Complications hémorragiques au cours de la ... - Urofrance
Complications hémorragiques au cours de la ... - Urofrance
Complications hémorragiques au cours de la ... - Urofrance
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ARTICLE ORIGINAL<br />
Progrès en Urologie (1999), 9, 460-463<br />
<strong>Complications</strong> <strong>hémorragiques</strong> <strong>au</strong> <strong>cours</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> néphrolithotomie<br />
percutanée. Etu<strong>de</strong> rétrospective à partir <strong>de</strong> 772 cas<br />
Eric GREMMO (1), Philippe BALLANGER (1), Bertrand DORÉ (2), Jacques AUBERT (2)<br />
(1) Service d’Urologie, CHU <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x, France, (2) Service d’Urologie, CHU <strong>de</strong> Poitiers, France<br />
RESUME<br />
Buts : Evaluer les complications <strong>hémorragiques</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> néphrolithotomie percutanée<br />
(NLPC), analyser leur prise en charge et rechercher <strong>de</strong>s facteurs favorisants.<br />
Matériel et Métho<strong>de</strong>s : Sur 772 NLPC, 18 patients (2,3%) ont présenté une hémorragie<br />
sévère nécessitant un geste d'hémostase. Le dé<strong>la</strong>i moyen d'apparition <strong>de</strong> l'hémorragie<br />
était <strong>de</strong> 18 jours (extrêmes 2-48 jours).<br />
Résultats : 3 néphrectomies d'hémostase ont été réalisées <strong>au</strong> début <strong>de</strong> notre expérience.<br />
Une artériographie rénale a été effectuée chez 15 patients. 13 étaient anormales<br />
et ont mis en évi<strong>de</strong>nce : 3 fistules artério-veineuses; 8 f<strong>au</strong>x anévrismes; 3 p<strong>la</strong>ies<br />
d'artérioles. L'ensemble <strong>de</strong> ces anomalies vascu<strong>la</strong>ires a été traité par embolisation<br />
hypersélective avec succès. Dans 2 cas, l'artériographie était normale avec une évolution<br />
spontanément favorable.<br />
La comparaison <strong>de</strong>s 2 groupes NLPC avec hémorragie contre NLPC sans hémorragie<br />
n'a pas permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> risque.<br />
Conclusion : L'hémorragie sévère <strong>au</strong> dé<strong>cours</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> NLPC est une complication rare<br />
mais impossible à prévoir. L'embolisation sélective permet son contrôle et doit<br />
actuellement être son traitement <strong>de</strong> choix.<br />
Mots clés : Néphrolithotomie percutanée, calcul urinaire, hémorragie, embolisation.<br />
Le traitement chirurgical <strong>de</strong>s calculs urinaires a été<br />
complètement bouleversé il y a une quinzaine d'années<br />
par l'apparition <strong>de</strong> nouvelles techniques opératoires (1,<br />
5). La néphrolithotomie percutanée (NLPC) apparue <strong>au</strong><br />
début <strong>de</strong>s années 1980 a rapi<strong>de</strong>ment trouvé une concurrente<br />
sérieuse <strong>la</strong> lithotritie extracorporelle par on<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
choc. La NLPC est grevée d'un risque <strong>de</strong> complications,<br />
en particulier <strong>hémorragiques</strong>, qui en font une<br />
technique potentiellement invasive. Le but <strong>de</strong> ce travail<br />
était d'évaluer les complications <strong>hémorragiques</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
NLPC, analyser leur prise en charge et rechercher <strong>de</strong>s<br />
facteurs favorisants.<br />
MATERIEL ET METHODES<br />
L'étu<strong>de</strong> a été réalisée sur une analyse rétrospective <strong>de</strong><br />
dossiers <strong>de</strong> patients ayant bénéficié d'un traitement par<br />
NLPC dans <strong>de</strong>ux centres différents entre 1984 et 1996.<br />
772 NLPC ont été réalisées chez 725 patients, majoritairement<br />
<strong>de</strong>s hommes (53,9%), âgé <strong>de</strong> 7 à 86 ans (âge<br />
moyen 47 ans) (Table<strong>au</strong> 1). 880 calculs <strong>au</strong> total ont été<br />
traités par NLPC, soit 1,14 calculs en moyenne par<br />
NLPC. Ces calculs étaient multiples dans 118 cas. Le<br />
siège <strong>de</strong>s calculs <strong>au</strong> moment du traitement était majoritairement<br />
caliciel ou pyélique dans 630 cas (71,6%).<br />
96 calculs coralliformes (10,9%) et 154 calculs urétér<strong>au</strong>x<br />
(17,5%) constituent le reste <strong>de</strong>s calculs traités<br />
(Table<strong>au</strong> 2). Il est à noter que 242 NLPC ont été réalisées<br />
après une tentative <strong>de</strong> traitement par lithotritie<br />
extracorporelle. Parmi les 154 calculs urétér<strong>au</strong>x, 67 ont<br />
été traités in situ.<br />
Concernant les aspects techniques, il a été réalisé <strong>de</strong>s<br />
trajets multiples dans 40 cas (5,2%). Dans 76 cas<br />
(9,8%), le trajet percutané a été réalisé par le calice<br />
moyen ou supérieur. L'extraction <strong>de</strong>s calculs a été<br />
directe dans 351 cas (45,5%); pour les <strong>au</strong>tres, après<br />
Manuscrit reçu : novembre 1998, accepté : février 1999.<br />
Adresse pour corre spondance : Dr. E . Gremmo, Service d’Urologi e,CH U<br />
Pellegrin, P<strong>la</strong>ce Amélie Raba Léon, 33076 Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x Ce<strong>de</strong>x.<br />
460
E. Gremmo et coll., Progrès en Urologie (1999), 9, 460-463<br />
Table<strong>au</strong> 1. Popu<strong>la</strong>tion générale.<br />
Pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> 1984-1996<br />
Nombre <strong>de</strong> patients 725<br />
Sexe 391 hommes (53,9%)<br />
334 femmes (46,1%)<br />
Age moyen 47 ans (7-86)<br />
Nombre <strong>de</strong> NLPC 772<br />
Table<strong>au</strong> 2. Lithiases traitées.<br />
Nombre <strong>de</strong> calculs 880 1984-1996<br />
Nombre moyen <strong>de</strong> calculs 1,14<br />
Siège caliciel/pyélique 630 (71,6%)<br />
Calcul coralliforme 96 (10,9%)<br />
Table<strong>au</strong> 3. <strong>Complications</strong> <strong>hémorragiques</strong><br />
Nombre <strong>de</strong> patients 18 (2,3%)<br />
Sexe 13 hommes (72,2%)<br />
5 femmes (27,8%)<br />
Age moyen 57 ans (38-79)<br />
Côté G<strong>au</strong>che 10<br />
Droit 8<br />
Dé<strong>la</strong>i d’apparition 18 jours (2-48)<br />
Calcul<br />
- Caliciel pyélique 16<br />
- Coralliforme 2<br />
Taille moyenne<br />
26,3 mm<br />
Table<strong>au</strong> 4. NLPC sans hémorragie/NLPC avec hémorragie.<br />
Siège urétéral 154 (17,5%)<br />
NLPC sans<br />
hémorragie<br />
NLPC avec<br />
hémorragie<br />
fragmentation par lithotripsie <strong>au</strong>x ultrasons ou pneumatique.<br />
Tous les patients ont été revus, soit par l'opérateur soit<br />
par le mé<strong>de</strong>cin l'ayant adressé, dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> un mois<br />
et <strong>de</strong>mi à <strong>de</strong>ux mois après leur sortie. Aucun patient n'a<br />
été perdu <strong>de</strong> vue durant cette pério<strong>de</strong> post opératoire.<br />
Toute hémorragie ne cédant pas spontanément, ou<br />
après tamponnement par c<strong>la</strong>mpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
néphrostomie, ou apparaissant plusieurs jours après <strong>la</strong><br />
sortie du patient et nécessitant un geste d'hémostase<br />
c h i r u rgical ou par embolisation a été considérée<br />
comme une complication hémorragique sévère. Seule<br />
ce type d'hémorragie a été étudiée dans ce travail. Les<br />
hémorragies bénignes en général d'origine veineuses<br />
d'évolution favorable n'ont pas été prises en compte.<br />
Les tests du Chi 2 et le test t ont été utilisés pour les<br />
comparaisons statistiques. Les différences étaient<br />
considérées comme statistiquement significatives si p<br />
était inférieur à 0,05.<br />
RESULTATS<br />
Parmi les 772 NLPC réalisées, 18 patients (2,3%) ont<br />
présenté une hémorragie sévère nécessitant un geste<br />
d'hémostase. Il s'agissait <strong>de</strong> 13 hommes et 5 femmes.<br />
L'âge moyen était <strong>de</strong> 57 ans (extrêmes 38-79 ans).<br />
Dans un cas, l'hémorragie est apparue après NLPC sur<br />
rein unique. Le dé<strong>la</strong>i moyen d'apparition <strong>de</strong> l'hémorragie<br />
était <strong>de</strong> 18 jours (extrêmes 2-48 jours). La répartition<br />
selon le côté était <strong>de</strong> 10 reins g<strong>au</strong>ches pour 8 reins<br />
droits. Les NLPC entraînant une hémorragie ont été<br />
effectuées dans 16 cas pour <strong>de</strong>s calculs caliciels ou<br />
pyéliques, et dans 2 cas pour <strong>de</strong>s calculs coralliformes.<br />
La taille moyenne <strong>de</strong>s calculs était <strong>de</strong> 26,3 mm<br />
Nombre <strong>de</strong> NLPC 754 18<br />
Nombre <strong>de</strong> patients 707 18<br />
Sexe Homme/Femme 378/329 13/5<br />
Age moyen 47 57<br />
Côté G<strong>au</strong>che/Droit 397/357 10/8<br />
Lithiase :<br />
- Calicielle/pyélique 614 16<br />
- Coralliforme 94 2<br />
Taille moyenne (mm) 25,2 26,3<br />
Extraction :<br />
Directe/Fragmentation 343/411 8/10<br />
Trajets multiples 40 0<br />
(Table<strong>au</strong> 3). Le site <strong>de</strong> ponction était unique et caliciel<br />
inférieur dans les 18 cas. Le repérage a été effectué<br />
sous amplificateur <strong>de</strong> bril<strong>la</strong>nce après opacification par<br />
voie rétrogra<strong>de</strong> par une son<strong>de</strong> urétérale mise en p<strong>la</strong>ce<br />
<strong>au</strong> début <strong>de</strong> l'intervention. La di<strong>la</strong>tation a été réalisée à<br />
l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> di<strong>la</strong>tateurs métalliques. Par ailleurs, <strong>la</strong> répartition<br />
temporelle <strong>de</strong>s complications <strong>hémorragiques</strong> est<br />
indépendante <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> l'expérience <strong>de</strong> l'opérateur.<br />
Trois néphrectomies d'hémostase ont été réalisées<br />
<strong>au</strong> début <strong>de</strong> notre expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> NLPC. Une artériographie<br />
rénale sélective effectuée chez les 15 <strong>au</strong>tres<br />
patients, a mis en évi<strong>de</strong>nce 13 anomalies vascu<strong>la</strong>ires.<br />
Parmi ces anomalies, on dénombrait 3 fistules artérioveineuses,<br />
8 f<strong>au</strong>x-anévrysmes, 3 p<strong>la</strong>ies d'artérioles.<br />
L'ensemble <strong>de</strong> ces anomalies vascu<strong>la</strong>ires a été traité par<br />
embolisation hypersélective avec un excellent résultat<br />
(Figures 1 et 2). Dans les 2 cas où l'artériographie était<br />
normale, l'évolution a été spontanément favorable.<br />
Nous avons comparé les <strong>de</strong>ux groupes NLPC avec<br />
hémorragie contre NLPC sans hémorragie, afin <strong>de</strong> mettre<br />
461
E. Gremmo et coll., Progrès en Urologie (1999), 9, 460-463<br />
comptes rendus opératoires que <strong>de</strong>s difficultés opératoires<br />
(ponction, di<strong>la</strong>tation) ont été rencontrées dans 8 cas<br />
sur 18 (44,4%), ce facteur bien qu'important ne peut être<br />
comparé statiquement entre les <strong>de</strong>ux groupes étant donné<br />
son caractère trop subjectif.<br />
DISCUSSION<br />
Figure 1. Anomalie vascu<strong>la</strong>ire avant embolisation.<br />
Figure 2. Anomalie vascu<strong>la</strong>ire après embolisation.<br />
en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s facteurs favorisants pour cette complication<br />
(Table<strong>au</strong> 4). Concernant les patients, nous n'avons<br />
retrouvé <strong>au</strong>cune différence significative pour le sexe,<br />
l'âge ou le côté opéré. Les caractéristiques <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong><br />
ces NLPC avec hémorragies sévères ne montraient pas <strong>de</strong><br />
d i fférence significative entre les <strong>de</strong>ux groupes. Sur le<br />
p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique opératoire, en particulier le site <strong>de</strong><br />
ponction, le nombre <strong>de</strong> tunnel et le type d'extraction du<br />
calcul, n'ont pas permis non plus <strong>de</strong> montrer <strong>de</strong> diff é r e n-<br />
ce significative. Toutefois, il est à noter après analyse <strong>de</strong>s<br />
Le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> complications <strong>hémorragiques</strong> <strong>de</strong> notre série<br />
est comparable à <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> ceux publiés dans <strong>la</strong> littérature<br />
bien qu'il faille noter une importante variabilité<br />
<strong>de</strong>s résultats puisqu'ils sont compris entre 0,8 et 17% [3,<br />
8, 10, 15, 17]. Cette différence est principalement due<br />
<strong>au</strong>x critères <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s hémorragies décrites. La<br />
recherche <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> risque ou prédictifs d'une<br />
hémorragie survenant <strong>au</strong> <strong>cours</strong> ou <strong>au</strong> dé<strong>cours</strong> d'une<br />
NLPC a été particulièrement bien décrite par <strong>de</strong>ux<br />
<strong>au</strong>teurs [9, 17]. Ainsi, KESSARIS, <strong>au</strong> travers d'une série<br />
<strong>de</strong> 2200 NLPC, n'a pas pu mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> facteur<br />
<strong>de</strong> risque réel [9]. En revanche, STOLLER, sur une série<br />
be<strong>au</strong>coup plus petite <strong>de</strong> 127 NLPC, i<strong>de</strong>ntifie plusieurs<br />
facteurs <strong>au</strong>gmentant le risque hémorragique [17]. La<br />
ponction multiple, une anémie préexistante, une perforation<br />
pyélique ou un saignement per opératoire, sont<br />
les différents facteurs i<strong>de</strong>ntifiés par ce <strong>de</strong>rnier.<br />
Toutefois, on peut noter que les caractéristiques du calcul<br />
ne sont pas dans cette série un facteur <strong>de</strong> risque.<br />
L'hémorragie peut survenir pendant <strong>la</strong> réalisation du<br />
tunnel percutané, l'extraction calculeuse, l'ab<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> son<strong>de</strong> <strong>de</strong> néphrostomie ou être une complication tardive<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> NLPC [2, 3, 4, 12, 13]. La prise en charge<br />
<strong>de</strong>s hémorragies mineures est réalisée avec succès dans<br />
<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas par <strong>de</strong> petits moyens comme le c<strong>la</strong>mpage<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> <strong>de</strong> néphrostomie pendant quelques<br />
heures. Cependant, l'apparition à distance <strong>de</strong> <strong>la</strong> NLPC<br />
d'une hémorragie nécessite, après contrôle d'un éventuel<br />
trouble <strong>de</strong> l'hémostase, une nouvelle hospitalisation<br />
pour surveil<strong>la</strong>nce, transfusion éventuelle et artériographie<br />
avec embolisation en cas <strong>de</strong> poursuite du<br />
saignement [3, 6, 7, 9]. Selon KESSARIS, <strong>la</strong> réalisation<br />
d'une artériographie avec éventuelle embolisation doit<br />
être effectuée systématiquement dans trois circonstances<br />
: durant les premières 24 heures chez les patients<br />
qui continuent à saigner en dépit du c<strong>la</strong>mpage <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
son<strong>de</strong> <strong>de</strong> néphrostomie, chez les patients nécessitant<br />
plus <strong>de</strong> 4 culots globu<strong>la</strong>ires en post opératoire précoce<br />
(entre le 2ème et le 7ème jour postopératoire), chez<br />
tous les patients qui présentent une hémorragie après le<br />
septième jour post opératoire [9].<br />
Les lésions vascu<strong>la</strong>ires responsables <strong>de</strong> l'hémorragie<br />
sont veineuses 4 fois sur 5. Les vaisse<strong>au</strong>x le plus souvent<br />
lésés sont les branches <strong>de</strong> l'artère ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> veine<br />
rétro-pyélique. Ces lésions vascu<strong>la</strong>ires sont le plus souvent<br />
<strong>de</strong>s fistules artério-veineuses ou <strong>de</strong>s f<strong>au</strong>x-anévrysmes<br />
[3, 7, 11, 17, 18]. De nombreux <strong>au</strong>teurs ont<br />
relevé, comme dans notre série, un problème <strong>de</strong> tech-<br />
462
E. Gremmo et coll., Progrès en Urologie (1999), 9, 460-463<br />
nique opératoire responsable <strong>de</strong> ces hémorragies <strong>au</strong><br />
<strong>cours</strong> <strong>de</strong>s NLPC [8, 9, 12, 14, 16]. L'approche percutanée<br />
du rein doit être idéalement postéro-<strong>la</strong>térale en<br />
pénétrant par le fond d'un calice inférieur ou moyen. Si<br />
<strong>la</strong> ponction est trop médiane ou directement dans le pelvis<br />
rénal, le risque <strong>de</strong> lésion <strong>de</strong>s branches rétro pyéliques<br />
est be<strong>au</strong>coup plus élevé. La lésion d'une branche<br />
pré pyélique est souvent le résultat d'une ponction <strong>de</strong><br />
part en part <strong>de</strong>s cavités pyélo-calicielles.<br />
Ainsi nous pensons que <strong>de</strong>vant l'absence <strong>de</strong> réel facteur<br />
<strong>de</strong> risque et malgré une technique opératoire maîtrisée,<br />
le risque hémorragique <strong>au</strong> <strong>cours</strong> <strong>de</strong> toute NLPC reste<br />
imprévisible mais réel. Toutefois grâce à <strong>la</strong> radiologie<br />
interventionnelle, l'embolisation hypersélective après<br />
artériographie rénale permet dans <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s cas le<br />
contrôle <strong>de</strong> ces hémorragies après NLPC et doit actuellement<br />
en être le traitement <strong>de</strong> choix.<br />
En revanche, l'embolisation bien qu'hypersélective a un<br />
retentissement sur <strong>la</strong> fonction rénale et doit donc être prise<br />
en considération dans son indication. Afin d'essayer d'évaluer<br />
cette perte fonctionnelle rénale, une étu<strong>de</strong> par scintigraphie<br />
rénale <strong>au</strong> DMSA chez tous les patients ayant subi<br />
une embolisation post NLPC dans les <strong>de</strong>ux centres<br />
concernés par ce travail est en <strong>cours</strong> <strong>de</strong> réalisation.<br />
CONCLUSION<br />
La néphrolithotomie percutanée est à notre avis une<br />
alternative chirurgicale indiscutable dans le traitement<br />
<strong>de</strong> certains calculs urinaires. L'hémorragie sévère <strong>au</strong><br />
dé<strong>cours</strong> <strong>de</strong> toute NLPC reste une complication rare et<br />
impossible à prévoir. Toutefois, celle-ci est parfaitement<br />
maîtrisée grâce à l'embolisation hypersélective<br />
après artériographie rénale qui doit actuellement en être<br />
le traitement <strong>de</strong> choix.<br />
REFERENCES<br />
1. ALKEN P., HUTSCHENREITER G., GÜNTHER R., MARBERGER<br />
M. : Percutaneous stone manipu<strong>la</strong>tion. J. Urol., 1981, 125, 463-466.<br />
2. CARSON C.C. : <strong>Complications</strong> of percutaneous stone extraction: prevention<br />
and treatment. Semin. Urol., 1986, 4, 161-169.<br />
3. CLAYMAN R.V., SURYA V., HUNTER D., CASTANEDA-ZUNI-<br />
GA W.R., MILLER R.P., COLEMAN C., AMPLATZ K., LANGE<br />
P.H. Renal vascu<strong>la</strong>r complications associated with the percutaneous<br />
removal of renal calculi. J. Urol., 1984, 132, 228-230.<br />
4. DUNNICK N.R., CARSON C.C., BRAUN S.D., MILLER G.A.,<br />
COHAN R., DEGESYS G.E., ILLESCAS F.F., NEWMAN G.E.,<br />
WEINERTH J.L. <strong>Complications</strong> of percutaneous nephrostolithotomy.<br />
Radiology, 1985, 157, 51-55.<br />
5. FERNSTRöM I., JOHANSSON B. : Percutaneous pyelolithotomy: a<br />
new extraction technique. Scand. J. Urol. Nephrol., 1976, 10, 257-259.<br />
6. GALLUCCI M., FORTUNATO P., VINCENZONI A., GUAGLIA-<br />
NONE S. : Management of haemorrhage after percutaneous renal<br />
surgery. Eur. Urol., 1998, 33 (suppl. 1), 115.<br />
7. GUPTA M., SMITH A.D. : Nephron-sparing, contrast gui<strong>de</strong>d management<br />
of massive hemorrhage from percutaneous renal surgery. J.<br />
Urol., 1996, 155, 329A.<br />
____________________<br />
463<br />
8. KALASH S.S., YOUNG J.D. : Serious complications associated with<br />
percutaneous nephrolithotomy. Urology, 1987, 29, 290-293.<br />
9. KESSARIS D.N., BELLMAN G.C., PARDALIDIS N.P., SMITH<br />
A.G. : Management of hemorrhage after percutaneous renal surgery.<br />
J. Urol., 1995, 153, 604-608.<br />
10. LANG E.K. : Percutaneous nephrostolithotomy and lithotripsy : a multiinstitutional<br />
survey of complications. Radiology, 1987, 162, 25-30.<br />
11. LE DUC A.: <strong>Complications</strong> immédiates <strong>de</strong> <strong>la</strong> chirurgie percutanée<br />
du rein. Prog. Urol., 1991, 1, 31-35.<br />
12. LEE W.J., SMITH A.D., CUBELLI V., BADLANI G.H., LEWIN<br />
B., VERNACE F., CANTOS E. <strong>Complications</strong> of percutaneous<br />
nephrolithotomy. A. J. R., 1987, 148, 177-180.<br />
13. LINGEMAN J.E., COURY T.A., NEWMAN D.M., KAHNOSKI<br />
R.J., MERTZ J.H., MOSBAUGH P.G., STEELE R.E., WOODS J.R.<br />
Comparison of results and morbidity of percutaneous nephrostolithotomy<br />
and ESWL. J. Urol., 1987, 138, 485-490.<br />
14. PAGE J.E., WALKER W.J. : <strong>Complications</strong> attribuable to the formation<br />
of the track in patients un<strong>de</strong>rgoing percutaneous nephrolithotomy.<br />
Clin. Radiol., 1992, 45, 20-22.<br />
15. PATTERSON D.E., SEGURA J.W., LEROY A.J., BENSON R.C.,<br />
MAY G. : The etiology and treatment of <strong>de</strong><strong>la</strong>yed bleeding following<br />
percutaneous lithotripsy. J. Urol., 1985, 133, 447-451.<br />
16. SEGURA J.W., PATTERSON D.E., LEROY A.J., WILLIAMS H.J.,<br />
BARRETT D.M., BENSON R.C., MAY G.R., BENDER C.E.<br />
Percutaneous removal of kidney stones : review of 1000 cases. J.<br />
Urol., 1985, 134, 1077-1081.<br />
17. STOLLER M.L., WOLF J.S., ST. LEZIN M.A. : Estimated blood<br />
loss and transfusion rates associated with percutaneous nephrolithotomy.<br />
J. Urol., 1994, 152, 1977-1981.<br />
18. WICKHAM J.E., KELLETT M.J., MILLER R.A. : Elective percutaneous<br />
nephrolithotomy in 50 patients: an analysis of the technique,<br />
results and complications. J. Urol., 1983, 129, 904-906.<br />
____________________<br />
SUMMARY<br />
Haemorrhagic complications during percutaneous nephrolithotomy.<br />
Retrospective study of 772 cases.<br />
Objectives : To evaluate the haemorrhagic complications of<br />
PCNL, to analyse their management and to i<strong>de</strong>ntify predispo -<br />
sing factors.<br />
Material and Methods : Out of a series of 772 cases of PCNL,<br />
18 patients <strong>de</strong>veloped severe haemorrhage requiring a haemo -<br />
statis procedure (2.3%) : 13 males and 5 females with a mean<br />
age of 57 years (38-79), and one case on a solitary kidney. The<br />
mean time to onset of haemorrhage was 18 days (--48 days).<br />
Results : Three nephrectomies for haemostatis were performed<br />
at the beginning of our experience. Renal arteriography was<br />
performed in 15 patients and was abnormal in 13 patients, sho -<br />
wing 3 arteriovenous fistu<strong>la</strong>s, 8 false aneurysms, 3 arterio<strong>la</strong>r<br />
injuries. All these vascu<strong>la</strong>r abnormalities were successfully trea -<br />
ted by highly selective embolization. In 2 cases, arteriography<br />
was normal with a spontaneously favourable <strong>cours</strong>e.<br />
Comparison of the 2 groups of PCNL, with haemorrhage versus<br />
without haemorrhage, failed to <strong>de</strong>monstrate any risk factors.<br />
Conclusion : Severe haemorrhage following PCNL is a rare<br />
complication, but impossible to predict. Selective embolization<br />
allows control of bleeding and currently constitutes the treat -<br />
ment of choice.<br />
Key words : Percutaneous nephrolithotomy, urinary calculus,<br />
haemorrhage, embolization.