Janvier 2011 - numéro spécial Pierre Lafitte - Église Catholique d ...

temps. Qu'est-ce que tu as lu Qu'estce
que tu as compris " Le docteur
répond : "Tu aimeras le Seigneur ton
Dieu, de tout ton cœur, de toute ton
âme, de toute ta force et de tout ton
esprit, et ton prochain comme toimême".
"Tu as bien répondu, lui dit
Jésus, fais cela et tu vivras".
La conversation pourrait s'arrêter là.
Le docteur connaît bien sa leçon, on
pourrait dire qu'il a bien réussi son
examen, au moins la question de
cours. Pourtant il reste comme un mot
qu'il n'a pas compris, le mot
"prochain". En fait il a compris, mais il
ne voit pas bien qui est son prochain.
Jésus quitte alors la question de cours
et propose un cas pratique. Il y avait
un homme qui était sur la route. Il a
été attaqué et blessé. Trois autres
hommes sont passés par là, un lévite,
un prêtre et un samaritain et voilà ce
qu'ils ont fait. Qu'en penses-tu Qui a
été le prochain de l'homme blessé
"C'est celui, dit le docteur, qui a montré
de la compassion envers lui. Va, lui
dit Jésus et toi aussi fais de même."
"Allons et faisons de même" est donc
la conclusion pour nous. Toutefois si
Pierre est un exemple à suivre, il n'est
pas forcément immédiatement à imiter.
Poursuivre ensemble avec lui suppose
que comme le docteur de cette
histoire nous apprenions à lire dans
deux livres. Le livre de la parole de
Dieu et le livre de nos vies. Le premier,
celui de la Parole de Dieu, est à lire, à
méditer, à étudier. Il s'adresse à notre
raison. Il muscle notre intelligence, il
Célébration d un passage - Alger
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donne consistance à nos vies. Il est
comme notre colonne vertébrale, notre
squelette. Le second, celui de la
vie, est à contempler. Il s'adresse à
notre cœur. Il donne du goût à notre
vie. Il est notre chair.
Ces derniers jours nous avons pris le
temps de relire ensemble quelques
passages de notre vie avec Pierre. Les
pages vécues par les autres ont nourri
notre intelligence, et celles que nous
avons vécues avec lui ont ravivé notre
cœur. De ces partages vont naître en
leur temps des fruits, au CCU où nous
allons devoir continuer avec lui et sans
lui, mais aussi partout où le corps que
nous formons ensemble sera présent.
En terminant, je voudrais avoir une
pensée pour Madame Pirsoul, qui a
assuré longtemps l'accueil à l'archevêché
et qui a été inhumée à El Alia la
semaine dernière. Pierre qui ne quittait
jamais le CCU et ses chers étudiants
l'a fait pour aller à son enterrement,
alors qu'il ne se sentait déjà pas
bien depuis deux jours. Moi qui la
connaissait aussi, et qui allait bien,
j'avais jugé que j'avais trop d'autres
choses à faire, mais lui avait trouvé
important d'être là.
Le soir du décès de Pierre, après avoir
fermé le CCU, j'ai éprouvé le besoin de
faire quelque chose. J'ai pris une serrure
qui attendait là depuis deux jours
que j'aille chez le serrurier. Malgré
l'heure tardive il était encore ouvert et
il était seul. Il a changé une pièce, fait
une nouvelle clé, puis un double. Cela
a duré quelques minutes. J'ai aimé le