dans la vie, ils ont besoin de l’appui et de l’orientation de l’Église. Plus<br />

précisément, ils demandent un esprit de dialogue ouvert et respectueux, une Église qui<br />

soit inclusive, responsable, juste et vulnérable. Ils disent chercher à grandir dans la<br />

prière et le discernement, inspirés par «des figures de sagesse et des conseillers<br />

objectifs» qui, en leur partageant leur propre histoire, les aideront à découvrir la<br />

volonté de Dieu et à y répondre plus pleinement. Ils ont demandé une formation plus<br />

complète à la tradition catholique : son riche héritage biblique, sacramentel,<br />

liturgique, historique, spirituel et social, son engagement pour la liberté et la justice,<br />

pour la dignité de la personne humaine. Ils ont demandé qu’on leur donne de vraies<br />

responsabilités, qu’on forme en eux des «leaders qui osent prendre des risques pour le<br />

royaume de Dieu» et qu’on les aide à vivre à plein leur foi catholique pour qu’à leur<br />

tour ils puissent la partager à leurs contemporaines et à leurs contemporains dans un<br />

monde où les jeunes ont faim de Dieu.<br />

Plutôt que de publier leur déclaration sous forme de «manifeste», les jeunes adultes<br />

délégués ont préféré la partager avec l’assemblée dans un contexte d’action de grâces.<br />

Ils ont exprimé leur gratitude pour le privilège de participer activement au Congrès,<br />

pour l’accueil et les encouragements reçus. Ils ont célébré l’exemple généreux de tant<br />

de personnes ordonnées, consacrées et laïques qui vivent leur propre vocation dans la<br />

joie et la fidélité, et qui leur ont inspiré le désir de répondre à leur tour avec autant de<br />

joie et de générosité. L’ovation debout qui a suivi leur présentation a été la plus longue<br />

et la plus bouleversante de tout le Congrès.<br />

La participation active de jeunes catholiques au Congrès était en soi une prise de<br />

position : puissant signe d’espérance en l’avenir de l’Église, de sa mission dans le<br />

monde, de la vie consacrée et du ministère ordonné comme moyens pertinents et<br />

vitaux de vivre l’Évangile aujourd’hui en Amérique du Nord. Leur énergie illimitée,<br />

leur engagement pour l’Évangile, leur prière de vénération en présence de la Croix de<br />

la Journée mondiale de la Jeunesse, qui leur a été confiée symboliquement pour que,<br />

de la basilique Notre-Dame, ils la transportent dans le monde au terme de<br />

l’Eucharistie de clôture, ont donné des assises fermes à la conviction que le temps,<br />

l’énergie et les ressources investis pour nourrir la foi et la spiritualité des jeunes<br />

«Notrecœurn’était-ilpasbrûlantennous»<br />

15


SECTIONUN –Lesfondements<br />

catholiques représentent un gage solide<br />

pour la future mission de l’Église, promise à<br />

une riche moisson. Il est devenu évident<br />

que les jeunes et les jeunes adultes<br />

catholiques sont bien «un avenir plein<br />

d’espérance».<br />

Lesdélégués :principales<br />

recommandations<br />

Les délégués ont appris des jeunes adultes et<br />

des conférenciers du Congrès, mais ils ont<br />

aussi appris les uns des autres. C’est de leur<br />

sagesse et de leur expérience que ce plan pastoral tire sa principale inspiration. Au fil<br />

du Congrès, les délégués ont participé à une démarche qui incorporait une réflexion<br />

sur leur expérience personnelle et sur les données recueillies lors des consultations<br />

régionales antérieures au Congrès, des échanges aux tables et des sessions plénières à<br />

micro ouvert où des recommandations pouvaient être formulées, discutées et<br />

évaluées. L’énergie de l’assemblée a fini par se porter sur l’identification d’attitudes<br />

fondamentales à cultiver et d’actions précises à mettre en œuvre pour atteindre<br />

l’objectif de susciter une véritable «culture de la vocation» au sein de l’Église en<br />

Amérique du Nord.<br />

Sur le plan des attitudes ou de «l’être», on a surtout appelé à une prière plus<br />

profonde – enracinée dans une rencontre authentique avec Jésus Christ, menant à une<br />

conversion personnelle et structurelle – et à une vie de témoignage authentique,<br />

généreux et joyeux du Seigneur ressuscité. On a aussi appelé à un renouveau de<br />

l’Église : reconnaissance de l’égale dignité et de l’interdépendance fondamentale entre<br />

toutes les vocations ecclésiales, enracinées dans l’appel baptismal universel, de<br />

manière que toutes les vocations, qu’elles soient laïques, consacrées ou ordonnées,<br />

soient appréciées, encouragées et promues comme autant de «dons de Dieu, faits au<br />

peuple de Dieu».<br />

Sur le plan de l’action ou du «faire», les principales recommandations des délégués se<br />

regroupent sous six grands titres:<br />

• faire du travail auprès des jeunes et des jeunes adultes une priorité pastorale<br />

• évangéliser et catéchiser de manière à communiquer l’Évangile d’une façon<br />

claire et efficace<br />

• former des paroisses et de petites communautés de foi vibrantes, accueillantes,<br />

porteuses d’espérance et axées sur le Christ<br />

• soigner la pastorale des familles<br />

• inviter explicitement à envisager l’appel au ministère ordonné ou à la vie<br />

consacrée, dans un contexte de discernement, de témoignage personnel et de<br />

formation spirituelle<br />

• assurer le suivi du Congrès dans les paroisses, les diocèses, les communautés<br />

religieuses et, surtout, dans les rassemblements de jeunes 10 .<br />

16 Chapitreun


LagenèseduPlanpastoral<br />

Ce plan pastoral est un travail de synthèse. Il intègre les diverses priorités pastorales<br />

identifiées par les délégués au Congrès (y compris celles qu’ont nommées les jeunes<br />

adultes), l’expérience pastorale de ceux et celles qui travaillent depuis plusieurs années<br />

en pastorale des vocations ainsi que la perspective théologique et spirituelle élaborée<br />

par les nombreux conférenciers qui sont intervenus au Congrès. Le point autour<br />

duquel s’articule cette synthèse – et donc le problème<br />

central – c’est de chercher des réponses pratiques à la<br />

question suivante : Comment fonder et susciter une<br />

«culture de la vocation» à travers l’Église en<br />

Amérique du Nord<br />

Nous procédons en cinq étapes distinctes mais<br />

étroitement reliées l’une à l’autre et dont chacune fait<br />

l’objet d’un des prochains chapitres du plan pastoral.<br />

«Commentfonderetsusciterune<br />

«culturedelavocation»àtravers<br />

l’ÉgliseenAmériqueduNord»<br />

1. Parce que le souci pastoral des vocations doit se mesurer à la réalité<br />

quotidienne où l’appel de Dieu est entendu et reçoit une réponse, le Chapitre<br />

2 passe en revue un certain nombre de caractéristiques fondamentales de la<br />

société nord-américaine d’aujourd’hui pour identifier à la fois les espoirs et les<br />

obstacles à la création d’une authentique «culture de la vocation».<br />

2. Pour être pastoralement efficace, un plan d’action pour les vocations doit<br />

d’abord être théologiquement adéquat. Le Chapitre 3 examine donc le<br />

riche héritage de la tradition biblique et théologique catholique dont les<br />

récits, les images, les symboles et les doctrines fournissent une<br />

compréhension renouvelée de la «vocation» comme réalité spirituelle et<br />

théologique fondamentale. Le chapitre s’arrête, plus spécifiquement, à<br />

l’importance théologique et pastorale constante des vocations particulières<br />

au ministère ordonné et à la vie consacrée en tant qu’éléments constitutifs<br />

de la vie et de la mission de l’Église.<br />

3. Le Chapitre 4 dégage cinq priorités pastorales centrales – «prier,<br />

évangéliser, expérimenter, accompagner, inviter» – par rapport auxquelles<br />

l’ensemble de l’Église en Amérique du Nord est conviée à s’engager. Pour<br />

que la pastorale des vocations porte des fruits, l’invitation à embrasser une<br />

vocation particulière doit s’appuyer sur<br />

des fondements solides. Une vie de<br />

prière et une pratique sacramentelle<br />

fervente, la qualité de l’enseignement<br />

religieux et de l’éducation de la foi, une<br />

expérience vécue de la communauté et<br />

du service, et la présence de modèles<br />

significatifs qui donnent un témoignage<br />

approprié et prodiguent un<br />

accompagnement, voilà autant de<br />

préalables indispensables pour des<br />

vocations saines et durables à la vie<br />

consacrée et au ministère ordonné.<br />

«Notrecœurn’était-ilpasbrûlantennous»<br />

17


SECTIONUN –Lesfondements<br />

4. Le Congrès a tenté de promouvoir dans toute l’Église une prise de conscience<br />

et un sentiment de responsabilité à l’égard de l’avenir du ministère ordonné<br />

et de la vie consacrée comme de l’avènement d’une «culture de la vocation».<br />

Il y a cependant dans l’Église des groupes spécifiques de qui cette<br />

responsabilité relève plus directement. Dans cette perspective, le Chapitre 5<br />

pose carrément une série de questions pertinentes aux personnes et aux<br />

organismes concernés par différents aspects de la pastorale des vocations.<br />

Il vise ainsi à aider les évêques, les supérieurs majeurs, les responsables de la<br />

pastorale des vocations, les éducateurs, les conseillers spirituels, les<br />

aumôniers universitaires, les agents de pastorale scolaire, les curés, les diacres,<br />

les laïcs consacrés, les religieux, les ministres laïcs, les parents, les jeunes<br />

adultes, les communautés paroissiales et les membres d’associations laïques<br />

œuvrant pour les vocations à relever le défi de la mise en application des<br />

principales recommandations de ce plan pastoral.<br />

5. Les délégués ont explicitement formulé l’espoir que, sur le modèle des<br />

rencontres diocésaines et régionales tenues pour préparer le Congrès, des<br />

réunions fassent suite au Congrès afin d’amorcer le travail de mise en<br />

application. Afin de faciliter ce travail, on propose au Chapitre 6 un outil<br />

d’animation simple et convivial pour des réunions de suivi au Congrès. Il<br />

permet aux participants de prier et de réfléchir au contenu du plan pastoral,<br />

d’identifier les éléments les plus pertinents pour leur contexte particulier et<br />

de formuler un plan d’action réaliste que leur association (congrégation,<br />

paroisse, diocèse, etc.) soit disposée à appliquer.<br />

LeCongrèsetl’Égliseuniverselle<br />

Ce Congrès sur les vocations pour l’Église en Amérique du Nord n’a pas été un<br />

événement isolé. Il s’est tenu en réponse à une invitation précise lancée par le Saint-<br />

Siège, dont le souci pastoral s’étend à l’Église universelle. Premier Congrès du genre en<br />

Amérique du Nord, il a pu bénéficier de l’expérience de rencontres semblables<br />

organisées en Amérique latine (Sao Paulo, Brésil) en 1994 et en Europe (Rome) en<br />

1997, qui ont toutes deux produit des documents offerts par la suite à l’Église<br />

18 Chapitreun


universelle 11 . Même si le contexte social et pastoral est ici assez<br />

différent, les grandes recommandations de ce Congrès viennent<br />

compléter celles des deux précédents. Par ailleurs, ces<br />

recommandations s’inspirent de l’enseignement et de la<br />

pratique de l’Église universelle : l’Écriture sainte et la tradition,<br />

les documents du Deuxième Concile du Vatican et, de façon<br />

plus particulière, les exhortations apostoliques qui ont suivi les<br />

récents synodes sur le laïcat, sur la formation des prêtres, sur la<br />

vie consacrée et sur le ministère des évêques 12 .<br />

Réciproquement, on peut espérer que le travail de ce Congrès<br />

continental sur les vocations au ministère ordonné et à la vie<br />

consacrée en Amérique du Nord porte aussi des fruits pour<br />

l’Église universelle. Au cours de sa préparation et de son<br />

déroulement, des représentants du Saint-Siège ont assuré les organisateurs et les<br />

délégués que la «crise» des vocations en Amérique du Nord ne doit pas être vue<br />

seulement comme une menace mais aussi comme une occasion de croissance et de<br />

vie nouvelle, et que l’Église universelle regarderait maintenant du côté de l’Amérique<br />

du Nord en quête d’inspiration et de solutions pratiques.<br />

En ce sens, le Congrès des vocations 2002 a vraiment été pour l’Église en Amérique du<br />

Nord un kairos, un «moment favorable». Temps de conversion, de repentir et de<br />

purification; temps d’écoute mutuelle respectueuse, marqué par un profond amour<br />

du Christ et un engagement non moins profond pour la mission de Son Église dans<br />

le monde; temps propice à de nouvelles façons de soutenir l’appel à vivre le message<br />

évangélique intégralement et librement; et temps d’une réponse fidèle et aimante à<br />

l’appel lancé par un Dieu toujours fidèle et infiniment aimant.<br />

Le défi qui nous attend a été évoqué par un conférencier au Congrès, le Père Donald<br />

Senior:<br />

«Ceux qui ont le mandat de promouvoir les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse,<br />

à cette époque de la vie de l’Église en Amérique du Nord, doivent être des sacrements<br />

d’espérance pour une Église blessée. Ce n’est que si nous croyons passionnément à<br />

l’Église et à son ministère, que si nous croyons de tout notre cœur que Dieu nous<br />

appelle à la vie, que si cette foi et cette espérance sont bien vivantes en nous, que nous<br />

serons capables de parler sans gêne ou sans hésitation aux jeunes chrétiens qui se<br />

sentent appelés par Dieu à porter l’Évangile au monde. Ce n’est que si nous mobilisons<br />

nos meilleurs idéaux et notre foi la plus profonde que nous serons dignes de cette<br />

nouvelle génération de chrétiens en quête d’une vie de sainteté.» 13<br />

Nous osons espérer que l’étincelle divine vécue par les délégués au Congrès, quand ils<br />

se sont rencontrés à Montréal du 18 au 21 avril, puisse attiser la flamme d’une<br />

nouvelle Pentecôte. Avec l’Esprit présent au coeur de notre unité, puissions-nous<br />

grandir pour devenir une Église dont les membres accueillent leur propre vocation<br />

comme un «don de Dieu, fait au peuple de Dieu», et deviennent capables de semer la<br />

semence généreusement et abondamment afin de récolter une moisson fructueuse<br />

pour le règne de Dieu en Amérique du Nord. Puisse ce plan pastoral donner une<br />

expression concrète à notre vocation commune; puisse notre Église devenir<br />

«sacrement d’espérance» en Amérique du Nord, dans le contexte où nous sommes<br />

appelés, pour la mission à laquelle nous sommes envoyés.<br />

«Notrecœurn’était-ilpasbrûlantennous»<br />

19


ChAPITRE2<br />

«Lechamp,<br />

c’estlemonde.»<br />

les vocations dans le contexte<br />

de la société nord-américaine<br />

«Le semeur<br />

est sorti pour<br />

semer…»<br />

(Mt 13,3)<br />

«Le champ,<br />

c’est le monde.»<br />

(Mt 13,36)<br />

MATIÈRE DU PRÉSENT ChAPITRE<br />

Connaissance du terrain<br />

Facteurs historiques<br />

Une réalité complexe et diversifiée<br />

Les congrès diocésains et régionaux : principales conclusions<br />

Facteurs positifs et négatifs dans la culture nord-américaine<br />

L’Église et la culture : un engagement critique<br />

Pluralisme, liberté, subjectivité<br />

La pastorale des vocations en contexte de scandale et de «défaveur»<br />

Les jeunes et les jeunes adultes catholiques, un signe d’espérance<br />

Les jeunes adultes catholiques : identité, spiritualité, communauté, mission<br />

Jeunesse, mission, leadership et audace<br />

Conclusion<br />

Connaissanceduterrain<br />

Pour mener à bien cette tâche, l’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des<br />

temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre,<br />

d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le<br />

sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. Il importe donc de<br />

comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère<br />

souvent dramatique. 14<br />

La figure biblique du Semeur a clairement focalisé les délibérations du Congrès nordaméricain<br />

sur les vocations. «La semence est la Parole de Dieu; le Christ est le Semeur.»<br />

Le Christ est celui qui sème généreusement la semence de la vocation dans chaque cœur<br />

humain, qui engage le dialogue entre la liberté de l’appel divin et la liberté de notre<br />

réponse humaine, qui sème courageusement partout et qui sème prudemment au<br />

moment approprié. C’est le Christ qui sert de modèle à tous ceux et celles qui, reflétant<br />

20 Chapitredeux


son image, participent à la mission en appelant de<br />

nouveaux ouvriers pour la moisson.<br />

Les semeurs courageux et prudents doivent très<br />

bien connaître le terrain qu’ils veulent cultiver. Si<br />

«le champ, c’est le monde», il s’agit de scruter<br />

attentivement la société nord-américaine, en<br />

particulier son «caractère souvent dramatique», les<br />

«attentes et les aspirations» de ceux et celles qui y<br />

sont établis. Il faut une analyse pénétrante de ses<br />

grandes tendances sociales et culturelles pour bien<br />

discerner au sein de la société nord-américaine le<br />

sol accueillant où la semence d’une authentique «culture de la vocation» pourra<br />

prendre racine, arriver à maturité et donner une récolte abondante.<br />

En outre, l’une des tâches essentielles de la pastorale des vocations consiste à aider<br />

les jeunes à discerner comment ils relèveront le défi d’être «sel et lumière» pour<br />

construire une «civilisation de l’amour». Cette invitation, reçue directement du pape<br />

Jean-Paul II lors de la récente Journée mondiale de la Jeunesse, les jeunes d’aujourd’hui<br />

la reçoivent dans la joie et l’enthousiasme 15 . Les jeunes adultes délégués au congrès ont<br />

proclamé leur engagement à vivre une relation d’alliance avec l’Église et dans l’Église.<br />

Pour que leur énergie soit efficacement harnachée en vue de la nouvelle évangélisation,<br />

il est de la plus haute importance de bien comprendre les valeurs dominantes, les<br />

convictions et les préoccupations spirituelles de la jeunesse d’aujourd’hui.<br />

Dans la culture nord-américaine, l’idée de la vie personnelle comme vocation a été<br />

largement supplantée et remplacée par les notions séculières de réussite, de<br />

satisfaction personnelle et de réalisation de soi. Il est urgent pour l’Église de traduire,<br />

dans un langage plus accessible à une nouvelle génération de catholiques, la profonde<br />

réalité humaine et spirituelle qu’exprime le terme «vocation», et l’importance qu’elle<br />

a toujours pour leur vie comme pour l’avenir de l’Église.<br />

Facteurshistoriques 16<br />

Les États-Unis et le Canada partagent une histoire qui a pour trait commun la<br />

poursuite de l’unité sociopolitique dans le contexte d’une incroyable diversité<br />

idéologique, ethnique, culturelle et religieuse.<br />

Cette diversité remonte aux vagues d’immigration successives venues enrichir la<br />

population nord-américaine. Cette histoire commence avec les premiers habitants de<br />

l’Amérique du Nord, les peuples autochtones ou premières nations. Elle se poursuit à<br />

l’époque coloniale, marquée par l’arrivée de colons français, britanniques et espagnols,<br />

jusqu’à l’accession à l’indépendance économique et politique. L’héritage tragique du<br />

commerce des esclaves africains a amené des millions d’autres personnes en Amérique<br />

du Nord et dans la Caraïbe. Puis vinrent les grandes périodes d’expansion et l’arrivée de<br />

millions d’immigrants : d’abord d’Europe de l’Ouest puis éventuellement d’Europe<br />

orientale, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, de la Caraïbe, en fait de partout à travers<br />

le monde. Ces gens regardaient l’Amérique du Nord comme un lieu de prospérité et de<br />

liberté, terre d’abondance regorgeant de ressources naturelles, refuge contre la misère<br />

économique, la discrimination politique et l’intolérance religieuse.<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

21


SECTIONUN –Lesfondements<br />

Cette histoire de liberté et de prospérité relative a donné naissance<br />

à des valeurs culturelles spécifiques qui en sont venues à définir<br />

l’identité nord-américaine : ainsi, par exemple, l’autonomie, la<br />

tolérance, le pluralisme, le respect de la primauté du droit et du<br />

processus démocratique, l’initiative personnelle et la responsabilité<br />

sociale. Qu’ils parviennent ou non à vivre cet idéal, qu’ils remarquent<br />

ou non les vices tapis à l’ombre de ces vertus personnelles et civiques,<br />

les Nord-Américains regardent généralement avec admiration cette<br />

expérience sociale unique à laquelle ils s’identifient. Et ils continuent<br />

de se laisser façonner par ses valeurs dominantes et par ses lacunes<br />

caractéristiques.<br />

Uneréalitécomplexeetdiversifiée<br />

Mais l’identification et l’analyse de ces courants dominants deviennent de plus en plus<br />

complexes. Qu’est-ce exactement que «la culture nord-américaine» Quels en sont les<br />

traits distinctifs Comment nommer et décrire adéquatement son «moment présent 17 »<br />

à une époque de fermentation intellectuelle, technologique et culturelle sans<br />

précédent Quel est le paradigme culturel dominant dans une société où se côtoient<br />

plusieurs générations et où coexistent difficilement, quand elles n’entrent pas<br />

directement en conflit et en contradiction, des visions du monde moderne,<br />

postmoderne, antimoderne et prémoderne<br />

L’analyse culturelle est importante, car ceux et celles qui sont engagés dans la<br />

pastorale des vocatio ns, à quelque niveau et dans quelque contexte que ce soit, se<br />

doivent de connaître le terrain où il faut semer le message du Christ. De plus, si<br />

complexe que soit la diversité sociale et culturelle nord-américaine, l’identification et<br />

la compréhension de ses courants dominants sont indispensables pour que l’Église<br />

puisse offrir une réponse pastorale adéquate. D’où des questions comme celles-ci :<br />

• Qu’est-ce qui exerce l’influence la plus forte sur les valeurs, les choix éthiques<br />

et l’engagement des catholiques : l’Évangile, tel que l’interprète la tradition<br />

catholique, ou les valeurs et la vision du monde de la société séculière<br />

• Comment les catholiques perçoivent-ils leur Église Plus précisément,<br />

comment perçoivent-ils les personnes qui servent dans le ministère ordonné<br />

ou la vie consacrée<br />

• Comment l’Église et ses ministres sont-ils représentés dans les médias Dans<br />

l’opinion publique<br />

• Quels sont les besoins des jeunes Comment les jeunes catholiques<br />

s’identifient-ils en relation à Dieu, à Jésus Christ, à l’Église<br />

• Quelles sont les images du ministère ordonné et de la vie consacrée qui<br />

prédominent dans la jeunesse catholique Chez leurs parents<br />

• Quelle forme prennent les attentes et les aspirations des femmes Comment<br />

les jeunes femmes perçoivent-elles leur rôle et leur place dans l’Église<br />

• Quelles approches pourraient inciter un jeune à envisager de répondre<br />

positivement à un appel à un engagement permanent dans l’Église<br />

22 Chapitredeux


Lescongrèsdiocésains/régionaux :<br />

principalesconclusions<br />

On a beaucoup écrit, ces dernières années, sur les courants sociaux et spirituels qui<br />

caractérisent la société nord-américaine d’aujourd’hui, et en particulier sur la culture<br />

et la spiritualité des jeunes 18 . Sans négliger ces données, les organisateurs du Congrès<br />

ont préféré consulter directement les membres de l’Église en Amérique du Nord, en<br />

concentrant leur attention sur les facteurs qui<br />

influencent les vocations au ministère ordonné et<br />

à la vie consacrée. Cette consultation s’est faite par<br />

le biais de rencontres régionales qui se sont<br />

tenues entre septembre 2001 et février 2002. Elles<br />

ont été organisées dans les diocèses et les<br />

éparchies, les régions et les paroisses, les<br />

congrégations religieuses et les clubs Serra, sur les<br />

campus universitaires et dans les mouvements de<br />

jeunes, parmi les agents de pastorale<br />

vocationnelle et les responsables de divers âges,<br />

langues, cultures, régions et types de vocation.<br />

Les participants à ces rencontres se sont vus poser trois questions:<br />

1. Quand vous pensez à la vie consacrée et au ministère ordonné en<br />

Amérique du Nord, qu’est-ce qui vous fait espérer<br />

2. Aujourd’hui en Amérique du Nord, quels sont à votre avis les obstacles qui<br />

retiennent quelqu’un d’envisager/encourager une vocation à la vie<br />

consacrée ou au ministère ordonné<br />

3. Nommez trois idées que vous voudriez voir mises en œuvre ou trois gestes<br />

que vous pourriez poser dans votre propre milieu, en tant que responsable<br />

de la promotion des vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée.<br />

Le dépouillement et l’analyse de ces données ont respecté trois facteurs importants<br />

de diversité au sein de l’Église en Amérique du Nord : la nationalité, la langue et la<br />

génération. Les réponses des États-Unis, du Canada anglais et du Canada français ont<br />

été analysées séparément. À l’intérieur de chaque regroupement national, elles ont<br />

ensuite été subdivisées par groupe d’âge : 30 ans et moins, 31-50 ans et plus de 50 ans.<br />

Compilées et analysées par des professionnels dotés d’une formation en théologie et<br />

en sciences humaines, ces données ont été présentées aux délégués du Congrès pour<br />

alimenter la discussion 19 .<br />

Facteurspositifsetnégatifsdanslaculture<br />

nord-américaine<br />

«Ellesontétéorganiséesdans...les<br />

mouvementsdejeunes,parmiles<br />

agentsdepastoralevocationnelleetles<br />

responsablesdediversâges,langues,<br />

cultures,régionsettypesdevocation. »<br />

Chez tous les groupes, des facteurs culturels négatifs ont été cités parmi les obstacles<br />

les plus importants à une «culture de la vocation». On a parlé de matérialisme, de<br />

consumérisme, de sécularisme, d’individualisme, de pluralisme, de relativisme moral<br />

et d’indifférence religieuse 20 . L’aisance et le confort, même s’ils ne sont pas négatifs en<br />

soi, ont également été identifiés comme des obstacles potentiels.<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

23


SECTIONUN –Lesfondements<br />

Ces facteurs sont sans doute aggravés par le soupçon qui semble<br />

peser sur toutes les institutions et les figures d’autorité, surtout si<br />

elle sont religieuses. Lié à une «période d’anticléricalisme et de<br />

préjugé reçu à l’encontre du christianisme 21 », ce soupçon est<br />

alimenté par les images de l’Église (et surtout du sacerdoce et de la<br />

vie religieuse) projetées par les médias, images souvent<br />

superficielles, dépassées et tendancieuses, et parfois malveillantes.<br />

La faute n’en incombe pas qu’aux médias. Les répondants ont<br />

aussi relevé la pauvre visibilité et la faible présence des prêtres, des<br />

religieux et des religieuses dans la vie quotidienne de la plupart des<br />

catholiques, en particulier des jeunes. «Nous ne pouvons pas<br />

choisir quelque chose que nous ne voyons ni ne connaissons», de<br />

dire les jeunes adultes. Et leurs parents : «Nous ne pouvons les<br />

encourager à suivre une voie que nous ne comprenons pas. » L’idée<br />

que les évêques, les prêtres, les sœurs et les frères sont<br />

généralement âgés, distants, débordés, frustrés et isolés est<br />

malheureusement trop répandue. Les jeunes adultes réclament des<br />

«témoins authentiques, joyeux», prêts à partager leur «passion et<br />

leur profond amour pour le Christ et pour l’Église 22 ». Ils veulent, disent-ils, qu’on les<br />

aide à embrasser leur vocation, qui est «de porter et de nourrir le feu que Jésus est venu<br />

allumer sur la terre 23 ». Est-ce là ce qu’ils voient et ce qu’ils vivent<br />

Les mini-congrès ont également mentionné que le travail pour les vocations est<br />

entravé par une instabilité personnelle et sociale généralisée : taux de divorce élevé,<br />

ruptures des familles, perte du respect de l’autorité (parentale, civique et religieuse). Ce<br />

qui réduit considérablement la capacité de s’engager à long terme. Les progrès rapides<br />

dans les domaines de la technologie, du divertissement et des communications<br />

tendent à renforcer une tendance malsaine à rechercher les réponses instantanées et<br />

les gratifications immédiates. En conséquence, indiquent les répondants, nous, Nord-<br />

Américains n’avons pas la patience de discerner les mouvements subtils qui balisent<br />

la quête d’intégrité morale et de vérité religieuse. Dans une société qui prône la liberté<br />

sexuelle et l’égalité des chances pour les hommes et les femmes, l’exigence du célibat<br />

sacerdotal et le fait de cantonner les femmes dans ce qui semble un rôle subalterne et<br />

diminué sont souvent perçus de façon négative. Les jeunes, hommes et femmes, y<br />

voient des obstacles qui les empêchent d’envisager sérieusement la vie consacrée ou le<br />

ministère ordonné.<br />

La plupart de ces perspectives négatives ont trouvé un écho au Congrès lui-même.<br />

«La semence des vocations est semée en abondance», mais «le terrain du monde est<br />

souvent corrompu, encombré de ronces, chargé de distractions et de passions<br />

mauvaises qui viennent l’étouffer et l’empêchent d’arriver à maturité et de donner son<br />

fruit 24 ». Même s’il «ne manque pas de vocations au sacerdoce et à la vie consacrée<br />

dans notre monde», il semblerait que «le discernement, l’écoute, l’acceptation et la<br />

confiance soient une denrée rare 25 ».<br />

D’autres voix au Congrès ont exprimé une préoccupation qui faisait écho aux<br />

conclusions du Congrès européen sur les vocations de 1997 : la culture occidentale<br />

contemporaine est profondément «anti-vocationnelle» de par sa nature, en ce sens<br />

que les choix pour l’avenir sont dictés avant tout par des soucis de réalisation de soi,<br />

24 Chapitredeux


de sécurité économique et de satisfaction affective. Il n’y a souvent aucune référence,<br />

font-elles observer, «à l’amour de Dieu et du prochain, au mystère transcendant et à la<br />

responsabilité sociale 26 ».<br />

Si dans notre société la vie elle-même n’est plus accueillie comme «un don de<br />

Dieu», si son but n’est plus perçu en lien à une vie donnée «pour le peuple de Dieu»,<br />

comment susciter une «culture de la vocation»<br />

Égliseetculture :unengagementcritique<br />

Ces facteurs négatifs sont réels et ne doivent pas être sous-estimés. Mieux vaut les<br />

reconnaître franchement et s’y attaquer directement. Par ailleurs, les jugements à<br />

l’emporte-pièce sur la société nord-américaine désespérément corrompue et<br />

foncièrement hostile à la foi catholique, à son ministère et à sa mission ne servent pas<br />

à grand-chose. L’idée que certains aspects de la culture nord-américaine nuisent au<br />

travail pour les vocations doit être nuancée car il y en a d’autres qui sont, eux, tout à<br />

fait accueillants à une évangélisation renouvelée. Il se trouve<br />

une nouvelle génération de catholiques disposés à répondre à<br />

l’appel de Dieu. Si c’est «au niveau de nos récits profonds<br />

qu’une vocation au ministère ordonné et à la vie consacrée<br />

‘prend feu’ chez un individu ou chez un groupe de<br />

personnes», ceux et celles qui cherchent Dieu doivent avoir<br />

l’occasion de dire leur récit et d’y réfléchir. Alors seulement<br />

pourront-ils voir et nommer les traces de la présence constante<br />

de Dieu guidant leur vie, Son invitation permanente à la vie et<br />

à l’amour, à la sainteté et à la mission.<br />

«…ilfautabsolumentun<br />

engagementcritiquefaceà<br />

laculturenord-américaine<br />

contemporaine.»<br />

Mais pour y arriver, il faut absolument un engagement critique face à la culture<br />

nord-américaine contemporaine. S’engager de façon critique, c’est éviter une double<br />

tentation : l’acceptation naïve de la culture dominante et une condamnation sans<br />

appel de la culture. Se retrancher dans l’une ou l’autre de ces positions extrêmes, c’est<br />

échouer à pénétrer la culture, à entamer avec elle un franc dialogue, à apprivoiser son<br />

langage et ses symboles, à prendre les moyens de nommer et d’évaluer ses vertus et ses<br />

vices, ses intuitions et ses points aveugles. Surtout, un tel engagement exige que nous<br />

apprenions à exploiter à la lumière de l’Évangile ce que notre culture comporte de<br />

potentiel vital.<br />

Qu’entendons-nous par «culture» Au Congrès, on a parlé de la culture comme de<br />

«notre demeure sacrée» qui nous fournit le contexte et le langage pour entreprendre<br />

notre quête de sens, d’identité, de communauté et d’union au Divin. L’attention<br />

portée aux récits et aux symboles où s’expriment «notre mémoire mythique, notre<br />

imagination symbolique et nos engagements affectifs» nous mènent à une<br />

compréhension plus fine de la structure interne de la culture 27 . Sans canoniser<br />

faussement tous les aspects de la culture nord-américaine, sans prétendre pouvoir<br />

«arranger» ou «guérir» ses problèmes, il faut d’abord être en mesure de la nommer<br />

correctement. Nommer correctement l’époque à laquelle nous vivons, c’est ainsi poser<br />

«un geste politique et prophétique 28 ».<br />

Pour vivre cet engagement critique, il faut d’abord cultiver une pratique spirituelle<br />

importante : adopter un regard «contemplatif» sur la culture nord-américaine. Comprise<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

25


SECTIONUN –Lesfondements<br />

comme un «long regard aimant porté sur le réel», la contemplation exige l’ouverture au<br />

discernement de l’auto-révélation de Dieu dans l’ici et le maintenant, dans les valeurs,<br />

les vertus et les récits qui façonnent aujourd’hui les personnes et les peuples.<br />

Par ailleurs, cette ouverture exige aussi une distance critique qui crée un «espace où<br />

l’Esprit de Dieu devienne présence réelle et sensible, questionne nos évidences,<br />

démasque nos illusions, brise nos idoles et nous demande de modifier nos<br />

perceptions et nos cadres de référence 29 ». Le discernement contemplatif nous<br />

demande de discerner à l’intérieur de notre culture des amorces de progrès et de<br />

déclin, de rupture et de guérison, de péché et de vertu. Plus douloureux encore, il nous<br />

met en demeure de discerner les mêmes tendances au sein de l’Église, elle-même<br />

façonnée par les tendances culturelles dominantes.<br />

Quels sont les «récits profonds» qui enflamment la culture nord-américaine<br />

Quelles sont les valeurs et les vertus qu’elle chérit – même si elle n’arrive pas à hisser<br />

sa vie à leur hauteur Comment les mettre à contribution pour l’élaboration d’une<br />

véritable «culture de la vocation» tant à l’intérieur de l’Église qu’au sein de la culture<br />

dans son ensemble<br />

Pluralisme,liberté,subjectivité<br />

L’une des valeurs chéries de la société nord-américaine, c’est le pluralisme. Les Nord-<br />

Américains vivent dans un contexte de diversité ethnique, culturelle et religieuse. En<br />

outre, les exigences de l’ordre social et de la collaboration ont favorisé la pratique de<br />

vertus telles que la tolérance, l’acceptation des différences légitimes, le respect du<br />

processus démocratique et de la primauté du droit. Influencés par ce contexte culturel,<br />

les catholiques en Amérique du Nord – et surtout les jeunes – sont à l’aise face à la<br />

diversité des opinions et des expressions de foi. Ils n’en continuent pas moins à<br />

s’identifier fermement et positivement comme chrétiens et catholiques.<br />

Les amitiés que nouent les catholiques nordaméricains<br />

et les collectivités auxquelles ils<br />

appartiennent jettent des ponts sur les barrières<br />

traditionnelles de race, de sexe, d’âge, de religion,<br />

d’origine ethnique et de statut socio-économique. Ce<br />

qui les amène à demander à l’Église et à l’ensemble de<br />

la société de réexaminer les formes subtiles de<br />

séparation et d’exclusion qui continuent de prévaloir 30 .<br />

Pour la plupart, ils se méfient des institutions, qu’elles<br />

soient politiques, morales ou religieuses, qui<br />

prétendent détenir le monopole de la vérité.<br />

Par ailleurs, la capacité d’autocritique des catholiques nord-américains est souvent<br />

réduite. Ils ont peine à admettre jusqu’à quel point ils sont influencés par la culture<br />

monolithique, axée sur l’image médiatique et la consommation, qui sous-tend leur<br />

style de vie confortable, même quand elle contredit les valeurs morales et politiques<br />

auxquelles ils se disent attachés.<br />

De toute évidence, substituer son jugement personnel à celui de l’autorité<br />

ecclésiastique, se dire que «tout peut passer» en matière de foi ou de morale, ce n’est<br />

guère cohérent avec la tradition catholique et cela sape l’unité de l’Église. D’autre part,<br />

«Ladiversitéestelle-mêmeune<br />

composantedel’identitédel’Église<br />

catholique,communionuniverselle<br />

descroyantsaumilieu…»<br />

26 Chapitredeux


il faudrait être buté et manquer de jugement<br />

pastoral pour ne voir dans la diversité ou le<br />

pluralisme que des déviations condamnables qui<br />

font obstacle à l’implantation de l’Évangile et<br />

empêchent les jeunes d’opter pour une vie de<br />

service dans l’Église.<br />

La diversité est elle-même une composante de<br />

l’identité de l’Église catholique, communion<br />

universelle des croyants au milieu de qui l’Évangile<br />

est prêché, célébré et vécu sous tant et tant de formes<br />

culturelles et rituelles. Le défi consiste à équilibrer la<br />

diversité et l’unité dans l’Esprit, de qui procède la<br />

diversité des dons et des formes d’expression. De même qu’il ne faut pas confondre<br />

l’unité et l’uniformité, la diversité ne saurait servir de prétexte à la fragmentation.<br />

Deux valeurs apparentées servent de pivots à la culture nord-américaine :<br />

• la revendication de la subjectivité personnelle<br />

• le désir de liberté.<br />

Dans les consultations qui ont précédé le Congrès, ces valeurs ont été identifiées<br />

comme des obstacles à une vie d’engagement en réponse à l’appel de Dieu. Ces<br />

valeurs représentent des obstacles lorsque, idéologiquement corrompues, elles<br />

deviennent individualisme, subjectivisme, relativisme moral et religieux. Même des<br />

commentateurs bienveillants à l’endroit de la société nord-américaine reconnaissent<br />

que l’importance que nous accordons à la liberté individuelle se dégrade trop souvent<br />

en arbitraire subjectif. On revendique ses droits sans se soucier de sa responsabilité<br />

personnelle ou sociale. Les convictions personnelles sont souvent adoptées au hasard,<br />

sans grand souci de cohérence intellectuelle, de responsabilité morale ou<br />

d’authenticité religieuse. La spiritualité s’est privatisée et compartimentée, et on ne sait<br />

plus ce que c’est que d’appartenir à une tradition religieuse cohérente.<br />

Or ce n’est pas que le respect pour l’individu et la liberté humaine soit étranger à<br />

la foi chrétienne et à la tradition catholique. Il faut bien voir le lien entre:<br />

• des vertus modernes populaires comme l’authenticité, la motivation,<br />

l’ouverture, l’intégrité, la responsabilité et le fait d’être «fidèle à soi-même»<br />

et<br />

• dans la tradition catholique, le sens profond de la dignité de la personne<br />

humaine, de la création de l’homme et de la femme à l’image et à la<br />

ressemblance de Dieu, de la liberté de l’acte de foi, de l’exercice moralement<br />

responsable d’une conscience bien formée, du désir fondamental de Dieu<br />

enraciné dans chaque cœur humain qui est «inquiet tant qu’il ne trouve pas en<br />

Dieu son repos».<br />

Ici encore, le défi consiste à aborder de façon critique la passion contemporaine<br />

pour la liberté et l’expression de soi : il s’agit moins de la condamner que de la faire<br />

entrer en dialogue avec le message de l’Évangile transmis par la tradition catholique.<br />

Il est évident qu’il y a dans la culture nord-américaine certains éléments qui<br />

compromettent les valeurs évangéliques, et d’autres qui sont carrément hostiles à la<br />

foi chrétienne et à l’Église catholique. Il ne faut pas sous-estimer le défi qu’il y a à<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

27


SECTIONUN –Lesfondements<br />

susciter une «culture de la vocation» en pareil contexte. Au Congrès, l’abbé<br />

Ron Rolheiser a mis les délégués en garde contre le danger de sauter<br />

rapidement à la conclusion que nous vivons maintenant à une époque<br />

«post-chrétienne». Il est à la fois plus juste et plus utile, dit-il, de voir dans<br />

la culture occidentale contemporaine une culture adolescente,<br />

«incomplète». Comme bien des adolescents, cette culture est encore en<br />

train de découvrir son identité. Comme d’autres, tantôt elle critique ceux<br />

qui lui ont donné la vie, tantôt elle en a honte. Et pourtant, d’insister le<br />

conférencier, même quand elle se montre le plus rebelle, même au plus<br />

creux de sa crise de croissance, elle absorbe une part beaucoup plus<br />

importante de l’histoire et des valeurs chrétiennes qu’elle n’est prête à<br />

l’admettre 31 .<br />

Avec le temps, dit l’abbé Rolheiser, à mesure que notre culture grandit et arrive à<br />

maturité, elles s’approprie les éléments positifs qui l’ont façonnée, poursuivant ainsi<br />

l’histoire de la famille – non par la simple répétition du passé mais en leur appliquant<br />

sa créativité dans un contexte nouveau, comme «le maître de maison qui tire de son<br />

trésor du neuf et de l’ancien» (Mt 13,52).<br />

Tel est donc le décor dans lequel les jeunes catholiques d’Amérique du Nord sont<br />

invités à discerner ce qu’ils savent de la tradition catholique, leurs liens avec elle et leur<br />

engagement à son endroit. C’est le contexte dans lequel nous les invitons à envisager<br />

sérieusement diverses vocations particulières afin de témoigner et de servir dans<br />

l’Église et pour le monde : le mariage et la vie de famille, le célibat vécu généreusement<br />

dans le monde, et la vie consacrée et le ministère ordonné.<br />

Lapastoraledesvocationsencontextede<br />

scandaleetde«défaveur»<br />

Dans son discours inaugural au Congrès, le Père Donald Senior a su traduire ce qui<br />

hantait nombre de délégués au moment où ils arrivaient au Congrès:<br />

Nous sommes réunis pour appuyer les vocations à la prêtrise et à la vie consacrée – et les<br />

manchettes annoncent tous les jours des articles qui font honte à l’Église, qui la jettent<br />

dans l’embarras ou qui la mettent en accusation, elle et ses dirigeants. Jamais de toute ma<br />

vie je n’ai vécu une période comme celle-ci, où il y ait tant de colère, de confusion et de<br />

douleur dans l’Église et chez les gens de bonne volonté à l’extérieur de l’Église. Que faire<br />

en un temps pareil 32 <br />

Il n’y a pas lieu de rappeler ici le scandale et l’humiliation vécue par l’Église des<br />

États-Unis dans les mois qui ont précédé immédiatement le Congrès sur les vocations.<br />

Les médias étaient braqués sur la divulgation à répétition de cas d’inconduite sexuelle<br />

de la part de membres du clergé. On parlait de complot et de maquillage épiscopal;<br />

vraiment, une période douloureuse et difficile. La crédibilité de l’Église et de ses<br />

structures, l’image de ses ministres et de ses représentants visibles semblaient avoir<br />

touché le fond.<br />

La souffrance des victimes d’agression et la profonde conversion personnelle et<br />

structurelle à laquelle elles appellent l’Église sont des réalités que l’Église peut et doit<br />

affronter. Cependant, sans vouloir minimiser la nature dramatique du moment<br />

28 Chapitredeux


présent, il nous faut le replacer dans un contexte historique plus large et y reconnaître<br />

le plus récent chapitre de la longue histoire de l’Église en Amérique du Nord.<br />

Ayant connu une série analogue de scandales à la fin des années 1980 et au début<br />

des années 1990, l’Église du Canada est en mesure de sympathiser sans réserve avec<br />

l’Église des États-Unis, secouée par la douleur et l’incertitude au cours des mois qui ont<br />

immédiatement précédé le Congrès. D’ailleurs, les données des «mini-congrès» (dont<br />

la plupart s’étaient tenus avant que les médias n’attirent l’attention sur les scandales<br />

les plus récents) indiquaient que «les mauvais exemples», «les scandales/la<br />

pédophilie» et «l’image négative dans la presse et les médias» figuraient déjà en bonne<br />

place parmi les obstacles qui empêchent de répondre positivement à une vocation au<br />

ministère ordonné ou à la vie consacrée.<br />

La situation récente de l’Église catholique en a été une de «défaveur historique», où<br />

«l’anticléricalisme et les préjugés contre le christianisme» jouent un rôle important.<br />

Presque toutes les institutions sont suspectes aujourd’hui. L’Église catholique, qui est<br />

l’organisme religieux le plus considérable et le plus en vue, est souvent pointée du doigt<br />

et soumise à l’examen du public. Pour qui aime l’Église, apprécie sa responsabilité<br />

sociale et sa façon de promouvoir l’honnêteté, l’intégrité, la transparence et le souci du<br />

plus faible, il est douloureux d’assister à l’humiliation publique de l’Église, mise à nu<br />

devant ses accusateurs, et de voir ses plaies exposées aux regards du monde. L’Église<br />

subit un émondage, et l’émondage est une opération douloureuse 33 .<br />

Cet exercice est particulièrement pénible pour ceux et celles qui ont donné leur vie<br />

au ministère et à la mission de l’Église. Non seulement se voient-ils aujourd’hui sousestimés<br />

et surchargés, mais on remet en question leur intégrité morale et leur<br />

engagement.<br />

On peut observer l’impact de cette expérience chez les communautés religieuses,<br />

touchées par la chute de leurs effectifs et le vieillissement de leurs membres, et qui<br />

doivent abandonner des territoires de mission autrefois fructueux. On le voit chez les<br />

évêques et les prêtres qui s’efforcent de préserver des paroisses et d’autres ministères<br />

alors qu’il manque de ministres. On le remarque chez les ministres laïcs – hommes et<br />

surtout femmes de foi – qui continuent de servir<br />

l’Église dans la fidélité et la solidarité même quand ils<br />

se sentent exclus ou qu’ils sentent méconnue leur<br />

contribution essentielle. C’est ce que vivent des légions<br />

de catholiques qui cherchent à pratiquer les valeurs de<br />

l’Évangile à la maison, au travail et à la paroisse, qui<br />

attendent de l’Église consolation spirituelle et<br />

leadership moral, et qui se sentent aigris, embarrassés<br />

et même trahis à la suite des événements récents.<br />

«Sansl’ombred’undoute,il<br />

s’agitpourl’Églised’untemps<br />

dedouleuretdepassion. »<br />

Sans l’ombre d’un doute, il s’agit pour l’Église d’un temps de douleur et de passion 34 .<br />

Mais un temps de passion est aussi l’occasion d’une solidarité profonde avec le<br />

mystère pascal du Christ. L’Église est remise à la place du Christ – avec les pauvres, les<br />

exclus, les criminels condamnés. La leçon de Pâques, c’est que, paradoxalement, la<br />

mort peut venir de la vie. Même le Christ ressuscité, venu porter un message de paix<br />

et de pardon, continue de porter la marque de Ses plaies. La même chose vaut de<br />

l’Église qui est le Corps du Christ sur terre.<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

29


SECTIONUN –Lesfondements<br />

Rapprocher les souffrances actuelles de l’Église de celles du Christ, ce n’est pas<br />

laisser entendre que les dirigeants, les ministres et les membres de l’Église soient<br />

innocents de tout méfait, ou que l’Église n’ait pas contribué au déshonneur et à la<br />

marginalité qui la touchent aujourd’hui. En fait, ce serait une grave erreur que de<br />

reprocher aux médias séculiers ou aux autres institutions publiques le tort causé à<br />

l’image et à la crédibilité de l’Église, pour se retirer dans une sainteté hermétiquement<br />

scellée qui n’aurait pas le moindre sens pour le monde et sa corruption.<br />

Au lieu de cela, les conférenciers du Congrès ont appelé l’Église à retourner à ses<br />

sources les plus profondes, à accueillir ce moment comme un temps privilégié de<br />

purification et de renouveau:<br />

Et d’abord, c’est pour nous le temps de voir tout cela à partir des sources les plus profondes<br />

de notre foi. Nous pouvons et nous devrons débattre longtemps des causes de ce scandale<br />

et des remèdes à y apporter. Mais en même temps, nous devons creuser au plus profond de<br />

notre héritage et en retirer pour nous-mêmes et pour le peuple que nous servons les idéaux<br />

les plus nobles et les plus sacrés de notre foi chrétienne. Nous devons nous rappeler avec<br />

précision et avec intensité la beauté de l’Évangile et les idéaux les plus élevés de notre appel<br />

comme prêtres et comme religieux et religieuses au nom du peuple de Dieu. Nous sommes<br />

appelés à la sainteté et à la pureté du cœur – rien de moins. Nous devons proclamer<br />

l’Évangile avec conviction et avec passion – rien de moins. Nous sommes là pour servir et<br />

non pour être servis – rien de moins 35 .<br />

Une grâce importante, née du scandale et de la crise, est la prise de conscience que<br />

les solutions improvisées ne suffiront plus. À plusieurs reprises, les délégués et les<br />

conférenciers ont répété que ce qui ressortait du Congrès, ce n’était pas le besoin d’une<br />

nouvelle affiche, d’une vidéo, d’une campagne publicitaire ou d’un programme. S’il y<br />

a un avenir pour la vocation au ministère, si Dieu continue vraiment d’inviter des<br />

femmes et des hommes généreux à des vies de service et de mission dans l’Église, ce<br />

qu’il faut, ce ne sont plus simplement des techniques ou des stratégies nouvelles, mais<br />

un esprit nouveau et un cœur nouveau. Ce qu’il faut, c’est une transformation<br />

intérieure, une conversion:<br />

Les stratégies qui n’offrent que de l’information, des analyses rationnelles, des normes<br />

éthiques et des exhortations inspirantes ne provoqueront pas les changements qui s’imposent<br />

dans notre société et dans notre Église. Pas plus que ne seront efficaces des stratégies<br />

fragmentées et isolées. Quelles que soient les stratégies que nous emploierons, elles devront<br />

30 Chapitredeux


viser une transformation de la conscience, une guérison et une libération de la mémoire, de<br />

l’imagination et du cœur. Nous parlons ici d’une «conscience alternative», d’un<br />

changement structurel intérieur, d’une façon radicalement différente de connaître, de voir,<br />

d’entendre, de juger et d’agir. Nous ne parlons pas seulement de changements. Nous parlons<br />

de conversion, c’est-à-dire de changer notre façon de percevoir, de sentir et d’agir 36 .<br />

À quoi pourrait ressembler cette conversion,<br />

cette démarche de retour aux sources Nous<br />

commençons par revenir aux sources de notre foi :<br />

aux récits bibliques qui font de nous un peuple,<br />

qui façonnent notre expérience de l’appel divin et<br />

de la réponse humaine. Nous le faisons pour<br />

pouvoir entendre à nouveau la voix du Christ au<br />

cœur du monde d’aujourd’hui. Il continue<br />

d’appeler une nouvelle génération de témoins qui<br />

serviront l’Église en répondant aux besoins<br />

concrets du monde.<br />

«…leschrétienssesententmarginalisés,<br />

queleursconvictionssontridiculisées<br />

etqueleurssymbolessontrepoussés<br />

enpériphériedelasociété…»<br />

Les métaphores tirées des Écritures évoquent avec force le défi de créer un nouveau<br />

rapport entre la foi et la culture. Quand les chrétiens se sentent marginalisés, que leurs<br />

convictions sont ridiculisées et que leurs symboles sont repoussés en périphérie de la<br />

société, ils peuvent puiser des forces dans la promesse de Dieu faite à Jérémie d’un<br />

«avenir plein d’espérance». En un temps où l’Église est confrontée à une société qui<br />

célèbre la diversité et l’égalité, nous pouvons modeler notre réponse sur celle de Jésus.<br />

Il était disposé à pénétrer les intervalles difficiles, il n’avait pas peur de traverser les<br />

frontières de la patrie, de l’origine ethnique, de la religion et des sexes, emporté par Sa<br />

passion de prêcher, de guérir et de proclamer le Règne de Dieu.<br />

En un temps où peut nous décourager l’effondrement de notre rêve, ce qui semble<br />

être l’échec total et définitif de notre mouvement, il nous faut rencontrer Jésus sur<br />

notre propre route d’Emmaüs. Il nous faut demander son aide pour comprendre les<br />

événements du monde qui nous entoure à la lumière des Écritures, et reconnaître<br />

Jésus dans Son auto-manifestation. Voici le temps où l’Église est retournée et renvoyée<br />

à Jérusalem, au cœur du monde, là même d’où elle est tentée de s’enfuir. Voici le temps<br />

de porter la Bonne Nouvelle que le Christ est bien vivant, qu’Il nous précède sur la<br />

route, et qu’Il nous demande de nous préparer à une nouvelle Pentecôte où, une fois<br />

encore, nous serons revêtus de la force d’en haut 37 .<br />

Notre conviction que l’Esprit Saint guidera l’Église à travers les crises devrait nous<br />

fortifier pour la tâche considérable qui nous attend. D’un côté, des congrégations<br />

autrefois vigoureuses ont été décimées, des séminaires désertés et leurs apostolats<br />

traditionnels abandonnés faute de personnel. De l’autre, l’expansion incroyable de<br />

l’apport des laïques, hommes et femmes, à la mission de l’Église : ceux qui sont<br />

engagés professionnellement dans le ministère laïc, et le grand nombre de tous ceux<br />

et celles qui, en paroisse, au foyer ou au travail, vivent fidèlement les engagements de<br />

leur baptême et de leur mariage.<br />

Il y a des signes concrets de renouveau et d’espérance dans un nombre croissant de<br />

diocèses, de communautés et d’instituts séculiers. De même, naissent de nouvelles<br />

formes de vie consacrée qui semblent attirer une nouvelle génération de catholiques.<br />

Mais ces tendances ne sont pas assez fortes pour refléter l’ensemble de la situation à<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

31


SECTIONUN –Lesfondements<br />

laquelle est confrontée l’Église au Canada et aux États-Unis. Si ce qui nous attend, c’est<br />

«un avenir plein d’espérance 38 » - comme le disaient en 1998 les évêques des États-Unis<br />

dans leur stratégie pastorale nationale pour les vocations – quelles sont les sources de<br />

cette espérance<br />

Lajeunesseetlesjeunesadultescatholiques,<br />

signed’espérance<br />

La confiance dans la présence de Dieu parmi nous est l’origine et la source première<br />

de notre espérance: par l’Esprit Saint, Dieu continue d’appeler jeunes et vieux à devenir<br />

disciples et à vivre la mission. Toutefois, par-delà les frontières d’âge, de langue et de<br />

nationalité, les participants aux mini-congrès régionaux ont tous désigné les jeunes<br />

catholiques comme la source d’espérance la plus visible pour l’avenir du ministère<br />

ordonné et de la vie consacrée.<br />

En dépit de fortes réserves à l’égard de certaines dimensions de la culture des<br />

jeunes, ils ont exprimé leur appréciation pour les jeunes et les jeunes adultes,<br />

soulignant, pour les célébrer, leur spiritualité, leur générosité, leur témoignage, leur<br />

soif de Dieu, leur idéalisme, leur passion pour la justice, leur engagement à servir, leur<br />

penchant contre-culturel et leur participation accrue au ministère.<br />

La Journée mondiale de la Jeunesse : moment<br />

vocationnel<br />

Les délégués au Congrès ont aussi relevé que les rassemblements de jeunes catholiques<br />

sont un signe tangible d’espérance en l’avenir. La chose n’aura jamais été plus<br />

clairement et vivement perçue qu’aux célébrations entourant la Journée mondiale de la<br />

Jeunesse 2002 à Toronto. Lors de son homélie, le<br />

«Iln’enapasmoinsexhortéla<br />

jeunesseà“resterprocheetà<br />

soutenirlagrandemajoritéde<br />

prêtresetdereligieuxdévoués<br />

quin’ontd’autredésirquede<br />

serviretdefairelebien”»<br />

manifesté avec force.<br />

pape Jean-Paul II s’est reconnu, à 82 ans, «âgé et un<br />

peu fatigué» pour aussitôt rendre hommage à<br />

«l’espérance inébranlable qui jaillit éternellement au<br />

cœur des jeunes». Dans un geste empreint d’une<br />

confiance profonde, il s’est confié à cette nouvelle<br />

génération de catholiques : «le Pape continue de<br />

s’identifier pleinement à vos espoirs et à vos<br />

aspirations». En réponse, l’assemblée de quelque<br />

800 000 personnes s’est mise à scander : «Le Pape est<br />

jeune! Le Pape est jeune!» En cet instant, le pouvoir<br />

de la foi, qui jette un pont entre les générations, s’est<br />

Le Pape a alors reconnu le «profond sentiment de honte et de tristesse» provoqué<br />

par «le tort causé par des prêtres et des religieux à des personnes jeunes et vulnérables».<br />

Il n’en a pas moins exhorté la jeunesse à «rester proche et à soutenir la grande majorité<br />

de prêtres et de religieux dévoués qui n’ont d’autre désir que de servir et de faire le<br />

bien». Ces mots ont provoqué de nouvelles acclamations et de longs<br />

applaudissements chez les jeunes pèlerins.<br />

Enfin, leur a-t-il rappelé, quels que soient nos échecs et nos faiblesses personnelles,<br />

32 Chapitredeux


nous sommes en fin de compte «la somme de l’amour du Père pour nous et de la<br />

possibilité que nous avons réellement d’être l’image de Son Fils». C’est dans ce<br />

contexte que le Saint Père a lancé une invitation directe et explicite : «Et si, au fond de<br />

votre cœur, vous percevez le même appel au sacerdoce ou à la vie consacrée, n’ayez pas<br />

peur de suivre le Christ sur la voie royale qui mène à la Croix 39 .»<br />

La somme d’énergie libérée durant cette Journée mondiale de la Jeunesse est<br />

matière à réflexion. Comment allons-nous rejoindre la génération montante de<br />

jeunes catholiques, établir le contact avec elle, la guider et l’accompagner, l’évangéliser<br />

et nous laisser évangéliser par elle Comment pouvons-nous les aider à discerner<br />

attentivement l’appel du Christ et à y répondre concrètement – dans leur vie<br />

personnelle, dans l’Église, dans le monde<br />

Même si chaque étape de la vie humaine est porteuse de vocation, les grandes<br />

décisions sur l’orientation d’une vie se prennent généralement à la fin de l’adolescence<br />

et au début de l’âge adulte. Il ne faut certes pas négliger ceux et celles qui discernent<br />

un appel au ministère ordonné et à la vie consacrée à un âge plus avancé, souvent<br />

après avoir fait l’expérience d’une vie professionnelle et/ou familiale 40 . Pas plus qu’il<br />

ne faut sous-estimer le rôle essentiel de la vie de famille, de la vie liturgique et<br />

sacramentelle, d’une catéchèse et d’une éducation de la foi de qualité, ou d’une<br />

pastorale jeunesse efficace pour semer et cultiver la semence de la vocation chrétienne.<br />

Il n’en demeure pas moins que le travail pour les vocations continuera de concentrer<br />

ses efforts – comme par le passé – sur les jeunes adultes, âgés de 18 à 35 ans, qui<br />

travaillent consciencieusement à prendre des décisions à long terme touchant leurs<br />

études, leur carrière, leurs relations et leur foi.<br />

Des études récentes :<br />

«génération du millénaire et génération X»<br />

Qu’est-ce que la recherche récente nous a appris sur ce segment de la population<br />

catholique en Amérique du Nord Quelles sont les valeurs qui ont façonné les jeunes<br />

adultes d’aujourd’hui Que signifie pour eux le fait d’être catholiques Quelles sont<br />

leurs convictions religieuses fondamentales Comment expriment-ils leur spiritualité<br />

Quel genre de relations et de communautés forment-ils Quelle est la durée des<br />

engagements qu’ils prennent Comment voient-ils leur engagement dans la vie et la<br />

mission de l’Église Sont-ils ouverts à la possibilité d’être appelés à exercer un service<br />

permanent dans l’Église : dans la vie consacrée, comme prêtre ou diacre, dans un<br />

ministère laïc Qu’est-ce qui les empêche d’entendre cet appel ou d’y répondre<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

33


SECTIONUN –Lesfondements<br />

Même si les lignes de démarcation démographiques et<br />

culturelles ne sont pas toujours très précises, la recherche récente<br />

sur «la population des jeunes et des jeunes adultes» a tendance à<br />

distinguer deux grands groupes : la «génération X» (née entre<br />

1960 et 1979) et la «génération du millénaire» (née après 1980 et<br />

qui a atteint aujourd’hui l’adolescence ou la jeune vingtaine 41 ). Il<br />

est nécessaire de comprendre ces deux groupes car ils partagent<br />

certaines caractéristiques importantes:<br />

• l’ouverture à la diversité<br />

• un certain relativisme<br />

• une identité fluide<br />

• le savoir-faire technologique<br />

• une approche éclectique de la religion et de la spiritualité.<br />

Par ailleurs, plusieurs membres de la génération du millénaire réagissent contre ce<br />

qu’ils perçoivent comme l’irrespect, l’individualisme et le cynisme abusifs de la<br />

génération X. Même s’ils ont aussi connu la rupture de la famille, l’incertitude<br />

politique et économique et l’absence de balises éthiques et religieuses, tout indique<br />

qu’ils ont tendance à être:<br />

• plus optimistes<br />

• plus autonomes<br />

• plus intéressés à nouer des liens et à construire la communauté (notamment<br />

ce qu’on appelle aujourd’hui la «cyber-communauté»)<br />

• plus disposés à faire du service communautaire bénévole<br />

• moins cyniques face aux structures et aux institutions<br />

• chose importante, plus susceptibles de se tourner vers les traditions religieuses<br />

comme pouvant éclairer le chemins spirituels qu’ils cherchent à se frayer.<br />

Il est toujours risqué d’étiqueter toute une génération – ou même un groupe quel<br />

qu’il soit – comme si chaque personne devait se conformer à un modèle précis. Les<br />

jeunes adultes d’aujourd’hui, qu’ils soient de la génération X ou de celle du millénaire,<br />

restent des êtres humains chacun avec ses dons, ses talents, ses limites et ses faiblesses.<br />

Qu’on les prenne personnellement et collectivement, il ne s’agit ni de les canoniser ni<br />

de les condamner, mais de les respecter et de les comprendre 42 .<br />

Il est essentiel pour l’Église d’avoir conscience des grands courants sociologiques et<br />

religieux qui façonnent la vision du monde de ces jeunes, si elle veut concevoir et<br />

mettre en œuvre des outils efficaces de transmission de la foi aux nouvelles<br />

générations de croyants. Nous devons amorcer avec les jeunes adultes un dialogue où<br />

leurs intuitions, leurs expériences et leur spiritualité aient la possibilité de s’exprimer<br />

et d’être confrontées à celles de la tradition catholique. Il y aurait là une base solide à<br />

partir de laquelle lancer une invitation à envisager un appel à la mission et, en<br />

particulier, au ministère ordonné et à la vie consacrée.<br />

Lesjeunesadultescatholiques :identité,<br />

spiritualité,communauté,mission<br />

La recherche présentée au Congrès par S. Mary Johnson, S.N.D. de N., est<br />

34 Chapitredeux


particulièrement pertinente. Cette enquête a étudié la spiritualité des jeunes adultes<br />

d’aujourd’hui, leur sens de l’identité catholique, leur désir de faire communauté et<br />

leur participation à la mission de l’Église 43 .<br />

Sœur Johnson a rapporté que la plupart des jeunes adultes revendiquent<br />

positivement leur identité catholique; même s’ils ne pratiquent pas régulièrement, ils<br />

continuent de s’identifier comme catholiques. Ils continuent de croire aux points<br />

fondamentaux de la foi catholique : en Dieu, en Jésus le Fils de Dieu, à la Résurrection,<br />

à la présence réelle du Christ dans les sacrements, au rôle privilégié de Marie et des<br />

saints. Ils considèrent qu’ils ont une vie spirituelle. Ils appuient les grands principes de<br />

l’enseignement social catholique. Et ils prient.<br />

Par ailleurs, la recherche indique que leur sens de ce qui fait l’identité catholique<br />

est souvent assez flou. Leur sentiment d’appartenance institutionnelle à l’Église est<br />

plus faible que celui des générations antérieures. Leur connaissance et leur<br />

compréhension de la tradition catholique sont limitées et ténues, à un point parfois<br />

choquant. Très peu d’entre eux ont vécu un catholicisme qui soit un système culturel<br />

compact où l’appartenance à une paroisse et la participation à un organisme<br />

catholique procurent une identité collective cohérente. Plusieurs ont de la difficulté à<br />

expliquer de façon précise ce que cela signifie que d’être catholique. Pour plusieurs,<br />

c’est une réalité qui reste périphérique et non un facteur qui définisse et intègre ce<br />

qu’ils sont sur le plan personnel.<br />

Dans un monde d’individualisme religieux, plusieurs définissent la foi catholique<br />

comme une simple option personnelle. Ils empruntent librement à d’autres traditions<br />

religieuses en laissant tomber des éléments centraux de la tradition catholique, en<br />

particulier ceux qui concernent l’ecclésiologie et l’enseignement moral sur le mariage<br />

et la sexualité 44 . Leur niveau d’adhésion aux croyances<br />

centrales, à la pratique sacramentelle, à l’éducation<br />

permanente de la foi et à une participation active à la<br />

mission de l’Église reste souvent précaire et indécis.<br />

«...lesjeunesadultesont<br />

demandédepouvoirapprendre<br />

deconseillersobjectifsetde<br />

guidesspirituelslestechniques<br />

dudiscernement...»<br />

Évidemment, pour que les jeunes soient en mesure<br />

d’entendre l’appel à des vocations particulières de service<br />

au sein de l’Église, de le discerner et d’y répondre, il faut<br />

d’abord les aider à articuler de façon claire et cohérente<br />

ce que cela veut dire être catholique. C’est-à-dire être une<br />

personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance<br />

de Dieu (et donc appelée à la vie et à l’amour), être<br />

baptisé (et donc membre de la communauté eucharistique appelée à la sainteté des<br />

disciples du Christ), et être confirmé (et donc appelé à partager la mission ecclésiale<br />

d’évangélisation, de justice et de paix).<br />

Les jeunes adultes délégués au Congrès ont exprimé de manière claire et<br />

convaincante leur soif de spiritualité authentique, leur désir de former des<br />

communautés de foi vivantes et leur engagement à participer à la pleine mission de<br />

l’Église. Même s’ils ont été marqués par l’éclectisme du marché spirituel<br />

contemporain, ils ont demandé qu’on leur expose dans toute sa richesse et sa diversité<br />

la tradition de la prière et de la spiritualité catholique. Ils veulent connaître l’Évangile,<br />

vivre la vie sacramentelle et liturgique de l’Église et pratiquer des exercices de dévotion<br />

anciens et nouveaux.<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

35


SECTIONUN –Lesfondements<br />

Plus précisément, les jeunes adultes ont demandé de pouvoir<br />

apprendre de conseillers objectifs et de guides spirituels les techniques du<br />

discernement, d’être aidés à nommer et à s’approprier l’appel de Dieu<br />

dans leur vie par des témoins qui aient eux-mêmes progressé dans la voie<br />

de la spiritualité avec passion, dans la joie et avec authenticité. Ils ont<br />

demandé des expériences de retraite significatives. Conscients de ce que<br />

la puissance de Dieu se manifeste souvent dans la faiblesse humaine, ils<br />

ont dit rechercher un dialogue spirituel où leurs propres craintes, leurs<br />

incertitudes, leurs questions et leurs vulnérabilités soient respectées, et où<br />

la conversation authentique, cœur à cœur, devienne possible. Ils ont aussi<br />

exprimé leur besoin de trouver dans les leaders de l’Église – évêques,<br />

prêtres et diacres, femmes et hommes consacrés, et tous ceux et celles qui<br />

ont part à la vie et au ministère de l’Église - des hommes et des femmes de prière<br />

profonde, qui leur enseignent à prier en priant avec eux.<br />

Les jeunes adultes délégués ont aussi réaffirmé leur alliance avec l’Église et dans<br />

l’Église. Dans un monde d’individualisme, ils se sont dits prêts à tenter de construire<br />

la communauté aux niveaux local et global. La communauté est pour eux un concept<br />

positif : elle évoque l’amitié et le fait d’être en lien, une structure qui n’est pas<br />

oppressive mais au sein de laquelle, en tant que personnes, ils sont interpellés à<br />

grandir, à se développer et à rendre des comptes. Voici quelques-uns des qualificatifs<br />

qu’ils utilisent pour décrire la communauté qu’ils s’attendent à trouver dans l’Église :<br />

ouverte, honnête, inclusive, respectueuse, diversifiée, égale, vulnérable, juste, aimante,<br />

indulgente et responsable.<br />

Malheureusement, plusieurs d’entre eux ont dit ne pas voir ou ne pas vivre l’Église<br />

comme une communauté de ce genre. La minorité qui cherche directement à<br />

s’engager de manière significative dans la vie de la paroisse ou de l’Église locale est<br />

souvent déçue. La liturgie lui paraîtra souvent individualiste, mécanique, insignifiante<br />

ou ennuyante. Elle trouve peu de choses qui répondent directement aux besoins, aux<br />

questions et aux problèmes de jeunes adultes (célibataires pour la plupart).<br />

L’expérience des jeunes adultes d’aujourd’hui appelle l’Église à mettre davantage<br />

l’accent sur la nature intrinsèquement communautaire du catholicisme, sur son appel<br />

à l’unité dans la diversité et sur la tâche qui lui revient de construire des liens de<br />

solidarité et de réconciliation. Leur expérience souligne l’importance d’une vie<br />

liturgique plus vivante, qui incorpore des éléments artistiques et musicaux auxquels<br />

puissent vibrer les jeunes adultes, et où ils cessent d’être de simples spectateurs pour<br />

devenir des participants engagés activement et capables d’assumer divers rôles<br />

liturgiques. Il s’agit donc pour l’Église de leur offrir des occasions concrètes de participer<br />

à de petits groupes de foi, à des programmes d’éducation des adultes et à des projets<br />

axés sur l’action, qui fassent appel à leur besoin de former communauté en priant, en<br />

partageant, en travaillant et en célébrant ensemble comme jeunes adultes catholiques.<br />

Il y a chez les jeunes adultes une grande générosité qui attend de pouvoir<br />

s’exprimer. Ceux et celles qui ont participé au Congrès ont reconnu, au nom de leurs<br />

contemporains, avoir besoin d’être bien préparés à leur mission dans l’Église : par une<br />

catéchèse et une éducation de la foi sérieuses ainsi que par une connaissance plus<br />

profonde de l’Écriture, de l’histoire et de la tradition catholique comme de<br />

l’enseignement social et moral de l’Église. Ils ont dit aspirer à une orientation et à une<br />

36 Chapitredeux


direction authentiques. Ils ont demandé à s’engager dans des initiatives qui incarnent<br />

le défi de l’Évangile d’une manière pratique et concrète, en travaillant directement au<br />

service des pauvres et des défavorisés et dans des projets d’évangélisation qui<br />

traduisent leur désir d’ «alimenter un feu, allumé par Jésus Christ, qui puisse apporter<br />

la vie à un monde qui vit souvent dans le froid et l’obscurité» 45 .<br />

D’après un sondage réalisé récemment auprès de jeunes adultes catholiques,<br />

seulement 15 pour cent d’entre eux ont indiqué avoir été incités à envisager<br />

sérieusement une vocation à la vie religieuse ou au sacerdoce. Et la plupart l’ont été<br />

par un membre de leur famille 46 . Même si la majorité des jeunes adultes voient d’un<br />

œil positif les efforts faits dernièrement pour permettre aux laïcs d’occuper la place qui<br />

leur revient justement dans la vie et la mission de<br />

l’Église, les jeunes adultes catholiques veulent et<br />

comptent être informés de toutes les options qui<br />

s’ouvrent à eux. Ils s’attendent à ce que la génération<br />

actuelle de prêtres, de religieuses et de religieux les<br />

invitent – par leur exemple et leur témoignage<br />

personnel, par l’accompagnement et la direction<br />

spirituelle – à envisager une vocation à la vie consacrée ou au ministère ordonné. Ils<br />

s’attendent aussi à ce que ces «sages» les aident, le plus objectivement possible, à<br />

discerner si telle est bien la voie que le Seigneur les appelle à suivre.<br />

Jeunesse,mission,leadershipetaudace<br />

«Ledéfiestbeaucoupplus<br />

fondamental.»<br />

Nous comprenons que dans une vraie communauté tous et toutes sont appelés à être<br />

leaders. Nous reconnaissons que nous sommes appelés à prendre des risques. Nous vous<br />

demandons de nous soutenir et de nous entraîner au leadership et à l’audace pour le<br />

Royaume de Dieu 47 .<br />

Ce simple énoncé des jeunes adultes traduit une intuition profonde : le leadership<br />

efficace au service de la mission de l’Église exige de savoir prendre des risques. De fait,<br />

la déclaration des jeunes adultes anticipait sur les propos qu’allait tenir le dernier<br />

conférencier du Congrès, l’abbé Gilles Routhier.<br />

Celui-ci a souligné que la pastorale des vocations doit d’abord s’enraciner<br />

solidement dans un sens renouvelé de la mission de l’Église en un<br />

temps et un lieu précis. Dieu n’appelle pas les personnes dans<br />

l’abstrait, indépendamment du contexte social, historique et<br />

religieux où elles se trouvent. Dans la Bible comme dans l’histoire,<br />

être appelé, c’est être «envoyé», être «mis à part» pour une mission<br />

particulière. Et souvent, cette mission consiste à accueillir quelque<br />

chose de neuf, d’étrange, de dérangeant et même de dangereux.<br />

La thèse de Gilles Routhier, c’est que les grandes périodes de<br />

fermentation spirituelle dans l’histoire de l’Église – de renouveau<br />

du sacerdoce, de fondation de nouvelles congrégations religieuses<br />

et de relance des anciennes – correspondent précisément à des<br />

moments où l’Église s’est montrée particulièrement attentive aux<br />

besoins qui se faisaient jour dans une société donnée et où elle a<br />

fait preuve de créativité pour y répondre. Après avoir lu fidèlement<br />

les signes des temps et les avoir interprétés à la lumière de<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

37


SECTIONUN –Lesfondements<br />

l’Évangile, l’Église peut alors mobiliser ses formes institutionnelles qui fournissent la<br />

continuité et les structures nécessaires pour répondre efficacement aux besoins.<br />

Curieusement, un cycle de déclin s’amorce et s’ensuit une baisse du nombre et de la<br />

qualité des vocations dès que l’attention de l’Église cesse de porter sur sa mission<br />

actuelle (réponse pastorale concrète aux besoins physiques et spirituels du monde)<br />

pour gérer les «acquis du passé» (préservation de l’institution, survie d’une<br />

congrégation ou d’une œuvre donnée).<br />

Qu’est-ce que tout cela veut dire pour l’Église en Amérique du Nord, au moment<br />

où elle entend relever le défi d’appeler une nouvelle génération de prêtres et de diacres,<br />

de femmes et d’hommes consacrés, de laïcs catholiques pleinement engagés au service<br />

de la mission de l’Église L’abbé Routhier fait une double proposition 48 .<br />

D’abord, l’objectif du Congrès, «susciter une culture de la vocation au sein de<br />

l’Église en Amérique du Nord», ne sera pas le fruit d’un meilleur plan de marketing,<br />

de méthodes de recrutement et d’accompagnement plus efficaces ou de la<br />

déconstruction prudente de notre vie paroissiale et religieuse. Le défi est beaucoup<br />

plus fondamental. Non, ce qu’il faut, c’est une véritable intuition spirituelle, enracinée<br />

dans une écoute attentive des voix du présent. Ce qui exige un certain détachement<br />

des structures et des formes usées et confortables qui, si efficaces qu’elles aient pu être<br />

dans le passé, ne correspondent plus à la tâche à accomplir. Pour reprendre la parole<br />

de Jésus, on ne recoud pas de vieilles pièces sur un vêtement neuf; le vin nouveau<br />

demande des outres neuves (Luc 5, 36-39).<br />

La prudence reste une vertu importante. Mais la prudence excessive devient<br />

timidité et nous empêche de répondre courageusement à l’appel de l’Évangile à<br />

«avancer au large». Même si «nous avons pêché toute la nuit sans rien prendre» dans<br />

les eaux familières près de la rive, Jésus continue de nous appeler à lancer nos filets en<br />

eau profonde. C’est précisément cela, écouter «les joies et les espoirs, les craintes et les<br />

angoisses» de nos frères et sœurs, les relire à la lumière de l’Évangile et les articuler en<br />

un projet missionnaire pour chaque Église locale – paroisse, diocèse, institut séculier,<br />

congrégation religieuse, apostolat spécialisé – qui soit clair, concret et mobilisateur.<br />

Il faut qu’il dépasse les généralités qu’on trouve habituellement dans les énoncés de<br />

mission et les charismes de congrégation pour traiter spécifiquement des besoins qui<br />

émergent actuellement, dans ce contexte, ce temps et ce<br />

lieu précis.<br />

La deuxième proposition se rattache à la première.<br />

Pour que ce genre de renouveau soit possible, il faut un<br />

acte profond de foi en Dieu qui n’a pas abandonné le<br />

présent. L’audace et la créativité requises pour cette tâche<br />

exigent aussi un acte profond de confiance aux jeunes,<br />

sans qui l’avenir ne se construira pas. La prudence est<br />

une vertu qu’on associe naturellement à la sagesse et à<br />

l’expérience, et elle reste nécessaire. Mais l’audace et la<br />

créativité conviennent mieux aux jeunes. En un sens, ils<br />

ont moins à perdre; ils sont plus occupés à construire et<br />

à consolider leur identité qu’à la préserver. Mais il y a<br />

bien peu à perdre et tout à gagner à inviter les jeunes<br />

adultes à s’engager directement dans l’activité<br />

38 Chapitredeux


missionnaire de l’Église, et à leur confier de vraies<br />

responsabilités, tout en sachant qu’inévitablement il y<br />

aura des échecs comme des réussites.<br />

D’ailleurs, d’ajouter l’abbé Routhier, nous ne<br />

pouvons pas nous permettre d’attendre que les jeunes<br />

soient prêts à s’engager de manière définitive et<br />

permanente dans des modèles particuliers de<br />

ministère ordonné et de vie consacrée. Pour le meilleur<br />

ou pour le pire, l’itinéraire par lequel les jeunes entrent<br />

graduellement dans la vie adulte et ses engagements<br />

s’est modifié radicalement. Il se caractérise par une<br />

adolescence prolongée, par une alternance de temps d’études, d’expériences de travail<br />

et d’exploration de soi. Il avance en zigzague plutôt qu’en ligne droite. Les jeunes<br />

d’aujourd’hui sont réticents à prendre un engagement à long terme avant d’avoir eu<br />

l’occasion de «l’essayer» d’abord.<br />

Les programmes «Venez et voyez», qui comprennent des visites dans les séminaires<br />

et les maisons religieuses sont une forme populaire de promotion des vocations. Mais<br />

il serait peut-être encore plus urgent, propose l’abbé Routhier, d’avoir des programmes<br />

«Venez vivre», où des jeunes catholiques, qu’ils aient exprimé ou non un intérêt précis<br />

pour la prêtrise ou la vie religieuse, seraient associés à un projet missionnaire,<br />

formeraient communauté avec d’autres jeunes comme eux et travailleraient côte à côte<br />

avec des catholiques adultes engagés, dont des prêtres, des diacres, des religieux et des<br />

religieuses. Ces projets, dit-il, deviendraient des lieux d’éveil vocationnel : de prière,<br />

d’évangélisation et de formation de la foi, d’expérience concrète de la mission de<br />

l’Église, de discernement et d’accompagnement. Ils pourraient devenir le contexte de<br />

choix où de jeunes adultes, qui assument déjà leur<br />

engagement baptismal, seraient invités à envisager un<br />

engagement plus permanent dans le cadre du<br />

diaconat, de la prêtrise ou de la vie consacrée.<br />

Conclusion<br />

«…l’ÉgliseenAmériquedu<br />

Nordestinvitéeàposerun<br />

actedefoiprofondeenDieu.»<br />

Le présent chapitre s’est ouvert par une réflexion sur «le<br />

monde» où le Christ sème abondamment la semence<br />

du Royaume. Il se termine par un rappel. Même si dans le Nouveau Testament le<br />

monde est souvent perçu sous un jour négatif, en opposition à la perspective et au<br />

ministère de Jésus et de Ses disciples, il reste le lieu de l’ultime révélation de Dieu :<br />

«Oui, Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique… car Dieu a<br />

envoyé Son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde mais pour que, par Lui,<br />

le monde soit sauvé» (Jean 3, 16-17).<br />

Beaucoup de choses, dans notre société nord-américaine, sont affectées par la cécité<br />

du péché et ont besoin d’être transformées par le levain de l’Évangile. Comme<br />

chrétiennes et comme chrétiens, notre attitude à l’égard du monde ne doit pas en être<br />

une de condamnation mais d’engagement. Une attitude qui incite jeunes et vieux à<br />

devenir «sel de la terre et lumière du monde» (Mt 5, 1-12. 13-16) par la pratique<br />

quotidienne des Béatitudes : pauvreté spirituelle, douceur, humilié, engagement pour<br />

«Lechamp,c’estlemonde»<br />

39


SECTIONUN –Lesfondements<br />

la justice, miséricorde, pureté du cœur, courage face à la persécution et à<br />

l’opposition.<br />

«La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux» (Mt<br />

9,37). À la vue des énormes défis que représente l’appel de nouveaux<br />

ouvriers pour la moisson — dans le contexte de la société nordaméricaine<br />

et parmi les jeunes en particulier — il est facile de céder au<br />

découragement. La moisson pour le Royaume est un grand projet; le défi<br />

de susciter la «nouvelle civilisation de l’amour» sur le continent nordaméricain<br />

exigera toujours plus d’ouvriers que nos efforts ne pourront en<br />

fournir commodément.<br />

C’est pourquoi l’Église en Amérique du Nord est invitée à poser un<br />

acte de foi profonde en Dieu. Au Père qui appelle à la vie; au Fils qui<br />

appelle des disciples; à l’Esprit qui donne d’accomplir la mission. L’Église est appelée<br />

à faire confiance : l’Esprit qui inspire tant de dons divers pour la construction du Corps<br />

du Christ, qui suscite des vocations diverses pour que la mission de l’Église puisse<br />

donner une récolte abondante dans le monde, continuera à être la source de son<br />

unité.<br />

Enfin, l’Église en Amérique du Nord est appelée à se persuader que Jésus, qui a luimême<br />

brûlé d’un zèle passionné pour la venue du Royaume de Son Père, continue<br />

aujourd’hui d’allumer une passion semblable chez Ses disciples. Nous osons croire,<br />

comme Marie Chin le suggère, «qu’il y aura des gens pour porter et nourrir le feu que<br />

Jésus est venu allumer sur terre. Et Dieu, qui ne se laisse pas dépasser en générosité,<br />

leur donnera certainement le courage d’être feu, d’embrasser la passion de Jésus pour<br />

un monde transformé. Dieu suscitera des vocations dans notre Église là où [notre] joie<br />

la plus profonde rencontrera les besoins du monde 49 ».<br />

Même s’il y a beaucoup d’inédit dans la mission unique à laquelle est appelée<br />

l’Église catholique en Amérique du Nord, ceux et celles qui sont engagés dans la<br />

pastorale des vocations ont le privilège de puiser à une riche tradition biblique et<br />

théologique. Cette tradition s’articule autour des éléments centraux que sont la notion<br />

de vocation comme appel fondamental de Dieu à la vie, à la communion et à la<br />

mission, et les modalités particulières de cet appel dans les diverses formes de<br />

40 Chapitredeux<br />

ministère ordonné et de vie consacrée. C’est vers cette tradition que nous nous


ChAPITRE3<br />

«Jésusleurexpliquacequile<br />

concernaitdansl’Écriture.»<br />

FONDEMENTS BIBLIQUES ET<br />

ThÉOLOGIQUES D’UNE PASTORALE DES<br />

VOCATIONS<br />

«Et en partant de<br />

Moïse et de tous les<br />

prophètes, Jésus leur<br />

expliqua ce qui le<br />

concernait dans<br />

l’Écriture.»<br />

(Lc 24,27)<br />

MATIÈRE DU PRÉSENT ChAPITRE<br />

Préambule : la vertu d’espérance<br />

Un postulat central : l’appel du Dieu d’amour est universel<br />

Fondements bibliques<br />

Fondements théologiques<br />

Fondements ecclésiologiques:<br />

«Dans l’Église et le monde, pour l’Église et le monde»<br />

Les vocations particulières<br />

Les vocations au ministère ordonné<br />

Les diacres<br />

Les prêtres<br />

Les évêques<br />

La vie consacrée<br />

Le mariage et la vie de famille<br />

Le célibat<br />

Les vocations dans la «réciprocité de la communion» :<br />

harmoniser les vocations laïques, consacrées et ordonnées<br />

Un espoir pour la route<br />

Préambule :lavertud’espérance<br />

Dans Pastores dabo vobis, le pape Jean-Paul II a rappelé à l’Église que l’attitude<br />

provoquée chez les chrétiens par ce qu’on appelle la «crise des vocations» devrait en<br />

être une non pas d’angoisse et de crainte mais plutôt d’attente et d’espérance : «La<br />

première réponse de l’Église [à la crise] se trouve dans un acte de foi totale à l’Esprit<br />

Saint. Nous sommes profondément convaincus que cet abandon confiant ne décevra<br />

pas si nous demeurons fidèles à la grâce reçue 50 .»<br />

Notre espérance s’enracine dans la conviction profonde que Dieu continue<br />

d’appeler Son peuple à la vie, à la sainteté et au service. En Jésus, pleinement homme<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

41


SECTIONUN –Lesfondements<br />

et pleinement Dieu, «l’Esprit révèle l’immensité de l’amour de Dieu pour nous :<br />

amour répandu librement, fidèle et sans limites, constant en toutes circonstances,<br />

amour qui donne la vie, l’espérance à toutes et à tous. L’appel de Dieu est un appel de<br />

l’Amour incarné à aimer 51 ».<br />

Notre riche héritage de récits bibliques et de réflexion théologique offre un<br />

fondement solide à notre espérance alors que nous affrontons la question<br />

fondamentale de la vocation chrétienne, de son incarnation concrète dans les vocations<br />

spécifiques à la vie consacrée et au ministère ordonné sous leurs diverses formes.<br />

Faire retour à notre passé sacré, ce n’est pas céder au désir nostalgique de ressusciter<br />

«le bon vieux temps». Revenir à nos sources bibliques, c’est rechercher les «traces du<br />

divin», remonter à nos racines religieuses afin de mieux comprendre le présent et de<br />

préparer avec une plus grande confiance notre route vers l’avenir. Dans ce mouvement<br />

nous sommes guidés par Celui qui promet «des desseins de paix et non de malheur»<br />

et qui garantit un «avenir plein d’espérance» (Jr 29,11).<br />

Unpostulatcentral :<br />

l’appelduDieud’amourestuniversel<br />

Le document de travail du Congrès (l’Instrumentum Laboris) aborde la discussion de la<br />

théologie de la vocation en scrutant «l’appel universel du Dieu d’amour». Ce point de<br />

départ n’a rien d’aléatoire. Même si le Congrès a été invité à examiner le défi de faire<br />

lever des vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée, il est vite devenu<br />

évident que pour amener l’ensemble de l’Église à s’engager à susciter une «culture de<br />

la vocation», il faut d’abord reconnaître la vocation première de chaque chrétienne et<br />

de chaque chrétien, appelés à la vie et à l’amour, à la sainteté à la suite de Jésus, au<br />

témoignage et au service.<br />

Tous les catholiques baptisés ont part à cet appel universel; tous et toutes doivent être<br />

aidés à l’entendre et à y donner une réponse pleine et entière. La pastorale des vocations,<br />

en ce sens, «part nécessairement d’une vaste idée de la vocation (et d’un appel adressé à<br />

tous en vue de celle-ci)». Elle est «d’abord générale, puis spécifique, respectant un ordre<br />

42 Chapitretrois


qu’il ne semble pas raisonnable d’inverser et qui déconseille, en général, de proposer<br />

immédiatement une vocation particulière, sans aucune catéchèse progressive 52 ».<br />

Par ailleurs, pour être efficace, la pastorale des vocations doit favoriser un<br />

engagement personnel dans un choix de vie précis. Si nous sommes tous «appelés à<br />

une mission d’amour et de service du Seigneur» et de Son peuple, nous ne la vivons pas<br />

tous de la même façon. Certains sont appelés à vivre la mission dans le mariage et la<br />

vie familiale, d’autres comme célibataires. Les uns entrent dans le ministère ordonné et<br />

la vie religieuse alors que d’autres servent dans des ministères laïcs. D’autres encore, en<br />

très grand nombre, répondent à l’appel par leur présence dans le monde, à travers leurs<br />

responsabilités professionnelles, sociales, politiques et communautaires.<br />

Cette extension universelle de la notion de vocation ne la banalise aucunement. Elle<br />

reconnaît le fait que la vocation n’est pas quelque chose qu’on choisit un jour pour<br />

l’abandonner le lendemain. Vivre sa vraie vocation suppose à la fois la capacité de<br />

découvrir l’appel de Dieu et la volonté d’y répondre au plus profond de son être. Cela<br />

exige de pouvoir discerner la réponse la plus appropriée à l’appel, réponse qui tienne<br />

compte non seulement des talents, des limites et de la situation de la personne, mais<br />

tout autant des besoins de l’Église et du monde. La démarche doit devenir un projet de<br />

vie visant à reconnaître et à accueillir avec constance le désir de sainteté et d’union à<br />

Dieu et la disponibilité à percevoir l’appel de Dieu dans les faims du monde.<br />

Fondementsbibliques 53<br />

Le Congrès européen sur les vocations a affirmé que la pastorale des vocations offre à<br />

l’ensemble de la pastorale une perspective «unitaire et de synthèse», qui intègre tout le<br />

travail pastoral, et que «la pastorale des vocations est la vocation de la pastorale<br />

aujourd’hui» 54 . Cette déclaration ne doit pas être interprétée comme cherchant<br />

simplement à attirer l’attention sur le travail trop souvent sous-estimé des<br />

responsables de la pastorale des vocations. Leur travail est en effet une composante<br />

vitale d’un tout beaucoup plus vaste : le renouveau de l’Église en Amérique du Nord<br />

et de sa mission d’évangélisation.<br />

La pastorale des vocations n’est pas, en dernière<br />

analyse, affaire de recrutement, de marketing, de<br />

motivation efficace, si importants qu’ils puissent être<br />

comme éléments d’un plan pastoral d’ensemble.<br />

Pourquoi Parce que la question de la vocation<br />

humaine rejoint les fondements mêmes de notre foi : à<br />

chaque génération et à chaque endroit, Dieu appelle<br />

librement des individus à la vie, les forme à l’amour,<br />

leur inspire une quête de sens et d’objectif, et suscite<br />

une réponse libre et entière à Son invitation.<br />

«Cedramedelavocation<br />

traversetoutel’histoire<br />

dusalut. »<br />

Ce drame de la vocation traverse toute l’histoire du salut. Il est un axe majeur de<br />

l’Ancien comme du Nouveau Testament. Il s’exprime dans les diverses manières dont,<br />

à différents moments de l’histoire du peuple choisi, Dieu a appelé des hommes et des<br />

femmes de foi à servir comme patriarches et prophètes, juges, leaders et maîtres :<br />

Abraham, Sara, Joseph, Moise, Miriam, Déborah, Samuel, Ruth, David, Amos, Isaïe,<br />

Jérémie et Esther.<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

43


SECTIONUN –Lesfondements<br />

Les récits de vocation de l’Évangile sont dans le droit fil<br />

de ceux de la tradition judaïque : Jésus en appelant Ses<br />

disciples reproduit la façon dont Dieu, à travers l’histoire<br />

d’Israël, a appelé Son peuple à suivre la voie de Dieu et à<br />

participer au drame de la libération, de la justice, de la<br />

sainteté et de la rédemption.<br />

Ces textes soulignent le caractère surprenant des choix<br />

de Dieu : «Y a-t-il rien de trop merveilleux pour Dieu» (Gn<br />

18:14) On ne fait guère d’effort pour masquer le péché et<br />

les faiblesses spirituelles de ceux que Dieu appelle :<br />

patriarches malins et roublards, futures mamans<br />

sceptiques, souverains corrompus et avides de pouvoir,<br />

prophètes timides et réticents. Plus frappant encore, le<br />

groupe des disciples de Jésus : d’abord lents, confus,<br />

grognons et peureux, ils ont peu à peu été façonnés par<br />

l’enseignement et l’exemple de leur Seigneur, par<br />

l’expérience de Sa mort et de Sa résurrection, et par le don<br />

de l’Esprit Saint qu’Il leur avait promis. Ils deviendront missionnaires pour porter la<br />

Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu jusqu’aux extrémités de la terre.<br />

Le message est clair; Dieu appelle des hommes et des femmes ordinaires – hésitants<br />

et gauches, craintifs et pécheurs, jeunes et inarticulés. Dieu place le trésor divin dans<br />

les vases les plus invraisemblables, qu’il appelle à «une mission de transformation<br />

humaine et à vivre un changement en profondeur et parfois déchirant afin d’être<br />

fidèles à cette convocation divine 55 ».<br />

De manière convaincante et définitive, les récits de vocation des quatre Évangiles<br />

nous révèlent que l’idée de vocation est essentielle à la compréhension biblique de la<br />

personne humaine : en relation à Dieu, à la communauté croyante et à une mission<br />

à remplir dans le monde. Il faut relever quatre caractéristiques de ces textes:<br />

• D’abord, la vie de disciple ne naît pas d’un choix mais d’un appel. Dans les<br />

Évangiles, que ce soit sur le mode de l’autorité ou de la séduction, c’est toujours<br />

Jésus qui prend l’initiative. L’appel arrive comme un cadeau gratuit, qu’on n’a<br />

pas mérité. Il respecte toujours la liberté de l’interpellé. Par ailleurs, son<br />

urgence et l’autorité de celui qui appelle exigent une réponse.<br />

• Deuxièmement, il s’agit d’un appel à devenir disciple : appel à la sainteté et à<br />

l’amitié avec Jésus, appel à entendre et à mettre en pratique son enseignement,<br />

appel à Le suivre «sur la route».<br />

• Troisièmement, l’appel a pour objet de partager la mission rédemptrice, de<br />

participer à la tâche de transformation du monde par le renouveau de la<br />

communauté croyante, de proclamer le règne de Dieu par l’enseignement, la<br />

guérison et la réconciliation.<br />

• Quatrièmement, l’appel exige souvent une rupture avec une vie antérieure plus<br />

confortable. Suivre Jésus, c’est renoncer à tout : bateaux, champs, emplois,<br />

possessions, réputation, voire amis et familles. Cette nouvelle allégeance – à<br />

Jésus et au Royaume de Son Père – impose une conversion du cœur, de l’esprit<br />

et de la vie… à longueur de vie.<br />

44 Chapitretrois


Fondementsthéologiques<br />

Les Écritures, interprétées par la tradition constante de<br />

l’Église, jouent un rôle normatif pour déterminer la<br />

place de la vocation dans l’existence humaine. Quel<br />

message pouvons-nous tirer de notre héritage biblique<br />

au moment où nous entreprenons de revitaliser notre<br />

pastorale des vocations Les pistes que voici semblent<br />

primordiales :<br />

«Laplupartdesitinéraires<br />

vocationnelscomprennent<br />

quelquesmomentsclés,quand<br />

l’invitationduSeigneur,“viens,<br />

suis-moi”,retentit…»<br />

• Fondamentalement, une vocation ne se définit pas par le faire, par un rôle ou<br />

une fonction donnée. Elle est avant tout question d’être, où la vie est accueillie<br />

consciemment comme pur don de Dieu, pénétrée de sens et de finalité, vécue<br />

dans une réponse généreuse et sans réserve à Celui qui en est la source, et dont<br />

l’accomplissement ultime consiste à «voir la face de Dieu et à vivre».<br />

• L’Église est l’ekklesia, l’assemblée convoquée et réunie par Dieu; même si les<br />

distinctions spécifiques entre ses fonctions et ministères relèvent de son identité<br />

et de ses structures essentielles, tout le Peuple de Dieu participe à une vie, à un<br />

appel et à une destinée commune.<br />

• En tant que sacrement de la présence d’amour de Dieu dans le monde, l’Église<br />

reflète le mystère trinitaire du Père, du Fils et de l’Esprit. Dans la Trinité, nous<br />

trouvons un dynamisme infini d’appel et de réponse, où la diversité de vocation<br />

et l’unité de mission coexistent dans une harmonie et une identité parfaites.<br />

• Dieu le Père appelle chaque personne humaine à la vie dans l’amour, et sollicite<br />

une réponse d’amour, qui constitue «la vocation fondamentale et innée de tout<br />

être humain». Cet appel à la vie divine et humaine de l’amour est célébré avant<br />

tout dans le sacrement du baptême. Ainsi, toute vocation chrétienne s’enracine<br />

dans l’appel baptismal.<br />

• Envoyé par le Père, Jésus appelle et forme des disciples qui marchent à Sa suite<br />

et se donnent par amour «même jusqu’à la mort». Dans l’Eucharistie qui célèbre<br />

le mystère de la mort et de la résurrection du<br />

Christ «jusqu’à ce qu’Il vienne dans la gloire»,<br />

les chrétiens sont formés pour leur mission en<br />

modelant leur vie sur Celui qui a été pris, béni,<br />

rompu et partagé pour la vie du monde. En ce<br />

sens, toute vocation est profondément<br />

eucharistique.<br />

• L’Esprit, guide et consolateur, nous<br />

accompagne dans notre cheminement dans le<br />

monde, appelant les chrétiens à vivre leur<br />

engagement baptismal pleinement et<br />

fidèlement. Notre «oui» à l’Esprit et à l’Église<br />

s’exprime dans le sacrement de confirmation.<br />

• La vocation chrétienne est intrinsèquement<br />

missionnaire. Elle a pour but de transformer le<br />

monde en guérissant, en enseignant, en<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

45


SECTIONUN –Lesfondements<br />

réconciliant et en donnant la vie et la liberté aux enfants de Dieu. La vocation<br />

n’est jamais un statut inerte ou un jardin fermé. C’est un appel à engendrer la<br />

vie : en soi, en autrui, dans le monde auquel nous sommes envoyés.<br />

• La plupart des itinéraires vocationnels comprennent quelques moments clés,<br />

quand l’invitation du Seigneur, «viens, suis-moi», retentit comme un appel<br />

direct et personnel adressé au cœur humain. Généralement, cependant, cet<br />

appel est médiatisé graduellement : dans la prière, à travers les événements les<br />

plus importants de l’histoire personnelle, lorsque des expériences<br />

s’entrecroisent et, peut-être de manière encore plus vivante, à travers des<br />

personnes – accompagnateurs, guides spirituels, témoins – dont l’invitation<br />

directe amène un jeune homme ou une jeune femme à envisager sérieusement<br />

l’appel à une vocation particulière. Ce principe de la médiation est une<br />

dimension essentielle à la pastorale des vocations 56 .<br />

• Il découle du principe de médiation que tous les membres de l’Église partagent<br />

la responsabilité de «susciter des vocations». Ce n’est pas seulement l’affaire du<br />

séminaire, ou du directeur des vocations, ou de l’évêque, ou des supérieurs<br />

religieux, ou d’un groupe donné au sein de la paroisse, du diocèse ou de<br />

l’institut religieux. Tous et toutes sont appelées à s’impliquer – les uns<br />

davantage, d’autres à un moindre degré. Nous continuons d’avoir besoin de<br />

spécialistes qui consacrent le plus gros de leur ministère à l’accompagnement<br />

initial, à l’invitation possible et à la formation des candidats qui discernent un<br />

appel à la prêtrise ou à la vie consacrée. Mais la pastorale des vocations devrait<br />

occuper une place de choix dans les priorités pastorales et les plans d’action de<br />

chaque église locale.<br />

• Il est bon de désirer des vocations et de prier pour elles avec ferveur, sachant que<br />

Dieu est capable de susciter de nouvelles vocations même au désert. Mais<br />

l’Église doit aussi identifier et, dans la mesure du possible, écarter les obstacles<br />

qui empêchent des candidats et des candidates de s’engager de manière<br />

généreuse et permanente au service de la vie et de la mission de l’Église.<br />

Fondementsecclésiologiques :«Dansl’Égliseet<br />

lemonde,pourl’Égliseetlemonde»<br />

Dans cette rencontre dramatique entre deux libertés<br />

– le choix absolument libre de Dieu et la réponse<br />

humaine qu’il sollicite - un lien intime est scellé<br />

entre Dieu et chaque personne humaine. Nommer et<br />

s’approprier devant Dieu sa vocation unique est un<br />

acte uniquement personnel. Et pourtant aucune<br />

vocation n’est pure référence à soi-même, aucune<br />

n’est un contrat privé «entre moi et Jésus». La<br />

vocation chrétienne est nécessairement vocation<br />

ecclésiale.<br />

Les vocations naissent dans le contexte de l’histoire<br />

personnelle et familiale, et dans un contexte social,<br />

culturel et historique particulier. Elles naissent aussi<br />

46 Chapitretrois


dans une communauté ecclésiale donnée (paroisse, école, groupe de<br />

prière ou de partage de foi, projet de service). L’Église universelle est la<br />

«mère de toutes les vocations» car elle médiatise l’appel lancé par le Christ<br />

à chaque personne humaine.<br />

De la même façon, les vocations existent pour l’Église. Elles expriment<br />

de diverses manières l’appel universel à la sainteté, implicite dans le<br />

baptême. Chaque vocation témoigne de manière unique et irremplaçable<br />

de la présence permanente du Christ dans l’Église. De même, chaque<br />

vocation chrétienne est-elle au service du monde, ordonnée à la<br />

transformation graduelle de la société humaine qui devient le Royaume de Dieu.<br />

La réalité vocationnelle de l’Église demande un profond respect de la<br />

complémentarité et de l’interdépendance de toutes les vocations ecclésiales. Parce que<br />

l’Église est à la fois communauté et communion de vocations, tous ses membres<br />

doivent se préoccuper et s’occuper de l’essor de toutes les vocations dans l’Église, et pas<br />

seulement de la leur. Saint Paul décrit l’Église comme un corps (I Co 12) dont les<br />

membres doivent tous bien fonctionner dans l’harmonie les uns avec les autres;<br />

l’image convient tout particulièrement à l’édification d’une Église où la valeur unique<br />

de chaque vocation est respectée et où toutes les vocations travaillent ensemble au<br />

service de la sainteté et de la mission.<br />

Chaque vocation, en tant que choix de vie stable et définitif, s’ouvre sur une triple<br />

dimension : par rapport au Christ, tout appel est «signe», façon particulière de révéler le<br />

visage du Seigneur Jésus. Par rapport à l’Église, elle est «ministère», don pour la<br />

communauté, pour l’utilité commune, dans le dynamisme du service. Par rapport au<br />

monde, elle est «mission», semence du Royaume 57 .<br />

Lesvocationsparticulières<br />

Dans sa lettre pour la 39 e Journée mondiale de prière<br />

pour les vocations, le pape Jean-Paul II a demandé à<br />

l’Église universelle de prier pour le succès du Congrès<br />

nord-américain sur les vocations. «Le premier devoir<br />

de l’Église est d’accompagner les chrétiens sur les voies<br />

de la sainteté» pour qu’en approfondissant leur<br />

connaissance du Christ et leur engagement envers Lui,<br />

«…certaines,commelavocation<br />

auministèreordonnéeet<br />

àlavieconsacrée,lesont<br />

d’unemanièretoutàfait<br />

particulière…»<br />

ils puissent «redécouvrir en Lui leur identité authentique et la mission que le Seigneur<br />

confie à chacun». Rappelant que «chaque vocation dans l’Église est au service de la<br />

sainteté», Jean-Paul II affirme que «certaines, comme la vocation au ministère<br />

ordonnée et à la vie consacrée, le sont d’une manière tout à fait particulière» 58 .<br />

Le congrès n’avait pas pour mandat d’exposer une théologie complète des<br />

vocations dites «de consécration spéciale» : diacres, prêtres et évêques; religieux et<br />

religieuses de vie apostolique ou contemplative; laïcs et vierges consacrés; sociétés de<br />

vie apostolique et nouvelles formes de vie consacrée; formes diverses d’association de<br />

laïcs à des instituts religieux.<br />

Au Congrès, la délégation du Saint-Siège a insisté sur la nécessité d’une théologie<br />

claire, correcte et convaincante du sacerdoce ministériel : fidèle à la christologie et à<br />

l’ecclésiologie de Vatican II qui offre un «compas sûr et fidèle» à l’Église au seuil du<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

47


SECTIONUN –Lesfondements<br />

nouveau millénaire 59 . D’ailleurs, les exhortations post-synodales du Saint-Père (sur la<br />

mission des laïcs, sur la formation des prêtres, sur la vie consacrée et sur le ministère<br />

des évêques 60 ) contiennent un trésor auquel l’Église en Amérique du Nord peut puiser<br />

sans réserve.<br />

Au lieu de répéter ou de résumer ces textes importants, ce qui suit en tire<br />

simplement quelques éléments clés pour une théologie du ministère ordonné et de la<br />

vie consacrée, en mettant l’accent sur les aspects les plus pertinents par rapport au défi<br />

qui consiste à susciter une nouvelle génération de ministres ordonnés et de femmes et<br />

d’hommes consacrés 61 .<br />

Lesvocationsauministèreordonné<br />

Les diacres<br />

C’est délibérément que le Congrès nord-américain sur les vocations a décidé de faire<br />

porter ses travaux sur les «vocations au ministère ordonné» (et pas seulement sur «la<br />

prêtrise»). La présence de nombreux diacres permanents aux États-Unis et au Canada<br />

exige que soient soulignés l’importance de leur ministère et le cheminement unique<br />

qui permet d’identifier, de discerner, de former cette vocation et d’y répondre.<br />

Même si le nombre de prêtres a diminué au cours<br />

des dernières années, le rétablissement du diaconat<br />

comme ministère permanent et distinct dans l’Église<br />

apparaît aujourd’hui plus clairement comme un<br />

développement majeur du Concile Vatican II, tant<br />

sur le plan ecclésiologique que ministériel. Il n’y a<br />

pas d’endroit où ce phénomène soit plus évident<br />

qu’en Amérique du Nord, où l’on trouve plus de la<br />

moitié des diacres permanents du monde entier. Un<br />

ministre ordonné sur cinq aux États-Unis est<br />

aujourd’hui un diacre. Les diacres exercent le<br />

ministère dans 46 États sur 50 et dans 135 des 194 diocèses et éparchies. Sans être<br />

aussi nombreux que leurs homologues américains, les diacres canadiens forment<br />

le troisième contingent le plus nombreux au monde et leurs responsabilités<br />

ministérielles vont croissant.<br />

«L’apportdesdiacresau<br />

ministèredoitêtrecompris<br />

àlalumièredel’importance<br />

particulièredudiaconat<br />

dansl’Église.»<br />

Les diacres exercent des ministères essentiels pour l’Église en Amérique du Nord.<br />

Dans la liturgie, ils proclament l’Évangile, font l’homélie, assistent à l’autel et<br />

administrent l’Eucharistie. Ils président aux baptêmes, aux mariages, aux funérailles et<br />

aux enterrements. En pastorale, ils enseignent la catéchèse et donnent une formation<br />

religieuse, dirigent des retraites et des programmes de renouveau paroissial, offrent du<br />

counselling et de la direction spirituelle. Plus spécialement, ils sont engagés dans des<br />

programmes pour rejoindre les pauvres matériels et spirituels : les marginalisés, les<br />

malades et les vieillards, les veuves et les orphelins, les personnes séparées et divorcées,<br />

les mourants et les familles en deuil.<br />

L’apport des diacres au ministère doit être compris à la lumière de l’importance<br />

particulière du diaconat dans l’Église. Dans le sacrement de l’Ordre, le diacre est<br />

configuré au Christ d’une manière unique et bien précise : en tant que «serviteur de<br />

48 Chapitretrois


tous». Dans un monde qui valorise le pouvoir et la domination, le service public et<br />

permanent du diacre s’adresse «aux plus petits». Comme la plupart des diacres<br />

permanents sont des hommes mariés qui ont élevé des enfants, le ministère auprès<br />

des familles leur est souvent confié. En outre, comme nombre d’entre eux exercent<br />

aussi une profession séculière, ils ont tendance à être plus présents et plus impliqués<br />

que les prêtres ou les évêques dans le milieu et les structures profanes. Même s’ils<br />

proclament l’Évangile et peuvent faire l’homélie à la messe, leur présence et leur<br />

témoignage comme ministres ordonnés dans leur milieu familial ou professionnel<br />

leur donnent l’occasion d’appliquer la consigne de saint François : «proclamez sans<br />

cesse l’Évangile; si nécessaire, employez des mots».<br />

Parce que la plupart des hommes deviennent diacres permanents un peu plus tard<br />

dans la vie, leur cheminement vocationnel est différent de celui de la plupart des<br />

prêtres et des hommes et femmes consacrés. Les dons et les talents qu’ils apportent au<br />

diaconat – leadership, responsabilité, travail d’équipe, maturité spirituelle, valeurs<br />

familiales, relations humaines, désir de servir et passion pour l’Évangile – sont ceux<br />

qui les ont aidés à s’acquitter de leurs responsabilités chrétiennes dans leur vie civile,<br />

professionnelle et familiale. C’est précisément leur témoignage de fidélité comme laïcs<br />

catholiques qui a incité leur entourage – pasteurs, amis, collègues, paroissiens – à les<br />

inviter à envisager l’appel à un service permanent dans l’Église. Cet appel «de<br />

l’extérieur» aura suscité à son tour un appel semblable «de l’intérieur» ou il lui aura fait<br />

écho. Si après une période de discernement impliquant le candidat (en dialogue avec<br />

son épouse et/ou sa famille) et les autorités diocésaines, cet appel est authentifié, le<br />

candidat commence une période de formation théologique, spirituelle et pastorale<br />

menant éventuellement à l’ordination.<br />

Les prêtres<br />

La tradition catholique est profondément sacramentelle, axée sur l’Eucharistie, source<br />

et sommet de la vie chrétienne. Aussi les discussions sur la «crise des vocations» ont<br />

tendance à se concentrer sur le besoin de prêtres, à cause de la fonction unique et<br />

irremplaçable qu’ils exercent en présidant la vie sacramentelle et liturgique de la<br />

communauté chrétienne. De même, étant donné que, pour la plupart des<br />

catholiques, c’est la paroisse qui répond à ce besoin, le travail pour les vocations<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

49


SECTIONUN –Lesfondements<br />

porte principalement sur le recrutement de candidats pour le clergé<br />

diocésain, susceptibles d’animer la vie spirituelle, pastorale et<br />

sacramentelle de la paroisse et des communautés périphériques qui<br />

forment l’Église locale.<br />

Dans la lettre qu’il a adressée au Congrès de Montréal, le pape Jean-<br />

Paul II a rappelé que le sacerdoce ministériel est l’un des éléments<br />

constitutifs de l’Église. A cause de l’importance et de la profondeur de la<br />

vie sacramentelle, où le prêtre est appelé à représenter le Christ dans ses<br />

fonctions «de Chef, de Pasteur, de Prêtre et d’Époux», «de lui dépendent<br />

la réalisation et le développement de toutes les autres vocations 62 ». Le<br />

cardinal Zenon Grocholewski a fait écho à ce message, en soulignant<br />

l’importance pour la pastorale des vocations d’exposer clairement et fidèlement<br />

l’identité du prêtre. Il a souligné la relation essentielle et surnaturelle du prêtre avec le<br />

Christ, relation vécue dans un rapport intime avec Jésus et une vie sacramentelle et<br />

liturgique intense, centrée sur l’Eucharistie. Par le ministère de la Parole et des<br />

sacrements et dans le cadre de leur animation pastorale, les prêtres représentent la<br />

personne du Christ d’une manière unique et irremplaçable, a-t-il dit. Ils sont essentiels<br />

à la vie, à la sainteté et à la mission de l’Église.<br />

Les prêtres relèvent de l’évêque qui les ordonne et leur confie le mandat d’un<br />

ministère particulier dans l’Église locale. D’une manière différente mais non moins<br />

importante, ils relèvent aussi de la communauté chrétienne qu’ils ont été appelés à<br />

servir. Leur fonction liturgique (présider l’Eucharistie) et leur rôle pastoral (présider la<br />

communion ecclésiale) sont étroitement reliés.<br />

Au cours des dernières décennies, le style de leadership des prêtres s’est peu à peu<br />

transformé : le pasteur «seigneur de son domaine paroissial» a évolué vers des modèles<br />

de collaboration où prêtres, diacres, religieux, religieuses et ministres laïcs partagent<br />

l’animation pastorale d’une communauté. Pourtant, même dans ces modèles, les<br />

prêtres ont un rôle unique. Plus que jamais, peut-être, les catholiques ont besoin du<br />

leadership que peuvent dispenser de saints prêtres fidèles, compatissants et<br />

intelligents, comme Donald Senior l’a souligné durant le Congrès:<br />

Y eut-il jamais une époque dans notre mémoire collective où l’on ait éprouvé avec plus<br />

d’urgence le besoin de la vocation du prêtre dans l’Église Amener une communauté<br />

diversifiée et souvent divisée à l’unité de la prière et de la foi, prêcher l’Évangile avec<br />

autorité et avec clarté, mener une vie évangélique exemplaire, travailler habilement et avec<br />

doigté avec des collaborateurs laïcs à la construction de la communauté, être source d’unité<br />

et non de division, représenter publiquement et avec intégrité la mission et la finalité de<br />

l’Église. Voilà quelques-unes des fonctions de la prêtrise et elles sont absolument<br />

indispensables à la santé et à la vie de l’Église de ce temps 63 .<br />

Les évêques<br />

Les évêques sont les pasteurs en chef de l’Église. Ils remplissent ce service en communion<br />

avec le Saint-Père, en collégialité les uns avec les autres et animés d’un profond souci<br />

pastoral pour le Peuple de Dieu confié à leurs soins. Leur ministère, en tant que<br />

successeurs des apôtres, porte directement sur l’unité de l’Église. Comme leurs<br />

collaborateurs prêtres, ils représentent le Christ dans le ministère de la Parole, des<br />

sacrements et de l’animation pastorale, et participent à l’autorité du Christ, tête de<br />

50 Chapitretrois


l’Église. Le niveau d’autorité confiée aux évêques<br />

exige qu’ils suivent l’exemple du Christ qui «n’est<br />

pas venu pour être servi mais pour servir et donner<br />

Sa vie en rançon pour la multitude» (Mc 10,45).<br />

Appelés par le Christ à travers le successeur de<br />

Pierre, les évêques président d’une manière<br />

unique à la communion de l’Église. En<br />

communion avec les prêtres diocésains, les<br />

membres des diverses congrégations et instituts<br />

de vie consacrée, les diacres, les ministres laïcs et<br />

toute l’Église diocésaine, l’évêque offre un repère d’unité. Il cultive l’harmonie entre la<br />

diversité des vocations et l’unité de l’Église.<br />

Pour cette raison, les évêques doivent se préoccuper vivement de l’essor de toutes<br />

les vocations au sein de leur diocèse : laïques, consacrées, diaconales et sacerdotales.<br />

C’est un aspect important de leur fonction que de veiller à l’intégration harmonieuse<br />

des efforts de promotion de la vie sacerdotale diocésaine et des différentes formes de<br />

vie consacrée, de manière à éviter l’ignorance et la concurrence mutuelles. Il leur<br />

revient aussi de construire une Église où chaque ministère soit vu comme une<br />

vocation. «Étant donné que les évêques ont pour mission d’unifier le Corps du Christ,<br />

les préoccupations de l’Église universelle sont aussi les leurs 64 .»<br />

Lavieconsacrée<br />

La vie consacrée continue de représenter, pour reprendre les mots du pape Jean-Paul<br />

II, «un don précieux pour la croissance et la sainteté du peuple chrétien 65 ». De fait, le<br />

monde et l’Église cherchent des «témoins authentiques du Christ » et, en particulier,<br />

des femmes et des hommes qui témoignent du Christ et de Son Évangile d’une<br />

manière unique et totale. Ils le font par leur vie et leurs œuvres; en s’engageant à<br />

pratiquer les conseils évangéliques de pauvreté, chasteté et obéissance; en vivant leurs<br />

charismes fondateurs dans le contexte d’une vie communautaire priante et vibrante;<br />

en servant fidèlement l’Église et en répondant attentivement aux besoins du monde.<br />

Le nombre de personnes consacrées en Amérique du Nord a chuté<br />

dramatiquement au cours du dernier demi-siècle. Plusieurs des ministères qu’ils ont<br />

longtemps assurés dans l’Église et la société – dans le travail missionnaire, l’éducation,<br />

la formation de la foi, les soins de santé, le service social et,<br />

plus récemment, dans l’apostolat des retraites, la direction<br />

spirituelle et diverses formes de pastorale paroissiale,<br />

hospitalière ou universitaire – sont maintenant largement<br />

assurés par des laïcs. Empressés à partager leur mission avec<br />

l’ensemble de l’Église, les femmes et les hommes consacrés<br />

continuent de chercher de nouvelles façons de vivre le<br />

caractère prophétique de la vie religieuse «d’abord et avant<br />

tout comme un appel à l’intimité contemplative avec Dieu» «<br />

à cause d’une espérance inébranlable en Dieu qui sauve 66 ».<br />

En fait, «la maison de Dieu, l’Église, aujourd’hui non moins<br />

qu’hier, est ornée et enrichie par la présence de la vie<br />

consacrée 67 ».<br />

«Yeut-iljamaisune<br />

époquedansnotre<br />

mémoirecollectiveoù<br />

l’onaitéprouvéavec<br />

plusd’urgencelebesoin<br />

delavocationduprêtre<br />

dansl’Église »<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

51


SECTIONUN –Lesfondements<br />

La forme la plus familière et la plus visible de vie<br />

consacrée est celle que vivent les sœurs, les frères et<br />

les prêtres qui appartiennent à des communautés et<br />

à des congrégations de vie religieuse apostolique.<br />

Ces femmes et ces hommes généreux ont apporté<br />

une contribution inestimable au travail de l’Église<br />

en Amérique du Nord, par leur participation<br />

enthousiaste à l’œuvre d’évangélisation et en créant<br />

des structures permanentes qui ont permis à la<br />

mission sociale, éducative, caritative et religieuse de<br />

l’Église de rejoindre des millions de personnes,<br />

catholiques et non catholiques.<br />

La vie consacrée continue toutefois de se vivre<br />

sous des formes diverses : les unes bien connues, les<br />

autres relativement nouvelles. Les hommes et les femmes qui embrassent la vie<br />

monastique et contemplative (moines et moniales) ou la vie érémitique vivent une<br />

vie pleinement consacrée au culte divin, à l’ascèse personnelle, à la prière personnelle<br />

et communautaire et à l’amour fraternel en communauté. Les membres des sociétés<br />

de vie apostolique, sans prononcer de vœux de religion, s’engagent à la solidarité<br />

fraternelle pour une mission commune; plusieurs de ces sociétés, vouées au travail<br />

dans les missions étrangères, jettent des ponts de solidarité internationale dans l’Église<br />

et servent les plus pauvres d’entre les pauvres. Vivant et œuvrant dans le monde, les<br />

membres des instituts séculiers témoignent humblement et discrètement du Royaume<br />

dans leurs activités professionnelles et leur engagement social.<br />

D’autres formes de vie consacrée sont en émergence et ont atteint divers degrés<br />

d’approbation formelle ou canonique. Ces «communautés nouvelles» orientent leur<br />

mission vers le service direct des démunis, l’évangélisation et la présence à la jeunesse,<br />

en s’appuyant sur une vie communautaire solide nourrie par la prière personnelle et<br />

liturgique. Quoiqu’ils ne prononcent pas de vœux, les nouveaux mouvements<br />

ecclésiaux et les apostolats laïcs attirent des femmes et des hommes désireux de vivre<br />

une vie commune, dans la pauvreté matérielle et spirituelle, proche des pauvres et des<br />

marginalisés. Par ailleurs, même dans des congrégations et des instituts qui voient<br />

diminuer le nombre de leurs membres, des laïcs, hommes et femmes, continuent de<br />

s’associer au charisme, à la mission et à la spiritualité des divers instituts de vie<br />

consacrée : comme associés, oblats et membres de «tiers ordres».<br />

À mesure qu’apparaissent en Amérique du Nord de nouvelles formes de vie<br />

consacrée et que des formes plus familières connaissent un renouveau, se consolide<br />

l’espoir que les dons de l’Esprit sont reçus en abondance et qu’en outre «la vie<br />

consacrée n’a pas seulement joué dans le passé un rôle d’aide et de soutien pour<br />

l’Église mais [qu’]elle est encore un don précieux et nécessaire pour le présent et pour<br />

l’avenir du Peuple de Dieu, parce qu’elle appartient de manière intime à sa vie, à sa<br />

sainteté et à sa mission 68 ».<br />

Comme un arbre qui se ramifie de façons admirables et multiples dans le champ du<br />

Seigneur, à partir d’un germe semé par Dieu, ainsi se développèrent des formes variées de<br />

vie solitaire ou commune, des familles diverses dont le capital spirituel profite à la fois aux<br />

membres de ces familles et au bien de tout le Corps du Christ 69 .<br />

52 Chapitretrois


Quels sont les défis particuliers auxquels se trouve aujourd’hui confrontée l’Église<br />

en Amérique du Nord et qui montrent que nous avons toujours besoin du<br />

témoignage unique et de la vocation prophétique des femmes et des hommes<br />

consacrés Donald Senior suggère ce qui suit:<br />

Avons-nous souvenir d une époque où le besoin de vie consacrée ait été plus urgent Pour<br />

démontrer, dans un monde rempli de violence et où se creusent les fossés et l’hostilité entre<br />

les cultures, les races et les idéologies, qu’il est possible à des personnes de vivre ensemble<br />

dans l’harmonie et l’amour – que la communauté humaine et chrétienne est possible avec<br />

la grâce de Dieu Pour donner le témoignage public à toute une génération qui a soif de<br />

spiritualité authentique qu’une vie de sainteté est bien possible à notre époque Pour<br />

accepter des missions que trop souvent les gouvernements et les organismes privés sont<br />

tentés d’abandonner : travailler auprès des victimes du sida, nourrir ceux qui ont faim, se<br />

solidariser avec les sans-abri et les abandonnés, manifester pour la paix Pour illustrer<br />

dans la vie de l’Église cette dimension charismatique de l’Esprit de Dieu qui ne doit pas<br />

être supprimée Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles l’Église a désespérément<br />

besoin de vocations à la vie consacrée 70 .<br />

Lemariageetlaviefamiliale<br />

Même si le Congrès a surtout mis l’accent sur le défi de susciter<br />

des vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée, l’une<br />

de ses six recommandations pour une intervention pastorale<br />

urgente et immédiate a pour objet le renforcement du mariage<br />

et de la vie familiale. Si la famille est bien «l’Église<br />

domestique» et la pépinière de toutes les vocations<br />

chrétiennes, alors le ministère auprès des couples et des<br />

familles revêt une grande priorité.<br />

«Leministèreauprèsdes<br />

famillesdevraitaiderles<br />

conjointsetlesparentsà<br />

comprendreleur<br />

vocationunique…»<br />

Le ministère auprès des familles devrait aider les conjoints et les parents à<br />

comprendre leur vocation unique : appel à édifier des familles où la vie soit reçue<br />

comme un don de Dieu, où l’amour soit vécu à la hauteur de ses exigences<br />

quotidiennes et où chaque membre de la famille soit encouragé à écouter la voix de<br />

Dieu pour y répondre pleinement et généreusement sa vie durant.<br />

Les familles sont appelées à jouer un rôle décisif pour l’avenir des vocations dans l’Église.<br />

La sainteté de l’amour sponsal, l’harmonie de la vie familiale, l’esprit de foi avec lequel<br />

sont affrontés les problèmes quotidiens de la vie, l’ouverture aux autres, surtout aux plus<br />

pauvres, la participation à la vie de la communauté chrétienne, constituent l’ambiance<br />

adéquate pour l’écoute de l’appel divin et pour une réponse généreuse de la part des<br />

enfants 71 .<br />

La vie de famille en Amérique du Nord est soumise à de fortes tensions. Elle est<br />

marquée par des taux de divorce élevés, par l’instabilité sociale et économique, par la<br />

perte de contact avec les grands-parents et avec la famille élargie à cause des<br />

déménagements et des ruptures familiales, par l’importance réduite accordée à la<br />

pratique religieuse et à la dévotion comme expérience vécue en famille, et par l’impact<br />

d’une société qui valorise le profit pécuniaire et personnel au détriment d’une vie vouée<br />

à un engagement permanent et au don de soi. Faut-il s’étonner qu’il y ait si peu de prière,<br />

si peu d’encouragement donné à un fils ou à une fille qui envisagerait un appel à la<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

53


SECTIONUN –Lesfondements<br />

prêtrise ou à la vie consacrée La diminution du<br />

nombre de prêtres et le retrait du ministère de<br />

plusieurs religieux et religieuses qui étaient<br />

régulièrement en contact avec les enfants, les<br />

adolescents et les parents ont aussi contribué à créer<br />

une situation où les jeunes sont réticents à choisir «ce<br />

qu’ils ne connaissent pas» et les parents à appuyer un<br />

projet qui leur semble étrange et mystérieux.<br />

Le manque d’appui au niveau de la famille et des<br />

pairs a été identifié par les délégués au Congrès et<br />

par les participants aux rencontres régionales<br />

comme un obstacle majeur à l’idée de la vocation<br />

religieuse. Une théologie solide de l’Église<br />

domestique comme pépinière de vocations, un<br />

ministère vigoureux auprès des familles, qui réponde à leurs besoins réels et à leurs<br />

vrais problèmes, et la présence active de prêtres et de religieux et religieuses qui<br />

donnent l’exemple de vies saintes, saines et heureuses sont aujourd’hui essentiels à la<br />

promotion des vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée.<br />

Lecélibat<br />

Que ce soit en vertu d’un choix délibéré ou à cause des circonstances de la vie, un<br />

nombre croissant de croyantes et de croyants servent le Christ et l’Église en répondant<br />

à l’appel à une vie célibataire dans le monde. Cette vocation offre l’occasion de grandir<br />

dans la grâce par le service personnel ou professionnel d’autrui offert dans un amour<br />

désintéressé. La vie célibataire ne comporte pas l’appel à un institut ou à une<br />

congrégation particulière mais appelle bien la personne célibataire à s’engager<br />

pleinement dans la vie communautaire de l’Église. Pour plusieurs, cet engagement<br />

prend la forme d’un ministère laïc dans l’Église. Pour plusieurs autres, il s’agit de<br />

partager ses dons artistiques et sa créativité, de se rendre disponible pour une amitié ou<br />

un accompagnement spirituels, et d’être disposé à faire plus que ce que demanderait le<br />

sens du devoir professionnel, personnel ou religieux; ainsi la vie célibataire devient-elle<br />

une vocation de générosité et de don de soi.<br />

Plusieurs célibataires regardent Jésus comme un<br />

modèle pour leur choix de vie. N’appartenant à<br />

aucune communauté cléricale ou religieuse<br />

reconnue, Jésus a réuni autour de lui une<br />

communauté inclusive d’amis et de disciples et il<br />

exerçait à l’égard de tous ceux et celles qu’il<br />

rencontrait un ministère de guérison et de<br />

réconciliation dans l’amour. L’appel à la sainteté<br />

pour les célibataires présente des défis et des<br />

possibilités distinctes. Faute de pouvoir s’appuyer<br />

sur un conjoint ou sur une communauté religieuse,<br />

sur l’incardination dans un diocèse ou la<br />

nomination officielle dans une paroisse, le<br />

célibataire fait l’expérience de la dépendance envers<br />

54 Chapitretrois


Dieu d’une manière toute particulière. C’est en assumant cette réalité de tout son cœur<br />

que la personne célibataire reçoit la force d’aller au monde dans un esprit d’ouverture<br />

et de service, de témoigner de l’Évangile en incarnant l’amour et le pardon du Christ,<br />

et d’inviter les autres à la plénitude de la foi.<br />

Lesvocationsdansla«réciprocitédela<br />

communion» :harmoniserlesvocationslaïques,<br />

consacréesetordonnées<br />

Au niveau de la planification du Congrès, on a eu le souci constant de la place de la<br />

vocation laïque – et en particulier de la vocation des laïcs directement engagés dans le<br />

ministère ecclésial – dans le cadre d’un Congrès portant spécifiquement sur les<br />

vocations à la vie consacrée et au ministère ordonné.<br />

Dans son adresse du Carême 2002 au clergé du<br />

diocèse de Rome, le pape Jean-Paul II faisait observer<br />

que plus le laïcat s’engagera dans la vie de l’Église, plus<br />

nous aurons besoin de bons prêtres et de bons<br />

religieux. En d’autres mots, plus la vie de l’Église est<br />

abondante, plus s’accroît le besoin d’une animation<br />

pastorale spécifique et du témoignage de la sainteté 72 .<br />

Le Saint-Père rappelait ainsi à l’Église que la diminution<br />

du nombre de vocations sacerdotales ne devrait pas être communion”.»<br />

interprétée (comme on le fait dans certains milieux)<br />

comme si la Divine Providence exigeait un déclin du<br />

sacerdoce pour ouvrir une brèche à l’engagement<br />

apostolique croissant du laïcat.<br />

D’autre part, ces paroles nous rappellent que les prêtres et les religieux fidèles ne se<br />

sentent pas menacés par la mission et le ministère légitimes des laïcs. Il n’y a aucune<br />

contradiction entre le fait d’inclure des laïcs, hommes et femmes, pour qu’ils aident à<br />

répondre aux besoins ministériels réels et pressants de l’Église, et le fait d’encourager<br />

activement des jeunes gens et des jeunes femmes à répondre à un appel au ministère<br />

ordonné ou à la vie consacrée. L’heure est à la coopération plutôt qu’à la concurrence,<br />

sous le signe du respect mutuel et de la complémentarité dans la promotion de toutes<br />

les vocations.<br />

«Si chaque vocation dans l’Église est au service de la sainteté, certaines cependant,<br />

comme la vocation au ministère ordonné et à la vie consacrée, le sont d’une manière<br />

tout à fait particulière 73 .» Le choix des mots ici est important. Le pape ne dit pas que<br />

les vocations ordonnées et consacrées sont intrinsèquement «plus saintes» que la<br />

vocation baptismale. Leur caractère unique tient plutôt à la manière dont elles édifient<br />

la sainteté dans l’Église, en donnant une structure visible au Corps mystique du Christ<br />

et en orientant sa mission dans le monde.<br />

Le fait que le Congrès ait décidé de mettre l’accent sur les vocations au ministère<br />

ordonné et à la vie consacrée ne doit pas être interprété comme une façon de dénigrer<br />

ou d’esquiver la vocation laïque. Cette décision s’appuie plutôt sur l’idée que, loin<br />

d’être en concurrence l’une avec l’autre, les vocations ordonnées, consacrées et laïques<br />

«…lesvocationsordonnées,<br />

consacréesetlaïquesvivent<br />

une“réciprocitédansla<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

55


SECTIONUN –Lesfondements<br />

vivent une «réciprocité dans la communion». Cette communion ne touche pas que les<br />

rôles et les fonctions mais rejoint le niveau de l’identité et de la symbolique. Plus<br />

encore, à cause de son lien unique avec le service de la communion ecclésiale, qui<br />

s’exprime avec le plus de force dans la célébration de l’Eucharistie, le ministère<br />

ordonné a «la tâche inéluctable de promouvoir toute vocation 74 ».<br />

Le déclin de l’une ou l’autre vocation se répercute négativement sur tout le corps de<br />

l’Église et sur chacun des membres qui le composent. De même, l’attention accordée<br />

à la croissance et au développement de l’une d’entre elles devrait entraîner l’essor des<br />

autres. Ainsi tous et toutes sont responsables ensemble de la saine croissance de toutes<br />

les vocations dans l’Église.<br />

Unespoirpourlaroute<br />

Le fait pour l’Église en Amérique du Nord d’avoir connu une «crise des vocations» n’est<br />

pas nécessairement entièrement négatif. Mgr Giuseppe Pittau a rappelé aux délégués<br />

du Congrès que, même si elle est semée de dangers réels, la crise des vocations est<br />

aussi, pour l’Église en Amérique du Nord, «un kairos, une occasion privilégiée de<br />

conversion, de repentir et de purification». S’il en est ainsi, devait-il ajouter, «un<br />

nouveau bourgeonnement de vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée ne<br />

se produira que si nous travaillons ensemble à susciter une nouvelle culture des<br />

vocations», où soit défendue et célébrée la dignité de chaque être humain, où tout le<br />

monde puisse reconnaître l’appel à la sainteté et au service et y répondre, comme<br />

«pierre vivante nécessaire à l’édification de l’Église vivante et porteuse de vie, qui est le<br />

Corps du Christ 75 ». Dans cette «culture de la vocation», il y a de fortes raisons de croire<br />

et d’espérer que Dieu continuera d’appeler certaines personnes à servir l’Église et le<br />

monde comme femmes et hommes consacrés, comme diacres et comme prêtres.<br />

Le symbole biblique le plus récurrent pour décrire la vie<br />

de foi est celui du voyage. Comme nous le montre<br />

l’expérience du peuple de Dieu, la route est semée<br />

d’épreuves et de dangers. Elle nous fait passer du monde<br />

connu à la nouveauté, de l’esclavage à l’exode, de l’errance<br />

dans le désert à la terre promise, de l’exil au retour.<br />

De même, les Évangiles nous présentent la vie et la<br />

mission de Jésus comme une longue route «débutant avec<br />

l’énergie débordante de Son ministère en Galilée et se<br />

poursuivant avec la montée menaçante et délibérée vers<br />

Jérusalem où Il rencontrera Son destin dans la mort et la<br />

résurrection».<br />

Sur les pas de Jésus et de ses disciples, la première<br />

communauté chrétienne a été connue sous le nom de<br />

«peuple de la voie». Le long de leur cheminement dans la<br />

foi, ils ont découvert que la réponse à l’appel de Dieu «n’est<br />

pas une réalité instantanée ou statique mais qu’elle se<br />

déploie dans le temps et qu’il faut être disposé à endurer les<br />

rigueurs de la marche sur Jérusalem, avec tout ce qu’elle<br />

comporte d’aspérité, de fatigue et d’échec 76 ».<br />

56 Chapitretrois


Quelle espérance soutient l’Église en Amérique du Nord, confrontée au défi de<br />

susciter une «culture de la vocation»<br />

D’abord et avant tout, l’assurance de ne pas être seule sur la route. L’expérience des<br />

disciples en chemin vers Emmaüs (Lc 24, 13-35) – déprimés, confus, s’interrogeant<br />

sur ce qui allait arriver – est bien l’expérience de notre<br />

Église. Mais sur cette route, Jésus entame la conversation<br />

avec nous. Il nous enseigne, dissipe la confusion, explique<br />

les Écritures, ranime nos espoirs défaits, touche si bien<br />

notre cœur que nous désirons qu’Il «reste avec nous».<br />

Puis, au moment de partager notre vie et de rompre le<br />

pain, nous reconnaissons Sa présence qui brûle en nous,<br />

et nous sommes renvoyés là d’où nous venons, pour<br />

proclamer le message de l’espérance et de la Résurrection<br />

à nos sœurs et à nos frères.<br />

«PoursusciterenAmérique<br />

duNordune“culturedela<br />

vocation”,ilfautêtreprêtà<br />

entrerdansunnouveau<br />

dialogueaveclesjeunes<br />

catholiques. »<br />

Les disciples abattus que Jésus a rencontrés sur la route<br />

avaient beaucoup à apprendre. Ce n’est que peu à peu que<br />

le lien qui les unissait au mystérieux étranger est passé du<br />

débat à la relation, à la révélation, à la transformation intérieure et, finalement, à la<br />

mission d’évangélisation. Ceux et celles qui sont engagés dans le ministère de<br />

l’interpellation et du discernement vocationnels le savent : de même qu’eux-mêmes<br />

ont été accompagnés «sur la route», les jeunes (et les moins jeunes) avec qui ils sont<br />

appelés à cheminer ont aussi besoin d’être orientés, étape par étape, d’être attirés à la<br />

connaissance du Seigneur et à l’intimité avec lui, d’apprendre à reconnaître les<br />

mouvements de Sa présence «toute brûlante en eux».<br />

L’exemple du Christ, le guide par excellence, inspire l’itinéraire de la pastorale des<br />

vocations dans l’Église, que présente le prochain chapitre de notre Plan pastoral. Les<br />

vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée se forment et se développent peu<br />

à peu, grâce à une démarche où l’on peut distinguer cinq éléments essentiels :<br />

• la prière<br />

• l’évangélisation et la catéchèse<br />

• une expérience de vie liturgique et communautaire, de service et de<br />

témoignage<br />

• l’accompagnement<br />

• l’interpellation et le discernement<br />

Pour susciter en Amérique du Nord une «culture de la vocation», il faut être prêt à<br />

entrer dans un nouveau dialogue avec les jeunes catholiques. Cela revient à affirmer<br />

avec confiance que si nous leur enseignons à prier, si nous leur donnons une catéchèse<br />

et une éducation de la foi d’excellente qualité, si nous les invitons à participer à la vie<br />

de l’Église locale et si nous leur fournissons des conseillers et des guides spirituels pour<br />

les accompagner dans leur cheminement, loin de faire la sourde oreille à une<br />

invitation à embrasser une vocation de consécration spéciale dans l’Église, ils y<br />

répondront avec joie et avec générosité.<br />

«Jésusleurexpliquacequileconcernaitdansl’Écriture.»<br />

57


SECTIONDEUx<br />

Action<br />

la mission


ChAPITRE4<br />

«Tandis qu’ils<br />

parlaient et<br />

discutaient,<br />

Jésus lui-même<br />

s’approcha, et<br />

il marchait<br />

avec eux.»<br />

(Luc 24,15)<br />

«Jésuslui-mêmes’approcha,<br />

etilmarchaitaveceux.»<br />

Cinq priorités pastorales<br />

Prier, Évangéliser, Expérimenter,<br />

Accompagner, Inviter<br />

MATIÈRE DU PRÉSENT ChAPITRE<br />

Susciter une «culture de la vocation» et une «option préférentielle pour<br />

les jeunes»<br />

Cinq priorités pour l’action<br />

1. Prier : la sainteté, la conversion, le culte<br />

2. Évangéliser : l’enseignement, la formation, la<br />

catéchèse<br />

3. Expérimenter : le culte, la communauté, le<br />

service,<br />

le témoignage<br />

La liturgie et la prière (leiturgia)<br />

La communion ecclésiale (koinonia)<br />

Le service et la charité (diakonia)<br />

Le témoignage et la proclamation (martyria, kerygma).<br />

4. Accompagner : l’accompagnateur, le guide, le<br />

modèle, le témoin<br />

5. Inviter : le discernement, le choix, l’engagement<br />

«Semer»<br />

«Accompagner»<br />

«Éduquer»<br />

Susciterune«culturedelavocation»etune<br />

«optionpréférentiellepourlesjeunes»<br />

Le récit que fait Luc de la rencontre entre le Christ ressuscité et les disciples sur la route<br />

d’Emmaüs offre un excellent paradigme à la pastorale des vocations aujourd’hui en<br />

Amérique du Nord.<br />

Ce récit est à la fois consolant et interpellant. Consolant parce que nous y rencontrons<br />

Jésus, crucifié et ressuscité, vraiment présent et marchant à nos côtés. Interpellant en ce qu’il<br />

débouche sur une mission : rencontrer le Christ ressuscité, c’est partager notre expérience<br />

avec d’autres, entamer avec eux le dialogue du salut, les aider progressivement à reconnaître<br />

60 Chapitrequatre


et à accueillir Celui qui se fait connaître grâce aux<br />

récits partagés et au pain rompu.<br />

Chaque chrétien – quels que soient son<br />

âge, son sexe, sa culture ou sa nationalité – est<br />

appelé à prendre cette route, fidèle à Dieu qui<br />

continue de Se révéler en chemin. Aussi notre<br />

principal défi aujourd’hui consiste-t-il à<br />

entamer de vraies conversations avec les<br />

jeunes et les jeunes adultes. Les récentes<br />

célébrations de la Journée mondiale de la<br />

Jeunesse ont attiré l’attention sur les besoins,<br />

les convictions, les attentes et les aspirations<br />

spirituelles des jeunes : il nous faut prendre<br />

conscience des obstacles et des problèmes particuliers auxquels ils sont confrontés alors<br />

qu’ils cherchent à nommer, à s’approprier et à accueillir leur vocation unique.<br />

Comme l’a laissé entendre le Chapitre 1, l’action pastorale de l’Église en Amérique<br />

du Nord aura comme priorité pour la prochaine décennie une option préférentielle<br />

pour les jeunes. À l’heure qu’il est, la prise de décision dans l’Église – en particulier pour<br />

ce qui touche l’avenir du ministère ordonné et de la vie consacrée – est pratiquement<br />

entre les mains des moins de 50 ans. Même avec les meilleures intentions du monde,<br />

la voix des jeunes catholiques est facilement étouffée, leurs perspectives marginalisées<br />

et leur expérience de vie négligée.<br />

Pour que la future mission de l’Église en Amérique du Nord porte du fruit,<br />

pour que le ministère ordonné et la vie consacrée demeurent des choix de<br />

vie pour une nouvelle génération de catholiques, d’importantes ressources<br />

financières, humaines et spirituelles devront être investies dans une présence<br />

et une pastorale directe auprès des jeunes catholiques. C’est là un besoin pressant<br />

et urgent, une exigence dictée par une gestion responsable des biens<br />

temporels, moraux et spirituels de l’Église.<br />

Les jeunes adultes délégués au Congrès ont déclaré qu’ils se voient vivre avec l’Église<br />

une relation d’alliance : s’ils représentent l’espoir pour son avenir, ils font aussi partie de<br />

sa réalité présente. Ils demandent à l’Église – en particulier à ceux et celles qui la servent<br />

comme femmes et hommes consacrés, diacres et prêtres – des exemples inspirants et un<br />

accompagnement personnel. Ils veulent pouvoir faire des retraites et vivre des<br />

expériences missionnaires, ils désirent avoir accès à une connaissance et à un amour<br />

plus profonds de la tradition catholique – sa vie sacramentelle et liturgique, la riche<br />

diversité d’expression de sa vie spirituelle, sa profondeur biblique et théologique. Et ils<br />

demandent une communauté ecclésiale accueillante qui fasse un peu de place à leur<br />

idéalisme, à leurs talents et à leur énergie considérable.<br />

Ils attendent de l’Église et de ses ministres qu’ils soient une présence joyeuse, sainte,<br />

visible et disponible dans leur monde : dans les écoles et les universités, dans les<br />

mouvements de jeunesse, au travail, dans les groupes d’action sociale, dans des<br />

paroisses vivantes et accueillantes et dans leurs familles. Ils demandent à tous les<br />

membres de l’Église de marcher avec eux, de leur être présents, de les interpeller et d’oser<br />

construire avec eux l’avenir de l’Église.<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

61


SECTIONDEUx -Action<br />

Susciter une véritable «culture de la vocation», c’est<br />

favoriser une atmosphère où les jeunes catholiques se<br />

montrent ouverts à recevoir une invitation<br />

personnelle à discerner judicieusement et à accueillir<br />

librement la forme d’engagement permanent à<br />

laquelle ils sont appelés dans l’Église. Pour qu’un tel<br />

choix soit fait librement et pour qu’il ait un sens –<br />

surtout dans une société qui juge virtuellement<br />

impossible toute idée d’engagement à vie, il doit être<br />

édifié avec soin et s’appuyer sur de solides fondations.<br />

Le plan d’action que voici essaie d’articuler ces<br />

fondations et de suggérer des façons concrètes dont il<br />

pourrait inspirer les messages qu’on lancera dans<br />

l’avenir à des jeunes gens et à des jeunes femmes pour<br />

les inviter à discerner un appel à la vie consacrée, à la prêtrise ou au diaconat.<br />

Cinqprioritéspourl’action<br />

Pendant de longues années, le paradigme dominant en pastorale des vocations a été<br />

celui du recrutement ou de la promotion. On cherchait à retracer les candidats<br />

potentiels, généralement dans les paroisses, les mouvements sociaux et les réseaux<br />

éducatifs où des prêtres, des religieux et des religieuses étaient directement en contact<br />

avec les jeunes. Ces candidats et candidates étaient invités à discerner s’ils étaient ou non<br />

appelés à la vie consacrée dans telle congrégation ou tel institut, au sacerdoce dans tel<br />

diocèse, telle société de vie apostolique ou tel ordre religieux.<br />

Ce paradigme supposait plusieurs prérequis: une catéchèse solide et complète; une<br />

identité catholique bien trempée, enracinée dans la pratique fidèle des sacrements et de<br />

la piété de l’Église; un contexte familial stable où la vocation religieuse pouvait être objet<br />

de dialogue et d’encouragement; des contacts personnels et l’expérience directe de la vie<br />

et de la mission des prêtres diocésains ou religieux, des sœurs et des frères.<br />

Même s’il y a lieu de se demander si ce paradigme a jamais vraiment fonctionné tel<br />

quel en Amérique du Nord, il ne correspond plus au monde dans lequel nous vivons.<br />

Une intuition importante venue du Congrès européen sur les vocations concerne le<br />

besoin d’une «pédagogie de la vocation» adéquate. En puisant aux récits bibliques dont<br />

devait s’inspirer le Congrès nord-américain – la parabole du Semeur (Mt 13,1-9) et la<br />

route d’Emmaüs (Luc 24,13-35) – on voit en Jésus le modèle de tous ceux et celles qui<br />

travaillent en pastorale des vocations. Dans cette perspective, la tâche principale<br />

concerne moins la promotion ou le recrutement immédiat que la fidélité à une<br />

démarche à long terme. Cette démarche comporte une série graduée d’expériences<br />

d’éducation et de formation, puis d’accompagnement et de discernement plus ciblé,<br />

jusqu’à ce que la personne appelée puisse concrètement et réellement faire un choix. 77<br />

En s’appuyant sur:<br />

• de solides principes théologiques, pastoraux et pédagogiques<br />

• l’expérience de ceux et celles qui sont engagés depuis longtemps dans divers<br />

aspects de la pastorale des vocations<br />

62 Chapitrequatre


• les recommandations explicites des délégués au Congrès et des participants aux<br />

consultations régionales préalables 78 ,<br />

on suggère que, pour susciter une «culture de la vocation» aujourd’hui en Amérique du<br />

Nord, la pastorale (en particulier la pastorale des jeunes et des jeunes adultes) s’articule<br />

autour de cinq actions:<br />

1. Prier<br />

2. Évangéliser<br />

3. Expérimenter<br />

1. Prier : la sainteté, la conversion, le culte<br />

Quand on leur a demandé trois idées qu’ils voudraient voir réaliser ou trois initiatives<br />

qu’ils pourraient prendre pour encourager les vocations, la grande majorité des<br />

participants aux consultations régionales a placé en tête de liste «la prière». La prière –<br />

personnelle, en famille, à la paroisse ou dans une autre communauté de foi – est<br />

l’action la plus importante qui puisse sous-tendre la pastorale des vocations.<br />

Il n’y a rien d’étonnant à ce que la prière ressorte comme la première priorité pour<br />

l’action. Pour entendre l’appel et y répondre, il faut une relation vivante avec Celui qui<br />

constamment nous appelle par notre nom. La prière et une vie sacramentelle fervente<br />

– chez la personne qui est appelée et dans la communauté à travers laquelle le Seigneur<br />

appelle – sont essentielles à une «culture de la vocation».<br />

Il est évidemment important de prier spécifiquement pour les vocations. En obéissance<br />

au commandement du Christ, qui nous enjoint de demander sans cesse «au Maître de la<br />

moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson» (Mt 9,38; Lc 10,2), «chaque Journée<br />

mondiale de prière pour les vocations se caractérise comme un moment de prière intense,<br />

qui engage la communauté chrétienne tout entière 79 ». Et après une période de déclin, la<br />

prière spécifique pour les vocations connaît un regain de<br />

faveur dans les paroisses et les familles – à la messe<br />

dominicale, à l’occasion des heures saintes et de<br />

l’adoration du Saint-Sacrement, lors des prières mariales<br />

et des autres pratiques de dévotion et dans diverses formes<br />

de prière personnelle et familiale. Il faut continuer<br />

d’accorder ainsi une plus grande attention à la prière pour<br />

les vocations – et en particulier pour des vies de<br />

consécration spéciale au service de la mission de l’Église.<br />

4. Accompagner<br />

5. Inviter<br />

«Lesparoissesetlesautres<br />

communautéschrétiennes<br />

doiventdevenirde“véritables<br />

écolesdelaprière”…»<br />

Il est bon de prier pour les vocations. Mais il est encore plus important de devenir<br />

des hommes et des femmes de prière. Les paroisses et les autres communautés<br />

chrétiennes doivent devenir de «véritables écoles de la prière», où tous et toutes se<br />

laisseront «guider par l’Esprit du Christ pour collaborer à l’édification de l’Église dans la<br />

charité 80 ». Pour qu’une nouvelle génération de catholiques acceptent l’appel à devenir<br />

les «saints du nouveau millénaire», il leur faudra être inspirés par des modèles concrets<br />

et fervents de sainteté : des personnes qui façonnent délibérément leur vie d’après celle<br />

du Christ, qui vivent en même temps une vie foncièrement intègre et un profond<br />

engagement pour la justice et dont la façon de vivre reflète la beauté et la profondeur<br />

d’une vie vécue totalement pour Dieu.<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

63


SECTIONDEUx -Action<br />

Pour former des saints et des saintes, nous avons besoin d’hommes et de femmes qui<br />

soient des saints pour aujourd’hui, «qui puissent rayonner aux yeux du monde une<br />

réalité concrète et tangible mais à plusieurs niveaux, et qui baignent dans la grâce de<br />

Dieu». Plus précisément, nous avons besoin de modèles de sainteté «qui puissent<br />

donner toute leur vie d’une façon qui leur donne l’autorité, la permission et le droit de<br />

demander à d’autres de donner aussi la leur 81 ».<br />

Si le désir de grandir en sainteté et dans une union à Dieu plus profonde en Jésus Christ<br />

constitue une dimension essentielle de toute vocation chrétienne, la première priorité de<br />

notre pastorale des vocations sera d’aider les jeunes à développer une vie de prière et de<br />

contemplation. Leur relation personnelle au Seigneur doit être cultivée : dans le silence, la<br />

méditation des Écritures, la participation fréquente aux sacrements de l’Eucharistie et de la<br />

Réconciliation, aux pratiques de dévotion et à l’héritage spirituel de l’Église.<br />

Une étude approfondie de la population des jeunes catholiques aux États-Unis<br />

aboutissait récemment aux recommandations suivantes:<br />

L’Église doit continuer d’enseigner aux jeunes adultes la richesse et la diversité de ses sources<br />

de renouveau spirituel. Il faudrait faire des efforts pour aider les jeunes adultes catholiques à<br />

se réapproprier les symboles et les traditions spirituelles spécifiquement catholiques.<br />

L’importance qu’accorde l’Église à la prière et à la méditation en lien avec l’action sociale est<br />

également nécessaire. Les expériences de retraite, en particulier, répondent concrètement à<br />

ces besoins. Il faudrait offrir une plus grande variété de retraites, abordables, pertinentes, à<br />

des moments et en des lieux fonctionnels 82 .<br />

Même si, à certains égards, l’identité catholique des jeunes reste précaire, plus de 80<br />

pour cent des jeunes adultes catholiques se considèrent «spirituels». La grande majorité<br />

d’entre eux prient. Ils continuent à croire aux grandes vérités de la doctrine catholique :<br />

au Dieu créateur, en Jésus Fils de Dieu, à la présence réelle du Christ dans les sacrements,<br />

au rôle spécial de Marie et des saints, au pouvoir de la prière.<br />

Même si leur sens de la prière est parfois diffus, même si leur conception d’une<br />

spiritualité libératrice et dynamisante est souvent détachée de la tradition catholique, ils<br />

ont faim de l’expérience de Dieu. Même s’ils veulent en savoir plus sur Jésus, il est encore<br />

plus important pour eux de mieux connaître Jésus, de voir les valeurs de son Évangile<br />

64 Chapitrequatre


incarnées et vécues, et d’apprendre à mettre ces valeurs<br />

en pratique dans leur propre vie.<br />

«Prions-nousdemanière<br />

explicite–àlamaison,à<br />

l’école,danslaparoisse–<br />

pourl’essordetoutesles<br />

vocationschrétiennes … »<br />

L’une des conséquences néfastes de la diminution et<br />

du vieillissement du clergé nord-américain, c’est<br />

l’impression que les prêtres et les religieux sont «tendus<br />

et fatigués» : tellement occupés et surchargés qu’il leur<br />

reste peu de temps pour leur prière personnelle et leur<br />

croissance spirituelle, et encore moins pour accompagner des jeunes dans leur propre<br />

cheminement de prière et de discernement. En conséquence, chez bien des jeunes,<br />

même parmi ceux qui s’intéressent à la vie spirituelle, l’absence de modèles représente<br />

un obstacle majeur pour pouvoir répondre à un appel à la vie religieuse ou sacerdotale.<br />

L’«option préférentielle pour les jeunes» invite les croyants adultes à se poser les<br />

questions suivantes:<br />

• Les jeunes nous voient-ils prier<br />

• Quelle forme prend cette prière<br />

• Prions-nous de manière explicite – à la maison, à l’école, dans la paroisse – pour<br />

l’essor de toutes les vocations chrétiennes, notamment les vocations au<br />

ministère ordonné et à la vie consacrée<br />

• Dans quelle mesure notre foyer et notre vie de famille relèvent-ils le défi de<br />

devenir une vraie «maison de prière» La prière avant les repas, au coucher, à<br />

certains moments spéciaux en harmonie avec le temps liturgique, fait-elle partie<br />

de notre vie quotidienne en famille La participation ensemble à l’Eucharistie<br />

est-elle un élément essentiel de notre dimanche en famille<br />

• Quand les jeunes voient vivre les prêtres, les religieux et les religieuses – au<br />

travail dans leur paroisse et leurs autres ministères, chez eux dans leur presbytère<br />

et leur communauté – voient-ils des hommes et des femmes de prière,<br />

observent-ils une vie et une mission dont la prière fait partie intégrante<br />

• Les ministres ordonnés et les personnes consacrées sont-ils capables de parler<br />

directement de leur vie de prière, en termes simples mais profonds, dans leurs<br />

homélies, leur enseignement ou leur conversation privée<br />

• En gardant à l’esprit la distinction qu’on fait souvent aujourd’hui entre le religieux<br />

et le spirituel, comment ces réalités s’intègrent-elles à votre vie et à votre ministère<br />

• Comment intégrons-nous la contemplation et l’action dans notre vie et notre<br />

mission Comment pourrions-nous mieux enseigner aux jeunes, à travers des<br />

pratiques spirituelles comme l’examen, à réfléchir dans la prière aux événements<br />

de leur vie quotidienne et à discerner comment Dieu les appelle à répondre aux<br />

défis qu’ils rencontrent<br />

• Notre style de vie est-il attirant pour ceux et celles qui ont soif de sainteté et<br />

d’union à Dieu mais qui désirent aussi changer le monde<br />

• Comment nos familles, nos paroisses, nos écoles catholiques, nos mouvements<br />

de jeunes, etc. répondent-ils à l’appel à devenir «maisons de prière»<br />

• Sommes-nous vraiment disposés à partager notre spiritualité avec des jeunes, et<br />

à ce qu’ils partagent avec nous leur spiritualité<br />

• Sommes-nous disposés à ouvrir nos maisons – couvents, presbytères,<br />

séminaires, maisons de formation – à des jeunes adultes qui veulent prier Sont-<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

65


SECTIONDEUx -Action<br />

ils bien reçus à nos liturgies Nous rendons-nous disponibles pour ceux qui<br />

cherchent des conseils et une direction spirituelle<br />

• Comment mieux développer la collaboration entre les congrégations religieuses,<br />

et entre les diocèses et les instituts de vie consacrée, de manière à rendre plus<br />

accessibles aux jeunes et aux jeunes adultes les temps de prière et les expériences<br />

de retraite Étant donné que les jeunes et les jeunes adultes signalent l’impact des<br />

retraites dans leur vie, comment rendre plus abordables les retraites destinées aux<br />

jeunes<br />

• Que faire pour favoriser les expériences de «retraites pour les gens occupés»<br />

destinées aux étudiants et aux jeunes travailleurs<br />

• De quelle façon les homélies, en particulier celles qui abordent un sujet lié à la<br />

vocation, traitent-elles de l’appel fondamental à une vie d’union à Dieu, et du<br />

discernement de la volonté de Dieu pour répondre à l’amour de Dieu<br />

• Comment la tradition de dévotion de l’Église – en particulier l’adoration<br />

eucharistique et les diverses formes de dévotion mariale – peut-elle servir à<br />

inculquer un esprit d’écoute silencieuse et de profonde confiance en la présence<br />

permanente de Dieu Comment aider les jeunes adultes à saisir la pertinence de ces<br />

pratiques dans leur vie très occupée, en réponse aux profonds désirs de leur cœur<br />

• Comment permettre aux jeunes de faire l’expérience de certaines des grandes<br />

traditions spirituelles qui ont façonné le catholicisme (ignatienne, bénédictine,<br />

franciscaine, dominicaine, carmélitaine, thérésienne, sulpicienne, bérullienne,<br />

prière de recentration, etc.) ainsi que des formes nouvelles en émergence<br />

Comment accroître leur accessibilité et leur pertinence pour des jeunes qui<br />

cherchent à structurer et à orienter leur prière<br />

• Quel genre d’investissement humain, spirituel et financier sommes-nous<br />

disposés à engager pour que des jeunes qui cherchent à faire l’expérience de la<br />

prière et de la croissance dans la vie de prière puissent trouver les ressources<br />

nécessaires pour répondre à leurs besoins spirituels<br />

• En quoi sommes-nous – personnellement et comme membres d’une<br />

communauté, d’une paroisse, d’un institut religieux ou séculier, ou d’un diocèse<br />

– de vrais modèles de prière et de sainteté pour ceux et celles auprès de qui nous<br />

exerçons le ministère Pour les jeunes avec qui nous entrons en contact<br />

2. Évangéliser : l’enseignement,<br />

la formation, la catéchèse<br />

Dans la pièce Godspell, les futurs disciples sont invités<br />

à demander les grâces suivantes pour leur rapport à<br />

Jésus : «te voir plus clairement, t’aimer plus<br />

tendrement, te suivre de plus près, jour après jour».<br />

Aimer quelqu’un, c’est vouloir en savoir toujours plus<br />

à son sujet. L’intimité croissante avec le Seigneur, un<br />

sentiment d’appartenance plus profond à Sa famille<br />

dans l’Église, s’accompagne naturellement du désir<br />

d’en savoir plus sur le Seigneur et Sa présence<br />

permanente dans l’Église par l’Esprit.<br />

66 Chapitrequatre


Au Congrès, les jeunes adultes nous ont expressément demandé d’«enrichir leur<br />

identité catholique en leur donnant accès à une catéchèse signifiante, à la formation et<br />

à l’éducation permanente». Leur demande fait écho aux conclusions de la recherche de<br />

Sœur Mary Johnson sur les jeunes adultes:<br />

Il y a un sérieux besoin d’éducation religieuse adulte, crédible et pertinente. Comme l’a<br />

fait remarquer un jeune adulte : «L’Église se contente d’une solution au rabais». C’est<br />

particulièrement le cas dans trois domaines : l’étude<br />

de l’Écriture, la théologie de Vatican II et<br />

l’enseignement social de l’Église. Ces questions<br />

devraient être abordées dans des programmes qui<br />

soient intellectuellement constructifs et stimulants,<br />

tournés vers l’action et le développement de la<br />

conscience communautaire, et qui aident les jeunes<br />

adultes à s’intégrer à la vie de l’Église. Plusieurs<br />

jeunes adultes catholiques désirent éclairer leur foi et<br />

se montreront réceptifs à ce genre d’initiatives 83 .<br />

«Nousdevonsaussicultiverchez<br />

lescatholiqueslaconnaissanceet<br />

l’appréciationdesdifférentes<br />

vocationsdansl’Église.»<br />

Il y a un besoin d’éducation religieuse pour adultes, qui soit crédible et pertinente,<br />

axée sur les questions et les problèmes des jeunes adultes, offerte dans un langage et<br />

selon un format qui aient du sens pour eux, et qui leur soient accessibles. Ils désirent<br />

être évangélisés, c’est-à-dire littéralement entendre proclamer l’Évangile de Jésus Christ<br />

avec audace, sans compromis, avec toute sa force de conviction et son pouvoir<br />

d’attraction, afin de pouvoir à leur tour porter l’espérance et «la bonne nouvelle aux<br />

pauvres» dans leur propre milieu.<br />

Pour y arriver, cependant, il faudra jeter des bases adéquates longtemps avant de<br />

rejoindre les jeunes adultes. Pour susciter une véritable «culture de la vocation», le souci<br />

des vocations doit devenir une composante fondamentale de la catéchèse et de la<br />

formation de la foi à chacune des étapes de son développement. Elle ne doit pas être<br />

un simple additif, quelque chose qu’on broche après-coup sur le programme régulier,<br />

une activité qui revient une fois l’an sans préparation ni suivi.<br />

Nous devons enseigner et vivre une théologie de la vocation qui aide chaque<br />

catholique à comprendre sa propre vie comme une réponse personnelle à l’appel de<br />

Dieu à l’amour, à la sainteté et au service. Nous devons aussi cultiver chez les catholiques<br />

la connaissance et l’appréciation des différentes vocations dans l’Église. Sur ces bases, il<br />

devient possible de discerner et de répondre pleinement à l’appel unique adressé<br />

personnellement à chacune et à chacun.<br />

À quoi pourraient ressembler cette sensibilisation et cette éducation à la vocation,<br />

qui commenceraient aux premières étapes de la formation de la foi<br />

• D’abord et avant tout, les paroisses, les écoles catholiques et les communautés<br />

chrétiennes doivent devenir le lieu d’une solide formation de la foi et d’une<br />

évangélisation fervente. Les homélies et les autres formes de prédication<br />

liturgique doivent communiquer l’intelligence et le dynamisme des Écritures et<br />

de la tradition catholique. Elles devraient aussi souligner régulièrement la<br />

dimension vocationnelle de la vie chrétienne de sorte que le «Dimanche des<br />

vocations», où la prêtrise et la vie consacrée sont mises en relief, fasse partie d’un<br />

ensemble plus vaste dans lequel chacun trouve sa place.<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

67


SECTIONDEUx -Action<br />

• Étant donné le caractère de plus en plus multiculturel de l’Église en Amérique du<br />

Nord – et parce que les racines culturelles d’un nombre relativement important<br />

de candidats au sacerdoce et à la vie consacrée se trouvent ailleurs qu’en Europe<br />

de l’Ouest – le matériel de sensibilisation à la vocation et les outils de<br />

discernement devront refléter cette diversité linguistique et culturelle.<br />

• La liturgie dominicale, si importante qu’elle soit, ne peut assurer à elle seule<br />

toute la formation de la foi. La participation régulière à des programmes de<br />

renouveau théologique et spirituel de grande qualité, offerts à des heures<br />

pratiques et selon un format adapté, doit devenir une priorité pour les paroisses<br />

et pour les écoles. Vu que même une vocation permanente n’est pas choisie «une<br />

fois pour toutes» mais qu’elle doit toujours être approfondie et «re-choisie», il<br />

faut offrir un soutien et un enrichissement permanent aux couples mariés, aux<br />

parents, aux célibataires, aux personnes veuves et divorcées.<br />

• La formation de la foi commence au<br />

baptême. Elle débute avec les parents à qui est<br />

«Lessacrementsd’initiationne<br />

sontpasdesrécompenses<br />

distribuéesàceuxetcelles<br />

quiontcomplétéavecsuccès<br />

leprogrammed’enseignement<br />

religieux … »<br />

confiée la responsabilité première d’enseigner<br />

aux enfants les chemins de la foi. La<br />

préparation baptismale devrait faire ressortir<br />

explicitement la dimension de vocation du<br />

mariage et de la famille, comme appel de Dieu<br />

et participation privilégiée à la puissance<br />

créatrice de Dieu source de vie. Les parents<br />

doivent être encouragés à «nommer et<br />

s’approprier» fièrement leur vocation, et à<br />

l’assumer de façon responsable.<br />

• La préparation au baptême doit aussi le souligner : si la responsabilité première<br />

pour la croissance et le développement de l’enfant revient aux parents, le<br />

baptême fait aussi entrer l’enfant dans une famille plus grande. Appelé par le<br />

Père à la vie à Son image et à Sa ressemblance, à l’amour comme à «la vocation<br />

fondamentale et innée de tout être humain 84 », à l’appartenance au Corps du<br />

Christ et donc à la participation à la sainteté et à la mission de l’Église, le croyant<br />

reçoit dans le baptême un sacrement profondément vocationnel.<br />

• Pour souligner cette réalité, la préparation et la célébration du baptême sont des<br />

«moments pédagogiques» importants pour la vocation. Au baptême, l’appel<br />

universel à la vie et à la sainteté, lancé par Dieu, devient visible; la vocation au<br />

mariage et la vocation de parent sont mises en évidence, et on célèbre le mystère<br />

qui en émane : Dieu qui «appelle par son nom» cet enfant particulier.<br />

• La conscience de la diversité des vocations et de la façon dont chacune contribue<br />

à la sainteté croissante de l’Église et au service de sa mission devrait faire partie<br />

de l’instruction religieuse fondamentale donnée dans les écoles catholiques<br />

comme dans les programmes de catéchèse en paroisse ou au foyer. Dans la<br />

réforme du programme d’enseignement religieux, il faudra accorder une grande<br />

priorité à l’élaboration d’un matériel pédagogique adapté aux différents âges et<br />

portant spécifiquement sur l’éveil vocationnel et le discernement.<br />

• La préparation des enfants et des adolescents aux sacrements devrait en faire<br />

ressortir le lien profond avec la vocation. Les sacrements d’initiation ne sont pas<br />

68 Chapitrequatre


des récompenses distribuées à ceux et celles qui ont complété avec succès le<br />

programme d’enseignement religieux mais des occasions privilégiées d’entendre<br />

l’appel de Jésus lancé au baptême et d’y répondre à nouveau. Il faut faire plus à<br />

cet égard – auprès des jeunes sans doute, mais aussi auprès de leurs parents et de<br />

ceux qui les accompagnent.<br />

• La préparation à l’Eucharistie peut mettre l’accent sur ce que signifie le fait de<br />

devenir l’ami et le disciple de Jésus, de faire partie de Sa communauté, de vivre à<br />

Son exemple l’amour, le pardon, la guérison et le ressourcement. En préparant la<br />

confirmation, on peut souligner le défi de discerner et de répondre positivement<br />

à l’appel de l’Esprit à témoigner. Une attention particulière peut être accordée aux<br />

différents choix de vie – célibat, mariage, vie consacrée, ministère ordonné – qui<br />

permettent de vivre cet appel.<br />

• La fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte posent un problème plus<br />

difficile car c’est le moment où nombre de jeunes catholiques s’éloignent de la<br />

pratique et de la vie paroissiale. Pourtant, comme on l’a dit plus haut, ce sont là<br />

des années décisives pendant lesquelles les jeunes précisent leur attitude face à la<br />

foi et prennent des décisions – en matière d’études, de carrière et de relations –<br />

qui vont façonner leur vie. Pour cette raison, l’Église doit faire preuve<br />

d’innovation et trouver de nouvelles façons de rejoindre les jeunes catholiques à<br />

cette étape importante de leur vie.<br />

• Une éducation de la foi adaptée et pertinente peut aider les jeunes à saisir la<br />

profonde dimension vocationnelle de cette période de leur vie. Entre autres<br />

initiatives, on pense aux «Sessions de mise à jour» catholiques (groupes de jeunes<br />

et de jeunes adultes rattachés à la paroisse, pastorale scolaire et universitaire,<br />

programmes de «théologie en fût» le dimanche soir à l’adresse des étudiants et<br />

des jeunes travailleurs catholiques, cours crédités dans les collèges et universités<br />

catholiques); à une réflexion théologique sur différents éléments de la culture<br />

pop contemporaine (cinéma, musique, technologie); et à des groupes d’action<br />

sociale où la réflexion personnelle et théologique s’allie à la militance. Dans<br />

chacun de ces projets, on peut faire le lien avec des vocations particulières.<br />

• Auprès des adolescents et des jeunes adultes surtout, le médium est le message.<br />

La plupart d’entre eux disent que l’internet est la première source d’information<br />

sur le monde; c’est leur outil de recherche préféré. La sensibilisation à la vocation<br />

sur le plan de l’éducation religieuse doit<br />

donc être complétée par une utilisation<br />

novatrice et efficace des médias modernes et<br />

de la technologie des communications. Sans<br />

sacrifier la profondeur ou l’intégrité du<br />

message, le matériel vocationnel doit être<br />

contemporain, visuellement attrayant,<br />

inclusif, interactif et rejoindre la personne.<br />

Sites web surveillés et mis à jour<br />

régulièrement, groupes de discussion sur la<br />

vocation, rubriques FAQ (Foire aux<br />

questions) sur les vocations, adresses de<br />

courrier électronique pour obtenir plus de<br />

renseignements, voilà autant d’outils utiles.<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

69


SECTIONDEUx -Action<br />

• L’élément vocation de l’éducation de la foi des<br />

adultes «plus mûrs» prendra une orientation<br />

légèrement différente. La préparation au mariage<br />

est une clé et une occasion trop souvent négligée de<br />

réfléchir à la vocation. La pastorale des couples et<br />

des familles peut souligner la profonde<br />

responsabilité des parents, fidèles à leur propre<br />

vocation, de créer un foyer où soient respectées<br />

toutes les vocations et où les vocations spécifiques<br />

de service dans l’Église soient ouvertement<br />

discutées et encouragées. La pastorale des adultes<br />

célibataires, des personnes veuves et divorcées, et<br />

même la pastorale des malades et des mourants<br />

devraient encourager les personnes à assumer<br />

positivement la réalité qu’elles vivent et les aider à<br />

la vivre en union au Christ.<br />

3. Expérimenter : le culte,<br />

la communauté, le service, le témoignage<br />

Les jeunes ont tendance à penser concret. Il leur est difficile d’opter de façon permanente<br />

pour quelque chose qu’il n’ont ni vu ni entendu ni senti ni touché ni vécu. Pour<br />

envisager sérieusement une vie d’engagement au service de l’Église, ils ont besoin de faire<br />

l’expérience de sa mission. Selon une formule qui convienne à leur âge, à leur<br />

tempérament et à leur situation particulière, ils devraient être initiés graduellement aux<br />

expressions fondamentales de la mission de l’Église, d’une manière à la fois concrète et<br />

pratique.<br />

Les jeunes ont donc besoin d’être exposés aux quatre aspects fondamentaux de la<br />

mission de l’Église:<br />

• la prière et le culte (leiturgia)<br />

• la communion ecclésiale (koinonia)<br />

• le service et la charité (diakonia)<br />

• le témoignage et la proclamation (martyria/kerygma) 85 .<br />

Ces quatre réalités nécessaires et complémentaires remontent aux premières<br />

descriptions de la communauté chrétienne dans les Actes des Apôtres : «Ils étaient fidèles<br />

à écouter l’enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le<br />

pain et à participer aux prières. Tous les jours, le Seigneur faisait entrer dans la<br />

communauté ceux qui étaient appelés au salut» (Actes 2, 42.47).<br />

Même si la diversité des itinéraires vocationnels dans l’Église témoigne de ces quatre<br />

réalités de différentes façons et avec des accents différents, chaque cheminement<br />

vocationnel devrait comporter une formation. Si l’une ou l’autre fait défaut, la vie et la<br />

mission de l’Église restent incomplètes.<br />

La pastorale des vocations devra expressément aider à faire œuvre de discernement par le<br />

biais d’une expérience profondément et globalement ecclésiale, qui conduise tout croyant «à<br />

la découverte de sa responsabilité dans l’Église et à l’assumer». Les vocations qui ne naissent<br />

70 Chapitrequatre


pas de cette expérience et de cette insertion dans l’action ecclésiale communautaire risquent<br />

d’être viciées à la racine et d’une authenticité douteuse 86 .<br />

Il est tout à fait normal que des candidats potentiels se sentent particulièrement attirés<br />

par l’une ou l’autre dimension de la mission de l’Église. L’un préférera le travail bénévole<br />

auprès des démunis, l’autre chanter ou donner un témoignage à une rencontre de prière;<br />

un troisième choisira plus spontanément de rester en silence en présence de<br />

l’Eucharistie; un autre encore de nouer des liens d’amitié et d’animer un petit groupe.<br />

Ce sont là autant de bonnes choses qui contribuent à la construction de l’Église. Mais la<br />

formation d’une vocation saine exige plus que le respect des préférences personnelles du<br />

candidat ou de la candidate potentielle. Elle doit aussi éprouver sa disponibilité à se<br />

dépasser pour s’intégrer à un contexte plus vaste. Elle doit interpeller le jeune pour<br />

l’inciter à mettre ses talents particuliers au service de toute l’Église. Elle devrait l’amener<br />

à comprendre qu’une vocation ecclésiale n’est pas seulement la réponse personnelle à<br />

un appel personnel mais une orientation fondamentalement communautaire<br />

ordonnée à la construction du Corps du Christ. Les vocations au ministère ordonné et<br />

à la vie consacrée sont toujours médiatisées par l’Église dans laquelle et pour laquelle<br />

elles existent.<br />

La notion d’«expérience» est évidemment un peu floue. Il ne s’agit pas ici de laisser<br />

entendre que les jeunes devraient accumuler des expériences de vie pêle-mêle – qu’elles<br />

soient spirituelles ou autres. Leur capacité de faire retour sur ces expériences, d’y réfléchir<br />

dans un contexte ecclésial, est tout aussi importante. Leurs expériences deviennent-elles<br />

«matière à discernement», entraînant une recherche de leur signification profonde à<br />

travers ce qu’elles révèlent de la route unique sur laquelle Dieu les conduit et de la vie à<br />

laquelle Dieu les appelle<br />

Puisque les jeunes ont besoin de connaître la mission de l’Église à travers des<br />

expériences concrètes qui leur permettent d’y avoir part, à quoi pourraient ressembler<br />

certaines de ces «pistes d’expérience»<br />

La liturgie et la prière (leiturgia)<br />

On ne peut tenir pour acquis que les jeunes ont fait<br />

l’expérience d’une participation stable et régulière à la<br />

vie sacramentelle et liturgique de l’Église ou de la<br />

discipline d’une vie de prière personnelle. Quelquesuns<br />

vont à la messe occasionnellement; d’autres n’ont<br />

pas vécu le pardon libérateur du sacrement de la<br />

Réconciliation depuis plusieurs années; d’autres<br />

encore ne connaissent pas les prières et les exercices de<br />

dévotion qui faisaient autrefois partie de la formation<br />

religieuse de tout petit catholique. Et pourtant les<br />

jeunes adultes nous disent : «Nous voulons être des saints et des saintes pour<br />

aujourd’hui… Donnez-nous les ressources qu’il nous faut pour devenir ce que Dieu<br />

nous appelle à être 87 !»<br />

«Nousvoulonsêtredessaintset<br />

dessaintespouraujourd’hui…<br />

Donnez-nouslesressourcesqu’il<br />

nousfautpourdevenirceque<br />

Dieunousappelleàêtre! »<br />

• Des liturgies ardentes, joyeuses et priantes devraient être une priorité dans<br />

chaque paroisse, mais encore plus là où les jeunes se rassemblent : dans les<br />

écoles catholiques, sur les campus des universités et dans les autres groupes qui<br />

rejoignent les adolescents et les jeunes adultes.<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

71


SECTIONDEUx -Action<br />

• La récente Journée mondiale de la Jeunesse a montré que les jeunes sont plus que<br />

disposés à avoir recours au sacrement de la Réconciliation, surtout s’ils le<br />

reçoivent de prêtres qui administrent la miséricorde et le pardon du Seigneur avec<br />

un cœur patient et capable d’écoute. Bien préparé et célébré avec soin, ce<br />

sacrement parle profondément aux jeunes. La conversion et la libération qu’il<br />

déclenche représentent souvent un point tournant dans leur cheminement. Les<br />

prêtres devraient se rendre disponibles pour célébrer ce sacrement avec des<br />

jeunes, en leur réservant du temps de qualité et une attention personnelle.<br />

• Dans un monde affairé et distrait, les jeunes ont faim de silence mais<br />

souvent, ils ne savent pas où le trouver, ou comment faire taire les<br />

distractions et la rumeur intérieure. Une retraite dans un monastère ou dans<br />

une communauté contemplative peut beaucoup favoriser l’écoute du<br />

Seigneur qui parle dans le silence. Le rythme de l’Office divin, l’expérience de<br />

la lectio divina, la structure libératrice d’un équilibre de vie entre travail,<br />

prière et vie communautaire sont autant de disciplines spirituelles que les<br />

jeunes ont tout intérêt à découvrir par expérience. Il faut cultiver les occasions<br />

de retraite en silence et de contact avec ceux et celles qui ont opté pour la vie<br />

contemplative – au monastère ou dans le monde. Ces expériences devraient<br />

être abordables et accessibles.<br />

• La prière doit être intégrée aux tâches, aux responsabilités et aux relations de la<br />

vie quotidienne. Les jeunes devraient, à l’occasion, être accueillis dans les<br />

presbytères et les communautés religieuses pour en partager la vie de prière. Ceux<br />

et celles qui cherchent une direction personnelle pour la prière devraient être<br />

encouragés et dirigés vers des femmes et des hommes qualifiés pour les<br />

accompagner dans leur cheminement.<br />

• Tous les jeunes, et en particulier ceux qui sont disposés à envisager un appel à la<br />

vie consacrée ou au ministère ordonné, devraient être encouragés à méditer<br />

l’Écriture chaque jour, à participer régulièrement aux sacrements de l’Eucharistie<br />

et de la Réconciliation, à apprécier la richesse de la dévotion traditionnelle de<br />

l’Église, à apprendre à goûter la valeur de l’écoute silencieuse en présence de Dieu<br />

et à cultiver une relation personnelle profonde et authentique avec le Seigneur.<br />

72 Chapitrequatre


• Sans penser que la maturité puisse survenir du jour au lendemain, les jeunes qui<br />

montrent peu d’intérêt pour la prière ou pour la croissance d’une vie spirituelle<br />

personnelle, et dont le niveau de motivation est purement séculier, pourront être<br />

de précieux collaborateurs dans un projet de service mais ne seront pas des<br />

candidats probables au ministère ordonné ou à la vie consacrée.<br />

La communion ecclésiale (koinonia)<br />

La plupart des jeunes catholiques ne vivent pas l’Église comme une communauté<br />

d’appartenance significative. Influencés par les médias, par leur expérience personnelle<br />

et familiale, ils perçoivent facilement les conflits et les divisions dans l’Église. Il leur est<br />

plus difficile de voir dans leur paroisse un reflet de la première communauté<br />

chrétienne : caractérisée par le partage des biens matériels et spirituels, par une bonté et<br />

une attention mutuelle profondes au point d’en arriver vraiment à «avoir un seul cœur<br />

et une seule âme» (Actes 4,32).<br />

Si notre vocation est un don qui doit être vécu pour les autres, il doit aussi être vécu<br />

avec les autres, en communion avec nos frères et nos sœurs dans le Christ. Même les<br />

formes de vie contemplative les plus cloîtrées exigent du chrétien qu’il vive son appel à<br />

l’intimité avec le Christ dans un contexte d’ouverture et de partage. Elles exigent qu’on<br />

accepte d’être appelé à la responsabilité et à la croissance par l’ensemble de la<br />

communauté.<br />

Les jeunes qui sont attirés par le ministère ordonné ou par la vie consacrée<br />

mentionnent explicitement la «communauté» comme un facteur important. Certains la<br />

recherchent à cause des déficiences de leur famille d’origine ou faute d’un sentiment<br />

d’identité assez fort. Mais chez la plupart, ce désir est fondamentalement sain. Le besoin<br />

d’appartenir à quelque chose de plus grand que<br />

soi est une aspiration humaine profonde et<br />

fondamentale. Les jeunes reconnaissent d’instinct<br />

que la vie de disciple est très difficile à vivre seul,<br />

sans l’appui moral et spirituel d’amis et d’une<br />

communauté. L’amitié est importante à leurs yeux<br />

et ils sont remarquablement ouverts à la diversité<br />

dans leurs communautés d’appartenance. Ils sont<br />

farouchement loyaux à leurs amis, allergiques à<br />

tout ce qui sent l’exclusion ou la discrimination.<br />

«Lebesoind’apparteniràquelque<br />

chosedeplusgrandquesoiest<br />

uneaspirationhumaineprofonde<br />

etfondamentale.»<br />

Les jeunes savent aussi que les communautés ne sont pas parfaites. Ils ont de la<br />

difficulté à regarder l’Église comme une «société parfaite». Ils sont plus attirés par la<br />

communauté des disciples du Christ qui «a choisi de vivre sa mission avec un groupe,<br />

groupe dont les membres parfois L’ont déçu ou L’ont exaspéré avant de s’endormir à<br />

l’heure décisive, de Le trahir, de Le renier et de L’abandonner - et qu’Il est venu retrouver<br />

après la Résurrection malgré qu’ils aient fait ça et d’autres choses encore. Ils ont cru en<br />

Lui, ils L’ont soutenu et ils L’ont aimé. Et c’est tout cela, la vie communautaire,<br />

aujourd’hui comme hier 88 ».<br />

Quand les jeunes adultes présents au Congrès ont parlé de leur désir d’une «relation<br />

d’alliance avec notre Église», ils ont employé un terme chargé de nuances relationnelles<br />

et communautaires. Les mots traduisaient leur désir de voir l’Église devenir un lieu de<br />

dialogue, de guérison, de renouveau, d’authenticité, d’honnêteté et de responsabilité. Ils<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

73


SECTIONDEUx -Action<br />

reconnaissaient le besoin de leadership au sein de la communauté; ils ont demandé d’être<br />

formés pour pouvoir, à leur tour, assumer le leadership auquel les appelle le Christ.<br />

Dans ces circonstances, quelles expériences de communauté ecclésiale faudrait-il<br />

promouvoir<br />

• Il faut que ressorte davantage la nature communautaire de l’Église : il faudrait<br />

mettre une attention et des efforts particuliers à faire en sorte que les paroisses et<br />

les autres rassemblements ecclésiaux soient plus invitants et plus accueillants.<br />

• La participation régulière à l’Eucharistie dominicale devrait être mise en valeur :<br />

on y verra moins l’accomplissement privé d’un devoir religieux que la façon pour<br />

les chrétiens de voir affermie leur vie de foi et, en même temps, de se soutenir et<br />

de se renforcer mutuellement.<br />

• Les jeunes s’attendent de la communauté qu’elle soit accueillante et inclusive. Il<br />

faudra faire des efforts pour éviter toute forme – explicite ou implicite - de<br />

discrimination ou d’exclusion fondée sur le sexe, la race, le statut socioéconomique,<br />

la nationalité, l’origine ethnique ou toute autre condition<br />

minoritaire.<br />

• «Nous formons un seul corps dans le Christ. Sachez nous inspirer par un dialogue<br />

ouvert où nous reconnaîtrons notre responsabilité et notre imputabilité.<br />

Dialoguez avec nous pour que nous puissions travailler ensemble à instaurer plus<br />

d’égalité, à guérir les ruptures du péché et de la douleur, et à susciter un renouveau<br />

authentique. Nous rêvons d’honnêteté, de respect et d’ouverture 89 .» Il faut prendre<br />

des mesures concrètes pour faire en sorte que les communautés chrétiennes soient<br />

vraiment des lieux de guérison et de réconciliation.<br />

• Il faut encourager les liturgies d’accueil, les groupes d’études bibliques, les<br />

communautés de partage de foi et les projets d’action communautaire destinés<br />

aux jeunes et aux jeunes adultes. Par ailleurs, les jeunes et les jeunes adultes ne<br />

doivent pas former de communautés «exclusives» au sein de la paroisse. Ils<br />

doivent s’intégrer aux autres groupes et aux autres ministères.<br />

• Les initiatives qui construisent la communauté ne devraient pas viser<br />

simplement à «ramener les jeunes à la messe» ni même à fournir aux jeunes qui<br />

se sentent isolés le soutien social et l’intimité nécessaires. «Les jeunes adultes<br />

doivent voir que la communauté est une dimension fondamentale de leur<br />

74 Chapitrequatre


identité catholique, que le fait pour eux d’être catholiques ne saurait se réduire à<br />

leur rapport à Dieu 90 .»<br />

• Les presbytères et les maisons religieuses devraient être perçus non seulement<br />

comme des lieux de prière mais comme des lieux de communauté et d’amitié<br />

authentique. Il faudra faire de sérieux efforts pour améliorer la qualité de la vie<br />

communautaire dans les maisons religieuses et les presbytères. À certains moments,<br />

les jeunes devraient y être accueillis pour partager certains aspects de la vie<br />

communautaire : la prière, les repas, les échanges informels et les temps de détente.<br />

• De même, des maisons et des presbytères devraient être choisis comme<br />

«communautés d’accueil» où ceux et celles qui discernent activement un appel à<br />

la vie religieuse ou au clergé diocésain pourraient non seulement «venir voir»,<br />

mais «venir vivre» une expérience de vie communautaire.<br />

• Une incapacité chronique de frayer avec les autres, l’attachement à ses opinions et<br />

à ses habitudes, l’intolérance à l’égard des points de vue différents des siens,<br />

l’intransigeance face aux faiblesses et aux travers des autres, l’incapacité de faire<br />

confiance ou de se lier d’amitié, le fait de semer la dissension ou la division, une<br />

tendance marquée au commérage ou à la médisance, et les autres comportements<br />

semblables sont autant de signaux d’alarme : ils incitent à s’interroger sur la<br />

capacité d’une jeune personne de s’adapter au style de vie axé sur la communauté<br />

que l’Église attend de ses diacres, de ses prêtres et de ses personnes consacrées.<br />

Le service et la charité (diakonia)<br />

Au cœur de la conception de la vocation dans l’Évangile se trouve l’appel à servir<br />

humblement son prochain. «Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de<br />

tous et le serviteur de tous» (Marc 9, 35). Le message chrétien enseigne que le vrai<br />

leadership consiste à se mettre au service de tous, en particulier des pauvres, des<br />

démunis et des marginalisés; il doit être proclamé avec conviction et vécu de manière<br />

crédible sous le regard des jeunes:<br />

Dans l’Église, l’authentique serviteur est celui qui a appris que c’est un privilège de laver les<br />

pieds de ses frères les plus pauvres, c’est celui qui a conquis la liberté de perdre de son temps<br />

pour les besoins d’autrui. L’expérience du service est une expérience de grande liberté dans<br />

le Christ 91 .<br />

Suivre sa vocation chrétienne, c’est donc répondre à<br />

l’appel à devenir un homme, une femme «pour les autres».<br />

C’est devenir le disciple de Jésus qui lave les pieds et qui<br />

«n’est pas venu pour être servi mais pour servir».<br />

«Lesjeunessontcapablesd’une<br />

grandegénérositéetde<br />

beaucoupd’engagement …»<br />

Les jeunes sont capables d’une grande générosité et de<br />

beaucoup d’engagement, surtout quand ils ont sous les<br />

yeux un besoin concret et qu’on leur donne les moyens de<br />

s’y attaquer directement. Leur sens de la vocation ne comporte pas seulement un appel<br />

à la sainteté personnelle mais aussi le désir de changer quelque chose dans le monde.<br />

Ils veulent s’impliquer dans des projets de service qui changeront visiblement la vie des<br />

gens qu’ils cherchent à aider.<br />

Ceux et celles qui sont doués d’une plus grande capacité de réflexion et d’analyse<br />

chercheront un engagement pour la justice qui s’attaquera aux causes profondes de<br />

l’inégalité et de la discrimination, qui cherchera à changer non seulement l’esprit et le<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

75


SECTIONDEUx -Action<br />

cœur individuel mais aussi les structures sociales qui perpétuent l’injustice et refoulent<br />

dans la marge les sans-pouvoir et les sans-voix.<br />

Dans ce contexte, nous avançons les recommandations suivantes touchant les<br />

expériences de service chrétien:<br />

Dans toute la catéchèse et la formation de la foi, chacune des vocations ecclésiales –<br />

à la vie consacrée, au ministère ordonné, au ministère laïc, au mariage ou au célibat dans<br />

le monde – doit être rattachée à la grande mission de l’Église et au modèle de l’Église<br />

«servante de l’humanité».<br />

• La préparation sacramentelle – en particulier à la Confirmation – devrait<br />

incorporer des éléments de service direct auprès des démunis. Les jeunes<br />

devraient être encouragés à voir dans ces activités non pas la charité entendue de<br />

manière condescendante et superficielle mais la charité dans toute sa densité<br />

théologique : «chaque fois que vous l’avez fait au plus petit de mes frères ou de<br />

mes sœurs, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25,40).<br />

• La pastorale auprès des jeunes et des jeunes adultes devrait toujours incorporer<br />

des éléments de service chrétien direct. Les jeunes devraient être invités à<br />

s’engager en rendant visite aux malades, aux personnes âgées et aux détenus; à<br />

s’impliquer auprès des jeunes de la rue et des sans-abri; à servir bénévolement<br />

dans les soupes populaires, les banques alimentaires, les centres pour réfugiés, les<br />

hôpitaux, les refuges pour femmes et enfants victimes de violence, etc.<br />

• Les occasions de service direct devraient être complétées par des activités qui<br />

amènent à réfléchir aux causes profondes des déséquilibres auxquels viennent<br />

répondre ces projets. Il faudrait montrer clairement que la mission chrétienne<br />

s’inspire de l’enseignement social catholique et de l’analyse sociale critique.<br />

• Les religieux et les religieuses sont soumis au vœu de pauvreté, et on s’attend à<br />

ce que la plupart des personnes consacrées et des prêtres diocésains mènent une<br />

vie simple et partagent généreusement. Ce choix devrait transparaître dans une<br />

disponibilité à être avec les pauvres et dans un style de vie qui reflète la pauvreté<br />

et le service plutôt que les privilèges de qui se fait servir.<br />

• La plupart des jeunes n’ont que quelques heures par semaine à investir dans des<br />

projets de service à court terme, à cause de leur travail et de leurs études. Mais il<br />

y en a qui sont intéressés à s’engager à court terme, et même à long terme, dans<br />

76 Chapitrequatre


des programmes d’apostolat bénévole. Il faudrait pouvoir leur offrir davantage<br />

de tels programmes. Une aide financière – la chambre et la pension ainsi qu’une<br />

allocation – devrait leur être offerte pour qu’ils puissent envisager de donner une<br />

année de leur vie à un projet missionnaire ou à une œuvre de service.<br />

• Dans les projets de service à court et à long terme,<br />

il faut réserver assez de temps et d’énergie à la<br />

réflexion personnelle, au partage en groupe et à<br />

l’intégration spirituelle de l’expérience de service. Il<br />

faudrait voir dans ces projets non pas l’occasion de<br />

«travailler pour les autres» mais un lieu privilégié<br />

de la révélation de Dieu, où c’est Dieu qu’on<br />

rencontre dans les gens qu’on sert, et où la volonté<br />

et le dessein de Dieu se révèlent et s’accomplissent<br />

dans le service. Même si leur engagement ne s’inspirait pas d’un discernement en<br />

vue du sacerdoce ou de la vie religieuse, les jeunes hommes et les jeunes femmes<br />

qui s’engagent dans ce genre de projets devraient être sérieusement encouragés à<br />

réfléchir à la possibilité qu’ils soient appelés à ces vocations dans l’Église.<br />

• Les jeunes sont doués d’une générosité naturelle. Toutefois, comme ils sont<br />

humains, ils ont aussi un égoïsme naturel. Comme la prière et le sens<br />

communautaire, l’esprit de service s’acquiert peu à peu; on n’en est pas doté une<br />

fois pour toutes. Par ailleurs, l’obsession d’un statut spécial, des titres et des signes<br />

extérieurs, le goût «des privilèges et des avantages» de la prêtrise ou de la vie<br />

religieuse, devront être scrutés avec attention. Il faut toujours faire bien<br />

comprendre que les signes extérieurs et les titres ont pour but principal de rappeler<br />

que les personnes consacrées et ordonnées ont été réservées pour une mission de<br />

service, et non pour être honorées ou pour dominer autrui.<br />

«…EnsuivantJésus,vousdevez<br />

changeretaméliorerla“saveur”<br />

del’histoirehumaine.»<br />

Le témoignage et la proclamation (martyria, kerygma).<br />

Hier timides et repliés sur eux-mêmes, les disciples, enhardis par l’expérience de la<br />

Pentecôte, furent projetés dans le monde : mystérieusement compris par des gens de<br />

langues et d’origines diverses, ils portèrent la bonne nouvelle de la mort et de la<br />

résurrection du Seigneur Jésus au peuple d’Israël et, éventuellement, «jusqu’aux<br />

extrémités de la terre». Car recevoir le don de la foi, c’est désirer le partager avec d’autres.<br />

Le témoignage, bien sûr, n’est pas qu’une affaire de mots : il appelle au don complet de<br />

soi-même avec la globalité de son expérience, «de tout son cœur, de toute son âme et<br />

de toutes ses forces» et même, à la limite, jusqu’à donner sa vie. Étymologiquement, être<br />

un «témoin», c’est être un «martyr» : quelqu’un qui proclame que la foi n’est pas qu’une<br />

affaire de tête ou de cœur, mais quelque chose qui exige un engagement radical et total,<br />

«qui n’exige rien moins que tout 92 ».<br />

Dans un monde qui «a besoin d’être touché et guéri par la beauté et la richesse et<br />

l’amour de Dieu», des centaines de milliers de jeunes, lors de la XVIIe Journée Mondiale<br />

de la Jeunesse à Toronto, en juillet 2002, ont embrassé leur vocation à témoigner<br />

joyeusement de cet amour. Le pape leur a dit : le monde «a besoin de vous – pour être<br />

le sel de la terre et la lumière du monde… En suivant Jésus, vous devez changer et<br />

améliorer la “saveur” de l’histoire humaine. Par votre foi, votre espérance et votre<br />

amour, par votre intelligence, votre courage et votre persévérance, vous devez<br />

humaniser le monde dans lequel nous vivons 93 ».<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

77


SECTIONDEUx -Action<br />

Si les catholiques plus âgés sont plutôt réticents à<br />

donner au Christ «un témoignage personnel», nombre<br />

de jeunes répondent positivement à cette invitation.<br />

Même si leur ouverture à la diversité les rend hésitants à<br />

se faire prosélytes ou à imposer leurs convictions, ils<br />

disent que «si vous n’êtes pas prêts à défendre une<br />

position, vous succomberez à n’importe quoi». Ils<br />

savent que la poursuite de la sainteté et le fait de<br />

témoigner du Christ vont leur coûter quelque chose et<br />

les faire participer au mystère de la Croix. Et même s’ils<br />

ont peine à vivre dans leur totalité le message du Christ et les enseignements de son<br />

Église, ils ont besoin de témoins crédibles et authentiques qui puissent les aider à<br />

«construire un feu allumé par Jésus Christ, pour apporter chaleur et lumière à un monde<br />

qui gît souvent dans le froid et l’obscurité 94 ».<br />

«…ilfaudraitmettrel’accentsur<br />

laredécouverteetl’approfondissementdudondelafoi<br />

reçuaubaptême … »<br />

C’est pourquoi le Congrès formule les recommandations suivantes à propos du<br />

témoignage et de la proclamation chrétienne:<br />

• Sans miner le dialogue œcuménique et interreligieux, l’articulation claire de l’identité<br />

catholique devrait être un objectif central de la catéchèse. Il est possible de célébrer<br />

son identité catholique sans être sur la défensive, et d’adhérer au Christ comme Ami,<br />

Seigneur et Sauveur sans manquer de respect aux autres voies et aux autres traditions.<br />

• La Confirmation est profondément reliée à une réponse affirmative à l’appel de<br />

l’Esprit qui invite à être témoin de l’Évangile et à le proclamer. Cette dimension<br />

devrait être soulignée lors de la préparation et de la célébration du sacrement. Sur<br />

le plan théologique et pédagogique, il faudrait mettre l’accent sur la redécouverte<br />

et l’approfondissement du don de la foi reçu au baptême, et sur la nécessité<br />

d’accueillir positivement ce don et d’y répondre à la mesure de ses capacités en<br />

témoignant explicitement du Christ par la pensée, la parole et l’action.<br />

• Quand on demande aux jeunes ce qui les a le plus touchés à l’occasion d’une<br />

expérience de retraite ou d’une journée de prière, ils mentionnent souvent les<br />

témoignages personnels où se communique la puissance avec laquelle la foi<br />

transforme la vie du témoin. Les retraites pour jeunes devraient faire un usage<br />

judicieux et approprié de ce genre de témoignages.<br />

• Plus précisément, les témoignages lors des retraites pour les jeunes et les jeunes<br />

adultes devraient comporter une solide composante vocationnelle. Que l’accent<br />

soit mis sur le mariage, le sacerdoce ou la vie consacrée, les jeunes veulent<br />

recevoir plus que des renseignements généraux sur ces diverses vocations : le récit<br />

de la vocation de témoins du Christ dans ces styles de vie uniques.<br />

• Le témoignage et la proclamation faite par les adultes sont importants mais les<br />

jeunes ont aussi besoin d’entendre leurs contemporains. Il faut encourager les<br />

programmes de retraite pour jeunes qui allient une orientation donnée par des<br />

adultes à des interventions et à des témoignages donnés par d’autres jeunes, et où<br />

des jeunes font partie intégrante de l’équipe d’animation. Une pastorale jeunesse<br />

efficace ne cherche pas seulement à faire des choses «pour» les jeunes mais<br />

travaille avec eux et les forme à assumer eux-mêmes un leadership approprié.<br />

• Tandis que certains jeunes sont prêts à s’engager plus profondément dans le<br />

service, d’autres sont appelés à le faire dans un mouvement d’évangélisation. Il<br />

78 Chapitrequatre


faudrait favoriser et encourager à tous les<br />

niveaux le soutien personnel et financier aux<br />

jeunes adultes qui veulent développer leurs<br />

dons de leadership, s’engager dans la<br />

pastorale jeunesse ou donner une année de<br />

leur vie à la National Evangelization Team,<br />

au Centre International de Formation<br />

Missionnaire ou à d’autres formes<br />

d’expérience missionnaire.<br />

• «Vous devez toujours êtres prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous<br />

demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. Mais faites-le avec<br />

douceur et respect et ayez une conscience droite» (1 Pierre 3,16). Il n’est pas<br />

toujours facile, surtout pour de jeunes idéalistes récemment convertis, de trouver<br />

un juste équilibre entre l’audace du Christ et une forme de prosélytisme qui voit<br />

dans la conversion au catholicisme la seule voie du salut, ce qui n’est pas sans<br />

dénigrer subtilement les convictions religieuses sincères des autres. En<br />

accompagnant leur témoignage et leur proclamation de la foi, il faudra enseigner<br />

aux jeunes catholiques ce principe fondamental de l’activité missionnaire, et leur<br />

montrer comment le mettre en pratique.<br />

4. Accompagner : l’accompagnateur, le guide, le<br />

modèle, le témoin<br />

Les participants aux consultations régionales qui ont précédé le Congrès ont<br />

constamment accordé une grande importance au besoin d’accompagnement et à la<br />

présence de modèles dans la foi : ils y ont vu des conditions indispensables pour que la<br />

personne puisse répondre positivement à l’appel au ministère ordonné ou à la vie<br />

consacrée. Ce message a été repris au Congrès, en particulier par les jeunes adultes qui<br />

ont affirmé avec force qu’ils ont besoin d’être inspirés par des prêtres, des diacres et des<br />

femmes et des hommes consacrés:<br />

De grâce, témoignez ouvertement de votre foi en vous rendant disponibles. En particulier,<br />

(nous vous demandons) à vous qui vivez la vie consacrée et le ministère ordonné de nous<br />

offrir un témoignage authentique et joyeux de votre mode de vie, pour que nous puissions<br />

faire l’expérience de la passion de votre service. Invitez-nous à partager votre enthousiasme<br />

et votre amour profond du Christ et de Son Église. 95<br />

Pour vivre leur propre vocation à «être feu», les jeunes ont besoin de retrouver ce<br />

«feu» chez ceux et celles dont la vie donne un témoignage public spécifique du Christ<br />

par la pratique des Béatitudes et des conseils évangéliques comme aussi chez ceux qui<br />

exercent le ministère au nom du Christ et de par son autorité.<br />

Cette nouvelle génération, qui aspire à produire les saints et les saintes du nouveau<br />

millénaire, regarde la génération actuelle et la longue histoire des saints qui l’ont<br />

précédée pour trouver une inspiration, des modèles de sainteté et de service qui puissent<br />

inspirer sa propre réponse à l’appel de Dieu. Si on les écoute attentivement, cependant,<br />

ils demandent plus que de bons exemples et des modèles, des récits inspirants de fidélité<br />

à l’appel de Dieu. Même si la vie des saints et des saintes d’aujourd’hui et d’hier les<br />

inspire, ils cherchent plus qu’un plan à suivre ou une série de directives. Pour répondre<br />

fidèlement à l’appel de Dieu, ils ont besoin d’être dirigés personnellement. Ils ont<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

79


SECTIONDEUx -Action<br />

besoin de mentors qui les écouteront avec attention et<br />

les aideront à discerner l’appel unique que Dieu leur<br />

adresse:<br />

Nous avons besoin de voir cultivées nos vocations<br />

personnelles de chrétiens et de chrétiennes baptisés, qu’il<br />

s’agisse de vocation au mariage ou au célibat, à la vie<br />

consacrée ou au ministère ordonné. Mettez sur pied des<br />

équipes de discernement dans les paroisses et sur les<br />

campus universitaires, composées de croyantes et de<br />

croyants qui puissent soutenir et cultiver les vocations.<br />

Présentez-nous des mentors objectifs qui soient vraiment<br />

ouverts à la volonté de Dieu sur nous et qui puissent être<br />

pour nous des sages. Nous invitons les religieux et les<br />

religieuses à partager avec nous leur histoire personnelle, y<br />

compris leurs difficultés et leurs joies. Nous voulons<br />

apprendre. Nous invitons les directeurs spirituels à user de leurs talents, à nous accepter sans<br />

conditions, à nous offrir un havre sûr où chercher des réponses et grandir, et à nous orienter<br />

vers une vie spirituelle plus profonde 96 .<br />

Ce besoin de modèles et de mentors, de guides spirituels et de figures de sagesse, est<br />

extrêmement important. Quand on les interroge sur ce qui a inspiré leur vocation,<br />

presque tous les prêtres, les religieux et les religieuses peuvent nommer les personnes<br />

clés chez qui ils ont perçu quelque chose qui parlait directement et profondément à leur<br />

cœur et qui les a amenés à envisager de donner leur vie au Christ comme prêtre, sœur,<br />

frère. Ils peuvent aussi nommer la personne – c’est parfois celle qui les a d’abord inspirés,<br />

mais c’en est souvent une autre – qui les a encouragés directement et personnellement<br />

à s’engager dans cette voie. Quelqu’un qui a pris le temps de s’asseoir et d’écouter avec<br />

patience, quelqu’un qui a su reconnaître les dons et les talents nécessaire pour faire le<br />

travail d’un prêtre ou d’un diacre, d’une sœur ou d’un frère, mais surtout le cœur et l’âme<br />

de qui voulait le devenir, se consacrer complètement au service de Dieu. Quelqu’un qui<br />

n’a pas nécessairement essayé de les «recruter», mais qui leur a offert cet espace<br />

sécuritaire pour chercher des réponses et grandir, en les renvoyant au Seigneur qui est la<br />

source de toute vraie vocation.<br />

L’une des conséquences particulièrement tragiques de la diminution et du<br />

vieillissement du clergé et des instituts religieux en Amérique du Nord, c’est qu’il y<br />

devient de plus en plus difficile pour les jeunes hommes et les jeunes femmes de trouver<br />

ce genre de modèle et de conseiller dans la vie consacrée et le ministère ordonné. Ce<br />

n’est pas que ces modèles ou ces conseillers n’existent plus; il y en a toujours. L’âge ne<br />

doit pas être un obstacle insurmontable. Les jeunes religieuses observent souvent<br />

qu’alors que les sœurs plus jeunes ou d’âge moyen étaient accaparées par le ministère et<br />

les responsabilités communautaires, ce sont des sœurs âgées qui ont pris le temps de se<br />

tenir avec elles, de les accueillir, de leur être présentes. C’est à travers ces membres plus<br />

âgés qu’elles ont fini par se sentir «chez elles» dans la vie religieuse.<br />

Cependant, dans le clergé diocésain comme dans la vie religieuse, la pression est telle<br />

que les personnes les plus à même de jouer ce rôle de modèle ou de mentor, et qui<br />

auraient l’énergie pour établir un contact significatif avec la nouvelle génération, sont<br />

souvent extrêmement occupées. Elles sont tellement prises par leurs responsabilités<br />

80 Chapitrequatre


paroissiales, diocésaines et communautaires qu’elles n’ont plus la disponibilité, la<br />

présence personnelle qu’exige un bon accompagnement. Combien de ces personnes<br />

encourage-t-on à s’engager activement et en priorité dans la préparation de la prochaine<br />

génération de ministres ordonnés et de femmes et d’hommes consacrés<br />

La réponse : «pas assez». L’appel ne doit pas nécessairement passer par une personne<br />

consacrée; il vient souvent d’un parent ou d’un grand-parent, d’un enseignant, d’un<br />

agent de pastorale jeunesse ou même d’un ami ou d’une connaissance du même âge.<br />

Mais pour assumer un engagement de toute la vie et y grandir, les accompagnateurs et<br />

les modèles qui ont suivi une route particulière, qui en connaissent les joies et les pièges,<br />

sont extrêmement importants. Pour que ce ne soit pas là «le dernier appel pour la vie<br />

religieuse» et le ministère ordonné 97 , il nous faudra non seulement un profond acte de<br />

foi en l’Esprit Saint mais une résolution non moins profonde qui nous amènera à<br />

engager une partie importante de nos ressources – financières, humaines et spirituelles<br />

– dans la pastorale des vocations et dans une présence directe et un accompagnement<br />

des jeunes et des jeunes adultes. Ce n’est pas un luxe, c’est la condition indispensable à<br />

un sain essor du sacerdoce et de la vie consacrée au prochain millénaire.<br />

Ici encore, nous avons une série de recommandations portant sur l’exemple et<br />

l’accompagnement:<br />

• La façon la plus efficace de promouvoir le ministère ordonné et la vie consacrée<br />

comme des options viables et attrayantes est encore de présenter des témoins<br />

joyeux, équilibrés, saints et remplis de l’Esprit Saint, qui sont engagés dans ces<br />

vocations et dont la vie témoigne de la beauté d’une vie bien vécue, qui vivent<br />

«quelque chose de beau pour Dieu». Le simple fait de rappeler aux prêtres et aux<br />

religieux qu’ils devraient sourire à l’occasion a fait réfléchir plusieurs participants<br />

au Congrès.<br />

• Les jeunes savent que le ministère ordonné et la vie<br />

consacrée ne sont pas faits pour les faiblards. Ils<br />

comprennent qu’une vie de pauvreté, de chasteté et<br />

d’obéissance ou que l’engagement au célibat<br />

perpétuel et au service d’une Église locale<br />

particulière comportera sa part de difficultés<br />

comme sa part de joies. Les bons accompagnateurs<br />

ne masqueront pas ces difficultés mais sauront en<br />

faire part de manière appropriée, dans la mesure<br />

«Lesjeunesapprécientles<br />

figuresde«grand-papa/<br />

grand-maman ...»<br />

où ils aideront la personne qu’ils accompagnent à les envisager et à composer avec la<br />

peur qu’elle éprouve et avec les difficultés qu’elle rencontre.<br />

• Les diocèses et les instituts de vie consacrée devraient encourager les meilleurs de<br />

leurs prêtres et de leurs membres à verser «une dîme» de 10 à 20 pour cent de<br />

leur temps afin de rejoindre les jeunes et de leur être présents. En outre, ils<br />

devraient sérieusement envisager d’investir une proportion correspondante de<br />

leurs ressources humaines et financières - et notamment leurs membres les<br />

meilleurs et les plus efficaces – à la pastorale jeunesse et à la pastorale des<br />

vocations. Cela doit devenir une priorité explicite et urgente.<br />

• Les parents, les enseignants, les directeurs spirituels laïcs, les agents de pastorale<br />

jeunesse, etc. exercent souvent une influence positive et durable sur ceux et celles<br />

auprès de qui ils travaillent. Eux aussi ont besoin d’être formés à<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

81


SECTIONDEUx -Action<br />

«…lagrandemajoritédes<br />

jeunesadultesditn’avoirque<br />

peuoupasd’accompagnement<br />

spirituel.»<br />

l’accompagnement et à la direction spirituelle, d’apprendre les techniques du<br />

discernement, de manière à pouvoir en faire profiter ceux et celles qui dépendent<br />

de leur direction spirituelle et de leur animation pastorale.<br />

• Les jeunes apprécient les figures de «grand-papa/grand-maman» qui jouent pour<br />

eux le rôle de sages et qui incarnent à leurs yeux la beauté d’une vie marquée par<br />

un engagement fidèle et à long terme en réponse au Seigneur. Il faudrait faire<br />

preuve de créativité pour favoriser les contacts avec ces témoins plus âgés qui<br />

peuvent offrir aux jeunes catholiques un accompagnement positif.<br />

• Les jeunes adultes ont demandé expressément des accompagnateur et des guides<br />

spirituels «objectifs» qui visent moins le recrutement<br />

qu’un discernement «détaché». Les guides spirituels<br />

qualifiés – laïcs, ordonnés ou consacrés – devraient être<br />

assez assurés dans leur vocation pour en témoigner<br />

joyeusement et adéquatement tout en laissant à la<br />

personne qu’ils accompagnent toute liberté de<br />

discerner sa propre route. Il leur faudra regarder en face<br />

leurs biais et leurs préjugés pour éviter de faire obstacle<br />

au cheminement vocationnel de leur dirigé.<br />

• Au cas où quelqu’un serait seul responsable de la pastorale des vocations dans<br />

un diocèse ou un institut de vie consacrée, on lui recommande de partager ce<br />

ministère avec une équipe de manière que l’accompagnement des candidats<br />

dans le discernement ne soit pas la responsabilité exclusive d’une seule<br />

personne.<br />

• Le compagnonnage dans la prière, la direction spirituelle, l’accompagnement<br />

d’un pair, les expériences de cénacle et les «occasions de jumelage» qui<br />

permettent à un candidat potentiel de vivre, dans la mesure du possible, une<br />

«journée typique» de la vie d’un prêtre, d’une sœur ou d’un frère sont autant<br />

d’expériences pertinentes pour le discernement continu d’une vocation au<br />

ministère ordonné et à la vie consacrée.<br />

• Même si la direction spirituelle comporte généralement un aspect formel, avec<br />

des rapports bien définis et des rencontres régulières, le lien d’accompagnement<br />

est habituellement plus libre et moins structuré. Il n’en exige pas moins un<br />

investissement personnel considérable de part et d’autre. Il met l’accent sur la<br />

formation du caractère et sur l’apprivoisement progressif d’un rôle ou d’une<br />

identité.<br />

• Partout où la chose est possible, des prêtres, des diacres et des religieux et<br />

religieuses devraient se rendre disponibles pour des entrevues et des<br />

rencontres informelles dans des contextes différents : paroisses, couvents,<br />

écoles, campus universitaires et autres lieux d’apostolat. Les prêtres devraient<br />

veiller à se rendre disponibles pour célébrer la Réconciliation avec les jeunes,<br />

et des directeurs spirituels bien formés devraient travailler auprès des jeunes<br />

adultes, dans les paroisses et les écoles, sur les campus universitaires et en<br />

d’autres lieux où les jeunes adultes se réunissent et forment des communautés<br />

d’appartenance.<br />

• À l’heure qu’il est, la grande majorité des jeunes adultes dit n’avoir que peu ou<br />

pas d’accompagnement spirituel. Cette situation doit changer.<br />

82 Chapitrequatre


5. Inviter : le discernement, le choix, l’engagement<br />

La dernière mais surtout pas la moindre de nos priorités pour susciter une «culture de<br />

la vocation», c’est l’invitation spécifique à s’engager à discerner si Dieu m’appelle ou non<br />

à telle vocation particulière. S’il est vrai que la pastorale des vocations part de la notion<br />

plus générale de l’appel à la vie et à l’amour et s’amplifie graduellement pour inclure un<br />

appel à la sainteté et une invitation à participer à la mission de l’Église, elle débouche<br />

éventuellement sur une question précise.<br />

Suis-je appelé à devenir prêtre ou diacre dans ce diocèse À devenir frère, sœur ou<br />

laïc consacré dans telle congrégation ou dans tel institut À épouser un tel ou une telle <br />

À être célibataire maintenant et ici, en exerçant telle profession<br />

Au Congrès, les délégués ont insisté pour dire que les invitations à discerner un appel<br />

à la vie consacrée ou au ministère ordonné doivent demeurer une grande priorité. Les<br />

jeunes adultes ont indiqué qu’ils attendaient de ceux et celles qui les accompagneraient<br />

qu’ils se montrent objectifs pour les aider à discerner ce qui parle à leur cœur, quel que<br />

soit cet appel. (Par ailleurs, ils étaient tout à fait ouverts à la possibilité que Dieu les<br />

appelle à une vie de laïc consacré, de sœur, de frère, de diacre ou de prêtre.)<br />

Parce que l’appel vient toujours de Dieu, Jésus reste le modèle pour quiconque est<br />

engagé en pastorale des vocations; Il est «le formateur et l’intermédiaire vocationnel par<br />

excellence». La «pédagogie de la vocation» que suggère la méthode suivie par Jésus<br />

comprend cinq étapes distinctes:<br />

1. Jésus sème la bonne semence de la vocation dans chaque cœur.<br />

2. Comme avec les disciples sur la route d’Emmaüs, Jésus s’approche, marche à nos<br />

côtés, nous accompagne sur le chemin de la foi.<br />

3. Jésus fait notre éducation, en dégageant ces vérités sur nous-mêmes que nousmêmes<br />

ne connaissions pas encore.<br />

4. Jésus nous forme en chemin, nous apprenant à Le reconnaître à mesure que nous<br />

réfléchissons à notre expérience avec Lui sur la route.<br />

5. Enfin, à la lumière de ce que nous a révélé ce discernement, Jésus appelle à un<br />

choix concret et explicite, et nous envoie en mission 98 .<br />

Pris au sens large, tout travail pastoral comporte une<br />

composante vocationnelle. Cependant, les cinq<br />

actions ci-dessus décrivent plus spécifiquement le<br />

travail qui revient traditionnellement aux responsables<br />

de la pastorale des vocations. Ces femmes et ces<br />

hommes – ordonnés, consacrés, laïcs – mettent leurs<br />

talents au service de l’Église diocésaine, de<br />

congrégations religieuses particulières, et travaillent de<br />

plus en plus en équipe à promouvoir les vocations<br />

sacerdotales et religieuses. Dans certaines Églises<br />

locales, sans négliger la promotion spécifique du<br />

ministère ordonné et de la vie consacrée, ces équipes<br />

s’emploient avant tout à promouvoir une culture du<br />

discernement et à aider les jeunes (et les moins jeunes)<br />

en recherche à identifier l’appel qui leur est adressé<br />

personnellement, quel qu’il soit.<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

83


SECTIONDEUx -Action<br />

De toute façon, les personnes engagées directement dans la pastorale des vocations<br />

ont la responsabilité d’agir comme médiateurs de l’appel du Christ pour une génération<br />

qui cherche à donner sens et orientation à sa vie. Ils sont appelés à être pour elle des<br />

semeurs de la bonne semence de la vocation, des compagnons sur la route de la<br />

vocation, des éducateurs partageant sa foi et capables d’une écoute attentive de Dieu, des<br />

formateurs qui développent les attitudes humaines et chrétiennes nécessaires à une<br />

réponse positive à l’appel de Dieu et, enfin et surtout, des personnes qui savent discerner<br />

la présence du don qui vient d’en haut 99 .<br />

Le ministère exercé par les responsables diocésains et religieux de la pastorale des<br />

vocations est essentiel à la vie de l’Église. Il faut souligner leur générosité, leur courage et,<br />

surtout, leur persévérance. C’est particulièrement vrai quand les résultats tangibles, en<br />

termes de nouveaux candidats au clergé diocésain et à la vie consacrée, ne correspondent<br />

pas au temps et aux efforts dépensés. Ils ont droit à nos prières, à notre appui et à notre<br />

coopération. Ils doivent aussi savoir qu’ils n’ont pas à porter seuls cette lourde<br />

responsabilité et que s’ils sont particulièrement responsables des dernières étapes de<br />

l’accompagnement et de l’invitation, c’est l’Église entière qui doit assurer les<br />

fondations que sont la prière, la catéchèse, l’évangélisation et l’expérience chrétienne.<br />

Ces cinq dimensions de l’invitation aux candidats potentiels entraînent les<br />

recommandations suivantes :<br />

«Semer»<br />

• «À semer trop peu, on récolte trop peu» (2 Co 9,6). Si «Dieu choisit régulièrement<br />

pour accomplir Sa volonté les candidats les plus improbables 100 », nous devons<br />

êtres disposés à semer libéralement la bonne semence de la vocation, partout,<br />

dans le cœur de chacun, en évitant les jugements prématurés fondés sur les<br />

apparences, la religiosité formelle ou les positions idéologiques présumées.<br />

• Le moment de la semence est d’une importance décisive. Même si c’est souvent<br />

pendant les premières années de l’âge adulte que se concrétise la décision<br />

d’embrasser une vocation particulière, ses premières manifestations remontent<br />

habituellement à l’adolescence ou même à l’enfance. La Confirmation, la fin des<br />

études primaires, secondaires et collégiales sont souvent des temps forts où une<br />

jeune personne réfléchit à son avenir: à ces moments de passage, il peut être<br />

indiqué pour les parents, les éducateurs, les pasteurs, etc. d’amener la question de<br />

la vocation.<br />

84 Chapitrequatre


• La vocation chrétienne est toujours un dialogue<br />

entre deux libertés: celle de Dieu qui appelle et celle<br />

de la personne qui répond. Il faut voir dans la<br />

vocation le plein épanouissement de l’exercice d’une<br />

liberté bien comprise et non une restriction négative,<br />

une compétition entre deux libertés. Aucune<br />

apparence de pression, qu’elle soit manifeste ou plus<br />

subtile, ne saurait être exercée en proposant une<br />

vocation au ministère ordonné ou à la vie consacrée.<br />

«… aucunepressionnedoit<br />

êtreexercéesurlesjeunes<br />

pourlesdétourner<br />

d’envisagerunevocation<br />

particulière.»<br />

• À l’inverse, aucune pression ne doit être exercée sur les jeunes pour les détourner<br />

d’envisager une vocation particulière. L’une des observations les plus troublantes<br />

qu’on ait faites ces dernières années, c’est que les familles et les pairs découragent<br />

activement les vocations sacerdotales et religieuses. Quelle que soit la cause de ce<br />

problème, il faut l’identifier et y remédier.<br />

• Les jeunes ont besoin d’être renseignés sur leurs options. Ils ont besoin de voir<br />

dans le mariage et le célibat des vocations nécessaires et respectées. Ils ont besoin<br />

de savoir comment il est possible de servir l’Église dans un ministère laïc. Mais<br />

ils ont aussi besoin de connaître la prêtrise et le diaconat et les diverses formes<br />

de vie consacrée.<br />

• La liturgie dominicale offre plusieurs occasions d’enseigner et de promouvoir<br />

une authentique «culture de la vocation». Prêtres, homélistes, musiciens et tous<br />

ceux et celles qui préparent la célébration devraient tirer parti des nombreux<br />

textes du lectionnaire qui présentent une forte dimension vocationnelle.<br />

«Accompagner»<br />

• Même s’ils ont pour tâche principale d’accompagner le discernement<br />

proprement vocationnel des candidats, les agents de pastorale des vocations<br />

devraient aussi se soucier du cheminement global des candidats vers la maturité<br />

de la foi. Même lorsque les candidats sont encore jeunes et en croissance en ce<br />

qui touche l’exercice responsable de leur liberté, il s’agit pour l’accompagnateur<br />

de les aider à grandir dans la liberté sans jamais s’y substituer.<br />

• Comme tous ceux et celles qui en guident d’autres sur le plan spirituel, les agents<br />

de pastorale vocationnelle devraient eux-mêmes être accompagnés par un<br />

directeur spirituel et/ou un confesseur qu’ils rencontrent régulièrement. Lorsque<br />

la chose est indiquée ou nécessaire, ils devraient aussi avoir accès à d’autres<br />

formes d’appui spirituel ou psychologique et à un solide réseau de parents,<br />

d’amis et de confrères ou consœurs.<br />

• Dans la démarche d’accompagnement spirituel, la confiance et une certaine<br />

complicité sont nécessaires. Ce sont des attitudes dont l’agent de pastorale<br />

vocationnelle devrait donner l’exemple avec tact. Par ailleurs, le véritable «leader»<br />

reste l’Esprit de Dieu, et la complicité à cultiver est celle qui unit le candidat au<br />

Christ. Il faut user de prudence quand les candidats développent une<br />

dépendance excessive à l’égard de la personne qui les dirige ou les accompagne.<br />

L’attention devrait toujours être centrée sur les mouvements de l’action de Dieu<br />

dans le cœur du candidat.<br />

• Dans l’accompagnement, le fait de partager concrètement son propre récit de<br />

vocation libère souvent le candidat potentiel en l’incitant à son tour à confier sa<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

85


SECTIONDEUx -Action<br />

propre histoire. Ce témoignage personnel est un<br />

élément très efficace de la démarche d’accompag -<br />

nement. Il faut communiquer la joie et<br />

l’enthousiasme qu’on éprouve pour sa propre<br />

vocation, sans masquer les difficultés et<br />

l’appréhension auxquelles le candidat pourra aussi<br />

s’identifier. Il faut favoriser les occasions qui<br />

permettront aux prêtres et aux religieux ou religieuses<br />

de raconter leur propre vocation – en entretien<br />

individuel, en classe ou à l’homélie, lors de retraites de<br />

jeunes, etc.<br />

«Éduquer»<br />

• Étymologiquement, «éduquer», c’est extraire la vérité de quelqu’un, l’aider à<br />

extérioriser et donc à s’approprier une vérité qui a déjà été plantée en lui. En ce<br />

sens, l’«éducation» vocationnelle devrait encourager chez le candidat ou la<br />

candidate la faculté de se connaître, sans aller pourtant jusqu’à une introspection<br />

excessive ou malsaine.<br />

• Les agents de pastorale vocationnelle devraient aider les candidats à percevoir le<br />

lien profond entre la connaissance de soi et la révélation du dessein et de l’appel<br />

que Dieu leur adresse. En travaillant avec des spécialistes de la psychologie ou<br />

d’autres disciplines, ils pourront aider les candidats à identifier leurs forces et<br />

leurs faiblesses, leurs craintes et leurs mécanismes de défense, et les aider ainsi à<br />

assumer leur identité véritable.<br />

• Ce travail exige des agents de pastorale vocationnelle une bonne connaissance de<br />

soi et une grande acuité spirituelle et psychologique. Ils devraient être formés à<br />

cultiver ces talents et ces attitudes.<br />

• Dans le discernement vocationnel, le but principal n’est pas la connaissance de<br />

soi mais la révélation du plan mystérieux de Dieu sur la vie de telle ou telle<br />

personne. Les agents de pastorale devront amener consciemment les candidats à<br />

développer avec le Seigneur le genre de relation qui permet une rencontre réelle<br />

et sincère de la personne de Jésus.<br />

• Il faudra aider les candidats à chercher la présence du Seigneur non seulement<br />

dans l’Écriture mais aussi dans le silence et dans les intervalles de leur vie, pour<br />

que leur réponse s’adresse vraiment au Dieu qui parle au plus profond du cœur.<br />

Il faut enseigner la pratique ignatienne de l’examen spirituel du conscient ainsi<br />

que d’autres disciplines spirituelles qui cultivent la faculté de s’examiner dans la<br />

prière et de retrouver ainsi les signes de la présence et de l’invitation divines.<br />

«Former»<br />

• «Alors leurs yeux s’ouvrirent». Dans la démarche du discernement spirituel, il y a<br />

inévitablement un ou deux «sommets», temps forts où l’on reconnaît sans<br />

équivoque la présence du Seigneur. Ce sont souvent ces expériences qui forment<br />

et façonnent la vocation. Les agents de pastorale vocationnelle doivent pouvoir<br />

vibrer à ces expériences pour aider les candidats à en sonder la profondeur et à<br />

découvrir la vérité que Dieu cherche à leur révéler.<br />

86 Chapitrequatre


• Sans jamais cesser de respecter la liberté du candidat, c’est souvent là le moment<br />

où il sera le plus ouvert à un appel à se dépasser, à s’engager dans un projet qui<br />

lui paraissait jusque-là impossible et à éprouver profondément que «c’est en<br />

perdant sa vie qu’on la trouve».<br />

• Les agents de pastorale vocationnelle ne devraient pas craindre de faire appel à<br />

la générosité des jeunes et de leur proposer le don ultime: se donner à Dieu. Si<br />

la manière la plus adéquate de vivre cette oblation devait être le ministère<br />

ordonné ou la vie consacrée, et si les candidats présentaient les talents et les<br />

dispositions nécessaires, il faudrait les aider à donner suite à ce choix. Il faudrait<br />

évidemment les aider tout autant, s’ils étaient appelés à faire don d’eux-mêmes<br />

dans une autre vocation.<br />

«Discerner»<br />

• Les jeunes habitent un monde où ils n’ont guère l’occasion de vivre – sur le plan<br />

personnel ou culturel – des engagements permanents et définitifs. Ils ont besoin<br />

d’aide et d’orientation pour apprécier ce genre d’engagements et pour pouvoir<br />

en prendre.<br />

• Il faut préparer les jeunes progressivement à prendre des engagements définitifs:<br />

leur confier des responsabilités correspondant à leurs capacités et à leur âge, les<br />

former aux choix quotidiens qui incarnent des valeurs (honnêteté, constance,<br />

modération, compassion) et qui forment le caractère. Il faudra leur enseigner que<br />

la fidélité dans les tâches quotidiennes est la meilleure façon de se préparer à<br />

répondre fidèlement à une vocation d’engagement permanent. Il faut aussi les<br />

rassurer et leur faire comprendre qu’une vie d’engagement connaît sa propre<br />

croissance interne: elle nous fait grandir en même temps qu’elle doit constamment<br />

faire l’objet d’un choix renouvelé.<br />

• Même si le discernement est une démarche<br />

continue et qui dure toute la vie, il y a parfois<br />

des moments où l’on est appelé à engager sa<br />

liberté d’une manière concrète et définitive. Les<br />

obstacles à un choix de cette nature peuvent<br />

être culturels, familiaux, sociaux,<br />

psychologiques ou spirituels. Quoi qu’il en<br />

soit, l’accent ne doit pas être mis sur les<br />

objections possibles mais sur la seule nécessité<br />

de répondre joyeusement à l’appel de Dieu,<br />

qui est toujours «vie en abondance».<br />

«…ilyaparfoisdesmoments<br />

oùl’onestappeléàengagersa<br />

libertéd’unemanièreconcrète<br />

etdéfinitive.»<br />

• Comme paradigme, le discernement personnel du plan du Seigneur doit être<br />

complété par l’idée que l’appel du Seigneur ne retentit pas dans le vide mais qu’il<br />

est médiatisé par l’Église, Corps du Christ.<br />

• Concrètement, cela signifie que les agents de pastorale vocationnelle ont une<br />

double responsabilité : envers le candidat qui est venu leur demander de le<br />

guider ou de le diriger mais aussi, ce qui est encore plus important, envers l’Église<br />

qui, à travers les autorités légitimes du diocèse ou de la communauté religieuse,<br />

leur a confié le mandat du discernement spirituel.<br />

• Dans l’idéal, il existerait un «rapport de synergie et de complémentarité» entre le<br />

discernement de l’Église et celui du sujet, si bien que «le témoignage de<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

87


SECTIONDEUx -Action<br />

l’individu aide et fait croître la foi de l’Église la foi et le témoignage de l’Église<br />

suscitent et encouragent le choix de vocation de l’individu 101 ».<br />

• Les responsables de la pastorale des vocations ont la sérieuse responsabilité de<br />

s’assurer que les candidats potentiels fassent la preuve qu’ils possèdent ou<br />

peuvent cultiver les talents et les dispositions nécessaires à la vie communautaire<br />

et à la mission à laquelle ils pourraient être appelés. Les personnes dont la foi est<br />

floue et vague, qui manquent d’espérance et de confiance, dont l’histoire est<br />

profondément trouble et qui ne semblent pas pouvoir progresser, qui présentent<br />

un grave défaut de maturité affective ou sexuelle, et qui résistent délibérément au<br />

changement et à la croissance qui font partie d’une démarche de formation,<br />

doivent être accueillies avec une grande compassion et beaucoup d’attention. On<br />

ne doit pas les encourager, cependant, à rechercher la vocation au ministère<br />

ordonnée ou à une forme de vie consacrée.<br />

Conclusion :lesvocationsetlamissiondel’Église<br />

Dans le contexte actuel, il est tout à fait compréhensible<br />

qu’une part importante de notre énergie passe à recruter<br />

activement des «candidats» potentiels au ministère<br />

ordonné et à la vie consacrée. Cependant, les itinéraires<br />

proposés dans le présent chapitre suggèrent, si nous<br />

avons profondément à cœur l’avenir à long terme de<br />

l’Église en Amérique du Nord, de changer de paradigme.<br />

Nous devrons peut-être passer d’un modèle de<br />

«recrutement», où l’on recherche activement et où l’on<br />

recrute des candidats qui «ont la vocation» au ministère<br />

ordonné et à la vie religieuse, à un modèle où le<br />

«discernement» et la «mission» passent au premier plan.<br />

Selon ce nouveau paradigme, les membres ordonnés et consacrés de l’Église<br />

donneraient la priorité à une présence pastorale vibrante auprès de la jeunesse catholique.<br />

Ils inviteraient les jeunes à participer à divers aspects de leur vie et de leur ministère et, sur<br />

la base de cette expérience, deviendraient des modèles et des accompagnateurs capables<br />

d’aider les individus à discerner l’appel unique de Dieu dans leur vie.<br />

Ce nouveau modèle a l’avantage d’être axé sur Dieu et l’appel unique de Dieu au<br />

cœur du jeune ou de la jeune, et sur les besoins du monde, plutôt que sur la survie d’une<br />

institution ou d’une congrégation. Quand ils entendent parler de «vocations» - surtout<br />

si on ne parle que de prêtrise et de vie religieuse – les jeunes sont parfois méfiants. Ils se<br />

demandent si le désir qu’a l’Église de perpétuer ses structures et de s’assurer une relève,<br />

si nécessaire et si légitime qu’il puisse être, ne risque pas de les empêcher de découvrir<br />

ce à quoi Dieu les appelle.<br />

Le témoignage et le dévouement exceptionnel des responsables de la pastorale des<br />

vocations et de tous ceux et celles qui promeuvent les vocations dans l’Église montrent<br />

que ce n’est pas le cas. L’accent doit être mis plus clairement sur le discernement, sans<br />

nier le besoin réel et pressant de nouveaux prêtres, de diacres, de femmes et d’hommes<br />

consacrés pour répondre aux besoins sacramentels et pastoraux de l’Église en Amérique<br />

du Nord.<br />

88 Chapitrequatre


Une façon de le faire, et qui s’inspire de la<br />

déclaration des jeunes adultes présents au Congrès,<br />

consiste à souligner les dimensions de la formation<br />

à la prière, de la direction spirituelle, de<br />

l’accompagnement et du discernement. Il y a tout<br />

lieu d’espérer que les jeunes catholiques vont entrer<br />

en résonance avec la génération actuelle de prêtres,<br />

de diacres et de personnes consacrées quand ils<br />

verront et reconnaîtront en eux des ministres engagés<br />

et pleins d’attention qui veulent leur bien, qui leur<br />

enseignent la pratique de la prière et du<br />

«…lescandidats…feraient<br />

l’expériencedelavieetdela<br />

missiondudiocèseoudela<br />

communauté …»<br />

discernement nécessaires pour découvrir la Parole de Dieu et y répondre, et qui donnent<br />

un témoignage de joie, de passion et de sainteté.<br />

Comment y arriver Une piste identifiée au Congrès consiste à relier toute la<br />

démarche d’invitation et de discernement vocationnel à des projets de service concrets,<br />

qui incarnent ici et maintenant la mission de l’Église, et qui répondent à des besoins<br />

réels et urgents dans le monde. Les jeunes devraient être invités à partager cette mission,<br />

qu’ils aient exprimé ou non un intérêt précis pour le ministère ordonné ou la vie<br />

consacrée.<br />

De cette façon, c’est le projet missionnaire lui-même qui devient le lieu privilégié du<br />

premier éveil et du discernement de la vocation, plutôt que les prédispositions de la<br />

personne. Il s’ensuit un déplacement du modèle de la «candidature», axé sur le désir de<br />

l’individu de devenir prêtre, religieux ou religieuse, à un autre modèle où la façon de<br />

collaborer activement au travail concret de l’Église amène d’autres personnes à<br />

reconnaître chez le candidat potentiel les talents et la passion qui suggèrent que Dieu<br />

pourrait l’appeler à une forme d’engagement plus permanente et plus définitive dans<br />

l’Église.<br />

Ce modèle aura aussi un impact sur notre façon de penser la démarche de formation<br />

au séminaire ou dans la vie religieuse ainsi que toute la période de discernement de la<br />

vocation. Il comporterait une étape d’«apprentissage» d’un an ou deux, pendant laquelle<br />

les candidats (au sacerdoce ou à la vie religieuse) feraient l’expérience de la vie et de la<br />

mission du diocèse ou de la communauté, après quoi ils seraient invités à entreprendre<br />

une formation spirituelle et théologique plus intense afin de se préparer à un<br />

engagement à long terme.<br />

Pour arriver à susciter une «culture de la vocation», c’est toute l’Église qui doit collaborer<br />

dans l’unité. Il faut aussi que les différentes instances et les différents groupes que nous<br />

formons dans l’Église se demandent sérieusement de quelle façon appliquer<br />

concrètement dans notre vie et dans notre ministère les priorités pastorales définies ici.<br />

Le prochain chapitre va examiner cette question.<br />

Cinqprioritéspastorales<br />

89


ChAPITRE5<br />

«Jésus lui-même<br />

s’approcha et il<br />

marchait avec eux…<br />

Mais ils s’efforcèrent<br />

de le retenir : «Reste<br />

avec nous : le soir<br />

approche et déjà le<br />

jour baisse.»<br />

(Luc 24,15. 29)<br />

«Àl’instantmême,ilsselevèrent<br />

etretournèrentàJérusalem.»<br />

Un plan d’action pastoral précis :<br />

suggestions pratiques<br />

MATIÈRE DU PRÉSENT ChAPITRE<br />

Invitation à tout le Peuple de Dieu<br />

Questions adressées à l’Église en Amérique du Nord<br />

Aux évêques<br />

Aux supérieures et aux supérieurs majeur(e)s<br />

Aux prêtres en paroisse<br />

Aux diacres<br />

Aux instituts séculiers<br />

Aux religieuses et aux religieux frères et prêtres<br />

Aux jeunes adultes<br />

Aux éducatrices et aux éducateurs<br />

Aux parents<br />

Aux responsables diocésains et religieux de la pastorale des vocations<br />

Aux directrices et aux directeurs de formation<br />

Aux agents de pastorale scolaire et universitaire<br />

Aux animatrices et aux animateurs jeunesse<br />

Aux séminaristes<br />

Aux jeunes religieuses et aux religieux<br />

(novices, professes et profès temporaires)<br />

Aux Serrans, Chevaliers de Colomb et autres organismes laïcs<br />

Aux nouveaux mouvements ecclésiaux<br />

Aux communicatrices et aux communicateurs et spécialistes des médias<br />

Aux paroissiennes et paroissiens<br />

Le Congrès et tout ce qui l’a précédé ont exigé un investissement énorme de temps, d’énergie et de<br />

ressources de la part d’un grand nombre de personnes. Et nombreux sont ceux qui se posent la<br />

question : «Le Congrès changera-t-il quelque chose» La réponse réside, au moins en partie, dans<br />

l’esprit et le cœur de ceux et celles qui se posent la question. Notre désir le plus profond s’exprime<br />

dans la demande des deux voyageurs d’Emmaüs pressant Jésus de rester avec eux car déjà le jour<br />

baisse. En essayant de susciter une «culture de la vocation», nous serons sans doute parfois envahis<br />

par le sentiment que la journée est pratiquement terminée. Mais notre foi nous pousse à reconnaître<br />

et à suivre le mouvement de l’Esprit en nous et parmi nous. La journée n’est pas finie et Dieu est<br />

toujours avec nous. Il nous invite à faire confiance, à porter témoignage et à passer à l’action.<br />

90 Chapitrecinq


InvitationàtoutlePeupledeDieu<br />

L’Instrumentum Laboris (le document de travail) du Congrès nous a rappelé que Dieu<br />

continue d’inviter des femmes et des hommes à la vie consacrée et au ministère ordonné.<br />

Il a fait ressortir la responsabilité de l’ensemble du Peuple de Dieu, qui doit se faire à la<br />

fois voix et témoin pour inviter les jeunes et les moins jeunes disposés à envisager le<br />

ministère ordonné et la vie consacrée comme des options comme des choix de vie pour<br />

leur avenir.<br />

Notre invitation n’est pas d’abord une affaire de programmes et d’affiches, mais vise à<br />

susciter une «culture de la vocation» qui comporte différentes approches et diverses<br />

activités. Nous sommes appelés à trouver des façons significatives de partager le message,<br />

d’être les instruments de Dieu, d’en aider d’autres à découvrir l’appel qu’Il leur adresse.<br />

Dès le départ, le Congrès s’est fondé sur le dialogue entre évêques, prêtres, femmes et<br />

hommes consacrés, et laïcs. Le choix des membres du comité organisateur s’est fait dans<br />

le dialogue. Les premières réunions ont accordé une grande importance à la réflexion et à<br />

l’écoute respectueuse. Les membres de l’équipe ont mis en commun leurs idées et celles<br />

qui leur avaient été communiquées. L’élaboration des plans pour le Congrès s’est faite par<br />

étapes. La prière, en groupe et personnellement, et le dialogue entre les membres de<br />

l’équipe ont provoqué de nombreux changements dans les plans en chantier.<br />

L’idée originale des congrès diocésains ou régionaux a offert à un grand nombre de<br />

personnes la possibilité de participer au dialogue. Beaucoup d’idées et de réflexions<br />

excellentes ont été partagées et apportées à Montréal pour nourrir la réflexion des délégués<br />

au Congrès. Ces idées et ces réflexions ont été résumées au Chapitre 4.<br />

On a accordé une grande attention à la sélection des délégués au Congrès, en veillant à<br />

ce qu’un grand nombre de voix puissent se faire entendre, voix essentielles à une «culture<br />

de la vocation». La composition des «tables de discussion» n’a pas été laissée au hasard,<br />

afin de permettre à divers groupes de notre Église de faire connaissance. Aujourd’hui, ces<br />

délégués et plusieurs autres personnes sont invités à animer la mise en œuvre de l’étape<br />

suivante : «habiller de chair les os» du projet né des rencontres antérieures au Congrès et<br />

du Congrès lui-même.<br />

Le Congrès n’a pas été conçu pour «trouver toutes les réponses». Aussi n’a-t-il pas donné<br />

des réponses mais suggéré des questions. Ce qui importe, c’est de poser les bonnes<br />

questions – difficiles, interpellantes - qui appellent à une vraie conversion. Alors seulement<br />

l’Église en Amérique du Nord pourra-t-elle arriver à<br />

trouver des solutions adéquates aux défis<br />

complexes que pose ce qu’on appelle la «crise des<br />

vocations». Les questions suggérées ci-après sont<br />

délibérément ouvertes; il ne suffit pas d’y répondre<br />

par oui ou non. Elles cherchent aussi à être assez<br />

précises pour provoquer une réflexion sérieuse sur<br />

les problèmes en jeu. Chaque groupe a pour tâche<br />

de réfléchir à ces questions pour les préciser<br />

davantage, de manière qu’elles collent à<br />

l’expérience et à la mission de l’Église locale.<br />

Le Congrès a cherché résolument à être le plus<br />

représentatif possible. Parmi les groupes qui y ont<br />

participé, il y avait de jeunes adultes, des parents,<br />

Unpland’actionpastoralprécis:suggestionspratiques<br />

91


SECTIONDEUx -Action<br />

des pasteurs, des diacres, des enseignants, des agents de pastorale jeunesse et de pastorale<br />

universitaire, des théologiens, des évêques, des supérieurs majeurs, des religieux et des laïcs<br />

consacrés, des associés, des responsables de la pastorale des vocations, des formateurs, des<br />

associations laïques pour les vocations et, surtout, des fidèles catholiques de chaque<br />

diocèse et éparchie d’Amérique du Nord.<br />

De même que chaque Église locale est confrontée à ses propres problèmes, chaque<br />

secteur de l’Église sera confronté à ses propres questions. Le but ici est de provoquer une<br />

réflexion concrète sur la façon dont chaque groupe répond déjà – et est appelé à continuer<br />

de répondre – aux cinq défis présentés au Chapitre 4. D’une part, un appel général à la<br />

conversion, au discernement, à la mission et à une option préférentielle pour les jeunes<br />

s’adresse à tous les secteurs de notre Église. D’autre part, certains groupes dans l’Église sont<br />

plus directement axés sur la prière, sur l’éducation de la foi, sur l’expérience pastorale, sur<br />

l’accompagnement spirituel ou sur l’invitation vocationnelle proprement dite. Ce qui<br />

devrait émerger, au bout du compte, c’est l’esprit qui a animé le Congrès : la conviction<br />

que tous les catholiques ont le privilège et la responsabilité de susciter et d’encourager<br />

toutes les vocations (au célibat et au mariage, à la vie consacrée et au ministère ordonné).<br />

Questionsadressées<br />

àl’ÉgliseenAmériqueduNord<br />

Aux évêques<br />

1. Est-ce que je me rends disponible, dans la prière et le service de l’autorité, pour inspirer<br />

aux jeunes de suivre la vie du Christ dans le ministère ordonné ou la vie consacrée<br />

2. De quelles façons est-ce que j’invite les personnes qui me sont confiées à prier pour<br />

ceux et celles que Dieu appelle au ministère ordonné et/ou à la vie consacrée<br />

3. Comment est-ce que j’encourage les prêtres de mon diocèse, individuellement et<br />

comme groupe, à témoigner de l’appel à la vie sacerdotale à travers leurs efforts de<br />

sanctification<br />

4. Comment est-ce que j’encourage les gens de mon (archi)diocèse à aspirer à la<br />

sainteté et à la pureté du cœur, et à y voir l’essentiel de l’appel à la vie chrétienne<br />

5. Quels sont les programmes d’accompagnement et<br />

de discernement de la vocation actuellement<br />

disponibles dans mon (archi)diocèse Est-ce que<br />

j’engage assez de ressources (en argent, en<br />

personnel, etc.) pour soutenir l’office diocésain<br />

des vocations<br />

6. À quel genre de réponse concrète (conversion)<br />

suis-je appelé par la déclaration des jeunes adultes<br />

présents au Congrès<br />

7. Quels sont mes plans pour mettre en œuvre de<br />

manière explicite l’option préférentielle pour les<br />

jeunes proposée par le Congrès<br />

8. Peut-on dire que mon (archi)diocèse promeut<br />

une «culture de la vocation» Travaille-t-il<br />

activement à promouvoir toutes les vocations<br />

ecclésiales, en plus du clergé diocésain Comment<br />

le faire davantage<br />

92 Chapitrecinq


9. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» au sein<br />

de mon Église locale<br />

10. Comme évêque, comment puis-je mieux appuyer les efforts accomplis au plan<br />

local, régional et national par les organisations vouées au travail pour les vocations<br />

Aux supérieurs majeurs<br />

1. Est-ce que j’encourage les membres de ma congrégation<br />

à prier spécifiquement pour que répondent à l’Esprit<br />

Saint ceux et celles qui sont appelés au sacerdoce ou à<br />

la vie consacrée<br />

2. De quelle façon le témoignage des membres de ma<br />

congrégation rejoint-il les jeunes qui n’ont souvent jamais<br />

eu l’occasion de connaître des femmes et des hommes<br />

consacrés Comment intégrons-nous à nos activités<br />

quotidiennes, à notre cheminement personnel et à notre<br />

vie communautaire le souci de veiller à ce que les gens qui nous entourent aient<br />

conscience de notre engagement, de notre perspective et de notre forme de vie, et à ce qu’ils<br />

connaissent mieux l’histoire et la réalité actuelle de notre congrégation<br />

3. Quels sont mes plans pour aider les jeunes à discerner l’appel que Dieu adresse à<br />

chacun en vertu de son baptême Les membres de ma congrégation sont-ils<br />

disposés à partager leur histoire personnelle, y compris leurs difficultés et leurs<br />

joies Quels stages ma congrégation offre-t-elle à des jeunes pour qu’ils puissent<br />

faire l’expérience de la vie communautaire<br />

4. Le pape Jean-Paul II a convoqué le troisième Congrès continental sur les vocations<br />

pour toute la population du Canada et des États-Unis. Comment est-ce que<br />

j’envisage de donner suite au Congrès sur les vocations dans ma propre<br />

congrégation et en collaboration avec d’autres<br />

5. Quelles sont les mesures concrètes que j’entends prendre pour donner vie à<br />

l’option préférentielle pour les jeunes dans ma congrégation Est-ce que nos<br />

ministères nous mettent en contact avec les jeunes adultes<br />

6. Est-ce que ma congrégation croit que des hommes et des femmes reçoivent<br />

aujourd’hui l’appel Nos programmes de recrutement se fondent-ils sur la<br />

confiance au Seigneur Jésus Est-ce que la promotion des vocations est un facteur<br />

dont on tient compte au moment de décider de nouveaux projets ou d’appuyer de<br />

nouvelles initiatives<br />

7. Quels sont les efforts que je fais pour appuyer une pastorale des vocations intercongrégations<br />

(hommes et femmes) et pour rejoindre les divers groupes ethniques,<br />

culturels et économiques<br />

8. Comment est-ce que je favorise la communication, la planification et la créativité<br />

entre les supérieurs religieux et les évêques pour permettre une approche plus<br />

holistique de la pastorale des vocations dans les diocèses et les paroisses<br />

9. Qu’est-ce que je fais ou prévois faire afin de susciter et de maintenir une «culture<br />

de la vocation» chez les personnes que je sers dans mon Église locale Qu’est-ce<br />

que je fais pour les membres de ma congrégation qui ont peut-être une attitude<br />

négative et défaitiste à l’encontre de cette «culture de la vocation»<br />

10. Qu’est-ce que je peux faire de plus pour susciter une «culture de la vocation» dans<br />

mon Église locale<br />

«Est-cequemacongrégation<br />

croitquedeshommeset<br />

desfemmesreçoivent<br />

aujourd’huil’appel …»<br />

Unpland’actionpastoralprécis:suggestionspratiques<br />

93


SECTIONDEUx -Action<br />

Aux prêtres en paroisse<br />

1. Est-ce que ma vie de prière, personnelle et<br />

liturgique, est une invitation pour ceux que Dieu<br />

appelle au ministère ordonné Mon union au<br />

Christ notre Tête est-elle le sens et le but de mon<br />

service dans l’Église Sinon, à quelle conversion<br />

suis-je appelé<br />

2. Est-ce que je fais un effort assez délibéré pour<br />

parler du ministère ordonné et de la vie consacrée<br />

aux jeunes et aux jeunes adultes de ma paroisse<br />

Comment est-ce que je les aide à trouver des<br />

façons de mettre leurs talents au service de l’Église<br />

Comment est-ce que j’invite et encourage les<br />

croyants de ma paroisse à soutenir et à cultiver les<br />

vocations Que puis-je faire de plus<br />

3. Est-ce que j’offre de l’accompagnement et de la direction spirituelle pour aider les<br />

autres à discerner l’appel qu’ils reçoivent de Dieu<br />

4. Est-ce que ma foi passionnée dans l’Église et dans son ministère est une source<br />

d’inspiration dans mon ministère et dans les efforts que je fais pour promouvoir<br />

les vocations à la prêtrise, au diaconat et à la vie consacrée Sinon, comment vaisje<br />

essayer d’allumer chez les autres la flamme de la foi et de l’amour que je porte à<br />

ma vocation dans l’Église<br />

5. Quels sont les efforts que je fais pour encourager les parents à parler à leurs enfants du<br />

ministère ordonné et de la vie consacrée Est-ce que je leur donne l’occasion de<br />

s’informer sur la façon de discerner l’appel de Dieu Comment est-ce que je les aide à<br />

se réjouir de voir un de leurs enfants appelé au ministère ordonné ou à la vie consacrée<br />

6. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans ma<br />

paroisse Dans mon diocèse Dans mon Église locale<br />

Aux diacres<br />

1. Dans mon appel au diaconat, comment est-ce que je donne aux autres l’exemple<br />

d’une vie de disciple Quels sont les moyens que je prends pour en inviter d’autres<br />

à envisager la vie qui est la mienne<br />

2. Est-ce que je donne le témoignage que mon style de vie et celui de ma famille sont<br />

enrichis par le service que j’exerce dans l’Église<br />

3. Comment est-ce que je m’acquitte de mon devoir d’inciter les jeunes et les jeunes<br />

adultes à chercher la volonté de Dieu dans leur vocation<br />

4. Quels sont les efforts que je fais pour promouvoir le ministère ordonné (la prêtrise<br />

et le diaconat) et la vie consacrée<br />

5. Quels sont les efforts que je fais pour chercher l’occasion d’encourager les parents<br />

à parler à leurs enfants du ministère ordonné et de la vie consacrée<br />

6. Est-ce que ma foi passionnée dans l’Église et dans son ministère m’inspire dans le<br />

ministère que je remplis Sinon, comment vais-je essayer d’allumer chez les autres<br />

la flamme de la foi et de l’amour que je porte à ma vocation dans l’Église<br />

7. Dans ma participation aux mystères divins, est-ce que ma «configuration au Christ»<br />

est le facteur qui inspire mon ministère, et qui peut inspirer à d’autres de suivre le<br />

même appel du Seigneur<br />

94 Chapitrecinq


8. Est-ce que ma prière est une invitation pour ceux que Dieu appelle au ministère ordonné<br />

9. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans ma<br />

famille Dans ma paroisse Dans mon Église locale<br />

Aux instituts séculiers<br />

1. Est-ce que je recherche et saisis des occasions d’enseigner aux jeunes et aux jeunes<br />

adultes la nécessité de discerner l’appel unique de Dieu dans la vie de chacun<br />

2. Est-ce que je partage avec les autres, à l’école, à la paroisse ou dans mon diocèse,<br />

sur le ministère ordonné et les nombreux charismes de la vie consacrée dans<br />

l’Église, notamment mon appel particulier à la mission de l’Église<br />

3. Sachant que je suis appelé à être «levain de sagesse et témoin de la grâce dans la vie<br />

culturelle, économique et politique», est-ce je vis cet appel de manière à en inciter<br />

d’autres à se mettre à l’écoute de l’Esprit pour discerner leur propre appel<br />

4. Comment mon appel à «rendre présentes dans la société la nouveauté et la<br />

puissance du Royaume du Christ» me pousse-t-il à participer activement à la<br />

promotion du ministère ordonné et de la vie consacrée auprès des membres de ma<br />

famille, des collègues et amis avec qui j’entre en contact<br />

5. Comme membre d’un institut séculier, est-ce que je vis la vie évangélique de<br />

manière que d’autres soient incités à chercher le dessein de Dieu sur eux<br />

6. En quoi ma vie de laïc consacré m’amène-t-elle à entrer en dialogue avec des jeunes<br />

adultes afin que mon institut et moi-même puissions travailler avec eux à<br />

promouvoir «l’égalité, à guérir la rupture du péché et de la douleur, et à susciter un<br />

renouveau authentique»<br />

7. Comment est-ce que j’aide d’autres laïcs<br />

consacrés à faire connaître notre vocation Mon<br />

évêque est-il au courant de mon engagement<br />

envers Dieu et envers l’Église comme membre<br />

d’un institut séculier Que puis-je faire de plus<br />

pour encourager mon institut à partager le<br />

trésor de notre vocation<br />

8. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter<br />

une «culture de la vocation» au sein de mon<br />

institut séculier Dans mon Église locale<br />

«Commentmonappel…<br />

mepousse-t-ilàparticiper<br />

activementàlapromotiondu<br />

ministèreordonnéetdelavie<br />

consacrée …»<br />

Aux religieuses et aux religieux frères et prêtres<br />

1. De quelle façon est-ce que j’offre un témoignage authentique et joyeux de mon<br />

style de vie, de manière à communiquer mon enthousiasme et mon profond<br />

amour pour le Christ et l’Église<br />

2. Comment est-ce que je cherche l’occasion de parler aux jeunes et aux jeunes<br />

adultes de la vie consacrée et du ministère ordonné<br />

3. Ai-je des contacts avec les parents, pour les aider à encourager leurs enfants à<br />

envisager un appel au ministère ordonné ou à la vie consacrée Est-ce que je les<br />

aide à se réjouir de voir un de leur enfants ou de leurs proches appelé à exercer ces<br />

ministères dans l’Église<br />

4. Comment est-ce que je prévois faire ressortir dans mon travail l’option<br />

préférentielle pour les jeunes recommandée par le Congrès Comment cette<br />

option se répercutera-t-elle sur mes idées et sur mes projets<br />

Unpland’actionpastoralprécis:suggestionspratiques<br />

95


SECTIONDEUx -Action<br />

5. Comment vais-je réagir pratiquement à la<br />

déclaration des jeunes adultes présents au<br />

Congrès À quelle conversion leur texte<br />

m’appelle-t-il, moi Et ma congrégation ou mon<br />

institut<br />

6. Comment la promotion que je fais du ministère<br />

ordonné et de la vie consacrée est-elle influencée<br />

par ma vie de prière et par celle des personnes<br />

avec qui je collabore<br />

7. Ma vie de prière, personnelle et liturgique, estelle<br />

une invitation pour ceux et celles que Dieu<br />

appelle au ministère ordonné ou à la vie<br />

consacrée<br />

8. Les jeunes adultes ont demandé un «dialogue<br />

pour qu’ensemble nous puissions travailler à<br />

l’égalité, guérir la blessure du péché et de la<br />

souffrance, et susciter un renouveau<br />

authentique». Comment ma vie consacrée<br />

répond-elle à leur demande Que puis-je faire de<br />

plus<br />

9. Est-ce que je crois vraiment que les hommes et les femmes d’aujourd’hui<br />

continuent de recevoir l’appel au ministère et à la vie consacrée Est-ce que je<br />

cherche l’occasion de partager ce que je vis avec d’autres qui pourraient recevoir cet<br />

appel<br />

10. Dans ma vie religieuse, est-ce que ma façon de suivre le Christ et d’être uni à Dieu<br />

invite les autres à envisager ce genre de vie<br />

11. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans ma<br />

congrégation Dans mon Église locale<br />

Aux jeunes adultes<br />

1. Est-ce que je crois à l’appel de Dieu que j’ai reçu au baptême Comment est-ce que<br />

je cherche l’occasion de découvrir ce qu’est pour moi cet appel<br />

2. Quels sont les moyens que je prends pour grandir dans ma foi Est-ce que je<br />

grandis dans ma vie de prière de manière à découvrir ma vocation dans l’Église et<br />

dans le monde, et à y répondre sans réserve<br />

3. Quels changements précis (conversions) vont se produire dans ma relation à Dieu<br />

et à l’Église, à la suite du Congrès continental<br />

4. Est-ce que je crois passionnément à l’Église et à son<br />

ministère Comment est-ce que j’invite les autres à<br />

«Est-cequejecrois<br />

passionnémentàl’Égliseetà<br />

sonministère»<br />

partager cette conviction<br />

5. Est-ce que je crois vraiment que le Seigneur<br />

continue d’appeler de nombreux jeunes au<br />

ministère ordonné et à la vie consacrée Est-ce que<br />

je me suis sérieusement posé la question de savoir si<br />

Dieu m’appelle à la prêtrise ou à la vie religieuse<br />

6. Quel est mon plan pour répondre à cet appel à la<br />

sainteté qui ne s’adresse qu’à moi<br />

96 Chapitrecinq


7. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans ma<br />

famille Chez mes amis, mes confrères et consœurs de classe, mes collègues au<br />

travail Dans mon Église locale<br />

Aux éducatrices et aux éducateurs<br />

1. Est-ce que je suis fidèle à faire comprendre que chaque personne a une vocation<br />

Comment est-ce que je vis, moi, mon appel à devenir disciple<br />

2. Comment est-ce que je vis mon propre cheminement de foi en réponse à l’appel<br />

de Dieu<br />

3. Comment mieux intégrer une conception plus mûre de la vocation à mon travail<br />

d’éducateur ou de formateur<br />

4. Quelle est la part de mon temps que je consacre aux vocations, à la vocation en<br />

général et à certaines vocations particulières<br />

5. Comme éducateur catholique, est-ce que je me considère «catéchète» Est-ce que je<br />

vais chercher des ressources et une formation pour donner un enseignement<br />

catéchétique<br />

6. Comment est-ce que j’intègre la notion d’«appel» au programme que j’enseigne ou<br />

que j’influence<br />

7. Est-ce que je cultive une vie de foi intense et un profond renouveau spirituel dans<br />

la communauté enseignante à laquelle j’appartiens, de manière que les jeunes<br />

répondent généreusement à l’appel de Dieu<br />

8. Est-ce que je crois en l’appel que chacun a reçu de Dieu au baptême Est-ce que je<br />

cherche l’occasion d’aider des étudiants à découvrir l’appel que Dieu leur adresse<br />

9. Comment est-ce que je prévois faire ressortir<br />

dans mon travail l’option préférentielle pour<br />

les jeunes recommandée par le Congrès<br />

Comment cette option se répercutera-t-elle sur<br />

mes idées et sur mes projets<br />

10. Comment est-ce que je donne à mes étudiants<br />

le goût de vivre pleinement leur baptême et leur<br />

confirmation, comme disciples dans le monde<br />

11. Est-ce que j’encourage les parents à parler à leurs<br />

enfants du ministère ordonné et de la vie<br />

consacrée, du mariage et d’un célibat généreux<br />

Est-ce que je leur donne l’occasion de se renseigner<br />

sur la façon de discerner l’appel de Dieu<br />

12. Que puis-je faire de plus pour susciter une<br />

«culture de la vocation» dans ma classe Dans<br />

mon institution d’enseignement Dans mon<br />

Église locale<br />

Aux parents<br />

1. Suis-je disposé à laisser Dieu agir dans la vie<br />

intérieure de mes enfants et les amener au<br />

ministère ordonné ou à la vie consacrée, si telle<br />

est Sa volonté<br />

Unpland’actionpastoralprécis:suggestionspratiques<br />

97


SECTIONDEUx -Action<br />

«Suis-jedisposéàlaisser<br />

Dieuagirdanslavie<br />

intérieuredemesenfants»<br />

2. Mon plan pour répondre à l’appel à la sainteté prévoit-il une ouverture dans<br />

l’amour à ce que Dieu a choisi pour mes enfants Est-ce que cela va jusqu’à les<br />

encourager à examiner la possibilité d’un appel au ministère ordonné ou à la vie<br />

consacrée, outre le mariage ou le célibat<br />

3. Ma famille est-elle une communauté où la vie de foi intense favorise une réponse<br />

généreuse de ceux qui sont appelés au ministère ordonné ou à la vie consacrée<br />

4. Comment est-ce que je cherche l’occasion d’enrichir ma compréhension de la foi<br />

afin de pouvoir mieux réagir aux questions des jeunes en quête de réponses<br />

5. Les jeunes et les jeunes adultes d’aujourd’hui cherchent<br />

des «témoins authentiques et joyeux» des différentes<br />

vocations dans l’Église Quel est le témoignage que je<br />

donne, moi qui ai reçu les sacrements de baptême, de<br />

confirmation et de mariage et qui ai reçu la grâce d’être<br />

parent Que puis-je faire de plus pour réorienter ma vie<br />

pour appuyer la dimension de joyeux témoignage<br />

6. Comment vais-je discuter de l’appel au ministère ordonné<br />

ou à la vie consacrée avec des amis et des parents qui résistent<br />

à l’intérêt de leurs enfants pour l’un de ces appels de Dieu<br />

7. Est-ce que je cherche l’occasion de collaborer aux activités pour les jeunes et les<br />

jeunes adultes dans ma paroisse Est-ce que je les aide à reconnaître l’appel<br />

particulier qui leur est adressé<br />

8. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans<br />

mon foyer Dans mon quartier Dans mon Église locale<br />

Aux responsables diocésains et<br />

religieux de la pastorale des vocations<br />

1. Comment ma façon de promouvoir le ministère ordonné et la vie consacrée estelle<br />

influencée par ma vie de prière et par celle des gens avec qui je collabore<br />

2. Comment est-ce que j’entre en contact avec les jeunes et les jeunes adultes Est-ce<br />

que je sais donner suite à ces premiers contacts<br />

3. Comment est-ce que je conserve l’enthousiasme et l’espérance dans mon travail en<br />

pastorale vocationnelle, et comment est-ce que j’aide les autres à le faire<br />

4. Que puis-je faire pour inviter plus de laïcs à s’impliquer dans la promotion des<br />

vocations Ai-je le souci de l’avenir de toutes les vocations dans l’Église, à part celle<br />

dont je suis directement responsable<br />

5. Comment puis-je mettre en pratique ce nouveau Plan pastoral nord-américain,<br />

avec l’aide et l’appui de tous les intéressés<br />

6. Est-ce que je demande et reçois assez d’appui des évêques, des supérieurs majeurs,<br />

de congrès nationaux, d’ateliers spécialisés, etc. pour mon ministère<br />

7. Comment est-ce que je prévois faire ressortir dans mon travail l’option<br />

préférentielle pour les jeunes recommandée par le Congrès Comment cette<br />

option se répercutera-t-elle sur mes idées et sur mes projets<br />

8. Quelle sera ma réaction concrète (conversion) à la déclaration préparée par les<br />

jeunes adultes présents au Congrès sur les vocations<br />

9. Est-ce que mon programme de promotion des vocations se fonde sur «une vie de<br />

prière et un environnement spirituel» pour éveiller chez les fidèles le désir de se<br />

98 Chapitrecinq


donner totalement au Seigneur dans le ministère ordonné ou la vie consacrée<br />

10. Comment est-ce que je reste centré sur la personne de Jésus quand je présente aux<br />

jeunes et aux jeunes adultes l’appel au ministère ordonné et à la vie consacrée<br />

11. De quelle façon est-ce que je collabore avec des organismes laïcs et autres, voués à<br />

la promotion des vocations, sur le plan local, régional et national<br />

12. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans<br />

mon diocèse Dans mon institut religieux Dans mon Église locale<br />

Aux directrices et aux directeurs de formation<br />

1. Est-ce que je m’emploie à découvrir l’appel de Dieu le Père avec chacune des<br />

personnes dont la formation m’a été confiée Est-ce que je sais fournir des<br />

occasions de reconnaître cet appel et de l’assumer<br />

2. Mon programme de formation se fonde-t-il sur «une vie de prière et un<br />

environnement spirituel» afin d’éveiller un don de soi total au Seigneur dans le<br />

ministère ordonné ou la vie consacrée<br />

3. Comment est-ce que je veille à ce que Jésus Christ soit bien au cœur de mon<br />

programme de formation<br />

4. En quoi mon programme de formation favorise-t-il des relations saines entre ceux<br />

et celles qui sont appelés au ministère ordonné et à la vie consacrée dans la<br />

perspective du mystère du Christ et de l’Église<br />

5. Comment mon programme de formation<br />

amène-t-il ceux et celles qu’il forme à<br />

«marcher à la suite de Jésus»<br />

6. Mon programme de formation se fonde-t-il<br />

sur «une vie de prière et un environnement<br />

spirituel» afin d’éveiller un don de soi total<br />

au Seigneur dans le ministère ordonné ou la<br />

vie consacrée<br />

7. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter<br />

une «culture de la vocation» dans mon<br />

centre de formation ou de discernement<br />

Dans mon séminaire ou mon théologat<br />

Dans mon Église locale<br />

Aux agents de pastorale<br />

scolaire et universitaire<br />

1. Comment est-ce que je fais connaître dans<br />

mon milieu les programmes vocationnels de<br />

différentes communautés<br />

2. Est-ce que j’organise des soirées ou des<br />

événements d’information vocationnelle<br />

Suis-je ouvert à l’idée que des groupes de<br />

discernement se réunissent sur mon campus,<br />

à mon école, dans ma paroisse<br />

3. Est-ce que je travaille en collaboration avec<br />

les agents de pastorale des vocations de mon<br />

Unpland’actionpastoralprécis:suggestionspratiques<br />

99


SECTIONDEUx -Action<br />

milieu Y aurait-il moyen pour moi d’inviter des religieux ou des religieuses, des<br />

laïcs consacrés, des diacres et des prêtres à participer à mon programme de<br />

pastorale universitaire, de pastorale scolaire ou de pastorale jeunesse Pourrais-je<br />

les inviter à participer à la préparation et à la célébration des liturgies<br />

4. Est-ce que je cherche l’occasion de stimuler l’intensité de la foi et la profondeur du<br />

profond renouveau spirituel dans la communauté de mon école, de mon collège<br />

ou de mon université<br />

5. Comment est-ce que je m’informe des différents outils de discernement des<br />

vocations Est-ce que je sais à qui diriger ou référer ceux et celles qui discernent un<br />

appel au ministère ordonné ou à la vie consacrée<br />

6. Est-ce que je crois en l’appel que chacun reçoit de Dieu au baptême Comment estce<br />

que je cherche l’occasion d’aider les autres à découvrir cet appel<br />

7. Comment est-ce que je prévois faire ressortir dans mon travail à l’école ou à<br />

l’université l’option préférentielle pour les jeunes recommandée par le Congrès<br />

Comment cette option se répercutera-t-elle sur mes idées et sur mes projets<br />

8. En quoi la promotion que je fais du ministère ordonné et de la vie consacrée estelle<br />

influencée par ma propre vie de prière et par celle de mes collaborateurs<br />

9. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» à mon<br />

école, mon collège ou mon université Dans mon Église locale<br />

Aux animatrices et aux animateurs jeunesse<br />

1. En préparant mes activités pour les jeunes auprès de qui je travaille, comment estce<br />

que je cherche l’occasion de stimuler et de nourrir «la foi intense et le profond<br />

renouveau spirituel» que demande le Saint-Père<br />

2. Comment ma façon de vivre ma propre vocation proclame-t-elle l’Évangile «avec<br />

conviction et avec passion», de manière à éveiller chez les jeunes qui me sont<br />

confiés le désir de discerner leur propre vocation<br />

3. Comment est-ce que je prévois faire ressortir dans mon travail avec les jeunes<br />

l’option préférentielle pour les jeunes recommandée par le Congrès Comment<br />

cette option se répercutera-t-elle sur mes idées et sur mes projets<br />

4. Est-ce que les jeunes pour qui je travaille reconnaissent en moi une personne<br />

engagée à vivre l’appel que Dieu m’a donné avec la grâce du baptême<br />

100 Chapitrecinq


5. De quelle façon des religieux et des prêtres pourraient-ils être présents à mes<br />

activités de pastorale jeunesse<br />

6. Me serait-il possible d’associer des religieuses, des religieux et des prêtres à la<br />

planification et à la célébration des liturgies pour les jeunes<br />

7. En quoi la promotion que je fais du ministère ordonné et de la vie consacrée estelle<br />

influencée par ma propre vie de prière et par celle de mes collaborateurs<br />

8. Un groupe nombreux de jeunes adultes a participé au Congrès sur les vocations à<br />

Montréal. Quelle est ma réaction concrète à la déclaration préparée par ce groupe<br />

de jeunes adultes<br />

9. En quoi mes activités jeunesse proclament-elles l’Évangile avec conviction et avec<br />

passion<br />

10. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans<br />

mon groupe de jeunes Dans ma paroisse, mon école ou mon programme de<br />

pastorale jeunesse Dans mon Église locale<br />

Aux séminaristes<br />

1. Ma vie de prière est-elle une invitation pour ceux et celles que Dieu pourrait<br />

appeler au ministère ordonné ou à la vie consacrée<br />

2. Est-ce que je donne aux autres le témoignage de ce que mon union au Christ, notre<br />

Tête, est la source et la ressource de mon désir de devenir prêtre<br />

3. Est-ce que je crois en l’appel que chacun a reçu de Dieu au baptême Comment ma<br />

façon de vivre la formation reflète-t-elle ma foi en cet appel<br />

4. Comment ma façon de recevoir ma formation me prépare-t-elle à devenir pour les<br />

autres un exemple et un accompagnateur<br />

5. Est-ce que, pour répondre à l’appel que j’ai reçu au baptême, je cherche l’occasion<br />

de parler à des jeunes adultes et de donner un enseignement ou une formation<br />

catéchétiques<br />

6. Comment est-ce que je reste centré sur la Personne de Jésus dans ma formation<br />

pour devenir prêtre de Son Église<br />

7. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans<br />

mon séminaire ou ma maison de formation Dans mon église locale<br />

Aux jeunes religieuses et religieux<br />

(novices, professes et profès temporaires)<br />

1. Comment est-ce que je me prépare à vivre mon<br />

appel à être disciple de Jésus, à partager sa<br />

mission<br />

2. Ma prière est-elle une invitation pour ceux et celles<br />

que Dieu appelle à la vie consacrée<br />

3. Comment ma réponse à ma vocation proclame-telle<br />

l’Évangile avec conviction et avec passion<br />

4. Comment est-ce que je m’engage dans ma<br />

vocation Est-ce que j’en rends souvent grâces à<br />

Dieu Est-ce que j’aide les autres à découvrir leur<br />

appel<br />

«Commentmaréponseàma<br />

vocationproclame-t-elle<br />

l’Évangileavecconvictionet<br />

avecpassion»<br />

Unpland’actionpastoralprécis:suggestionspratiques<br />

101


SECTIONDEUx -Action<br />

5. Quels changements concrets vont se produire dans ma vie, sur le plan de la<br />

promotion des vocations, à la suite du Congrès continental<br />

6. Est-ce que je crois que des hommes et des femmes reçoivent aujourd’hui encore<br />

l’appel à la prêtrise et à la vie consacrée et est-ce que je cherche l’occasion de<br />

partager ce que je vis avec d’autres qui pourraient recevoir cet appel<br />

7. Dans ma vie religieuse, est-ce que ma façon de suivre le Christ et d’être uni(e) à<br />

Dieu inspire à d’autres d’envisager ce choix de vie Est-ce que ma façon de vivre les<br />

vœux manifeste une façon joyeuse et constamment pertinente de vivre le message<br />

de l’Évangile<br />

8. Est-ce que ma participation au programme de formation suscite aujourd’hui en<br />

moi et chez les autres ce genre de sainteté<br />

9. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans ma<br />

congrégation ou mon institut religieux Dans mon Église locale<br />

Aux Serrans, Chevaliers de Colomb<br />

et autres organismes laïcs<br />

1. Est-ce que je cherche l’occasion d’aider mon organisme à promouvoir activement<br />

une vie de foi intense et un profond renouveau spirituel<br />

2. Mon organisme proclame-t-il l’Évangile avec conviction et avec passion<br />

3. Quelle est ma réaction concrète à la déclaration préparée par les jeunes adultes qui<br />

ont participé au Congrès Qu’est-ce que mon organisme prévoit faire pour y<br />

répondre<br />

4. Mon organisme prend-il l’initiative de promouvoir l’appel universel à la sainteté<br />

auprès de ses membres et des personnes à qui ils viennent en aide<br />

5. Est-ce que je cherche l’occasion de parler aux jeunes et aux jeunes adultes du<br />

ministère ordonné et de la vie consacrée dans l’Église<br />

6. Comment est-ce que j’aide les parents à encourager leurs enfants à scruter l’appel<br />

au ministère ordonné ou à la vie consacrée<br />

7. Quels changements concrets vont survenir dans ma vie, sur le plan de la fidélité à<br />

ma propre vocation et à la promotion des vocations, à la suite du Congrès<br />

continental<br />

8. Comment est-ce que je prévois faire ressortir<br />

dans mon travail avec les jeunes l’option<br />

préférentielle pour les jeunes recommandée<br />

par le Congrès Comment cette option se<br />

répercutera-t-elle sur mes idées et sur mes<br />

projets À quels changements va procéder mon<br />

organisme<br />

9. Comment ma façon de promouvoir le ministère<br />

ordonné et la vie consacrée est-elle influencée et<br />

enrichie par ma propre vie de prière et par celle<br />

de mes collaborateurs<br />

10. Est-ce que je crois que les hommes et les<br />

femmes d’aujourd’hui continuent de recevoir<br />

l’appel au ministère ordonné et à la vie<br />

consacrée<br />

102 Chapitrecinq


11. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» au sein<br />

de mon organisme Dans ma paroisse Dans mon diocèse Dans les autres<br />

secteurs de l’Église locale<br />

Aux nouveaux mouvements ecclésiaux<br />

1. En quoi ma vie exprime-t-elle l’appel à<br />

marcher à la suite de Jésus Comment puisje<br />

continuellement faire de Lui le foyer de<br />

mon existence<br />

2. En quoi ma façon de promouvoir le<br />

ministère ordonné et la vie consacrée est-elle<br />

influencée et enrichie par ma propre vie de<br />

prière et par celle de mes collaborateurs<br />

3. Dans la nouveauté de mon appel au sein de<br />

l’Église, est-ce que je cherche des façons de<br />

témoigner de ma confiance en Dieu Est-ce<br />

que je travaille en esprit de coopération avec<br />

les ministres ordonnés et d’autres personnes consacrées, avec des laïcs mariés ou<br />

célibataires, avec tous les hommes et les femmes de foi<br />

4. Comment est-ce que j’entre en contact avec les gens dans notre Église et dans la<br />

société pour les aider à scruter un appel au ministère ordonné et à la vie consacrée<br />

aussi bien qu’à mon propre style de vie dans l’Église<br />

5. Est-ce que j’entre en dialogue avec des jeunes adultes et est-ce que je suis disposé à<br />

travailler auprès des jeunes de notre Église<br />

6. Quelle est la qualité de mon engagement dans ma vocation Est-ce qu’il m’arrive<br />

souvent d’en rendre grâces à Dieu Est-ce que j’aide les autres à découvrir leur appel<br />

7. Comment est-ce que je prévois faire ressortir dans mon travail avec les jeunes<br />

l’option préférentielle pour les jeunes recommandée par le Congrès Comment<br />

cette option se répercutera-t-elle sur mes idées et sur mes projets Quels<br />

changements vais-je recommander à mon «mouvement»<br />

8. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» au sein<br />

de mon mouvement Dans mon Église locale<br />

Aux communicatrices, aux communicateurs et<br />

spécialistes des médias<br />

«Est-cequej’entreendialogue<br />

avecdesjeunesadultesetestcequejesuisdisposé(e)à<br />

travaillerauprèsdesjeunesde<br />

notreÉglise»<br />

1. Comment ma réponse à ma vocation proclame-t-elle l’Évangile avec conviction et<br />

avec passion<br />

2. Est-ce que je crois que les hommes et les femmes d’aujourd’hui reçoivent l’appel<br />

au ministère ordonné et à la vie consacrée, et est-ce que je cherche des façons de<br />

manifester cette conviction dans mes communications avec le public<br />

3. Dans mon travail de communication et dans mon recours aux médias, est-ce que<br />

je cherche l’occasion d’informer les jeunes et les jeunes adultes sur le ministère<br />

ordonné et les diverses formes de vie consacrée dans l’Église Est-ce que j’en<br />

présente une image positive quoique réaliste<br />

4. Est-ce que je prends l’initiative de promouvoir la sainteté parmi les gens de notre<br />

Église grâce à l’information que je diffuse<br />

Unpland’actionpastoralprécis:suggestionspratiques<br />

103


SECTIONDEUx -Action<br />

5. Est-ce que j’encourage les jeunes adultes, est-ce que j’entre en dialogue avec eux et<br />

est-ce que je me déclare prêt à les aider à trouver leur place dans l’Église<br />

6. Est-ce que la forme et le contenu de mon travail traduisent ma foi en l’appel à une<br />

sainteté axée sur Jésus Est-ce que je me présente à mes collègues et au public<br />

comme quelqu’un qui est disposé à défendre une position catholique sur des<br />

questions importantes<br />

7. Comment est-ce que je prévois faire ressortir dans mon travail avec les jeunes<br />

l’option préférentielle pour les jeunes recommandée par le Congrès Comment<br />

cette option se répercutera-t-elle sur mes idées et sur mes projets Quels<br />

changements (conversion) ai-je décidé de vivre<br />

8. Face aux nombreux postes qu’offre le monde moderne, quels sont les efforts que je<br />

fais pour rapprocher ma foi et mon Dieu, de manière à réaliser ma propre vocation<br />

9. Comment est-ce que j’entre en contact avec les gens de notre Église et de la société<br />

en général pour les aider à scruter un appel au ministère ordonné ou à la vie<br />

consacrée de manière positive et fructueuse<br />

10. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter une «culture de la vocation» dans la<br />

société en général, par mon engagement dans les médias Dans mon Église locale<br />

Aux paroissiennes et aux paroissiens<br />

1. En tant que membre actif de ma paroisse, est-ce que j’assume ma responsabilité de<br />

prendre au sérieux l’appel de Dieu à chacun d’entre nous<br />

2. Ma paroisse fait-elle la promotion du ministère ordonné et des différentes formes<br />

de vie consacrée dans ses activités et ses programmes Pourrions-nous faire plus<br />

3. L’enseignement religieux que nous donnons aux enfants, aux adolescents et aux<br />

adultes est-il à la hauteur de ce qu’il devrait être Parvient-il à intégrer la théologie<br />

de l’appel universel de Dieu à la sainteté et à la mission Présente-t-il clairement le<br />

ministère ordonné, la vie consacrée, le mariage et le célibat comme des vocations<br />

dignes et nécessaires dans l’Église<br />

104 Chapitrecinq


4. Les personnes qui tentent de répondre à l’appel de Dieu, les encourageons-nous à<br />

faire des retraites, à visiter des séminaires ou des maisons religieuses, à passer du<br />

temps avec des personnes consacrées Comment pourrions-nous aider à financer<br />

ce genre d’activités<br />

5. Si ma paroisse parraine une école catholique, est-ce que je sais si les<br />

administrateurs, les enseignants et le(s) conseiller(s) en orientation encouragent et<br />

aident les élèves à discerner activement leur vocation chrétienne<br />

6. Est-ce que la vie liturgique et les dévotions de la paroisse sont assez accueillantes<br />

pour les jeunes et adaptées à leurs besoins Cherche-t-elle à refléter la diversité<br />

culturelle, linguistique et raciale de notre communauté paroissiale<br />

7. Est-ce que je suis accueillant personnellement (et sommes-nous accueillants<br />

collectivement) à l’égard des jeunes et des moins jeunes qui discernent activement<br />

un appel de Dieu à une vocation ecclésiale Comment pourrions-nous les appuyer<br />

davantage<br />

8. Notre paroisse a-t-elle un comité des vocations<br />

Si oui, quel est son mandat<br />

9. Quelles vocations ecclésiales promouvonsnous<br />

dans la paroisse Pour lesquelles prionsnous<br />

10. Que puis-je faire de plus pour aider à susciter<br />

une «culture de la vocation» dans ma paroisse<br />

Dans ma région, ma zone pastorale, mon<br />

diocèse ou mon éparchie Ailleurs dans mon<br />

Église locale<br />

«Notreparoissea-t-elleun<br />

comitédesvocationsSioui,<br />

quelestsonmandat»<br />

Unpland’actionpastoralprécis:suggestionspratiques<br />

105


ChAPITRE6<br />

«Ilsl’avaientreconnuquand<br />

ilavaitrompulepain.»<br />

Guide d’animation<br />

«Ils racontaient ce<br />

qui s’était passé<br />

sur la route, et<br />

comment ils l’avaient<br />

reconnu quand il avait<br />

rompu le pain.»<br />

Luc 24:35<br />

MATIÈRE DU PRÉSENT ChAPITRE<br />

GUIDE D’ANIMATION<br />

LETTRE D’INVITATION<br />

Ordre du jour<br />

1. Prière d’ouverture<br />

APPEL À LA PRIÈRE<br />

PRIÈRE D’OUVERTURE<br />

LECTURE<br />

RÉFLEXION EN SILENCE<br />

ChANT : EN MISSION<br />

2. Vue d’ensemble du Plan pastoral – sa genèse<br />

L’hISTOIRE DU CONGRÈS<br />

LES RENCONTRES RÉGIONALES<br />

LE CONGRÈS CONTINENTAL<br />

3. Discussion du Plan pastoral<br />

4. Questions qui s’adressent à des organismes ou à des groupes<br />

particuliers<br />

5. Plan d’action<br />

Grille du Plan d’action<br />

Description d’un Plan d’action<br />

Groupe cible<br />

Personnel / matériel nécessaires à<br />

la planification (peut impliquer d’autres groupes,<br />

personnes, organismes)<br />

la mise en œuvre<br />

Démarche (les prochaines étapes)<br />

Échéancier<br />

Coûts (peut ne pas s’appliquer)<br />

Évaluation du Plan (rapport d’étape, évaluation finale)<br />

Remise du Plan d’action et résultats<br />

106 Chapitresix


GUIDED’ANIMATION<br />

pourlesréunionsdanslesparoisses,zonespastorales,diocèses,<br />

éparchies,communautés,organismesnationauxetdanslesrégions<br />

àlasuitedu<br />

TroisièmeCongrèscontinentalsurlesvocationsauministère<br />

ordonnéetàlavieconsacréeenAmériqueduNord<br />

Montréal,Québec,Canada<br />

18-21avril2002<br />

Lettred’invitation<br />

VOCACIÓN,DONDEDIEU,<br />

GIVENFORGOD’SPEOPLE<br />

Chère animatrice, Cher animateur,<br />

Bonjour! Nous avons la joie, en vous présentant le Plan pastoral pour les vocations en<br />

Amérique du Nord de partager avec vous le fruit d'un vaste effort collectif. Nous<br />

espérons que vous prendrez le temps d'en apprivoiser le contenu afin d'être en mesure<br />

d'aider votre groupe à formuler des plans d'action adaptés à la situation de votre<br />

organisme et de votre milieu.<br />

Le Plan pastoral s'appuie sur le fait que chaque organisme national ou chaque<br />

groupe particulier va contribuer d'une manière spéciale à susciter une "culture de la<br />

vocation" dans l'Église locale à travers toute l'Amérique du Nord. L'apport des<br />

éducateurs, par exemple, ne sera pas celui des agents de pastorale scolaire, des<br />

aumôniers d'université, des parents, des responsables de la pastorale des vocations ou<br />

des évêques. Et le Plan prendra un visage un peu différent dans chaque pays et dans<br />

chaque région pour répondre aux besoins les plus urgents.<br />

Le Guide d'animation a été conçu pour aider les organismes nationaux, les groupes<br />

diocésains, les paroisses et autres entités, à s'engager de façon encore plus concrète<br />

dans le travail de sensibilisation à la vocation et d'invitation explicite. Avant de<br />

formuler un plan d'action, toutefois, il est indispensable que chaque participant se<br />

familiarise avec les objectifs, l'esprit et les suites du Congrès des vocations de Montréal,<br />

afin que vos plans d'action reflètent l'appel à la conversion qui s'y est exprimé avec une<br />

telle clarté.<br />

Avant de tenir votre ou vos réunions, il y aurait avantage à remettre aux participants<br />

un exemplaire de ce Plan pastoral afin qu'ils puissent prendre connaissance de son<br />

contenu. Vous y trouverez le texte d'une prière et une démarche de réunion pour vous<br />

simplifier la tâche. Ce ne sont là que des suggestions. Vous êtes invité à adapter la<br />

démarche et le contenu de votre ou de vos réunions à votre situation particulière. Ce<br />

qui importe, c'est que vous travailliez à vous donner un plan d'action précis, qui<br />

contribuera à susciter une culture favorable aux vocations.<br />

Puisse l'Esprit vous accompagner dans votre travail de réflexion et de planification<br />

et, ce faisant, puissiez-vous connaître la grâce infinie de Dieu qui vous donne de vivre<br />

votre propre vocation dans l'Église.<br />

«Ilsl’avaientreconnuquandilavaitrompulepain.»<br />

107


SECTIONDEUx -Action<br />

Ordredujour<br />

Pourlesréunionsdediocèses,éparchies,<br />

communautés,organismesnationauxetrégions<br />

Créerune«culturedelavocation»:<br />

Démarchedediscussion/planification<br />

1 re partie : prière d’ouverture<br />

APPELÀLAPRIÈRE<br />

Anim. : Gloire à Dieu, qui jette la semence et récolte la moisson.<br />

Béni soit Dieu à jamais.<br />

Tous : Béni soit Dieu à jamais.<br />

PRIÈRED’OUVERTURE<br />

Père aimant, source de vie et de bonté, nous nous réjouissons du don de ton Fils, qui<br />

réside sans cesse parmi nous pour nous révéler la splendeur de ton amour. Nous t'en<br />

prions, appelle à ton service de fidèles disciples de Jésus, qui se donnent au ministère<br />

ordonné et à la vie consacrée. Imprégnés de ton amour et de ta miséricorde, puissentils<br />

offrir généreusement leur vie à l'Église et être aux yeux de tous des témoins vivants<br />

de ton amour.<br />

Seigneur Jésus Christ, Maître de la Moisson, lumière véritable venue dans le<br />

monde, bénis ce Plan pastoral et le fruit de nos travaux. Aide-nous à trouver des façons<br />

concrètes de le mettre en œuvre pour que s'accroisse le nombre des ouvriers pour ta<br />

moisson. Nous te demandons la grâce de prêcher et de vivre l'Évangile qui apporte à<br />

tout être humain l'espérance de la vie éternelle.<br />

Esprit Saint, tu ouvres le cœur et l'esprit à l'appel divin; tu rends efficace tout élan<br />

vers le bien, vers la vérité, vers la charité. Bénis notre façon d'appliquer le Plan pastoral<br />

et inspire la ferveur et la générosité des fidèles d'Amérique du Nord pour qu'ils<br />

encouragent et qu'ils appuient ceux et celles que tu appelles au ministère ordonné et<br />

à la vie consacrée, en particulier leurs amis et les membres de leur famille.<br />

Ô Vierge Marie, Mère de l'Église, aide ceux et celles que le Maître appelle au service<br />

de l'Évangile à faire écho à ton "oui" confiant afin que l'œuvre de l'évangélisation<br />

amène toute langue à proclamer que Jésus Christ est Seigneur pour la gloire de Dieu.<br />

Amen.<br />

108 Chapitresix


LECTURE<br />

Lecture tirée de l’Évangile de Luc (24, 13-35)<br />

La route d’Emmaüs<br />

Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux<br />

heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé.<br />

Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec<br />

eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit :<br />

"De quoi causiez vous donc, tout en marchant" Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.<br />

L'un d'eux, nommé Cléophas, répondit : "Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient<br />

à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci." Il leur dit : "Quels événements"<br />

Ils lui répondirent : "Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un<br />

prophète puissant par ses actes et par ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple.<br />

Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils<br />

l'ont crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël! Avec tout cela,<br />

voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. À vrai dire, nous avons été<br />

bouleversés par quelques femmes de notre groupe; elles sont même venues nous dire<br />

qu'elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu'il était vivant. Quelquesuns<br />

de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les<br />

femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont pas vu."<br />

Il leur dit alors : "Vous n'avez donc pas compris! Comme votre cœur est lent à<br />

croire tout ce qu'ont dit les prophètes! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela<br />

pour entrer dans sa gloire" Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur<br />

expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.<br />

Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus<br />

loin. Mais ils s'efforcèrent de le retenir : "Reste avec nous : le soir approche et déjà le<br />

jour baisse." Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, il prit le<br />

pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils<br />

le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l'un à l'autre : "Notre<br />

cœur n'était pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous<br />

faisait comprendre les Écritures"<br />

À l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis<br />

les onze Apôtres et leurs compagnons qui leur dirent : "C'est vrai! Le Seigneur est<br />

ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre." À leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé<br />

sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.<br />

RÉFLExIONENSILENCE<br />

«Ilsl’avaientreconnuquandilavaitrompulepain.»<br />

109


SECTIONDEUx -Action<br />

CHANT : EN MISSION<br />

Paroles : Julie Lafontaine<br />

Musique : Julie Lafontaine and Bernie Cossentino<br />

© Oregon Catholic Press, 2001. Reproduit avec autorisation.<br />

REFRAIN<br />

&<br />

4<br />

4‰. r<br />

English<br />

Français<br />

Español<br />

œ<br />

Me<br />

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I<br />

Vo -<br />

am called,<br />

ca - tion,<br />

lla - ma,<br />

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on<br />

nous<br />

na<br />

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I am called,<br />

Me voi - ci,<br />

lla - ma,<br />

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I<br />

Vo -<br />

am called,<br />

ca - tion,<br />

lla - ma<br />

œ œ œ œ<br />

and serve<br />

veux ê -<br />

al<br />

j’ai une<br />

me<br />

œ . œ<br />

I am<br />

vo -<br />

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œ œ œ œ œ œ.<br />

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Dieu<br />

Mein -<br />

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vi -<br />

called<br />

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su<br />

a mis - sion.<br />

mis - sion.<br />

mi - sión.<br />

Œ<br />

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the Lord.<br />

tre là.<br />

Se - ñor.<br />

ca -<br />

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called,<br />

tion,<br />

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I<br />

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Me<br />

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Œ<br />

Final<br />

&<br />

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œ œ œ œ œ œ.<br />

We<br />

Dieu<br />

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on<br />

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a mis-sion.<br />

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sión.<br />

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Yes,<br />

Sí,<br />

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Dieu<br />

mein -<br />

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on<br />

en<br />

su<br />

a<br />

mis -<br />

mi -<br />

mis -<br />

sion.<br />

sión.<br />

w<br />

sion.<br />

Jésus, tu es mon guide, le Maître de ma vie,<br />

Tu m'invites à ta table, à ton Eucharistie.<br />

Je réponds à ton appel, mais parfois je suis lent,<br />

J'entends ta voix et mon cœur s'ouvre grand.<br />

Jésus, ô Bon Berger, c'est toi qui me conduis,<br />

Et à mon tour, je guide tous ceux qui ont fui.<br />

Je veux toujours te suivre et marcher dans tes pas<br />

Au long de mon chemin, je sais que tu es là.<br />

Partager son rêve, en mission il nous envoie,<br />

Bâtir son Royaume, tous ensemble toi et moi.<br />

Je mets ma foi en lui, son amour me façonne,<br />

Sa joie, sa paix, chaque jour il me les donne.<br />

Jésus, Sauveur, tu donnes les plus précieux des dons,<br />

Pour nous et pour ton peuple : la vie, la vocation.<br />

Nos vœux et nos promesses,<br />

nos vies nous les offrons,<br />

Avec toi et pour toi en mission, mission.<br />

110 Chapitresix


2 e partie : survol du Plan pastoral – sa genèse<br />

L’hISTOIREDUCONGRÈS<br />

Le troisième Congrès continental sur les vocations a été organisé à la demande du<br />

pape Jean-Paul II par les conférences épiscopales des États-Unis et du Canada.<br />

Troisième rassemblement du genre, il avait été précédé par le Congrès latinoaméricain<br />

qui s'est déroulé à Sao Paulo, au Brésil, en 1994, et par le Congrès européen<br />

de Rome, en 1997.<br />

Le Congrès nord-américain avait pour objectif d'établir en Amérique du Nord un<br />

environnement favorable:<br />

• à la promotion des vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée;<br />

• à la mobilisation et à la concertation des volontés et des efforts de l'Église en<br />

Amérique du Nord pour identifier, reconnaître et cultiver les vocations;<br />

• à l'accueil des futurs ouvriers de la moisson.<br />

Les conférences épiscopales canadienne et américaine étaient les principales<br />

responsables de l'événement. Pour le préparer, elles ont travaillé en étroite<br />

collaboration avec l'Œuvre pontificale pour les vocations ecclésiastiques, à Rome, avec<br />

les supérieurs des instituts religieux et séculiers et avec les associations de responsables<br />

diocésains et religieux de la pastorale des vocations des États-Unis et du Canada.<br />

LESRENCONTRESRÉGIONALES<br />

En préparation de cet événement, au moins 220 réunions diocésaines et régionales se<br />

sont tenues aux États-Unis et au Canada. Plus de 10 000 personnes se sont réunies<br />

dans les diocèses, les éparchies, les communautés religieuses et d'autres assemblées, et<br />

elles ont communiqué leurs réactions. Ces rencontres ont porté sur trois grandes<br />

questions:<br />

1. Quand vous réfléchissez au ministère ordonné et à la vie consacrée, qu'est-ce<br />

qui est pour vous source d'espérance<br />

2. Quels sont les obstacles qui détournent quelqu'un d'envisager/encourager la<br />

prêtrise ou la vie consacrée<br />

3. Que devons-nous faire<br />

Ce partage a jeté les bases du dialogue qui s'est déroulé au Congrès. Il se passe déjà<br />

beaucoup de choses très encourageantes aux niveaux diocésain et national.<br />

Le thème du Congrès, "Vocación, Don de Dieu, Given for God's People", indique<br />

ce que le Congrès voulait être. Dès le départ, les concepteurs ont voulu que<br />

l'événement lui-même ainsi que les rencontres préparatoires correspondent au style<br />

de rencontre nord-américain : sous le signe de l'inspiration, de l'interpellation, du<br />

dialogue et du sens pratique. Par rapport aux congrès précédents, on a invité beaucoup<br />

plus de monde, notamment une représentation laïque plus importante, et tous les<br />

participants au Congrès lui-même étaient délégués : ils n'étaient pas là en<br />

observateurs. Le sens pratique ressortait de l'objectif prioritaire fixé pour le Congrès :<br />

l'élaboration d'un Plan pastoral nord-américain pour les vocations, qui définirait pour<br />

l'avenir une série de mesures pratiques.<br />

«Ilsl’avaientreconnuquandilavaitrompulepain.»<br />

111


SECTIONDEUx -Action<br />

LECONGRÈSCONTINENTAL<br />

Le troisième Congrès continental sur les vocations au ministère ordonné et à la vie<br />

consacrée pour l'Église en Amérique du Nord s'est tenu à Montréal, au Québec, du 18<br />

au 21 avril 2002. Dès le départ, on souhaitait disposer d'un Plan pastoral pour toute<br />

l'Amérique du Nord, voire pour l'Église universelle.<br />

Le Congrès avait aussi pour but de célébrer ce qui a été vécu dans un contexte de<br />

fête et de prière. Les délégués au Congrès représentaient des secteurs diversifiés :<br />

parents, jeunes adultes, animateurs et animatrices de pastorale jeunesse, aumôniers<br />

universitaires, agents de pastorale scolaire, membres d'instituts séculiers, supérieures<br />

et supérieurs religieux, évêques, curés, responsables de la pastorale des vocations,<br />

formatrices et formateurs, séminaristes, novices, jeunes religieux et religieuses,<br />

associés, Serrans, Chevaliers de Colomb, directeurs d'organismes laïcs, éducateurs et<br />

éducatrices, membres de mouvements d'Église laïcs, représentants de diverses Églises<br />

de rite oriental, et beaucoup d'autres. La diversité devenait encore plus évidente quand<br />

les délégués coiffaient leurs écouteurs pour suivre l'interprétation simultanée en<br />

anglais, en français ou en espagnol.<br />

Le Congrès n'a pas été que l'occasion de parler des vocations au ministère ordonné<br />

et à la vie consacrée. Il a offert une tribune pour discuter de l'avenir de notre Église. Les<br />

évaluations ont montré qu'un large éventail de perspectives théologiques et<br />

ecclésiologiques reflétaient au Congrès toutes les couleurs de la réalité ecclésiale. L'une<br />

des grandes grâces du Congrès, c'est que, dans l'ensemble, tous ont pu se rencontrer<br />

autour de quelque chose et de Quelqu'un de plus grand qu'eux-mêmes. Les visées<br />

individuelles n'ont pu s'imposer parce que les énergies étaient mobilisées par une<br />

tâche commune. Des différences étonnantes ont été accueillies avec un respect non<br />

moins étonnant. Nombre de gens ont indiqué combien le Congrès les avait touchés<br />

et avait même changé leur vie.<br />

Les conférenciers et les animateurs d'ateliers ont généreusement partagé le fruit de<br />

leurs recherches, sagesse née de l'étude attentive et de la réflexion théologique et<br />

spirituelle. Ils ont invité les participants à dépasser une réaction superficielle à la "crise<br />

des vocations" pour passer à l'analyse critique, et saisir une occasion privilégiée de<br />

réfléchir au discernement et à la conversion auxquels est appelée l'Église de ce temps.<br />

Les cinq conférences principales ont abordé cinq aspects fondamentaux des vocations<br />

au ministère ordonné et à la vie consacrée:<br />

1. Quels sont les fondements bibliques et théologiques des vocations ecclésiales<br />

2. Dans l'Église et la société d'aujourd'hui, quels sont les facteurs qui ont un<br />

impact sur les vocations<br />

3. En quoi la réalité multiculturelle de nos deux pays représente-t-elle à la fois un<br />

atout et un défi pour la pastorale des vocations<br />

4. À quoi ressemblent ces jeunes que nous aimerions voir envisager le ministère<br />

ordonné et la vie consacrée Quelles sont leurs valeurs et leurs croyances<br />

5. Comment une réflexion sur la mission de l'Église dans le contexte nordaméricain<br />

actuel peut-elle appuyer nos efforts pour renouveler la pastorale des<br />

vocations<br />

112 Chapitresix


Les mots du Père Donald Senior évoquent le défi que nous sommes invités à<br />

relever : passer de l'actuel Congrès à des actions concrètes découlant de l'application<br />

du Plan pastoral. Il déclare à ceux et celles qui ont reçu le mandat de promouvoir les<br />

vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée : "… qu'à ce moment de l'histoire<br />

de l'Église en Amérique du Nord, ils doivent être un sacrement d'espérance pour une<br />

Église blessée. Ce n'est qu'à condition de croire passionnément en l'Église et en son<br />

ministère, de croire de tout notre cœur que Dieu ne nous abandonnera pas et que<br />

Dieu va nous appeler à la vie, et à condition que cette foi et cette espérance soient bien<br />

vivantes en nous que nous pourrons parler sans gêne ou sans hésitation aux jeunes<br />

chrétiens qui se sentent appelés par Dieu à porter l'Évangile au monde. Ce n'est qu'en<br />

puisant à nos meilleurs idéaux et à notre foi la plus profonde que nous serons dignes<br />

de cette jeune génération de chrétiens qui aspirent à vivre une vie de sainteté."<br />

3 e partie : discussion du Plan pastoral<br />

Participants / Délégués au Congrès<br />

En gardant le regard fixé sur l'"option préférentielle pour les jeunes", le Congrès a invité<br />

l'Église en Amérique du Nord à adopter une approche en cinq points pour susciter une<br />

véritable "culture de la vocation". Les cinq activités privilégiées sont : prier, évangéliser,<br />

expérimenter, accompagner et inviter.<br />

Relisez-les telles que les propose le Chapitre 4 du Plan pastoral, en notant spécialement les<br />

suggestions concrètes susceptibles de favoriser ces approches.<br />

Puis à propos de chacune des cinq approches, demandez-vous:<br />

• Quelles sont les suggestions concrètes auxquelles notre groupe ou notre<br />

organisme peut donner suite<br />

• Que devrons-nous faire pour qu'elles se réalisent<br />

• Quels obstacles devons-nous prévoir et comment pourrions-nous les<br />

contourner ou les surmonter<br />

4 e partie : questions adressées à des organismes<br />

ou à des groupes particuliers<br />

Le chapitre 5 du Plan pastoral donne une liste de questions compilées par chacun des groupes<br />

présents au Congrès : jeunes adultes, parents, pasteurs, diacres, éducateurs, agents de pastorale<br />

jeunesse, théologiens, évêques, supérieurs majeurs, religieux, et autres personnes consacrées,<br />

responsables de la pastorale des vocations, formateurs, associations laïques pour les vocations<br />

et plusieurs autres.<br />

Votre travail consiste à:<br />

• Étudier les questions qui concernent votre groupe.<br />

• Laisser à chaque participant un temps de réflexion en silence pour choisir les<br />

trois questions qui lui paraissent prioritaires en vue d'un plan d'action.<br />

• Dresser la liste des réponses des participants.<br />

• Retenir en priorité les trois questions les plus importantes avec les raisons pour<br />

lesquelles chacun pense que c'est par là qu'il faut commencer.<br />

«Ilsl’avaientreconnuquandilavaitrompulepain.»<br />

113


SECTIONDEUx -Action<br />

• Échanger pour voir comment votre groupe pourrait commencer de répondre à<br />

la question. Qu'est-ce qui aiderait votre groupe à donner une réponse positive<br />

5 e partie : plan d’action<br />

À l'aide de la grille ci-dessous, commencez à formuler votre Plan d'action. On vous<br />

suggère de ne choisir qu'une ou deux idées pour en élaborer la mise en application.<br />

Essayez d'être aussi précis que possible et de bien cerner des objectifs prioritaires<br />

etmesurables.<br />

La grille du Plan d'action est le document de travail qui balisera l'action<br />

de votre groupe. On vous suggère de faire le point périodiquement pour<br />

vérifier le chemin parcouru. Quand des objectifs précis ont été atteints,<br />

élaborez un nouveau Plan d'action pour vous attaquer au problème suivant.<br />

Grille du Plan d’action<br />

TÂCHE: À la lumière de votre expérience, des données recueillies lors des rencontres<br />

préparatoires et du Congrès lui-même, qu'est-ce qui vous semble être, pour vous<br />

(comme organisme, comme groupe ou personnellement) la meilleure façon de réagir<br />

pour contribuer à susciter une culture favorable aux vocations<br />

Description d’un Plan d’action :<br />

Groupe cible :<br />

Personnel / ressources nécessaires :<br />

Planification (peut impliquer d’autres groupes,<br />

personnes ou organismes) :<br />

114 Chapitresix


Mise en œuvre<br />

Démarche : (les prochaines étapes)<br />

Échéancier :<br />

Coûts : (peut ne pas s’appliquer)<br />

Évaluation du plan : (rapport d’étape, évaluation<br />

finale)<br />

Remise du Plan d’action et résultats :<br />

«Ilsl’avaientreconnuquandilavaitrompulepain.»<br />

115


SECTIONDEUx -Action<br />

AnnexeA<br />

Déclarationdesjeunesadultes<br />

DéclarationdesjeunesadultesdéléguésautroisièmeCongrès<br />

continentalsurlesvocationsauministèreordonnéetàlavie<br />

consacrée<br />

Montréal, le 21 avril 2002<br />

Pour mener à bien cette tâche, l'Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes<br />

des temps et de les interpréter à la lumière de l'Évangile, de telle sorte qu'elle puisse<br />

répondre, d'une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des<br />

hommes et des femmes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations<br />

réciproques. Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous<br />

vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique. (Vatican II,<br />

«Gaudium et Spes», 4a)<br />

Sept groupes de jeunes adultes, délégués au troisième Congrès continental sur les<br />

Vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée en Amérique du Nord, se sont<br />

rassemblés pour considérer et pour réfléchir à la question du sens du mot " vocation ",<br />

à la réalisation de notre appel baptismal dans l'Église actuelle.<br />

Guidés par l'Esprit Saint, nous avons articulé nos désirs en tant que jeunes leaders de<br />

l'Église Catholique en Amérique du Nord, et c'est un honneur pour nous de partager<br />

les fruits de notre discussion avec vous, nos frères et soeurs en Christ, l'Église.<br />

«Toutcequenousdemandonsà<br />

l’Église,nousallonsluioffriren<br />

retour.»<br />

1. Nous voulons vivre une relation d'alliance avec<br />

notre Église. Tout ce que nous demandons à l'Église,<br />

nous allons lui offrir en retour. Nous demandons des<br />

prières et, en retour, nous allons prier pour l'Église.<br />

Nous désirons la sagesse et la connaissance et nous<br />

allons employer ces dons pour enrichir notre Église.<br />

Nous allons rester fidèles au Christ et à l'Église en vivant<br />

pleinement notre vocation, en promouvant une culture<br />

de vie et de joie, en menant des vies pleines d'espérance<br />

et d'amour. Nous travaillons pour devenir les saints et<br />

les saintes d'aujourd'hui et pour engendrer les saints et les saintes de la<br />

génération future. Donnons-nous les ressources nécessaires afin de répondre à<br />

l'appel de Dieu! Les biens que nous demandons, nous allons aussi les donner.<br />

Voilà la relation d'alliance que nous cherchons à vivre avec Dieu et tout son<br />

peuple.<br />

2. En tant que jeunes adultes, nous cherchons des réponses aux questions<br />

profondes habitant le fond de notre coeur. Nous désirons approfondir et<br />

perfectionner notre expérience de la prière, discerner notre vocation à la suite<br />

du Christ et intégrer tous les aspects de notre foi. Nous vous demandons de<br />

témoigner ouvertement de votre foi par votre disponibilité. Spécialement, vous<br />

qui menez une vie consacrée et servez comme ministres ordonnés, offrez-nous<br />

116 AnnexeA


un témoignage joyeux et<br />

authentique, afin que nous<br />

puissions reconnaître la<br />

passion de votre service.<br />

Invitez-nous à partager votre<br />

enthousiasme et votre amour<br />

profond du Christ et de<br />

l'Église. Offrez-nous l'occasion<br />

d'apprendre les uns des<br />

autres. Avec les bons outils,<br />

allumés par Jésus Christ,<br />

ensemble soyons un feu qui<br />

apporte de la chaleur et de la<br />

lumière au monde qui<br />

connaît le froid et des temps<br />

de noirceur.<br />

3. Nous formons un seul corps<br />

en Jésus Christ : inspireznous<br />

par un dialogue ouvert,<br />

un dialogue où nous<br />

reconnaîtrons notre rôle et<br />

notre responsabilité devant<br />

tous. Dialoguez avec nous<br />

afin qu'ensemble nous<br />

puissions cheminer vers<br />

l'égalité, le rétablissement des<br />

blessures dues au péché et à<br />

la souffrance, et amener un<br />

renouvellement authentique.<br />

Nous désirons la transparence, le respect et l'ouverture. Nous vous prions de<br />

reconnaître les dons que nous voulons mettre en oeuvre pour bâtir avec vous,<br />

dans une vie consacrée, une communauté de foi.<br />

4. Nous reconnaissons le leadership dont nous avons bénéficié durant ce congrès<br />

et nous remercions tous ceux et celles qui ont inspiré notre foi par leur exemple<br />

et leur fidélité. Nous vous demandons de continuer à nous encourager dans<br />

notre vocation de baptisés, que ce soit dans la vie de couple, dans le célibat ou<br />

dans la vie religieuse. Créez des équipes de discernement dans les paroisses et<br />

sur les campus universitaires ou collégiaux, formées de gens fidèles à la foi,<br />

capables de donner un appui et un encouragement aux vocations. Donneznous<br />

des guides sûrs, ouverts au dessein de Dieu pour chacun et chacune et<br />

capables d'être des figures de sagesse. Nous invitons les religieux et religieuses<br />

à partager avec nous leurs histoires personnelles et authentiques, sans exclure<br />

leurs défis et leurs joies. Nous sommes des apprentis qui se veulent réceptifs.<br />

Nous invitons les accompagnatrices et accompagnateurs spirituels à partager<br />

avec nous leurs habiletés, à nous accepter sans conditions, à nous offrir un lieu<br />

sécuritaire où nous pouvons poser nos questions et croître, et à nous conduire<br />

à approfondir notre vie spirituelle.<br />

AnnexeA<br />

117


5. En tant que jeunes adultes, unis à la mission du Christ par notre baptême,<br />

nous vous demandons d'enrichir notre identité en nous offrant des occasions<br />

de recevoir une catéchèse significative, une formation continue et une bonne<br />

éducation. Approfondissez notre connaissance de l'histoire catholique, ainsi<br />

que des réalités actuelles de notre foi. Donnez-nous la capacité de nous<br />

approprier notre vraie identité catholique, de la réaliser par l'enseignement.<br />

Proposez-nous des défis tout au long de notre vie. Nous sommes conscients<br />

que dans une vraie communauté nous sommes tous appelés à être des leaders.<br />

Nous savons que nous sommes appelés à prendre des risques. Nous vous<br />

demandons de nous encourager et de nous donner les outils nécessaires pour<br />

prendre ces risques pour que nous devenions des leaders pour le Royaume de<br />

Dieu. Nous vous prions de nous écouter avec un coeur ouvert lorsque nous<br />

exprimons nos idées et posons nos questions. Invitez-nous à entreprendre un<br />

dialogue transparent ayant le potentiel de nous conduire plus près d'une<br />

connaissance profonde de la volonté de Dieu.<br />

6. Comme jeunes chrétiens et chrétiennes, la célébration du côté humain de<br />

notre mission nous tient à coeur. Nous cherchons des témoins vrais et<br />

authentiques de notre foi, ceux et celles qui n'ont pas peur de se faire<br />

vulnérables pour partager leur histoire de vie, tout en parlant de leurs forces et<br />

de leurs faiblesses. Nous espérons connaître au sein de l'Église la liberté de<br />

donner de nous-mêmes, de partager notre foi et de faire connaître les désirs qui<br />

habitent notre coeur. Nous voulons entendre la voix de chacun et chacune des<br />

membres du Corps du Christ. Nous voulons nous unir comme Église, face aux<br />

questions de justice, alors qu'ensemble nous travaillons pour rendre à chaque<br />

individu sa dignité!<br />

7. Nous désirons que l'Église porte une attention particulière aux jeunes et aux<br />

jeunes adultes en offrant des occasions de faire des rencontres de foi<br />

authentique; en particulier, qu'un temps spécial soit accordé pour la croissance<br />

spirituelle en compagnie d'un guide spirituel, soit un prêtre, un diacre, une<br />

personne consacrée ou laïque, qui saura cheminer avec le ou la jeune adulte<br />

tout au long du discernement. Nous avons soif de soutien dans notre marche<br />

de foi catholique et dans notre désir de partager cette foi avec un monde<br />

affamé de Dieu.<br />

Mais Yahvé répondit : " Ne dis pas : 'Je suis un enfant!' car vers tous ceux à qui je t'enverrai,<br />

tu iras, et tout ce que je t'ordonnerai, tu le diras. N'aie aucune crainte en leur présence car je<br />

suis avec toi pour te délivrer, oracle de Yahvé. "(Jérémie 1, 7-8)<br />

118 AnnexeA


AnnexeB<br />

MessagedupapeJean-PaulII<br />

aucongrèsnord-américainsurlesvocations<br />

Au Cardinal Jean-Claude Turcotte<br />

Archevêque de Montréal<br />

1. À l'occasion du Congrès de Montréal sur la pastorale des vocations au sacerdoce et<br />

à la vie consacrée pour notre temps, je vous adresse un salut affectueux ainsi qu'aux<br />

représentants de l'épiscopat, aux prêtres, aux religieux, aux religieuses et aux laïcs des<br />

États-Unis d'Amérique et du Canada. De grand cœur je m'unis à tous dans la prière et<br />

je forme les meilleurs vœux pour que cette rencontre soit l'occasion d'un plus grand<br />

enthousiasme et d'un plus fort engagement pour les personnes qui œuvrent dans ce<br />

secteur.<br />

Le thème du Congrès, ' Vocation : don de Dieu ', exprime bien la dimension<br />

fondamentale de la vocation sacerdotale ou religieuse, et il incite tous les participants<br />

à vivre leurs journées de rencontre dans un climat fervent, invoquant la lumière et la<br />

force de l'Esprit Saint.<br />

Il est important de se rappeler qu'une<br />

intense vie de foi dans les communautés<br />

ecclésiales et le profond renouveau<br />

spirituel auquel elles se livrent favorisent<br />

une réponse généreuse de la part de ceux<br />

qui sont appelés par Dieu au ministère<br />

sacerdotal ou à la vie consacrée. En effet,<br />

c'est avant tout la vie de prière et un climat<br />

spirituel qui rendent possible la découverte<br />

des divers appels et qui suscitent chez des<br />

croyants le désir de se donner totalement<br />

au Seigneur dans la vie sacerdotale ou dans<br />

la vie consacrée.<br />

2. Le Congrès constitue le point d'arrivée<br />

d'un long et consciencieux parcours<br />

préparatoire, qui a concerné les Églises<br />

locales et les familles religieuses, et qui a<br />

connu ses moments les plus significatifs<br />

lors des Congrès diocésains et régionaux. Je<br />

suis sûr que ce travail intense donnera aux<br />

nombreux délégués, choisis par les<br />

diocèses et par divers organismes qui, aux<br />

États-Unis d'Amérique et au Canada,<br />

veillent à la promotion des vocations,<br />

l'occasion de se livrer à une profonde<br />

réflexion sur la vocation sacerdotale ou<br />

AnnexeB<br />

119


«…leshommesetles<br />

femmesdenotretemps<br />

ontsoifdelaParolede<br />

vie…»<br />

religieuse à la lumière des données bibliques et des documents du Magistère. Il est<br />

plus que jamais important de situer le sacerdoce ministériel et la vie consacrée dans la<br />

perspective du mystère du Christ et de l'Église, afin de pouvoir répondre efficacement<br />

aux défis et aux problèmes qui naissent dans le contexte social et culturel actuel.<br />

À cette fin, le recensement de toutes les forces apostoliques<br />

qui œuvrent dans les diverses Églises locales était<br />

particulièrement opportun; ce travail constitue l'un des fruits<br />

les plus significatifs du parcours préparatoire. Les données font<br />

apparaître que certains séminaires sont en train de se remplir<br />

de candidats au sacerdoce, que telle ou telle Congrégation<br />

religieuse est riche en vocations, grâce, entre autres, à la<br />

fécondité vocationnelle de Communautés et de Mouvements<br />

ecclésiaux nés récemment.<br />

3. Je rends grâce au Seigneur pour ces signes d'un printemps vocationnel prometteur,<br />

et je souhaite de tout coeur que le climat d'enthousiasme et de foi que l'on constate<br />

en de nombreuses Communautés ecclésiales raffermisse le désir de ceux qui sont<br />

enclins à se donner totalement au Christ pour étendre son Royaume.<br />

À propos de l'appel au sacerdoce ministériel, je voudrais souligner qu'il ne peut être<br />

considéré comme un appel entre beaucoup d'autres; en effet, de lui dépendent la<br />

réalisation et le développement de toutes les autres vocations. Le prêtre représente le<br />

Christ dans ses fonctions de Chef, de Pasteur, de Prêtre et d'Époux, et il est appelé à<br />

agir ' in persona Christi Capitis ' dans les moments les plus sacrés de son service de<br />

l'Église.<br />

Dans cette perspective, la promotion des vocations au ministère sacerdotal,<br />

ministère qui est l'un des éléments constitutifs de l'Église (cf. Pastores dabo vobis, n o 16),<br />

acquiert un caractère tout à fait prioritaire. Le Seigneur continue à appeler de<br />

nombreux jeunes à ce ministère. Mais sa voix est souvent étouffée par d'autres appels<br />

qui distraient malheureusement l'esprit des jeunes, et aussi par des idées sur le<br />

sacerdoce et sur le ministère sacerdotal non conformes à la foi et à la tradition<br />

ecclésiale.<br />

Face à cela, on ressent le besoin d'une action pastorale capillaire, capable de<br />

présenter cette vocation dans son intégralité et d'offrir les aides utiles à ceux qui sont<br />

l'objet de l'invitation du Seigneur : ' Venez à ma suite et je vous ferai devenir pêcheurs<br />

d'hommes ' (Mc 1, 17). Il faut créer une atmosphère adaptée à ces jeunes. Il est<br />

indispensable qu'il y a ait des modèles éloquents capables de faire briller à leurs yeux<br />

la grandeur et la sublimité du sacerdoce ministériel, ainsi que le bonheur profond<br />

qu'il y a à se donner totalement au Christ pour servir l'Église. Cela les encouragera à<br />

suivre Jésus qui veut les envoyer, comme ministres des sacrements, redire ses propres<br />

paroles : ' Ceci est mon corps, ceci est mon sang ', ou encore : ' Je te pardonne tous tes<br />

péchés '.<br />

Par ailleurs, les hommes et les femmes de notre temps ont soif de la Parole de vie<br />

et réclament de bons guides sur la voie de la sainteté.<br />

Pour toutes ces raisons, la promotion de conditions adaptées à l'accueil positif de<br />

l'appel éventuel au sacerdoce constitue un devoir urgent pour tout le peuple de Dieu,<br />

spécialement pour les autorités ecclésiastiques, pour les organismes ecclésiaux et pour<br />

120 AnnexeB


les associations instituées à cette fin. En même temps, il est nécessaire que le soin des<br />

vocations au ministère sacerdotal et la formation des futurs prêtres soient confiés à des<br />

éducateurs doués des qualités indispensables pour un sérieux discernement et pour<br />

l'accompagnement des ' appelés ' au long de leur long parcours de formation.<br />

4. Si la promotion des vocations au ministère sacerdotal est importante, il ne faut pas<br />

pour autant considérer comme moins nécessaire le soin des vocations à la vie<br />

consacrée, laquelle, sans toutefois faire partie des structures hiérarchiques de l'Église,<br />

constitue un don précieux pour la croissance et la sainteté du peuple chrétien.<br />

Le Concile Œcuménique Vatican II affirme : “ Les conseils évangéliques de chasteté<br />

vouée à Dieu, de pauvreté et d'obéissance, du fait qu'ils sont fondés sur les paroles et<br />

les exemples du Seigneur et recommandés par les apôtres, les pères et par les docteurs<br />

et pasteurs de l'Église, sont un don divin, que l'Église a reçu de son Seigneur et que,<br />

par sa grâce, elle conserve toujours ” (Lumen gentium, n o 43). Les personnes<br />

consacrées rendent visibles les biens futurs et elles attestent la vie nouvelle et éternelle<br />

acquise par la rédemption du Christ. En outre, elles sont appelées à imiter plus<br />

fidèlement et à représenter continuellement dans l'Église la forme de vie que le Fils<br />

de Dieu a prise en s'incarnant (cf. Ibid, n o 44). Notre monde, notamment la jeunesse,<br />

a besoin de témoins et de modèles d'une vie profondément réussie dans la<br />

consécration à Dieu.<br />

Non seulement les ministres ordinaires mais aussi les personnes consacrées ont<br />

donc, bien qu'à des titres différents, une mission particulière à accomplir pour le bien<br />

de tous. Il n'est pas inutile de redire ici ce que je rappelais dans l'Exhortation<br />

apostolique post-synodale Vita consecrata, à savoir que ' le problème des vocations est<br />

un véritable défi, lancé directement aux Instituts, mais qui implique toute l'Église '. Il<br />

faut avoir foi dans le Seigneur Jésus qui continue à appeler à sa suite, et se confier à<br />

l'Esprit Saint, auteur et inspirateur des charismes de la vie consacrée.' Hormis la<br />

promotion de la prière pour les vocations, il est urgent d'encourager fortement, par<br />

une annonce explicite et par une catéchèse adaptée, ceux qui sont appelés à la vie<br />

consacrée pour qu'ils donnent une réponse libre, mais prompte et généreuse, qui rend<br />

opérante la grâce de la vocation ' (n o 64).<br />

5. Seule une communauté chrétienne plus engagée dans la voie<br />

de la sainteté et plus déterminée à affirmer la primauté du<br />

surnaturel et à reconnaître dans la liturgie ' le sommet et la<br />

source ' de toute œuvre apostolique sera capable de susciter le<br />

désir et la joie de s'offrir totalement au Seigneur et de cultiver<br />

les germes de vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, que<br />

Jésus continue à semer dans le cœur de tant de garçons et de<br />

filles.<br />

«…heureusement,les<br />

appelsdivinsne<br />

manquentpas. »<br />

Formant le vœu que le Congrès représente un moment spécial de grâce pour les<br />

Églises des États-Unis d'Amérique et du Canada, et qu'il voie fleurir un nouveau<br />

printemps vocationnel, je prie pour qu'il contribue aussi à la croissance de la sainteté<br />

de tous les fidèles.<br />

Le logo du Congrès, le Semeur qui sème à pleine main (cf. Mt 13, 3-9, 18-23),<br />

rappelle que, heureusement, les appels divins ne manquent pas. Encore faut-il que le<br />

grain tombe sur la bonne terre, c'est-à-dire dans des cœurs disposés à répondre avec<br />

AnnexeB<br />

121


générosité à l'invitation de Jésus. La tâche de chaque Église est donc de préparer un tel<br />

terrain humain, capable de produire des fruits abondants.<br />

Je ne saurais conclure ce message sans tourner mon regard vers la Journée<br />

mondiale de la Jeunesse, qui sera célébrée à Toronto en juillet prochain et à laquelle<br />

on se prépare activement dans toutes les Églises. Puisse cet événement extraordinaire<br />

aider les jeunes à se mettre à l'écoute du Seigneur, qui les appelle à servir avec une<br />

générosité toujours plus vive la cause du Royaume!<br />

Dans ces sentiments, je confie les travaux et les projets du Congrès à l'intercession<br />

maternelle de Marie, Mater Ecclesiae et Regina Apostolorum, et j'envoie de tout cœur<br />

à chacun une Bénédiction apostolique spéciale.<br />

Du Vatican, le 12 avril 2002.<br />

JOANNES PAULUS II<br />

122 AnnexeB


AnnexeC<br />

Comité d’organisation du Congrès<br />

LetroisièmeCongrèscontinentalsurlesvocations<br />

auxministèresordonnésetàlavieconsacréeenAmériquedunord<br />

ConvoquéparlepapeJean-PaulIIettenu<br />

àl’hôtelFairmontReineElizabeth<br />

Montréal,Québec<br />

18au21avril,2002<br />

Conseillers épiscopaux<br />

M gr Roger L. Schwietz, o.m.i.<br />

(Anchorage, AK)<br />

Archevêque d’Anchorage, Alaska<br />

Président, Secrétariat pour les vocations et<br />

la formation des prêtres, USCCB<br />

M gr Richard J. Grecco<br />

(Barrie, ON)<br />

Evêque auxiliaire de Toronto, ON<br />

M gr André Rivest<br />

(Montréal, QC)<br />

Évêque auxiliaire de Montréal, QC<br />

Coprésidents<br />

M. l’abbé Edward J. Burns (Washington, DC)<br />

Prêtre du diocèse de Pittsburgh<br />

Directeur, Secrétariat pour les vocations et<br />

la formation des prêtres, USCCB<br />

Coprésident du congrès (E.U.)<br />

M. l’abbé Raymond Lafontaine<br />

(Montréal, QC)<br />

Prêtre de l’archidiocèse de Montréal<br />

Aumônier et professeur de théologie<br />

Université Concordia<br />

Coprésident du congrès (Canada)<br />

AnnexeC<br />

123


Comité exécutif<br />

Sr Catherine Bertrand, S.S.N.D.<br />

(Chicago, IL)<br />

Soeur des écoles de Notre-Dame<br />

Directrice, Conférence nationale<br />

des vocations religieuses (E.U.)<br />

Présidente du comité du programme<br />

M. l’abbé Paul Boily (Montréal, QC)<br />

Prêtre de l’archidiocèse de Sherbrooke<br />

Directeur de l’Office national de<br />

liturgie, CECC<br />

Président du comité de liturgie<br />

M. Allan Calvert (Ancaster, ON)<br />

Laïc marié<br />

Adjoint au directeur de l’éducaiton<br />

Conseil catholique d’Hamilton-<br />

Wentworth<br />

Président de Serra International,<br />

Conseil canadien<br />

Président du comité de logistique<br />

Mme Dorothy Foss (Little River, NC)<br />

Laîque mariée<br />

Directrice, Conférence nationale<br />

des directeurs diocésains des<br />

vocations (E.U.)<br />

Membre du comité du programme<br />

Sr Cécile Gagné, r.h.s.j. (Montréal, QC)<br />

Religieuse hospitalière de<br />

Saint-Joseph<br />

Directrice, Le Centre vocationnel<br />

de Montréal<br />

Membre du comité du programme<br />

et présidente du sous-comité des<br />

jeunes adultes<br />

Sr Barbara Gooding, RSM<br />

(Washington, DC)<br />

Religieuse des Sisters of Mercy<br />

of Alma<br />

Présidente de la Conférence des<br />

supérieures majeures des<br />

communautés de soeurs (E.U.)<br />

Membre du comité de<br />

documentation<br />

M. l’abbé Julien Guillot (Québec, QC)<br />

Prêtre et directeur des vocations de<br />

l’archidiocèse de Québec<br />

Président de l’Association des<br />

directrices et directeurs diocésains<br />

de la pastorale des vocations<br />

Président du comité des<br />

communications<br />

124 AnnexeC


Sr Susan Kidd, c.n.d. (Toronto, ON)<br />

Religieuse et directrice des vocations<br />

de la Congrégation Notre-Dame<br />

Représentante de l’Association<br />

nationale des directeurs des vocations<br />

et de la formation (Canada)<br />

Membre des comités du programme<br />

et de la documentation<br />

M. William Kokesch (Pointe Claire, QC)<br />

Diacre de l’archidiocèse de Montréal<br />

Directeur des communications, CECC<br />

Membre du comité des<br />

communications<br />

M. l’abbé William Kubacki (Toledo, OH)<br />

Prêtre et directeur des vocations du<br />

diocèse de Toledo<br />

Président sortant, Conférence<br />

nationale des directeurs diocésains des<br />

vocations (E.U.)<br />

Président du comité des congrès<br />

diocésains et régionaux<br />

Sr Patricia McDermott, r.s.m.<br />

Religieuse des Soeurs de la<br />

miséricorde des Amériques<br />

Représentante du Leadership<br />

Conference of Women Religious (E.U.)<br />

Membre du comité du programme<br />

F. James McVeigh, o.s.f. (Brooklyn, NY)<br />

Frère franciscain et directeur des<br />

vocations<br />

Membre du bureau de direction,<br />

Conférence nationale des vocations<br />

religieuses (E.U.)<br />

Membre du comité du programme<br />

P. Richard Renshaw, c.s.c., (Ottawa, ON)<br />

Prêtre de la congrégation de<br />

Sainte-Croix<br />

Secrétaire général associé<br />

Conférence religieuse canadienne<br />

Membre du comité de documentation<br />

D r Patricia Skarda (Northampton, MA)<br />

Membre de l’Institut séculier<br />

Caritas Christi<br />

Professeur d’anglais, Smith College<br />

Présidente du comité de<br />

documentation<br />

Mme Renée Stevens (Huntsville, ON)<br />

(voir livret de la Conférence)<br />

M. Wilfrid Wilkinson<br />

Laïc marié<br />

Président, Club Rotary<br />

Fondation Internationale<br />

Président du comité des finances et du<br />

financement<br />

Membres des comités<br />

Mme Ann-Marie M. Anderson<br />

(Communications)<br />

M. l’abbé Len Altilia, s.j. (Atelier)<br />

M gr Gregory M. Aymond<br />

(Programme, Atelier)<br />

M. Kevin Axe (Congrès<br />

diocésains/régionaux)<br />

F. Paul Bednarcyk, c.s.c.<br />

(Atelier)<br />

P. Daniel Cadrin, o.p.<br />

(Atelier)<br />

M. l’abbé Raymond Carey (Atelier)<br />

P. Bernard Carrière, o.m.i.<br />

(Atelier)<br />

M gr Thomas Collins (Programme)<br />

M. Bernie Cossentino (Liturgie)<br />

Sr Lisette Ducharme, ss.cc.j.m.<br />

(Documentation, Atelier)<br />

M. l’abbé Pascal Ducharme (Liturgie)<br />

Mme Hélène Dugal (Liturgie)<br />

M gr Paul-André Durocher (Liturgie)<br />

Sr Martha Fauteux, S.S.N.D.<br />

(Congrès diocésains/régionaux)<br />

Sr Ileana Fernandezs, c.s.j.<br />

(Atelier)<br />

Sr Toyleen Fook, s.p. (Programme)<br />

M. l’abbé Mark Gatto<br />

(Congrès diocésains/régionaux)<br />

M gr Richard Garcia<br />

(Atelier)<br />

M. l’abbé Robert Harris (Liturgie)<br />

AnnexeC<br />

125


M. l’abbé Brian Hughes (Programme,<br />

Atelier)<br />

M. l’abbé David Hulshof (Atelier)<br />

Mme Simone Huneault (Atelier)<br />

M. Kenneth Korotsky (Finance)<br />

Sr Barbara Kraemer, o.s.f.<br />

(Documentation, Atelier)<br />

M. l’abbé Daniel J. Kutys<br />

(Documentation)<br />

Mme Julie Lafontaine (Liturgie)<br />

M. l’abbé Gérald Langevin<br />

(Congrès diocésains/régionaux)<br />

Mme Deanna Light (Liturgie)<br />

Mme Hélène Lussier (Logistique)<br />

M. Benoit Marineau (Liturgie)<br />

Sr Amédée Maxwell, S.B.S.<br />

(Programme, Atelier)<br />

M. George Newman<br />

(Atelier)<br />

April et Robert O’Donoughue<br />

(Logistique)<br />

Mme Dolores Orzel<br />

(Communications)<br />

M. Richard J. Osicki<br />

(Communications)<br />

Mme Micheline Paré (Logistique)<br />

Sr Mary Pellegrino, c.s.j. (Atelier)<br />

P. Xavier Perna (Liturgie)<br />

Sr Diane Poplawski, o.p. (Atelier)<br />

Mme Julie Racine<br />

(Congrès diocésains/régionaux)<br />

M. l’abbé John Regan (Atelier)<br />

Sr Deanna Sabetta, c.n.d.<br />

(Atelier)<br />

M. Sylvain Salvas<br />

(Communications)<br />

Sr Louise Stafford, f.s.p.<br />

(Communications)<br />

Mme Renée Stevens<br />

(Facilitatrice, Programme)<br />

M. Jason Straczewski (Logistique)<br />

Monseigneur John J. Strynkowski<br />

(Documentation)<br />

M. l’abbé André Tiphane<br />

(Congrès diocésains/régionaux)<br />

Sr Maryanne Tracey, s.c.<br />

(Congrès diocésains/régionaux)<br />

Sr Carol Tropiano, r.s.m.<br />

(Programme)<br />

M. l’abbé Carlos Valesquez<br />

(Programme)<br />

F. Rick van Lier, o.p.<br />

(Documentation)<br />

Sr Mary Ann Walsh, r.s.m.<br />

(Communications)<br />

126 AnnexeC


Conférenciers<br />

Sr Marie Chin, r.s.m.<br />

Sr Mary Johnson, SNDdeN.<br />

P. Donald Senior, c.p.<br />

P. Ronald Rolheiser, o.m.i.<br />

M. l’abbé Gilles Routhier<br />

Célébrants<br />

Son Éminence le Cardinal Jean-<br />

Claude Turcotte<br />

M gr Jacques Berthelet, c.s.v.<br />

M gr Wilton D. Gregory<br />

Invités du Saint-Siège<br />

Card. Zenon Grocholewski, préfet<br />

Congrégation pour l’éducation<br />

catholique<br />

M gr Giuseppe Pittau, s.j.<br />

Secrétaire, Congrégation pour<br />

l’éducation catholique<br />

M gr Piergiorgio Silvano Nesti, c.p.<br />

Secrétaire, Congrégation pour les<br />

Instituts de vie consacrée et les<br />

Sociétés de vie apostolique<br />

P. Amedeo Cencini, F.d.C.C.<br />

Membre de P.O.V.E.<br />

P. Eusebio Hernandez, O.A.R.<br />

Congrégation pour les Instituts de<br />

vie consacrée et les Sociétés de vie<br />

apostolique<br />

AnnexeC<br />

127


Notes<br />

1<br />

On trouvera à l’annexe C le nom des membres du comité exécutif.<br />

2<br />

Renvoyer au chapitre portant sur l’historique dans les Actes du Congrès.<br />

3<br />

Gaudium et Spes, 4<br />

4<br />

Parce que le Mexique avait participé directement au Congrès latino-américain<br />

de 1994 et parce que, sur les plans linguistique, historique, économique et<br />

culturel, la situation du Mexique est plus proche de celle de l’Amérique<br />

centrale et de l’Amérique du Sud que ce celle de ses voisins du Nord, il fut<br />

décidé que le Congrès nord-américain porterait sur l’expérience du Canada et<br />

des États-Unis. Cependant, comme l’ont fait remarquer plusieurs délégués au<br />

Congrès, l’augmentation rapide de la population catholique de langue<br />

espagnole aux États-Unis et au Canada devrait stimuler la collaboration et la<br />

solidarité entre nous et nos frères et sœurs du Mexique, voire de toute<br />

l’Amérique latine.<br />

5<br />

Ron Rolheiser, o.m.i., «Vocations: the Cultural, Biblical, and Ecclesial Moment», le<br />

19 Avril 2002.<br />

6<br />

Marie Chin, r.s.m., «Many More Miles Before We Sleep: Culture, Our Sacred<br />

Dwelling Place», le 20 avril 2002.<br />

7<br />

M. l’abbé Gilles Routhier, «Le renouveau de la mission, condition du réveil des<br />

vocations», le 21 avril 2002.<br />

8<br />

Mary Johnson S.N.D.de N., «A Portrait of Young Adult Catholics: Their Hope and<br />

Promise», le 20 avril 2002. Voir aussi D. Hoge, M. Johnson et al., Young Adult<br />

Catholics: Religion in the Culture of Choice, Notre Dame IN, U. of Notre Dame Press,<br />

2001.<br />

9<br />

Annexe A : Déclaration des jeunes adultes, le 21 avril 2002.<br />

10<br />

Bilan établi à partir de la compilation des recommandations des délégués,<br />

dressée par Mme. Julie Racine, M. l’abbé André Tiphane et Sœur Monica Mary<br />

De Quardo, le 21 avril 2002.<br />

11<br />

Voir les documents publiés au terme de ces deux Congrès: Pastoral Strategy for<br />

Vocations in the Continent of Hope (23-27 mai 1994: Itaici-Sao Paulo, Brésil) et In<br />

verbo tuo … New Vocations for a New Europe (5-10 mai 1997, Rome, Italie)<br />

12<br />

Référence à Christifideles Laici, Pastores Dabo Vobis, Vita Consecrata.<br />

13<br />

Donald Senior, c.p., «Come, Follow Me: Foundations for the Christian Vocations of<br />

Ordained Ministry and Consecrated Life», le 19 avril 2002.<br />

14<br />

Documents de Vatican II, Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de<br />

ce temps Gaudium et Spes, 4.<br />

15<br />

«Vous êtes jeunes, et le Pape est vieux et un peu fatigué. Mais il s’identifie<br />

quand même pleinement à vos espoirs et à vos aspirations.» (Homélie de la<br />

messe papale, 17 e Journée mondiale de la Jeunesse, Toronto, le 28 juillet 2002)<br />

16<br />

Géographiquement parlant, l’Amérique du Nord comprend évidemment le<br />

Mexique – comme l’ont fait remarquer bon nombre de délégués et<br />

d’observateurs. Le choix de se concentrer sur le Canada et les États-Unis est<br />

expliqué à la note 4 du Chapitre 1.<br />

17<br />

Rolheiser, “Vocations: the Cultural, Ecclesial and Biblical Moment”.<br />

18<br />

Voir Hoge, Dinges, Johnson et Gonzalez, Young Adult Catholics: Religion in the<br />

Culture of Choice (U. of Notre Dame, 2001); Tom Beaudoin, Virtual Faith; Howe<br />

et Strauss, The Millennials; Reginald Bibby, Teen Trends: A Nation in Motion.<br />

19<br />

Pour trouver un rapport complet sur ces données, analysées par Kevin Ax de<br />

Chicago (États-Unis et Canada anglais) et Julie Racine de Gatineau, QC<br />

(Canada français), se reporter aux Actes du Congrès. Les conclusions ont été<br />

présentées au Congrès le 19 avril 2002 par Sœur Catherine Bertrand S.S.N.D.,<br />

Sœur Cécile Gagné r.h.s.j., Sœur Susan Kidd c.n.d., Monsieur l’abbé William<br />

Kubacki et Madame Renée Stevens.<br />

20<br />

Ce jugement négatif fait écho à celui du Congrès européen sur les vocations de<br />

1997, qui caractérise la culture où baignent les jeunes Européens de «pluraliste<br />

et ambivalente, ‘polythéiste’ et neutre»: l’importance accordée à la réussite et à<br />

la réalisation de soi exclut souvent l’horizon de l’au-delà de soi et du don de<br />

soi, et le désir de liberté personnelle dégénère souvent en subjectivisme et en<br />

arbitraire. Même si on peut y relever des éléments positifs de générosité et<br />

d’engagement, il se dégage une mentalité «anti-vocationnelle» telle que «le<br />

128 Notes


modèle anthropologique dominant semble être celui de ‘l’homme sans<br />

vocation’». New Vocations for a New Europe : 14-17.<br />

21<br />

Rolheiser, page 3.<br />

22<br />

Déclaration des jeunes adultes, le 21 avril 2002, n° 2.<br />

23<br />

Marie Chin, r.s.m., page 9.<br />

24<br />

Cardinal Zenon Grocholewski, le 18 avril 2002.<br />

25<br />

M gr Wilton Gregory, Homélie en la basilique St-Patrick, le 19 avril 2002.<br />

26<br />

New Vocations for a New Europe, page 16.<br />

27<br />

Chin.<br />

28<br />

Rolheiser, qui cite Kathleen Norris, page 1.<br />

29<br />

Chin, page 8.<br />

30<br />

«C’est cette ouverture radicale de la contemplation qui nous révélera la vérité,<br />

frères et sœurs: le monde qui nous entoure n’est pas un monde blanc et<br />

monolithique; c’est un monde extrêmement multiculturel, où l’auto-révélation<br />

de Dieu se produit à tout moment.» (Chin, page 9)<br />

31<br />

«Mais nous portons encore et toujours une semence d’espérance – le<br />

christianisme est notre enfant. Nous ne sommes pas du tout post-chrétiens. Et<br />

ce n’est pas que nous nous contentions d’accrocher des ornements chrétiens.<br />

Notre réalité – la fibre profonde, structurelle, morale et religieuse de notre<br />

génération est toujours chrétienne. Il y a de profondes réalités morales en nous<br />

qui nous viennent de 2000 ans de compréhension de la Crucifixion.»<br />

(Rolheiser, page 2)<br />

32<br />

Senior, «Come Follow Me», page 10.<br />

33<br />

Rolheiser, «Vocations», page 2.<br />

34<br />

Senior, pages 9-10.<br />

35<br />

Senior, page 10.<br />

36<br />

Chin, page 6.<br />

37<br />

Inspiré par quatre images bibliques (Jr 29; Mt 15,21-28; Lc 24,13-49) suggérées<br />

par R. Rolheiser.<br />

38<br />

NCCB, 1998.<br />

39<br />

S.S. le pape Jean-Paul II, Homélie, messe de clôture de la Journée mondiale de<br />

la Jeunesse, le 28 juillet 2002.<br />

40<br />

Ce qui a été très souvent le cas des vocations au diaconat permanent; c’est aussi<br />

un élément important de l’expérience récente de plusieurs instituts séculiers et<br />

communautés religieuses féminines.<br />

41<br />

Sur la Génération X, voir Reginald Bibby, Teen Trends: A Nation in Motion<br />

(Toronto, Stoddard, 1992); Tom Beaudoin, Virtual Faith: The Irreverent Spiritual<br />

Quest of Generation X (San Francisco, Josey-Bass, 1998). Sur la Génération du<br />

Millénaire, voir surtout Neil Howe et William Strauss, Millennials Rising: The<br />

Next Great Generation (New York, Vintage Books, 2000); Don Tapscott, Growing<br />

Up Digital: the Rise of the Net Generation (New York, McGraw Hill, 1998);<br />

Reginald Bibby, Canada’s Teens: today, Yesterday, and Tomorrow (Toronto,<br />

Stoddard, 2001).<br />

42<br />

À cet égard, la description de la situation des jeunes adultes lors du Congrès<br />

européen des vocations ne manque pas de pertinence: «D’un côté, ils cherchent<br />

passionnément l’authenticité, l’affection, les rapports personnels, la grandeur<br />

d’horizons, mais, de l’autre, ils sont profondément seuls, « blessés » par le bienêtre,<br />

déçus par les idéologies, perdus par la désorientation éthique.» De l’autre,<br />

«ils ont une nostalgie de la liberté et cherchent la vérité, la spiritualité,<br />

l’authenticité, l’originalité personnelle et la transparence, qui nourrissent en<br />

même temps un désir d’amitié et de réciprocité », qui cherchent de « la<br />

compagnie et veulent construire une nouvelle société fondée sur des valeurs<br />

comme la paix, la justice, le respect de l’environnement, l’attention envers les<br />

diversités, la solidarité, le volontariat et l’égale dignité de la femme.». (NVNE:<br />

17-18)<br />

43<br />

«A Portrait of Young Adult Catholics: Their Hope and Promise», le 20 avril<br />

2002. Les conclusions se fondent sur une enquête approfondie menée par Dean<br />

R. Hoge, William Dinges, Mary Johnson S.N.D.deN., et Juan L. Gonzales: Young<br />

Adult Catholics: Religion in the Culture of Choice, Notre Dame, IN, U. of Notre<br />

Dame Press, 2001.<br />

Notes<br />

129


44<br />

«Pour nombre de jeunes adultes, le catholicisme est moins une communauté de<br />

disciples qu’une trousse culturelle de produits symboliques religieux/spirituels à<br />

laquelle on peut avoir recours pour se construire une identité religieuse<br />

personnelle.» (Young Adult Catholics, page 226.)<br />

45<br />

Déclaration des jeunes adultes, le 21 avril 2002, n° 2.<br />

46<br />

Johnson, page 3; Young Adult Catholics, page 236.<br />

47<br />

Déclaration des jeunes adultes, n° 5.<br />

48<br />

Gilles Routhier, Renouveau de la Mission: Condition d’un réveil vocationnel, le 21<br />

avril 2002, pages 13-14.<br />

49<br />

M. Chin, Many Miles to Go, page 9.<br />

50<br />

S.S. le pape Jean-Paul II, Pastores dabo vobis, n° 1.<br />

51<br />

Document de travail pour le troisième Congrès continental sur les vocations au<br />

ministère ordonné et à la vie consacrée, Instrumentum Laboris (ci-après IL), page 15.<br />

52<br />

NVNE, III, 27, d. Le document européen signale les grands principes que voici<br />

pour la pastorale des vocations: elle est «graduelle et convergente, à la fois<br />

générale et spécifique, universelle et permanente, personnelle et<br />

communautaire»; en outre, elle confère à toute la pastorale «une perspective<br />

unitaire et de synthèse», 57-65.<br />

53<br />

D’après Donald Senior c.p., “Come, Follow Me: Foundations for the Christian<br />

Vocation of Ordained Ministry and Consecrated Life,” le 19 avril 2002. Origins.<br />

54<br />

NVNE, page 64.<br />

55<br />

Senior, page 6.<br />

56<br />

M gr Giuseppe Pittau, s.j.: «Time of Crisis, Time of Opportunity», le 21 avril 2002,<br />

page 3.<br />

57<br />

NVNE, n° 19c.<br />

58<br />

S.S. le pape Jean-Paul II, Message pour 39 e JMPV, n° 2.<br />

59<br />

Cardinal Zenon Grocholewski, préfet de la Sacrée Congrégation pour<br />

l’Éducation catholique, «The Identity of Ministerial Priesthood and the Promotion of<br />

Vocations», page 4 (citation de Novo Millennio Ineunte, 57).<br />

60<br />

Christifideles laici (1988); Pastores dabo vobis (1992), Vita consecrata (1996).<br />

61<br />

Il vaut la peine de relever que les trois premiers congrès continentaux sur les<br />

vocations ont vu s’élargir graduellement la portée de la discussion sur les<br />

«vocations de consécration spéciale»: «vocations sacerdotales et religieuses» en<br />

Amérique latine (1994), «vocations au sacerdoce et à la vie consacrée» en<br />

Europe (1997) et enfin «vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée»<br />

en Amérique du Nord (2002).<br />

62<br />

Jean-Paul II, Lettre au cardinal Turcotte, le 12 avril 2002, page 2.<br />

63<br />

Senior, page 9.<br />

64<br />

IL, page 26.<br />

65<br />

S.S. le pape Jean-Paul II, Lettre au cardinal Turcotte, le 12 avril 2002, n° 4.<br />

66<br />

IL, page 19, qui cite S. Schneiders, I.H.M., Religious Life in a New Millennium<br />

(2000): 324-27.<br />

67<br />

S.S. le pape Jean-Paul II, Vita consecrata, n° 104, cité dans IL, page 19.<br />

68<br />

Vita consecrata, 3.<br />

69<br />

Le Catéchisme de l’Église catholique, 917, à partir de Lumen Gentium, 43.<br />

70<br />

Senior, 9-10.<br />

71<br />

S.S. le pape Jean-Paul II, JMPV, 8 septembre 2001, n° 3.<br />

72<br />

Tiré de l’Osservatore Romano , 15 février 2002, page 5; cité par D. Senior, page<br />

10; voir aussi l’allocution du cardinal Card. Z. Grocholewski, page 7.<br />

73<br />

S.S. le pape Jean-Paul II, Message pour la 39 e JMPV, n° 2.<br />

74<br />

Voir NVNE, n° 22a, pages 46-47: «Le ministère ordonné et les vocations dans la<br />

réciprocité de la communion».<br />

75<br />

M gr Giuseppe Pittau, s.j., le 21 avril 2002, page 1.<br />

76<br />

Donald Senior, «Come and See». page 7.<br />

77<br />

Voir partie IV, New Vocations for a New Europe, pages 81-105, et tout<br />

particulièrement les pages 82-85.<br />

130 Notes


78<br />

Voir les Actes: «Rapport sommaire des données recueillies lors des congrès<br />

diocésains et régionaux de préparation au troisième Congrès continental sur les<br />

vocations au ministère ordonné et à la vie consacrée en Amérique du Nord»<br />

79<br />

S.S. le pape Jean-Paul II, Message pour la 39 e JMPV, le 8 septembre 2001, n° 4.<br />

80<br />

Ibid., n° 4.<br />

81<br />

Rolheiser, le 19 avril 2002, page 13.<br />

82<br />

M. Johnson, le 20 avril 2002, page 3.<br />

83<br />

Johnson, page 5.<br />

84<br />

NVNE 16c, page 33.<br />

85<br />

Ces quatre éléments sont présentés dans le document final du Congrès<br />

européen comme des «itinéraires pastoraux de vocation» essentiels. (NVNE,<br />

n° 27, pages 65-71)<br />

86<br />

NVNE, n° 28, page 72.<br />

87<br />

Déclaration des jeunes adultes, n° 2.<br />

88<br />

Mary Johnson, page 4.<br />

89<br />

Déclaration des jeunes adultes, n° 3.<br />

90<br />

Mary Johnson, page 5.<br />

91<br />

NVNE, n° 27c, pages 69-70.<br />

92<br />

«Ceux qui vivent avec attention et générosité le témoignage de la foi ne<br />

tarderont pas à saisir le projet de Dieu sur eux pour se consacrer à sa réalisation<br />

avec toutes leurs énergies.» (NVNE, n° 27d, page 70)<br />

93<br />

Homélie papale, Toronto, le 28 juillet 2002.<br />

94<br />

Déclaration des jeunes adultes, n° 2.<br />

95<br />

Ibid., n° 2.<br />

96<br />

Ibid., n° 4.<br />

97<br />

Sean Sammon F.M.S., “Last Call for Religious Life”, Human Development.<br />

98<br />

NVNE, n° 32-37, pages 82-105.<br />

99<br />

NVNE, n° 32, page 82.<br />

100<br />

M gr Wilton Gregory, homélie, le 19 avril 2002.<br />

101<br />

NVNE, n° 37, page 100.<br />

Notes<br />

131


TABLEDESMATIÈRESDÉTAILLÉE<br />

LETTRE DU PRÉSIDENT DE LA CECC, M gr Jacques Berthelet, c.s.v., . . . . . . . . . . . 4<br />

LETTRE DU PRÉSIDENT DE LA USCCB, M gr Wilton D. Gregory . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

SECTION UN<br />

LESFONDEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

CHAPITRE 1<br />

«NOTRE CŒUR N’ÉTAIT-IL PAS BRÛLANT EN NOUS»<br />

L’HISTOIRE DU CONGRÈS NORD-AMÉRICAIN DE 2002 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

Une histoire digne d’être racontée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

Les gens au cœur de l’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

L’endroit et le moment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

Les jeunes et jeunes adultes : «une option préférentielle» . . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

Les délégués : principales recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

La genèse du Plan pastoral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

Le Congrès et l’Église universelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18<br />

CHAPITRE 2<br />

«LE CHAMP, C’EST LE MONDE.»<br />

LES VOCATIONS DANS LE CONTEXTE DE LA SOCIÉTÉ NORD-AMÉRICAINE . . . .20<br />

Connaissance du terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

Facteurs historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

Une réalité complexe et diversifiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

Les congrès diocésains/régionaux : principales conclusions . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

Facteurs positifs et négatifs dans la culture nord-américaine . . . . . . . . . . . . . 23<br />

Église et culture : un engagement critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

Pluralisme, liberté, subjectivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

La pastorale des vocations en contexte de scandale et de «défaveur» . . . . . . 28<br />

La jeunesse et les jeunes adultes catholiques, un signe d’espérance . . . . . . 32<br />

La Journée mondiale de la Jeunesse : moment vocationnel . . . . . . . . . . 32<br />

Des études récentes : «génération du millénaire» et «génération X» . . . . . 33<br />

Les jeunes adultes catholiques : identité, spiritualité, communauté, mission . . . 34<br />

Jeunesse, mission, leadership et audace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />

CHAPITRE 3<br />

«JÉSUS LEUR EXPLIQUA, DANS TOUTE L’ÉCRITURE, CE QUI LE CONCERNAIT.»<br />

FONDEMENTS BIBLIQUES ET THÉOLOGIQUES DE LA PASTORALE DES VOCATIONS . . 41<br />

Préambule : la vertu d’espérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

Un postulat central : l’appel du Dieu d’amour est universel . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

Fondements bibliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

132 Tabledesmatièresdétaillée


Fondements théologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

Fondements ecclésiologiques :<br />

«Dans l’Église et le monde, pour l’Église et le monde» . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

Les vocations particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

Vocations au ministère ordonné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48<br />

Les diacres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48<br />

Les prêtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

Les évêques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

La vie consacrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

Le mariage et la vie familiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

Le célibat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

Les vocations dans «la réciprocité de la communion» :<br />

harmoniser les vocations laïques, consacrées et ordonnées . . . . . . . . . . 55<br />

Un espoir pour la route . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

SECTION DEUX<br />

ACTION ............................................................ 59<br />

CHAPITRE 4<br />

«JÉSUS LUI-MÊME S’APPROCHA, ET IL MARCHAIT AVEC EUX.»<br />

CINQ PRIORITÉS PASTORALES<br />

PRIER, ÉVANGÉLISER, EXPÉRIMENTER, ACCOMPAGNER, INVITER . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

Susciter une «culture de la vocation» et une «option préférentielle<br />

pour les jeunes» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

Cinq priorités pour l’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

1. Prier : la sainteté, la conversion, le culte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />

2. Évangéliser : l’enseignement, la formation, la catéchèse . . . . . . . . . . . 66<br />

3. Expérimenter : le culte, la communauté, le service, le témoignage . . . . . . . . 70<br />

La liturgie et la prière (leiturgia) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71<br />

La communion ecclésiale (koinonia) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

Le service et la charité (diakonia) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />

Le témoignage et la proclamation (martyria, kerygma). . . . . . . . . . . 77<br />

4. Accompagner : l’accompagnateur, le guide, le modèle, le témoin . . . 79<br />

5. Inviter : le discernement. le choix, l’engagement . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

«Semer» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

«Accompagner» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85<br />

«Éduquer» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86<br />

«Former» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86<br />

«Discerner» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

Conclusion : les vocations et la mission de l’Église . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

Tabledesmatièresdétaillée<br />

133


CHAPITRE 5<br />

«À L’INSTANT MÊME, ILS SE LEVÈRENT ET RETOURNÈRENT À JÉRUSALEM.»<br />

PLAN D’ACTION PASTORAL PRÉCIS : SUGGESTIONS PRATIQUES . . . . . . . . . . . 90<br />

Invitation à tout le Peuple de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91<br />

Questions adressées à l’Église en Amérique du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

Aux évêques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

Aux aux supérieurs majeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />

Aux prêtres en paroisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

Aux diacres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

Aux instituts séculiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

Aux religieuses et aux religieux frères et prêtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

Aux jeunes adultes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96<br />

Aux éducatrices et aux éducateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97<br />

Aux parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97<br />

Aux responsables diocésains et religieux de la pastorale des vocations . . . 98<br />

Aux directrices et aux directeurs de formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

Aux agents de pastorale scolaire et universitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

Aux animatrices et aux animateurs jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100<br />

Aux séminaristes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101<br />

Aux jeunes religieuses et religieux<br />

(novices, professes et profès temporaires) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101<br />

Aux Serrans, Chevaliers de Colomb et autres organismes laïcs . . . . . 102<br />

Aux nouveaux mouvements ecclésiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103<br />

Aux communicatrices, aux communicateurs et spécialistes des médias . . . 103<br />

Aux paroissiennes et aux paroissiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

CHAPITRE 6<br />

«ILS L’AVAIENT RECONNU QUAND IL AVAIT ROMPU LE PAIN.» . . . . . . . . . . . 106<br />

Guide d’animation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

Lettre d’invitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

Ordre du jour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

1 re partie : prière d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

Appel à la prière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

Prière d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

Lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

Réflexion en silence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

Chant : En mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

2 e partie : survol du Plan pastoral — sa genèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

L’histoire du congrès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

Les rencontres régionales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

Le congrès continental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112<br />

3 e partie : discussion du Plan pastoral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

134 Tabledesmatièresdétaillée


4 e partie : questions adressées à des groupes/organismes particuliers . . . . . 113<br />

5 e partie : plan d’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

Grille du Plan d’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

Description du Plan d’action:<br />

Groupe cible<br />

Personnel / ressources nécessaires<br />

Planification (peut impliquer d’autres groupes, personnes ou organismes)<br />

Mise en œuvre<br />

Démarche (les prochaines étapes)<br />

Échéancier<br />

Coûts (peut ne pas s’appliquer)<br />

Évaluation du plan (rapport d’étape, évaluation finale)<br />

Remise du Plan d’action et résultats<br />

ANNEXE A : Déclaration des jeunes adultes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

ANNEXE B : Message du pape Jean-Paul II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

ANNEXE C : Comité d’organisation du Congrès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

NOTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128<br />

Tabledesmatièresdétaillée<br />

135

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