Le XVIIIe au goût du jour - Château de Versailles
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le grand<br />
trianon<br />
<strong>Le</strong> Grand Trianon a été élevé par Jules<br />
Hardouin-Mansart en 1687 sur<br />
l’emplacement <strong>du</strong> « Trianon <strong>de</strong><br />
Porcelaine », que Louis XIV avait fait<br />
construire en 1670 pour y fuir les<br />
fastes <strong>de</strong> la Cour et y abriter ses<br />
amours avec Madame <strong>de</strong> Montespan.<br />
Louis XIV affectionnait particulièrement<br />
le Trianon, où il venait en été<br />
pour <strong>de</strong> courts sé<strong>jour</strong>s accompagné <strong>de</strong><br />
sa famille : le Grand D<strong>au</strong>phin, la<br />
<strong>du</strong>chesse <strong>de</strong> Bourgogne, Madame <strong>de</strong><br />
Maintenon. Il occupa successivement<br />
trois appartements, dans l’aile droite<br />
(1688-1691), dans l’aile g<strong>au</strong>che<br />
(1691-1703) puis à nouve<strong>au</strong> dans l’aile<br />
droite (1703-1715). <strong>Le</strong>s pièces ont<br />
conservé pour la plupart leur décor<br />
mural <strong>du</strong> XVII e siècle : lambris<br />
finement sculptés, peints en blanc et<br />
dépourvus <strong>de</strong> dorure.<br />
<strong>Le</strong> Grand Trianon est aimé <strong>de</strong> Marie<br />
<strong>Le</strong>szczinska qui y rési<strong>de</strong> à la belle<br />
saison et Marie-Antoinette y donne,<br />
quant à elle, quelques représentations,<br />
préférant la <strong>de</strong>meure <strong>du</strong> Petit Trianon<br />
que lui avait offerte Louis XVI.<br />
Démeublé à la Révolution, le Grand<br />
Trianon est rest<strong>au</strong>ré et aménagé par<br />
Napoléon 1 er qui y fait <strong>de</strong> nombreux<br />
sé<strong>jour</strong>s avec son épouse l’Impératrice<br />
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Marie-Louise. Louis-Philippe y vient<br />
en famille. <strong>Le</strong> Grand Trianon reprend<br />
vie sur décision <strong>du</strong> Général <strong>de</strong> G<strong>au</strong>lle.<br />
D’importants trav<strong>au</strong>x entrepris en<br />
1962-1965 permettent d’aménager,<br />
dans l’ Aile Nord dite <strong>de</strong> « Trianonsous-bois<br />
», <strong>de</strong>s appartements <strong>de</strong>stinés<br />
<strong>au</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République et <strong>au</strong>x<br />
chefs d’État étrangers en visite<br />
officielle.<br />
le péristyle (7)<br />
Cette « loggia », qui perce l’ édifice en son<br />
centre, confère <strong>au</strong> Grand Trianon la transparence<br />
qui lui donne son originalité en<br />
reliant la cour et les jardins. Improprement<br />
appelé péristyle dès sa construction<br />
par Louis XIV, cette galerie était à l’origine<br />
fermée par <strong>de</strong>s portes-fenêtres <strong>du</strong> côté<br />
cour. Elles furent supprimées quelques<br />
années plus tard pour accentuer la<br />
transparence <strong>du</strong> bâtiment. En 1810,<br />
Napoléon fit vitrer le péristyle pour<br />
faciliter la communication entre son<br />
appartement et celui <strong>de</strong> l’ Impératrice.<br />
galerie dite<br />
« <strong>de</strong>s cotelle »<br />
(16)<br />
Cette galerie protégeait les fleurs <strong>du</strong><br />
parterre h<strong>au</strong>t <strong>de</strong>s rigueurs <strong>du</strong> froid.<br />
Elle porte le nom <strong>du</strong> peintre Jean<br />
Cotelle, <strong>au</strong>teur <strong>de</strong>s table<strong>au</strong>x qui<br />
représentent <strong>de</strong>s vues <strong>de</strong>s jardins <strong>de</strong><br />
<strong>Versailles</strong> et <strong>de</strong> Trianon, tels qu’ils<br />
étaient <strong>au</strong> temps <strong>de</strong> Louis XIV :<br />
ce sont là <strong>de</strong>s documents précieux car<br />
les bosquets qu’ils évoquent ont pour<br />
la plupart, disparu ou été transformés.<br />
les jardins<br />
<strong>du</strong> trianon<br />
Trianon est le palais <strong>de</strong> Flore : <strong>de</strong><br />
toutes les pièces on a vue sur les<br />
jardins qui sont ici entièrement<br />
consacrés <strong>au</strong>x fleurs, avec un très<br />
grand nombre <strong>de</strong> variétés choisies<br />
pour leurs couleurs mais <strong>au</strong>ssi pour<br />
leurs o<strong>de</strong>urs : « <strong>Le</strong>s tubéreuses nous<br />
font abandonner Trianon<br />
tous les soirs, écrit Madame <strong>de</strong><br />
Maintenon dans une lettre <strong>du</strong><br />
8 août 1689, <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s<br />
femmes se trouvent mal, <strong>de</strong> l’excès<br />
<strong>de</strong> parfum. » Tous les décors,<br />
peintures et sculptures <strong>de</strong>s boiseries<br />
s’ inspirent <strong>de</strong>s jardins.<br />
le salon rond (8)<br />
Ce vestibule donnait accès <strong>au</strong> premier<br />
appartement que Louis XIV n’ occupa<br />
que trois ans, <strong>de</strong> 1688 à 1691. Son<br />
décor <strong>de</strong> colonnes corinthiennes ainsi<br />
que son dallage <strong>de</strong> marbre et les<br />
table<strong>au</strong>x qui l’ornent datent <strong>de</strong> cette<br />
pério<strong>de</strong>. À droite <strong>de</strong> la cheminée, un<br />
tambour <strong>de</strong> menuiserie dissimule<br />
l’escalier qu’empruntaient les musiciens<br />
pour accé<strong>de</strong>r à la tribune qui donnait<br />
dans la pièce suivante, où avait lieu le<br />
souper <strong>du</strong> roi.<br />
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