You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>MYTHES</strong><br />
<strong>ET</strong> LÉGENDES<br />
Les Grottes<br />
La terre, "Amalur-Etxea", est le coeur de<br />
la mythologie basque. À l’intérieur de la<br />
terre il y a d’immenses zones où coulent<br />
des rivières de lait, auxquelles on accède à<br />
partir des grottes. Ces grottes, les gouffres<br />
du Pays Basque, débordent de légendes, de<br />
divinités mythologiques et de génies qui<br />
gouvernent la vie sur terre. Il s’agit de la<br />
maison de Mari, d’Akerbeltz et de beaucoup<br />
d’autres génies. La grotte fut le premier<br />
logis de l’homme et de la femme ; elle fut<br />
leur foyer, leur temple et leur sépulture.<br />
Des grottes jaillissent les sources d’eau<br />
salutaire, les vents violents et les nuages<br />
orageux.<br />
La survie même de la langue basque confirme l’attachement solide qui unit ce peuple<br />
à ses racines, un lien qui a permis en même temps la transmission d’un imaginaire<br />
riche en mythes qui ont survécu grâce à la forte tradition orale basque. La faible<br />
romanisation et une christianisation tardive, alliées à la dimension rurale du territoire,<br />
ont permis de conserver jusqu’à des époques très récentes des légendes, des rituels et<br />
des formes de vie traditionnelles.<br />
L’homme préhistorique pensait que la terre était quelque chose d’immense, dont la superficie illimitée<br />
constituait un plan horizontal avec des reliefs de terre ferme, avec les mers et les montagnes. À l’intérieur<br />
il y avait d’immenses régions où coulaient des rivières de lait. Des puits et des grottes les communiquaient<br />
entre elles. Il y avait aussi suffisamment de place pour que les nombreux génies de la mythologie basque<br />
y fixent leur demeure. Ces génies adoptaient des formes zoomorphes et anthropomorphes.<br />
MARI représente la terre et c’est la reine de tous les génies. Elle a deux enfants de son mari Maju :<br />
Atarrabi et Mikelats. Le premier est le génie du bien tandis que le second est associé au mal. Dans d’autres<br />
cas elle est unie au diable et figure même avec sept enfants.<br />
La demeure de Mari est la grotte. C’était la première maison de l’homme, étant en même temps logis,<br />
temple et sépulture. Il était ainsi conscient de vivre dans les profondeurs de la terre. Ensuite, l’homme<br />
évolua vers la création d’un foyer en dehors de la grotte. Les demeures attribuées à Mari sont diverses,<br />
toutes situées dans les cavernes des hautes montagnes, dont Amboto, Aketegi (dans le massif d’Aizkorri),<br />
Txindoki (dans le massif d’Aralar), etc. C’est de là que Mari émerge à la surface de la terre. Mari est une<br />
dame élégante, c’est la maîtresse des profondeurs, de la terre et des météores. Tous les sept ans elle<br />
déménage d’un logis à l’autre, à travers les airs, entourée d’un halo de lumière. Mari se coiffe avec un<br />
peigne en or et personne ne peut s’en approcher. Elle est très sévère, condamne et châtie le mensonge, le<br />
vol, l’orgueil et le manque de respect d’autrui. On lui doit les biens que la mère terre Amalur nous accorde,<br />
ainsi que les sources d’eau salutaire.<br />
Dolmen de Akola. Hernani.<br />
Les rites de la Saint Jean<br />
Le solstice d’été est la fête de la rénovation<br />
de la nature, des sortilèges et des<br />
enchantements pour éloigner les maux. Les<br />
rites du feu purificateur, des feux de joie<br />
que l’on franchit en lançant le sortilège :<br />
"délivre-nous de la gale !", où l’on brûle<br />
les vieilleries dans une attitude de<br />
régénération. Les rites de l’eau, des<br />
bénédictions, des sources et des eaux<br />
curatives. Les rites de la rénovation de la<br />
nature, des arbres de mai, des rameaux et<br />
des arbres de la Saint Jean ; les rites de la<br />
fenaison et des branches qui soignent les<br />
maux et les maladies des hommes, des<br />
animaux et des récoltes.<br />
<strong>MYTHES</strong> <strong>ET</strong> LÉGENDES<br />
4
SORGIN OU SORCIÈRE est une divinité au service de Mari dans ses multiples cavernes. Elle adopte<br />
fréquemment des formes d’animaux, avec la particularité qu’il lui manque toujours un membre<br />
ou une partie du corps : bras, tête, etc., mais elle se transforme surtout en chat.<br />
LE SOLEIL a un grand symbolisme dans notre mythologie. En plus de ses propriétés naturelles, le<br />
soleil possède la vertu de chasser les esprits malins qui exercent pendant la nuit leur pouvoir sur<br />
le monde. Un grand nombre de croyances et de pratiques de l’antiquité subsistent encore pendant<br />
les solstices : la bûche de Noël qui brûle dans la cheminée, Gabon Zuri, les feux de la St. Jean, etc.<br />
LA LUNE est l’astre des rites de la vie. Elle contrôle les eaux, la pluie, la végétation, la fertilité,<br />
symbolise le temps et le destin, la lumière et l’obscurité, la vie et la mort. Hil (mois en basque) et Il<br />
(mort) ont la même racine que Ilargi (lune, lumière des défunts). D’où hilabete (lunaison) ou pleine<br />
lune.<br />
AKERBELTZ (bouc noir) est une divinité qui parvient à réunir autour d’elle une série de croyances<br />
et de pratiques. Akerbeltz habite les régions souterraines, il est le chef de nombreux génies et<br />
provoque les orages. Il possède des facultés curatives et exerce une influence bénéfique sur les<br />
animaux sous sa protection. La sorcellerie basque a spécialement mis en valeur cette ancienne<br />
représentation d’Akerbeltz, qui était adoré au cours de l’Akelarre par les sorciers et sorcières la<br />
nuit du vendredi.<br />
GAUEKO est le seigneur de la nuit. Gaueko est la nuit personnifiée, qui ne permet pas que les<br />
hommes travaillent après l’Angélus.<br />
Bibliothèque du Sanctuaire d’Arantzazu<br />
EGUZKILORE<br />
“Eguzkilore” (la fleur du soleil) est la fleur<br />
sèche du chardon, qui ressemble fort à l’astre<br />
roi. Elle se place sur les portes des maisons<br />
et des fermes pour les défendre contre les<br />
mauvais esprits, les sorciers, les lamias<br />
(êtres mythologiques moitié femmes, moitié<br />
oiseaux), les génies des maladies, l’orage et<br />
la foudre. Souvent, à côté de la porte, les<br />
fermes ont une “eguzkilore” avec une petite<br />
croix en bois. Les anciens et les nou-veaux<br />
symboles cohabitent dans le symbolisme<br />
basque.<br />
L’EUSKARA<br />
l’EUSKARA est une langue d’origine inconnue, puisqu’elle ne s’apparente à aucune des familles de langues<br />
d’Europe, ni à l’indo-européenne, ni à l’ouralique. Bien qu’on ignore la date exacte de son origine, la plupart des<br />
spécialistes coïncident sur le fait que c’est probablement la langue la plus ancienne du continent européen.<br />
Elle a été influencée par d’autres langues, comme le celte, le latin, le roman, le gascon, l’espagnol, etc., tout en<br />
leur apportant elle-même à son tour des éléments intéressants. L’histoire de la langue basque, jusqu’au XXe<br />
siècle, est l’histoire d’une langue qui perd progressivement sa part de territoire du sud au nord, à cause de<br />
différents facteurs historiques (politiques et économiques surtout). Actuellement, elle est préservée dans les<br />
territoires de Guipúzcoa, en Biscaye, en Alava, en plus des territoires du Pays Basque de l’État français, comme<br />
le Labourd, la Basse Navarre et la Soule.<br />
La première oeuvre littéraire écrite date de l’année 1545, bien que les premiers mots écrits en langue basque<br />
apparaissent pour la première fois dans les Glosas Emilianenses du Xe siècle, écrites en langue romane<br />
espa-gnole. Cela est dû fondamentalement à ce que la littérature et la tradition populaire se sont surtout<br />
transmises oralement.<br />
La récupération de l’euskera commence au XXe siècle, avec dans un premier temps la création de la première<br />
ikastola (école basque) en 1914, la fondation de l’Académie de la Langue Basque, Euskaltzaindia en1918, et le<br />
mouvement postérieur des ikastolas. C’est également à cette époque (1968) que se créent les bases de la<br />
langue basque unifiée.<br />
La résurgence entamée dans les années 60 se consolide dans les années 80 et 90, lorsque l’euskera, en même<br />
temps que l’espagnol, devient l’une des deux langues officielles de la Communauté Autonome Basque, et les<br />
institutions publiques basques commencent à adopter des politiques de normalisation et d’encouragement à<br />
l’utilisation de cette langue, de telle sorte qu’au cours de ces vingt dernières années, la langue basque a<br />
connu une incorporation progressive de nouveaux pratiquants, ainsi qu’un élargissement de son implantation<br />
dans divers domaines sociaux et culturels: éducation, université, administration, médias, etc., constituant<br />
une offre de plus en plus étendue.<br />
BASAJAUN (Le Seigneur des<br />
forêts)<br />
Ce génie habite au plus profond de la forêt<br />
; de forme humaine, il est immense et<br />
possède une force et une adresse prodigieuses.<br />
C’est un génie bienfaiteur, protecteur des<br />
troupeaux. C’est également lui qui a<br />
introduit l’agriculture parmi les paysans<br />
basques et qui fournit les outils comme la<br />
scie ou les techniques comme la soudure.<br />
5<br />
<strong>MYTHES</strong> <strong>ET</strong> LÉGENDES