Optimiser l'impact nutritiOnnel des interventiOns sécurité alimentaire ...

Si ces dynamiques ne sont pas prises en compte, il est probable que la femme ne retire qu’une partie
limitée des bénéfices engendrés par le projet. Attention à ne pas nuire en imposant une représentation
sociale de la femme qui n’est pas acceptable pour la communauté par exemple, ou bien encore en
empêchant la femme d’accomplir son rôle social.
Enfin, les hommes ne doivent pas être laissés pour compte. Un projet qui ne cible que les femmes ne
parviendra pas à renforcer leur rôle durablement. Les hommes et les garçons doivent être également
sensibilisés et soucieux de l’émancipation des femmes car ils sont souvent responsables des
décisions au sein des communautés et des ménages.
n 7.1 Donner aux femmes les moyens pour agir et renforcer leur rôle
Si les rôles qu’elles assument sont différents selon les régions, on observe toutefois partout qu’elles
ont un accès plus restreint que les hommes aux ressources et aux débouchés qui leur permettraient
d’être plus productives 70 . Les interventions doivent par conséquent plaider pour un meilleur
accès des femmes à la terre, aux animaux d’élevage, à l’instruction, aux services d’éducation
et de garde des enfants, aux services financiers, aux services d’extension, aux technologies,
au marché et à l’emploi.
n 7.2 Evaluer le temps et le travail requis pour participer au projet
Le projet ne doit en aucun cas empêcher les femmes d’effectuer leurs tâches quotidiennes, être une
surcharge de travail importante ou une source de conflit au sein de la famille. La charge de travail
doit être systématiquement prise en compte lors de la planification du projet. Il faudrait idéalement
pouvoir en discuter avec les femmes qui participeront au projet.
Voici quelques questions clés :
• Combien de temps durera l’intervention
• Quand est prévu le pic d’activités du projet Comment cela s’insère-t-il dans le quotidien des
femmes
• A combien d’heures par jour/semaine est estimée la participation des bénéficiaires au projet
• Quel est le « meilleur » planning d’activités si les contraintes des femmes et du projet sont
prises en compte
• Quelle est la distance que les femmes ont à parcourir entre le lieu de l’intervention et leur
maison Combien de temps leur faut-il pour se rendre sur le lieu de l’intervention
• Est-il possible d’identifier le/les personnes prenant soin de l’enfant (s’il ne s’agit pas de la mère)
pendant la mise en œuvre du projet
Garder à l’esprit que les personnes souffrant de sous-nutrition ou de carences en vitamines et
minéraux (surtout en fer) sont moins productives que les personnes en bonne santé, car elles
sont plus faibles.
n 7.3 Prévenir une détérioration du statut nutritionnel des femmes
Les femmes enceintes et allaitantes doivent participer à des activités moins physiques (ou de nature
différente) que les autres femmes. Les femmes qui sont en stade avancé de grossesse (4e à 9e mois)
ne doivent participer à aucune activité physique mais doivent néanmoins recevoir une aide pour faire
face à l’augmentation de leurs besoins énergétiques (voir l’Encadré 32).
Encadré 32 : Grossesse et prise de poids
Les études montrent que la charge de travail a un effet important sur le poids à la naissance.
Plus le travail effectué est physique, plus l’apport énergétique doit être important. Il est recommandé
d’augmenter l’apport énergétique au cours des deuxième et troisième trimestres de la grossesse entre
300 et 475 kilocalories par jour. Il est conseillé de gagner entre 11 et 16 kg selon le poids de départ.
70/ Food and Agriculture Organisation of the United Nations, 2011, La situation mondiale de l’alimentation et de
l’agriculture 2010-11, Le rôle des femmes dans l’agriculture: Combler le fossé entre les hommes et les femmes, pour
soaautenir le développement, FAO, Rome, Disponible à http://www.fao.org/publications/sofa/fr/
Optimiser l’impact nutritionnel des interventions sécurité alimentaire et moyens d’existence 77