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Adam et Ève - Espace Malraux

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<strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong><br />

de Mikhaïl Boulgakov<br />

nouvelle traduction de Macha Zonina <strong>et</strong> Jean-Pierre Thibaudat<br />

mise en scène <strong>et</strong> scénographie Daniel Jeann<strong>et</strong>eau<br />

collaboration artistique <strong>et</strong> lumières Marie-Christine Soma<br />

Création du 26 au 31 janvier 2007<br />

au Théâtre Charles Dullin à Chambéry<br />

du 5 mars au 6 avril 2007<br />

au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis<br />

<strong>et</strong> en tournée<br />

Relations presse nationale - Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis<br />

Claire Amchin<br />

T. 01 42 00 33 50 - 06 80 18 63 23<br />

claire.amchin@wanadoo.fr<br />

Relations presse régionale<br />

<strong>Espace</strong> <strong>Malraux</strong> scène nationale de Chambéry <strong>et</strong> de la Savoie<br />

Brigitte Ratel<br />

T. 04 79 85 55 43<br />

bratel@espacemalraux-chambery.fr


Daniel Jeann<strong>et</strong>eau est artiste associé au Théâtre Gérard Philipe <strong>et</strong> à l’<strong>Espace</strong> <strong>Malraux</strong>,<br />

scène nationale. Lorsque deux théâtres s’unissent pour soutenir la création d’un<br />

spectacle, ce sont des savoir-faire particuliers qui se m<strong>et</strong>tent en œuvre.<br />

Deux équipes, des constructeurs de décors aux personnes chargées des relations avec le<br />

public, vont partager, avec les artistes <strong>et</strong> techniciens choisis par Daniel Jeann<strong>et</strong>eau, le<br />

processus qui va perm<strong>et</strong>tre d’élaborer un spectacle : <strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong> de Mikhaïl Boulgakov,<br />

présenté pour la première fois du 26 au 31 janvier 2007 au Théâtre Charles Dullin à<br />

Chambéry, puis du 5 mars au 6 avril au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.<br />

C’est avec fierté <strong>et</strong> détermination qu’au nom de nos deux théâtres nous soutenons ce<br />

m<strong>et</strong>teur en scène <strong>et</strong> scénographe qui donne à percevoir, de manière palpable, dans une<br />

succession de lieux <strong>et</strong> d’atmosphères multiples, une fresque où la métamorphose agit<br />

comme un moteur implacable.<br />

Jean-Paul Angot, directeur<br />

<strong>Espace</strong> <strong>Malraux</strong> scène nationale de Chambéry <strong>et</strong> de la Savoie<br />

Alain Ollivier, directeur<br />

Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, Centre dramatique national<br />

2


<strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong><br />

de Mikhaïl Boulgakov<br />

nouvelle traduction de Macha Zonina <strong>et</strong> Jean-Pierre Thibaudat<br />

mise en scène <strong>et</strong> scénographie Daniel Jeann<strong>et</strong>eau<br />

collaboration artistique <strong>et</strong> lumières Marie-Christine Soma<br />

costumes Olga Karpinski<br />

son Alain Lamarche<br />

avec<br />

Axel Bogousslavski Efrossimov<br />

Elisab<strong>et</strong>h Cerqueira Klavdia P<strong>et</strong>rovna<br />

Julie Denisse<br />

<strong>Ève</strong><br />

Armen Godel<br />

Pontchik<br />

Jean-Marc Hennaut Gouller 2<br />

Miloud Kh<strong>et</strong>ib<br />

Daragan<br />

Sabine Macher<br />

Ania<br />

Lionel Roumegous Gouller 1<br />

Philippe Smith<br />

Markizov<br />

Olivier Werner<br />

<strong>Adam</strong><br />

coproduction <strong>Espace</strong> <strong>Malraux</strong> scène nationale de Chambéry <strong>et</strong> de la Savoie (producteur délégué),<br />

Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, Centre dramatique national.<br />

Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes dans le cadre du Réseau des Villes,<br />

en partenariat avec l’Œil (Observatoire de l’Ecriture, de l’interprétation <strong>et</strong> de la lecture)<br />

Daniel Jeann<strong>et</strong>eau est artiste associé au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis<br />

<strong>et</strong> à l’<strong>Espace</strong> <strong>Malraux</strong> scène nationale de Chambéry <strong>et</strong> de la Savoie.<br />

Répétitions au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis<br />

du 29 novembre au 30 décembre 2006<br />

Répétitions au Théâtre Charles Dullin à Chambéry<br />

du 2 au 25 janvier 2007<br />

Création<br />

les 26, 27, 30, 31 janvier 2007 au Théâtre Charles Dullin de Chambéry<br />

La tournée<br />

6 au 9 février 2007 : Théâtre National Populaire-Villeurbanne<br />

14 au 16 février : Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines scène nationale<br />

5 mars au 6 avril : Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis<br />

12 <strong>et</strong> 13 avril : Maison de la Culture d’Amiens<br />

18 au 21 avril : Comédie de Saint-Etienne<br />

4, 5, 9, 10, 11, 12 mai : Théâtre Garonne Toulouse<br />

3


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Extrait du Journal confisqué, le 27 août 1923.<br />

Voilà qui pourrait résumer toute la vie d’écrivain de Boulgakov. Né en 1891 <strong>et</strong> mort en 1940,<br />

le drame de sa vie épouse celui de l’histoire : la Guerre de 14 <strong>et</strong> la Révolution russe rompent<br />

brutalement la continuité de son existence <strong>et</strong> le proj<strong>et</strong>tent dans un monde en violente<br />

mutation.<br />

Tentant de survivre <strong>et</strong> de s’adapter dans une société qu’il récuse en entier, Boulgakov vit<br />

dans la hantise des catastrophes qu’il voit se préparer. Dans les années 30, les forces se<br />

bandent les unes contre les autres, les antagonismes se radicalisent <strong>et</strong> les progrès très<br />

rapides de la science alimentent l’arsenal mondial. Il est obsédé par l’idée de la faute, du<br />

crime que représente la Révolution, <strong>et</strong> du châtiment qui devrait naturellement suivre.<br />

Archaïque dans ses structures mentales <strong>et</strong> ses croyances, appartenant encore au 19 ème<br />

siècle, il m<strong>et</strong> dans sa survie une énergie extraordinaire, toujours menacée de<br />

découragement, mais avec telle intensité que même privé totalement d’existence sociale <strong>et</strong><br />

sans espoir d’amélioration, malade, il ne cessera de progresser dans son œuvre, jusqu’à<br />

l’éclosion magistrale du Maître <strong>et</strong> Marguerite.<br />

Boulgakov a écrit <strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong> en 1931, alors qu’il était littéralement prisonnier dans son<br />

pays (il ne pouvait ni publier ni sortir du territoire), à ce moment de l’histoire où, dans un<br />

temps très court de paix relative, se profile un affrontement majeur. Si le conflit paraît certain,<br />

la modalité de ce conflit ne se laisse guère imaginer. Tout semble désormais possible,<br />

l’association science <strong>et</strong> guerre ouvre le champ d’un imaginaire ambiguë entre science-fiction,<br />

merveilleux <strong>et</strong> prophétisme.<br />

<strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong> est un conte philosophique inspiré de Voltaire pour l’ironie <strong>et</strong> la simplicité de<br />

facture, un récit de science-fiction, une fable rapide <strong>et</strong> libre qui débute comme une histoire<br />

des Pieds Nickelés <strong>et</strong> s’achève dans le climat de Stalker de Tarkovski. Une guerre chimique<br />

détruit toute vie. Seuls sont sauvés, grâce à un savant, cinq hommes <strong>et</strong> une femme (dont<br />

<strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong>, mariés le matin même). Commence alors la vie entre parenthèses des<br />

survivants hors de la ville détruite, dans les limbes d’une forêt obscure.<br />

On y r<strong>et</strong>rouve en filigrane la plupart des thèmes <strong>et</strong> figures qu’il développera dans le Maître <strong>et</strong><br />

Marguerite : une critique des mécanismes de l’état totalitaire fine <strong>et</strong> courageuse, voilée<br />

d’ironie, d’humanité dérisoire, une vision inquiète de la société comme un ensemble menacé<br />

par ses propres forces, le recours au fantastique ou à l’anticipation comme moyen de<br />

contourner la censure, mais aussi comme expression de la supériorité absolue de<br />

l’imagination sur la pensée conformiste.<br />

4


Et par-dessus tout, il y manifeste une connaissance profonde de la nature humaine, révélant<br />

un sens très vif de l’observation. Le théâtre de Boulgakov n’est pas une satire, il ne juge pas,<br />

mais il crée des situations souvent rocambolesques où les protagonistes, saisis dans toutes<br />

leurs contradictions, laissent apercevoir leur nature véritable, leurs dimensions les plus<br />

secrètes. Boulgakov, qui fut acteur <strong>et</strong> assistant à la mise en scène, connaissait les ressorts<br />

du jeu dramatique <strong>et</strong> savait, en quelques phrases, poser les bases d’une scène qui pouvait<br />

synthétiser sous nos yeux tout le drame de la vie.<br />

La pièce, commandée par le Théâtre Rouge de Leningrad en 1930, après une lecture en<br />

présence du commandant des forces armées, spécialement invité à c<strong>et</strong>te occasion, fut<br />

immédiatement interdite…<br />

***<br />

La fin des utopies, la prétendue « fin de l’histoire », définissent aujourd’hui un monde par<br />

défaut, livré à sa seule pesanteur, une sorte d’état « normal » indiscutable dont le<br />

capitalisme serait l’expression la plus naturelle. Les valeurs d’humanité, de démocratie, de<br />

liberté ont été absorbées par ce qui nous apparaît de plus en plus comme une gigantesque<br />

escroquerie, molle, vaguement dépressive <strong>et</strong> terriblement efficace. Chacun ramené à soi,<br />

encombré du poids de sa personne insignifiante mais irremplaçable, nous ne pouvons<br />

qu’adhérer sans appétit à ce consensus invisible. Tout étant ramené au niveau le plus bas<br />

de la pensée, nous ne pouvons plus qu’être d’accord.<br />

C<strong>et</strong>te pièce prend aujourd’hui une autre direction que celle voulue par Boulgakov. Notre<br />

présent en perturbe la lecture, en permute le sens. L’idéal de vie de Boulgakov, parfaitement<br />

compréhensible en son temps <strong>et</strong> pour lui, nous renvoie à ce que nous sommes tous<br />

devenus : de vagues consommateurs conscientisés, épris de liberté <strong>et</strong> de Droits de<br />

l’Homme, mais incapables de rien tenter pour sauver le monde. Celui dont nous nous<br />

sentions le plus proche n’est peut-être pas notre ami, le héros n’est pas celui que nous<br />

croyions. L’humanisme d’Efrossimov aboutit aujourd’hui à l’individualisme le plus ordinaire.<br />

Et <strong>Adam</strong>, l’idéaliste maladroit, défend pourtant le besoin vital de construire le monde, de<br />

penser le « vivre-ensemble », la communauté des vivants.<br />

Daniel Jeann<strong>et</strong>eau <strong>et</strong> Marie-Christine Soma<br />

5


La traduction<br />

Dans la perspective de ce proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> pour c<strong>et</strong>te distribution, nous avons choisi de r<strong>et</strong>raduire<br />

<strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong>, avec la collaboration de Macha Zonina <strong>et</strong> de Jean-Pierre Thibaudat.<br />

C<strong>et</strong>te nouvelle traduction, basée sur l’édition critique russe la plus récente, tente de restituer<br />

la liberté de forme <strong>et</strong> de ton, l’extraordinaire discontinuité stylistique commune à toute<br />

l’œuvre de Boulgakov, <strong>et</strong> particulièrement remarquable dans c<strong>et</strong>te pièce.<br />

Comme dans Le Maître <strong>et</strong> Marguerite, la structure de la pièce paraît morcelée, faite de<br />

fragments de théâtres différents, explorant tous les genres dans un désordre apparent.<br />

En cela elle rend compte de la complexité de la vision de Boulgakov qui ne s’arrête jamais,<br />

presque contre son gré <strong>et</strong> par une sorte d’excès de lucidité, à une lecture simpliste ou<br />

manichéenne du monde qui l’entoure.<br />

6


L’humanité a tout fait pour se détruire. D’abord moralement – <strong>et</strong> la mort physique n’en est<br />

que le résultat. Comme les hommes sont p<strong>et</strong>its, pitoyables <strong>et</strong> sans défense, lorsqu’ils<br />

pensent au « pain », <strong>et</strong> seulement au pain, sans voir que c<strong>et</strong>te façon de faire les conduit à la<br />

mort. […] On ne peut se sauver tous qu’en se sauvant chacun séparément. L’heure de la<br />

vertu personnelle a sonné. C’est le banqu<strong>et</strong> au temps de la peste. On ne peut sauver les<br />

autres qu’en se sauvant soi-même. Au sens spirituel, bien sûr. Les efforts collectifs sont là<br />

stériles. Nous sommes des hommes <strong>et</strong> nous avons perdu l’instinct de conservation de<br />

l’espèce que possèdent les fourmis <strong>et</strong> les abeilles. En revanche, nous avons reçu une âme<br />

immortelle – mais l’humanité lui a craché dessus avec une joie malsaine. L’instinct ne nous<br />

sauvera plus….<br />

Aujourd’hui seul un génie – pas un prophète, non, un génie qui formulerait un nouvel idéal –<br />

peut sauver l’humanité. Mais où est-il, ce messie <br />

L’histoire de l’humanité ressemble vraiment trop à une monstrueuse expérimentation opérée<br />

sur les hommes par un être cruel <strong>et</strong> insensible à toute pitié. Quelque chose comme de la<br />

vivisection…<br />

La seule chose qui puisse nous sauver est une nouvelle hérésie qui renverserait toutes les<br />

institutions idéologiques de notre malheureux monde barbare. La grandeur de l’homme<br />

moderne est dans sa protestation.<br />

Andreï Tarkovski, Extrait du Journal.<br />

7


Mikhaïl Boulgakov<br />

Né dans l’intelligentsia de Kiev en 1891, mort en 1940, Mikhaïl Boulgakov est l’auteur d’une<br />

des rares œuvres nées exclusivement pendant l’ère soviétique. Elle se distingue par des<br />

suj<strong>et</strong>s brûlants, un esprit caustique, le brio de l’écriture. Mikhaïl Boulgakov naît le 15 mai<br />

1891 à Kiev où il passe son baccalauréat <strong>et</strong> entre à la faculté de médecine en 1909. Trois<br />

ans plus tard, il épouse Tatiana Lappa. Déclaré inapte au service militaire, il est d’abord<br />

réquisitionné pendant la première guerre mondiale comme médecin de la Croix-Rouge, puis<br />

une fois diplômé en 1916, il travaille à l’hôpital rural de Nikolskoïe. C’est à c<strong>et</strong>te époque qu’il<br />

commence à écrire Les Récits d’un jeune médecin. Démobilisé pour raisons de santé, il<br />

ouvre un cabin<strong>et</strong> médical à Kiev, mais doit rejoindre l’armée nationaliste de P<strong>et</strong>lioura, dont il<br />

s’échappe pour suivre l’armée blanche dans le Caucase.<br />

En 1920, il décide d’abandonner la médecine pour se consacrer à la littérature. Sa première<br />

pièce Autodéfense est représentée au Théâtre soviétique de Vladicaucase. En 1921, il<br />

rejoint sa femme à Moscou, réécrit Les Récits d’un jeune médecin <strong>et</strong> Les Aventures<br />

extraordinaires du docteur N. Il anime des débats, publie de nombreux articles dans diverses<br />

revues dont “La Veille”, “Russie”, “Le Siffl<strong>et</strong>”... <strong>et</strong> travaille à La Garde blanche. Après son<br />

divorce, il s’installe avec Belozerskaïa, sa seconde femme. En 1925 il travaille à l’adaptation<br />

théâtrale de La Garde Blanche qui deviendra Les Jours des Tourbine. Consacrée au<br />

désarroi de l’intelligentsia dans la guerre civile, la pièce déclenche interdictions <strong>et</strong> débats<br />

violents ; Staline donne finalement l’autorisation au seul Théâtre d’art de Moscou. Son<br />

domicile est perquisitionné, son journal <strong>et</strong> le manuscrit de Cœur de chien (dans lequel un<br />

chien transformé en être humain est nommé à un poste de fonctionnaire), sont confisqués.<br />

De 1927 à 1929 ses pièces sont tantôt jouées, tantôt r<strong>et</strong>irées de l’affiche du Théâtre d’art. En<br />

1930, Boulgakov devient assistant m<strong>et</strong>teur en scène au Théâtre d’art de Moscou. La même<br />

année, le Théâtre Rouge de Leningrad lui commande une pièce sur les dangers d’une<br />

guerre qui apparaît imminente. C’est <strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong>. Jugée irrecevable, elle ne sera jamais<br />

jouée du vivant de l’écrivain. En 1932, il épouse sa troisième femme Elena Sergueevna<br />

Chilovskaïa. Il revient à plusieurs reprises sur l’écriture de son “roman sur le diable”, dont il<br />

achève la troisième rédaction en 1936. En 1933, il termine Le Roman de Monsieur de<br />

Molière. Diverses l<strong>et</strong>tres à Staline restent sans réponse <strong>et</strong> plusieurs demandes de visa pour<br />

l’étranger lui sont refusées. En septembre 1936, il démissionne du Théâtre d’art puis<br />

commence à travailler à son Roman Théâtral. En 1938, il termine la dernière rédaction<br />

manuscrite du Maître <strong>et</strong> Marguerite qui est dactylographiée. L’année suivante, il achève<br />

Batoum, pièce de commande sur la jeunesse de Staline. Victime de malaises, on<br />

diagnostique une néphrosclérose. En février 1940, un mois avant sa mort, il dicte à sa<br />

femme les dernières corrections du Maître <strong>et</strong> Marguerite, roman pour lequel il est<br />

mondialement connu.<br />

8


Daniel Jeann<strong>et</strong>eau<br />

Né en 1963 en Moselle.<br />

Étudie à l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg puis à l’école du Théâtre National de<br />

Strasbourg.<br />

A mis en scène <strong>et</strong> conçu les scénographies de :<br />

Iphigénie en Aulide de Jean Racine (TNS, 2001).<br />

La sonate des spectres de August Strindberg (Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis,<br />

2003).<br />

Anéantis de Sarah Kane (TNS, Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, 2005).<br />

Into the little hill, opéra de George Benjamin <strong>et</strong> Martin Crimp (Opéra de Paris dans le<br />

cadre du Festival d’Automne).<br />

A rencontré Claude Régy en 1989, dont il a conçu les scénographies pendant une<br />

quinzaine d’années : L’amante anglaise de Marguerite Duras, Le cerceau de Victor<br />

Slavkine, Chutes de Gregory Motton, Jeanne d’Arc au bûcher, oratorio de Arthur<br />

Honnegger, Paroles du Sage de Henri Meschonnic, La terrible voix de Satan de<br />

Gregory Motton, La mort de Tintagiles de Maurice Ma<strong>et</strong>erlinck, Holocauste de Charles<br />

Reznikov, Quelqu’un va venir de Jon Fosse, Des couteaux dans les poules de David<br />

Harrower, Melancholia I de Jon Fosse, Le carn<strong>et</strong> d’un disparu de Leoš Janáček, 4.48<br />

Psychose de Sarah Kane, Variations sur la mort de Jon Fosse.<br />

A conçu entre autres les scénographies de spectacles d’ALAIN MILIANTI (Quatre<br />

heures à Chatila, de Jean Gen<strong>et</strong>, 1991), CATHERINE DIVERRÈS (Fruits, 1996 ;<br />

Stance, 1997), GÉRARD DESARTHE (Hygiène de l’assassin, d’Amélie Nothomb,<br />

1994, <strong>et</strong> Partage de midi, de Paul Claudel, 1998), ÉRIC LACASCADE (Phèdre, de<br />

Jean Racine, 1998), CHARLES TORDJMAN (Je poussais donc le temps avec l’épaule,<br />

d’après Marcel Proust, 2001), JEAN-CLAUDE GALLOTTA (Nosferatu, 2001 ; 99 duos,<br />

2002), ALAIN OLLIVIER (L’Exception <strong>et</strong> la règle, de Bertolt Brecht, 2002 ; Pelléas <strong>et</strong><br />

Mélisande, de Maurice Ma<strong>et</strong>erlinck, 2004, Les félins m’aiment bien d’Olivia Rosenthal,<br />

2005), MARCEL BOZONNET (Tartuffe de Molière, 2005), NICOLAS LERICHE<br />

(Caligula, ball<strong>et</strong> à l’Opéra de Paris, 2005), JEAN-BAPTISTE SASTRE (Surprise de<br />

l’amour de Marivaux, 2005) TRISHA BROWN (Da gelo a gelo, opéra de Salvatore<br />

Sciarrino, 2006).<br />

A coréalisé avec Clotilde Moll<strong>et</strong>, Hervé Pierre <strong>et</strong> MARIE-CHRISTINE SOMA, les<br />

spectacles Le gardeur de troupeaux (2000) <strong>et</strong> Caeiro ! (2005) d’après Fernando<br />

Pessoa.<br />

Lauréat de la VILLA KUJOYAMA à Kyoto en 1998.<br />

Lauréat de la VILLA MEDICIS HORS-LES-MURS au Japon en 2002.<br />

GRAND PRIX DE LA CRITIQUE en 2000 pour les scénographies de Quelqu’un va<br />

venir <strong>et</strong> Des couteaux dans les poules, <strong>et</strong> en 2004 pour les scénographies de<br />

Variations sur la mort <strong>et</strong> Pelléas <strong>et</strong> Mélisande.<br />

M<strong>et</strong>teur en scène associé au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis <strong>et</strong> au Centre d’Art<br />

<strong>et</strong> de Création des Savoie, <strong>Espace</strong> <strong>Malraux</strong>, Scène Nationale de Chambéry.<br />

9


Marie-Christine Soma<br />

Née à Marseille en 1958<br />

Licence de L<strong>et</strong>tres Classiques <strong>et</strong> Maîtrise de Philosophie<br />

Éclairagiste depuis 1985 après avoir été régisseur-lumière au Théâtre National de Marseille-<br />

La Criée, puis assistante d’Henri Alekan sur Question de géographie, mise en scène de<br />

Marcel Maréchal.<br />

Elle a créé notamment les lumières des spectacles de Geneviève Sorin, Alain Fourneau, le<br />

groupe Ilotopie, Patrice Bigel, puis de Marie Vayssière, François Rancillac, Alain Milianti,<br />

Jean-Paul Delore, Jérôme Deschamps, Eric Lacascade, Michel Cerda, puis d’Eric Vigner,<br />

Arthur Nauzyciel, Catherine Diverrès, Marie-Louise Bischoffberger, Jacques Vincey, Frédéric<br />

Fisbach, Jean-Claude Gallotta.<br />

Depuis 2001, collaboration artistique sur les proj<strong>et</strong>s de Daniel Jeann<strong>et</strong>eau, dont Iphigénie en<br />

Aulide de Jean Racine, La Sonate des spectres de August Strindberg <strong>et</strong> Anéantis de Sarah<br />

Kane.<br />

En 2006, création à l’Opéra de Paris de Into the little Hill, opéra de George Benjamin sur un<br />

livr<strong>et</strong> de Martin Crimp.<br />

Parallèlement au travail de lumière scénique, a conçu les éclairages pour les deux dernières<br />

expositions-spectacles de la Grande Halle de la Vill<strong>et</strong>te Fêtes Foraines en 1995 <strong>et</strong> Le Jardin<br />

Planétaire en 1999.<br />

Intervenante à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en section Scénographie<br />

depuis 1998 <strong>et</strong> à l’ENSATT depuis 2003.<br />

10


Axel Bougousslavski, Efrossimov<br />

Au théâtre, il a joué dans la plupart des spectacles de Claude Régy <strong>et</strong> avec les m<strong>et</strong>teurs en<br />

scène Bruno Bayen (Stella), Jean-Michel Rabeux, Xavier Marchand (Au Bois lacté), Jean-<br />

Baptiste Sastre (L’Affaire de la rue de Lourcine, Tammerlan), Etienne Pommer<strong>et</strong> (Drames<br />

brefs), <strong>et</strong>c.<br />

Avec Daniel Jeann<strong>et</strong>eau, il a joué dans La Sonate des Spectres de Strindberg en 2003.<br />

Au cinéma, il a joué dans le film de Marguerite Duras Les Enfants <strong>et</strong> il a tourné sous la<br />

direction de Manoel de Oliveira dans Mon cas.<br />

Julie Denisse, <strong>Ève</strong><br />

Formée à l’École de la rue Blanche (ENSATT) puis au Conservatoire National Supérieur<br />

d’Art Dramatique, elle suit un parcours pluridisciplinaire allant de la danse contemporaine<br />

(Caroline Marcadé) aux arts de la rue.<br />

Au théâtre, elle joue notamment sous la direction de Julie Brochen (Oncle Vania de<br />

Tchékhov, Hanjo de Mishima, Penthésilée de Heinrich von Kleist), Gildas Milin (Antropozoo<br />

de Gildas Milin), Julie Béres (Poudre de Gilles Auffray), Jacques Bonnafé (Comme des<br />

Malades de Hervé Prudon) Victor Gauthier-Martin (Ailleurs tout près de Françoise Mesnier),<br />

Jacques Kraemer (Le délinquant de Louis Calaferte).<br />

Armen Godel, Pontchik<br />

Comédien, m<strong>et</strong>teur en scène <strong>et</strong> auteur, il est formé dans les années soixante au Théâtre<br />

Carouge à Genève par François Simon, Roger Blin <strong>et</strong> Philippe Mentha, puis à Paris au sein<br />

de l’École Jacques Lecoq. Il a contribué à la fondation du Théâtre de l’Atelier à Genève.<br />

Dès 1980, au Japon, il s’initie au Théâtre Nô.<br />

En tant que comédien, il a travaillé notamment avec François Simon, Jorge Lavelli, François<br />

Rochaix, Marcel Bluwal, Benno Besson, Claude Stratz Manfred Karge, Mathias Langhoff,<br />

Bernard Chartreux, Brigitte Jacques-Wajeman.<br />

Il a mis en scène des œuvres de Bertolt Brecht, Anton Tchekhov, August Strindberg, Racine,<br />

Alexandre Ostrovski, Heiner Müller, William Shakespeare…<br />

Au cinéma, il joue notamment dans des films réalisés par Francis Reusser, Olivier Assayas,<br />

Delphine Grize, Michel Piccoli…<br />

Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages : Le Maître Nô (Ed. Albin Michel), La lande<br />

des mortifications, Visages cachés sentiments mêlés (Ed. Gallimard, Connaissances de<br />

l’Orient), Mes algues d’Osaka (Seuil).<br />

Miloud Kh<strong>et</strong>ib, Daragan<br />

Il a joué sous la direction de Jean-Marie Serreau, Jorge Lavelli, Jean-Marie Patte, Philippe<br />

Adrien, Patrice Chéreau, Claude Régy, Luc Bondy, Alain Ollivier, Daniel Jeann<strong>et</strong>eau, Olivier<br />

Py, Jean-Michel Rabeux, Marie Vayssière…<br />

Il a également mis en scène Les Suppliantes d’Eschyle <strong>et</strong> Oh les beaux jours de Beck<strong>et</strong>t.<br />

Au cinéma, il a tourné avec Okacha Touita (Morituri) <strong>et</strong> Saïd Ould-Khelifa (Le Thé d'Ania).<br />

11


Sabine Macher, Ania<br />

Depuis 1982, Sabine Macher évolue dans la danse contemporaine en tant qu'interprète,<br />

principalement avec Georges Appaix mais aussi avec Geneviève Sorin, le groupe Dunes,<br />

Alain Michard <strong>et</strong> La Ronde.<br />

Parallèlement elle amorce un travail d'auteur d’événements chorégraphiques, d'abord en<br />

extérieur, dans des lieux publics <strong>et</strong> de passage, ou des jardins.<br />

A l'intérieur cela se poursuit en pièces courtes <strong>et</strong> moins courtes, plutôt seule, mais parfois<br />

aussi accompagnée, par : Martine Pisani , Claudia Triozzi, Valérie Brau-Antony, Annabelle<br />

Pulcini, Jérôme Mauche, Michel Bertrou.<br />

En contrechamp de la danse, elle écrit <strong>et</strong> a publié dix livres chez différents éditeurs.<br />

Philippe Smith, Markizov<br />

Il est né le 29 Décembre 1976 à Omaha, Nebraska U.S.A. Il a été formé au Théâtre<br />

National de Strasbourg, section jeu, promotion 2002.<br />

Il a joué notamment dans :<br />

Le Moine d’Antonin Artaud (mise en scène de B. Bodi). Le Vingtième théâtre (2006)<br />

Le Belvédère de Odön von Horvath (mise en scène Jacques Vincey). Théâtre de<br />

Gennevilliers, CDDB de Lorient, Théâtre Dijon-Bourgogne, Théâtre des Deux Rives à<br />

Rouen, Théâtre Antoine Vitez d’Aix-en-Provence (2006)<br />

Le Chemin de Damas d’August Strindberg (mise en scène Laurence Mayor).<br />

Cirque-Théâtre d’Elbeuf (2005)<br />

Happy people (création de J.F Auguste). Festival Premières au Théâtre du Maillon à<br />

Strasbourg. Festival de Poche de Hédé (2004)<br />

Violences de D.G.Gabily (mise en scène Yann-Joël Collin). Théâtre National de Strasbourg,<br />

Théâtre de Gennevilliers, Nouveau Théâtre de Besançon (2004)<br />

Mô de Louis Calaferte, spectacle de clown (mise en scène de J. Edouard Bodziak). Théâtre<br />

de l’Aquarium, Cartoucherie (2004).<br />

La Pensée de Léonid Andreïev (mise en scène Georges Gagneré), Théâtre National de<br />

Strasbourg (2003).<br />

Tout est bien qui finit bien de William Shakespeare (mise en scène de Stéphane<br />

Braunschweig) au Théâtre de la Cité Internationale-Paris (2002).<br />

Olivier Werner, <strong>Adam</strong><br />

Formé à l’ENSATT, au CNSAD <strong>et</strong> au Théâtre National de Strasbourg. Il a suivi des stages<br />

avec Lev Dodine, Claude Régy, Philippe Adrien…<br />

Il a travaillé principalement sous la direction de Jean-Marie Villégier, Lluis Pasqual, Christian<br />

Rist, Marc Zammit, Adel Hakim, Christophe Perton, René Loyon, Jorge Lavelli.<br />

Il a mis en scène Rien d’humain de Marie Ndiaye, Les Hommes dégringolés de Christophe<br />

Huysman, Les Perses d’Eschyle, Les Revenants d’Ibsen, Pelléas <strong>et</strong> Mélisande de Maurice<br />

Ma<strong>et</strong>erlinck.<br />

Il vient d’interpréter avec succès Gaspard, dans la pièce éponyme de P<strong>et</strong>er Handke, mis en<br />

scène par Richard Brunel c<strong>et</strong> automne 2006 au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.<br />

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Renseignements pratiques<br />

<strong>Adam</strong> <strong>et</strong> <strong>Ève</strong><br />

de Mikhaïl Boulgakov, mise en scène <strong>et</strong> scénographie Daniel Jeann<strong>et</strong>eau<br />

vendredi 26 janvier à 20h30<br />

samedi 27 janvier à 19h30<br />

mardi 30 janvier à 20h30<br />

mercredi 31 janvier à 19h30<br />

Au Théâtre Charles Dullin Chambéry<br />

Plein Tarif 25 euros / Tarif carte 14 euros / Tarif jeunes 9 euros<br />

du 7 mars au 6 avril<br />

du mercredi au samedi à 20h30<br />

mardi à 19h30 – dimanche à 16h<br />

relâche le lundi<br />

Au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis – scène Roger Blin<br />

Plein Tarif 20 euros / Tarifs réduits 15, 13, 11 euros / Tarif jeunes 10 euros<br />

Renseignements <strong>et</strong> réservations<br />

<strong>Espace</strong> <strong>Malraux</strong> scène nationale de Chambéry <strong>et</strong> de la Savoie<br />

67 place François Mitterrand - Boite Postale 147<br />

73001 Chambéry cedex<br />

Tél : 04 79 85 55 43 - Fax : 04 79 85 26 29<br />

www.espacemalraux-chambery.fr<br />

contact@espacemalraux-chambery.fr<br />

Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis Centre dramatique national<br />

59 boulevard Jules Guesde<br />

93207 Saint-Denis cedex<br />

Tél : 01 48 13 70 10 - Fax : 01 48 13 70 11<br />

www.theatregerardphilipe.com<br />

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