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Aimez-vous RAvel ? - Opéra Théâtre de Saint-Etienne

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l’autre plus aigu, intrigant et féérique auquel succè<strong>de</strong> une troisième phrase <strong>de</strong><br />

la clarinette avant le retour <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers thèmes à la flûte puis au violon.<br />

La secon<strong>de</strong> pièce, Petit Poucet, très modérée, est plus mélancolique dans un<br />

mouvement continu <strong>de</strong> croches, dans lequel certains reconnaissent les pas du<br />

garçonnet.<br />

Vient ensuite, dans un mouvement <strong>de</strong> marche en trois parties Lai<strong>de</strong>ronnette,<br />

Impératrice <strong>de</strong>s Pago<strong>de</strong>s. Une première aux rythmes rapi<strong>de</strong>s et aux couleurs<br />

orientales naturellement transcrite aux flûtes, hautbois et cor anglais est<br />

ponctuée par le célesta, le xylophone et les cymbales. La <strong>de</strong>uxième partie,<br />

plus lente et plus grave, débute par l’entrée solennelle du cor, soulignée elle<br />

aussi par les percussions, le tam tam et le jeu <strong>de</strong> timbre avant le retour du<br />

mouvement vif.<br />

Avec le quatrième morceau, Les Entretiens <strong>de</strong> la Belle et <strong>de</strong> la Bête, nous<br />

entendons, dans un mouvement <strong>de</strong> valse modéré, successivement les <strong>de</strong>ux<br />

personnages, le thème <strong>de</strong> La Belle à la clarinette, doux, mélancolique et<br />

dansant, auquel répond celui <strong>de</strong> La Bête, une courte phrase <strong>de</strong>scendante<br />

au contrebasson, grave et sombre ponctuée par les clarinettes et bassons.<br />

Le thème <strong>de</strong> La Belle revient à la flûte puis au hautbois, enfin à la clarinette<br />

mais accompagné cette fois du contrebasson, superposant le tendre à<br />

l’inquiétant dans un crescendo. Après un bref silence le glissando <strong>de</strong> la harpe<br />

vers l’aigu indique que l’enchantement a pris fin : La Bête est <strong>de</strong>venue un prince.<br />

Enfin Le Jardin féerique, lent et grave, referme l’œuvre dans un mouvement<br />

ample <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>s tel un nuage en suspens d’où semble s’envoler un thème aux<br />

flûte et violon. L’ensemble s’achemine vers un crescendo final en apothéose pour<br />

une fin étincelante soutenue par les cymbales, triangle, célesta, timbales<br />

et jeu <strong>de</strong> timbre.<br />

En 1911, face à l’enthousiasme général, le directeur du Théâtre <strong>de</strong>s Arts, Jacques<br />

Rouché, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au compositeur d’en faire un ballet bien que l’œuvre n’aspire<br />

en rien à la chorégraphie ou à la scène. Ma mère l’Oye s’enrichit alors d’épiso<strong>de</strong>s<br />

supplémentaires en étant précédée d’un prélu<strong>de</strong> et d’une Danse du rouet, puis<br />

d’interlu<strong>de</strong>s pour relier les scènes. L’ordre <strong>de</strong>s pièces, <strong>de</strong>venues tableaux, est<br />

également modifié sans que cela n’affecte en rien la musique originale. Le ballet<br />

est créé le 21 janvier 1912. Le compositeur est encensé par la critique : Léon<br />

Vallas constate que Ravel a donné avec Ma mère l’Oye la mesure « <strong>de</strong> son génie<br />

délicat minutieux et joliment puéril » et Charles Koechlin apprécie une œuvre<br />

« d’allure si mo<strong>de</strong>ste, <strong>de</strong> dimensions si restreintes, et aussi pleine d’art exquis<br />

et précieux ».<br />

Pauline Ritaine-Chabrol<br />

Pauline Ritaine-Chabrol prépare une thèse <strong>de</strong> doctorat en musicologie (Paul Dukas et la<br />

question <strong>de</strong> l’opéra) à l’Université Jean Monnet <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-étienne sous la direction <strong>de</strong> Denis<br />

Herlin et Jean-Christophe Branger. Elle a publié un article sur Les Motifs <strong>de</strong> rappel dans<br />

Ariane et Barbe-Bleue <strong>de</strong> Paul Dukas (Revue musicale <strong>de</strong> Suisse Roman<strong>de</strong>) et L’Humour<br />

dans L’Apprenti sorcier <strong>de</strong> Paul Dukas (Humoresque).<br />

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