Janvier 2011 - numéro spécial Pierre Lafitte - Église Catholique d ...

Célébration d un passage - St Jean de Luz
rait pas souhaité qu’on parle trop de
lui dans cette église de St Jean de Luz,
lieu de son baptême et de sa première
messe. Jamais il n’aurait pensé non
plus que la cathédrale d’Alger aurait
pu rassembler tant de monde autour
de lui. L’apôtre de l’ombre, le missionnaire
effacé et silencieux vit à présent
dans la lumière. Pierre, permets nous
de prendre du recul et d’admirer encore
quelques reflets de cette lumière
qui brillait fort dans tes yeux quand tu
ouvrais ton coeur. Cette lumière peut
nous aider chacune et chacun à rester
en chemin.
Malgré les drames, face à la haine destructrice,
Pierre a choisi le sourire de
l’espérance. Ce sourire était le fruit de
sa paix intérieure. Pierre n’avait pas
connu son papa Louis Lafitte, directeur
de banque, mort au camp de Dachau,
victime du fascisme. Il a été par
la suite très marqué par le départ de
son frère Bernard. En Algérie il a perdu
beaucoup de proches, assassinés :
laïcs, religieux, religieuses, prêtres et
son ami Mgr Pierre Claverie, évêque
d’Oran.
Comment a-t-il fait pour résister,
persévérer dans
cette espérance
active, le sourire
aux lèvres Pierre
Claverie était venu
nous prêcher une
retraite à Belloc
juste avant sa
mort. Il nous disait
« au nom de Jésus
nous avons choisi
de vivre aux fractures
de la société
algérienne, et, s’il
le faut, jusqu’au
témoignage suprême
! » Malgré ce
climat de menace
permanente, Pierre Lafitte avait fait
lui aussi le choix risqué mais réfléchi
et médité de rester en Algérie jusqu’à
sa mort, mort que personne n’attendait
si proche.
Oui, Pierre était heureux et serein
car il avait fait ce choix-là. Il le redisait
dans le film « il y a une réalité qu’il
faut affronter qui peut conduire à la
mort, mais elle ne brise pas l’espéran-
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