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BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 41<br />
Juridique<br />
LOI DE FINANCES 2010<br />
La réforme de la taxe professionnel<strong>le</strong><br />
Conformément à l’annonce du Président de la<br />
République en février dernier, la loi de Finances 2010<br />
devrait remplacer la taxe professionnel<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong> par<br />
une nouvel<strong>le</strong> contribution, “la cotisation économique<br />
territoria<strong>le</strong>” (CET) composée de deux éléments : la cotisation<br />
loca<strong>le</strong> d’activité (CLA) et la cotisation complémentaire<br />
(CC).<br />
La cotisation loca<strong>le</strong> d’activité (CLA) :<br />
La CLA correspondrait à la part de l’actuel<strong>le</strong> taxe professionnel<strong>le</strong><br />
assise sur <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs locatives foncières. Les règ<strong>le</strong>s de détermination<br />
de ces va<strong>le</strong>urs locatives resteraient <strong>le</strong>s mêmes qu’aujourd’hui<br />
à l’exception de cel<strong>le</strong> des immeub<strong>le</strong>s à usage industriel<br />
qui serait diminuée de 15 %.Les règ<strong>le</strong>s relatives à la période de<br />
référence (N-2) et à l’annualité de l’impôt devraient être maintenues.<br />
En revanche, la part correspondant aux équipements et<br />
biens mobiliers serait définitivement supprimée. Les titulaires de<br />
bénéfices non commerciaux employant moins de cinq salariés<br />
continueraient de bénéficier d’un régime spécial d’imposition<br />
dans la mesure où <strong>le</strong>ur CLA aurait pour base, d’une part, la va<strong>le</strong>ur<br />
locative de <strong>le</strong>ur immobilisations re<strong>le</strong>vant de la taxe foncière et<br />
d’autre part, une fraction éga<strong>le</strong> à 6 % de <strong>le</strong>urs recettes comme<br />
aujourd’hui. Ces derniers seraient en revanche dispensés de cotisation<br />
complémentaire.<br />
Entrée en vigueur de la cotisation économique<br />
territoria<strong>le</strong> (CET) :<br />
Cette cotisation économique territoria<strong>le</strong> entrerait en vigueur<br />
dès 2010. Compte-tenu de son fort impact budgétaire, ce projet<br />
de réforme prévoit d’ores et déjà <strong>le</strong> versement d’un acompte<br />
exceptionnel d’impôt sur <strong>le</strong>s sociétés au plus tard <strong>le</strong> 31 décembre<br />
2010 pour <strong>le</strong>s entreprises retirant un gain de ce nouveau<br />
régime : <strong>le</strong> calcul de cet acompte reste à définir. Parallè<strong>le</strong>ment,<br />
plusieurs aménagements seraient prévus pour limiter l’impact<br />
de la réforme sur <strong>le</strong>s entreprises peu imposées aujourd’hui :<br />
- abattement annuel pour <strong>le</strong>s entreprises au chiffre d’affaires inférieur<br />
à 2 000 000 € ;<br />
- plafonnement de l’assiette de la va<strong>le</strong>ur ajoutée à 80 % du<br />
chiffre d’affaires pour <strong>le</strong>s entreprises à forte masse salaria<strong>le</strong> ;<br />
- lissage sur 5 ans de l’augmentation de cette cotisation par rapport<br />
à la taxe professionnel<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>: cette cotisation ne<br />
devrait pas augmenter de plus de 500 € ou 10 % en 2010 par<br />
rapport à la taxe professionnel<strong>le</strong> 2009.<br />
En conclusion et contrairement à la taxe professionnel<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>,<br />
cette réforme qui exonèrerait <strong>le</strong>s investissements productifs<br />
(machines, outillages, …) pour taxer plus lourdement la va<strong>le</strong>ur<br />
ajoutée devrait favoriser <strong>le</strong> secteur industriel au détriment notamment<br />
des entreprises de services.<br />
Une gestion fisca<strong>le</strong> adaptée à cette nouvel<strong>le</strong> cotisation devra<br />
donc être mise en place dans <strong>le</strong>s entreprises dès la finalisation<br />
de cette réforme.<br />
Jean-Baptiste Appriou,<br />
Juris Domus, société d’Avocats<br />
PRATIQUES<br />
l<strong>le</strong>s<br />
nne<br />
nes<br />
La cotisation complémentaire (CC) :<br />
La CC serait due par toutes <strong>le</strong>s personnes exerçant une activité<br />
imposab<strong>le</strong> à la CLA (à l’exception des titulaires de bénéfices non<br />
commerciaux précités), dont <strong>le</strong> chiffre d’affaires annuel est<br />
supérieur à 500 000 €.Comme la cotisation minima<strong>le</strong> de taxe professionnel<strong>le</strong><br />
en fonction de la va<strong>le</strong>ur ajoutée applicab<strong>le</strong> aujourd’hui<br />
aux redevab<strong>le</strong>s réalisant un chiffre d’affaires supérieur à<br />
7 600 000 €, la CC serait assise sur la va<strong>le</strong>ur ajoutée produite<br />
par l’entreprise : son calcul n’est pas définitivement arrêté<br />
aujourd’hui mais el<strong>le</strong> devrait être assez proche de la va<strong>le</strong>ur<br />
ajoutée actuel<strong>le</strong>. Le taux de cette CC serait progressif en fonction<br />
du chiffre d’affaires de l’entreprise. Il devrait plafonner à 1,5 %<br />
pour <strong>le</strong>s entreprises dont <strong>le</strong> chiffre d’affaires est supérieur à<br />
50 000 000 €.<br />
A la différence notab<strong>le</strong> de la cotisation minima<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong> de taxe<br />
professionnel<strong>le</strong> en fonction de la va<strong>le</strong>ur ajoutée, cette CC s’ajouterait<br />
à la cotisation loca<strong>le</strong> d’activité ce qui impliquerait pour <strong>le</strong>s<br />
entreprises notamment de négoce dont <strong>le</strong> chiffre d’affaires est<br />
é<strong>le</strong>vé une progression de <strong>le</strong>ur contribution par rapport à <strong>le</strong>ur<br />
charge actuel<strong>le</strong> de taxe professionnel<strong>le</strong>.<br />
La cotisation économique territoria<strong>le</strong> (CLA + CC) devrait néanmoins<br />
profiter d’un mécanisme de plafonnement en fonction de<br />
la va<strong>le</strong>ur ajoutée comparab<strong>le</strong> à celui applicab<strong>le</strong> aujourd’hui à la<br />
taxe professionnel<strong>le</strong>.<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009<br />
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