20.01.2015 Views

L'aide aux personnes pourchassées et persécutées - Maison d'Izieu

L'aide aux personnes pourchassées et persécutées - Maison d'Izieu

L'aide aux personnes pourchassées et persécutées - Maison d'Izieu

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

LA FRANCE ET LE DÉPARTEMENT DE L’AIN (JUIN 1940 / AOÛT 1944)<br />

En juin 1940, la défaite française face à l’offensive allemande se solde par un découpage du territoire.<br />

Il ne cessera d’évoluer jusqu’à la fin de la guerre :<br />

zone libre, zone occupée, zone interdite, zone italienne…<br />

En raison de sa situation frontalière avec la Suisse <strong>et</strong> de sa géographie comprenant<br />

plaines <strong>et</strong> montagnes, l’Ain se trouve pris au coeur des différents découpages qui,<br />

selon la période, favorisent la création de maquis, l’afflux de juifs persécutés,<br />

la répression allemande <strong>et</strong> la mise en place de rése<strong>aux</strong> d’aides <strong>et</strong> de sauv<strong>et</strong>ages.<br />

De juin 1940 à novembre 1942,<br />

le territoire est soumis à deux<br />

législations : celle de l’occupant au nord<br />

de la ligne de démarcation, <strong>et</strong> celle<br />

du gouvernement de Vichy au sud,<br />

dite zone non occupée, dont fait partie<br />

le département de l’Ain à l’exception<br />

du Pays de Gex intégré à la zone<br />

interdite.<br />

Le gouvernement de Vichy, engagé dans<br />

la collaboration, produit une législation<br />

antisémite, anticommuniste <strong>et</strong><br />

xénophobe proche de celle des<br />

Allemands. Il prend seul la décision de<br />

dénaturaliser les étrangers devenus<br />

français à partir de 1927.<br />

Le 3 octobre 1940, il promulgue<br />

un premier statut des juifs suivi,<br />

le 4 octobre, d’une loi qui autorise<br />

les préf<strong>et</strong>s à interner « les étrangers<br />

de race juive dans des camps spéci<strong>aux</strong> »<br />

(camps d’internement français).<br />

Les juifs sont privés de nombreux<br />

droits <strong>et</strong> exclus de plusieurs métiers<br />

dans les domaines de l’administration,<br />

de l’enseignement, de la justice, de<br />

la santé, ...<br />

Le 11 novembre 1942, après le<br />

débarquement des Alliés en Afrique<br />

du Nord, l’armée allemande envahit<br />

la zone sud. Les camps français sont<br />

« vidés » <strong>et</strong> les internés qui s’y<br />

trouvent sont déportés.<br />

Le territoire compris entre la rivegauche<br />

du Rhône <strong>et</strong> la frontière<br />

italienne est occupé par les Italiens<br />

jusqu’au 8 septembre 1943 <strong>et</strong><br />

devient un refuge pour de nombreux<br />

juifs.<br />

Le département de l’Ain, en raison<br />

de sa situation frontalière, connaît un<br />

régime particulier. Sa partie située au<br />

sud d’une ligne Ambérieu-en-Bugey –<br />

Nantua – Bellegarde-sur-Valserine<br />

se trouve dans c<strong>et</strong>te zone italienne<br />

tandis que le pays de Gex reste<br />

inclus dans la zone interdite. Le reste<br />

du département est occupé par<br />

les Allemands.<br />

Zone “libre” (ou zone Sud)<br />

jusqu’en novembre 1942<br />

Ligne de démarcation<br />

Mur de l’Atlantique<br />

(zone interdite littorale)<br />

Découpage de la France à partir de juin 1940<br />

Zone occupée<br />

administration allemande de Paris<br />

Zone réservée<br />

Zone interdite au<br />

r<strong>et</strong>our des réfugiés<br />

Nantua <strong>et</strong> Izieu ont en commun<br />

ces mêmes conditions spécifiques :<br />

une occupation italienne peu répressive<br />

suivie d’une brutale offensive allemande<br />

qui se traduit par des représailles,<br />

des exécutions <strong>et</strong> des rafles dès<br />

le 14 décembre 1943.<br />

Le STO<br />

Le 16 février 1943, avec la complicité<br />

active du gouvernement de Vichy<br />

l’Allemagne nazie impose la mise en<br />

place du STO (Service du Travail<br />

Obligatoire) pour compenser le<br />

manque de main d’œuvre dû à l’envoi<br />

de ses soldats sur le front russe.<br />

Les travailleurs forcés français sont<br />

les seuls d’Europe à avoir été requis<br />

par les lois de leur propre Etat, <strong>et</strong><br />

non pas par une ordonnance allemande.<br />

Le STO, durant l’occupation de<br />

la France par l’Allemagne nazie,<br />

consiste à réquisitionner des centaines<br />

de milliers de travailleurs français <strong>et</strong><br />

Zone occupée<br />

administration de Bruxelles<br />

Région annexée au Reich<br />

Zone d’occupation italienne<br />

après novembre 1942<br />

à les transférer en Allemagne afin de<br />

participer à l’effort de guerre allemand<br />

(usines, agriculture, chemins de fer…).<br />

Les <strong>personnes</strong> réquisitionnées dans<br />

le cadre du STO sont hébergées<br />

dans des camps de travailleurs situés<br />

sur le sol allemand. Le recrutement<br />

se fait par classes d’âge entières.<br />

Les jeunes gens nés entre 1920 <strong>et</strong><br />

1922 sont obligés de travailler en<br />

Allemagne à titre de substitut de service<br />

militaire.<br />

Au total, 650 000 travailleurs français<br />

sont acheminés vers l’Allemagne<br />

entre juin 1942 <strong>et</strong> juill<strong>et</strong> 1944.<br />

Le refus du STO provoque le départ<br />

dans la clandestinité de près de<br />

200 000 réfractaires, dont environ<br />

un quart gagne les maquis en pleine<br />

formation. Cela constitue un apport<br />

considérable pour la Résistance.<br />

3

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!