23.01.2015 Views

Cahier d'acteurs d'Yves Rocher - Conférence Rio+20

Cahier d'acteurs d'Yves Rocher - Conférence Rio+20

Cahier d'acteurs d'Yves Rocher - Conférence Rio+20

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

1111<br />

Comité Rio +20<br />

CAHIER D’ACTEUR<br />

Les bonnes pratiques à mutualiser en vue de Rio +20<br />

CONTRIBUTION D’YVES ROCHER<br />

VERS UN MANAGEMENT SOUTENABLE DE LA BIODIVERSITE<br />

Yves <strong>Rocher</strong> développe une expertise axée sur la Cosmétique Végétale® depuis 50 ans.<br />

La Marque est originaire du village de La Gacilly en Bretagne. Son fondateur a décidé d’y<br />

créer son entreprise afin de lutter contre l’exode rural de l’époque. A la fois élu local et<br />

entrepreneur, Yves <strong>Rocher</strong> y a refusé le remembrement, soutenu l’implantation de métiers<br />

d’art et d’artisanat, et développé ses trois sites de production bretons. Chacun de ces sites<br />

a reçu la triple certification Qualité, Sécurité, Environnement (ISO 9001, SAS 18001, ISO<br />

14001) et deux d'entre eux constituent de plus des refuges de la Ligue de Protection des<br />

Oiseaux (LPO). Et, toujours à La Gacilly, Yves <strong>Rocher</strong> a créé un jardin botanique ouvert au<br />

public et cultive en Agriculture Biologique plusieurs dizaines d’hectares de fleurs destinées<br />

au produits de la Marque. La Gacilly est aujourd’hui une citée dynamique et vivante,<br />

affichant un équilibre entre économie moderne, métiers d’art et valorisation de la nature. La<br />

Marque s’est développée et est devenue un des leaders cosmétiques en Europe,<br />

distribuant plus de 300 millions de produits dans 80 pays.<br />

La démarche d’Yves <strong>Rocher</strong>, amorcée à l’échelle du village de La Gacilly, s’inscrit dans une<br />

démarche de progrès continu et met en exergue deux axes clés qui peuvent être partagés<br />

à l’occasion du Sommet de Rio +20 :<br />

- L’analyse des interactions, locales comme élargies, avec la biosphère et la mise en<br />

pratique de leviers d’action permettant des interactions plus durables ;<br />

- La compréhension approfondie des enjeux et des modalités d’un développement durable<br />

via la recherche et sa médiation.<br />

L’INTERDEPENDANCE A LA BIODIVERSITE<br />

Développer des outils traduisant l’interdépendance des organisations à la<br />

biodiversité<br />

L'exemple fondateur de La Gacilly traduit une recherche d'intégration <strong>d'Yves</strong> <strong>Rocher</strong> dans<br />

son écosystème à la fois environnemental et humain, conformément à la mission définie<br />

par son fondateur. Au-delà de la Bretagne, la Marque s'est aujourd'hui considérablement<br />

développée et étendue mais sa mission d'entreprise reste inchangée. L’analyse de ses<br />

interactions avec son écosystème d’une part et avec la myriade de services<br />

écosystémiques dont elle dépend (filtration de l’eau et de l’air, fourniture de matières<br />

premières etc.) est pour cela nécessaire.<br />

YVES ROCHER<br />

La Croix des Archers<br />

56201 La Gacilly<br />

http://www.yvesrocher.fr/<br />

L’activité d’Yves <strong>Rocher</strong> est intrinsèquement dépendante de la biodiversité. A l’échelle de<br />

La Gacilly et en raison de son fonctionnement de type écosystémique, ces liens sont<br />

particulièrement tangibles. En revanche à une échelle élargie, leur connaissance<br />

exhaustive relève d’un challenge radicalement différent. Ces interactions à la biodiversité<br />

ne sont en effet que très imparfaitement reflétées par les systèmes économiques actuels.<br />

Au niveau des organisations, les outils tels que l’Indicateur d’Interdépendance de<br />

l’Entreprise avec la Biodiversité (IIEB) d’Orée et l’Ecosystem Services Review (ESR) du<br />

World Resources Institute, du World Business Council for Sustainable Development et du<br />

Meridian Institute, abordent ces sujets.<br />

Le développement de tels outils, mais aussi leur adaptation en fonction<br />

des spécificités d’activité et leur diffusion, constitueraient une avancée<br />

précieuse notamment pour les acteurs économiques.<br />

Ce document est édité par le Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du<br />

logement, dans le cadre du Comité <strong>Rio+20</strong>, dialogue entre acteurs de la société civile, sous la<br />

responsabilité des auteurs – Mars 2011<br />

1


Développer des leviers d’action intégrant l’interdépendance à la biodiversité<br />

La connaissance des interactions à la biodiversité constitue un préalable pour inventer de<br />

nouveaux leviers d’action soutenables. Prenons l’exemple du sourcing végétal. Avant toute<br />

utilisation d’une ressource végétale, sa disponibilité mais aussi les conséquences socioéconomiques<br />

de son utilisation doivent être évaluées. Au-delà de la gestion<br />

environnementale, le sourcing végétal peut être utilisé en tant que levier au service de la<br />

conservation de la biodiversité et du développement local, conformément aux principes de<br />

la Convention sur la Diversité Biologique.<br />

Yves <strong>Rocher</strong> base sa démarche sur son expérience fondatrice d’intégration<br />

environnementale et socio-économique à La Gacilly. En matière de sourcing, la Marque<br />

favorise l’utilisation des plantes qu’elle y cultive. Elle souhaite maintenir localement ces<br />

cultures végétales y compris pour la valeur immatérielle qu’elles génèrent localement. Yves<br />

<strong>Rocher</strong> souhaite dupliquer ce modèle à l'ensemble de son périmètre et en particulier à ses<br />

filières végétales plus lointaines. Chaque nouvelle filière doit être adaptée à un contexte<br />

local spécifique (culturel, environnemental, industriel etc.) et construite selon une approche<br />

symbiotique. La construction de la filière de l’huile essentielle de Saro (Cinnamosma<br />

fragrans), un arbuste de Madagascar, en constitue un exemple. Yves <strong>Rocher</strong> a travaillé<br />

avec tout un réseau de partenaires locaux (l'ONG MATE, le Ministère malgache de<br />

l'Environnement, le CIRAD etc.) pour développer avec un groupement de villageois la<br />

collecte de feuilles de Saro et leur distillation. Parallèlement à des projets de plantation de<br />

saro et d’éducation, Yves <strong>Rocher</strong> a fait le choix de donner les moyens aux producteurs de<br />

proposer leur huile essentielle à d'autres clients. Il a pour cela transmis le dossier d'étude<br />

nécessaire à la commercialisation de l'huile essentielle en aromathérapie et a financé une<br />

unité de distillation. Au-delà d’une stratégie basique de sécurisation de la filière, ce type de<br />

démarche crée du sens, relie ses acteurs au sein d’un projet commun et invite finalement à<br />

repenser la structure des chaînes d’approvisionnement.<br />

Les efforts visant à la prise en compte de l’interdépendance à la biodiversité dans le<br />

sourcing végétal – que ce soit en matière de sélection des végétaux, d’établissement de<br />

filières, mais aussi de mise en place d’outils opérationnels destinés à favoriser des<br />

utilisations plus pérennes des végétaux en répartissant leur intégration dans une diversité<br />

de produits – font partie intégrante du concept de Cosmétique Végétale®.<br />

Une fois la relation d’interdépendance à la biodiversité perçue, des<br />

nouveaux leviers pour une action durable peuvent être envisagés. Le cas<br />

du sourcing végétal illustre par exemple qu’il est possible de concilier les<br />

enjeux des producteurs et des utilisateurs de matières premières<br />

végétales, tout en contribuant à une gestion soutenable de la biodiversité.<br />

Conformément aux principes de la Convention sur la Diversité<br />

Biologique, des leviers d’action peuvent donc être développés pour<br />

permettre de coupler la valorisation de la biodiversité à sa conservation.<br />

Leur généralisation, en particulier dans le cadre de l’application du<br />

Protocole de Nagoya, pourra être facilitée d’une part par le partage<br />

d’expériences concrètes de terrain et d’autre part par des interactions<br />

accrues entre parties prenantes impliquées (communautés autochtones<br />

et locales, ONG, entreprises, administrations etc.).<br />

2


APPREHENDER LE DEVELOPPEMENT DURABLE DANS SA<br />

COMPLEXITE<br />

Favoriser la transdisciplinarité des recherches<br />

Le développement durable implique de considérer à la fois les sphères environnementales,<br />

économiques et sociales dans leur globalité et surtout dans leurs interconnections. Les<br />

recherches correspondantes sollicitent des expertises hétéroclites (chimie, écologie,<br />

climatologie, économie…), dont la segmentation est nécessairement amenée à être<br />

contrebalancée par une pluridisciplinarité et une transversalité accrues. A l’échelle de la<br />

recherche et du développement d’Yves <strong>Rocher</strong>, un modèle pluri- et transdisciplinaire, de la<br />

plante jusqu’à la peau, a montré ses bienfaits en termes d’innovation.<br />

Afin que chaque acteur puisse appréhender son intégration et sa contribution<br />

dans un objectif de développement durable, l’amplification de la<br />

transdisciplinarité des recherches constitue un axe fort à soutenir.<br />

Accroître les collaborations entre entreprises et recherche publique<br />

Les collaborations entre entreprises et recherche notamment publique pourraient<br />

également être soutenues, par exemple via l’enrichissement de réseaux de recherche et<br />

d’innovation. Un des enjeux serait de renforcer la coordination entre les recherches<br />

fondamentales et appliquées. Les entreprises peuvent en effet d’une part apporter leur<br />

connaissance opérationnelle et de terrain, fréquemment développée dans une diversité de<br />

pays ; et d’autre part faire part de leurs retours d’expérience acquis au contact d’une<br />

multiplicité de parties prenantes. En France, la Fondation nationale pour la Recherche sur<br />

la Biodiversité ouvre également des perspectives novatrices en associant autour de projets<br />

de recherche entreprises, associations, institutions publiques, collectivités territoriales,<br />

gestionnaires d’espaces naturels et élus en tant qu’acteurs clés pour la biodiversité.<br />

Les collaborations entre entreprises et recherche publique apparaissent<br />

comme des outils permettant d’articuler les recherches en renforçant les<br />

logiques concrètes et opérationnelles du développement durable sur le<br />

terrain.<br />

Accroître la place donnée aux sciences humaines et sociales<br />

Les recherches relatives au développement durable dépassent le strict cadre scientifique et<br />

englobent les préoccupations et les enjeux d’une pluralité nouvelle de parties prenantes. La<br />

perception du développement durable se difracte entre les acteurs (diverses composantes<br />

de la société civile, organisations non gouvernementales, administrations, entreprises etc.).<br />

Au-delà des préoccupations analytiques et scientifiques strictes, veiller à intégrer les<br />

dimensions humaines et sociales correspondant à leurs préoccupations et leur perception<br />

des enjeux revêt une importance cruciale.<br />

L’enrichissement des réflexions relatives au développement durable pourrait<br />

passer d’une part par l’attribution d’une place accrue pour les sciences<br />

humaines et sociales et d’autre part par la multiplication des interfaces entre<br />

sciences, société et politique.<br />

Renforcer la médiation autour du développement durable<br />

La nécessaire appropriation des thématiques intrinsèques au développement durable mais<br />

aussi la prise de conscience des causes et des conséquences, y compris différées et<br />

délocalisées, des actes individuels comme des actions collectives, constituent des enjeux<br />

majeurs. A son échelle, Yves <strong>Rocher</strong> est pleinement conscient du rôle de "passeur" qu'il<br />

peut et doit jouer auprès de ses 30 millions de clientes en matière de sensibilisation aux<br />

enjeux durables. Cette médiation verte passe par chacun des 300 millions de produits<br />

3<br />

3


vendus annuellement mais aussi par des mobilisations citoyennes. Dans le cadre du<br />

programme « Plantons Pour la Planète », la Fondation Yves <strong>Rocher</strong> – Institut de France a<br />

ainsi lancé en juillet 2011 une campagne virale internationale, incarnée par la constitution<br />

d’une tribu de planteurs (http://www.rejoinslatribudesplanteurs.org/), afin de mobiliser le<br />

plus grand nombre en amont du Sommet de Rio +20.<br />

Face à la complexité des enjeux du développement durable, un renforcement<br />

de la médiation et de la sensibilisation autour des thématiques<br />

correspondantes pourrait constituer un puissant levier.<br />

4

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!