L'aide aux personnes pourchassées et persécutées - Maison d'Izieu
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A CCUEILLIR ET SAUVER LES JUIFS RÉFUGIÉS DANS L’AIN<br />
La frontière avec la Suisse puis l’occupation italienne d’une partie de l’Ain<br />
ont pour conséquence la création d’une zone refuge pour les juifs de France.<br />
Des filières de sauv<strong>et</strong>age se m<strong>et</strong>tent en place,<br />
des enfants juifs sont accueillis dans des familles<br />
<strong>et</strong> une colonie est créée à Izieu.<br />
L ES VOIES DE PASSAGE POUR LE CANTON DE G ENÈVE<br />
De tous les cantons suisses, Genève<br />
est le seul à avoir conservé les dossiers<br />
de toutes les <strong>personnes</strong> qui se<br />
sont présentées à ses frontières entre<br />
1942 <strong>et</strong> 1945. Les témoins r<strong>et</strong>rouvés<br />
sont pour les deux tiers des réfugiés<br />
parvenus à la frontière, acceptés ou<br />
refoulés, le tiers restant est composé<br />
de passeurs, de paysans habitant en<br />
bordure de la frontière <strong>et</strong> aussi de<br />
douaniers <strong>et</strong> de soldats.<br />
La politique fédérale en matière d'accueil<br />
est inconstante <strong>et</strong> incohérente,<br />
mais laisse souvent une marge de<br />
manœuvre <strong>aux</strong> <strong>personnes</strong> travaillant<br />
sur le terrain, douaniers <strong>et</strong> militaires<br />
au premier plan. En novembre 1942,<br />
les soldats italiens préposés à la surveillance<br />
de la frontière franco-suisse<br />
ne font pas de zèle, ce qui ne sera<br />
pas le cas des soldats allemands<br />
venus les remplacer en septembre<br />
1943. Les trav<strong>aux</strong> de Ruth Fivaz-<br />
Silbermann montrent que, de 1942 à<br />
1945, 23 000 <strong>personnes</strong>, dont 10 000<br />
étaient juives, ont franchi la frontière<br />
genevoise ; parmi elles, 5 des enfants<br />
d’Izieu ont trouvé refuge en Suisse.<br />
2 000 d'entre elles furent refoulées,<br />
dont 900 juifs. On dénombre 117<br />
<strong>personnes</strong> déportées à la suite de<br />
leur refoulement. Dans le contexte<br />
de l'époque, ce chiffre est des plus<br />
bas, mais il correspond tout de<br />
même à 117 vies humaines sacrifiées.<br />
Quelques exemples d’aide à des familles juives<br />
L E REFUGE DU DOMAINE DU SAPPEL<br />
En 1942, le pasteur suisse Roland de<br />
Pury installé à Lyon, membre actif de<br />
« l’Organisme de Secours <strong>aux</strong> Enfants<br />
israélites » prend contact, par l’intermédiaire<br />
de Paul<strong>et</strong>te Mercier de Nantua,<br />
avec les familles Jaccard-Monney <strong>et</strong><br />
Dupeyreix d’origine suisse, exploitantes<br />
au domaine du Sappel, pour établir une<br />
filière avec la Suisse.<br />
Situé dans le Bugey à proximité de Labalme<br />
sur Cerdon entre Lyon <strong>et</strong> Genève, ce<br />
domaine est un refuge pour plusieurs<br />
fill<strong>et</strong>tes d’origine juive : Sophie <strong>et</strong> Rachèle<br />
Markowitz, Fanny Krinbert, Hélène<br />
Sismann <strong>et</strong> sa mère. Il sert également de<br />
lieu de transit vers la frontière.<br />
André Monney, relayé par la famille<br />
Fonjallaz à Prévessin-Moens, assure<br />
notamment le passage en Suisse de douze<br />
enfants juifs.<br />
Claude <strong>et</strong> Col<strong>et</strong>te dans sa maison de<br />
campagne de Grièges jusqu’à la Libération<br />
en septembre 1944.<br />
R ENÉ N ODOT<br />
René Nodot, délégué du Service social<br />
des étrangers pour l’Ain <strong>et</strong> le Jura, en liaison<br />
avec les mouvements de Résistance,<br />
les Croix-Rouge alliées, les œuvres<br />
catholiques, protestantes, israélites, le<br />
Secours Quaker, l’Aide suisse <strong>aux</strong> enfants,<br />
crée sous l’occupation différentes filières<br />
clandestines dont l’une vers la Suisse. Il<br />
réussit à sauver de la déportation <strong>et</strong> de<br />
la mort plus de 200 femmes, enfants,<br />
adolescents <strong>et</strong> vieillards juifs.<br />
Passage d’enfants juifs en Suisse à travers la frontière genevoise par l’OSE <strong>et</strong> les rése<strong>aux</strong> de résistance juive associés<br />
Janvier 1943 :<br />
2 convois refoulés, 12 enfants (dont 3 accueillis)<br />
Février 1943 :<br />
8 convois, 81 enfants<br />
Août à octobre 1943 :<br />
36 convois, 398 enfants<br />
Mars à juin 1944 :<br />
42 convois, 516 enfants (dont 44 arrêtés en France)<br />
Entre octobre 1942 <strong>et</strong> mai 1944,<br />
84 enfants passent, isolés ou en mini-groupes<br />
M ARIE L ACROIX,<br />
Marie Lacroix héberge de 1942 à 1945<br />
à Miribel quatre enfants juifs confiés par<br />
leurs parents.<br />
A LEXANDRE N ICOLOT,<br />
Alexandre Nicolot fait adm<strong>et</strong>tre, à<br />
l’hôpital rural de Saint-Laurent-sur-<br />
Saône, Jules <strong>et</strong> Marthe Bloch d’origine<br />
juive. Il recueille leurs deux enfants<br />
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