Janvier 2011 - numéro spécial Pierre Lafitte - Église Catholique d ...

Une histoire algérienne
- Eh bien, puisque Dieu l’appelle en
Afrique, qu’il parte ! ».
Et il éclata en sanglots…
L’oncle Jean-Pierre vécut une grande
partie de sa vie en Kabylie et suscita
plusieurs vocations religieuses chez les
Berbères. Il envoya même certains
d’entre eux au séminaire
d’Ustaritz au
Pays Basque qui, durant
les vacances scolaires,
étaient hébergés
dans la maison
familiale.
C’est ainsi que s’établit
un nouveau
contact entre l’Algérie
et la famille de
Pierre.
L’un de ces kabyles,
Augustin-Belkacem
Ibazizen, de la tribu
d’Aït-Yenni, vint en
France, pour la première
guerre mondiale, et se retrouva
un jour dans la maison familiale Putxutegia
; et il y rencontra Marie-Jeanne,
la nièce de l’oncle Jean-Pierre et future
maman de Pierre ! Il se passa quelque
chose de sérieux entre ces deux
jeunes et s’entrouvrit une possible
perspective d’avenir commun à un
point tel que Marie, la sœur de Marie-
Jeanne, vivant au Canada lui, écrivit un
jour :
« Ne crains-tu pas un atavisme chez
ce garçon ». Il n’y eut pas de suite…
C’était dans les années 20. Augustin-
Belkacem devint avocat à Paris et plus
tard fut nommé au Conseil d’État.
Marie-Jeanne épousa Louis en 1934 :
vie heureuse durant cinq ans qui virent
l’arrivée de trois enfants. Mais la
guerre éclate en 1939 et Louis est mobilisé,
puis fait prisonnier jusqu’en
1942. Un nouveau bonheur avec l’arrivée
de Pierre, bonheur de courte durée
puisque Louis est déporté dans le
camp de concentration de Dachau et y
meurt en 1944.
C’est le drame absolu : Bernard l’aîné
a 9 ans, Pierre le plus jeune, un an.
L’enfance se passera dans les années
grises de l’après guerre, au milieu d’une
famille modeste, aux nombreux
cousins, au sein d’un milieu catholique
traditionnel qui privilégiait l’application
stricte des règles religieuses de
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