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BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:19 Page 33<br />
Mon expert-comptab<strong>le</strong> m’informe<br />
RÉFORME DE LA TAXE PROFESSIONNELLE :<br />
OÙ EN EST-ON <br />
Avec près de 28 milliards d’euros pré<strong>le</strong>vés en 2007,<br />
la taxe professionnel<strong>le</strong> est la première ressource<br />
fisca<strong>le</strong> des col<strong>le</strong>ctivités territoria<strong>le</strong>s. Cet impôt local<br />
est assis sur deux éléments.<br />
Un premier élément est constitué par la va<strong>le</strong>ur<br />
locative des biens passib<strong>le</strong>s de taxe foncière que<br />
l’entreprise utilise pour <strong>le</strong>s besoins de son activité<br />
dans chacune des communes où el<strong>le</strong> possède un<br />
établissement. Cette va<strong>le</strong>ur locative est établie par <strong>le</strong>s<br />
centres des impôts fonciers. Pour <strong>le</strong>s commerces, il<br />
est fait référence au loyer normal dû en 1970. Pour <strong>le</strong>s<br />
établissements industriels, la va<strong>le</strong>ur est établie en<br />
appliquant un taux de 8 % au prix de revient supporté<br />
lors de l’acquisition du local par l’entreprise. Ces<br />
va<strong>le</strong>urs sont ensuite actualisées pour tenir compte de<br />
l’évolution du marché depuis 1970.<br />
Un deuxième élément est constitué par la va<strong>le</strong>ur<br />
locative des équipements utilisés par l’entreprise<br />
pour <strong>le</strong>s besoins de son activité.<br />
Dans <strong>le</strong> cadre de l’examen de la loi de finances pour<br />
2010, il est proposé de supprimer purement et<br />
simp<strong>le</strong>ment la taxe professionnel<strong>le</strong> et de la<br />
remplacer par une nouvel<strong>le</strong> contribution, la<br />
cotisation économique territoria<strong>le</strong> (CET).<br />
Cette dernière serait composée de deux cotisations :<br />
• la cotisation loca<strong>le</strong> d’activité (CLA) qui<br />
correspondrait à une «taxe professionnel<strong>le</strong>» dont <strong>le</strong>s<br />
bases seraient limitées aux seu<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs<br />
locatives cadastra<strong>le</strong>s des biens passib<strong>le</strong>s d’une taxe<br />
foncière,<br />
• la cotisation complémentaire (CC) à laquel<strong>le</strong><br />
seraient soumises toutes <strong>le</strong>s entreprises dont <strong>le</strong> CA<br />
annuel serait supérieur à 500 000 €. La cotisation<br />
serait calculée à partir de la va<strong>le</strong>ur ajoutée de<br />
l’entreprise. Les taux seraient progressifs et <strong>le</strong><br />
montant de la cotisation ne serait pas diminué de<br />
la cotisation loca<strong>le</strong> d’activité.<br />
Pour <strong>le</strong>s titulaires de bénéfices non commerciaux,<br />
<strong>le</strong>s agents d’affaires et <strong>le</strong>s intermédiaires de<br />
commerce qui emploient moins de 5 salariés et ne sont<br />
pas soumis à l’IS, la cotisation loca<strong>le</strong> d’activité serait<br />
basée sur la va<strong>le</strong>ur locative cadastra<strong>le</strong> et 6 % des<br />
recettes. En contrepartie, ces redevab<strong>le</strong>s seraient<br />
exonérés de la cotisation complémentaire.<br />
La CET serait plafonnée par rapport à la va<strong>le</strong>ur<br />
ajoutée de l’entreprise.<br />
Le montant perçu au titre de la CLA reviendrait aux<br />
communes, celui de la contribution complémentaire<br />
aux régions. Toutefois, cette répartition est d’ores et<br />
déjà contestée par <strong>le</strong>s communes qui entendent percevoir<br />
éga<strong>le</strong>ment une partie de la contribution complémentaire.<br />
Si ce dispositif est adopté, il modifiera en profondeur<br />
la position des entreprises au regard des impôts<br />
locaux. Les entreprises qui, aujourd’hui, ne sont pas<br />
imposées en raison de <strong>le</strong>urs équipements ne devraient<br />
pas voir <strong>le</strong>ur situation profondément modifiée dans<br />
la mesure où el<strong>le</strong>s ne réalisent pas un chiffre d’affaires<br />
suffisant pour être imposées au titre de la cotisation<br />
complémentaire. Toutefois, <strong>le</strong>s bases retenues pour<br />
<strong>le</strong> calcul de la CLA, contrairement à cel<strong>le</strong>s de la taxe<br />
professionnel<strong>le</strong>, ne bénéficieraient plus de<br />
l’abattement général de 16 %. Seront donc <strong>le</strong>s plus<br />
affectées <strong>le</strong>s entreprises qui cesseront d’être<br />
imposées au titre de <strong>le</strong>urs équipements et qui seront<br />
désormais imposab<strong>le</strong>s à la cotisation complémentaire<br />
basée sur <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur ajoutée. Parmi ces<br />
entreprises, cel<strong>le</strong>s ayant une activité de services<br />
devraient être <strong>le</strong>s plus touchées.<br />
Signalons enfin que <strong>le</strong> débat se complique du fait de<br />
l’introduction de la taxe carbone. Cette dernière<br />
viserait non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s particuliers mais<br />
éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s entreprises autres que cel<strong>le</strong>s<br />
soumises à la rég<strong>le</strong>mentation sur <strong>le</strong>s quotas<br />
d’émission de CO 2 . Si des mesures de compensation<br />
sont prévues en faveur des particuliers, il n’en va pas<br />
de même pour <strong>le</strong>s entreprises qui de ce fait<br />
supporteraient une charge fisca<strong>le</strong> supplémentaire.<br />
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