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Résumés des communications - Société d'Electromyographie Clinique

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1<br />

Société<br />

d’ Electromyographie<br />

<strong>Clinique</strong><br />

30 ème Congrès<br />

Marseille 2006<br />

19, 20 et 21 octobre<br />

Organisateurs<br />

Docteur G.M. ANTIPOFF Docteur J.J. CASTELLANI Docteur F. ZAKARIAN


2<br />

Société<br />

d’ Electromyographie<br />

<strong>Clinique</strong><br />

30 ème Congrès<br />

Marseille 2006<br />

19, 20 et 21 octobre<br />

Organisateurs :<br />

Docteur G.M. ANTIPOFF Docteur J.J. CASTELLANI Docteur F. ZAKARIAN<br />

317, bd du Redon 62, rue de la République 15, rue de la République<br />

13009 MARSEILLE 13002 MARSEILLE 13002 MARSEILLE<br />

Tel. 04 91 17 14 30 Tel. 04 91 90 25 93 Tel. 04 91 91 74 40<br />

SOCIETE D’ELECTROMYOGRAPHIE CLINIQUE<br />

30 ème Congrès<br />

Marseille 2006<br />

19, 20 et 21 octobre


3<br />

Président :<br />

Francis RENAULT, Paris<br />

Vice Président :<br />

Jean Claude ALARY, Avignon<br />

Secrétaire Général :<br />

Marie Christine PELIER CADY, Angers<br />

Secrétaire Général Adjoint :<br />

Gérard MACHLINE, Bar le Duc<br />

Trésorier :<br />

Jean Philippe CHARTIER, Rodez<br />

Trésorier Adjoint :<br />

Marie ARNAUD DUCLOS, Limoges<br />

Siège social :<br />

Docteur M.C. PELIER CADY<br />

10, avenue Denis Papin<br />

49100 Angers<br />

France<br />

Site Internet : http://www.societe-emg.org<br />

E-mail : president@societe-emg.org<br />

PROGRAMME


4<br />

JEUDI 19 OCTOBRE 2006<br />

Atelier 1 : POTENTIELS EVOQUES MOTEURS (H. SOMMA, S. ATTARIAN, Marseille)<br />

Atelier 2 : BLOCS NEUROMUSCULAIRES (M. C. ARNE BES, Toulouse)<br />

Atelier 3 : NERFS SENSITIFS DU MEMBRE INFERIEUR (P. CORLOBE, Blois)<br />

Atelier 4 : NERFS MOTEURS DU PIED (F. RENAULT, Paris)<br />

VENDREDI 20 OCTOBRE 2006<br />

1. SESSION DU MATIN : MALADIES NEUROMUSCULAIRES<br />

Présidée par J. POUGET<br />

Modérateur F. RENAULT<br />

9 H 00 Les principaux phénotypes cliniques d’orientation en pathologie musculaire (J. POUGET, Marseille)<br />

L’EMG à l’aiguille dans les maladies musculaires (P. PETIOT, Lyon)<br />

La stimulodétection à l’aiguille dans les myopathies de l’enfant (F. RENAULT, Paris)<br />

Discussion<br />

Pause<br />

11 H 00 Stratégie dans les myalgies (I. SANGLA, Marseille)<br />

Complications neuromusculaires <strong>des</strong> statines (M.C. ARNE BES, Toulouse)<br />

Quand demander une biopsie de muscle (J.F. PELLISSIER, Marseille)<br />

Myofasciite à macrophages (D. FIGARELLA, J. POUGET, Marseille)<br />

Discussion<br />

13 à 14 H : PAUSE DEJEUNER<br />

2. SESSION DE L’APRES MIDI : NEUROPATHIES PERIPHERIQUES<br />

Présidée par P. BOUCHE<br />

Modérateur J.C. ALARY<br />

14 H 00 Classification neurophysiologique <strong>des</strong> neuropathies (P. BOUCHE , Paris)<br />

Les polyradiculonévrites de l’enfant (B. CHABROL, Marseille)<br />

Exploration de la voie cortico-spinale par les potentiels évoqués moteurs (S. ATTARIAN, Marseille)<br />

Diagnostic électrophysiologique d’une maladie du neurone moteur (J.P. AZULAY, Marseille)<br />

Discussion<br />

Pause<br />

16 H 30 La méralgie paresthésique en 2006 (P. SEROR, Paris)<br />

Neuropathies proximales du nerf musculo-cutané (J. L. BENAIM, R. ASWAD, Marseille)<br />

Nerf thoracique long : un syndrome canalaire (M.C. PELIER CADY, Angers)<br />

18 H 00 ASSEMBLEE GENERALE DE LA SOCIETE<br />

SAMEDI MATIN 21 OCTOBRE 2006<br />

ENMG MEDICO-LEGALE<br />

Session présidée par G. LEONETTI<br />

Modérateur F. ZAKARIAN<br />

9 H 00 Responsabilité du médecin électromyographiste (G. LEONETTI, Marseille)<br />

Le rapport ENMG en tant que document médico-légal (J.M. TALLET, Marseille)<br />

Complications neurologiques périphériques de la radiothérapie (J.L. GASTAUT, Marseille)<br />

Discussion<br />

Pause<br />

11 H 00 Complications neurologiques périphériques de l’anesthésie locorégionale (D. SAMSON, Marseille)<br />

Complications neurologiques de la chirurgie de l’épaule (R. ASWAD, F. ZAKARIAN, Marseille)<br />

Discussion<br />

12 H 30 Clôture du Congrès


5<br />

SOCIETE D’ELECTROMYOGRAPHIE CLINIQUE<br />

30 ème Congrès<br />

Marseille 2006<br />

19, 20 et 21 octobre<br />

ONT COLLABORE<br />

Professeur Jean POUGET<br />

Professeur Jean-Louis GASTAUT<br />

Professeur Brigitte CHABROL<br />

Professeur Pierre BOUCHE<br />

Professeur Philippe PETIOT<br />

Professeur Jean-Philippe AZULAY<br />

Professeur Jean-François PELLISSIER<br />

Professeur Dominique FIGARELLA<br />

Professeur Georges LEONETTI<br />

Docteur Shahram ATTARIAN<br />

Docteur Hélène SOMMA<br />

Docteur Marie-Christine ARNE BES<br />

Docteur Francis RENAULT<br />

Docteur Patrick CORLOBE<br />

Docteur Jean-Claude ALARY<br />

Docteur Iban SANGLA<br />

Docteur Paul SEROR<br />

Docteur Julien L. BENAIM<br />

Docteur Marie-Christine PELIER CADY<br />

Docteur Jean-Michel TALLET<br />

Docteur Richard ASWAD<br />

Docteur Didier SAMSON<br />

Docteur Georges Michel ANTIPOFF<br />

Docteur Jean-Jacques CASTELLANI<br />

Docteur Frédéric ZAKARIAN


6<br />

SOCIETE D’ELECTROMYOGRAPHIE CLINIQUE<br />

30 ème Congrès<br />

Marseille 2006<br />

19, 20 et 21 octobre<br />

SOMMAIRE<br />

Avant-propos du Président<br />

Francis Renault<br />

Les principaux phénotypes cliniques d’orientation en pathologie musculaire<br />

Jean Pouget<br />

Place de l’exploration à l’aiguille dans le diagnostic ENMG d’une myopathie<br />

Philippe Petiot<br />

La stimulo-détection à l’aiguille électrode dans les myopathies de l’enfant<br />

Francis Renault<br />

Conduite à tenir devant <strong>des</strong> myalgies<br />

Iban Sangla<br />

Complications neuromusculaires <strong>des</strong> statines<br />

Marie Christine Arné Bès<br />

Quand demander une biopsie de muscle<br />

Jean François Pellissier<br />

Myofasciites à macrophages<br />

Dominique Figarella Branger, Jean Pouget<br />

Classification neurophysiologique <strong>des</strong> neuropathies<br />

Pierre Bouche<br />

Polyradiculonévrites de l’enfant<br />

Brigitte Chabrol<br />

Exploration de la voie cortico-spinale par les PEM<br />

Shahram Attarian<br />

Maladie du neurone moteur : diagnostic électrophysiologique<br />

Jean Philippe Azulay<br />

La méralgie paresthésique en 2006<br />

Paul Seror<br />

Neuropathies proximales du musculo-cutané<br />

Julien Benaim, Richard Aswad<br />

Nerf thoracique long : un syndrome canalaire<br />

Marie Christine Pelier Cady<br />

Responsabilité du médecin électromyographiste<br />

Georges Leonetti<br />

Le rapport ENMG en tant que document médico-légal<br />

Jean Michel Tallet<br />

Complications neurologiques périphériques de la radiothérapie<br />

Jean Louis Gastaut<br />

Complications neurologiques périphériques de l’anesthésie loco régionale<br />

Didier Samson<br />

Complications neurologiques de la chirurgie de l’épaule<br />

Richard Aswad, Frédéric Zakarian<br />

Rappel <strong>des</strong> critères d’évaluation de la pratique dans le syndrome du canal carpien<br />

Jean Jacques Castellani<br />

Atelier « nerfs moteurs du pied »<br />

Francis Renault


7<br />

SOCIETE D’ELECTROMYOGRAPHIE CLINIQUE<br />

30 ème Congrès<br />

Marseille 2006<br />

19, 20 et 21 octobre<br />

Chers Sociétaires, Collègues et Ami(e)s<br />

Bienvenue à Marseille, où la Société d' Electromyographie <strong>Clinique</strong> fête ses 30 ans.<br />

Elle fut fondée à l'initiative de Jean Raimbault avec Paul Laget, Jean Dumoulin et Guy de<br />

Bisshop, avec l'objectif de consacrer tous ses travaux à l'exploration électrophysiologique<br />

neuromusculaire, à un moment où l'électromyographie était peu considérée par les autres sociétés<br />

savantes. Elle prit le nom de Société francophone d’électromyographie clinique « René Humbert », qui<br />

fut le maître commun <strong>des</strong> quatre fondateurs.<br />

Electrologiste formé à la Salpêtrière, il devint le premier titulaire de la chaire<br />

d'électroradiologie à l'hôpital d'enfants Armand Trousseau, où il développa les métho<strong>des</strong> de stimulodétection<br />

et leurs applications en pédiatrie.<br />

Au cours de ces trente années, notre société est restée fidèle à son objectif premier et s'est<br />

enrichie de la confrontation multidisciplinaire <strong>des</strong> pratiques et <strong>des</strong> résultats <strong>des</strong> explorations<br />

neurophysiologiques dans <strong>des</strong> champs variés de la neurologie, de la médecine physique et<br />

réadaptation, de l'orthopédie et de la microchirurgie nerveuse, de la rhumatologie, de la pédiatrie.<br />

Notre société a ainsi évolué a la fois dans un élan de recherche et de progrès et dans un souci de<br />

formation continue, de partage <strong>des</strong> bonnes pratiques, de mise à jour <strong>des</strong> connaissances<br />

fondamentales.<br />

Nos congrès, les traditionnelles réunions d'automne, proposent à la fois ateliers de<br />

démonstrations pratiques, conférences magistrales et <strong>communications</strong> d'actualité, les thèmes choisis<br />

étant les plus représentés dans la pratique électrodiagnostique quotidienne.<br />

La prolongation de ces réunions annuelles s'exprime par les relations professionnelles entre<br />

sociétaires, facilitées depuis plusieurs années par le site internet societe-emg.org.<br />

Dans les cinq dernières années, notre société s’est enrichie de nombreux nouveaux membres<br />

et son essor s'est illustré par sa participation active au congrès de la SOFMER à Angers, au groupe<br />

international d' EMG pédiatrique à Paris, aux Journées de Neurologie de Langue Française à Nantes<br />

puis à Marseille et Toulouse.<br />

Un grand merci à tous, chacun <strong>des</strong> sociétaires ayant sa part dans le développement <strong>des</strong><br />

actions de notre société, par sa présence et son expérience professionnelle, en présentant un travail<br />

original ou une mise au point, en organisant une réunion dans sa ville, en étant actif dans le bureau,<br />

ou en représentant la société dans d'autres instances médico-scientifiques.<br />

Merci aussi aux firmes commerciales et pharmaceutiques, aux constructeurs et distributeurs<br />

<strong>des</strong> appareils d’enregistrement et à leurs représentants, qui sont <strong>des</strong> acteurs importants du<br />

développement <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> EMG et <strong>des</strong> partenaires fidèles assurant un soutien financier de nos<br />

congrès annuels.<br />

Notre 30 ème congrès est une étape importante, à Marseille, où les affections neuromusculaires<br />

sont l'objet d'une grande attention de la part d'équipes hospitalo-universitaires comme de nombreux<br />

médecins libéraux.<br />

G.M. Antipoff, J.J. Castellani et F. Zakarian ont préparé un excellent programme et organisé le<br />

meilleur accueil à tous.<br />

Souhaitons une grande réussite à ce congrès et un bon anniversaire à la Société<br />

d’Electromyographie <strong>Clinique</strong>.<br />

Docteur Francis Renault, Président


8<br />

Les principaux phénotypes cliniques d’orientation en pathologie<br />

musculaire<br />

Jean POUGET<br />

Centre de Référence pour les maladies neuromusculaires et la SLA<br />

CHU La Timone, 264 rue Saint-Pierre - 13005 Marseille<br />

Le phénotype clinique d’une maladie musculaire est très varié. Il peut appeler 3 types<br />

d’interrogations : peut-il s’agir d’une maladie musculaire quel est le niveau lésionnel<br />

de cette maladie musculaire (jonction neuromusculaire, canalopathie, protéines de<br />

structure, métabolisme) s’agit-il d’une affection héréditaire ou acquise <br />

La symptomatologie peut être constituée d’éléments « négatifs » comme la faiblesse,<br />

l’amyotrophie mais aussi « positifs » comme les myalgies, les crampes, les<br />

contractures, la raideur, la myoglobinurie.<br />

L’intolérance à l’exercice est un concept clinique pratique qui reconnaît un<br />

phénomène mixte fait de douleurs et de fatigabilité.<br />

La systématisation du déficit musculaire apparaît capitale, surtout dans les<br />

dystrophies musculaires au cours <strong>des</strong>quelles la sélectivité de l’atteinte musculaire est<br />

un élément majeur. Différents exemples peuvent être donnés dans les dystrophies<br />

musculaires <strong>des</strong> ceintures, la myopathie facio-scapulo-humérale ou les myopathies<br />

distales .<br />

La participation de certains muscles est également d’un apport précieux : ptôsis et<br />

atteinte de la musculature oculaire, atteinte de la musculature pharyngo-laryngée,<br />

atteinte <strong>des</strong> muscles respiratoires. En cas de participation cardiaque, il faudra<br />

différencier l’atteinte myocardique, les troubles du rythme ou de la conduction. La<br />

présence de rétractions musculaires précoces <strong>des</strong> membres ou du tronc est un signe<br />

d’orientation spécifique de certaines maladies musculaires.<br />

Le décours temporel de la faiblesse musculaire est également un élément clé,<br />

lorsqu’elle est fluctuante et aggravée par l’effort orientant vers un syndrome<br />

myasthénique ou lorsqu’elle est épisodique et reconnaît <strong>des</strong> facteurs déclenchants<br />

comme dans les paralysies périodiques.<br />

Sur le plan biologique le taux de créatine-kinases a une valeur d’orientation<br />

importante. Des taux très élevés orienteront vers une dystrophie musculaire par<br />

déficit <strong>des</strong> protéines membranaires ou une rhabdomyolyse si l’élévation est<br />

transitoire. Un taux normal n’élimine pas une pathologie musculaire. Une élévation<br />

modérée reste souvent sans conclusion de pathologie musculaire.<br />

En conclusion, un examen clinique soigneux et expérimenté aboutit dans la majorité<br />

<strong>des</strong> cas à l’individualisation d’un phénotype clinique qui reste l’élément déterminant<br />

du diagnostic en pathologie musculaire.


9<br />

Place de l’exploration à l’aiguille dans le diagnostic ENMG<br />

d’une myopathie<br />

Philippe Petiot, Hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, France<br />

L’électroneuromyogramme (ENMG) est souvent considéré comme le «maillon<br />

faible » dans le diagnostic d’une myopathie. Il occupe cependant une place<br />

déterminante avec les critères cliniques, biologiques et bien sûr histologiques et<br />

génétiques.<br />

L’étude <strong>des</strong> conductions permet parfois de mettre en évidence une<br />

neuropathie associée, ce qui peut alors orienter le clinicien vers certaines étiologies<br />

(maladie de Steinert, myopathies inflammatoires, mitochondriopathies).<br />

Les stimulations répétitives permettent parfois de révéler un bloc de la<br />

jonction neuromusculaire. Ainsi, en cas de fatigabilité musculaire, l’hypothèse d’une<br />

myopathie peut être discutée mais l’ENMG permet de redresser le diagnostic vers<br />

une myasthénie auto-immune ou un syndrome de Lambert-Eaton. Surtout, dans le<br />

cadre <strong>des</strong> syndromes myasthéniques congénitaux, la présentation clinique est<br />

parfois difficile à différencier d’un processus myopathique primitif et les stimulations<br />

répétitives seront alors déterminantes.<br />

L’examen à l’aiguille concentrique occupe bien sûr une place déterminante. Il<br />

permet d’abord de rechercher d’éventuelles activités spontanées. L’analyse de<br />

l’activité d’insertion est souvent difficile même si sa morphologie permet parfois de<br />

suspecter un processus myopathique.<br />

Surtout, on peut rencontrer <strong>des</strong> fibrillations ou <strong>des</strong> on<strong>des</strong> lentes positives (en évitant<br />

de parler d’ « on<strong>des</strong> de dénervation ») lorsque la fibre musculaire est isolée de sa<br />

terminaison nerveuse (par un mécanisme identique à celui rencontré lors d’atteinte<br />

axonale évolutive). Elles traduisent alors l’existence d’une nécrose musculaire ou<br />

plus rarement une hyperexcitabilité de la fibre musculaire elle même. Elles ne se<br />

rencontrent pas uniquement dans les myopathies inflammatoires mais aussi dans<br />

certaines myopathies dystrophiques, toxiques ou endocriniennes où les nécroses<br />

sont fréquentes. Il faut donc proscrire le terme d’anomalies “ myositiques ” trop<br />

souvent mentionné dans les comptes rendus.<br />

Les crampes ont souvent une traduction électrique mais en cas de myopathies<br />

métaboliques, elles sont volontiers silencieuses, ce qui doit retenir l’attention de<br />

l’électrophysiologiste.<br />

Certaines activités spontanées de repos sont répétitives. Il peut s’agir de décharges<br />

pseudomyotoniques, de fréquence et d’amplitude régulière, qui sont secondaires à<br />

une déconnexion neuromusculaire le plus souvent par nécrose (mécanisme<br />

identique à celui observé pour les fibrillations). Il peut aussi s’agir de décharges<br />

myotoniques authentiques, crescendo et decrescendo, qui orientent alors le clinicien<br />

vers un groupe étiologique spécifique (myotonie dystrophique, certaines<br />

channelopathies).


10<br />

Après une recherche attentive d’éventuelles activités de repos,<br />

l’électromyographie en activité volontaire peut révéler <strong>des</strong> altérations <strong>des</strong> tracés de<br />

contraction évoquant un processus myopathique.<br />

Deux types d’anomalies orientent vers un processus myogène. Elles n’ont bien sûr<br />

aucune valeur sur le plan étiologique.<br />

On décrit <strong>des</strong> anomalies de recrutement caractérisées par un enrichissement très<br />

précoce apparaissant à faible contraction, liées à la sommation spatiale. Cette<br />

interprétation est parfois très subjective et devrait être théoriquement corrélée à la<br />

quantification objective de la force musculaire déployée au cours de la contraction,<br />

ce qui n’est pas réalisable en routine.<br />

Les altérations morphologiques <strong>des</strong> potentiels d’unité motrice (PUM) sont plus<br />

intéressantes et souvent plus précoces. La réduction du nombre de fibre musculaire<br />

par unité motrice va se traduire par une réduction de l’amplitude <strong>des</strong> PUM, une<br />

augmentation du nombre de PUM polyphasiques et surtout une diminution de leur<br />

durée. Il faut donc savoir analyser un tracé à faible contraction pour bien dégager les<br />

différents potentiels afin d’en apprécier au mieux la morphologie.<br />

Cependant, l’interprétation est parfois délicate et le praticien peut alors utiliser<br />

certains programmes informatiques d’analyse automatique de potentiels. L’analyse<br />

du rapport turn/amplitude (“ Interference pattern analysis ” ou IPA) détermine le<br />

rapport entre le degré de polyphasisme et l’amplitude en contraction maximale<br />

(polarité/seconde et amplitude/changement de phase plus précisément). Ce rapport<br />

augmente en cas de processus myogène. Des normes sont parfaitement définis pour<br />

les muscles jambier antérieur, biceps ou droit antérieur par exemple (autour de 1).<br />

Toutefois, il peut augmenté au cours <strong>des</strong> tracés très polyphasiques de certains<br />

processus neurogènes avec réinervation. On peut alors utiliser <strong>des</strong> programmes plus<br />

complexes d’analyse automatique de potentiels qui, à partir d’un échantillon de 10 à<br />

20 PUM (à contraction inframaximale afin de bien isoler chaque PUM), déterminent<br />

l’amplitude, le polyphasisme et la durée moyenne <strong>des</strong> PUM, comparant ces résultats<br />

à <strong>des</strong> normes définies pour chaque chef musculaire.<br />

En dehors <strong>des</strong> processus neurogènes avec réinnervation intense se traduisant<br />

par la présence de nombreux potentiels polyphasiques (comme dans certaines SLA<br />

par exemple), l’interprétation <strong>des</strong> tracés est parfois délicate.<br />

Les maladies de la jonction neuromusculaire peuvent en effet s’accompagner<br />

d’authentiques tracés myogènes par « exclusion fonctionnelle » de certaines fibres<br />

musculaires de l’unité motrice qui altère les PUM et le recrutement de façon<br />

superposable.<br />

Inversement, dans les processus musculaires très évolués, la réduction <strong>des</strong> fibres<br />

musculaires est telle que de nombreuses unités motrices disparaissent entièrement,<br />

appauvrissant le tracé comme dans une pathologie neurogène ; cependant, les<br />

altérations morphologiques <strong>des</strong> PUM restants orienteront facilement<br />

l’électrophysiologiste vers une maladie primitivement musculaire.


11<br />

La stimulo-détection à l’aiguille électrode dans les myopathies de l’enfant<br />

Francis Renault<br />

Unité de Neurophysiologie <strong>Clinique</strong> de l’Enfant, Hôpital Armand -Trousseau<br />

26, avenue du docteur Arnold - Netter, 75571 Paris 12. francis.renault@trs.aphp.fr<br />

Chez les enfants ayant une hypotonie ou un retard moteur, l’électromyographie<br />

(EMG) peut contribuer à démontrer l’origine myopathique du déficit musculaire mais<br />

certaines difficultés et limites doivent être considérées.<br />

Tout d’abord, la présence de signes EMG myopathiques ne permet pas d’affirmer un<br />

diagnostic de myopathie car les mêmes anomalies EMG sont observées dans les<br />

atteintes secondaires du tissu musculaire. Ensuite, <strong>des</strong> travaux évaluant les<br />

corrélations entre le tableau clinique et les résultats de l’EMG et de la biopsie<br />

musculaire ont montré que la concordance entre les signes EMG myopathiques et<br />

les anomalies histologiques du muscle peut varier de 10 à 76% dans les myopathies<br />

de l’enfant [1-4]. L’EMG est plus sensible pour détecter les dystrophies musculaires,<br />

avec processus de nécrose et régénération, que les myopathies congénitales ou<br />

métaboliques. Les modifications de la répartition <strong>des</strong> types de fibres musculaires ou<br />

de leur diamètre n’ont de répercussions sur l’EMG que si les anomalies sont sévères<br />

[5].<br />

Un autre obstacle est la difficulté d’appliquer au jeune enfant la technique de l’EMG<br />

de détection. En effet, les critères d’atteinte myopathique ont été établis sur la<br />

<strong>des</strong>cription du tracé de contraction volontaire progressive [6]. Or, il est difficile voire<br />

impossible avant l’âge de 5 ans d’obtenir une contraction volontaire progressive et<br />

prolongée. De plus, en réaction à la présence de l’aiguille-électrode, les nourrissons<br />

peuvent inhiber complètement toute mobilité du membre exploré. Les contractions<br />

facilement enregistrées sont celles obtenues en réaction à <strong>des</strong> stimulations cutanées<br />

ou à une mobilisation passive. De telles contractions sont brusques et leur<br />

enregistrement produit dans un muscle normal un tracé d’emblée interférentiel. Les<br />

métho<strong>des</strong> d’analyse automatisée du signal peuvent aider à identifier dans les tracés<br />

<strong>des</strong> potentiels d’unité motrice de faible amplitude et de morphologie polyphasique<br />

mais, là encore, il est nécessaire d’obtenir une contraction volontaire bien effectuée.<br />

La technique de stimulo-détection peut apporter une preuve supplémentaire de<br />

l’atteinte myopathique. Cette méthode consiste à analyser les réponses motrices<br />

recueillies à l’aiguille électrode à la stimulation électrique du nerf. Le stimulus est un<br />

choc carré d’une durée de 0,1 à 0,2 ms appliqué à une intensité supramaximale (15<br />

à 25 mA) sur le tronc nerveux. L’analyse étudie la morphologie et l’amplitude de la<br />

réponse motrice, dont les caractéristiques myopathiques sont la faible amplitude et la<br />

morphologie polyphasique et crochetée. Un autre élément contributif de cette<br />

méthode est la mise en évidence d’une myotonie infraclinique ou de décharges<br />

répétitives de courte durée qui ne sont pas apparentes par enregistrement de<br />

surface.<br />

Dans notre pratique, la stimulo-détection fait partie du protocole EMG de recherche<br />

de myopathie. Elle a montré sont intérêt dans plusieurs séries d’enfants ayant une<br />

dystrophie musculaire myotonique [7], <strong>des</strong> complications musculaires d’un état de<br />

dénutrition (8) ou une dystrophie musculaire congénitale [9]. D’autres étu<strong>des</strong>


12<br />

évalueront l’apport de cette méthode au diagnostic <strong>des</strong> autres maladies<br />

musculaires infantiles.<br />

References<br />

1. Packer RJ, Brown MJ, Berman PH. The diagnostic value of electromyography in infantile<br />

hypotonia. Am J Dis Child 1982;136:1057-1059.<br />

2. Jones HR. EMG evaluation of the floppy infant: differential diagnosis and technical aspects.<br />

Muscle Nerve 1990;13:338-347.<br />

3. Russel JW, Afifi AK, Ross MA. Predictive value of electromyography in diagnosis and prognosis of<br />

the hypotonic infant J Child Neurol 1992;7:387-391.<br />

4. David WS, Jones HR. Electromyography and biopsy correlation with suggested protocol for<br />

evaluation of the floppy infant. Muscle Nerve 1994;17:424-430.<br />

5. Harper CM. Congenital myopathies and muscular dystrophies. In: Brown WF, Bolton CF, Aminoff<br />

MJ (Eds), Neuromuscular Function and Disease. WB Saunders Company: Philadelphia, 2002, p.<br />

1355-1374.<br />

6. Buchthal F. Electrophysiological signs of myopathy as related to muscle biopsy. Acta Neurol<br />

Scand 1977;32:1-29.<br />

7. Renault F, Fedida A. Les signes électromyographiques précoces de la dystrophie myotonique<br />

congénitale. Neurophysiol Clin 1991;21:201-211.<br />

8. Renault F, Quesada R. Muscle complications of malnutrition in children: a clinical and<br />

electromyographic study. Neurophysiol Clin 1993;23:371-380.<br />

9. Quijano-Roy S, Romero N, Renault F, Fardeau M, Guicheney P, Estournet B. EMG and nerve<br />

conduction studies in children with congenital muscular dystrophy. Muscle Nerve 2004;29,292-299.


13<br />

CONDUITE A TENIR DEVANT DES MYALGIES<br />

Docteur Iban SANGLA, Neurologue, Vitrolles<br />

La survenue de myalgies est une plainte fréquente rapportée par les patients en<br />

consultation, d’autant que leur intensité peut affecter la vie courante de manière<br />

particulièrement importante.<br />

Il faudra avant tout les différencier de douleurs d’origine articulaire, ligamentaire,<br />

artéritique, voire <strong>des</strong> crampes ou <strong>des</strong> contractures. L’anamnèse reste comme<br />

toujours essentielle afin d’orienter les éventuelles explorations complémentaires.<br />

Tout d’abord préciser la durée d’évolution <strong>des</strong> symptômes, quelques jours à<br />

quelques mois, voire <strong>des</strong> années, afin de les classer en myalgies aiguë ou subaiguë,<br />

ou chronique, l’existence ou non d’un contexte familial similaire ou d’une<br />

maladie musculaire définie, enfin les circonstances de survenue : contexte infectieux,<br />

efforts, prise médicamenteuse, prise de toxiques, maladie générale.<br />

L’intensité, la localisation <strong>des</strong> myalgies est indispensable (focale, diffuse), de même<br />

que la recherche de signes d’accompagnement , en premier lieu un déficit moteur,<br />

une myotonie (préhension, percussion) mais aussi <strong>des</strong> arthralgies, <strong>des</strong> douleurs<br />

tendineuses, de la fièvre, une asthénie, une altération de l’état général, l’émission<br />

d’urines porto.<br />

Les causes focales de myalgies nécessitent le recours à l’imagerie médicale<br />

(échographie, scanner, IRM, artériographie), avec recherche d’une origine posttraumatique<br />

(hématôme profond), d’un processus tumoral focal, d’un problème<br />

vasculaire (MAV, thrombophlébite, ischémie focale).<br />

En revanche, l’origine <strong>des</strong> myalgies diffuses fait appel à une démarche diagnostique<br />

plus complexe.<br />

Après avoir écarté les maladies générales, tout particulièrement les connectivites,<br />

mais aussi les néoplasies, les insuffisances multi-viscérales, le diabète,<br />

l’hypothyroïdie, l’oenolisme chronique, la prise de médicaments (fibrates, statines) ou<br />

de toxiques, une dépression, l’orientation se fera vers une maladie d’origine<br />

musculaire primitive.<br />

La réalisation d’examens complémentaires spécifiques est alors indispensable :<br />

recherche d’élévation <strong>des</strong> CK, électromyogramme, scanner ou IRM musculaire,<br />

épreuve d’effort sur bicyclette ergonomique, spectro-RMN musculaire. L’élément clé<br />

reste l’étude par biopsie musculaire, associant <strong>des</strong> techniques d’histologie, immuno-


14<br />

histochimie, biochimie enzymatique, western-blot et étude en biologie moléculaire<br />

sur les fragments musculaires (étude ADN, t-ARN).<br />

Selon l’existence de myalgies sans déficit musculaire, et l’existence de cas familiaux,<br />

on s’orientera vers une hyperthermie maligne, une dystrophynopathie de révélation<br />

pseudo-métabolique, une glycogénose (Mc Ardle, Tarui), une mitochondriopathie, un<br />

déficit en carnitine-palmityl-transférase.<br />

La coexistence d’une élévation <strong>des</strong> CK et d’un déficit musculaire fera suspecter une<br />

myosite inflammatoire (polymyosite, dermatomyosite, myosite à inclusions), une<br />

myopathie endocrinienne (hypothyroïdie), une dystrophie musculaire<br />

(dystrophinopathies, dystrophies myotoniques).<br />

La démarche diagnostique devant <strong>des</strong> myalgies permet ainsi parfois de retenir un<br />

diagnostic de maladie musculaire primitive, pouvant aboutir à une enquête familiale,<br />

une étude génétique, un conseil génétique prénatal.


15<br />

COMPLICATIONS NEUROMUSCULAIRES DES STATINES<br />

Docteur Marie-Christine ARNE-BES, Praticien Hospitalier<br />

Service de Neurologie et d’Explorations Fonctionnelles<br />

CHU RANGUEIL – 1 avenue J. Poulhès – TSA 50032 – 31059 TOULOUSE Cédex 9<br />

Le nombre de patients sous traitement par statines au long cours est en permanente augmentation<br />

depuis les dix dernières années en raison de leur rôle démontré dans la prévention du risque<br />

vasculaire coronarien primaire et secondaire : 5 millions de patients traités en France ; 46 millions de<br />

boîtes remboursées en 2004 ; dépenses augmentées de 11% en un an. L’utilisation au long cours <strong>des</strong><br />

statines est à l’origine de complications neuromusculaires dominées par les atteintes musculaires<br />

parfaitement démontrées mais dont le risque est faible ; certaines mesures préventives sont possibles.<br />

Les neuropathies induites par les statines sont beaucoup plus rares et représentent un sujet<br />

polémique ; le lien de causalité n’est pas formellement établi. Il existe une possible sous estimation<br />

actuelle de ces complications en raison d’un recul insuffisant et de nouvelles indications potentielles<br />

de cette classe de médicaments.<br />

I – POLYNEUROPATHIES ET STATINES :<br />

Les premiers cas isolés de neuropathie périphérique induite par les statines ont été rapportés en 1994<br />

[1] et 1995 [2-3] et concernent 7 cas de neuropathie sensitive distale <strong>des</strong> 4 membres survenue entre<br />

2 et 12 mois de traitement avec une régression rapide à l’arrêt chez 4 d’entre eux et une récidive sur<br />

le même mode après changement de statines chez deux patients.<br />

La première série de cas est rapportée en 1999 par Jeppesen [4] et concerne 7 nouveaux cas de<br />

neuropathie axonale ( 5 hommes, 2 femmes) , âge moyen 59 ans, sous statines au long cours depuis<br />

4 à 7 ans , les signes de neuropathie ayant débuté en moyenne 3 ans après le début du traitement et<br />

ayant persisté pour 4 d’entre eux à l’arrêt. Pour 5 d’entre eux , la symptomatologie était compatible<br />

avec une polyneuropathie sensitive distale <strong>des</strong> membres inférieurs, les deux autres ayant un tableau<br />

plus atypique : installation brutale d’un pied tombant pour l’un, tableau de douleur et de faiblesse<br />

musculaire <strong>des</strong> 4 membres pour le second. L’étude électrophysiologique retrouvait de manière<br />

constante une diminution de l’amplitude de la réponse évoquée sensitive dans le territoire du sural qui<br />

représentait la seule anomalie chez trois d’entre eux.<br />

En 2001, le même groupe [5] rapporte les résultats d’une première étude épidémiologique concernant<br />

le risque de développer une polyneuropathie sous statines dans une population anglaise entre 1991 et<br />

1997. Trois groupes de patients étaient individualisés :<br />

17 219 patients recevaient un traitement hypocholestérolémiant, 28 974 patients présentaient une<br />

hyperlipémie non traitée, le groupe contôle concernant 50 000 patients. Le taux d’incidence de<br />

neuropathie périphérique était calculé dans les trois cohortes et le risque relatif de neuropathie était<br />

comparé dans les trois groupes.<br />

Seulement 2 patients sous Simvastatine répondaient aux critères de polyneuropathie idiopathique<br />

dans le troupe traité. Les auteurs concluent dans ce travail à un risque relatif de 2.5 de développer<br />

une polyneuropathie sous statines par rapport à la population générale, ce qui correspond à un cas<br />

de polyneuropathie pour 14 000 patients traités par statines et par an.<br />

Une deuxième étude épidémiologique est rapportée également par Gaist en 2002 [6] visant de<br />

nouveau à étudier le risque relatif de polyneuropathie sous statines dans une population danoise entre<br />

1994 et 1998. Parmi les 1084 patients présentant une polyneuropathie, 166 cas de neuropathie<br />

idiopathique étaient retenus sur <strong>des</strong> critères cliniques ( neuropathie sensitive ou sensitivo-motrice


16<br />

distale et symétrique) et électrophysiologiques (anomalies de la conduction ou de l’amplitude <strong>des</strong><br />

réponses dans au moins deux nerfs périphériques <strong>des</strong> membres inférieurs) et exclusion <strong>des</strong> autres<br />

causes, en particulier toxique, métabolique, héréditaire. Toutes les classes de statines étaient<br />

représentées. Etaient pris en cause également la dose journalière de traitement, le degré de certitude<br />

de la polyneuropathie idiopathique (certaine, probable, possible), un traitement antérieur par statines.<br />

Parmi les 166 cas de polyneuropathie idiopathique , 9 cas avaient été exposés à la prise de statines<br />

avec une durée moyenne de 2.8 ans. Il était conclu à une augmentation du risque de 4 à 14 fois par<br />

rapport à la population générale correspondant à un cas de neuropathie pour 2200 personnes traitées<br />

et par an.<br />

L’ensemble de ces étu<strong>des</strong> épidémiologiques semble confirmer l’existence d’un risque accru de<br />

polyneuropathie sous statines mais qui reste faible. Si la méthodologie de ces étu<strong>des</strong> est correcte, les<br />

conclusions ne sont pas vérifiées par la réalité : 2000 cas attendus en France… avec une incidence<br />

<strong>des</strong> neuropathies qui serait 5 fois supérieure à celle <strong>des</strong> myopathies.<br />

D’autre part, il est très surprenant de constater l’absence de cas de neuropathie dans les nombreux<br />

essais cliniques concernant la surveillance <strong>des</strong> traitements hypocholestérolémiants au long cours<br />

chez les patients coronariens. Cela peut être expliqué par la méconnaissance d’une symptomatologie<br />

passée inaperçue en raison de la discrétion <strong>des</strong> symptômes cliniques ou de l’absence d’étude<br />

électrophysiologique.<br />

Ces éléments incitent donc à la prudence quant à la décision de l’arrêt d’un traitement par statines<br />

avec nécessité de prendre en cause la sévérité et l’évolutivité de l’atteinte nerveuse périphérique,<br />

d’évaluer le rapport bénéfice risque concernant la pathologie vasculaire et d’exclure une autre cause<br />

classique de polyneuropathie.<br />

En dehors de ces étu<strong>des</strong> épidémiologiques rétrospectives, les cas rapportés dans la littérature dans<br />

les dernières années sont rares.<br />

- Lo en 2002 [7] rapporte 3 patients sous Pravastatine ayant présenté <strong>des</strong> douleurs avec<br />

hyperesthésie <strong>des</strong> membres inférieurs de survenue rapide après l’introduction du traitement et<br />

amélioration à l’arrêt. Seule la réponse cutanée sympathique était abolie, suggérant une atteinte <strong>des</strong><br />

petites fibres qui pour les auteurs précéderait l’atteinte <strong>des</strong> grosses .<br />

- Rajabally en 2004 [8] rapporte un cas de syndrome de Guillain et Barré chez un homme de 58 ans<br />

survenant trois semaines après l’initiation d’un traitement par Simvastatine, <strong>des</strong> troubles identiques<br />

étant survenus 6 mois auparavant après le début d’un traitement par Pravastatine. Il s’agissait d’une<br />

polyradiculonévrite axonale sur le plan électrophysiologique avec une réponse favorable aux<br />

immunoglobulines.<br />

- Silveberg en 2003 [9] rapporte un cas de neuropathie sensitive distale <strong>des</strong> membres inférieurs chez<br />

un patient de 57 ans sous Atorvastatine à faible dose ( 5mg) avec atteinte <strong>des</strong> petites fibres à la<br />

biopsie et disparition <strong>des</strong> symptômes après arrêt thérapeutique.<br />

L’incidence réelle <strong>des</strong> neuropathies chroniques sous statines est inconnue mais vraisemblablement<br />

faible à ce jour. La physiopathologie <strong>des</strong> atteintes du nerf périphérique sous statines est inconnue. Le<br />

rôle de l’hyperlipémie elle même a été initialement invoquée : 6 cas de neuropathie ont été rapportés<br />

dans la littérature chez <strong>des</strong> patients non traités, présentant une hypercholestérolémie mais dont le<br />

tableau clinique était compatible avec une atteinte <strong>des</strong> petites fibres.<br />

D’autres hypothèses font état d’une diminution de l’excitabilité membranaire nerveuse ou d’une<br />

altération du métabolisme mitrochondrial.<br />

II – MYOPATHIES INDUITES PAR LES STATINES :<br />

La toxicité potentielle <strong>des</strong> statines pour le muscle est connue, dominée par les myalgies (environ 10%<br />

<strong>des</strong> patients). La gravité potentielle d’épiso<strong>des</strong> de rhabdomyolyse doit néanmoins être soulignée et<br />

dans la mesure du possible prévenue par une meilleure connaissance du mécanisme d’action <strong>des</strong><br />

hypocholestérolémiants et <strong>des</strong> inter-actions délétères avec d’autres drogues ou <strong>des</strong> pathologies<br />

associées.<br />

Les myalgies sous statines avec élévation plus ou moins importante <strong>des</strong> CPK sont une plainte<br />

fréquente concernant 6 à 25% <strong>des</strong> patients, pouvant conduire à la modification du traitement voire à<br />

son arrêt. Paradoxalement, la plupart <strong>des</strong> essais cliniques rapportés dans la littérature font état d’un<br />

taux très bas voire de l’absence d’effet secondaire de ce type. L’explication peut en être la sélection<br />

rigoureuse <strong>des</strong> patients visant à exclure ceux avec un taux initial de CPK élevé,ayant une insuffisance<br />

rénale ou hépatique ou prenant d’autres drogues.


17<br />

La survenue de myalgies sans élévation <strong>des</strong> CPK est également une possibilité comme en<br />

attestent leur régression à l’arrêt du traitement et les modifications <strong>des</strong> biopsies musculaires en faveur<br />

d’un dysfonctionnement mitochondrial avec surcharge lipidique et fibres déchiquetées [11]. D’autres<br />

symptômes peuvent être également rapportés comme une faiblesse musculaire, <strong>des</strong> crampes.<br />

La persistance <strong>des</strong> myalgies et/ou de l’élévation <strong>des</strong> CPK après l’arrêt du traitement peut également<br />

se voir , nécessitant une surveillance et la recherche éventuelle d’une pathologie associée révélée<br />

par le traitement en particulier une hypothyroïdie .<br />

Une élévation <strong>des</strong> CPK aux alentours de deux fois la normale peut être individualisée chez <strong>des</strong><br />

patients asymptomatiques et ne doit pas entraîner de modification thérapeutique.<br />

La possibilité d’une élévation significative <strong>des</strong> CPK après exercice chez les patients sous statines doit<br />

être également connue et ne doit pas être attribuée de façon erronée à une atteinte myocardique.<br />

La survenue de rhabdomyolyse associant douleur musculaire et élévation à plus de 10 fois la normale<br />

<strong>des</strong> CPK est rare mais pouvant mettre en jeu la vie du patient par insuffisance rénale. Les registres<br />

de la FDA font état de 3339 cas de rhabdomyolyse sous statine déclarés entre janvier 1990 et mars<br />

2002. La Cérivastatine (Cholstat*) était le plus souvent en cause (57%) conduisant à son retrait du<br />

marché en 2001 ( 52 décès dans le monde : la majorité <strong>des</strong> patients recevait de fortes doses en<br />

monothérapie, 12 d’entre eux étaient traités de façon concomitante par le Gemfibrozil (Lipur*).<br />

Globalement , l’incidence <strong>des</strong> cas mortels de rhabdomyolyse et de 0,15 pour 1 million de prescription<br />

avec un risque plus faible (0.04) pour la Pravastatine ( Elisor*-Vasten*) et l’Atorvastatine (Tahor*), le<br />

risque pour la Simvastatine étant de 0.12.<br />

L’étude menée par le Heart Protection Study concerne 20 000 patients sous Simvastatine ( 40 mg par<br />

jour versus placébo) dont la surveillance a porté sur 5 ans . Les myalgies sont survenues chez 33 %<br />

<strong>des</strong> patients traités versus 33 % pour le groupe placébo avec une interruption du traitement chez 0.5<br />

% <strong>des</strong> patients. Un épisode de rhabdomyolyse est survenue chez 5 patients sous statines et 3 sous<br />

placébo. Une élévation persistance <strong>des</strong> CPK à plus de 4 fois la normale était constatée chez 7<br />

patients dans le groupe statines versus 1 patient dans le groupe placébo.<br />

Cette étude controlée confirme la faible incidence <strong>des</strong> atteintes musculaires chez les patients traités<br />

par statines. Néanmoins, ces résultats chez les patients informés et régulièrement suivis est<br />

susceptible de sous estimer l’incidence réelle <strong>des</strong> complications musculaires dans une population de<br />

patients non sélectionnés.<br />

Le risque de rhabdomyolyse s’accroît de façon proportionnelle à la concentration sérique de statines,<br />

et donc majoré par une insuffisance rénale , hépatique , une hypothyroïdie ou un diabète. De<br />

nombreux médicaments associés peuvent également aggraver le risque de rhabdomyolyse : fibrates,<br />

la Ciclosporine , macroli<strong>des</strong> , anticoagulants, anti-fungiques .<br />

Plusieurs mécanismes à l’origine de cette inter-action sont évoqués : une voie métabolique commune<br />

faisant intervenir le Cytochrome P450 responsable du catatabolisme de la plupart <strong>des</strong> statines et de<br />

ces drogues, aptitude variable <strong>des</strong> statines à pénétrer la cellule musculaire en fonction de leur<br />

solubilité. [15]<br />

Plus récemment, a été décrite la possibilité de révélation d’une myopathie métabolique présymptomatique<br />

en rapport avec la prise de statines [16] Il s’agissait d’un homme de 34 ans, traité par<br />

Simvastatine après infarctus du myocarde dans le cadre d’une hypercholestérolémie. Les plaintes<br />

alléguées étaient <strong>des</strong> douleurs abdominales et <strong>des</strong> crampes au niveau <strong>des</strong> mollets non modifiées par<br />

le changement de statine avec disparition complète <strong>des</strong> troubles après arrêt du traitement. Le bilan a<br />

mis en évidence une déficience en maltase acide ( maladie de Pompe) en l’absence de tout contexte<br />

familial. Il s’agit donc d’une myopathie métabolique pré-symptomatique révélée par les statines,<br />

comparable à l’émergence d’un diabète après mise sous corticoï<strong>des</strong>. La survenue de signes cliniques<br />

en faveur d’une myopathie invalidante, persistante après l’arrêt du traitement et en l’absence de tout<br />

facteur de risque associé, doit donc inciter chez ces patients à la recherche d’une pathologie<br />

musculaire latente.<br />

Les mécanismes de l’atteinte musculaire induite par les statines sont peu connus. Initialement, une<br />

instabilité de la membrane musculaire a été invoquée en rapport avec la diminution de la synthèse du<br />

cholestérol. Plus récemment, l’accent a été mis sur une toxicité musculaire en rapport avec une<br />

altération de la Mévalonate Kinase, enzyme intervenant plus distalement dans la synthèse du<br />

cholestérol et conditionnant la synthèse <strong>des</strong> isoprénoïnes.


18<br />

EN CONCLUSION :<br />

- Les statines, dont l’effet protecteur sur le plan vasculaire n’est plus à démontrer, sont à l’origine de<br />

complications neuro-musculaires partiellement connues. L’incidence <strong>des</strong> neuropathies sévères est en<br />

fait rare comme le confirme l’ensemble <strong>des</strong> travaux publiés à ce jour.<br />

Néanmoins, le clinicien doit être alerté quant à la possibilité d’un tel effet secondaire et procéder à<br />

une surveillance clinique et éventuellement électrophysiologique chez ces patients.<br />

On peut penser tout de même que cette incidence est susceptible de s’accroître tout en gardant à<br />

l’esprit que le lien de causalité est souvent difficile à affirmer chez ces patients présentant le plus<br />

souvent de nombreux autres facteurs de risque associés et polymédicamentés.<br />

- Les myopathies induites par les statines sont par contre un problème quotidien dont la prévention fait<br />

appel à la détermination <strong>des</strong> doses thérapeutiques les plus basses et à l’élimination, si possible, <strong>des</strong><br />

drogues associés susceptibles d’aggraver le risque .<br />

Les patients doivent être informés de la possibilité de la survenue d’effets secondaires de ce type et<br />

de la nécessité d’interrompre le traitement en cas de douleurs musculaires invalidantes ou de<br />

modification de coloration <strong>des</strong> urines.<br />

Une interruption du traitement peut être discutée dans certaines conditions particulières comme une<br />

intervention chirurgicale ou une activité physique inhabituelle type marathon.<br />

L’association statines/fibrates requiert une vigilance particulière chez les patients immuno-déprimés<br />

traités (transplantés-HIV). Dans ces conditions, l’Atorvastatine (Tahor*) ou la Pravastatine (Elisor*)<br />

restent les drogues à privilégier en raison de leur plus faible implication dans une éventuelle<br />

rhabdomyolyse.<br />

L’Ezétimibe est une drogue hypocholestérolémiante d’utilisation récente visant à diminuer l’absorption<br />

intestinale du cholestérol, permettant son association aux statines sans augmentation théorique du<br />

risque de myopathie.<br />

Les cas de rhabdomyolyse avérée justifient l’arrêt du traitement et la mise en route éventuellement<br />

d’une réanimation en cas d’insuffisance rénale. Un traitement au décours par de plus faibles doses ou<br />

une modification de molécule peut être discuté en fonction du contexte bénéfice/risque.<br />

Une évaluation en routine du taux de CPK chez les patients asymptomatiques n’est pas justifiée mais<br />

un dosage du taux initial avant instauration du traitement est souhaitable.<br />

Il n’y a pas lieu d’arrêter le traitement chez <strong>des</strong> patients asymptomatiques dont le taux de CPK est<br />

inférieur à 5 fois la valeur inférieure de la normale. Dans ces cas, les patients doivent être informés<br />

quant à la nécessité d’arrêter le traitement en cas de survenue de signes cliniques ou d’une<br />

modification de la coloration <strong>des</strong> urines. Une évaluation de la fonction thyroïdienne est souhaitable<br />

ainsi que l’élimination de certains traitements associés.<br />

Les patients se plaignant de myalgies sans élévation <strong>des</strong> CPK n’ont pas d’indication à interrompre le<br />

traitement si les symptômes sont tolérables. Si ce n’est pas la cas, un changement de classe de<br />

statines peut être préconisé pouvant s’avérer bénéfique chez certains mais conduisant chez la plupart<br />

d’entre eux à réapparition <strong>des</strong> mêmes troubles et de façon plus précoce.


19<br />

1- Jacobs M.B. HMG-CoA reductase inhibitor therapy and peripheral neuropathy. Ann Intern<br />

Med ;1994;120:970.<br />

2- Ahmad S. Lovastatin and peripheral neuropathy. Am heart J 1995; 130:1321.<br />

3- PhanT, McLeod, Pollard JD et Al. Peripheral neuropathy associated with simvastatin. J.<br />

Neurol Neurosurg Psychiatry 1995; 58:625-628<br />

4- Jeppesen U, Gaist D, Smith T et Al. Statins and peripheral neuropathy. Eur J Clin Pharmacol<br />

1999; 54: 835-838<br />

5- Gaist D, Garcia Rodriguez LA, Huerta C et Al. Are users of lipid-lowering drugs at increased<br />

risk of peripheral neuropathy Eur J Clin Pharmacol 2001 ; 56 :931-3<br />

6- Gaist D, Jeppesen U, Andersen M et All. Statins and risk of polyneuropathy : a case-controle<br />

study. Neurololy 2002; 58:1333-1337.<br />

7- Lo YL , Leah TH, Loh LM et Al. Statin therapy and small fibre neuropathy: a serial<br />

electrophysiological study. Journal of the neurological sciences . 2003 ; 208:105-10<br />

8- Rajabally YA, VarakantamV, Richard J et Al. Disorders in Guillain-Barré syndrom initiation of<br />

statin thérapy. Muscle and Nerve 2004 . 30: 663-666<br />

9- Silveberg, Chad BA. Atorvastatin-Induced Polyneuropathy. Ann Intern Med 2003; 139(9): 792-<br />

793<br />

10- Phillips PS, Haas RH, Bannykh S, et Al. Statin-associated myopathy with normal creatine<br />

kinase levels. Ann Intern Med. 2002 ; 137:581-585.<br />

11- Rosenson R. Current overvieu of statin induced myopathy. American Journal of medecine<br />

2004 ; 116 : 408-416<br />

12- VoermansNC, Lammens M, Werres RA et Al. Statin-disclosed acid maltase deficiency.J.<br />

Intern Med. 2005; 258(2): 196-7


20<br />

QUAND FAIRE UNE BIOPSIE MUSCULAIRE<br />

Jean François PELLISSIER<br />

Anatomie Pathologique Neuropathologie<br />

Hôpital de la Timone,<br />

Marseille<br />

QUAND FAIRE UNE BIOPSIE MUSCULAIRE<br />

Mise en évidence d’une altération musculaire :<br />

• <strong>Clinique</strong> un syndrome myogène<br />

• Biologique une hyperCKhémie<br />

• Confirmations souhaitables électrophysiologie<br />

imagerie musculaire<br />

NE PAS FAIRE DE BIOPSIE MUSCULAIRE<br />

Biologie moléculaire ++ pour une maladie identifiée<br />

‣Myopathie facio-scapulo-humérale<br />

‣Dystrophie myotonique (type 1, type 2)<br />

Dénervation<br />

‣SLA<br />

‣Polyneuropathie<br />

‣Biopsie nerveuse et musculaire si mononévrite multiple (PAN)<br />

Myalgies isolées fonctionnelles (fibromyalgies)<br />

(Problème <strong>des</strong> lésions de myofasciite à macrophages)<br />

LA BIOPSIE MUSCULAIRE ET LE NOUVEAU NE<br />

L’Hypotonie Néonatale<br />

Voir antécédents familiaux<br />

atteinte cardiorespiratoire<br />

immobilisme fœtal<br />

convulsions<br />

défaillance multiorganique<br />

malformations<br />

Un retard à la marche avec chutes<br />

Une intolérance à l’exercice<br />

Un retard staturopondéral avec dysmorphie<br />

LA BIOPSIE MUSCULAIRE ET L’ENFANT<br />

Identifier :<br />

Le déficit musculaire<br />

L’amyotrophie, l’hypertrophie, les rétractions<br />

Une ophtalmoplégie (ataxie, rétinite pigmentaire, épilepsie)<br />

Une dysfonction cardiorespiratoire<br />

Un contexte familial (HAD-HAR)<br />

Des lésions cutanées (fugaces)<br />

LA BIOPSIE MUSCULAIRE ET L’ADULTE


1) Un déficit moteur proximal et/ou distal symétrique ou asymétrique<br />

2) Une intolérance à l’exercice : crampes et myalgies d’effort +/-, myoglobinurie<br />

3) Un contexte de maladie systémique : lésions cutanées, syndrome inflammatoire<br />

4) Une défaillance cardiorespiratoire<br />

21<br />

Prise en compte d’éléments importants :<br />

• Camptocormie<br />

• Ophtalmoplégie<br />

• Dysphonie, dysphagie<br />

• Atrophie musculaire progressive<br />

• Hypertrophie musculaire<br />

• Notion d’hyperthermie maligne familiale<br />

COMMENT FAIRE ET TECHNIQUER UNE BIOPSIE MUSCULAIRE<br />

• Un muscle modérément déficitaire (clinique, imagerie)<br />

• Une biopsie ouverte ou à l’aiguille<br />

• Un muscle à congeler et fixer en décontraction<br />

• Des spécimens prévisionnels :<br />

histopathologie conventionnelle (formol, paraffine)<br />

histoenzymologie sur coupes congelées<br />

ME éventuelle (glutaraldéhyde, résine coupes semi-fines et ultrafines)<br />

congélation pour biochimie et génétique moléculaire<br />

étude <strong>des</strong> plaques motrices<br />

•Eviter<br />

un muscle avec une autre pathologie (dénervation)<br />

un muscle avec un EMG antérieur<br />

QU’ATTENDRE D’UNE BIOPSIE MUSCULAIRE<br />

DIAGNOSTIC DE PREMIERE INTENTION :<br />

‣ Myopathie inflammatoire dermatomyosite, Polymyosite<br />

‣ Dystrophie musculaire nécrose, involution fibroadipeuse<br />

‣Myopathie vacuolaire surcharge surcharge glycogène, lipide<br />

vacuoles autophagiques (lysosome)<br />

‣ Myopathie avec vacuoles bordées (IBM..)<br />

‣ Myopathie mitochondriale RRF, déficit COX<br />

‣ Myopathie myofibrillaire inclusions<br />

‣ Myopathie congénitale cores, bâtonnets…<br />

‣ Dépôts amyloï<strong>des</strong><br />

DIAGNOSTIC DE DEUXIEME INTENTION :<br />

‣ Immunohistochimie +++<br />

déficit en protéines membranaires


accumulation de protéines sarcoplasmiques multiples<br />

‣ Microscopie électronique : anomalies structurales<br />

‣ Biochimie : déficit enzymatique : glycogénose, lipidose, mitochondriopathie<br />

analyse du Western Blot :déficit en protéines<br />

‣ Expression anormale du HLA 1 et C5B9<br />

dermatomyosite, polymyosite<br />

‣ Phénotypage <strong>des</strong> infiltrats inflammatoires<br />

‣ Génétique moléculaire<br />

recherche de mutations<br />

Une biopsie musculaire normale n’élimine pas une pathologie musculaire segmentaire et<br />

focale<br />

22<br />

Anatomie Pathologique Neuropathologie<br />

LBSA (EA 3281)<br />

Hôpital de la Timone<br />

Faculté de Médecine<br />

Marseille<br />

J.F. PELLISSIER<br />

D. FIGARELLA-BRANGER<br />

C. FERNANDEZ<br />

A. MAUES DE PAULA<br />

S. TONG<br />

E. CASSOTTE<br />

L. CRETTAZ<br />

G. GONZALES<br />

M.T BREL<br />

G. TIJERAS<br />

K. GILLO<br />

Maladies Neuromusculaires<br />

Hôpital de la Timone<br />

Marseille<br />

Neurologues<br />

J. POUGET<br />

J.Ph AZULAY<br />

Neuropédiatre<br />

B. CHABROL<br />

Biochimie<br />

M.F. MONTFORT<br />

M. MAILLAN<br />

Génétique<br />

N. LEVY<br />

M. KRAHN<br />

Autres provenances


23<br />

MYOFASCIITES A MACROPHAGES<br />

Dominique FIGARELLA BRANGER<br />

Jean POUGET<br />

Marseille<br />

Présentation <strong>des</strong> données histologiques dans la myofasciite à macrophages<br />

D. Figarella Branger<br />

Anatomie Pathologique Neuropathologie<br />

LBSA (EA 3281)<br />

Hôpital de la Timone<br />

Faculté de Médecine<br />

Marseille<br />

Les aspects cliniques<br />

J. Pouget<br />

Maladies Neuromusculaires<br />

Hôpital de la Timone<br />

Marseille


24<br />

Docteur Paul SEROR, Paris<br />

Une image un diagnostic …<br />

Il s’agit d’une patiente femme de 52 ans,<br />

d’origine turque, mariée, ayant 3 enfants et qui<br />

consulte pour <strong>des</strong> lombalgies chroniques<br />

modérées depuis 5 ans.<br />

Il s’y associe récemment une faiblesse<br />

progressive <strong>des</strong> membres inférieurs à l’effort, qui<br />

s’accompagne parfois de douleurs musculaires et<br />

de paresthésies distales.<br />

On note dans les ATCD une opération pour une<br />

boule de graisse dans la région lombaire !<br />

L’examen clinique note une démarche lente ou<br />

ralentie, une discrète hyperlordose et une discrète<br />

proéminence abdominale.<br />

La force musculaire segmentaire est normale, les ROT sont présents et symétriques mais<br />

faibles aux membres inférieurs, le RCP est en flexion ou indifférent.<br />

La patiente est traitée par du Diantalvic*.<br />

On évoque une pathologie lombaire dégénérative avec constitution d’un canal lombaire étroit.<br />

On demande une IRM lombaire et un bilan biologique.<br />

Voici une image particulièrement caractéristique de l’IRM de cette patiente… les autres<br />

résultats seront présentés lors du congrès. Quel est votre diagnostic <br />

Docteur Paul SEROR<br />

Laboratoire d’électromyographie<br />

146, av. Ledru Rollin 75011 Paris France<br />

e-mail: p.seror@wanadoo.fr<br />

Tel : 01 43 48 58 33


25<br />

Classification neurophysiologique <strong>des</strong> neuropathies<br />

Pierre BOUCHE<br />

Paris<br />

Par souci de commodité, il est habituel et classique de différencier les neuropathies<br />

périphériques selon qu’elles intéressent un seul tronc nerveux (ou plexus ou racine), ce sont<br />

les mononeuropathies, plusieurs troncs nerveux de façon distincte (dans le temps et dans<br />

l’espace), ce sont les mononeuropathies multiples (anciennement multinévrites) et enfin le<br />

système nerveux périphérique de façon diffuse, ce sont les polyneuropathies, elle-mêmes<br />

divisées en polyneuropathies distales symétriques et polyradiculoneuropathies. Cette<br />

distinction peut être faite dès l’examen clinique, quoique l’étude électrophysiologique soit<br />

essentielle dans cette approche [2].<br />

L’approche diagnostique d’une neuropathie fait intervenir de nombreux facteurs qui peuvent<br />

ainsi l’orienter. L’interrogatoire, la prise en compte <strong>des</strong> circonstances entourant l’installation<br />

de la neuropathie, les antécédents personnels et familiaux, l’âge du patient, et surtout le mode<br />

d’installation, (aigu, subaigu/chronique ou chronique de longue durée) sont <strong>des</strong> éléments<br />

essentiels du diagnostic. L’examen clinique apporte <strong>des</strong> éléments supplémentaires,<br />

notamment sur le type de la neuropathie : motrice, sensitive, ataxiante, distale, proximale…..<br />

A l’aide de ces différentes données, il est ainsi possible de classer les neuropathies selon <strong>des</strong><br />

critères qui ont déjà été abondamment rapportés [2,3,10].<br />

L’étude électrophysiologique apporte d’autres informations notamment sur la nature du<br />

processus physiopathologique sous-jacent [5,4,13]. C’est ce qui nous retiendra ici. Nous nous<br />

limiterons aussi aux seules polyneuropathies. Celles-ci posent en effet le plus de problème<br />

diagnostique et illustrent bien l’intérêt de la neurophysiologie dans l’approche diagnostique.<br />

Les neuropathies périphériques peuvent être classées selon le mécanisme physiopathologique<br />

sous-jacent : neuropathies axonales où l’atteinte primitive ou principale est au niveau de<br />

l’axone, neuropathies démyélinisantes où l’atteinte se situe au niveau de la gaine de myéline<br />

ou de la cellule de Schwann, enfin on appelle neuronopathie le type d’atteinte caractérisée par<br />

<strong>des</strong> lésions primitives du corps cellulaire, moteur ou sensitif. Dans ce dernier cas, le terme de<br />

ganglionopathie peut être employé.<br />

La neurophysiologie dans les neuropathies périphériques.<br />

L’apport de l’électrophysiologique dans l’étude <strong>des</strong> neuropathies périphériques est essentiel.<br />

Il doit au moins répondre à trois questions :<br />

S’agit-il d’une neuropathie périphérique et quel est son type (mononeuropathie,<br />

polyneuropathie) <br />

Quelle est la nature de cette neuropathie : neuropathie axonale, démyélinisante,<br />

neuronopathie, et si possible aller plus loin dans cette spécification, quelle type de neuropathie<br />

axonale ou de neuropathie démyélinisante <br />

Quelle est la sévérité de l’atteinte : importance de la dénervation, de la réinnervation


26<br />

L’électrophysiologiste a à sa disposition un certain nombre de techniques d’exploration<br />

qu’il doit utiliser à bon escient.<br />

On peut correctement explorer une polyneuropathie par <strong>des</strong> techniques de routines,<br />

applicables dans n’importe quel laboratoire et sans problèmes avec les appareils qui sont<br />

aujourd’hui à notre disposition.<br />

- la conduction motrice : elle permet d’évaluer la vitesse de conduction de l’influx<br />

nerveux le long du nerf. Différents paramètres doivent être étudiés : la latence distale,<br />

la conduction tronculaire, l’amplitude du potentiel évoqué, afin de juger de la perte<br />

axonale, de l’existence de bloc de conduction ou de dispersion temporelle. Enfin<br />

l’étude <strong>des</strong> on<strong>des</strong> F qui permet d’évaluer la conduction proximale.<br />

- La conduction sensitive : l’étude <strong>des</strong> potentiels sensitifs revêt aussi une grande<br />

importance : seront pris en considération la vitesse de conduction ou la latence et<br />

surtout l’amplitude qui reflète là aussi la perte axonale.<br />

- Enfin l’examen <strong>des</strong> muscles par aiguille électrode vient compléter l’exploration de la<br />

neuropathie. Il aura comme objectif de juger de la perte en unité motrice, de la<br />

réinnervation et surtout de l’importance de la dénervation active (fibrillation électrique<br />

au repos).<br />

A l’aide de ces techniques simples, il est possible de faire une approche diagnostique de la<br />

nature de la neuropathie et même assez souvent de son étiologie.<br />

Il faut toutefois y ajouter les PES qui peuvent être d’une certaine aide notamment dans les<br />

atteintes radiculaires.<br />

D’autres techniques plus sophistiquées peuvent être utilisées au cas par cas (réflexe cutané<br />

sympathique, espace R-R, double ou triple stimulation….<br />

Nous allons passer en revue les différentes situations qu’il est habituel de rencontrer.<br />

I. Les vitesses de conduction motrices sont normales ou peu diminuées.<br />

Les latences distales et les latences <strong>des</strong> on<strong>des</strong> F sont également normales. L’amplitude du<br />

potentiel évoqué musculaire distale reflète l’importance de la perte axonale. (Tableau I)<br />

Deux possibilités :<br />

A. les potentiels sensitifs sont normaux : l’atteinte est purement motrice. Le diagnostic<br />

de neuronopathie motrice peut être évoqué (maladie de la corne antérieure de la<br />

moelle ). La nature de la neuropathie dépend beaucoup du profil évolutif : dans les<br />

formes très lentes, installées de nombreuses années avant, on évoquera plus aisément<br />

le diagnostic d’amyotrophie spinale, de maladie de Charcot-Marie-Tooth à forme<br />

spinale…<br />

B. les potentiels sensitifs sont anormaux : mais il existe aussi une atteinte motrice<br />

(EMG et potentiel évoqués musculaires distaux), dans la grande majorité <strong>des</strong> cas, c’est<br />

une franche diminution d’amplitude <strong>des</strong> potentiels sensitifs distaux, d’abord aux<br />

membres inférieurs puis plus tardivement aux membres supérieurs. il s’agit d’une<br />

polyneuropathie sensitivo-motrice, de nature axonale.<br />

Il faut toutefois différencier les formes aiguës <strong>des</strong> formes subaiguës/chroniques.<br />

Les formes aiguës. Elles sont rares. Il existe schématiquement deux grands groupes :<br />

Les formes axonales du syndrome de Guillain-Barré et les neuropathies <strong>des</strong><br />

vascularites.<br />

Les formes subaiguës/chroniques. Ces sont les plus fréquentes <strong>des</strong> polyneuropathies.<br />

L’étude électrophysiologique permet de différencier les formes évolutives (notamment<br />

s’il existe une forte participation motrice) <strong>des</strong> formes lentes peu ou pas évolutives, qui


27<br />

sont généralement à large prédominance sensitive, à l’exception <strong>des</strong> formes très<br />

lentes ou très anciennes, où l’atteinte motrice prédomine et où le diagnostic d’affection<br />

hérédo-dégénétative peut être suspecté (CMT axonal).<br />

C’est dans les formes évolutives qu’il faut impérativement mettre tout en œuvre pour<br />

rechercher une étiologie.<br />

La notion d’évolutivité se base sur la confrontation <strong>des</strong> données cliniques/évolutives et<br />

électrophysiologiques. <strong>Clinique</strong>, c’est l’aggravation <strong>des</strong> déficits et troubles moteurs et<br />

sensitifs sur quelques mois (maximum 6) et électrophysiologique, c’est là aussi la<br />

dégradation <strong>des</strong> paramètres (amplitu<strong>des</strong> motrices et/ou sensitive) et l’apparition ou<br />

l’accentuation <strong>des</strong> signes de dénervation (potentiels de fibrillation).<br />

Il est clair que, dans ces formes de polyneuropathies axonales, de nombreuses<br />

formules peuvent être observées entre deux extrêmes : les formes sensitivo-motrices<br />

rapidement évolutives et les formes sensitives très lentement évolutives (plutôt<br />

l’apanage <strong>des</strong> sujets au-delà de 65 ans).<br />

On peut aussi retenir que plus le sujet est jeune, plus la polyneuropathie tend à être<br />

évolutive et plus on de chance de trouver l’étiologie. Au contraire, dans les formes<br />

sensitives du sujet de plus de 65 ans, il est très rare de trouver une étiologie, même<br />

après suivi évolutif [6,8].<br />

Quelques cas particuliers :<br />

Les formes génétiques (CMT et autres)<br />

Les ganglionopathies (atteinte sensitive pure).<br />

Les formes avec atteinte <strong>des</strong> petites fibres où les potentiels sensitifs distaux sont<br />

normaux.<br />

Mais l’altération <strong>des</strong> potentiels sensitifs n’est pas toujours aussi nette et parfois seule<br />

le suivi évolutif permet de mettre en évidence cette atteinte sensitive.<br />

II. La conduction motrice est altérée.<br />

Il est admis qu’une franche altération de la conduction motrice est l’indication d’un processus<br />

démyélinisant. Une démyélinisation peut entraîner diverses altérations de la conduction :<br />

réduction marquée de la vitesse de conduction, dispersion temporelle et bloc de conduction,<br />

ces trois anomalies pouvant d’ailleurs être associées chez le même patient. (Tableau II)<br />

Les critères électrophysiologiques de démyélinisation ont été publiés dans de nombreuses<br />

publications que nous éviterons ici d’analyser [7,9,12].<br />

Là encore le mode d’installation de la polyneuropathie oriente le diagnostic :<br />

Les formes aiguës sont essentiellement représentées par le syndrome de Guillain-Barré.<br />

Dans les formes subaiguës/chroniques, l’aspect <strong>des</strong> anomalies évocatrices de démyélinisation<br />

est un élément essentiel du diagnostic.<br />

A. La démyélinisation est homogène sur tous les troncs nerveux explorés,<br />

proportionnelle (de même grandeur relative en distal et proximal), il n’y a ni bloc de<br />

conduction ni dispersion temporelle. Ce type d’altération évoque en premier lieu une<br />

affection de type CMT, mais généralement cette affection est ancienne, chronique de<br />

longue durée ; cela peut être une découverte d’examen. Un élément essentiel du<br />

diagnostic est l’altération majeure <strong>des</strong> potentiels sensitifs (le plus souvent absent),<br />

malgré l’absence de trouble sensitif clinique.<br />

Il existe encore quelques situations de ce type : certaines formes de PRN chroniques<br />

ou de PRN secondaires. Dans ces cas, les potentiels sensitifs sont plus ou moins<br />

altérés, mais il existe toujours <strong>des</strong> troubles sensitifs cliniques.


28<br />

B. Les altérations électrophysiologiques évocatrices de démyélinisation sont<br />

réparties de façon hétérogène, multifocale. On peut observer <strong>des</strong> blocs de<br />

conduction, <strong>des</strong> aspects de dispersion temporelle et <strong>des</strong> ralentissements de conduction.<br />

Ce type de neuropathie est très évocateur de polyradiculonévrite chronique. Les<br />

potentiels sensitifs sont là aussi altérés de façon aussi hétérogène, parfois plus aux<br />

membres supérieurs qu’inférieurs.<br />

C. Les altérations sont principalement distales : allongement <strong>des</strong> latences distales plus<br />

marqué que le ralentissement plus proximal (diminution de l’index de latence<br />

terminale). Cette formule est très évocatrice de neuropathie associée à une<br />

gammapathie monoclonale à IgM et anticorps anti MAG. Mais <strong>des</strong><br />

polyradiculonévrites chroniques peuvent aussi avoir ce type de présentation.<br />

Les situations ne sont évidemment pas toujours aussi simples.<br />

Les présentations cliniques et électrophysiologiques <strong>des</strong> PRN chroniques sont très variables et<br />

les difficultés sont gran<strong>des</strong> dans les formes pauci symptomatiques ou sensitives pures.<br />

Une situation fréquente en pratique quotidienne : la polyneuropathie est sensitivo-motrice,<br />

mais l’étude électrophysiologique échoue à démontrer de façon déterminante les anomalies<br />

évocatrices de démyélinisation. Il faudra alors tenir compte de quelques altérations de la<br />

conduction nerveuse : ralentissement proximal par les on<strong>des</strong> F ou par les PES dans les cas de<br />

neuropathie sensitive où les potentiels sensitifs distaux sont normaux ou subnormaux.<br />

Altérations plus marquée <strong>des</strong> potentiels sensitifs aux membres supérieurs qu’inférieurs ou<br />

encore altération modérée <strong>des</strong> potentiels sensitifs en présence de troubles sensitifs nets. Bien<br />

sur, les données cliniques sont à confronter à ces données électriques et ainsi certaines<br />

situations peuvent plus clairement se dégager [1].<br />

Enfin, les critères électrophysiologiques utilisés pour classer les polyneuropathies diffèrent<br />

selon les services [11].<br />

Finalement, l’étude électrophysiologique <strong>des</strong> polyneuropathies nous parait essentielle et<br />

apporte d’importants éléments pour le diagnostic de la nature de la neuropathie ce qui<br />

confronté aux données cliniques, permet dans de nombreux cas d’individualiser le type et la<br />

nature de la neuropathie, conduisant ainsi le plus souvent au diagnostic étiologique.


29<br />

Références<br />

1. Antoine JC, Azulay JP, Bouche P et al. Groupe d’étude français <strong>des</strong> PIDC. Pratique<br />

neurologique. Polyradiculonévrites inflammatoires démyélinisantes chroniques :<br />

stratégie diagnostique. Rev Neurol 2005 ; 161 : 988-96.<br />

2. Barohn RJ. Approach to peripheral neuropathy and neuronopathy. Seminars in<br />

Neurology 1998; 18: 7-18.<br />

3. Bromberg MB, Smith AG. Toward an efficient method to evaluate peripheral<br />

neuropathies. J Clin Neuromusc Dis 2002; 3: 172-82.<br />

4. Cho SC, Siao-Tick-Chong P, So YT. Clinical, utility of electrodiagnostic consultation<br />

in suspected polyneuropathy. Muscle Nerve 2004; 30: 659-62.<br />

5. Gutmann L, Pawar GV. An approach to electrodiagnosis of peripheral neuropathies.<br />

Seminars in Neurology 2005; 25: 160-7.<br />

6. Jann S, Beretta S, Bramerio M, Defanti CA. Prospective follow-up study of chronic<br />

polyneuropathy of undetermined cause. Muscle Nerve 2001; 1197-201.<br />

7. Nicolas G, Maisonobe T, Le Forestier N, Léger JM, Bouche P. Proposed revised<br />

electrophysiological criteria for chronic inflammatory demyelinating<br />

polyradiculoneuropathy. Muscle Nerve 2002; 25: 26-30.<br />

8. Notermans NC, Wokke JHJ, van der Graaf Y, Franssen H, van Dijk GW, Jennekens<br />

FGI. Chronic idiopathic axonal polyneuropathy : a five year follow up. J Neurol<br />

Neurosurg Psychiatry 1994; 57: 1525-7.<br />

9. Saperstein DS, Katz JS, Amato AA, Barohn RJ. Clinical spectrum of chronic acquired<br />

demyelinating polyneuropathies. Muscle Nerve 2001; 24: 311-24.<br />

10. Smith AG, Bromberg MB. A rational diagnostic approach to peripheral neuropathy. J<br />

Clin Neuromusc Dis 2003; 4: 190-8.<br />

11. Tankisi H, Johnsen B, Fuglsang-Frederiksen A et al. Variation in the classification of<br />

polyneuropathies among European physicians. Clin Neurophysiol 2003; 114: 496-503.<br />

12. Van den Bergh PY, Pieret F. Electrodiagnostic criteria for acute and chronic<br />

inflammatory demyelinating polyneuropathy. Muscle Nerve 2004; 29: 565-74.<br />

13. Wein TH, Albers JW. Electrodiagnostic approach to the patient with suspected<br />

peripheral polyneuropathy. Neurol Clin N Am 2002; 20: 503-26.


30<br />

POLYRADICULONEVRITES DE L’ENFANT<br />

Brigitte Chabrol<br />

(PU-PH), Unité de Médecine infantile, Hôpital d’enfants<br />

CHU Timone, 13385 Marseille<br />

Shahram Attarian<br />

(PH), Service de Neurologie et de Maladies neuromusculaires<br />

CHU Timone, 13385 Marseille<br />

Les polyradiculonévrites inflammatoires sont <strong>des</strong> affections rares chez l’enfant dont<br />

la fréquence exacte n’est pas connue. Il s’agit de pathologies acquises du système<br />

nerveux périphérique définies sur <strong>des</strong> critères cliniques, biologiques,<br />

electrophysiologiques et histopathologiques.<br />

Deux formes sont individualisées :<br />

1. Le syndrome de Guillain Barré ou polyradiculonévrite aigue dont on peut<br />

distinguer trois formes actuellement :<br />

. la polyradiculonévrite aigue inflammatoire démyélinisante (la plus fréquente chez<br />

l’enfant),<br />

. et deux formes axonales : neuropathie motrice aigue axonale et neuropathie<br />

aigue axonale sensorimotrice.<br />

Le diagnostic est évoqué devant la triade : faiblesse musculaire, aréflexie,<br />

dissociation albuminocytologique.<br />

Le traitement de choix repose sur l’utilisation précoce <strong>des</strong> immunoglobulines<br />

polyvalentes. Les enfants présentant une forme axonale ont généralement une forme<br />

plus sévère.<br />

Le pronostic global est meilleur que chez l’adulte avec une phase de récupération<br />

plus rapide et le plus souvent totale.<br />

2. Une forme chronique évoluant depuis plus de deux mois avec un début le plus<br />

souvent subaigu, une symptomatologie à prédominance motrice, <strong>des</strong> rechutes<br />

plus fréquentes et parfois sévères, mais un meilleur pronostic que chez<br />

l’adulte avec récupération totale.<br />

Dans les formes chroniques le traitement de première intention repose sur la<br />

corticothérapie avec de bons résultats.<br />

Des étu<strong>des</strong> récentes insistent sur l’intérêt <strong>des</strong> Immunoglobulines polyvalentes en<br />

première intention avec <strong>des</strong> résultats comparables.


31<br />

Dans certains cas résistants à ces thérapeutiques, l’emploi <strong>des</strong><br />

immunosuppresseurs permet une régression de la symptomatologie.<br />

Exploration de la voie cortico-spinale par<br />

la stimulation magnétique transcrânienne<br />

Docteur Shahram ATTARIAN<br />

CHU La Timone, Marseille<br />

En 1980, Merton et Morton rapportent pour la première fois qu'une stimulation<br />

électrique de haut voltage délivrée à la surface du scalp en regard du cortex moteur<br />

permet d'obtenir, chez un sujet conscient, une réponse synchronisée <strong>des</strong> fibres<br />

musculaires périphériques. Cette réponse constitue le potentiel évoqué moteur<br />

(PEM). La stimulation électrique transcrânienne permettait donc d'étudier de façon<br />

non invasive la conduction centrale. Toutefois, le scalp constituant une interface de<br />

haute résistivité, l'activation <strong>des</strong> neurones corticaux nécessite une stimulation de<br />

grande intensité, trop douloureuse pour être utilisée en routine.<br />

En 1985, Barker et al montrait que les PEM pouvaient être obtenus de manière non<br />

invasive et indolore par la stimulation magnétique transcrânienne (SMT). Le principe<br />

de cette technique repose sur l'induction électromagnétique c'est à dire la formation<br />

d'un courant électrique induit dans l'environnement d'un champ magnétique variable.<br />

Le champ magnétique est appliqué à la surface du scalp en regard du cortex moteur<br />

par l'intermédiaire d'une bobine. Le courant électrique est induit à quelques<br />

millimètres de la bobine, au sein du cortex. Le scalp n'étant pas soumis à ce courant,<br />

la technique est indolore. Ce courant entraîne l'activation directe <strong>des</strong> neurones<br />

corticaux en cas de stimulation de haute intensité, ou <strong>des</strong> interneurones corticaux en<br />

basse intensité. Depuis, la SMT a permis d'explorer en routine la voie cortico-spinale<br />

ainsi que ses rapports avec les voies afférentes et efférentes dévolues au contrôle<br />

moteur.<br />

En raison de son caractère indolore, la SMT peut être utilisée dans de nombreuses<br />

situations cliniques où une étude de la conduction cortico-spinale ou de l'excitabilité<br />

corticale est indiquée.<br />

En pratique, la SMT est particulièrement indiquée à titre diagnostique pour dépister<br />

une atteinte infra-clinique du faisceau cortico-spinal dans le cadre d'une suspicion de<br />

compression médullaire, de sclérose latérale amyotrophique, de sclérose en plaques<br />

et dans le diagnostic différentiel d’un syndrome parkinsonien.<br />

A titre pronostique, elle peut être utilisée à la phase aiguë <strong>des</strong> accidents vasculaires<br />

cérébraux pour évaluer les possibilités de récupération fonctionnelle.<br />

Enfin, elle est utilisée comme outil de monitorage per-opératoire de la<br />

chirurgie du rachis et permet de renseigner en continu le chirurgien sur l'apparition<br />

éventuelle d'une souffrance de la voie motrice.


Les paramètres de la SMT les plus fréquemment étudiés sont le temps de<br />

conduction centrale, le seuil moteur, l'amplitude <strong>des</strong> PEMs. L’analyse <strong>des</strong> PEMs<br />

repose sur les mêmes principes que tout autre étude de conduction nerveuse : un<br />

allongement <strong>des</strong> temps de conduction ou une dispersion marquée <strong>des</strong> réponses est<br />

en faveur d’un processus démyélinisant, tandis qu’une perte d’amplitude et de<br />

surface témoigne plutôt d’une atteinte axonale ou neuronale. L’amplitude <strong>des</strong> PEMs<br />

est assez variable et ne correspond qu’au recrutement d’une partie de neurones<br />

corticaux, qui peut être apprécié par le rapport d’amplitude entre la réponse obtenue<br />

à la stimulation corticale et celle obtenue à la stimulation nerveuse distale pour une<br />

intensité de stimulation supramaximale. La technique de triple stimulation permet de<br />

quantifier plus finement le «pool motoneuronal» recruté par la stimulation corticale.<br />

D’autre paramètres techniques, moins conventionnels, apportent <strong>des</strong> informations<br />

précieuses sur l’excitabilité <strong>des</strong> neurones corticaux : il s’agit de la durée de la période<br />

de silence et la technique de double choc explorant les phénomènes d'inhibition et<br />

de facilitation intra corticale. Toutefois, ces paramètres sont utilisés plus en<br />

recherche clinique qu’en routine. Leur analyse n’est pas simple et nécessite la<br />

précaution dans leur interprétation.<br />

Conclusion :<br />

Les techniques de SMT offrent un large champ d’exploration diagnostique et<br />

physiopathologique <strong>des</strong> dysfonctions de la voie motrice cortico-spinale.<br />

32


33<br />

Jean-Philippe AZULAY<br />

Marseille<br />

MALADIE DU NEURONE MOTEUR<br />

Diagnostic électrophysiologique<br />

Définitions<br />

Atteinte sélective <strong>des</strong> neurones moteurs périphérique et central +/- syndrome<br />

pyramidal<br />

<strong>Clinique</strong>: déficit moteur + amyotrophie + fasciculations<br />

Sclérose latérale amyotrophique<br />

Syndrome du neurone moteur périphérique<br />

Neuropathie motrice<br />

Certaines formes de PRNC<br />

Diagnostic de la SLA<br />

Affection: dégénérescence <strong>des</strong> neurones moteurs central et périphérique<br />

Forme la plus fréquente de SMNP et la plus sévère.<br />

Point de vue histologique: atteinte du neurone moteur central toujours présente.<br />

Syndrome pyramidal fréquemment non détectable cliniquement au début de la<br />

maladie.<br />

70% <strong>des</strong> patients ayant un SMNP développe une SLA après 6 ans d’évolution<br />

selon les critères de L’escurial (Traynor et al, 2000).<br />

Recul évolutif supérieur à 4 ans.<br />

Explorations spécifiques de la voie motrice centrale<br />

PEM: méthode non invasive : étude prospective 40 patients avec SMNP:<br />

sensibilité PEM pour le diagnostic de SLA: 85.7% et spécificité: 93.9% (Attarian et<br />

al, 2005).<br />

Triple stimulation (Momissarov et al, 2004)<br />

Spectroscopie de résonance magnétique<br />

Techniques de morphométrie couplées à l’IRM-3D<br />

Imagerie de résonance magnétique en tenseur de diffusion<br />

La place, la sensibilité et la spécificité comparées de ces différentes approches<br />

restent à définir.<br />

Exploration EMG<br />

Etude <strong>des</strong> VCN sensitive normale<br />

Etude <strong>des</strong> VCN motrice: perte d’amplitude <strong>des</strong> REM


Examen de détection:<br />

Activité spontanée; fasciculations, fibrillation<br />

Contraction volontaire: tracés de dénervation chronique<br />

4 territoires à explorer<br />

Etude <strong>des</strong> muscles para vertébraux<br />

34<br />

Formes héréditaires de l’adulte<br />

Maladie de Kennedy ou amyotrophie bulbo spinale<br />

Troisième décennie<br />

Déficit moteur pur <strong>des</strong> 4 membres à prédominance proximale d’évolution lente,<br />

tremblements<br />

Signes bulbaires, fasciculations abondantes et gynécomastie.<br />

Déficit hypothalamique, stérilité, atrophie testiculaire.<br />

Maladie héréditaire causée par une expansion de répétitions CAG. Récessif lié à<br />

l’X (Xq12) récepteur <strong>des</strong> androgènes.<br />

Diagnostic EMG:<br />

Dénervation diffuse, fasciculations ++<br />

Diminution ou absence <strong>des</strong> potentiels sensitifs<br />

Amyotrophie spinale héréditaire<br />

Autosomique récessive.<br />

Déficit moteur pur <strong>des</strong> ceintures avec aréflexie.<br />

Chez l’enfant, 3 types (I-III) sur âge de début et sévérité.<br />

mutations de la région du gène « Survival Motor Neuron 1 »<br />

Forme adulte (type IV): mutations gène SMN1 présente dans 80% de ces formes<br />

Diagnostic EMG<br />

Tableau proche d’une SLA, signes bulbaires moins fréquents<br />

Syndrome post-polio<br />

Fréquente: 1/3 <strong>des</strong> patients polio.<br />

Nouveaux déficits + fatigabilité + douleurs musculaires<br />

Longue période de stabilité<br />

Mécanisme: faillite tardive <strong>des</strong> mécanismes de compensation et de ré innervation.<br />

Facteurs facilitants: âge de début précoce, vieillissement, sur utilisation.<br />

Diagnostic EMG: dénervation diffuse, atteinte respiratoire fréquente, pas<br />

d’anomalie de la voie pyramidale, muscles bulbaires peu touchés.<br />

Neuropathie motrice<br />

Maladie du neurone moteur périphérique<br />

Recherche d’une étiologie auto immune: 2 stigmates biologiques<br />

Gammapathie monoclonale<br />

(MGUS ou myélome)<br />

Anticorps IgG anti-GM1<br />

Neuropathie ou SNMP<br />

Syndrome clinico-électrophysiologique


35<br />

Examen clinique<br />

Topographie (distale / proximale, Mb Inf /Mb Sup)<br />

systématisation tronculaire<br />

ROT absents ou conservés non vifs<br />

Etude électrophysiologique<br />

Etude <strong>des</strong> VCN<br />

VCN sensitive normale +<br />

VCN motrice<br />

Perte d’amplitude diffuse, homogène<br />

sans anomalies focales de conduction<br />

: Maladie du neurone moteur<br />

Systématisation tronculaire<br />

Prédominance aux membres supérieurs<br />

Avec ou sans blocs de conduction<br />

: Neuropathie motrice<br />

Examen de détection<br />

3 grands types de patron de dénervation<br />

Dénervation active avec abondants potentiels de fibrillation et de fasciculation<br />

diffusée à <strong>des</strong> territoires cliniquement indemnes et pouvant toucher les muscles<br />

d’innervation bulbaire en faveur d’une SLA<br />

Dénervation plus chronique, peu d’activité spontanée, dénervation diffuse<br />

épargnant les territoires d’innervation bulbaire en faveur d’une maladie du<br />

neurone moteur<br />

Dénervation active avec activité spontanée mais obéissant à une systématisation<br />

multi tronculaire en faveur d’une neuropathie motrice avec ou sans blocs de<br />

conduction.<br />

NMM avec BC<br />

Parry et al; 1988, Pestronk et al; 1988, Kaji et al; 2003 Azulay et al; 1994, Leger<br />

et al 2001<br />

Neuropathies inflammatoires démyélinisantes chroniques idiopathiques.<br />

Déficit moteur pur asymétrique et multifocal de topographie tronculaire.<br />

Prédominance aux membres supérieurs et distal.<br />

Anticorps IgM anti GM1.<br />

Etude VCN motrice: BC<br />

Efficacité à court et long terme <strong>des</strong> IgIV<br />

NMM sans BC<br />

Delmont et al, 2005<br />

Déficit multitronculaire purement moteur sans BC.<br />

20 NMM avec BC comparés à 13 NMM sans BC sur 7 ans.<br />

Aucune différence: âge, sexe, mode évolutif, anticorps anti-GM1<br />

Données cliniques: atteinte proximale plus fréquente dans les formes avec BC.<br />

Pourcentage d’amélioration aux IgIV comparable.<br />

Conclusion: NMMBC où BC non détectés par métho<strong>des</strong> électrophysiologiques<br />

conventionnelles.


36<br />

Etude en stimulation magnétique conventionnelle associée à la triple<br />

stimulation (Attarian et al, 2005)<br />

patients avec NMM sans BC<br />

BC proximaux chez 4 patients et dans 3 cas en TC: dispersion temporelle sans<br />

BC.<br />

2 types d’anomalies associées à bonne réponse aux IgIV.<br />

Syndromes du neurone moteur périphérique<br />

Van Den Berg-Vos et al, 2003; Azulay et al, 2000<br />

Formes cliniques<br />

Avec déficit moteur pur<br />

Sans systématisation tronculaire<br />

Sans anomalies <strong>des</strong> VNC motrice en dehors d’une perte d’amplitude<br />

Sans signe pyramidal.<br />

On les classe selon la topographie du déficit et selon le mode évolutif puisque les<br />

bases physiopathologiques sont méconnues<br />

Groupe 1 (Formes diffuses)<br />

Formes généralisées sévères symétriques<br />

Prédominant aux membres inférieurs<br />

Insuffisance respiratoire à très long terme.<br />

Diagnostic différentiel: SLA ++ investigations paracliniques<br />

Maladies associées:<br />

Gammapathie monoclonale bénigne<br />

Hémopathie, lymphome<br />

IgG anti-GM1<br />

Cas de transmission materno-fœtale (Attarian et al, 2004)<br />

Traitement par IgIV ou immunosuppresseurs <br />

Groupe 2 (Formes distales)<br />

Groupe 3 (Formes partielles)<br />

Formes distales<br />

Déficit <strong>des</strong> 4 extrémités, débutant le plus souvent aux membres inférieurs.<br />

Formes partielles<br />

groupe 3a partiel distal (Maladie d’Hirayama).<br />

Déficit et l’amyotrophie avant-bras et main d’un seul côté très asymétrique<br />

Evolution bénigne<br />

Anomalies de signal en IRM aux niveaux C3 et C4.<br />

Groupe 3b proximal (forme de Stark-Kaeser héréditaires)<br />

Déficit scapulaire asymétrique avec amyotrophie.<br />

Parfois + tard:<br />

Muscles axiaux et membres inférieurs<br />

Forme monomélique bénigne<br />

Conclusion :<br />

Groupe hétérogène.<br />

Dans les SMNP:<br />

évolution le plus souvent bénigne et d’aggravation très lente.


Place respective <strong>des</strong> mécanismes dégénératifs (acquise ou génétique) et<br />

inflammatoires non déterminée.<br />

Indication <strong>des</strong> traitements immunomodulateurs :<br />

limitée aux NMM en dehors de certains cas où l’évolutivité peut justifier un essai<br />

thérapeutique.<br />

37<br />

LA MERALGIE PARESTHESIQUE EN 2006<br />

Paul SEROR<br />

La méralgie paresthésique est la 1 ère ou la 2 ème mononeuropathie <strong>des</strong> membres<br />

inférieurs, après celle du nerf fibulaire. Elle est souvent méconnue même quand elle<br />

est symptomatique surtout par le médecin généraliste.<br />

A partir <strong>des</strong> données de la littérature et l’étude de 120 patients qui présentaient une<br />

méralgie paresthésique (MP) je tente de définir le tableau et neurophysiologique de<br />

l’atteinte du nerf fémoro-cutané latéral (FCL).<br />

Les patients sont plus souvent <strong>des</strong> hommes que <strong>des</strong> femmes (69 vs 51), et sont âgés de 15 à 81<br />

ans (moyenne : 52 ans). L’atteinte était unilatérale dans 109 cas et bilatérale dans 11 cas. Tous<br />

les patients se plaignaient de douleurs et tous sauf un avaient une hypoesthésie de la cuisse.<br />

La sensibilité de la face externe de la cuisse était altérée de façon isolée dans 88 cas, celle de<br />

la face antérieure l’était aussi dans 20 cas et seule la sensibilité de la face antérieure était<br />

altérée dans 12 cas. La cuisse droite était atteinte dans 62 cas. Les symptômes évoluaient<br />

depuis 15 jours à 20 ans au moment ou l’ENMG était demandé. Les patients étaient référés<br />

par un médecin généraliste dans 45 cas et par un spécialiste dans 75 cas. Les causes de MP<br />

sont iatrogènes, traumatiques, microtraumatiques (vêtements trop serrés….) ou idiopathique.<br />

Dans ce dernier cadre le diabète sucré n’a aucune influence alors que l’obésité semble jouer<br />

un rôle important. Le diagnostic clinique de MP était établi, avant la réalisation de l’ENMG<br />

dans 47 cas (39%), par le médecin spécialiste dans 58% <strong>des</strong> cas et par le médecin généraliste<br />

dans 9% <strong>des</strong> cas. 2 cas ont subi une chirurgie du rachis sans succès avant que le diagnostic de<br />

MP soit fait par l’ENMG. Une cause précise pouvait être définie pour 46 MP et un patient sur<br />

quatre était obèse. Un seul cas a été opéré avec succès. Le rapport d’amplitude du PAS entre<br />

le côté sain et le côté pathologique été supérieur à 2.3 chez 118 <strong>des</strong> 120 patients (98.3%).<br />

L’amplitude du potentiel sensitif n’était inférieur à 3µV chez 88 patients (73.3%). 9 <strong>des</strong> 11<br />

cas avec atteinte bilatérale avaient un rapport d’amplitude du PAS supérieur à 2.3 (il était égal<br />

à 2.0 dans les 2 autres cas).<br />

Au total : La méconnaissance de la MP est aggravée par les formes atypiques qui<br />

représentent 27% <strong>des</strong> cas et qui font poser habituellement un diagnostic de cruralgie<br />

même en milieu spécialisé. Le rôle <strong>des</strong> vêtements trop serrés et de l’obésité sont <strong>des</strong><br />

éléments importants et méconnus. Cette étude met aussi en avant la place centrale<br />

que devrait avoir l’ENMG dans ce diagnostic de cette affection quand


38<br />

l’ENMGraphiste connaît bien ces formes atypiques et la technique d’examen du<br />

NFCL. Cette étude démontre que le rapport d’amplitude du PAS est un meilleur<br />

critère ENMG pour affirmer une lésion du NFCL que l’amplitude absolue du PAS.<br />

Ces 2 critères permettent le diagnostic de 91% <strong>des</strong> formes bilatérales on peut donc<br />

supposer que leur efficacité est encore meilleure dans les formes unilatérales.<br />

Mots clefs: méralgie paresthésique, nerf fémoro-cutané latéral, cruralgie, conduction<br />

nerveuse sensitive, électroneuromyographie<br />

Docteur Paul SEROR<br />

Laboratoire d’électromyographie<br />

146, av. Ledru Rollin 75011 Paris France<br />

e-mail: p.seror@wanadoo.fr<br />

Tel : 01 43 48 58 33<br />

NEUROPATHIES PROXIMALES DU MUSCULO-CUTANE<br />

J.L.Benaim 1,2,3 , R. Aswad 3, 4 ,D. Icard 5 , R. Legré 3 , G. Magalon 2<br />

La mono neuropathie isolée proximale du nerf musculo-cutané (NPMC) est rare.<br />

Elle est habituellement d’origine traumatique par lésion nerveuse directe (plaie par<br />

balle et arme blanche ou iatrogène lors de la chirurgie, endoscopique ou à ciel ouvert<br />

,de l’épaule) ou indirecte, secondaire par exemple à un traumatisme de l’épaule. Plus<br />

rarement encore, cette paralysie apparaît après un effort unique et violent ou répété.<br />

Le tableau clinique comprend un déficit moteur bicipital et <strong>des</strong> troubles sensitifs à la<br />

face antéro-externe de l’avant-bras. La présence d’anastomoses médian-musculocutané<br />

permet d’expliquer une extension <strong>des</strong> troubles sensitifs au territoire du<br />

médian laquelle peut faire errer le diagnostic.<br />

L’anatomie du nerf, ses points de fixation, ses rapports avec le muscle coracobrachial<br />

permettent d’expliquer le mécanisme lésionnel.<br />

L’apport de l’électromyographie est déterminant dans le diagnostic positif, différentiel<br />

et le pronostic.<br />

L’évolution et l’indication chirurgicale dépendent de l’étiologie. Dans les<br />

compressions consécutives à un effort l’évolution est habituellement favorable, ne<br />

nécessitant pas de traitement chirurgical.<br />

Nous rapportons dans ce travail une analyse de nos sept observations de NPMC et<br />

une revue de la littérature.<br />

1. Laboratoire d’électromyographie 614 A, Avenue du Prado 13008 Marseille, benaim@wanadoo.fr<br />

2. Service de chirurgie plastique et réparatrice. Hôpital de la Conception 13005 Marseille (G. Magalon )<br />

3. Service de chirurgie plastique et réparatrice. Chirurgie de la main (R. Legré )<br />

4. Chirurgie du membre supérieur 118, rue Jean Mermoz 13008 Marseille<br />

5 2A, avenue <strong>des</strong> Chutes-Lavie, 13004 Marseille


39<br />

NERF THORACIQUE LONG : UN SYNDROME CANALAIRE<br />

M.C. PELIER CADY Y. SAINT-CAST J. LAULAN<br />

ANGERS - France TOURS - France<br />

La paralysie du serratus antérieur (S.A) est généralement attribuée à la névralgie<br />

amyotrophiante (Parsonage et Turner, 1948). Dans ce syndrome, la bascule de<br />

l’omoplate est habituellement associée à une atteinte d’autres nerfs. La récupération<br />

spontanée est la règle, le traitement est conservatif.<br />

Parfois, l’atteinte du nerf thoracique long (N.T.L) est d’origine traumatique et apparaît<br />

dans un contexte mécanique (activités répétitives ou traumatismes). La compression<br />

locale du N.T.L au niveau de la cage thoracique peut être évoquée. La récupération<br />

spontanée est fréquemment partielle ou absente.<br />

Dans ce cas, un traitement chirurgical du N.T.L est proposé.<br />

OBJECTIFS :<br />

Cette étude a pour but de confirmer la paralysie du S.A et l’atteinte isolée du N.T.L,<br />

d’essayer de localiser la compression prés de la 5 ème côte et de suivre l’évolution de<br />

la réinnervation.<br />

PATIENTS ET METHODES :<br />

6 patients ont été analysés en pré et post-opératoire. Ils ont de 21 à 34 ans. 3<br />

patients ont commencé leur paralysie après un effort et 3 après <strong>des</strong> activités<br />

sportives entraînant <strong>des</strong> mouvements répétitifs <strong>des</strong> membres supérieurs.<br />

Lors de l’examen clinique, on retrouve un signe de Tinel aux environs de la 5 ème côte.<br />

L’évolution de la paralysie du N.T.L avant l’intervention était de 14 à 60 mois.<br />

Lors de l’examen électromyographique de détection, le S.A a été étudié au niveau de<br />

ses fibres supérieures (4 ème côte) et au niveau <strong>des</strong> fibres inférieures (6 ème côte). Les<br />

latences distales motrices du N.T.L ont été étudiées avec une stimulation au niveau<br />

du creux sus claviculaire et le recueil fait avec une aiguille monopolaire au niveau de<br />

la 4 ème côte puis au niveau de la 6 ème côte. Les valeurs normales sont celles décrites<br />

par les travaux de Petruera et Trojaborg.


RESULTATS :<br />

Dans 4 cas, l’examen électromyographique de détection montre une perte axonale<br />

qui prédomine au niveau <strong>des</strong> fibres inférieures du S.A. Le temps de latence distal<br />

moteur était augmenté au niveau <strong>des</strong> fibres supérieures dans 3 cas, normales dans 3<br />

cas. Il était augmenté au niveau <strong>des</strong> fibres inférieures dans 2 cas et n’était pas<br />

recueilli à ce niveau dans 4 cas.<br />

L’intervention chirurgicale a montré, chez tous les patients, une arcade fibreuse et<br />

une boucle de vaisseau près de la 4 ème ou 5 ème côte et, dans un cas, un lieu de<br />

compression proximale au niveau de digitations hypertrophiées en regard de la 1 ère<br />

côte avec une boucle de vaisseau.<br />

CONCLUSION :<br />

La paralysie du N.T.L peut être due à un syndrome canalaire.<br />

L’examen clinique et les conclusions de l’examen électromyographique permettent<br />

au chirurgien d’opérer en l’absence de réinnervation spontanée.<br />

Cette intervention va contribuer à une récupération plus rapide de la paralysie.<br />

Responsabilité médicale de l’électromyographiste<br />

Georges LEONETTI, Marseille<br />

Les dernières décennies ont été marquées par l’augmentation sensible du<br />

contentieux de la responsabilité médicale, même si actuellement cette évolution<br />

semble atténuée. Evolution d’ailleurs difficile à évaluer de manière précise compte<br />

tenu de l’imprécision <strong>des</strong> statistiques établies par les compagnies d’assurances 1 .<br />

Citons cependant quelques chiffres 2 : concernant la période 1994 – 1997, le nombre<br />

de déclarations s’est accru de 38% alors que le taux de réclamations a connu une<br />

croissance de 64% entre 1994 et 1998. En 2004, les 115 914 médecins sociétaires<br />

couverts en responsabilité civile professionnelle ont adressé 2121 déclarations. La<br />

sinistralité concernant les dommages corporels est de 1,79 pour 100 médecins<br />

(toutes spécialités confondues et quel que soit le mode d’exercice, libéral ou salarié)<br />

(2 080/115 914) (1,74 % en 2003). La sinistralité concernant les seuls médecins<br />

libéraux est de 2,58 % (1836/71 158) (2,41 % en 2003) soit +7 %.<br />

Concernant plus spécifiquement l’Electromyographie, on ne relève en 2003, parmi<br />

les 8 déclarations concernant la Neurologie, qu’un seul cas de pneumothorax apical<br />

au décours de la réalisation d’un électromyogramme du trapèze. En 2004, sur 11<br />

déclarations en Neurologie, 2 impliquaient l’Electromyographie : un pneumothorax<br />

lors de l’examen du muscle grand dentelé et <strong>des</strong> douleurs qualifiées<br />

« d’ anormales » lors de la réalisation d’un électromyogramme.<br />

A ce propos, outre le contentieux de la faute technique, un autre terrain d’élection de<br />

la responsabilité médicale s’est développé : l’obligation d’information du patient,<br />

seule garante d’un consentement parfaitement libre et éclairé au choix thérapeutique<br />

proposé.<br />

Avant d’aborder certains points particuliers de la loi n°2002-303 du 4 mars 2002 sur<br />

les droits <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> et la qualité du système de santé (dite « loi Kouchner »), il est<br />

à noter que l’appréciation d’une responsabilité peut prendre les formes les plus<br />

diverses. En effet, selon le mode d’exercice libéral ou hospitalier du médecin, sa<br />

responsabilité sera recherchée devant <strong>des</strong> juridictions différentes. Le premier verra<br />

40<br />

1 La responsabilité du médecin Jean Penneau, Dalloz, Paris 2004, p.2.<br />

2 Groupe <strong>des</strong> Assurances Mutuelles Médicales (Sou médical et MACSF) qui assure 122 099 médecins libéraux<br />

soit environ 60% de cette population.


41<br />

sa responsabilité engagée devant les tribunaux de l’ordre judiciaires (Tribunal de<br />

grande instance, Cour d’appel, Chambre civile de la Cour de cassation) selon les<br />

règles du droit civil. Le second sera jugé devant les juridictions administratives<br />

(Tribunal administratif, Cour administrative d’appel, Conseil d’Etat) selon les règles<br />

du droit administratif.<br />

Par ailleurs, le patient a la possibilité de mettre en cause le praticien devant les<br />

juridictions répressives (Tribunal correctionnel, Cour d’appel, Chambre criminelle de<br />

la Cour de cassation) selon les règles du droit pénal, en vue d’obtenir en sus de<br />

l’indemnisation financière sollicitée la condamnation pénale du praticien.<br />

Enfin, la responsabilité disciplinaire du praticien peut être mise en cause dans le cas<br />

d’un manquement au Code de déontologie médicale, devant les juridictions ordinales<br />

(Chambre disciplinaire de première instance, Chambre disciplinaire nationale,<br />

Conseil d’Etat).<br />

Qu’elle soit civile, administrative, pénale ou disciplinaire, la procédure conduite par le<br />

patient obéit donc à <strong>des</strong> fondements très différents.<br />

La loi du 4 mars 2002 précitée édicte de nouvelles règles notamment en ce qui<br />

concerne l’accès au dossier médical (le patient peut y accéder directement, un<br />

médecin servant d’intermédiaire n’est plus une nécessité) ou la durée de la<br />

prescription (elle est désormais décennale, à compter de la consolidation du<br />

dommage, aussi bien devant les juridictions civiles qu’administratives).<br />

En ce qui concerne l’information du malade, l’article L. 1111-2 du Code de la santé<br />

publique énonce que c’est au médecin d’apporter la preuve de cette information.<br />

Ainsi le renversement de la charge de la preuve, instauré par l’arrêt Hédreul de la<br />

Cour de cassation du 25 février 1997 3 , est consacré par la loi nouvelle.<br />

De plus en plus de décisions de justice récentes montrent que le problème de<br />

l’information n’est plus évoqué à titre subsidiaire. En effet, pendant longtemps cette<br />

carence dans l’information n’était recherchée que si le patient n’était pas parvenu à<br />

établir la faute technique du médecin. Cette époque est définitivement révolue :<br />

désormais la question de l’information est omniprésente dans toute mise en cause<br />

d’une responsabilité médicale.<br />

3 Cass. civ. 1 re , 25 fév. 1997, Gaz. Pal. 27-29/04/97, Rapport Sargos.


42<br />

Le rapport ENMG en tant que document médico-légal<br />

Docteur Jean Michel TALLET<br />

Marseille<br />

L’expert médico-légal n’est pas forcément un neurophysiologiste : il est avant tout un<br />

clinicien, connaissant la neurologie et l’anatomie.<br />

Certaines informations sur l’examen lui seront donc nécessaires pour en comprendre<br />

la conclusion, cette dernière pouvant constituer une preuve médico-légale.<br />

Il convient donc que cet examen soit fondé, techniquement fiable dans sa<br />

méthodologie, tous critères le rendant reproductible.<br />

L’expert attend <strong>des</strong> réponses aux questions qu’il pose à l’ENMG notamment sur<br />

l’origine <strong>des</strong> lésions, leur importance, leur pronostic fonctionnel et l’éventuelle<br />

consolidation de ces dernières.<br />

Le compte-rendu de l’examen est fondamental car souvent, ce sera le seul élément<br />

retenu, en tous les cas par la victime et les conseils non médicaux.<br />

Pour rester objectif, ce compte-rendu doit comporter une conclusion synthétique<br />

qu’un clinicien non neurophysiologiste puisse interpréter.<br />

Pour ce faire, l’examen doit comporter une étude analytique détaillée <strong>des</strong> différents<br />

muscles et nerfs explorés ainsi qu’un étalonnage temporel et spatial <strong>des</strong> tracés.<br />

La conclusion personnelle de l’opérateur reste certes prépondérante et à ce titre, elle<br />

doit rester objective pour être opposable.


43<br />

COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES PERIPHERIQUES DE LA<br />

RADIOTHERAPIE<br />

Jean Louis GASTAUT - Marseille<br />

Les complications neurologiques de la radiothérapie sont très variées puisqu’elles<br />

peuvent concerner aussi bien le système nerveux central (encéphale et moelle) que<br />

le système nerveux périphérique. Ces complications dépendent de la technique<br />

d’irradiation, qu’il s’agisse de la radiothérapie externe fractionnée, la plus répandue<br />

ou d’autres techniques comportant un seuil de tolérance plus bas comme la<br />

radiothérapie intra-opératoire, la radiothérapie endocavitaire ou la radiochirurgie. La<br />

survenue <strong>des</strong> complications post-radiques dépend d’une part de la dose totale<br />

d’irradiation (qui doit être inférieure ou égale à 50 grays), d’autre part du<br />

fractionnement (5 jours par semaine) et de la dose de chaque fraction (égale ou<br />

inférieure à 2 grays). Doivent aussi être pris en compte le volume irradié, l’âge du<br />

patient, certains facteurs associés comme les facteurs de risque vasculaire ou<br />

l’association à une chimiothérapie neurotoxique. Enfin la réalisation d’une deuxième<br />

radiothérapie abaisse le seuil de tolérance en raison d’un effet cumulatif <strong>des</strong><br />

traitements radiothérapiques.<br />

LES FORMES MOTRICES PURES DE NEUROPATHIES POST-RADIQUES<br />

Les premières <strong>des</strong>criptions de tels cas, rares, survenant après irradiation de la<br />

moelle lombaire et de la queue de cheval (cancer pelvien, maladie de Hodgkin) ont<br />

été considérées, sur <strong>des</strong> bases cliniques et neurophysiologiques comme<br />

correspondant à <strong>des</strong> atteintes <strong>des</strong> cornes antérieures de la moelle. Ces formes<br />

motrices pures, survenant entre 3 mois et 20 ans après l’irradiation, comportent un<br />

déficit moteur bilatéral avec amyotrophie, abolition <strong>des</strong> réflexes ostéotendineux,<br />

absence de syndrome pyramidal et de troubles sensitifs ainsi que sphinctériens.<br />

Toutefois un certain nombre d’observations ont permis, sur <strong>des</strong> bases<br />

électrophysiologiques mais aussi d’imagerie ainsi que sur les résultats de quelques<br />

étu<strong>des</strong> autopsiques, de démontrer que ces tableaux correspondent parfois à <strong>des</strong>


44<br />

atteintes <strong>des</strong> racines antérieures motrices, associées à une atteinte <strong>des</strong> cornes<br />

antérieures de la moelle.<br />

LES PLEXOPATHIES BRACHIALES<br />

Ce sont les plus fréquentes <strong>des</strong> complications neurologiques périphériques postradiques.<br />

Compliquant essentiellement la radiothérapie pour cancer du sein, elles<br />

apparaissent 1 mois à 20 ans après le traitement. Autrefois fréquente, on a vu<br />

heureusement cette pathologie se raréfier avec la réduction de la taille <strong>des</strong> champs<br />

et surtout avec la diminution <strong>des</strong> doses totales et fractionnées d’irradiation. Elles<br />

semblent concerner actuellement moins de 2% <strong>des</strong> femmes traitées. La plexopathie<br />

peut être transitoire associant <strong>des</strong> paresthésies et un déficit moteur qui sont rarement<br />

sévères et régressent en quelques mois. Dans l’étude de PIERCE et al (1992)<br />

portant sur plus de 1000 patientes, 80% <strong>des</strong> plexopathies ont été transitoires.<br />

Certaines cependant vont être à la fois progressives et irréversibles. Elles se<br />

manifestent essentiellement par <strong>des</strong> paresthésies et hypoesthésies (70% <strong>des</strong> cas),<br />

les douleurs étant moins fréquentes (50%) et peu sévères. Peu à peu déficit moteur,<br />

amyotrophie et abolition <strong>des</strong> réflexes ostéotendineux s’installent intéressant les<br />

territoires dépendant soit du plexus en totalité, soit <strong>des</strong> segments supérieur ou<br />

inférieur seulement. L’aggravation est lente et aboutit à une stabilisation laissant en<br />

place une gène fonctionnelle majeure. Le problème diagnostic se pose avec une<br />

éventuelle récidive tumorale. Dans ces cas le délai est plus court, les douleurs sont<br />

au premier plan, souvent associées à un syndrome de Claude Bernard Horner.<br />

Le bilan électromyographique est important à considérer car il permet d’une part de<br />

préciser les muscles atteints, d’enregistrer une activité spontanée (concernant<br />

généralement les muscles paraspinaux) et <strong>des</strong> tracés volontaires de dénervation<br />

typique. Les vitesses de conduction sont normales et l’amplitude <strong>des</strong> potentiels<br />

évoqués moteurs et <strong>des</strong> potentiels d’action sensitifs est diminuée. Il peut exister <strong>des</strong><br />

blocs de conduction. Un élément essentiel dans les plexopathies radiques est<br />

représenté par l’enregistrement de décharges myokymiques (80% <strong>des</strong> cas) associés<br />

à <strong>des</strong> potentiels de fasciculations. Ces décharges myokimiques ont d’autant plus de<br />

valeur que les myokimies ne sont pas toujours visibles cliniquement. De telles<br />

myokimies ne sont jamais enregistrées dans les plexopathies par récidive locale.<br />

L’IRM peut montrer un épaississement <strong>des</strong> tissus mous (fibroses engainant le plexus<br />

brachial) ou la présence d’un processus tumoral. Le diagnostic, malgré les données<br />

paracliniques, peut rester difficile et exiger parfois une exploration chirurgicale.<br />

Les traitements <strong>des</strong> plexopathies brachiales post-radiques sont très décevants, qu’il<br />

s’agisse de la chirurgie (neurolyse) ou de la D-pénicillamine. Les anticoagulants<br />

pourraient, en entraînant une diminution <strong>des</strong> thromboses <strong>des</strong> artérioles, amener une<br />

amélioration. Les douleurs peuvent être plus ou moins calmées par les médicaments<br />

antiépileptiques ou les antidépresseurs tricycliques. Le traitement idéal est en fait<br />

préventif, reposant sur l’utilisation de fractions inférieures à 2,5 grays.<br />

LES PLEXOPATHIES LOMBOSACREES<br />

Elles sont beaucoup plus rares, généralement bilatérales mais asymétriques et<br />

peuvent être comme les plexopathies brachiales, transitoires ou progressives et<br />

irréversibles. L’atteinte est essentiellement motrice, asymétrique et à prédominance<br />

distale ; les troubles sensitifs sont au second plan. Les données<br />

électromyographiques sont ici aussi dominées par la possibilité d’enregistrer <strong>des</strong><br />

myokimies (80% <strong>des</strong> cas). Le diagnostic différentiel se pose là encore avec les<br />

plexopathies par récidive tumorale.


45<br />

LES NEUROPATHIES TRONCULAIRES<br />

Elles peuvent être isolées ou, souvent, associées aux plexopathies. Le nerf<br />

phrénique peut être atteint, responsable alors d’une paralysie diaphragmatique.<br />

L’atteinte du nerf fémoral responsable d’une douleur de la face antérieure de la<br />

cuisse et de la face interne de la jambe associée à une atrophie et à un déficit<br />

moteur du quadriceps. La décompression chirurgicale précoce du nerf peut entraîner<br />

une amélioration.<br />

LES ATTEINTES DES NERFS CRANIENS<br />

Elles s’observent surtout dans la radiothérapie de la base du crâne. On peut<br />

observer <strong>des</strong> atteintes <strong>des</strong> 8èmes, 5èmes et 7èmes paires. La radiochirurgie du<br />

neurinome du VIII a été longtemps responsable d’atteintes fréquentes du VIII mais<br />

les progrès actuels ont rendu cette complication de plus en plus rare (moins de 2%<br />

<strong>des</strong> cas). Les paralysies <strong>des</strong> nerfs oculomoteurs se voient<br />

essentiellement après irradiation de la selle turcique. On peut également rencontrer<br />

une paralysie du XII après radiothérapie <strong>des</strong> cancers du larynx, du nerf récurrent<br />

après radiothérapie médiastinale, du VII après radiothérapie parotidienne. Enfin <strong>des</strong><br />

cas de neuromyotonie peuvent s’observer mais demeurent exceptionnels. Ces<br />

neuromyotonies se manifestent sous forme de spasmes spontanés ou provoqués,<br />

d’une durée d’une minute en moyenne pouvant se répéter de très nombreuses fois<br />

au cours de la journée, survenant soit spontanément, soit à l’occasion de<br />

mouvements <strong>des</strong> muscles concernés qui sont essentiellement les oculomoteurs, la<br />

langue ou les masséters. Ces phénomènes moteurs sont sensibles à la<br />

carbamazépine.<br />

LES TUMEURS RADIO INDUITES<br />

Rares et même exceptionnelles, elles sont essentiellement représentées par les<br />

neurosarcomes <strong>des</strong> plexus (brachial, cervical et lombaire). Elles apparaissent très<br />

longtemps après la radiothérapie (entre 4 et plus de 40 ans) et ont un pronostic<br />

extrêmement sévère, fatal en moins de 2 ans. La moitié <strong>des</strong> patients concernés sont<br />

porteurs d’une maladie de Recklinghausen qui constitue un facteur de risque<br />

important pour développer une tumeur radio-induite.


46<br />

COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES PERIPHERIQUES DES<br />

ANESTHESIES LOCO REGIONALES<br />

Docteur Didier SAMSON, Marseille<br />

L’anesthésie locorégionale a connu un essor certain en France puisque le nombre <strong>des</strong> anesthésies<br />

locorégionales (ALR) a été multiplié par 12 entre 1980 et 1996(1, 2).<br />

Ce développement est lié à la qualité de l’analgésie post opératoire qu’elle procure, et la possibilité de<br />

réhabilitation précoce sans douleur, à la diminution <strong>des</strong> effets indésirables de l’Anesthésie Générale<br />

(AG) et à un « sentiment » de plus grande sécurité.<br />

La cible de l’ALR est le tissu nerveux. Il n’est donc pas surprenant que la majorité <strong>des</strong> complications<br />

locales (pour la plupart bénignes) impliquent le système nerveux périphérique.<br />

Les atteintes neurologiques graves peuvent s’observer dans tous les types d’ALR.<br />

Complications <strong>des</strong> anesthésies péri médullaires :<br />

HYPOTENSION<br />

Toute anesthésie périmédullaire peut s'accompagner d’une chute tensionnelle<br />

importante (> à 30 % <strong>des</strong> chiffres initiaux) pouvant aller jusqu’à l’arrêt cardiaque. Elle<br />

est prévenue et/ou traitée en associant remplissage vasculaire et administration<br />

d'éphédrine. En cas d’hypoperfusion prolongée, <strong>des</strong> séquelles ischémiques peuvent<br />

se présenter sous forme d’un syndrome de l’artère spinale antérieure, d’un syndrome<br />

de la queue de cheval…<br />

COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES


47<br />

Un accident neurologique grave survient pour environ 10.000 anesthésies<br />

médullaires. La constatation d’un déficit neurologique, de céphalées ou de<br />

lombalgies persistantes ou de caractère inhabituel impose <strong>des</strong> investigations<br />

poussées (avis neurologique, TDM, IRM…).<br />

L’atteinte mono radiculaire par l'aiguille ou le cathéter s'accompagne généralement<br />

d'une paresthésie fulgurante et parfois d'un déficit moteur transitoire. Les séquelles<br />

sont exceptionnelles. Une paraplégie peut être consécutive à une compression<br />

médullaire par un hématome, un abcès, ou résulter d'une arachnoïdite adhésive<br />

comme celles rapportées après injection péridurale de solutions irritantes. L’ischémie<br />

médullaire (syndrome de l'artère spinale antérieure) est favorisée par l'hypotension et<br />

le terrain ; elle peut être liée à une compression par un hématome, une tumeur ou un<br />

abcès. Les hématomes périduraux, sous-duraux ou sous-arachnoïdiens et les<br />

infections, méningite bactérienne ou abcès péridural (faute d’asepsie), méningites<br />

aseptiques suivies d'arachnoïdite adhésive sont exceptionnels.<br />

Des hémorragies intra rachidiennes avec syndrome de compression médullaire<br />

peuvent survenir, favorisés par <strong>des</strong> ponctions vasculaires et les troubles de la<br />

coagulation spontanés ou iatrogènes. Les signes d'alerte sont une douleur<br />

dorsolombaire avec paraparésie et troubles sphinctériens. Le diagnostic précoce<br />

par IRM et la décompression urgente par laminectomie (dans les 6 à 12 heures)<br />

permettent seuls d'éviter la paraplégie définitive. Plusieurs cas cliniques ont<br />

éclairé le risque de l’association anesthésie périmédullaire et anticoagulants..<br />

En pratique :<br />

- La toxicité neurologique <strong>des</strong> AL est liée à la rachianesthésie puisque<br />

l’AL est en contact direct <strong>des</strong> fibres nerveuses et se rencontre surtout<br />

avec la lidocaïne hyperbare (syndrome de la queue de cheval). On a<br />

rapporté <strong>des</strong> syndromes neurologiques transitoires (douleurs irradiant<br />

dans les fesses et les membres inférieurs sans signes neurologiques<br />

objectifs). L’incidence de ces symptômes est beaucoup plus élevée<br />

que celle <strong>des</strong> complications graves. Elles ont surtout été décrites avec<br />

l’injection d’Al hyperbares en rachianesthésie continue avec <strong>des</strong> micro<br />

cathéters.(3, 4, 5) Il n’est actuellement plus recommandé d’utiliser la<br />

lidocaïne et les micro cathéters en rachianesthésie.<br />

L’incidence <strong>des</strong> complications neurologiques après anesthésie péridurale dans la<br />

littérature : Tableau 1<br />

Etu<strong>des</strong><br />

Patients<br />

( n)<br />

Complications<br />

(n)<br />

Nature <strong>des</strong><br />

complications<br />

Incidence<br />

n/10000<br />

Scott et Hibbard,<br />

1990 (6)<br />

Scott et Tunstall,<br />

1995(7)<br />

505 000 1<br />

38<br />

1<br />

108 133 38<br />

2<br />

paraplégie<br />

atteintes radiculaires 0.7<br />

abcès péridural<br />

atteintes radiculaires 3.5


Dahlgrenet<br />

Törnebrandt,<br />

1995 (8)<br />

9 232 3<br />

7<br />

atteintes<br />

neurologiques<br />

atteintes<br />

neurologiques (±<br />

liées à l'ALR)<br />

3.2<br />

48<br />

Tanaka et al.,<br />

1993(9)<br />

40 010 4 syndromes<br />

radiculaires<br />

1.0<br />

Etu<strong>des</strong> Patients Complications<br />

( n) (n)<br />

Nature <strong>des</strong> complications<br />

Incidence<br />

n/10000<br />

Dripps et Vandam,<br />

1954 (11)<br />

10 098 73<br />

11<br />

déficits neurologiques ou paresthésies<br />

aggravations neurologiques<br />

72,3<br />

Moore et Bridenbaugh,<br />

1966 (12)<br />

11 574<br />

1 parésie 0,9<br />

Philips et al., 1969 (13) 10 440<br />

Dahlgren et Törnebrandt,<br />

1995 (8)<br />

2<br />

30<br />

2<br />

parésies<br />

paresthésies<br />

aggravations neurologiques<br />

8 501 7 atteintes neurologiques 8,2<br />

1,9<br />

28,7<br />

Scott et Tunstall, 1995 (7) 14 856<br />

8 atteintes radiculaires 5,4<br />

Auroy et al., 1997 (10) 40 640<br />

atteintes neurologiques dont :<br />

24<br />

atteintes<br />

radiculaires 5,9<br />

Patients 19 Complications syndromes Nature de <strong>des</strong> la queue de cheval Incidence 4,7<br />

Références<br />

(n)<br />

5 (n)<br />

complications<br />

(n/10 000) 1,2<br />

Horlocker Urban et al., et al., 1994 1997 (16)(14) 2664 767 69 atteintes atteintes radiculaires neurologiques 300 12<br />

Urban et al., 1994 (16) 242 17 atteintes neurologiques 700<br />

41<br />

Stan et al., 1995 (17) 1 000 2 atteintes neurologiques 20<br />

Aromaa Auroy et al., et al., 1997 1997 (10)(15) 21530 278000 64 atteatteintes neurologiques 1,9 radiculaires<br />

(close Gaertner claims) et al(18) 503 50 paraplégies<br />

-<br />

Fanelli et al., 1999 (19) 3 996<br />

1<br />

69<br />

syn<br />

dysfonctions<br />

dromes de la queue de ch<br />

170<br />

eval<br />

neurologiques<br />

transitoires<br />

Franco et al., 2000 (20) 1 001 1 atteinte neurologique 10<br />

Carles et al., 2001 (21) 1 417 0<br />

Auroy et al.,<br />

1997 (10)<br />

30 413 6<br />

5<br />

1<br />

atteintes<br />

neurologiques dont :<br />

atteintes radiculaires<br />

paraplégie<br />

0,1<br />

0,1<br />

0,02<br />

2.0<br />

1.6<br />

0.3


Complications de la rachianesthésie (tableau 2)<br />

49<br />

Complications <strong>des</strong> blocs nerveux périphériques :<br />

Le risque de neuropathie périphérique est une préoccupation constante. Les<br />

symptômes varient de dysesthésies à <strong>des</strong> douleurs rapidement régressives voire à<br />

une parésie définitive. Elles sont attribuées à l’agression directe du nerf par le biseau<br />

de l’aiguille et l’injection intra neurale, mais aussi à l’étirement et à la compression.<br />

Les aiguilles à biseau court et peu acérées seraient moins traumatisantes et<br />

diminueraient le risque d’injection intra neurale.<br />

Tableau 3 : Complications <strong>des</strong> blocs périphériques<br />

Les troubles sensitifs ou moteurs sont plus fréquemment rencontrés lorsque <strong>des</strong><br />

paresthésies mécaniques sont survenues lors de la réalisation du bloc.<br />

La ponction du nerf et surtout les injections intra neurales entraînent une douleur<br />

importante, similaire à celle que l’on perçoit dans le petit doigt en se cognant<br />

violemment le coude (d’où la recommandation de ne pas faire de bloc sous AG qui<br />

fait disparaître ce signal)<br />

Les pathologies associées sont <strong>des</strong> facteurs favorisant les complications, l’âge, canal<br />

lombaire ou cervical étroit (pour les atteintes centrales), diabète, insuffisance rénale,<br />

alcoolisme sont responsables de neuropathies.<br />

L’aggravation de ces pathologies par l’ALR n’est pas démontrée. Par contre les<br />

pathologies démyélinisantes et certaines chimiothérapies pourraient favoriser les<br />

lésions nerveuses après ALR.


50<br />

Références<br />

Urban et al.,<br />

1994 (16)<br />

Urban et al.,<br />

1994 (16)<br />

Patients<br />

(n)<br />

Complications<br />

(n)<br />

Nature <strong>des</strong><br />

complications<br />

266 9 atteintes<br />

neurologiques<br />

242 17 atteintes<br />

neurologiques<br />

Incidence<br />

(n/10 000)<br />

300<br />

700<br />

41<br />

Stan et al., 1 000 2 atteintes 20<br />

1995 (17)<br />

neurologiques<br />

Auroy et al., 21 278 4 atteintes 1,9<br />

1997 (10)<br />

neurologiques<br />

Gaertner et 503 0 -<br />

al(18)<br />

Fanelli et al., 3 996 69 dysfonctions 170<br />

1999 (19)<br />

neurologiques<br />

transitoires<br />

Franco et al., 1 001 1 atteinte 10<br />

2000 (20)<br />

neurologique<br />

Carles et al., 1 417 0<br />

2001 (21)<br />

Incidence <strong>des</strong> complications après ALR :<br />

Les chiffres du GAMM :<br />

1999-2002 4819 anesthésistes assurés<br />

977 déclarations en 4 ans<br />

110 concernent <strong>des</strong> complications après ALR<br />

L’anesthésie péridurale est impliquée 34 fois :<br />

24 fois en obstétrique avec 5 atteintes radiculaires<br />

1 paraplégie<br />

10 en dehors de l’obstétrique 5 atteintes radiculaires,<br />

2 paraplégies<br />

La rachi anesthésie est l’objet de 28 réclamations :<br />

20 en obstétrique avec 2 atteintes radiculaires<br />

8 en dehors de l’obstétrique avec 8 atteintes radiculaires<br />

1 hémi syndrome de la queue de cheval<br />

Les ALR du membre supérieur sont mises en cause à 12 reprises avec 9 atteintes<br />

tronculaires.<br />

A noter, 2 paralysies radiales après chirurgie du canal carpien en l’absence d’ALR<br />

tronculaire (bloc intra veineux).<br />

Au membre inférieur, 8 réclamations dont 6 pour lésions tronculaires.<br />

En ophtalmologie, 22 déclarations avec 18 perforations, 1 ptosis.<br />

On peut observer pendant la même période : en dehors de toute ALR :<br />

7 atteintes du plexus brachial


51<br />

3 atteintes cubitales, 2 atteintes radiculaires, 5 atteintes du SPE, 1 atteinte crurale<br />

liées à la position sur la table d’opération.<br />

L’ASA (Société Américaine d’Anesthésiologie) recueille depuis 30 ans, toutes les<br />

plaintes (35 compagnies d’assurance aux USA) et en étudie les causes et<br />

mécanismes(22).<br />

Sur la période 1980-1999 :<br />

1005 plaintes en relation avec l’ALR ont été étudiées. Dans 821 cas, il<br />

s’agissait d’anesthésies péri médullaires (rachi et APD) dont 368 cas d’obstétrique.<br />

Pour les anesthésies périmédullaires les complications observées en<br />

obstétrique étaient plus souvent bénignes.<br />

Les atteintes nerveuses permanentes concernaient 10% <strong>des</strong> parturientes<br />

contre 26% <strong>des</strong> patients chirurgicaux.<br />

Ces atteintes étaient dans la moitié <strong>des</strong> cas <strong>des</strong> atteintes radiculaires<br />

lombaires. Il n’existait pas de différence significative entre les groupes.<br />

Les atteintes réversibles étaient plus fréquentes en obstétrique avec 17% de<br />

lésions nerveuses transitoires et surtout 32 de céphalées contre 30% de lésions<br />

nerveuses en dehors de l’obstétrique.<br />

Pour les plaintes associées aux blocs nerveux périphériques, elles<br />

représentent 13% <strong>des</strong> plaintes après ALR.<br />

Les lésions nerveuses permanentes concernaient 29% <strong>des</strong> plaintes avec par<br />

ordre de fréquence :<br />

Atteinte plexique 14%<br />

Nerf médian 10%<br />

Nerf ulnaire 4%<br />

Nerf radial 1%<br />

Les lésions réversibles concernaient 58% <strong>des</strong> plaintes avec 50% de lésions<br />

nerveuses.<br />

Ces données confirment que le risque de lésions nerveuses périphériques est faible<br />

après ALR avec une incidence de complication inférieure à 1/1000.<br />

La période de recueil <strong>des</strong> indicateurs est le plus souvent limitée au bloc opératoire et<br />

à l’hospitalisation du patient.<br />

Le dénominateur manque pour calculer précisément le rapport risque-efficacité., par<br />

ailleurs, l’approche « purement » anesthésique diminue le champ d’exploration <strong>des</strong><br />

risques.<br />

C’est donc tout l’intérêt de notre participation à <strong>des</strong> formations d’autres disciplines.<br />

L’approche de maîtrise <strong>des</strong> risques à :<br />

- la formation spécifique <strong>des</strong> médecins, <strong>des</strong> personnels soignant,<br />

- la protocolisation <strong>des</strong> indications de l’ALR,


- l’évaluation et l’information du patient,<br />

- une analyse plus systématique <strong>des</strong> incidents et accidents<br />

52<br />

devraient permettre une amélioration de nos pratiques.<br />

Bibliographie :<br />

1 Hatton F., Tiret L., Maujol L., N'doye N., Vourc'H. G., Desmonts J.M. et al.<br />

- Enquête épidémiologique sur les accidents d'anesthésie : premiers résultats.<br />

Ann. Fr. Anesth. Réanim., 1983 ; 2 : 331-386.<br />

2 Clergue F, Auroy Y, Pequignot F, Jougla E, Lienhart A, Laxenaire MC: French<br />

survey of anesthesia in 1996. ANESTHESIOLOGY 1999; 91:1509 –20<br />

3 Drasner K, Sakura S, Chan VW, Bollen AW, Ciriales R: Persistent sacral<br />

sensory deficit induced by intrathecal local anesthetic infusion in the rat. ANESTHESIOLOGY 1994; 80:847–52<br />

4 . Lambert DH, Hurley RJ: Cauda equina syndrome and continuous spinal<br />

anesthesia. Anesth Analg 1991; 72:817–9<br />

5 Gerancher JC: Cauda equina syndrome following a single spinal administration<br />

of 5% hyperbaric lidocaine through a 25-gauge Whitacre needle. ANESTHESIOLOGY 1997; 87:687–9<br />

6 Scott DB, Hibbard BM: Serious non-fatal complications associated with<br />

extradural block in obstetric practice. Br J Anaesth 1990; 64:537–41<br />

7 Scott DB, Tunstall ME: Serious complications associated with epidural/<br />

spinal blockade in obstetrics: A two-year prospective study. Int J Obstet Anesth 1995; 4:117–9<br />

8 Dahlgren N, Tornebrandt K: Neurological complications after anaesthesia.<br />

A follow-up of 18,000 spinal and epidural anaesthetics performed over three


years. Acta Anaesthesiol Scand 1995; 39:872–80<br />

53<br />

9Tanaka K, Watanabe R, Harada T, Dan K. Extensive application of epidural anesthesia and analgesia in a university hospital:<br />

incidence of complications related to technique. Reg Anesth 1993 ; 18 : 34-8.<br />

10 Auroy Y, Narchi P, Messiah A, Litt L, Rouvier B, Samii K. Serious complications related to regional anesthesia: results of a<br />

prospective survey in France. Anesthesiology 1997 ; 87 : 479-86.<br />

11. Dripps RD, Vandam LD: Long-term follow-up of patients who received<br />

10,098 spinal anesthetics, failure to discover major neurological sequelae. JAMA<br />

1954; 156:1486 –91<br />

12 Moore DC, Bridenbaugh LD: Spinal (subarachnoid) block. A review of<br />

11,574 cases. JAMA 1966; 195:90 7–12<br />

13 Phillips OC, Ebner H, Nelson A, Black MH: Neurologic complications<br />

following spinal anesthesia with lidocaïne: A prospective review of 10,440 cases.<br />

ANESTHESIOLOGY 1969; 30:284 –9<br />

14 Horlocker TT, McGregor DG, Matsushige DK, Schroeder DR, Besse JA. A retrospective review of 4767 consecutive spinal<br />

anesthetics: central nervous system complications. Perioperative Outcomes Group. Anesth Analg 1997 ; 84 : 578-84.<br />

15 Aromaa U, Lahdensuu M, Cozanitis DA: Severe complications associated<br />

with epidural and spinal anaesthesias in Finland 1987–1993. A study based on<br />

patient insurance claims. Acta Anaesthesiol Scand 1997; 41:445–52<br />

16 Urban MK, Urquhart B. Evaluation of brachial plexus anesthesia for upper extremity surgery. Reg Anesth 1994 ; 19 : 175-82.<br />

17 Stan TC, Krantz MA, Solomon DL, Poulos JG, Chaouki K. The incidence of neurovascular complications following axillary<br />

brachial plexus block using a transarterial approach. A prospective study of 1,000 consecutive patients. Reg Anesth 1995 ; 20 :<br />

486-92.<br />

18 Gaertner E, Kern O, Mahoudeau G, Freys G, Golfetto T, Calon B: Block of<br />

the brachial plexus branches by the humeral route. A prospective study in 503 ambulatory patients. Proposal of a nerve-blocking<br />

sequence. Acta Anaesthesiol Scand 1999; 43:609 –13<br />

19 Fanelli G, Casati A, Garancini P, Torri G. Nerve stimulator and multiple injection technique for upper and lower limb<br />

blockade: failure rate, patient acceptance, and neurologic complications. Study Group on Regional Anesthesia. Anesth Analg<br />

1999 ; 88 : 847-52.<br />

20 Franco CD, Vieira ZE: 1,001 subclavian perivascular brachial plexus<br />

blocks: Success with a nerve stimulator. Reg Anesth Pain Med 2000; 25:41–6<br />

21 Carles M, Pulcini A, Macchi P, Duflos P, Raucoules-Aime M, Grimaud D: An<br />

evaluation of the brachial plexus block at the humeral canal using a neurostimulator(1417 patients): The efficacy, safety, and<br />

predictive criteria of failure.<br />

Anesth Analg 2001; 92:194 –8<br />

22 Injuries Associated with Regional Anesthesia in the 1980s<br />

and 1990s A Closed Claims Analysis<br />

Lorri A. Lee, Karen L. Posner, Karen B. Domino, Robert A. Caplan, Frederick W. Cheney, ._ Anesthesiology 2004; 101:143–52<br />

Complications neurologiques de la chirurgie de l’épaule.<br />

Richard ASWAD (chirurgien du membre supérieur)<br />

Frédéric ZAKARIAN (médecin rééducateur)<br />

Marseille<br />

L’épaule est l’articulation la plus complexe de l’être humain, tant du point de vue<br />

anatomique et fonctionnel, que chirurgical. C’est la « racine » du membre supérieur<br />

et contient pour son fonctionnement 15 muscles qui représentent plus de la moitié de<br />

l ’ensemble de la masse musculaire du membre supérieur. Cette articulation assure<br />

deux fonctions complètement contradictoires : la stabilité et la souplesse. A ceci doit<br />

s’ajouter la force et l’indolence, les éléments primordiaux du sportif de haut niveau,<br />

lui assurant <strong>des</strong> exploits anti physiologiques hors normes, et du travailleur manuel<br />

pour <strong>des</strong> travaux répétitifs hors du communs.<br />

L’épaule est constituée de 5 articulations (3 réelles : scapulo-humérale, acromioclaviculaire,<br />

sterno-claviculaire, et 2 fictives : espace sous-acromiale, scapulothoracique)<br />

qui doivent fonctionner en parfaite harmonie pour assurer un mouvement


54<br />

complet, stable et indolore. La moindre atteinte d’une de ses structures<br />

anatomiques retentit immédiatement sur la fonction globale de cette articulation.<br />

La complexité <strong>des</strong> rapports anatomiques de cette région explique déjà le cauchemar<br />

de tout étudiant en anatomie, les difficultés rencontrées pour établir certains<br />

diagnostics et le risque réel neurologique dans cette chirurgie. En effet, les rapports<br />

très étroits du plexus brachial aux autres structures anatomiques de l’épaule<br />

expliqueraient un bon nombre de complications neurologiques directes et indirectes.<br />

Il est donc clair que la chirurgie de l’épaule est loin d’être à l’abri <strong>des</strong> complications<br />

neurologiques iatrogènes. Une connaissance parfaite de cette région est impérative<br />

pour toute chirurgie de l’épaule en sachant que les variantes anatomiques sont<br />

fréquentes et imprévisibles. Il est à noter que dans le cadre de la traumatologie, ces<br />

rapports anatomiques peuvent être modifiés. Il est également bien établi que dans le<br />

cadre de la traumatologie, l’atteinte neurologique initiale, est fréquente (67% <strong>des</strong><br />

fractures à « basse énergie » 11 ), mais passe inaperçue, soit par négligence soit par<br />

la difficulté de l’examen clinique initial. Il est donc très important d’avoir cette notion<br />

devant une complication neurologique apparue secondairement après une chirurgie<br />

d’une épaule traumatique récente. Une EMG peut être donc utile dans certain cas<br />

traumatique avant une éventuelle intervention, pour enlever toute ambiguïté médicolégale,<br />

car il s’avère parfois très difficile de diagnostiquer ces lésions neurologiques<br />

secondaires au traumatisme initial.<br />

«Abstenez-vous de nuire ou de faire du tort à n'importe quel homme » (Hippocrate<br />

460-377 av JC).<br />

Le but de la chirurgie est d’améliorer et non de nuire. Les soins orthopédiques<br />

restent un travail de groupe qui est fourni dans un environnement très complexe. En<br />

prenant comme comparaison les moyens actuels mis à disposition pour la sécurité<br />

aérienne, il est toujours difficile, voir même impossible, de savoir exactement<br />

l’importance et la fréquence <strong>des</strong> pannes. Il en est de même pour la chirurgie. Bien<br />

qu’une revue de la littérature est toujours utile pour connaître les différents types de<br />

complications possibles, il est illusoire d’établir un taux exact de complications. En<br />

effet, toutes les complications ne sont et ne seront pas répertoriées.<br />

Ces complications peuvent être divisées en 2 sous groupes : les complications sans<br />

conséquences, et celles avec préjudices allant de la simple dysesthésie à la<br />

paralysie complète.<br />

Bien qu’Ambroise Paré ait opéré le maréchal de Brissac en 1542,<br />

d’une plaie par balle dans l’épaule avec succès et sans<br />

complication, le développement de la chirurgie de l’épaule ne<br />

remonte qu’à quelques décennies, et <strong>des</strong> complications postopératoires<br />

ont été recensées.<br />

La chirurgie arthroscopique est apparue bien après. C’est ainsi que,<br />

de nos jours, la pathologie de l’épaule est traitée soit par la chirurgie<br />

arthroscopique soit par la chirurgie « à ciel ouvert ».<br />

La chirurgie arthroscopique de l’épaule est devenue très populaire au cours <strong>des</strong> deux<br />

dernières décennies, avec la réputation d’être sure, reproductible et fiable. On disait<br />

auparavant que les complications étaient aussi minimes que les cicatrices de la voie<br />

d’abord. Or ceci n’est plus valable actuellement et le nombre de complications est<br />

devenu plus conséquent avec l’évolution <strong>des</strong> techniques et les indications<br />

chirurgicales.


55<br />

Pour essayer de définir les nerfs « à risque », <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> anatomiques ont été<br />

réalisées 2 . Le nerf suprascapulaire est à 1 cm du rebord glénoïdien, le nerf axillaire<br />

est à 3 mm de la capsule articulaire scapulo-humérale inférieure et passe très près<br />

de l’abord transdeltoïdien, le nerf musculo-cutané passe à 3 cm en-<strong>des</strong>sous du<br />

processus coracoïde et libère souvent une branche motrice au muscle coracobrachiale<br />

à 1 cm de la coracoïde.<br />

Les lésions neurologiques sont de 2 sortes : les rares lésions par traumatisme direct<br />

(section, écrasement, suture…), et, le plus souvent, par traumatisme indirect<br />

(traction). Une connaissance tridimensionnelle de l’anatomie doit être toujours<br />

présente dans « l’esprit » du chirurgien lors de la chirurgie et en particulier la<br />

chirurgie arthroscopique quelques soit la technique et ne surtout pas se contenter de<br />

retenir un chiffre ou une distance entre un nerf et une structure anatomique puisque<br />

les variantes anatomiques, même rares, sont susceptibles d’être présentes chez<br />

n’importe quel individu.<br />

Malgré ceci, il est rapporté 2 entre 1 à 2 % de complications neurologiques dans la<br />

réparation de la coiffe <strong>des</strong> rotateurs, 1 à 8 % dans la chirurgie de l’instabilité, 1 à 4 %<br />

dans la chirurgie prothétique.<br />

Les complications neurologiques peuvent être divisées en 2 catégories :<br />

1- Complications communes à toutes les chirurgies de l’épaule.<br />

2- Complications spécifiques à la techniques chirurgicale utilisée.<br />

A- Complications communes à toutes les chirurgies de l’épaule :<br />

Ce sont les lésions secondaires à l’installation chirurgicale.<br />

On trouve les complications exceptionnelles secondaires à la position assise 13 .<br />

Les lésions par compression directe ou par traction sont assez fréquentes si la<br />

vérification <strong>des</strong> appuis et du positionnement de la tête n’a pas été réalisée<br />

consciencieusement. Il est également connu que malgré une excellente vérification<br />

de l’installation pré-opératoire, certaines compressions directes ou surtout certaines<br />

tractions excessives peuvent apparaître secondairement par « glissement » du<br />

patient sous le champ opératoire. Des cas d’atteinte controlatérale à l’épaule opérée<br />

ont été également rapportés 8 .<br />

B- Complications spécifiques à la technique chirurgicale utilisée :<br />

Chirurgie arthroscopique :<br />

Le risque direct d’atteinte neurologique lors de la réparation arthroscopique de la<br />

coiffe <strong>des</strong> rotateurs est exceptionnel. Ce risque est plus élevé dans les réparations<br />

<strong>des</strong> ruptures très rétractées du tendon du sub scapulaire. En effet, le repère du<br />

processus coracoïdien est très important et tout abord ou geste médial à la coracoïde<br />

est déconseillé et dangereux.<br />

Le risque d’atteinte du nerf axillaire lors de la chirurgie capsulaire arthroscopique est<br />

possible en raison son passage très étroit sous la capsule articulaire. Une atteinte du<br />

nerf axillaire, suite à la thermocoagulation pour instabilité multidirectionnelle 10 , a été<br />

rapportée. Wong et Williams 14 rapportent 1,4% de neuropathies axillaires après<br />

capsulorraphie thermique sur 196 patients opérés pour instabilité. 93% <strong>des</strong> patients


56<br />

ont eu une atteinte sensitive transitoire ayant récupéré dans les 3 mois postopératoires.<br />

Chirurgie à ciel ouvert :<br />

Chirurgie de l’instabilité :<br />

HO et Col. 4 rapportent 8,2% d’atteinte neurologique après chirurgie à ciel d’une<br />

instabilité antéro-inférieure de l’épaule et 5,6 % de neuropathie mixte. 78% ont<br />

récupéré complètement, signant une atteinte secondaire à une traction peropératoire.<br />

L’atteinte du nerf axillaire ou de la corde postérieure (si la division est plus distale)<br />

peut être observée au cours de la technique de Latarjet ou du capsular shift de Neer,<br />

par lésion directe ou par traction par l’écarteur, si le plexus n’est pas mobilisé et<br />

disséqué prudemment 3,7 .<br />

Chirurgie de la coiffe <strong>des</strong> rotateurs :<br />

L’atteinte plexique peut être secondaire à la traction du bras pour augmenter la<br />

visibilité dans l’espace sous acromial. L’atteinte élective du nerf suprascapulaire est<br />

possible lors de la libération de la face profonde de la coiffe <strong>des</strong> rotateurs dans les<br />

larges ruptures rétractées 12 .<br />

La réanimation de l’épaule pseudo-paralytique secondaire à une atteinte massive<br />

irréparable peut nécessiter une<br />

chirurgie par transfert musculaire<br />

palliatif.<br />

- Le transfert du pectoralis majeur<br />

pour les ruptures du sub<br />

scapulaire peut comprimer d’une<br />

manière statique, ou encore<br />

dynamique à distance de la<br />

chirurgie, le nerf musculo-cutané, dans certaines variantes où la pénétration du nerf<br />

dans le muscle coraco-brachial est très proximale. En effet, ce transfert passe<br />

derrière le muscle coraco-brachial qui sert comme poulie de réflexion au transfert.<br />

- Le transfert du latissimus dorsi dans les ruptures massives de l’infra et du supra<br />

épineux peut léser le nerf radial lors de la dissection du tendon de l’humérus et/ou<br />

léser le nerf axillaire lors du passage du transfert.<br />

C hirurgie arthroplastique :<br />

Il est reconnu que les nerfs musculo-cutané et<br />

axillaire peuvent avoir une atteinte neurapraxique<br />

transitoire après une prothèse totale de l’épaule.<br />

Lynch et col. rapportent 4,3% d’atteintes<br />

neurologiques per-opératoires. 50% de ces atteintes<br />

étaient observées chez <strong>des</strong> patients ayant eu un<br />

traitement par méthotrexate pour une polyarthrite<br />

rhumatoïde. 2 patients sur 417 opérés ont eu une<br />

atteinte neurapraxique avec une mauvaise récupération. La localisation anatomique<br />

de l’atteinte est donnée par le schéma ci-contre.<br />

5,6<br />

Des étu<strong>des</strong> anatomiques ont montré que le positionnement du bras à 90°<br />

d’abduction , de rotation externe et d’extension met en tension le plexus brachial.<br />

Une légère antépulsion du bras diminue cette traction. Or l’abord chirurgical pour une


57<br />

prothèse totale nécessite souvent un bras en abduction, rotation externe et<br />

rétropulsion. De plus, l’utilisation <strong>des</strong> écarteurs pour l’exposition de la glène et de<br />

l’humérus doit accentuer la traction sur les structures nerveuses.<br />

C hirurgie traumatique :<br />

Certaines fractures de la tête humérale sont opérées par un enclouage centro-<br />

médullaire verrouillé. Or, le nerf axillaire peut être endommagé lors du verrouillage ou<br />

de l’extraction de la vis proximale 1,9 .<br />

Toute chirurgie n’est pas dénuée de complications et en particulier la chirurgie de<br />

l’épaule qui est un carrefour de passage <strong>des</strong> éléments vasculo-nerveux.<br />

Malgré la fréquence de cette chirurgie, toutes pathologies confondues, le risque<br />

neurologique reste cependant faible. Le meilleur moyen pour éviter ces lésions de<br />

traction reste la prévention en assurant une attention particulière lors du<br />

positionnement du patient sur la table d’opération, en vérifiant la position de la tête,<br />

tous les points d’appuis, et la traction sur le bras. Une formation du personnelle est<br />

primordiale pour potentialiser la prudence et éviter au maximum les complications.<br />

Quant aux risques directs de léser les structures nerveuses, ils restent exceptionnels.<br />

Ceci est assuré par une bonne formation de la technique chirurgicale et par une<br />

bonne connaissance de l’anatomie en gardant à l’esprit la présence possible de<br />

variantes anatomiques.<br />

La patience est souvent<br />

le traitement de choix de ces lésions (surtout par traction).<br />

L’EMG en urgence n’a pas sa place et doit être différé de quelques semaines, si la<br />

récupération neurologique n’a pas eu lieu dans les 3 à 6 semaines post-opératoires.<br />

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J Orthop Trauma, 2003.<br />

2- Boardman ND 3rd, Cofield RH.<br />

Neurologic complications of shoulder surgery.<br />

Clin Orthop Relat Res. 1999 Nov;(368):44-53<br />

3- Edward G. et al.<br />

The Anatomic Relationship of the Brachial Plexus and Axillary Artery to the Glenoid<br />

Implications for Anterior Shoulder Surgery<br />

The American Journal of Sports Medicine 29:729-733 (2001)<br />

4- Ho E, Cofield RH, Balm MR, Hattrup SJ, Rowland CM.<br />

Neurologic complications of surgery for anterior shoulder instability.<br />

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Postoperative brachid plexus<br />

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interior and multidirectional instability of the shoulden


J Bone joint Surg Am 1980;62:897-908.<br />

58<br />

8- Pavlik A, Ang KC, Bell SN.<br />

Contralateral brachial plexus neuropathy after arthroscopic shoulder surgery.<br />

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9- Prince EJ<br />

J Orthop Trauma 2004.<br />

10- Shaffer BS, Tibone JE.<br />

Arthroscopic shoulder instability surgery. Complications.<br />

Clin Sports Med 1999;18(4):737-767.<br />

11- Visser CPJ et col.<br />

Nerve lesions in proximal humeral fractures<br />

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September 2001 (Vol. 10, Issue 5, Pages 421-427)<br />

12- Warner JP, Krushell RJ, Masquelet A, Gerber C.<br />

Anatomy and relationships of the suprascapular nerve: anatomical constraints to mobilization of the<br />

supraspinatus and in fraspinatus muscles in the management of massive rotator cuff tears.<br />

J Bone Joint Surg Am 1992;74:36-45.<br />

13- Wilder BL.<br />

Hypothesis: The etiology of midcervical quadriplegia after operation with the patient in the sitting<br />

position.<br />

Neurosurgery 1982;11(4):530-531.<br />

14- Wong KL, Williams GR.<br />

Complications of thermal capsulorrhaphy of the shoulder.<br />

J Bone Joint Surg Am. 2001;83-A Suppl 2 Pt 2:151-5.<br />

RAPPEL DES CRITERES D’EVALUATION QUALITATIVE DE LA PRATIQUE<br />

DANS LE SYNDROME DU CANAL CARPIEN<br />

Docteur Jean Jacques Castellani<br />

Praticien Attaché <strong>des</strong> Hôpitaux<br />

Marseille<br />

Ce rappel a pour source le Service d’Evaluation <strong>des</strong> Pratiques de la Haute Autorité<br />

de Santé, qui a mis en ligne un certain nombre de référentiels d’évaluation, dont celui<br />

qui est titré :<br />

« syndrome du canal carpien : stratégie diagnostique et indications thérapeutiques ».<br />

Il a été édité en juillet 2003 par l’ANAES.


59<br />

Il s’agit d’une autoévaluation de la pratique personnelle, qui a recours a <strong>des</strong><br />

CRITERES D’EVALUATION au nombre de 10.<br />

Pour pratiquer cette autoévaluation, il est recommandé de prendre 20 dossiers au<br />

hasard parmi ceux <strong>des</strong> patients adressés pour suspicion de syndrome du canal<br />

carpien, ou pour acroparesthésies uni ou bilatérales sans autre précision.<br />

Quels sont les objectifs de qualité évalués <br />

1. Evoquer cliniquement le syndrome du canal carpien<br />

2. Affirmer le diagnostic avec l’étude ENMG, en utilisant les tests validés<br />

3. Rechercher une autre pathologie ou une pathologie associée<br />

4. Proposer une indication thérapeutique<br />

Quels sont les critères d’évaluation <br />

1. La nature et la topographie <strong>des</strong> symptômes sont précisés<br />

2. Les facteurs de provocation (activités manuelles, positions, horaires) ou<br />

d’atténuation <strong>des</strong> symptômes sont précisés<br />

3. Les antécédents locaux et/ou généraux sont recherchés<br />

4. Les données de l’examen clinique sont précisées (modalités sensitives, force<br />

musculaire, étude <strong>des</strong> ROT, aspect de la main, …)<br />

5. L’interprétation <strong>des</strong> données ENMG doit faire référence à <strong>des</strong> valeurs<br />

normatives propres à chaque laboratoire, ou validées et publiées avec prise<br />

en compte de la T° (réchauffement de la main par exemple)<br />

6. L’examen ENMG comporte une étude de la VCN sensitive du nerf médian<br />

entre le poignet et l’index ou le majeur, avec mesure de l’amplitude du<br />

potentiel sensitif et contrôle de la T° cutanée :<br />

1. si le résultat est anormal, il faut étudier la VCS d’un autre nerf du<br />

membre supérieur et du nerf médian controlatéral<br />

2. si le résultat est normal, il faut réaliser une <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> complémentaires<br />

suivantes de VCS :<br />

- comparaison médian/cubital sur 8 cm<br />

- comparaison médian/radial ou médian/ cubital<br />

- comparaison, avec un segment proximal ou distal, au trajet<br />

paume/poignet<br />

8. Il faut réaliser une étude de la VCN motrice du nerf médian et d’un autre nerf<br />

moteur du même membre, et en cas d’anomalie, une étude de la VCM du nerf<br />

médian controlatéral<br />

9. Il faut réaliser :<br />

• s’il existe <strong>des</strong> atypies cliniques ou ENMG, une étude EMG de différents<br />

muscles du membre supérieur<br />

• en cas de suspicion de polyneuropathie, une étude <strong>des</strong> VCM et VCS<br />

d’au moins un membre inférieur, avec éventuellement examen EMG<br />

complémentaire<br />

10. La conclusion de l’ENMG ou la lettre au correspondant doivent comporter une<br />

proposition thérapeutique basée sur les données cliniques et ENMG.<br />

Pour chacun <strong>des</strong> 10 critères (6-1 et 6-2 comptent pour 2 critères), sa présence dans<br />

le dossier du patient se note :<br />

1 si la réponse est OUI<br />

2 si la réponse est NON


3 si le critère ne s’applique pas à ce patient<br />

60<br />

Pour chacun <strong>des</strong> 20 dossiers, il est totalisé le nombre de 1, de 2 et de 3.<br />

Quelle est l’interprétation <strong>des</strong> résultats <br />

3 questions sont à se poser par le praticien en fin d’autoévaluation :<br />

1. quels sont les points forts et les points faibles de sa pratique <br />

2. comment expliquer les écarts observés pour certains critères <br />

3. quelles mesures d’amélioration de sa pratique peut-il mettre en place <br />

Cette autoévaluation simple à réaliser, a été validée par l’ANAES et l’Association <strong>des</strong><br />

neurologues libéraux de langue française.<br />

Référence :<br />

www.anaes.fr<br />

Evaluation <strong>des</strong> pratiques professionnelles<br />

Examen ENMG <strong>des</strong> nerfs moteurs du pied : diagnostic de syndromes<br />

canalaires<br />

Francis Renault<br />

Unité de neurophysiologie clinique de l’enfant, Hôpital Armand-Trousseau,<br />

26 avenue Arnold-Netter 75571 Paris 12 France. francis.renault@trs.aph p.fr<br />

L'étude <strong>des</strong> nerfs moteurs du pied permet d'évaluer le degré et la topographie de la perte axonale<br />

d ans les polyneuropathies et <strong>des</strong> radiculopathies lombosacrées. L'ENMG est aussi la méthode de<br />

diagnostic de syndromes canalaires en s'appuyant sur la connaissance de l'anatomie fonctionnelle<br />

<strong>des</strong> rameaux nerveux moteurs distaux et <strong>des</strong> muscles intrinsèques du pied et leur méthode<br />

d’enregistrement.<br />

Rappel anatomique


Nerf tibial antérieur (TA)<br />

A la face antérieure de la cheville, il passe sous le "extensor reticulanum" (canal tarsien<br />

antérieur) et donne latéralement sa branche motrice pour le pédieux. La branche médiane, sensitive,<br />

peut comporter <strong>des</strong> rameaux moteurs pour les 3 premiers interosseux dorsaux, essentiellement le<br />

premier.<br />

Nerf tibial postérieur (TP)<br />

En arrière de la malléole interne, il entre dans le canal tarsien formé par l'insertion calcanéenne<br />

de la partie profonde du "flexor retinaculum". C'est à l'intérieur du canal que naissent ses branches<br />

médioplantaire (MP) (plantaire interne) et latéroplantaire (LP) (plantaire externe). Une branche<br />

calcanéenne inférieure (CI) naît aussi dans la partie supérieure du canal tarsien, soit du tronc TP, soit<br />

de sa branche LP juste après son origine. Dans sa portion inférieure, le canal tarsien est divisé par un<br />

septum appartenant à l'aponévrose profonde de l'adducteur du I en une chambre calcanéenne<br />

supérieure contenant la branche MP et une chambre calcanéenne inférieure contenant la branche LP.<br />

La branche CI peut avoir un court trajet dans la chambre inférieure mais elle prend une direction<br />

différente <strong>des</strong> deux autres branches, se dirigeant en bas entre l'aponévrose profonde de l'adducteur<br />

du I et l'aponévrose plantaire.<br />

Branche médioplantaire (MP) (plantaire interne)<br />

A la sortie de la chambre calcanéenne supérieure elle chemine dans le canal formé par les<br />

insertions de l'adducteur du I sur le talus et le naviculaire. Elle innerve l'adducteur et le court<br />

fléchisseur du I, les chefs médian et latéral du court fléchisseur <strong>des</strong> orteils et le premier lombrical.<br />

Branche latéroplantaire (LP) (plantaire externe)<br />

Elle quitte la chambre calcanéenne inférieure pour cheminer dans la plante dans son propre<br />

canal formé, comme pour la branche MP, par les insertions de l'adducteur du I sur le talus et le<br />

naviculaire. Elle traverse obliquement le pied entre le court fléchisseur <strong>des</strong> orteils en <strong>des</strong>sous et le<br />

carré plantaire au <strong>des</strong>sus. Elle franchit le septum intermusculaire externe et se divise en rameaux<br />

terminaux superficiels et profonds en regard de la base du V ème métatarsien. Elle innerve le carré<br />

plantaire, le court fléchisseur du V, le chef latéral du court fléchisseur du I, l'adducteur du I, les<br />

lombricaux à l'exception du premier et tous les interosseux.<br />

Branche calcanéenne inférieur (CI) (nerf de Baxter)<br />

Elle quitte la portion postérieure de la chambre calcanéenne inférieure pour se diriger en bas<br />

entre l'aponévrose profonde de l'adducteur du I et le carré plantaire puis se porte horizontalement en<br />

dehors devant la tubérosité calcanéenne interne entre le court fléchisseur <strong>des</strong> orteils au <strong>des</strong>sus et le<br />

carré plantaire au <strong>des</strong>sous. Elle innerve l'adducteur du V et peut donner <strong>des</strong> rameaux au court<br />

fléchisseur <strong>des</strong> orteils et au carré plantaire.<br />

Ainsi existent plusieurs sites de possible compression <strong>des</strong> nerfs moteurs du pied :<br />

- Les branches motrice et sensitive du nerf TA au canal tarsien antérieur<br />

- Le tronc TP dans la partie haute du canal tarsien<br />

- La branche CI entre le carré plantaire et l'adducteur du I, ou contre la tubérosité calcanéenne interne<br />

- La branche LP dans sa chambre calcanéenne et le canal de l'adducteur<br />

- La branche MP dans sa chambre calcanéenne et le canal de l'adducteur<br />

Insertion de l'aiguille électrode dans les muscles intrinsèques du pied<br />

Même si la contraction volontaire analytique de chaque muscle peut être difficile, un tracé de<br />

contraction peut être obtenu dans tous les muscles lorsqu'on demande d'agiter les orteils ou d'exercer<br />

une abduction ou une adduction de l'avant-pied contre appui.<br />

61<br />

Pédieux<br />

L'insertion se fait au bord externe du muscle, en dehors et en <strong>des</strong>sous du tendon <strong>des</strong> tendons du<br />

long extenseur <strong>des</strong> orteils. La contraction est obtenue lors de l'extension <strong>des</strong> orteils. Il est innervé<br />

exclusivement par le nerf TA.<br />

Premier et quatrième interosseux dorsaux<br />

L'interosseux dorsal (ID) est le muscle le plus superficiel de l'espace interdigital. Sa contraction<br />

est provoquée par un effort de résistance à la flexion <strong>des</strong> orteils.<br />

Le premier ID est innervé par la branche LP du nerf TP mais reçoit souvent un rameau du nerf<br />

TA alors que le quatrième ID est innervé exclusivement par la branche LP du nerf TP.<br />

Abducteur du V<br />

L'électrode est insérée juste au <strong>des</strong>sus de la limite entre les zones cutanées dorsale et plantaire,<br />

environ 15 mm en avant de l'aplomb de la pointe de la malléole externe. La contraction est obtenue<br />

lors de l'abduction du V. Il est innervé par la branche CI du nerf TP.<br />

Adducteur du I


62<br />

L'électrode est insérée juste au <strong>des</strong>sus de la limite entre les zones cutanées dorsale et<br />

plantaire, environ 20 mm en arrière de la tubérosité naviculaire. La contraction est obtenue par<br />

adduction du I ou de l'avant-pied contre résistance. Il est innervé par la branche MP du nerf TP.<br />

Court fléchisseur du I<br />

L'électrode est insérée juste au <strong>des</strong>sus de la limite entre les zones cutanées dorsale et plantaire<br />

près de la tête du premier métatarsien. Sa contraction est obtenue par la flexion en crochet du I contre<br />

résistance. Il est innervé par la branche MP du nerf TP.<br />

Interprétation <strong>des</strong> anomalies observées<br />

Les tracés obtenus doivent être interprétés avec prudence, la comparaison <strong>des</strong> enregistrements<br />

de plusieurs muscles <strong>des</strong> deux pieds est nécessaire.<br />

Dans tous les muscles intrinsèques du pied il est normal de recueillir une activité d'insertion<br />

durable.<br />

Les activités spontanées de fibrillation et de potentiels lents sont les anomalies les plus souvent<br />

observées. L'atteinte sélective de certains muscles et la normalité <strong>des</strong> muscles homologues<br />

controlatéraux permettent de suspecter la compression d'un tronc nerveux.<br />

Les signes de dénervation musculaire sélective sont plus pertinents que les anomalies de<br />

conduction nerveuse qui sont, au pied et à la cheville, difficiles à affirmer sur <strong>des</strong> distances courtes et<br />

curvilignes et qui peuvent manquer.<br />

La dénervation sélective de l’abducteur du V est en faveur d'une compression de la branche CI.<br />

La dénervation élective unilatérale <strong>des</strong> muscles pédieux et premier ID sans atteinte du quatrième<br />

ID est en faveur d'une compression du nerf TA.<br />

La dénervation <strong>des</strong> muscles adducteur du I, court fléchisseur du I et ID sans atteinte de<br />

l'abducteur du V est en faveur d'une compression du nerf TP dans le canal tarsien.<br />

La dénervation <strong>des</strong> muscles adducteur du I, court fléchisseur du I sans atteinte <strong>des</strong> ID ni de<br />

l'abducteur du V est en faveur d'une compression de la branche MP du nerf TP.<br />

La dénervation <strong>des</strong> muscles ID sans atteinte d'autre muscle intrinsèque est en faveur d'une<br />

compression de la branche LP du nerf TP.


63<br />

Ligament annulaire interne<br />

Tibial<br />

postérieur<br />

Adducteur du I<br />

C.I.<br />

M.P.<br />

Septum interfasciculaire<br />

L.P.<br />

Nerf calcanéen inférieur (CI)<br />

Adducteur du I<br />

Abducteur du V<br />

Chaire carrée de S.<br />

Court fléchisseur<br />

plantaire

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