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Les neuf LEÇONS DURABLES - Communauté d'Agglomération du ...

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<strong>Les</strong> <strong>neuf</strong> LEÇONS <strong>DURABLES</strong><br />

Extrait d’un texte d’Alain Lecomte<br />

Dir cabinet Christine BOUTIN<br />

Ministre <strong>du</strong> logement<br />

Ancien dir géneral de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction<br />

(2005-2007)<br />

9 leçons livrées par Breda pour fabriquer la ville <strong>du</strong>rable européenne de demain<br />

1.Un projet urbain est lié à la qualité des hommes, tant les professionnels<br />

que les élus, ainsi qu’à leur engagement dans la <strong>du</strong>rée. Est passionnante<br />

ici la continuité, assurée malgré les changements politiques.<br />

2.La cohérence d’ensemble s’impose dans l’articulation entre différents<br />

modes de réflexion et d’action - plan urbain, déplacements, aménagement<br />

de l’espace naturel, action sur le centre-ville, création de nouveaux quartiers.<br />

3.La modernité et l’audace sont indissociables de la capacité à bien faire<br />

l’ordinaire de la ville pas seulement l’extraordinaire : Breda se tourne résolument<br />

vers l’avenir en ce qui concerne l’architecture et les formes<br />

urbaines, créant des relations fortes entre patrimoine et modernité. Et la<br />

qualité ordinaire se retrouve partout, notamment dans des interventions -<br />

dites mineures - dans la ville existante et la création de nouveaux quartiers<br />

périphériques. La qualité n’est pas réservée à quelques opérations pilotes.<br />

4.Le lien entre la qualité architecturale et urbaine et l’approche sociale sont<br />

affirmés l’architecture et l’espace public servent les hommes et ne sont<br />

pas de simples objets de promotion de la ville.<br />

Des quartiers plaisants,sans prouesse<br />

ni provocation : qualité de l’architeture et<br />

urbanisme qui cultive un rapport ouvert<br />

avec la nature souvent préservée.<br />

5.La déclinaison forte <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable s’assortit d’une dynamique<br />

de croissance. L’engagement de longue haleine de Breda dans une<br />

politique d’aménagement <strong>du</strong>rable n’a pas oublié le développement, car il<br />

s’agit de revitaliser l’économie pour offrir un horizon aux jeunes générations<br />

en étant attractif et dynamique<br />

6. Faire la vie et la ville douces est impossible sans la mise en oeuvre<br />

d’une <strong>du</strong>rabilité qui intègre la paix sociale, le lien entre urbanisme et paysage,<br />

la qualité architecturale, les circulations douces, les places de silence,<br />

l’offre culturelle et de loisirs, etc.<br />

7.La modernité est acceptée par l’usager, ce qui dément des<br />

idées toutes faites sur la demande de pastiche.<br />

8.Le partenariat public-privé exige, pour servir le projet urbain,<br />

la puissance et l’engagement à parts au moins égales<br />

des deux partenaires. Ici, c’est le « gagnant-gagnant » qui est<br />

recherché, sans jamais renoncer à la philosophie qui porte le<br />

projet et à l’enjeu majeur <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable.<br />

9.Rien n’est jamais acquis, un projet urbain est toujours à remettre<br />

sur l’ouvrage. Une ville n’est jamais finie et la dynamique<br />

de la transformation urbaine doit toujours étre à l’œuvre.<br />

«Breda Faire la ville <strong>du</strong>rable» sous la direction d’Ariella Masboungi


LA DURABILITÉ,<br />

un état d’esprit<br />

Qu’est-ce qu’une ville <strong>du</strong>rable <br />

Pas une autre vie à imaginer, ni des expériences exemplaires, mais un état<br />

d’esprit qui inspire toutes les politiques urbaines - logement, culture, soins,<br />

emploi, entretien, transports, gestion de l’eau...<br />

Cette approche, prend en compte à la fois les aspects sociaux, écologiques<br />

et économiques <strong>du</strong> développement.<br />

Un mode de vie et un mode de faire plutôt que des opérations isolées,<br />

une vision élargie bien au-delà de l’écologie, qui touche tous les domaines<br />

de La vie municipale, en créant des tiens de dépendance réciproque entre<br />

tous ces éléments et entre les populations...<br />

Une approche globale<br />

Selon Mark Okhuijsen, « une menace est une chance », la difficulté <strong>du</strong><br />

contexte explique l’ambition.<br />

L’économie est essentielle - il faut une ville qui vive, où les jeunes<br />

puissent trouver un emploi, donc veiller à ce que les entreprises réussissent,<br />

puisque « un bon profit est un profit <strong>du</strong>rable » - autant que<br />

l’esthétique, la qualité de l’espace public, les relations entre les gens<br />

et leur mode de vie, le plaisir de la ville...<br />

Cette approche globale - intégrée - a plusieurs conséquences.<br />

Elle affiche des objectifs qui concernent de multiples domaines :<br />

- limitation des déchets et lutte contre la pollution olfactive<br />

- recherche d’un bilan énergétique neutre (ce qui suppose la récupération<br />

de ta chaleur et <strong>du</strong> froid par géothermie, ainsi que la recherche de diverses<br />

économies)<br />

- augmentation de la biodiversité (« pas de ville sans nature »)<br />

- canaux et rivières sur lesquels se fonde le développement urbain<br />

- préservation de sites calmes et propres, en complément d’une vie dynamique<br />

(« la ville est contraste »)<br />

- proximité des espaces verts la nature dite « à distance de pantoufles »,<br />

c’est-à-dire à moins de 200 m de chez soi) et continuité de ce réseau (une<br />

structure verte traversant la ville, à compléter lorsque c’est nécessaire et<br />

malgré le coût <strong>du</strong> foncier)...<br />

Ces objectifs sont déclinés dans divers plans : qualité, gestion de l’eau, habitat,<br />

énergie, écologie, bruit, etc. Et ils sont présents à toutes les échelles<br />

de la politique urbaine : agglomération, ville, quartiers...<br />

«Breda Faire la ville <strong>du</strong>rable» sous la direction d’Ariella Masboungi


CULEMBORG<br />

L’écoquartier d’Eva Lanxmeer<br />

Situé dans la ville de Culemborg, le projet d’écoquartier EVA Lanxmeer est<br />

issu d’une initiative privée, celle de Marleen Kaptein.<br />

Partie d’un projet de sensibilisation au développement <strong>du</strong>rable, cette<br />

femme est parvenue à entrainer un groupe de citoyens qui a fait de ce<br />

projet une réalité avec la construction <strong>du</strong> quartier.<br />

<strong>Les</strong> grands principes ayant permis la création d’un quartier<br />

exemplaire sont les suivants :<br />

- Une approche participative très approfondie (écriture et dessin des souhaits<br />

des habitants lors de la conception et planification <strong>du</strong> quartier),<br />

- La diversité des maitrises d’ouvrages : Ville, projets indivi<strong>du</strong>els, collectifs<br />

d’habitants, Fondations,<br />

- Le respect <strong>du</strong> principe de mixité fonctionnelle (voir programme),<br />

- La faible place accordée à la voiture afin de maintenir la perméabilité des<br />

sols et dégager de nombreux espaces de jeu,<br />

- L’autosuffisance énergétique à travers la construction d’une usine de<br />

biogaz (pro<strong>du</strong>it à partir des déchets verts <strong>du</strong> quartier), un réseau de<br />

géothermie et un apport solaire essentiellement passif.<br />

La faible densité <strong>du</strong> quartier s’explique notamment par la situation sur des<br />

terrains sensibles, utilisés depuis 1920 comme zone de captage d’eau.<br />

Pour préserver la richesse de ces milieux, de larges espaces verts ont été<br />

laissés naturels et d’autres ont été plantés de roseaux pour permettre un<br />

traitement écologique des eaux grises.<br />

Programme<br />

250 logements (dont 30 % sociaux) à construire en 4 phases, 40 000 m²<br />

de bureaux, Centre de formation à l’écologie, Ferme urbaine (pro<strong>du</strong>ction<br />

alimentaire bio et é<strong>du</strong>cation à l’environnement)<br />

Superficie : environ 30 hectares<br />

1994-2009


BOXTEL<br />

L’écoquartier d’In Goede Aarde<br />

Le terrain sur lequel s’est construit le quartier « In Goede Aarde », signifiant<br />

« La petite terre », était la dernière zone constructible de la ville de Boxtel<br />

avant de devoir entamer la trame verte qui ceinture la ville.<br />

<strong>Les</strong> élus ont donc choisi, en concertation avec les habitants, de privilégier la<br />

densité à l’étalement et de construire 350 nouveaux logements bien reliés<br />

aux espaces naturels environnants. Au-delà de construire dense, l’accent a<br />

été mis sur la gestion <strong>du</strong> bruit - étant donnée la proximité de l’Autoroute A2-,<br />

la mixité générationnelle et sociale, la qualité des espaces publics ainsi que<br />

la qualité énergétique des logements (orientation bioclimatique et recours<br />

aux énergies renouvelables : solaire, géothermie).<br />

La particularité de ce projet réside dans le fait que les habitants sont fortement<br />

impliqués dans la gestion de leur quartier. Un guide leur est remis<br />

à leur installation et de courtes formations leur sont proposées pour apprendre<br />

la gestion biologique des jardins, l’utilisation de composteurs collectifs…<br />

Ces guides doivent être transmis en cas de vente de la propriété pour assurer<br />

la pérennité de la démarche écologique.<br />

Programme<br />

353 logements (224 indivi<strong>du</strong>els groupés, 19 collectifs et 110 indivi<strong>du</strong>els isolés),<br />

en accession à la propriété, grand espace vert central, Centre <strong>du</strong> développement<br />

<strong>du</strong>rable (salle de conférence, serre, café)<br />

Superficie : 10 hectares<br />

Densité : 35 logements/ hectare<br />

Maitre d’ouvrage : Commune de Boxtel


BOXTEL


BREDA inventer pour <strong>du</strong>rer<br />

Quelques principes de l’aménagement<br />

<strong>du</strong>rable : pas de ville sans naturel,<br />

préservation de sites calmes en complément<br />

d’une ville dynamique, proximité<br />

des espaces verts, continuité d’une<br />

structure verte traversant la ville<br />

Le moteur de l’action : la vertu des catastrophes<br />

assortie d’une volonté de se développer<br />

Neuvième ville des Pays Bas avec 170 000 habitants, Breda appartient à<br />

un chapelet de villes moyennes entre des pôles attractifs (Anvers et Rotterdam).<br />

Elle subit une pollution atmosphérique massive émanant de Rotterdam,<br />

d’Anvers, de la Ruhr et même d’Angleterre, ce qui rend ainsi le<br />

territoire théoriquement inconstructible.<br />

La ville possède en fait assez peu d’atouts si ce n’est un patrimoine historique<br />

traditionnel mais qui ne peut rivaliser avec celui d’Amsterdam ou de Delft.<br />

Malgré ces difficultés, la planification nationale demande<br />

à Breda de se développer. La ville a donc l’obligation<br />

d’être plus vertueuse que d’autres et de prendre<br />

de nombreuses mesures de protection - transports<br />

publics au biofuel, géothermie… Breda vise à stabiliser<br />

la population voire à gagner des habitants mais<br />

surtout elle essaye d’exister et se refuse à être une<br />

banlieue de Rotterdam. Ainsi, elle mise sur sa desserte,<br />

son charme, son audace, sa qualité de vie et la<br />

diversité des activités culturelles et économiques pour<br />

se distinguer.<br />

Développement <strong>du</strong>rable et sens des<br />

affaires ne seraient donc pas<br />

antinomiques <br />

La stratégie urbaine de Breda est de faire la vie et la<br />

ville douce, grâce à la mise en œuvre d’une <strong>du</strong>rabilité<br />

qui intègre la paix sociale, le lien entre urbanisme<br />

et paysage, la qualité architecturale, les circulations<br />

douces, les places de silence, l’offre culturelle et de<br />

loisirs, etc…<br />

Mais surtout, l’approche de Breda est de faire que le<br />

développement <strong>du</strong>rable implique le développement<br />

économique. Breda prouve que la ville <strong>du</strong>rable peut<br />

être rentable et qu’elle est un facteur de dynamique<br />

sociale et économique. L’exemple <strong>du</strong> casino, crée<br />

dans un couvent <strong>du</strong> XIVe siècle cédé par la ville pour<br />

un florin à un privé à condition que celui-ci en assure<br />

la remise en état patrimoniale est emblématique de<br />

cette politique. C’était le seul moyen de sauver ce patrimoine<br />

de la ruine et de la déshérence, d’autant que<br />

l’impact sur l’économie <strong>du</strong> centre est fort avec 650 000<br />

visiteurs par an.<br />

Une architecture moderne ordinaire<br />

L’architecture ordinaire surprend par sa rigueur, sa capacité à créer des<br />

espaces de vie : balcons en avancées sur le canal, quartiers écologiques<br />

autour des petits canaux cernés d’une végétation folle… toutes choses qui<br />

offrent des quartiers plaisants, sans prouesse ni provocation. Il s’agit de<br />

l’ordinaire urbain qui trouve ses qualités notamment dans un rapport ouvert<br />

avec une nature préservée.<br />

« Breda Faire la ville <strong>du</strong>rable» sous la direction d’Ariella Masboungi


Fabriquer des limites claires entre la ville<br />

et la nature<br />

La question de la gestion de l’étalement urbain et <strong>du</strong> traitement de limites<br />

franches entre ville et nature implique des politiques d’agglomération, voire<br />

régionales. Breda est une élève particulièrement douée en termes de planification<br />

à grande échelle. Elle s’organise en fonction de limites : celles<br />

que lui imposent les directives d’Etat définissant les zones urbanisables et<br />

celles qu’elle définit elle-même dans sa relation avec la nature. Aux Pays<br />

Bas, la nature est essentiellement artificielle, créée sous forme de polders<br />

et dessinée par l’agriculture. Elle peut donc sans cesse être reconstruite,<br />

tout comme la ville. La municipalité de Breda intervient pour conforter<br />

l’agriculture présente sur son territoire et pour stimuler de meilleures relations<br />

entre agriculteurs et urbains. Conçues en bords francs, sans possibilités<br />

de mitage, les extensions urbaines éprouvent des dialogues multiples<br />

avec la nature (front de canal, cœur vert, larges talus antibruit plantés,<br />

organisations en peigne et en faisceaux mettant en scène la nature…). Ce<br />

rapport franc avec la nature est bien accepté voire demandé par les investisseurs,<br />

qui y voient une valorisation certaine de leurs opérations.<br />

<strong>Les</strong> moyens de l’action<br />

Le partenariat public-privé est un des atouts maitres dans la mise en œuvre<br />

de la politique de développement <strong>du</strong>rable de Breda. Il n’y a pas de taille<br />

de ville optimum pour faire un projet urbain dans cette philosophie. C’est<br />

à la portée de chacune, à condition d’être doté d’énergie, d’ambition et de<br />

se donner les moyens de penser et d’agir, sans oublier une saine coutume<br />

de remise en cause sans laquelle l’innovation et l’inventivité ne sont pas<br />

de mise.<br />

Haagse Beemden<br />

et Chassé Park<br />

Haagse Beemden<br />

Le plan, en forme de fer à cheval,<br />

réserve au centre <strong>du</strong> site<br />

une zone agricole protégée de<br />

160 hectares. Sur les sols d’une<br />

grande humidité, les canaux<br />

structurent le paysage. Architecture<br />

au style contemporain<br />

simple et rigoureux, diversité<br />

des programmes d’habitat (immeubles<br />

de différentes hauteurs<br />

selon les sites, maisons à patio,<br />

maisons en bande…) espaces<br />

publics conçus avec des matériaux<br />

de qualité, comparables<br />

à ceux <strong>du</strong> centre. (Urbanistes :<br />

Maas et Tummer ; 1976-2006 ; densité : 28 logements / hectare)<br />

«Breda Faire la ville <strong>du</strong>rable» sous la direction d’Ariella Masboungi


Le quartier de Chassé Park<br />

Aux abords immédiats <strong>du</strong> centre historique, le<br />

« campus » de Chassé Park transforme les 13<br />

hectares d’une ancienne caserne. Le concept<br />

de nature occupée par la ville permet d’associer<br />

des styles architecturaux multiples, des formes<br />

contemporaines et des bâtiments anciens. Le<br />

plan est conçu de manière à créer des percées<br />

visuelles vers les lisières et vers le centre ville.<br />

(Urbanistes : OMA et West 8 ; 1993-2007 ; densité<br />

: 50 logements / hectare)<br />

Programme : 646 logements (dont 100 sociaux),<br />

équipements (théatre, musée, salle de musique<br />

populaire, services municipaux), casino, hôtel 4<br />

étoiles, parking public de 700 places.<br />

A Chassé Park : une approche décomplexée,<br />

qui relativise les oppositions entre<br />

tradition et modernité.<br />

Ci-dessus le parvis de l’ancien monastère<br />

transformé en casino.<br />

«Breda Faire la ville <strong>du</strong>rable» sous la direction d’Ariella Masboungi

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