Télécharger le numéro - Bretagne Economique
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BAT BE 196 part2 - 091009 OK:<strong>Bretagne</strong> economique 9/10/09 15:18 Page 24<br />
DOSSIER<br />
LAITERIE DE SAINT-MALO (35)<br />
La stratégie du contresens<br />
“Yoplait a arrêté depuis 4 ans sa<br />
production d’emprésuré (2 000 t par an),<br />
nous en commercialisons 1 200 t, souligne<br />
Michel Guigo, directeur commercial de la laiterie,<br />
rachetée il y a un an par <strong>le</strong> groupe Sill.<br />
Nous avons 60 ans de yaourt derrière nous,<br />
des générations ont été nourries au “Malo”<br />
et sur un marché très diffici<strong>le</strong>, la marque<br />
s’envo<strong>le</strong>. L’an dernier, la progression a été<br />
de 40 % en volume et de 15 % sur <strong>le</strong>s pots<br />
carton, c’est exceptionnel.”<br />
Avec 130 salariés, Malo a enregistré un<br />
chiffre d’affaires de 85 millions d’euros en<br />
2008 (en 2006 l’entreprise produisait neuf<br />
millions de pots pour un chiffre d’affaires<br />
de 20 millions d’euros). “Ce sont des<br />
va<strong>le</strong>urs fortes comme la qualité et la tradition<br />
qui ouvrent des perspectives de<br />
croissance.” Pour soutenir la marque,<br />
Malo a choisi <strong>le</strong> contact direct avec <strong>le</strong><br />
consommateur à travers l’organisation de<br />
dégustations en magasins et aux péages,<br />
la participation aux salons notamment<br />
celui de l’Agriculture, et <strong>le</strong> sponsoring<br />
voi<strong>le</strong> : “Nous participons à toutes <strong>le</strong>s<br />
Routes du Rhum, ce qui nous a ouvert <strong>le</strong><br />
marché des Dom Tom”. La production du<br />
nouveau site industriel ouvert en 2002 a<br />
amené l’entreprise à écou<strong>le</strong>r environ la<br />
moitié de sa production sous MDD : “Nous<br />
n’allons pas sur <strong>le</strong> premier prix, nous<br />
regardons <strong>le</strong>s conditions de l’appel d’offres<br />
avant de répondre”.<br />
Pour l’heure, l’entreprise va vite et loin :<br />
présente en Europe, la marque “est à<br />
Dubai depuis deux mois”.<br />
Baptême du trimaran<br />
Prince de <strong>Bretagne</strong><br />
<strong>le</strong> 19 septembre<br />
au port de Morlaix<br />
L’innovation soutient<br />
la marque<br />
La communication ne varie pas en fonction de la conjoncture.<br />
“L’organisation de producteurs fixe un objectif de communication<br />
et des moyens. C’est ainsi que nous nous sommes engagés<br />
pour cinq ans dans <strong>le</strong> sponsoring d’un bateau”. En utilisant<br />
tous <strong>le</strong>s relais possib<strong>le</strong>s, “la notoriété assistée de la marque est<br />
de 70 % sur <strong>le</strong> plan national”.<br />
Pour soutenir l’intérêt et la demande, Prince de <strong>Bretagne</strong> joue<br />
sur deux sources d’innovation, la génétique et la présentation.<br />
Par exemp<strong>le</strong>, en chou-f<strong>le</strong>ur, “en éliminant deux couronnes de<br />
feuil<strong>le</strong> et en <strong>le</strong> conditionnant au champ dans un sachet ouvert,<br />
on a réduit la tail<strong>le</strong> des colis et augmenté <strong>le</strong> volume transporté<br />
de 38 % par camion. Le bilan carbone du chou-f<strong>le</strong>ur a été divisé<br />
par deux. On ne peut se passer de marque. C’est un vrai atout<br />
à l’international, car el<strong>le</strong> repose sur des faits réels dont nous<br />
tirons notre originalité. C’est ce qui nous permet de commercer<br />
avec près de 30 pays et d’y réaliser 45 % de notre chiffre<br />
d’affaires”.<br />
On retrouve la même mise en<br />
avant d’un terroir chez Savéol. Créée<br />
en 1981, Savéol ne travail<strong>le</strong> que sous<br />
marque propre et s’est fait reconnaître<br />
grâce à une démarche d’innovation. “Le<br />
marché est occupé à 80 % par la tomate vrac<br />
et grappe. Chez Savéol, la répartition est inverse (<strong>le</strong>s<br />
tomates rondes font 25 % des ventes, <strong>le</strong>s grappes<br />
25 % et <strong>le</strong>s produits segmentés 50 %). Nous avons<br />
choisi de proposer un produit emballé (avec un grammage<br />
précis et une protection du légume) en mettant<br />
en avant <strong>le</strong> goût, la texture ou des occasions de consommation<br />
particulières (<strong>le</strong> “snacking” sain). Les coûts de<br />
production sont plus é<strong>le</strong>vés donc nous nous positionnons<br />
sur <strong>le</strong> haut de gamme. Nous répondons visib<strong>le</strong>ment<br />
à une demande car <strong>le</strong>s ventes progressent de 3 %<br />
l’an depuis plusieurs années. Notre chiffre d’affaires à<br />
l’export représente 23% de notre activité, dont 80 % sur <strong>le</strong> marché<br />
al<strong>le</strong>mand”, souligne Catherine Legal, en charge du marketing.<br />
Savéol consacre moins de 2 % du chiffre d’affaires à<br />
sa promotion. El<strong>le</strong> est pourtant la première marque en notoriété<br />
spontanée en fruits et légumes frais<br />
Le fond et la forme<br />
La marque peut aussi se détacher de l’image régiona<strong>le</strong> parce<br />
qu’el<strong>le</strong> a “beaucoup à dire”. C’est la démarche du groupe<br />
Triballat (Noyal-sur-Vilaine). “L’entreprise s’est développée sur<br />
une logique de différenciation : la qualité et l’innovation,<br />
explorant de nouveaux concepts pour répondre à l’attente<br />
des consommateurs, poursuit Olivier Clanchin, directeur<br />
général. Nous avons promu nos marques (Vrai, Sojasun, Petit<br />
Billy et Merzer) pour que <strong>le</strong> consommateur comprenne <strong>le</strong>urs<br />
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°196 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2009