XVIIe- XIXesiècles - Le Conseil Général de la Martinique

* Nommer l’enfant en Martinique du XVII e au XIX e s.
Les enjeux d’une pratique sociale et culturelle
par Vincent Cousseau.
«Choisir un nom pour son enfant est un acte universel, si naturel et
personnel qu’il semble superflu d’y porter attention. Il s’agit pourtant
d’une étape décisive dans la construction de l’identité, personnelle et,
au-delà, collective. Dans la Martinique d’avant 1848, tout le monde ne
partage pas les mêmes repères ni le même devenir, et le nom individuel
témoigne de la diversité des conditions.
Les choix des donateurs nous renseignent sur leur horizon culturel ainsi
que sur la place attribuée à l’enfant dans son environnement. Parmi les
nombreux facteurs en jeu, entrent en ligne de compte l’origine (africaine,
européenne, créole), le rapport au sacré (noms de saints célèbres, de la
Vierge, du patron de la paroisse), l’insertion dans des réseaux de parenté,
ou encore la volonté de singulariser l’enfant et, déjà, de se conformer
à la mode.
L’éventail des noms utilisés lors du baptême ou de l’enregistrement à
l’état-civil varie selon les catégories de population, les paroisses et les
époques. Les différences permettent de percevoir les influences auxquels
les parents et l’entourage sont soumis, et, au-delà, de comprendre leurs
motivations et leurs codes culturels».
Biographie :
Agrégé d’histoire, Vincent Cousseau a enseigné pendant plusieurs années l’histoire
moderne et contemporaine à l’Université des Antilles et de la Guyane, où il a soutenu
sa thèse de doctorat. Aujourd’hui à l’université de Limoges, il poursuit ses recherches
sur les sociétés coloniales, et tout particulièrement sur la Martinique des XVIIe et
XVIIIe siècles.
INVITATION
Conseil général
de la Martinique
Avoir un nom : identité et liberté à la Martinique
XVII e - XIX e siècles
séminaire-débat
Société des Amis
des Archives
organisé
Le séminaire est une initiative de la
Société des Amis des Archives
En collaboration avec les
Archives départementales de la Martinique
Renseignements au (0596) 55 43 43 / 55 43 48 / 55 43 50
Vendredi 22 octobre 2010
15h00
Hôtel du Département

Donner ou prendre un nom :
points de vue sur les conditions de l’attribution
des noms de personnes dans la Martinique esclavagiste
La question de l’attribution massive des patronymes en 1848 a
été fréquemment abordée dans les travaux historiques ou littéraires
depuis les années 1930.
Cependant, derrière le pittoresque des sobriquets, leurs connotations souvent
péjoratives, il restait à prendre en compte de façon plus globale l’histoire des
noms de personnes à la Martinique : question du choix, de la relation entre
identité et nom, question aussi des relations sociales mises en jeu lors du moment-clé
de l’attribution du nom, que ce soit le prénom des personnes libres,
inscrites à l’état-civil, que lors de la définition du patronyme à l’occasion de
l’affranchissement individuel ou collectif des personnes esclaves.
Deux thèses récemment soutenues à l’Université des Antilles
de la Guyane, par MM. Vincent Cousseau et Guillaume
Durand donnent l’occasion de restituer l’état des recherches historiques
auprès du grand public, particulièrement sensible à un sujet qui touche
de près l’identité individuelle et collective.
Le séminaire du 22 octobre sera donc consacré à leurs travaux,
auxquels viendront s’ajouter, en contrepoint, la contribution
des généalogistes amateurs qui feront part de leurs observations,
et qui ajouteront une dimension plus personnelle à la question
historique.
Le séminaire est animé par Dominique Rogers, maître de conférences
à l’université des Antilles et de la Guyane, laboratoire AIHP GEODE
oopp
* Noms de la population martiniquaise d’ascendance servile
avant et après 1848
par Guillaume Durand
Notre thèse sur les noms de famille de la population martiniquaise
d’ascendance servile, patronymes des affranchis avant 1848 et des
«nouveaux libres» après 1848 étudie un corpus constitué à partir de 53700
actes d’individualité (74% de la population à enregistrer en 1848), auxquels
s’ajoutent 26000 actes d’affranchissement. Environ 25000 noms ont ainsi
pu être répertoriés, dont 15700 figurent directement dans nos chapitres ou nos
tableaux, en proposant soit une explication étymologique ou linguistique,
soit une définition, un commentaire, une observation.
L’objectif est de chercher à répertorier et à expliciter les spécificités de
l’anthroponymie à la Martinique, en ce qui concerne la population issue
de l’esclavage, par rapport au mode de formation des patronymes en France
(et ailleurs), c’est-à-dire : quand, comment, par qui et pourquoi se sont
formés la très grande majorité des noms martiniquais que nous connaissons
aujourd’hui
Biographie :
Installé en Martinique depuis 12 ans, Guillaume DURAND a présenté en 2009 à
l’Université des Antilles et de la Guyane une thèse de doctorat d’histoire portant
sur l’ensemble des patronymes martiniquais issus de la période de l’esclavage, dont
le titre est : Les noms de famille de la population martiniquaise d’ascendance
servile, origine et signification des patronymes portés par les affranchis avant 1848
et par les «nouveaux libres» après 1848 (un exemplaire est déposé aux Archives
Départementales de la Martinique).
Il a publié en 2002 à l’Harmattan, en collaboration avec Kinvi LOGOSSAH, Les noms
de famille d’origine africaine de la population martiniquaise d’ascendance servile.
oopp
* Restitution de l’atelier généalogie et histoire organisé par
la SAA aux Archives départementales de la Martinique
par Annick François-Haugrin
Biographie :
Historienne-généalogiste , enseignante, docteur en histoire Panthéon-Sorbonne
(promotion 1984).
Membre de la Société des Amis des Archives