Janvier 2011 - numéro spécial Pierre Lafitte - Ãglise Catholique d ...
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Témoignages de vie<br />
« A notre Père <strong>Pierre</strong>. Vous nous avez quittés aujourd h ui, mais votre place est<br />
gravée dans nos curs à tout jamais. Vous étiez le père, le grand frère, l ami.<br />
Vous avez consacré votre vie à nous, de son temps, de son énergie et même de<br />
votre santé. Vous avez représenté un point de repère dans nos vies ». I. et R.<br />
Témoignage de Jean Gernigon qui a connu <strong>Pierre</strong> depuis son arrivée en Algérie<br />
<strong>Pierre</strong> <strong>Lafitte</strong> vient de nous quitter.<br />
Vivre en Algérie, c’est poursuivre une<br />
chronologie de l’amitié entre chrétiens<br />
et musulmans comme surent la<br />
vivre des hommes et des femmes,<br />
ceux qui croyaient au ciel et ceux qui<br />
n’y croyaient pas, marqués par cette<br />
guerre d’indépendance.<br />
Penser à <strong>Pierre</strong>, c’est penser à sa vie à<br />
Belcourt mais aussi se souvenir de<br />
tous les jeunes volontaires des années<br />
de l’indépendance accueillis par le<br />
Père Scotto et le Père Henri Bonnamour.<br />
L’église Sainte Rita, transformée en<br />
centre d’alphabétisation, ouvrait à<br />
chacun la possibilité de liens amicaux<br />
avec les habitants du quartier, du<br />
Ruisseau à la grande poste. Tous<br />
étaient accueillis, sans exclusion.<br />
A Cluny et Taizé, au début des années<br />
soixante, je fis connaissance avec Bernard,<br />
l’aîné de la famille <strong>Lafitte</strong> qui<br />
devait décéder peu après. Avec Bernard,<br />
nous avions parlé de famille.<br />
Plus tard, lorsque j’arrive à Alger, je<br />
fais connaissance de Jacques et de son<br />
épouse Michèle. Jacques travaillait à<br />
l’EGA et habitait un logement de fonction<br />
proche du cinéma l’Afrique. C’était<br />
la vie d’un jeune ménage en attente<br />
d’un enfant. Ils me firent connaître<br />
<strong>Pierre</strong>.<br />
Quelque temps plus tard, la joie de la<br />
naissance se transformait en souffrance<br />
qu’est le décès d’un bébé attendu.<br />
Je revois <strong>Pierre</strong> et son frère Jacques,<br />
seuls, à l’entrée du cimetière d’El Alia.<br />
Ils portaient le bébé pour le mettre en<br />
terre comme une semence. Ce devait<br />
être en 1965 ou 1966. Pourquoi cette<br />
image m’a-t-elle envahi lorsque <strong>Pierre</strong><br />
est arrivé au cimetière d’El Alia avec<br />
l’ambulance portant le cercueil de Madame<br />
Pirsoul N’est-ce pas toute une<br />
génération que <strong>Pierre</strong> a accompagnée<br />
dans sa montée vers l’âge adulte, accompagné<br />
lui-même par ce bébé et<br />
tous ceux et celles, chrétiens, musulmans<br />
qu’il a aidés sur le chemin de la<br />
vie. « Nous ne savons pas toujours où<br />
nous allons, ni comment nous y allons,<br />
mais nous savons que nous y allons<br />
avec le Christ » (frère capucin Yvon<br />
Person).<br />
Lorsque de grandes fêtes de jeunes<br />
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