Janvier 2011 - numéro spécial Pierre Lafitte - Église Catholique d ...

Une histoire algérienne
par des forces organisées en partis ou associations.
Ces derniers jours ont été vilains. Espérons que ce soit cri isolé et non dérapage
que l’on parvienne à maîtriser.
L’année se termine dans cette ambiance.
Texte de Pierre à l’occasion d’un pèlerinage à Lourdes en 2003
Comment exprimer en quelques mots, quarante ans de vie dans ce pays l’Algérie
dont je peux dire qu’il m’a fait tout autant que les vingt premières années,
elles aussi fondamentales, vécues au Pays Basque.
Comment dire toutes ces histoires, ces compagnonnages fondateurs, cette
conviction que les appels, les signes, les sourires de Dieu se façonnent sur les
visages de tel homme, telle femme,
tel enfant de ce pays, postés comme
des témoins sur le chemin de
ma vie. Et tout en même temps,
cette conviction d’avoir ignoré tant
d’appels à grandir, tant d’invitations
au partage, tant d’incitations
à l’écoute et au don.
Au soir de ma vie, dans une communauté
déchirée par tant de violence,
malmenée par les éléments
(de l’inondation meurtrière au
tremblement de terre dévastateur),
une conviction : rester la main dans
la main avec les hommes de ce
pays souffrant, sans rien dire devant
cette communauté - Job, silencieux
et fidèle.
Si j’osais, je dirais mon désir de demeurer
éveillé dans ce jardin de
Gethsémani où ce pays vit sa passion,
avec l’espoir fou que l’aurore
vienne enfin pour chacun de ses
enfants.
Mais, tout à la fois, me tenaille la
crainte de somnoler pour éviter de sombrer dans l’angoisse. Et peut-être, pardessus
tout, la peur de n’être même pas dans le jardin.
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