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L'aide aux personnes pourchassées et persécutées - Maison d'Izieu

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L ES PALLARÉS, UNE FAMILLE DE J USTES<br />

Léon Reifman, colonie <strong>d'Izieu</strong>, été 1943<br />

© <strong>Maison</strong> <strong>d'Izieu</strong> / Coll. Henri Alexander.<br />

L’aide à Léon Reifman,<br />

le 6 avril 1944.<br />

Le 6 avril 1944, Léon Reifman, ancien<br />

éducateur de la colonie, rend visite à<br />

sa famille réfugiée à la maison d’Izieu.<br />

En cours de route, il prend en charge<br />

deux garçons qui étaient pensionnaires<br />

au collège de Belley. Sitôt arrivé,<br />

il monte à l’infirmerie. La rafle a lieu<br />

au même moment. Prévenu par sa<br />

sœur, il saute par la fenêtre du 1 er<br />

étage <strong>et</strong> se cache dans un buisson. Il<br />

est trouvé par l’ouvrier agricole travaillant<br />

pour la famille Perticoz, Julien<br />

Fav<strong>et</strong>. Grâce <strong>aux</strong> Perticoz, dont la<br />

ferme jouxte la colonie, il se réfugie<br />

dans un hameau voisin avant de<br />

passer plusieurs jours à Peyrieu situé<br />

à une dizaine de kilomètres d’Izieu.<br />

Il est caché par la famille de la sœur<br />

de Madame Perticoz, la famille<br />

Bouvier. Enfin, il est accueilli par<br />

la famille Cardot de Belley dont<br />

le père est l’un des responsables du<br />

maquis. Après la guerre, il devient<br />

médecin. Dès le r<strong>et</strong>our de Klaus<br />

Barbie en France, en 1983, il se<br />

porte partie civile pour sa famille.<br />

Il décède en 1994, l’année de<br />

l’inauguration du « Musée-mémorial<br />

des enfants d’Izieu ».<br />

Dans l’histoire de l’aide apportée<br />

à la colonie des enfants<br />

d’Izieu, il convient de souligner<br />

l’action <strong>et</strong> le courage d’une famille<br />

de Montpellier, les Pallarés. Au printemps<br />

1942, par le biais d’une<br />

relation de voisinage, Sabine Zlatin<br />

fait la connaissance de Marie-<br />

Antoin<strong>et</strong>te Pallarés <strong>et</strong> de ses enfants<br />

Guy, Paul<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Renée. Le mari,<br />

instituteur, se trouve mobilisé au<br />

Togo. Les deux filles alors adolescentes<br />

font parties des Eclaireuses de<br />

France. A ce titre, elles se chargent<br />

de porter des colis de ravitaillement<br />

préparés par les Eclaireurs israélites<br />

de Montpellier <strong>aux</strong> juifs internés<br />

dans les camps. Malgré les risques<br />

liés à la surveillance allemande,<br />

Renée se porte même volontaire<br />

pour convoyer une quarantaine<br />

d’adolescentes juives <strong>et</strong> étrangères<br />

de Montpellier à Annecy afin<br />

qu’elles puissent se réfugier en<br />

Suisse.<br />

Dans le cadre de ses actions<br />

de sauv<strong>et</strong>age, Sabine Zlatin sort du<br />

camp d’Agde une fill<strong>et</strong>te âgée de<br />

deux ans : Diane Popowski, née à<br />

Luxembourg, le 22 avril 1940.<br />

Réfugiées dans le sud de la France,<br />

cachée à Prades-le-Pez dans<br />

l’Hérault, Diane <strong>et</strong> sa mère sont<br />

arrêtées par la gendarmerie française<br />

puis internées au camp d’Agde. Les<br />

parents sont déportés le 11 septembre<br />

1942. L’enfant se r<strong>et</strong>rouve seule au<br />

camp d’Agde. L’histoire raconte que<br />

Sabine Zlatin l’aurait sortie du camp<br />

clandestinement en la cachant sous<br />

sa cape. Pour éviter que les pleurs<br />

du bébé n’alertent les gardiens, elle<br />

lui aurait calé un p<strong>et</strong>it morceau de<br />

sucre dans la bouche. Vers la fin de<br />

l’été 1942, Diane est confiée à la<br />

famille Pallarés qui accueillera aussi<br />

un autre enfant âgé de 3 ans :<br />

Albert Bulka dit « Coco ». Celui-ci<br />

rejoint en mai 1943, la « colonie des<br />

enfants réfugiés de l’Hérault » à<br />

Izieu, fondée par les époux Zlatin.<br />

Aux environs du mois de juin<br />

1943, Miron Zlatin a besoin d’aide<br />

pour s’occuper du jardin de la<br />

colonie. Pour aider son mari, Sabine<br />

Zlatin songe à faire venir deux<br />

adolescents juifs cachés dans<br />

la région d’Agen. Elle demande à<br />

Renée Pallarés d’aller les chercher.<br />

Renée est alors lycéenne. Elle<br />

convoie les deux adolescents<br />

jusqu’à Izieu. Il s’agit de Théo Reis<br />

<strong>et</strong> de Paul Nierdermann. Après ce<br />

périple, Renée passe son bac puis<br />

elle vient passer l’été 1943 avec<br />

sa sœur <strong>et</strong> son frère, à la colonie<br />

d’Izieu. La fratrie emmène avec elle,<br />

la p<strong>et</strong>ite Diane Popowski. Les deux<br />

sœurs sont aide-monitrices <strong>et</strong><br />

participent activement à la bonne<br />

marche de la colonie. Renée <strong>et</strong><br />

Paul<strong>et</strong>te prirent un nombre<br />

important de photographies qui<br />

aujourd’hui nous sont parvenues.<br />

Ces clichés témoignent de la vie<br />

quotidienne : séances de pluches,<br />

En partant de la gauche : Renée, Guy <strong>et</strong> Paul<strong>et</strong>te Pallarés, colonie <strong>d'Izieu</strong>, été 1943<br />

© <strong>Maison</strong> <strong>d'Izieu</strong> / Coll. Niedermann – Pallarés-Roche.<br />

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