Entreprendre sept 08.. - BECI
Entreprendre sept 08.. - BECI
Entreprendre sept 08.. - BECI
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
dossier<br />
energie<br />
d’électricité éolienne est passée en<br />
Belgique de 9,3 MW en 1999 à 167,4<br />
MW en 2005.<br />
La biomasse (le bois, entre autres)<br />
présente l’avantage d’être stockable<br />
et constitue la principale source<br />
d’énergie renouvelable valorisée<br />
en Belgique. Quelles difficultés rencontrent<br />
les investisseurs verts dans<br />
notre pays Dénicher les terrains<br />
disponibles et connectés au distributeur<br />
d’électricité, Elia ; obtenir les<br />
autorisations, d’abord au niveau fédéral,<br />
ensuite régional (permis d’environnement).<br />
●<br />
Vincent Delannoy<br />
2<br />
questions<br />
à Pierre Tonon,<br />
Membre permanent de la Commission Energie 2030, commissaire<br />
du gouvernement de l’AFCN (Agence fédérale de contrôle nucléaire),<br />
administrateur de Belgonucléaire et de l’IRE (Institut national des<br />
radioéléments).<br />
38<br />
N° 9 - SEPTEMBRE 2008 - ENTREPRENDRE<br />
Une rupture d’approvisionnement<br />
menace-t-elle la Belgique <br />
Le pays n’a pas suffisamment investi en moyens de production<br />
électrique ces dernières années. Des capacités<br />
supplémentaires doivent donc être programmées pour<br />
couvrir la période 2008-2017. Même en tenant compte du<br />
prolongement d’activité des vieilles unités thermiques<br />
polluantes et de faible rendement, la situation resterait<br />
préoccupante dans les prochaines années sans recourir<br />
à l’importation d’énergie. Celle-ci reste plus que jamais<br />
indispensable. Mais peut-elle être assurée à « bon prix » <br />
Rien n’est moins sûr. L’ensemble des pays européens<br />
avoisinants est également confronté à un très important<br />
besoin d’investissement de moyens de production. Les<br />
premiers décidés seront les premiers servis et les autres<br />
seront sujets à la pression des prix.<br />
Viendrait s’ajouter à cette situation déjà risquée, un accroissement<br />
des besoins en « d’autre production complémentaire»<br />
de l’ordre de 3000 à 3600 MW pour compenser<br />
l’arrêt des premières unités nucléaires à partir de 2015. Il<br />
est donc raisonnable de se poser la question d’un risque<br />
de rupture d’approvisionnement de production électrique.<br />
Tout ceci sans perdre de vue bien sûr que les unités<br />
nucléaires seraient remplacées par des centrales TGV<br />
(turbine gaz vapeur) entraînant une augmentation drastique<br />
des coûts d’émission de CO2 et d’une perte de 40%<br />
de disponibilité annuelle (5000h/an pour les TGV contre<br />
8000h/an pour le nucléaire).<br />
A ce jour, il peut être considéré que la moitié seulement de<br />
la puissance nucléaire perdue serait compensée. Revenant<br />
sur l’inéluctable importation d’électricité, il n’échappera<br />
à personne la situation ubuesque à laquelle notre pays<br />
serait confronté en cas d’arrêt de nos unités nucléaires<br />
simultanément compensé par de l’électricité importée depuis<br />
une nouvelle centrale nucléaire française construite<br />
à quelques km de notre frontière !<br />
Le coût de la sortie du nucléaire a-t-il été<br />
correctement évalué <br />
Les deux raisons principales de l’augmentation des prix<br />
de l’électricité proviendraient d’une part de l’augmentation<br />
du prix du gaz, principal substitut au nucléaire, et de<br />
l’accroissement substantiel des obligations de réduction<br />
de GES auxquelles notre pays devrait faire face à l’horizon<br />
2030.<br />
De plus, l’appel à beaucoup plus de gaz augmente fortement<br />
notre dépendance d’importation à des prix non<br />
maîtrisés. Enfin, l’arrêt des centrales nucléaires nous fait<br />
perdre un accroissement de provision pour démantèlement<br />
évalué à 1 milliard d’euros. Il ne faut pas sous-estimer<br />
l’ampleur du coût des obligations de réduction de GES<br />
(et donc CO2) appliqué aux filières de production énergétique.<br />
Le coût de la réduction des GES intégrant les arrêts successifs<br />
de centrales nucléaires en 2015, 2023 et 2025 (principalement<br />
remplacées par des centrales au gaz) et la période<br />
post-nucléaire jusqu’en 2030 représentent pour notre pays<br />
un montant de l’ordre de 15 à 20 milliards d’euros.<br />
Tenant compte de tels montants, plusieurs scénarios intermédiaires<br />
seront certainement affinés dans l’année qui<br />
vient de manière à permettre au pouvoir politique de décider<br />
avant fin 2009, date ultime de commande et réservation<br />
des capacités de fabrication du combustible nucléaire<br />
nécessaire à la continuation de production après 2015, l’arrêt<br />
ou non des premières unités nucléaires.<br />
V.D.