Cahier d'acteurs d'Yves Rocher - Conférence Rio+20

Développer des leviers d’action intégrant l’interdépendance à la biodiversité
La connaissance des interactions à la biodiversité constitue un préalable pour inventer de
nouveaux leviers d’action soutenables. Prenons l’exemple du sourcing végétal. Avant toute
utilisation d’une ressource végétale, sa disponibilité mais aussi les conséquences socioéconomiques
de son utilisation doivent être évaluées. Au-delà de la gestion
environnementale, le sourcing végétal peut être utilisé en tant que levier au service de la
conservation de la biodiversité et du développement local, conformément aux principes de
la Convention sur la Diversité Biologique.
Yves Rocher base sa démarche sur son expérience fondatrice d’intégration
environnementale et socio-économique à La Gacilly. En matière de sourcing, la Marque
favorise l’utilisation des plantes qu’elle y cultive. Elle souhaite maintenir localement ces
cultures végétales y compris pour la valeur immatérielle qu’elles génèrent localement. Yves
Rocher souhaite dupliquer ce modèle à l'ensemble de son périmètre et en particulier à ses
filières végétales plus lointaines. Chaque nouvelle filière doit être adaptée à un contexte
local spécifique (culturel, environnemental, industriel etc.) et construite selon une approche
symbiotique. La construction de la filière de l’huile essentielle de Saro (Cinnamosma
fragrans), un arbuste de Madagascar, en constitue un exemple. Yves Rocher a travaillé
avec tout un réseau de partenaires locaux (l'ONG MATE, le Ministère malgache de
l'Environnement, le CIRAD etc.) pour développer avec un groupement de villageois la
collecte de feuilles de Saro et leur distillation. Parallèlement à des projets de plantation de
saro et d’éducation, Yves Rocher a fait le choix de donner les moyens aux producteurs de
proposer leur huile essentielle à d'autres clients. Il a pour cela transmis le dossier d'étude
nécessaire à la commercialisation de l'huile essentielle en aromathérapie et a financé une
unité de distillation. Au-delà d’une stratégie basique de sécurisation de la filière, ce type de
démarche crée du sens, relie ses acteurs au sein d’un projet commun et invite finalement à
repenser la structure des chaînes d’approvisionnement.
Les efforts visant à la prise en compte de l’interdépendance à la biodiversité dans le
sourcing végétal – que ce soit en matière de sélection des végétaux, d’établissement de
filières, mais aussi de mise en place d’outils opérationnels destinés à favoriser des
utilisations plus pérennes des végétaux en répartissant leur intégration dans une diversité
de produits – font partie intégrante du concept de Cosmétique Végétale®.
Une fois la relation d’interdépendance à la biodiversité perçue, des
nouveaux leviers pour une action durable peuvent être envisagés. Le cas
du sourcing végétal illustre par exemple qu’il est possible de concilier les
enjeux des producteurs et des utilisateurs de matières premières
végétales, tout en contribuant à une gestion soutenable de la biodiversité.
Conformément aux principes de la Convention sur la Diversité
Biologique, des leviers d’action peuvent donc être développés pour
permettre de coupler la valorisation de la biodiversité à sa conservation.
Leur généralisation, en particulier dans le cadre de l’application du
Protocole de Nagoya, pourra être facilitée d’une part par le partage
d’expériences concrètes de terrain et d’autre part par des interactions
accrues entre parties prenantes impliquées (communautés autochtones
et locales, ONG, entreprises, administrations etc.).
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