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Complications hémorragiques au cours de la ... - Urofrance

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ARTICLE ORIGINAL<br />

Progrès en Urologie (1999), 9, 460-463<br />

<strong>Complications</strong> <strong>hémorragiques</strong> <strong>au</strong> <strong>cours</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> néphrolithotomie<br />

percutanée. Etu<strong>de</strong> rétrospective à partir <strong>de</strong> 772 cas<br />

Eric GREMMO (1), Philippe BALLANGER (1), Bertrand DORÉ (2), Jacques AUBERT (2)<br />

(1) Service d’Urologie, CHU <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x, France, (2) Service d’Urologie, CHU <strong>de</strong> Poitiers, France<br />

RESUME<br />

Buts : Evaluer les complications <strong>hémorragiques</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> néphrolithotomie percutanée<br />

(NLPC), analyser leur prise en charge et rechercher <strong>de</strong>s facteurs favorisants.<br />

Matériel et Métho<strong>de</strong>s : Sur 772 NLPC, 18 patients (2,3%) ont présenté une hémorragie<br />

sévère nécessitant un geste d'hémostase. Le dé<strong>la</strong>i moyen d'apparition <strong>de</strong> l'hémorragie<br />

était <strong>de</strong> 18 jours (extrêmes 2-48 jours).<br />

Résultats : 3 néphrectomies d'hémostase ont été réalisées <strong>au</strong> début <strong>de</strong> notre expérience.<br />

Une artériographie rénale a été effectuée chez 15 patients. 13 étaient anormales<br />

et ont mis en évi<strong>de</strong>nce : 3 fistules artério-veineuses; 8 f<strong>au</strong>x anévrismes; 3 p<strong>la</strong>ies<br />

d'artérioles. L'ensemble <strong>de</strong> ces anomalies vascu<strong>la</strong>ires a été traité par embolisation<br />

hypersélective avec succès. Dans 2 cas, l'artériographie était normale avec une évolution<br />

spontanément favorable.<br />

La comparaison <strong>de</strong>s 2 groupes NLPC avec hémorragie contre NLPC sans hémorragie<br />

n'a pas permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> risque.<br />

Conclusion : L'hémorragie sévère <strong>au</strong> dé<strong>cours</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> NLPC est une complication rare<br />

mais impossible à prévoir. L'embolisation sélective permet son contrôle et doit<br />

actuellement être son traitement <strong>de</strong> choix.<br />

Mots clés : Néphrolithotomie percutanée, calcul urinaire, hémorragie, embolisation.<br />

Le traitement chirurgical <strong>de</strong>s calculs urinaires a été<br />

complètement bouleversé il y a une quinzaine d'années<br />

par l'apparition <strong>de</strong> nouvelles techniques opératoires (1,<br />

5). La néphrolithotomie percutanée (NLPC) apparue <strong>au</strong><br />

début <strong>de</strong>s années 1980 a rapi<strong>de</strong>ment trouvé une concurrente<br />

sérieuse <strong>la</strong> lithotritie extracorporelle par on<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

choc. La NLPC est grevée d'un risque <strong>de</strong> complications,<br />

en particulier <strong>hémorragiques</strong>, qui en font une<br />

technique potentiellement invasive. Le but <strong>de</strong> ce travail<br />

était d'évaluer les complications <strong>hémorragiques</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

NLPC, analyser leur prise en charge et rechercher <strong>de</strong>s<br />

facteurs favorisants.<br />

MATERIEL ET METHODES<br />

L'étu<strong>de</strong> a été réalisée sur une analyse rétrospective <strong>de</strong><br />

dossiers <strong>de</strong> patients ayant bénéficié d'un traitement par<br />

NLPC dans <strong>de</strong>ux centres différents entre 1984 et 1996.<br />

772 NLPC ont été réalisées chez 725 patients, majoritairement<br />

<strong>de</strong>s hommes (53,9%), âgé <strong>de</strong> 7 à 86 ans (âge<br />

moyen 47 ans) (Table<strong>au</strong> 1). 880 calculs <strong>au</strong> total ont été<br />

traités par NLPC, soit 1,14 calculs en moyenne par<br />

NLPC. Ces calculs étaient multiples dans 118 cas. Le<br />

siège <strong>de</strong>s calculs <strong>au</strong> moment du traitement était majoritairement<br />

caliciel ou pyélique dans 630 cas (71,6%).<br />

96 calculs coralliformes (10,9%) et 154 calculs urétér<strong>au</strong>x<br />

(17,5%) constituent le reste <strong>de</strong>s calculs traités<br />

(Table<strong>au</strong> 2). Il est à noter que 242 NLPC ont été réalisées<br />

après une tentative <strong>de</strong> traitement par lithotritie<br />

extracorporelle. Parmi les 154 calculs urétér<strong>au</strong>x, 67 ont<br />

été traités in situ.<br />

Concernant les aspects techniques, il a été réalisé <strong>de</strong>s<br />

trajets multiples dans 40 cas (5,2%). Dans 76 cas<br />

(9,8%), le trajet percutané a été réalisé par le calice<br />

moyen ou supérieur. L'extraction <strong>de</strong>s calculs a été<br />

directe dans 351 cas (45,5%); pour les <strong>au</strong>tres, après<br />

Manuscrit reçu : novembre 1998, accepté : février 1999.<br />

Adresse pour corre spondance : Dr. E . Gremmo, Service d’Urologi e,CH U<br />

Pellegrin, P<strong>la</strong>ce Amélie Raba Léon, 33076 Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x Ce<strong>de</strong>x.<br />

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E. Gremmo et coll., Progrès en Urologie (1999), 9, 460-463<br />

Table<strong>au</strong> 1. Popu<strong>la</strong>tion générale.<br />

Pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> 1984-1996<br />

Nombre <strong>de</strong> patients 725<br />

Sexe 391 hommes (53,9%)<br />

334 femmes (46,1%)<br />

Age moyen 47 ans (7-86)<br />

Nombre <strong>de</strong> NLPC 772<br />

Table<strong>au</strong> 2. Lithiases traitées.<br />

Nombre <strong>de</strong> calculs 880 1984-1996<br />

Nombre moyen <strong>de</strong> calculs 1,14<br />

Siège caliciel/pyélique 630 (71,6%)<br />

Calcul coralliforme 96 (10,9%)<br />

Table<strong>au</strong> 3. <strong>Complications</strong> <strong>hémorragiques</strong><br />

Nombre <strong>de</strong> patients 18 (2,3%)<br />

Sexe 13 hommes (72,2%)<br />

5 femmes (27,8%)<br />

Age moyen 57 ans (38-79)<br />

Côté G<strong>au</strong>che 10<br />

Droit 8<br />

Dé<strong>la</strong>i d’apparition 18 jours (2-48)<br />

Calcul<br />

- Caliciel pyélique 16<br />

- Coralliforme 2<br />

Taille moyenne<br />

26,3 mm<br />

Table<strong>au</strong> 4. NLPC sans hémorragie/NLPC avec hémorragie.<br />

Siège urétéral 154 (17,5%)<br />

NLPC sans<br />

hémorragie<br />

NLPC avec<br />

hémorragie<br />

fragmentation par lithotripsie <strong>au</strong>x ultrasons ou pneumatique.<br />

Tous les patients ont été revus, soit par l'opérateur soit<br />

par le mé<strong>de</strong>cin l'ayant adressé, dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> un mois<br />

et <strong>de</strong>mi à <strong>de</strong>ux mois après leur sortie. Aucun patient n'a<br />

été perdu <strong>de</strong> vue durant cette pério<strong>de</strong> post opératoire.<br />

Toute hémorragie ne cédant pas spontanément, ou<br />

après tamponnement par c<strong>la</strong>mpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

néphrostomie, ou apparaissant plusieurs jours après <strong>la</strong><br />

sortie du patient et nécessitant un geste d'hémostase<br />

c h i r u rgical ou par embolisation a été considérée<br />

comme une complication hémorragique sévère. Seule<br />

ce type d'hémorragie a été étudiée dans ce travail. Les<br />

hémorragies bénignes en général d'origine veineuses<br />

d'évolution favorable n'ont pas été prises en compte.<br />

Les tests du Chi 2 et le test t ont été utilisés pour les<br />

comparaisons statistiques. Les différences étaient<br />

considérées comme statistiquement significatives si p<br />

était inférieur à 0,05.<br />

RESULTATS<br />

Parmi les 772 NLPC réalisées, 18 patients (2,3%) ont<br />

présenté une hémorragie sévère nécessitant un geste<br />

d'hémostase. Il s'agissait <strong>de</strong> 13 hommes et 5 femmes.<br />

L'âge moyen était <strong>de</strong> 57 ans (extrêmes 38-79 ans).<br />

Dans un cas, l'hémorragie est apparue après NLPC sur<br />

rein unique. Le dé<strong>la</strong>i moyen d'apparition <strong>de</strong> l'hémorragie<br />

était <strong>de</strong> 18 jours (extrêmes 2-48 jours). La répartition<br />

selon le côté était <strong>de</strong> 10 reins g<strong>au</strong>ches pour 8 reins<br />

droits. Les NLPC entraînant une hémorragie ont été<br />

effectuées dans 16 cas pour <strong>de</strong>s calculs caliciels ou<br />

pyéliques, et dans 2 cas pour <strong>de</strong>s calculs coralliformes.<br />

La taille moyenne <strong>de</strong>s calculs était <strong>de</strong> 26,3 mm<br />

Nombre <strong>de</strong> NLPC 754 18<br />

Nombre <strong>de</strong> patients 707 18<br />

Sexe Homme/Femme 378/329 13/5<br />

Age moyen 47 57<br />

Côté G<strong>au</strong>che/Droit 397/357 10/8<br />

Lithiase :<br />

- Calicielle/pyélique 614 16<br />

- Coralliforme 94 2<br />

Taille moyenne (mm) 25,2 26,3<br />

Extraction :<br />

Directe/Fragmentation 343/411 8/10<br />

Trajets multiples 40 0<br />

(Table<strong>au</strong> 3). Le site <strong>de</strong> ponction était unique et caliciel<br />

inférieur dans les 18 cas. Le repérage a été effectué<br />

sous amplificateur <strong>de</strong> bril<strong>la</strong>nce après opacification par<br />

voie rétrogra<strong>de</strong> par une son<strong>de</strong> urétérale mise en p<strong>la</strong>ce<br />

<strong>au</strong> début <strong>de</strong> l'intervention. La di<strong>la</strong>tation a été réalisée à<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> di<strong>la</strong>tateurs métalliques. Par ailleurs, <strong>la</strong> répartition<br />

temporelle <strong>de</strong>s complications <strong>hémorragiques</strong> est<br />

indépendante <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> l'expérience <strong>de</strong> l'opérateur.<br />

Trois néphrectomies d'hémostase ont été réalisées<br />

<strong>au</strong> début <strong>de</strong> notre expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> NLPC. Une artériographie<br />

rénale sélective effectuée chez les 15 <strong>au</strong>tres<br />

patients, a mis en évi<strong>de</strong>nce 13 anomalies vascu<strong>la</strong>ires.<br />

Parmi ces anomalies, on dénombrait 3 fistules artérioveineuses,<br />

8 f<strong>au</strong>x-anévrysmes, 3 p<strong>la</strong>ies d'artérioles.<br />

L'ensemble <strong>de</strong> ces anomalies vascu<strong>la</strong>ires a été traité par<br />

embolisation hypersélective avec un excellent résultat<br />

(Figures 1 et 2). Dans les 2 cas où l'artériographie était<br />

normale, l'évolution a été spontanément favorable.<br />

Nous avons comparé les <strong>de</strong>ux groupes NLPC avec<br />

hémorragie contre NLPC sans hémorragie, afin <strong>de</strong> mettre<br />

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E. Gremmo et coll., Progrès en Urologie (1999), 9, 460-463<br />

comptes rendus opératoires que <strong>de</strong>s difficultés opératoires<br />

(ponction, di<strong>la</strong>tation) ont été rencontrées dans 8 cas<br />

sur 18 (44,4%), ce facteur bien qu'important ne peut être<br />

comparé statiquement entre les <strong>de</strong>ux groupes étant donné<br />

son caractère trop subjectif.<br />

DISCUSSION<br />

Figure 1. Anomalie vascu<strong>la</strong>ire avant embolisation.<br />

Figure 2. Anomalie vascu<strong>la</strong>ire après embolisation.<br />

en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s facteurs favorisants pour cette complication<br />

(Table<strong>au</strong> 4). Concernant les patients, nous n'avons<br />

retrouvé <strong>au</strong>cune différence significative pour le sexe,<br />

l'âge ou le côté opéré. Les caractéristiques <strong>de</strong>s calculs <strong>de</strong><br />

ces NLPC avec hémorragies sévères ne montraient pas <strong>de</strong><br />

d i fférence significative entre les <strong>de</strong>ux groupes. Sur le<br />

p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique opératoire, en particulier le site <strong>de</strong><br />

ponction, le nombre <strong>de</strong> tunnel et le type d'extraction du<br />

calcul, n'ont pas permis non plus <strong>de</strong> montrer <strong>de</strong> diff é r e n-<br />

ce significative. Toutefois, il est à noter après analyse <strong>de</strong>s<br />

Le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> complications <strong>hémorragiques</strong> <strong>de</strong> notre série<br />

est comparable à <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> ceux publiés dans <strong>la</strong> littérature<br />

bien qu'il faille noter une importante variabilité<br />

<strong>de</strong>s résultats puisqu'ils sont compris entre 0,8 et 17% [3,<br />

8, 10, 15, 17]. Cette différence est principalement due<br />

<strong>au</strong>x critères <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s hémorragies décrites. La<br />

recherche <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> risque ou prédictifs d'une<br />

hémorragie survenant <strong>au</strong> <strong>cours</strong> ou <strong>au</strong> dé<strong>cours</strong> d'une<br />

NLPC a été particulièrement bien décrite par <strong>de</strong>ux<br />

<strong>au</strong>teurs [9, 17]. Ainsi, KESSARIS, <strong>au</strong> travers d'une série<br />

<strong>de</strong> 2200 NLPC, n'a pas pu mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> facteur<br />

<strong>de</strong> risque réel [9]. En revanche, STOLLER, sur une série<br />

be<strong>au</strong>coup plus petite <strong>de</strong> 127 NLPC, i<strong>de</strong>ntifie plusieurs<br />

facteurs <strong>au</strong>gmentant le risque hémorragique [17]. La<br />

ponction multiple, une anémie préexistante, une perforation<br />

pyélique ou un saignement per opératoire, sont<br />

les différents facteurs i<strong>de</strong>ntifiés par ce <strong>de</strong>rnier.<br />

Toutefois, on peut noter que les caractéristiques du calcul<br />

ne sont pas dans cette série un facteur <strong>de</strong> risque.<br />

L'hémorragie peut survenir pendant <strong>la</strong> réalisation du<br />

tunnel percutané, l'extraction calculeuse, l'ab<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> son<strong>de</strong> <strong>de</strong> néphrostomie ou être une complication tardive<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> NLPC [2, 3, 4, 12, 13]. La prise en charge<br />

<strong>de</strong>s hémorragies mineures est réalisée avec succès dans<br />

<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas par <strong>de</strong> petits moyens comme le c<strong>la</strong>mpage<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> son<strong>de</strong> <strong>de</strong> néphrostomie pendant quelques<br />

heures. Cependant, l'apparition à distance <strong>de</strong> <strong>la</strong> NLPC<br />

d'une hémorragie nécessite, après contrôle d'un éventuel<br />

trouble <strong>de</strong> l'hémostase, une nouvelle hospitalisation<br />

pour surveil<strong>la</strong>nce, transfusion éventuelle et artériographie<br />

avec embolisation en cas <strong>de</strong> poursuite du<br />

saignement [3, 6, 7, 9]. Selon KESSARIS, <strong>la</strong> réalisation<br />

d'une artériographie avec éventuelle embolisation doit<br />

être effectuée systématiquement dans trois circonstances<br />

: durant les premières 24 heures chez les patients<br />

qui continuent à saigner en dépit du c<strong>la</strong>mpage <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

son<strong>de</strong> <strong>de</strong> néphrostomie, chez les patients nécessitant<br />

plus <strong>de</strong> 4 culots globu<strong>la</strong>ires en post opératoire précoce<br />

(entre le 2ème et le 7ème jour postopératoire), chez<br />

tous les patients qui présentent une hémorragie après le<br />

septième jour post opératoire [9].<br />

Les lésions vascu<strong>la</strong>ires responsables <strong>de</strong> l'hémorragie<br />

sont veineuses 4 fois sur 5. Les vaisse<strong>au</strong>x le plus souvent<br />

lésés sont les branches <strong>de</strong> l'artère ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> veine<br />

rétro-pyélique. Ces lésions vascu<strong>la</strong>ires sont le plus souvent<br />

<strong>de</strong>s fistules artério-veineuses ou <strong>de</strong>s f<strong>au</strong>x-anévrysmes<br />

[3, 7, 11, 17, 18]. De nombreux <strong>au</strong>teurs ont<br />

relevé, comme dans notre série, un problème <strong>de</strong> tech-<br />

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nique opératoire responsable <strong>de</strong> ces hémorragies <strong>au</strong><br />

<strong>cours</strong> <strong>de</strong>s NLPC [8, 9, 12, 14, 16]. L'approche percutanée<br />

du rein doit être idéalement postéro-<strong>la</strong>térale en<br />

pénétrant par le fond d'un calice inférieur ou moyen. Si<br />

<strong>la</strong> ponction est trop médiane ou directement dans le pelvis<br />

rénal, le risque <strong>de</strong> lésion <strong>de</strong>s branches rétro pyéliques<br />

est be<strong>au</strong>coup plus élevé. La lésion d'une branche<br />

pré pyélique est souvent le résultat d'une ponction <strong>de</strong><br />

part en part <strong>de</strong>s cavités pyélo-calicielles.<br />

Ainsi nous pensons que <strong>de</strong>vant l'absence <strong>de</strong> réel facteur<br />

<strong>de</strong> risque et malgré une technique opératoire maîtrisée,<br />

le risque hémorragique <strong>au</strong> <strong>cours</strong> <strong>de</strong> toute NLPC reste<br />

imprévisible mais réel. Toutefois grâce à <strong>la</strong> radiologie<br />

interventionnelle, l'embolisation hypersélective après<br />

artériographie rénale permet dans <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s cas le<br />

contrôle <strong>de</strong> ces hémorragies après NLPC et doit actuellement<br />

en être le traitement <strong>de</strong> choix.<br />

En revanche, l'embolisation bien qu'hypersélective a un<br />

retentissement sur <strong>la</strong> fonction rénale et doit donc être prise<br />

en considération dans son indication. Afin d'essayer d'évaluer<br />

cette perte fonctionnelle rénale, une étu<strong>de</strong> par scintigraphie<br />

rénale <strong>au</strong> DMSA chez tous les patients ayant subi<br />

une embolisation post NLPC dans les <strong>de</strong>ux centres<br />

concernés par ce travail est en <strong>cours</strong> <strong>de</strong> réalisation.<br />

CONCLUSION<br />

La néphrolithotomie percutanée est à notre avis une<br />

alternative chirurgicale indiscutable dans le traitement<br />

<strong>de</strong> certains calculs urinaires. L'hémorragie sévère <strong>au</strong><br />

dé<strong>cours</strong> <strong>de</strong> toute NLPC reste une complication rare et<br />

impossible à prévoir. Toutefois, celle-ci est parfaitement<br />

maîtrisée grâce à l'embolisation hypersélective<br />

après artériographie rénale qui doit actuellement en être<br />

le traitement <strong>de</strong> choix.<br />

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____________________<br />

SUMMARY<br />

Haemorrhagic complications during percutaneous nephrolithotomy.<br />

Retrospective study of 772 cases.<br />

Objectives : To evaluate the haemorrhagic complications of<br />

PCNL, to analyse their management and to i<strong>de</strong>ntify predispo -<br />

sing factors.<br />

Material and Methods : Out of a series of 772 cases of PCNL,<br />

18 patients <strong>de</strong>veloped severe haemorrhage requiring a haemo -<br />

statis procedure (2.3%) : 13 males and 5 females with a mean<br />

age of 57 years (38-79), and one case on a solitary kidney. The<br />

mean time to onset of haemorrhage was 18 days (--48 days).<br />

Results : Three nephrectomies for haemostatis were performed<br />

at the beginning of our experience. Renal arteriography was<br />

performed in 15 patients and was abnormal in 13 patients, sho -<br />

wing 3 arteriovenous fistu<strong>la</strong>s, 8 false aneurysms, 3 arterio<strong>la</strong>r<br />

injuries. All these vascu<strong>la</strong>r abnormalities were successfully trea -<br />

ted by highly selective embolization. In 2 cases, arteriography<br />

was normal with a spontaneously favourable <strong>cours</strong>e.<br />

Comparison of the 2 groups of PCNL, with haemorrhage versus<br />

without haemorrhage, failed to <strong>de</strong>monstrate any risk factors.<br />

Conclusion : Severe haemorrhage following PCNL is a rare<br />

complication, but impossible to predict. Selective embolization<br />

allows control of bleeding and currently constitutes the treat -<br />

ment of choice.<br />

Key words : Percutaneous nephrolithotomy, urinary calculus,<br />

haemorrhage, embolization.

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