Janvier 2011 - numéro spécial Pierre Lafitte - Église Catholique d ...

Une histoire algérienne
d’entre nous ne connaissait. Quelle rencontre !
Aucune trace chez ces personnes, des souffrances endurées des années, aucune
amertume apparente ! Nous qui avions vécu le drame familial causé par la
guerre n’en revenions pas.
Cet été là, les trois frères Lafitte se sont retrouvés à Alger, et notre frère Bernard
avait même été reçu par le Président Ben Bella avec Pablo Raptis, grand
leader trotskyste de l’époque.
Un nouveau drame se produisit en 1964 dans la famille de Pierre avec la mort
subite du frère aîné Bernard. Ce fut le second drame familial qui marqua entre
autres le plus jeune : sa vocation définitive ne s’est-elle pas affirmée à ce moment-là
Encore au séminaire en France, il décide, l’année suivante, d’aller au séminaire
d’Alger et d’apporter son concours à l’alphabétisation de Belcourt avec le Père
Scotto. Il y retrouve Jacques et Michelle, engagés dans la coopération qui laisseront
en terre d’Algérie leur premier enfant.
Ainsi, l’oncle Jean-Pierre, Marie-Jeanne sa maman, Augustin-Belkacem Ibazizen,
Bernard, Jacques ont-ils marqué les jalons de la route prise par Pierre des bords
de l’Atlantique à ceux de la Méditerranée.
La mort a jalonné ses premiers pas dans la vie. Comment ne pas évoquer la figure
de Unamuno dont Pierre citait fréquemment la réaction face au général
franquiste Astray, proclamant « Vive la mort »
« Il y a des circonstances où se taire est mentir. Je viens d’entendre un cri morbide
et dénué de sens : vive la mort ! Ce paradoxe barbare est pour moi répugnant
! Le général Astray est un infirme. Ce n’est pas discourtois, Cervantes l’était
aussi. Malheureusement, il y a en Espagne aujourd’hui beaucoup trop d’infirmes
… Vous vaincrez parce
que vous possédez plus de force
brutale qu’il ne vous en faut
mais vous ne convaincrez pas
car pour convaincre il faudrait
que vous persuadiez et pour
persuader il faudrait avoir ce
qu’il vous manque : la raison et
le droit dans la lutte. »
Pierre dans son interview donné
au cinéaste Audrain ne dit-il pas
la même chose
Jacques Lafitte
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